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  • il y a 4 semaines
Ce mercredi 3 décembre, Raphaël Legendre a reçu Stéphane van Huffel, fondateur de SVH Conseil, Bertrand Rambaud, président de Siparex, et Olivier Redoulès, directeur des études de Rexecode, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et la Tribune présente
00:07Les Experts, Raphaël Legendre
00:10Bonjour, bienvenue à tous, c'est Les Experts.
00:13Tout se passe comme si la France ne se voyait pas vieillir.
00:18C'est pourtant une vieille dame de 218 ans qui le dit.
00:21Dans un rapport sur la démographie et les finances publiques,
00:24la Cour des Comptes sonne l'alerte.
00:25En 2070, 30% de la population aura plus de 65 ans.
00:31C'est 20% aujourd'hui.
00:3350% seulement de la population sera alors en âge de travailler.
00:38C'est 3,4 millions d'actifs en moins qu'aujourd'hui.
00:43Ces évolutions auront évidemment des conséquences majeures
00:46sur notre croissance et nos finances publiques.
00:50Et pourtant, tout se passe comme si la France ne se voyait pas vieillir
00:54et comme si l'État ne voyait pas la situation financière dans laquelle il se trouve.
00:59Les mots associés aux enjeux démographiques dans les documents budgétaires
01:03ces 15 dernières années ne représentent que 0,05% des occurrences.
01:10Voilà ce que nous dit la Cour des Comptes.
01:11Cette quasi-absence contraste avec l'ampleur des défis identifiés.
01:16Et si la réponse, c'était de remonter le niveau scolaire ?
01:19C'est l'autre étude du jour, une étude de la Direction Générale du Trésor
01:23sur le lien entre la baisse du niveau scolaire et la baisse de la croissance.
01:28Et les résultats sont plutôt inquiétants pour l'avenir.
01:31Et si la croissance se jouait dès le CP ?
01:34Et puis enfin, alors que le Premier ministre soit aujourd'hui le président du MEDEF,
01:38à Matignon, faut-il un nouveau tour de vis sur l'assurance chômage ?
01:42Ce sera le troisième sujet des experts.
01:44Et on terminera avec le voyage d'Emmanuel Macron en Chine qui est sur le point d'arriver.
01:49Comment réduire le déficit commercial avec l'empire de milieu ?
01:54Ce sera le dernier thème.
01:55Allez, il est 10 heures, passez 2-2 minutes.
01:58On est ensemble jusqu'à 11 heures pour une heure de débat et de controverse.
02:01C'est les experts, vous êtes sur BFM Business et vous y êtes bien.
02:05Allez, c'est parti.
02:06Et pour évoquer tous ces sujets, j'ai le plaisir d'accueillir sur le plateau Stéphane Vanufel.
02:20Bonjour Stéphane.
02:21Bonjour Raphaël.
02:22Fondateur de SVH Conseil.
02:25A vos côtés, Bertrand Rambeau.
02:27Bonjour Bertrand.
02:27Bonjour Raphaël.
02:28Président de Siparex et ancien président de France Invest.
02:31Et j'ai le plaisir d'accueillir Olivier Redoulez.
02:33Bonjour Olivier.
02:34Bonjour.
02:34Directeur des études de Rex et Code.
02:37On va commencer par ce rapport de la Cour des comptes qui tire la sonnette d'alarme.
02:43Le vieillissement de la population, une bombe à retardement.
02:48La Cour nous explique, nous donne ce chiffre frappant.
02:5140% des dépenses publiques sont aujourd'hui liées au vieillissement de la population.
02:58C'est 11 points de plus en 40 ans.
03:02La Cour des comptes parle d'effet ciseau.
03:05Qu'est-ce qu'elle veut nous dire exactement Stéphane ?
03:07Allez, je commence avec vous.
03:08En gros, il y a de moins en moins d'actifs qui cotisent et les dépenses pour les personnes
03:11les plus âgées sont les plus élevées.
03:13Donc ça fait, je fais très simple, une forme de ciseau.
03:17Donc moi, pour moi, c'est aussi simple que ça, la mécanique.
03:20Maintenant, pour aller un peu plus loin de ce qu'elle explique dans cette forme de ciseau,
03:24c'est que ces 40 années passées, mon cher Raphaël, alors on peut dire et on peut taper,
03:29on peut être pessimiste en disant qu'on n'a rien prévu, qu'on n'a pas pensé à tout ça.
03:33C'est ce qu'elle lit, 0,5% des offurances dans les documents budgétaires depuis 15 ans.
03:38On est dans une forme de déni là, non ?
03:40Oui, mais dans beaucoup de pays occidentaux, et je pense aux pays du soleil levant,
03:44ils ont eu le même problème également, et pourtant c'était les rois de la prospective.
03:48Et c'est un mouvement, finalement, le vieillissement de la population,
03:52qui peut-être dépasse trop vite nos capacités à adapter nos nouvelles économies
03:56pour régler ce problème.
03:58Je ne sais pas si je suis très clair dans ce que je suis en train d'expliquer.
04:00Et bêtement, ce n'est pas parce qu'il va manquer des jeunes
04:03qu'on ne va pas pouvoir assurer le modèle social de la retraite, pardon, pour nos plus âgés.
04:08Vous voulez dire qu'on a les moyens de compenser cette baisse de la natalité ?
04:12On ne les a pas encore.
04:13Mais il faut très clairement se pencher sur cette révolution digitale et numérique,
04:18qui est la révolution, très clairement, du troisième millénaire,
04:21et qui réglera ce problème d'actifs par rapport aux non-actifs.
04:25Ce ne sera pas la seule chose.
04:27Il faudra évidemment que les actifs qui restent,
04:29je vais dire le gros mot, puis comme ça après,
04:31les débatteurs prennent la responsabilité de développer,
04:34il faudra travailler plus de toute façon.
04:35Il faudra revenir à un système de travailler plus.
04:37Alors, on travaillera plus, mais grâce aux nouveaux outils,
04:41que ce soit les outils technologiques pour l'ergonomie au travail,
04:44ou, je vais te dire l'autre gros mot, l'intelligence artificielle,
04:48tout ça nous permettra de travailler plus,
04:50mais mieux, en s'épuisant moins et en étant peut-être plus productifs.
04:53Donc finalement, si vous avez moins d'actifs,
04:55mais qui sont plus utiles, en tout cas plus productifs,
04:58ça réglera peut-être ce problème.
05:00Mais c'est en lien aussi avec votre sujet, sur la formation.
05:02Avec le deuxième, exactement, sur l'école.
05:04On en parlera, ce sera le deuxième thème de l'émission, effectivement.
05:08On va quand même avoir des dépenses publiques,
05:09dit la Cour des Comptes, Bertrand Rambeau,
05:12qui risque de prendre à 62 points de PIB.
05:15Ça semble totalement délirant.
05:16Il va falloir le financer, tout ça,
05:19quand on a une baisse de la population active.
05:21Alors, Stéphane Von Huffel nous dit
05:22automatisation, intelligence artificielle,
05:25peut-être robotisation aussi, qui sait.
05:28mais est-ce qu'on est capable aujourd'hui
05:31de voir comment gérer cet effet ciseau ?
05:35Je partage tout ça d'une grande réalité.
05:37Je crois qu'on peut résumer en disant que la France vieillit.
05:41D'ailleurs, on peut reprendre le livre de Nicolas Dufour,
05:43qui vient de sortir cette thématique,
05:45qui est tout à fait intéressant et très étayée.
05:49C'est une donnée.
05:52L'Europe vieillit, c'est au-delà de la France.
05:56Moi, je crois qu'il y aura des nouveaux métiers à développer.
06:03Oui, ça, dans l'accompagnement des seigneurs.
06:05L'accompagnement des seigneurs, dans les services.
06:08Il y a quand même un sujet, ça a été dit,
06:10mais enfin, ce sujet des retraites,
06:12il faut travailler plus et plus longtemps.
06:14Ce n'est pas la réponse.
06:15On ne s'en dirige pas pour l'instant.
06:16Je pense qu'on peut...
06:18Ça va être dit ce matin tout le temps, je pense,
06:20mais ce débat parlementaire est complètement hors du temps.
06:23Hors du temps et par rapport à nos enjeux du moment.
06:27Et puis, il y a un enjeu très important
06:29et que moi, je vis dans mon métier d'investisseur,
06:31c'est le sujet de la transmission des entreprises.
06:33Oui.
06:34Alors, là aussi, c'est un élément parmi d'autres,
06:37mais un élément majeur.
06:39Alors, je crois qu'il y a un chiffre qui a circulé.
06:41380 000 entreprises doivent être transmises d'ici 2030.
06:45C'est demain.
06:45Je ne sais pas, moi, j'entends ça depuis 20 ans.
06:48Ce chiffre, il touche aussi des TPE, des commerces,
06:50des PME, des ETI.
06:52Enfin, il est très large.
06:53Enfin, on dit que les chefs d'entreprise
06:55ne sont absolument pas préparés à cette grande transmission.
06:58Est-ce que c'est ce que vous constatez ?
06:59Non, moi, je pense même que dans mon domaine,
07:01donc de celui qui est de l'accompagnement des PME, des ETI,
07:04je connais moins le secteur des TPE,
07:06je crois qu'aujourd'hui, c'est le gros de nos investissements.
07:10Le gros de notre métier, c'est quoi ?
07:11C'est d'accompagner des cadres ou des enfants
07:15qui succèdent aux fondateurs.
07:19Donc, je pense que là, il y a un mouvement très fort
07:21qui est une réalité, qui est engagée.
07:23Je pense que c'est aussi,
07:25parce qu'on peut regarder aussi un peu les choses positivement,
07:27c'est l'opportunité pour des gens de devenir entrepreneurs
07:30alors qu'ils étaient cadres dans des entreprises.
07:32Alors, il est vrai, parce que personne n'aime regarder son départ,
07:36il y a toujours un peu de déni de réalité par rapport à ça,
07:38et donc on a un enjeu, nous, investisseurs, écosystèmes,
07:41enfin tout l'environnement,
07:43d'accompagner, de préparer, d'anticiper ces évolutions.
07:47Mais je crois quand même que ce mouvement précis
07:49de la transmission engagée,
07:52alors après, il ne faut pas qu'on aille nous détruire du trail, par exemple.
07:54Voilà.
07:55Non, mais c'est aussi simple que ça.
07:58Enfin, on ne peut pas tout aborder,
07:59on peut nettoyer du trail,
08:01mais détruire du trail en aucun cas.
08:03Donc, on est face à ça,
08:06mais je crois qu'il y a des mouvements qui sont engagés.
08:09Alors après, il y a effectivement ce qui a été dit
08:12sur la robotique, l'humanoïde, l'IA,
08:16qui seront des éléments qui sont un peu le grand saut
08:19et le grand vide quand même, tout ça, objectivement, aujourd'hui.
08:21Oui, mais qui arrivent très vite.
08:22Mais qui sont en train de s'accélérer énormément.
08:25Oui.
08:25Dans nos entreprises.
08:26Je pense que là, il y a un virage depuis quelques mois.
08:29Y compris en Europe,
08:30parce qu'on a l'impression qu'on est tellement en retard
08:31face aux Etats-Unis et à la Chine.
08:34Et à la Chine, bien sûr.
08:35Mais il y a quand même une grande prise de conscience
08:36autour de tout ça aujourd'hui.
08:38Il y a un sujet modèle social, évidemment.
08:40Financement de notre modèle social, Olivier Redouless.
08:45La Cour des comptes rappelle que nous sommes en tête,
08:48non, c'est une étude de la Dresse d'ailleurs,
08:49si je ne m'abuse, qui est publiée aussi aujourd'hui,
08:51que la France s'inscrit en tête du peloton européen
08:53des prestations sociales, 31,7% du PIB en 2023.
08:59Au vu du vieillissement de la population,
09:01on rappelle qu'évidemment, la première des dépenses,
09:03c'est les retraites.
09:04Est-ce que ce modèle dont on fête les 80 ans
09:06cet automne est soutenable ?
09:10En fait, il y a deux sujets qui sont complètement différents,
09:12mais qui sont très liés.
09:13Le premier, c'est le sujet de gestion des grandes masses,
09:17c'est-à-dire gestion de notre niveau de vie collectif.
09:20C'est un arbitrage intertemporel.
09:21Après, il y a des mécanismes un petit peu financiers,
09:25réglementaires, qui permettent de tout faire,
09:28de marcher, tout ça.
09:29Et en fait, le modèle, ça couvre les deux choses.
09:31Et ce que l'on voit, effectivement,
09:33c'est que ce n'est pas très prudent
09:34de dépenser autant dans notre modèle social
09:38quand on sait ce qui nous arrive devant.
09:40Alors certes, on peut vouloir produire plus,
09:43mais on sait aussi qu'on a de nouveaux besoins qui arrivent.
09:46La transition écologique, ce n'est pas financé,
09:48c'est deux, trois points de pied par an.
09:50L'adaptation au changement climatique,
09:52la montée du risque géopolitique,
09:55la montée des dépenses de défense.
09:57Donc tout ça, ce sont des nouveaux besoins,
09:59en plus du vieillissement.
10:01En plus, la France est endettée à l'extérieur.
10:04On comprend.
10:05Vous avez cité, par exemple, les pays du soleil-levent,
10:07mais je pense notamment au Japon,
10:09mais c'est aussi vrai de nos partenaires européens.
10:11En général, ils ont déjà un actif net
10:15à l'étranger positif, très positif, en fait.
10:18Nous, c'est le contraire,
10:18et c'est sans doute très fortement lié
10:20à notre dette publique.
10:21En fait, on a 700-800 milliards
10:23de dettes nettes externes.
10:24Quand les Allemands, les Néerlandais,
10:27les Japonais, les Japonais, en fait,
10:29d'une certaine façon,
10:30arrivent à tirer des revenus
10:32de leur placement net à l'extérieur.
10:35C'est la théorie de Jean-Marc Daniel,
10:37répétée chaque jour sur l'antenne de BFM Business,
10:39c'est qu'il faut investir à Mumbai
10:41en prévision du vieillissement de la population.
10:43Mais ça fait partie, effectivement.
10:45En fait, on a trois voies.
10:47On a les robots, l'IA, etc.
10:49On a l'immigration.
10:50On peut faire venir plus de gens,
10:51ou la démographie,
10:52mais on peut faire aussi plus de bébés.
10:54Et puis après, il y a aussi profiter
10:56d'un effet d'environnement,
10:58de la croissance ailleurs.
10:59Et ça, ça fait partie des solutions.
11:01Et là, vous nous dites qu'aujourd'hui,
11:02on n'est pas vraiment bien positionnés.
11:04En fait, on a un problème
11:05où on distribue du revenu
11:07aux ménages, aux retraités notamment.
11:09Donc effectivement, il y a les retraites.
11:11Et puis il y a la dépense maladie
11:12qui, en fait, revient d'abord aux retraités.
11:15Quand on voit la distribution par âge
11:18de la dépense maladie,
11:19tout le monde a mis en mérité,
11:20mais c'est quand même très au-delà de 60 ans.
11:23Et ça, en fait, c'est un choix,
11:25mais c'est un choix, en fait,
11:26qui revient à dépenser un petit peu notre capital.
11:29Il faudrait, en toute logique,
11:31si on avait une gestion prudente,
11:32après, on peut réfléchir aux modalités pratiques,
11:35mais réduire la dépense aujourd'hui
11:37pour mettre de côté, éventuellement investir,
11:40peut-être déjà commencer par réduire nos dettes,
11:42investir soit des entreprises,
11:44soit des entreprises à l'étranger.
11:46Alors, on a eu la chance en France
11:47d'avoir des grandes entreprises
11:48qui sont très mondialisées.
11:51Et donc, d'une certaine façon,
11:52on bénéficie déjà de cet effet d'entraînement
11:54de la croissance mondiale
11:55via ces grandes entreprises.
11:56dont on pourrait investir davantage,
11:59aider des entreprises,
12:00des outils à s'internationaliser davantage,
12:03directement à investir à l'étranger.
12:04Donc, on peut imaginer tout plein de modalités,
12:06mais en gestion prudente,
12:08il faudrait normalement mettre de côté aujourd'hui
12:11pour pouvoir lisser la courbe,
12:14en fait, des besoins plus tard
12:15et puis des ressources plus tard.
12:17Cela étant, ça ne nous empêche pas
12:18de travailler plus
12:19ou de produire plus par divers moyens.
12:21Oui, ce qu'on voit quand même,
12:22globalement, oui Bertrand,
12:23mais c'est qu'on n'a pas préparé l'avenir, quoi.
12:25Si je vous écoute tous les trois...
12:28Et je pense qu'il faut le dire,
12:29il faut aller sur un régime de retraite
12:31par capitalisation.
12:32Enfin, je veux dire,
12:33on n'a pas le choix.
12:34Mais alors ça, on le dit souvent,
12:37mais les voies et moyens pour y arriver,
12:38c'est quand même très compliqué.
12:39Parce que ça veut dire quoi ?
12:40Ça veut dire que les actifs, aujourd'hui,
12:41vont devoir payer
12:42et pour la répartition
12:43et pour leur future capitalisation.
12:46Alors, il y a une autre voie.
12:48Il y a une autre voie,
12:49c'est que les retraités actuels
12:50paient pour la capitalisation.
12:52Parce qu'en fait,
12:52si vous regardez, au fond,
12:54si vous prenez...
12:55Moi, une courbe qui me sidère,
12:56c'est le niveau de vie relatif
12:58des retraités
13:00par rapport à l'ensemble de la population.
13:02En fait, on a vu qu'il y a un rattrapage
13:04au cours des 20-30 dernières années
13:06et une baisse à partir de maintenant.
13:08En fait, on aurait envie,
13:09comme on a du Covid,
13:10d'ailleurs, la gestion de la pandémie
13:13a d'ailleurs beaucoup bénéficié,
13:14a été faite pour les seniors.
13:15On aimerait aplatir la vague.
13:19C'est-à-dire dépenser moins aujourd'hui
13:21pour permettre au futur
13:23d'avoir un niveau de vie meilleur
13:26ou en tout cas de vivre
13:28dans des conditions meilleures.
13:29Et ça, ça peut se faire
13:30en baissant les pensions aujourd'hui
13:31et en investissant la différence.
13:34À baisser les pensions aujourd'hui,
13:36bon courage pour le faire passer
13:37dans l'opinion publique, Olivier.
13:38Moi, je suis économiste,
13:38je ne suis pas politique.
13:39Il faut trouver les voies et moyens
13:41d'appliquer après, Bertrand Rambeau.
13:43Non, mais moi, je pense que la retraite
13:44par capitalisation,
13:45qui s'appelle aussi les fonds de pension
13:47dans votre pays quand même.
13:49Oui, qui manquent tant
13:49au financement des entreprises.
13:50Exactement.
13:51Et donc, je pense qu'avec ça,
13:52on répond à deux grands enjeux.
13:56Le enjeu du financement de la retraite,
13:58parce que par répartition,
13:59avec tout ce que vous avez dit tout à l'heure,
14:01on va étouffer.
14:01À un moment, il y a un effet de ciseau.
14:03Ça ne passe plus.
14:05La capitalisation progressive,
14:06parce que le changement,
14:07il ne peut être que progressif.
14:09On ne peut pas du jour au lendemain décréter
14:10qu'on passe un système à un autre.
14:12Ce n'est pas possible.
14:13Mais progressif,
14:14et qui répondra aussi au sujet
14:16que vous avez évoqué tout à l'heure,
14:17du financement de l'économie
14:20dont on a besoin,
14:21des entreprises.
14:22Donc, tout ça est parfaitement sain.
14:25Et même dans les voix de gauche,
14:26on commence à l'entendre.
14:28Même dans les voix de gauche.
14:29Et donc, je pense que ça va être
14:31l'une des réponses
14:33à ce qui est en train de se passer
14:34sur l'évolution du financement de la retraite.
14:37On voit que l'idée progresse,
14:38en tout cas, dans le débat public.
14:39C'est un gros mot,
14:40retraite par capitalisation,
14:41il y a encore 10 ou 20 ans en arrière.
14:42Et encore,
14:43retraite par capitalisation,
14:44ça passe.
14:45Fonds de pension,
14:46il ne faut pas.
14:47Et en France,
14:48le vocabulaire est très important.
14:48Ça reste un gros mot.
14:50Et surtout,
14:50et entre nous,
14:51c'est la même chose.
14:51Oui,
14:52et surtout,
14:52il y a des systèmes transitionnels.
14:54Et je vais dans le sens
14:55de ce qu'on est en train de se dire,
14:56parce que je pense qu'il faut...
14:57Le débat,
14:57souvent,
14:58c'est les pro-capitalisation
14:59et les anti-capitalisation.
15:01Comme s'il n'y avait pas
15:02un monde entre les deux
15:03qui, de toute façon,
15:05devra exister
15:06le temps de faire
15:06cette transition générationnelle
15:08pour ne pas pénaliser
15:09soit les actifs,
15:10soit les retraités,
15:11déjà,
15:11qui ont bossé
15:12et qui ont droit à leur retraite.
15:13Mais donc,
15:14en fait,
15:14on le voit qu'en France,
15:15il y a aussi cette remise en question
15:16de l'injustice sociale,
15:18du modèle social.
15:19Est-ce qu'on a une équité ?
15:20Bon,
15:20il existe déjà
15:21des plans d'épargne retraite
15:22qui soient individuels.
15:2340% des Français bénéficient déjà
15:25d'une retraite par capitalisation
15:26et d'une retraite privée.
15:28C'est vrai que le sujet,
15:28maintenant,
15:29c'est la retraite
15:29par capitalisation
15:30pour tous.
15:31Les nouvelles modélisations
15:32du nouveau plan d'épargne retraite
15:34qui est beaucoup plus simple,
15:35qui touche le collectif
15:36et l'individuel,
15:37permettent indirectement,
15:38souvent,
15:39de devenir actionnaire
15:40de son entreprise.
15:41Soit directement,
15:42soit à travers des fonds
15:43qui sont eux-mêmes
15:43actionnaires d'entreprise.
15:44Donc, en fait,
15:44ce sujet de la capitalisation
15:46réglerait un problème de retraite,
15:48je pense,
15:49responsabiliserait les Français,
15:50pas tous les plus fragiles.
15:51On garde la répartition
15:53pour les protéger.
15:53C'est le principe.
15:55Et, en plus,
15:55feraient des Français,
15:56enfin,
15:57des animaux économiques
15:59et financiers
15:59qui seraient intégrés
16:01dans le partage du profit.
16:02Et on arrêterait
16:03cette guerre
16:04tellement 19ème
16:05du capital
16:06contre le salariat.
16:07Contre le travail.
16:07Et, en fait,
16:08je peux vous garantir,
16:08surtout,
16:09je finis, pardon,
16:10la génération millennials
16:11et la Gen Z
16:12qui arrivent là,
16:13donc, en gros,
16:14tous ceux qui sont nés
16:14après 95 jusqu'à 2015,
16:17eux,
16:18ils sont complètement ouverts à ça.
16:19On le voit bien.
16:20Persuadés qu'ils n'auront pas
16:21de retraite
16:21par répartition.
16:22Ils sont nourris
16:25de tout un tas de choses,
16:26de mondialisation,
16:27de crypto-actifs,
16:29du grand soir
16:30pour devenir millionnaire.
16:32On est une génération,
16:33les enfants sont là-dedans,
16:34ils sont beaucoup plus à même
16:35d'entendre ces choses-là.
16:37Parce que, pour eux,
16:37c'est ni droite ni de gauche.
16:39C'est logique.
16:39Ce sera un beau débat
16:40de la présidentielle de 2027.
16:41Un dernier mot sur ce point.
16:43Sur la capitalisation individuelle.
16:44En fait,
16:45il y a déjà
16:46de la capitalisation individuelle
16:47qui existe.
16:48On pourrait penser
16:48à des mécanismes
16:49de capitalisation collective.
16:50Je pense qu'il faut bien voir
16:51que la justification macro
16:53de la capitalisation,
16:54c'est de se dire,
16:55au fond,
16:55il y a de la croissance
16:56à aller chercher ailleurs.
16:58Alors,
16:58ça ne va pas faire forcément
16:59du 7% par an.
17:00Moi,
17:00je dirais plutôt
17:01c'est 3% par an
17:02parce que c'est ça,
17:03c'est la croissance mondiale.
17:04En fait,
17:04on voit qu'on a un déficit
17:06de croissance
17:06par rapport à ce monde.
17:07La croissance mondiale,
17:08c'est 3% dans certains pays.
17:10C'est 5%.
17:11Nous,
17:11on est plutôt 1%
17:12au-dessus.
17:12Et donc,
17:13on va aller chercher
17:13cette croissance mondiale.
17:15La capitalisation,
17:15ça permet aussi
17:16d'investir dans des entreprises
17:17du capital
17:18comme son nom existe.
17:19Et on voit bien
17:19qu'on a un problème
17:20où la ressource rare
17:22va devenir le travail.
17:23Une façon de compenser ça,
17:24et c'est comme ça
17:25qu'on a fait des gains
17:25de productivité,
17:26de croissance
17:27au cours des deux derniers siècles,
17:28c'est d'investir dans le capital.
17:30Et donc,
17:30la capitalisation,
17:31ça permet de financer ça.
17:32Et de notre côté,
17:33je rejoins complètement
17:35mes deux collègues
17:36sur les fonds de pension,
17:37c'est-à-dire
17:37faire affluer
17:39de l'argent
17:39dans l'économie
17:41sous fonds de pension
17:42des fonds propres.
17:43En fait,
17:43c'est un peu ce qui manque
17:44à la fois la France
17:45et l'Europe tout entière.
17:46C'est ce qu'on différencie
17:47des États-Unis.
17:48Et en fait,
17:49ça fait une vraie différence
17:50en termes de patrimonial.
17:51Parce qu'aujourd'hui,
17:52on a un système
17:53par répartition
17:54où il y a un patrimoine,
17:56mais qui,
17:56en fait,
17:57c'est un patrimoine
17:57un petit peu fictif.
17:58En fait,
17:58tout le monde est part.
17:59Tout le monde reçoit
18:00à un moment donné
18:01une forme d'épargne,
18:02mais ce n'est compté nulle part.
18:04Là,
18:04par un fonds de pension,
18:05en fait,
18:06au moment donné,
18:06vous l'inscrivez dans un compte
18:07et donc vous changez complètement
18:09la valeur patrimoniale
18:10de votre pays.
18:12On sait qu'on a déjà
18:12un patrimoine important
18:13qui est lié à l'immobilier
18:14ou à autre chose,
18:15mais là,
18:15on rajouterait
18:16du patrimoine financier
18:18qui permet de financer
18:19notamment des fonds propres
18:20d'entreprise.
18:20Vous parliez, Olivier,
18:21de productivité
18:22et de croissance.
18:23Il y a une étude
18:24du Trésor géniale
18:25qui a été publiée hier
18:26sur le lien
18:27entre niveau scolaire
18:28et productivité
18:29et croissance
18:30et économie
18:31de manière globale
18:32avec des chiffres
18:33assez spectaculaires.
18:35Les trois quarts
18:36de l'augmentation
18:36de la productivité
18:37depuis les années 70
18:38étaient dus
18:39à l'augmentation
18:40du capital humain
18:41et donc à la formation,
18:43à l'école,
18:43à la formation professionnelle
18:45et le Trésor
18:46nous indique
18:47que 60%
18:48de la baisse
18:50de productivité
18:51depuis le début
18:51des années 2000
18:52serait due
18:53à la baisse
18:53du niveau scolaire.
18:56Donc,
18:56est-ce que
18:56l'un des moyens
18:58majeurs
18:59pour redresser
19:00cette productivité
19:01et répondre
19:02aux questions
19:02qui sont soulevées là ?
19:03C'est baisse
19:03de la croissance
19:04à la productivité.
19:05Elle n'a pas baissé,
19:07absolument.
19:07Elle a ralentissement
19:08où elle augmente
19:11moins vite.
19:12Tout comme
19:12le niveau scolaire
19:12ne baisse pas,
19:13il ralentit
19:14l'augmentation
19:15très fortement.
19:16mais c'est vrai
19:17que dans les études
19:18de PISA
19:18et dans les évaluations
19:20nationales,
19:21là aussi,
19:21il y a un chiffre
19:22incroyable,
19:231% des élèves
19:24aujourd'hui
19:24atteignent
19:25le même niveau
19:26que 10%
19:27des meilleurs élèves
19:28de 1987.
19:31Bon,
19:31l'école Stéphane
19:32Van Uffel,
19:33vous avez des enfants,
19:35donc ça nous concerne
19:36tous autour de la table.
19:38Ça,
19:38ça fait partie
19:39aussi des angles
19:39morts
19:39de la politique
19:40depuis 30 ans
19:42qui pèse
19:42sur l'économie.
19:43C'est un sujet
19:43qui est extrêmement compliqué,
19:45Raphaël,
19:45je vais vous donner
19:46mon point de vue.
19:48Très clairement,
19:49mon point de vue
19:49aujourd'hui,
19:50c'est qu'il faut
19:50qu'on prenne conscience,
19:52en particulier
19:52de nos générations,
19:54qu'on ne peut plus
19:54avoir une vision
19:56de l'école
19:57très française,
19:58très intellectuelle,
19:59parce qu'on le voit
20:00très bien
20:00dans les études PISA,
20:01on parle principalement
20:03de littérature
20:03et de mathématiques.
20:05Quand c'est la littérature,
20:06moi ça me va
20:06parce que j'étais un littéraire,
20:07quand c'est des mathématiques,
20:08ça me dérange moins
20:08parce que c'est pas ma passion.
20:10Mais très clairement,
20:12on est encore
20:12dans un monde
20:13où on s'adapte
20:15à des vieux modèles,
20:17je pense.
20:18On a une image
20:19de l'étudiant français
20:20qui arrive au bac
20:21avec un certain savoir-faire
20:24que je trouve
20:24peut-être académiquement
20:26très bien,
20:27mais est-il réellement adapté
20:28à ce qui se passe
20:29depuis 25 ans ?
20:30C'est-à-dire
20:31depuis ce basculement
20:32que j'ai appelé
20:33dans un monde numérique,
20:35dans un monde mondialisé,
20:36numérique,
20:37l'arrivée d'Internet,
20:38la consommation
20:39d'une information
20:40bonne ou mauvaise.
20:42Moi, j'ai des ados
20:43très mauvaises
20:44et on n'a pas du tout
20:45repensé ce système-là.
20:47Seuls 10% des professeurs
20:48utilisent les outils numériques
20:49selon l'étude du Trésor.
20:50La France n'a pas du tout
20:52pris le virage
20:52de plein de pays,
20:54y compris,
20:54je parlais du Japon,
20:55vous allez croire
20:55que je suis à fond sur le Japon,
20:57mais le Japon a équipé
20:58depuis très très longtemps.
21:00Bon, évidemment,
21:00c'était des pays
21:01très en pointe
21:02sur l'informatique,
21:03mais les États-Unis aussi,
21:04qui ont des problèmes
21:05de budget
21:05dans certains États,
21:06ont aussi,
21:07en tout cas,
21:08les lycées,
21:08les mieux notés,
21:09sont dotés d'ordinateurs,
21:11de tablettes,
21:12de choses.
21:12Chez nous,
21:12c'est extrêmement compliqué.
21:14Et je ne suis pas sûr
21:14que ce soit qu'une question
21:15d'argent.
21:16Je pense qu'il y a aussi
21:16un frein,
21:18fondamentalement,
21:19des Français
21:19et du corps académique,
21:21du corps académique
21:21qui ne veut pas
21:22rentrer dans cette ère
21:23où, en fait,
21:24on utilisera une machine
21:25pour simplifier notre vie.
21:26On veut continuer
21:27à nous faire faire
21:27des divisions
21:28et des multiplications.
21:30Mais ça forme le cerveau
21:30en même temps.
21:32Raphaël, j'entends.
21:34Il y a des craintes
21:34aujourd'hui sur le fait
21:35que l'intelligence artificielle
21:36pourrait nous rendre
21:37complètement neuneux,
21:38pour le dire très simplement.
21:39La machine réfléchit
21:40à notre place.
21:41On a besoin de se construire
21:42quand on est dans l'enfance.
21:44Quand vous pratiquez
21:45des intelligences artificielles,
21:46que ce soit déjà
21:47d'EPT5 ou d'autres,
21:48vous vous rendez compte
21:49que ce n'est pas si simple
21:50que ça.
21:50Évidemment,
21:50pour lui demander
21:51de trouver un restaurant
21:52à côté de chez vous,
21:53oui.
21:53Mais si vous voulez
21:54l'impliquer dans une recherche,
21:55si vous voulez l'impliquer
21:56dans un business model,
21:57si vous voulez l'impliquer
21:58dans votre vie professionnelle,
21:59il y a une vraie utilisation
22:01avec une vraie interactivité.
22:03Et si on ne se forme pas à ça,
22:04on va passer complètement à côté.
22:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
22:06les Français,
22:07qui sont complètement réfractaires
22:08à l'utilisation
22:10de l'intelligence artificielle,
22:10parce qu'ils ont peur
22:11de cette arrivée,
22:13ils vont être complètement battus.
22:14Ce n'est pas l'intelligence artificielle
22:15qui va gagner,
22:16je le redis,
22:16c'est les êtres humains
22:17qui utiliseront le mieux.
22:19Je suis schumpeterien,
22:19moi, Raphaël,
22:20donc de toute façon,
22:20c'est la destruction créatrice
22:22qui fera l'avenir.
22:23Et la France refuse fondamentalement
22:25de rentrer dans ce modèle-là.
22:27Et l'éducation,
22:28je finis juste par un truc
22:29très caricatural,
22:29parce qu'il faut le dire,
22:31ouvrez encore un livre
22:32d'économie de seconde,
22:34et ça fait dix ans
22:35qu'on a eu cette conversation
22:36sur ce plateau.
22:37Et bien encore aujourd'hui,
22:38il y a des choses quand même
22:39qui sont très très orientées,
22:41je n'irai pas plus loin,
22:42dans un livre d'économie.
22:43Ce n'est plus du tout adapté
22:44au monde dans lequel
22:46on vit aujourd'hui.
22:47Donc je pense que l'éducation,
22:48très clairement,
22:49il faut changer le mindset,
22:50c'est-à-dire qu'il faut changer
22:51la matrice complète,
22:52avoir une vraie réflexion là-dessus,
22:54parce que l'ennemi numéro un,
22:55je le vis à la maison,
22:56de l'éducation nationale
22:57et de notre enseignement
22:59en tant que parents,
23:00c'est les réseaux sociaux.
23:01Et ils sont tenus par qui ?
23:02Les Américains
23:03et les Chinois,
23:05qui eux, en revanche,
23:06préparent bien
23:07des prospectives
23:08pour pouvoir créer
23:10des générations d'Européens
23:11beaucoup moins éveillés qu'avant
23:12pour pouvoir, sans doute,
23:14rester les maîtres du monde.
23:15On tourne autour de la même idée
23:16depuis le début de l'émission,
23:17c'est l'adaptation au monde
23:19qui change
23:19et qui change de plus en plus vite.
23:21Olivier Redoulet,
23:22est-ce que vous en avez pensé
23:23de cette étude du Trésor ?
23:24Je pense déjà
23:25qu'on a la chance
23:26d'avoir une direction du Trésor
23:28qui produit des études
23:29de grande qualité.
23:30Absolument,
23:30donc il faut faire la publicité.
23:32Sur tout l'éventail
23:32des politiques publiques,
23:34j'en parle d'autant plus
23:34que j'y ai travaillé
23:35il y a quelques années,
23:36mais c'est vraiment en fait
23:38c'est toujours en fait...
23:39Totalement,
23:40d'une manière totalement objective.
23:42Alors,
23:43maintenant je ne suis plus du tout lié
23:44depuis très longtemps
23:44mais globalement en fait
23:46quand vous regardez
23:46les grands enjeux,
23:48l'éducation,
23:49l'IA,
23:50sur le climat ou autre,
23:52les études les meilleures
23:53qu'on trouve sur la place publique,
23:54c'est quand même difficile
23:55de faire mieux que le Trésor
23:56et donc c'est une chance
23:57que nous avons ça.
23:58Donc c'était petit...
24:00Encore faut-il les utiliser ensuite,
24:02tirer les enseignements
24:03et les concrènes.
24:03C'est intéressant parce qu'en fait
24:04elle montre effectivement
24:05qu'il y a une forte corrélation
24:06mais ça on s'y attend
24:07entre résultats scolaires
24:08et puis croissance économique,
24:11productivité ou autre
24:12mais elle montre aussi,
24:14elle rappelle aussi
24:14qu'en fait
24:15on a très fortement
24:16augmenté
24:17le nombre de personnes
24:19ayant un tel niveau
24:20de diplôme.
24:20Par exemple,
24:21sur les...
24:2280% d'une classe d'Assobac
24:24et même 90% aujourd'hui.
24:26Une personne sur 5
24:26a un bac plus 5 aujourd'hui.
24:28Donc une personne sur 4,
24:2925%.
24:30Donc à la fois,
24:31ça pose deux problèmes.
24:32Ça pose un problème
24:33en termes d'équilibre
24:34du marché des compétences.
24:35C'est-à-dire qu'au fond,
24:37vous ne sélectionnez pas
24:38de la même façon,
24:39vous n'utilisez pas forcément
24:40aujourd'hui
24:41le signal du diplôme
24:42de la même façon
24:42pour sélectionner
24:43un candidat
24:44dans un recrutement
24:45que par le passé en fait
24:46et donc on va chercher
24:47tout plein d'autres indices
24:48dans les CV,
24:49dans les entrescrients
24:50de recrutement
24:51pour sélectionner
24:53un meilleur candidat.
24:54Le diplôme ne suffit pas
24:55alors que peut-être
24:55il y a 20 ou 30 ans
24:56que vous avez...
24:56Il y a peut-être
24:57un sujet de déclassement
24:58du diplôme aussi du coup.
24:59Il y a aussi un sujet
25:00possiblement de déclassement
25:01et c'est ça
25:01ce que nous disent
25:02par exemple
25:04certaines données
25:05sur le niveau
25:06en fait,
25:07atteint le niveau.
25:09Après,
25:10il y a le constat
25:11et après,
25:12est-ce qu'on sait faire ?
25:13Alors les recommandations,
25:14par exemple,
25:15l'étude du Trésor
25:16revient beaucoup
25:17sur nos politiques
25:18qui a été
25:18d'augmenter les moyens
25:21d'une certaine façon
25:22d'avoir plus d'enseignants.
25:23Plus 11% dans le primaire
25:24depuis 2017.
25:25On peut aussi réfléchir
25:27aussi à payer mieux
25:28les enseignants
25:29et c'est vrai qu'aujourd'hui
25:30on a un vrai sujet
25:30en France
25:30et que les enseignants
25:31sont parmi les moins
25:33bien payés
25:33de l'OCDE.
25:36Mais aussi,
25:37on peut réfléchir
25:38à des choses
25:38qui sont peut-être
25:39moins coûteuses.
25:39Alors il y a bien sûr
25:40l'IA,
25:41mais je voudrais aussi
25:41signaler cette étude
25:42de l'IPP
25:43qui est sortie hier
25:43et qui est l'Institut
25:45des politiques publiques
25:45et qui est très intéressante
25:47parce qu'elle montre
25:47un fort effet signal,
25:49c'est-à-dire
25:49que quand dans un collège
25:51ou un lycée,
25:51vous avez un élève
25:53qui par chance
25:53un petit peu
25:54était de justesse
25:56pris dans une telle formation,
25:58ça compte à probabilité
26:00que d'autres élèves
26:02du même établissement
26:02viennent.
26:03Donc en fait,
26:04ce que l'on voit aussi,
26:05ce que je veux dire par là,
26:06c'est que l'orientation
26:07ça joue un grand rôle
26:08mais l'information
26:08joue un rôle
26:09très important
26:10et en fait,
26:11on peut peut-être
26:12améliorer
26:13les résultats scolaires
26:14en donnant
26:15peut-être plus d'informations
26:16et pas forcément
26:16tout de suite
26:17plus de moyens
26:18dans un contexte
26:19où les finances publiques
26:20sont très contraintes.
26:21Améliorer l'efficacité
26:22de l'euro dépensé,
26:22c'est un vaste sujet.
26:24Bertrand Rambeau,
26:25financer le secteur
26:26de l'éducation,
26:27ça se fait ?
26:28Est-ce que c'est rentable ?
26:29Grand sujet.
26:30Alors juste,
26:31avant,
26:31j'aurais juste rajouté
26:32par rapport aux solutions
26:33parce que je crois
26:34que le constat,
26:35on est tous d'accord
26:35et l'IA quand même
26:37a intégré
26:38dans l'approche
26:39de l'enseignement.
26:40Enfin,
26:40comment on fait ?
26:41Comment on fait pour nos enfants ?
26:41Pas tout changer.
26:42C'est un point de fond.
26:47On est dans un monde,
26:48dans une France,
26:49quand on la définit,
26:49on dit souvent
26:50qu'elle est polarisée,
26:51qu'il y a un clivage,
26:52qu'il y a deux Frances,
26:53il y a deux écoles.
26:54Moi, je crois
26:55qu'il y a deux écoles.
26:56Il y a une forme
26:56d'école d'élitis
26:57dans ce pays
26:58avec des grandes écoles,
26:59des grandes universités.
27:00Puis à côté,
27:01on a des écoles
27:02où il y a des problèmes
27:04d'attirer les bons profs,
27:05d'avoir juste de la discipline
27:08pendant les cours.
27:10Et ça,
27:10c'est un sujet de fond.
27:12C'est un creusement
27:12des inégalités sociales
27:13qui est très souligné
27:15dans l'étude.
27:15On parlera peut-être
27:16tout à l'heure
27:16sur le pouvoir d'achat.
27:18Je crois à des choses
27:19très pratiques.
27:20Il y avait eu une relance
27:21ces dernières années
27:22de l'apprentissage,
27:23par exemple.
27:24Aujourd'hui,
27:24on veut revenir en arrière.
27:25Mais passer 300 000
27:26à 1 million d'apprentis
27:27en France.
27:28C'est une grande erreur.
27:29C'est une grande erreur
27:30parce qu'on a besoin
27:32de l'apprentissage.
27:33Et je me souviens,
27:34l'un des premiers
27:34qui parait de ça,
27:35c'était Jean-Démic Senard
27:35qui à l'époque
27:36qui était le patron de Michelin
27:37qui s'est battu, battu
27:38et à juste titre pour ça.
27:41Et il faut revenir là-dessus
27:42parce qu'il faut que les gens
27:43découvrent ce monde
27:44de l'entreprise.
27:44On rappelle qu'il y a une baisse
27:45des dotations à l'apprentissage
27:47qui sont prévues
27:47dans le projet de loi de finances
27:48pour 2026,
27:49effectivement.
27:50Et en même temps,
27:51la multiplication par 3
27:52du nombre d'apprentis
27:53a coûté 10 milliards d'euros
27:54aux finances publiques.
27:55Et la question qui se pose,
27:56c'est est-ce que des Bac plus 5
27:57ont besoin de subventions publiques
27:59pour faire de l'apprentissage ?
28:00Oui.
28:00Alors après,
28:00comme toujours,
28:01l'apprentissage,
28:01c'est pas que des Bac plus.
28:02Mais est-ce qu'à ce niveau-là
28:04d'études,
28:05on a besoin de subsides publics ?
28:07C'est pas un coût,
28:07c'est un investissement
28:08quand on parle d'éducation.
28:09Et moi,
28:09je pense plus à des gens
28:10qui sont techniciens.
28:13Et le lien,
28:14vous savez,
28:15ces moments de césure
28:16dans l'entreprise,
28:16ils sont extrêmement riches
28:17pour tout le monde.
28:18Alors,
28:18je viens à votre question.
28:19Après,
28:20sur le sujet du financement
28:21et de ces secteurs,
28:24est-ce que c'est un métier
28:25qui est rentable ?
28:27Vous savez,
28:28ces entreprises
28:28dans le métier de l'éducation,
28:30c'est une entreprise
28:31comme une autre.
28:33Elle a des enjeux,
28:33on a l'IDIA,
28:35de développement,
28:36de croissance externe,
28:37de taille,
28:38de taille critique,
28:39d'attirer les bons profs,
28:40de les rémunérer,
28:42d'attirer des élèves
28:46qui viennent de l'international.
28:47Bref.
28:48Et pour ça,
28:49il faut le financer.
28:50Donc,
28:51je pense qu'il y a eu,
28:52vous le savez,
28:53ces dernières années,
28:54un petit mouvement.
28:55Alors,
28:55je parle de mon métier,
28:56vers l'arrivée
28:57de fonds d'investissement,
28:59de familles
28:59qui se sont intéressées
29:01à ces écoles
29:01pour accompagner
29:02des projets,
29:03de construire
29:04des plateformes
29:05plus importantes.
29:06Je pense que c'est un besoin,
29:09c'est une réalité.
29:11Ce que je crois,
29:12en revanche,
29:13c'est qu'on ne peut pas
29:14raisonner dans le même temps.
29:16C'est-à-dire ?
29:17C'est-à-dire que quand on est
29:18dans une entreprise
29:19plus classique,
29:20on peut raisonner
29:21à 4 ans,
29:22à 5 ans,
29:22à 6 ans
29:22pour investir,
29:24pour trouver
29:25notre liquidité.
29:26l'école a besoin,
29:27je pense,
29:27de plus de temps.
29:28C'est le temps long.
29:29Et donc,
29:29je crois qu'il faut
29:31un financement
29:32en haut de bilan,
29:33puisque c'est mon métier,
29:34peut-être aussi adapté à ça.
29:36Ça veut dire quoi ?
29:37Ça veut dire que,
29:38sans faire trop de technique,
29:39mais des fonds plus long terme,
29:41ce qu'on appelle
29:41des evergreen,
29:42des familles
29:43qui ont envie
29:43de s'investir.
29:44Et on peut signer Tétis,
29:46Tétis le fait,
29:47c'est public,
29:47ils sont très investis
29:48dans ce métier,
29:49ils accompagnent,
29:50alors je parle là
29:51des grandes écoles,
29:51mais aussi des BTS,
29:53ce dont on a aussi
29:54énormément besoin.
29:55Et je crois que ça,
29:56c'est des éléments de réponse.
29:58Donc,
29:58ce financement existe,
30:00simplement,
30:00il doit être adapté
30:01aux besoins spécifiques
30:02de ce qu'est l'éducation
30:04par rapport
30:05à une autre entreprise.
30:07Et le sujet,
30:07c'est la durée,
30:08je crois.
30:09Après,
30:09les enjeux,
30:10c'est les mêmes.
30:10Encore une fois,
30:10prévoir l'avenir,
30:11c'est toujours la même idée,
30:12effectivement,
30:13avec lucidité,
30:13si possible.
30:14Il est 10h30,
30:15on se coupe,
30:17on se retrouve
30:17pour une très courte page
30:19de publicité.
30:20On se retrouve dans une minute,
30:21on va parler
30:21assurance-chômage.
30:22Est-ce qu'il faut
30:23un nouveau tour de vis
30:23sur l'assurance-chômage ?
30:25Le MEDEF est reçu
30:25aujourd'hui à Matignon.
30:27Et puis,
30:27le voyage d'Emmanuel Macron
30:28en Chine,
30:29bien sûr.
30:29Comment réduire
30:30le déficit commercial
30:31avec l'Empire de Milieu ?
30:33Ne quittez pas,
30:33on revient immédiatement.
30:34On est de retour
30:49pour la seconde partie
30:50de l'émission
30:50avec toujours
30:51autour de la table
30:51Stéphane Van Nuffel,
30:53Bertrand Rambeau
30:53et Olivier Rodoules.
30:55On va parler
30:55assurance-chômage.
30:56Aujourd'hui,
30:57Patrick Martin,
30:58le président du MEDEF,
30:59est reçu à Matignon,
31:02le MEDEF
31:02qui avait refusé
31:04de participer
31:05à la réunion
31:06du 5 décembre prochain
31:07sur la révision
31:08de l'assurance-chômage
31:09des ruptures conventionnelles.
31:12La question
31:12que je veux poser ce matin,
31:13c'est est-ce qu'on a vraiment
31:15besoin d'un nouveau tour de vie
31:17sur l'assurance-chômage
31:18alors que le chômage
31:21est en train
31:21un peu de repartir
31:22à la hausse ?
31:23Olivier Rodoules.
31:24Je pense qu'il faut
31:26distinguer les deux sujets,
31:29c'est-à-dire
31:29des effets
31:30qui sont plutôt structurels
31:31sur ces tours de vie
31:33à l'assurance-chômage.
31:35De la conjoncture,
31:36en fait,
31:37il n'y a pas forcément
31:37l'un ne s'oppose pas
31:39à l'autre.
31:40Puis c'est quelque chose,
31:40il me semble,
31:41d'assez spécifique
31:41sur les cadres
31:43sur ruptures conventionnelles.
31:45Donc,
31:45c'est pas forcément...
31:46Alors,
31:46il y a deux sujets.
31:47Il y avait une lettre de cadrage
31:48qui a été envoyée
31:49par le gouvernement
31:50à l'été,
31:51c'était le gouvernement Bayrou
31:52à l'époque,
31:52aux partenaires sociaux
31:53pour relancer,
31:56mettre un nouveau tour de vie.
31:57C'était déjà du temps
31:58de Gabriel Attal
31:59sur l'assurance-chômage global.
32:00Ça a été abandonné
32:02et pour bien redonner le cadre,
32:04le 5 décembre,
32:05les négociations
32:06avec les partenaires sociaux
32:07ne porteront que
32:08sur les ruptures conventionnelles
32:10dont on va parler aussi
32:11par la suite.
32:12Mais au-delà de ça,
32:13en fait,
32:14ce qu'on voit,
32:14donc il ne faut pas forcément
32:15mettre les deux immédiatement.
32:20Ce qu'il y a,
32:20c'est qu'on a toujours
32:22un système d'allocation
32:24au chômage
32:25qui se distingue,
32:26par exemple,
32:26d'autres pays européens
32:27par d'autres pays.
32:28Il est un petit peu plus généreux,
32:30même s'il y a pas mal de choses
32:31qui ont joué,
32:32mais généreux,
32:33pas au sens où,
32:34comment dire,
32:35ce n'est pas des cadeaux,
32:37mais de fait,
32:38où ça permet
32:39de recharger ses droits
32:40plus rapidement,
32:41d'avoir encore
32:43un petit peu de permittance,
32:44de rester un peu plus longtemps.
32:44Et des niveaux d'indemnisation
32:45beaucoup plus élevés
32:47que ce soit.
32:47j'y reviendrai,
32:48mais ça,
32:48et de rester plus longtemps
32:50indemnisé,
32:52notamment au-delà
32:53d'un certain âge.
32:54Donc ça,
32:54c'est une phase.
32:55Après,
32:55il y a un autre sujet,
32:56c'est que l'autre trait,
32:58c'est ce dont vous parlez,
32:59c'est qu'on couvre
33:01à la fois beaucoup
33:02et on indemnise beaucoup.
33:03On couvre sur des niveaux
33:04de salaire très élevés.
33:06On va jusqu'à 4 passes,
33:07c'est-à-dire 15 000 euros
33:10par mois
33:10et on couvre
33:11jusqu'à ce niveau-là.
33:13Et c'est très coûteux,
33:14le chômage,
33:15le chômage n'est pas un cadeau
33:16parce que quand vous regardez
33:17les taux de cotisation,
33:19il y a eu une bascule
33:20le CRG-catisation
33:21en 2018-2019,
33:23mais sinon,
33:24en fait,
33:24on a 6 points de masse salariale.
33:26Quand on se compare
33:26aux autres pays,
33:27le coût payé
33:28par l'employeur
33:28et le salarié
33:29de la situation en chômage
33:30est très élevé.
33:30Donc on a un système
33:31qui est à la fois coûteux,
33:32qui n'est pas très incitatif aussi,
33:34qui n'aide pas forcément
33:35à la fluidité
33:36du marché du travail
33:37et qui n'est pas non plus
33:38un cadeau
33:38parce qu'en fait,
33:39les gens qui en bénéficient,
33:43en fait,
33:43ils ont quand même
33:45donc en fait,
33:46on a un sujet
33:46plutôt systémique.
33:47Donc un système,
33:49si je résume,
33:49qui coûte cher
33:50et assez inefficace.
33:52Qui coûte surtout cher
33:53à ceux qui cotisent d'ailleurs.
33:54Et donc,
33:55pour répondre à ma question,
33:56oui,
33:56pour un nouveau tour de vie
33:57sur la situation en chômage.
33:58Oui, sans doute.
33:58Il faudrait peut-être
33:59une réforme plus fondamentale
34:01que paramétrique.
34:02Je n'ai pas changé d'avis
34:04sur ce sujet.
34:05C'est que moi,
34:05je fais partie des gens
34:06qui ont une vision
34:08un peu anglo-saxonne
34:09mais dans le bon sens du terme.
34:11Je ne dirais pas
34:11jusqu'aux contraintes
34:12que vous avez
34:13dans les pays anglo-saxons
34:15s'il a existé.
34:16C'est juste d'avoir
34:17une réflexion fondamentale
34:19sur le système
34:20que représente
34:21France Travail
34:22ou je ne sais plus
34:22comment on l'appelle
34:22parce qu'il change de nom
34:23tous les deux mois.
34:25Alors,
34:25je ne vais pas dire non plus
34:26que je voudrais
34:26qu'on privatise
34:27un petit peu plus ce système.
34:28Il existe des systèmes parallèles
34:30qui fonctionnent très bien.
34:31Mais il y a une dichotomie
34:32fondamentale
34:33entre quelqu'un
34:33qui travaille
34:34dans une agence d'intérim
34:35ou dans une agence
34:36de recherche d'emploi privée,
34:38des grands sites internet
34:39connus, etc.
34:40Et les gens qui travaillent
34:41chez France Travail
34:42anciennement,
34:43Pôle Emploi.
34:45Vraiment aux salariés
34:46de Pôle Emploi.
34:46Parce qu'en fait,
34:47moi je veux bien
34:48qu'on fasse des économies
34:48sur les travailleurs
34:50en baissant des cotisations,
34:52en imaginant
34:52que ça va les inciter
34:53peut-être à être plus actifs
34:54dans la recherche.
34:55On a plein d'études
34:56qui prouvent que c'est
34:57quand même le cas.
34:58Malheureusement,
34:58souvent on prend un boulot
34:59qui n'est peut-être pas
35:00forcément celui qu'on voudrait
35:01et on finit,
35:02comme en Angleterre,
35:02par prendre le premier boulot
35:03qui passe le temps d'eux.
35:05Donc si vous n'avez pas
35:06de flexibilité du travail derrière,
35:08vous vous enfermez
35:09dans une voie
35:09qui n'était pas la vôtre.
35:11Moi j'aimerais bien
35:11qu'on ait cette réflexion
35:12de se dire
35:13si on faisait des économies
35:14demain
35:14sur le système global,
35:17il faudrait
35:17incitiver
35:19et donner plus de moyens
35:22aux gens qui travaillent
35:23chez France Travail
35:24pour trouver des emplois.
35:27Parce qu'en fait,
35:27quand vous avez des gens
35:28qui,
35:29ce n'est pas une critique,
35:30n'ont pas forcément
35:31une bonne rémunération
35:32et ne sont pas incitivés
35:33à avoir un résultat
35:35à accompagner quelqu'un,
35:36un vrai accompagnement,
35:37il n'y a pas de bonnes volontés.
35:39Mais ce n'est pas possible.
35:40En fait,
35:41ce sont des gens
35:41qui ont un emploi
35:42qui ont peu de chances
35:43de perdre
35:44parce qu'ils travaillent
35:44pour une agence d'État.
35:46Et derrière,
35:46ils sont face à des gens
35:47qui sont en ultra difficulté,
35:48je pense aux cinquantenaires
35:50qui arrivent à la retraite,
35:51qui arrivent au chômage,
35:53pas encore à la retraite,
35:53qui a encore la fin de son crédit,
35:54les enfants encore à la maison.
35:56Comment quelqu'un
35:56qui a 25 ans ou 30 ans
35:58peut former,
35:59peut payer,
36:00qui ne sait pas
36:00ce que c'est que perdre son emploi
36:01et qui a peu de chances
36:02d'avoir déjà vu
36:03une entreprise privée
36:04peut entendre
36:05et avoir un discours
36:06qui s'entend.
36:07Je sais que c'est choquant.
36:07Ils sont normalement formés
36:08pour ça,
36:09c'est leur métier.
36:11Ils sont formés pour ça.
36:12Mais si vous êtes
36:13un chef d'entreprise
36:14et je le suis
36:15et j'ai recruté
36:15à la fois chez France Travail
36:17et dans d'autres agents,
36:18je peux vous garantir
36:19que la structuration
36:20et la préparation du candidat
36:22quand il arrive
36:22face à un employeur,
36:24il n'est pas la même.
36:25C'est intéressant de l'expérience.
36:26Non, parce qu'un agent
36:26de Pôle emploi,
36:27de France Travail,
36:28il a 15, 20, 30, 40 personnes.
36:31Il a trop de gens à suivre.
36:32Il ne peut pas les suivre.
36:33Il va suivre principalement
36:34les gens les plus en difficulté.
36:36Et donc, en fait,
36:37il ne va pas faire son vrai travail,
36:38c'est-à-dire de remettre
36:39des gens qui seraient
36:40plus facilement en capacité
36:42de retourner au travail
36:43et d'être productifs
36:44parce qu'en fait,
36:45il a trop de gens à gérer.
36:46C'est le libéral texan habituel
36:48qui vous dit ça.
36:49Mais c'est un sujet,
36:50je le défends depuis 10 ans.
36:51Si on fait des économies,
36:53améliorons le service public.
36:54Le système qui va avec.
36:55Oui, oui, oui.
36:55Et s'il faut mettre plus de privés
36:57pour tirer tout ça
36:57un peu vers le haut,
36:58faisons un peu de concurrence.
36:59D'abord, je pense que
37:02quand quelqu'un vit le chômage,
37:05c'est d'abord un traumatisme individuel.
37:07Il ne faut jamais l'oublier.
37:08C'est un traumatisme familial aussi.
37:11Et au-delà de la rémunération
37:12qui est évidemment essentielle
37:13pour les gens
37:15quand ils quittent leur job,
37:17c'est tellement important
37:18de revenir au travail
37:19parce qu'on le sait tous
37:20que dans la vie,
37:20en étant un peu simpliste,
37:22il y a une jambe
37:23qui est la famille,
37:24il y a une deuxième jambe
37:25qui est le travail.
37:26Et que si on s'éloigne de ça,
37:27je pense qu'on fragilise
37:29grandement une population.
37:31Et donc, moi, je pense
37:32que le débat,
37:33c'est comment pousser les gens,
37:35aider les gens
37:35à revenir plus rapidement
37:37au travail.
37:39Et donc, pour répondre
37:40à la question précisément,
37:42je pense que la durée
37:44est trop longue.
37:45Il faut qu'on pousse les gens
37:46à revenir.
37:48Et même s'ils n'ont pas
37:49tout de suite ce qu'ils veulent,
37:50ils pourront le retrouver après.
37:52Mais ne jamais trop s'éloigner
37:54du système de travail
37:55parce qu'après,
37:56on se marginalise.
37:57Alors après, peut-être
37:58qu'il peut y avoir
38:00des protections
38:00par rapport à des périodes
38:01plus ou moins difficiles.
38:02Je sais que ça avait été évoqué.
38:04Il peut y avoir aussi
38:05les âges, exactement.
38:06Les âges,
38:07parce que perdre son job
38:07à 50 ans,
38:08ce n'est pas perdre son job
38:09à 30 ans.
38:10Et ce n'est pas du tout
38:11le même.
38:12L'employabilité n'est pas la même,
38:14bien sûr.
38:14Et puis, je rebondis
38:15sur ce que vous disiez,
38:16en France, je crois qu'on a
38:17un taux de chômage
38:18qui est un peu en dessous
38:18de 8 aujourd'hui.
38:20Il y a quand même
38:20des entreprises qui sont
38:217-7.
38:22Je crois qu'il y a des entreprises
38:23qui ont du mal
38:23aussi à recruter.
38:25Donc, ça veut dire
38:26qu'il y a un sujet
38:26d'offres-demandes.
38:28Et pour aller dans votre sens,
38:30vous savez ce qu'on voit
38:30quand même avec un État
38:31qui est quand même
38:31un peu déficient,
38:32on le sait,
38:32et qu'il y a des sujets
38:33de financement qu'on connaît tous.
38:35Même s'il y a des choses
38:35qui marchent bien quand même.
38:38Je crois aussi au rôle
38:39de la société privée.
38:41Et je vais vous donner
38:42un exemple.
38:43Moi, j'ai une fondation
38:43dans mon groupe
38:44qui accompagne des associations.
38:46Et le retour à l'emploi,
38:47pour nous, c'est majeur.
38:48parce qu'on n'a pas le droit
38:50de laisser des gens
38:51en dehors de la société.
38:52Et je finance
38:52une association
38:55qui s'appelle
38:5660 000 rebonds.
38:57Aider des gens
38:58qui ont perdu un job,
38:58une responsabilité
38:59à revenir,
39:01à être dans un cadre,
39:04à être aidé,
39:04à être accompagné.
39:05Donc, c'est des petites choses.
39:07Mais c'est des choses
39:08qui sont très importantes.
39:09Et je pense qu'effectivement,
39:10on n'a pas le choix
39:11que de redevoir
39:12la durée d'indemnisation.
39:14Bon, ça, c'est sur le cadre
39:16global de l'assurance chômage.
39:17La réunion qui se tiendra
39:20le 5 décembre
39:21concerne les ruptures conventionnelles.
39:23Les ruptures conventionnelles
39:24ont explosé
39:25et coûtent désormais
39:2610 milliards d'euros
39:28par an.
39:30Et ce qu'expliquent certains
39:32au ministère du Travail,
39:33c'est qu'elles profitent
39:34plutôt au cadre supérieur,
39:36en milieu de carrière,
39:37à 35 ans,
39:38donc très employables,
39:39et qui parfois
39:40en profitent
39:41pour faire une petite année
39:43de césure,
39:43partir en voyage,
39:45se payer un projet.
39:47Est-ce que c'est la réalité
39:48des faits, ça, Olivier Redoulet ?
39:49Est-ce qu'il faut revoir
39:50ce système de rupture conventionnelle ?
39:52Je pense que d'abord,
39:53la rupture conventionnelle,
39:56c'est un élément
39:56de flexibilité
39:57dans un système
39:58dont on a dit
39:59qui est à la fois
39:59très coûteux
40:00et aussi très généreux.
40:01Et ça fait partie de ça,
40:02en fait.
40:03C'est un élément
40:03de stabilité.
40:05Il vaut mieux
40:05une rupture conventionnelle
40:06dans le système
40:07tel qu'on le connaît
40:08que, par exemple,
40:09des relations
40:10qui s'enveniment
40:11sur l'idée de travail
40:12que quelqu'un cherche
40:13à se faire virer,
40:14entre guillemets,
40:15pour parler crûment.
40:16Ensuite,
40:16ce qu'il faut bien comprendre
40:17et derrière
40:18toutes ces petites anecdotes
40:21qui reviennent souvent
40:21des vacances...
40:22On a quand même eu une étude
40:23qui notait que 75%
40:24des ruptures conventionnelles
40:25remplacent des démissions.
40:27Oui, mais c'est pas forcément
40:29un problème.
40:29En fait, ça fait partie
40:30du système, non ?
40:32Alors, le sujet,
40:33c'est que
40:34dans la cotisation
40:36au chômage,
40:39elle est tellement élevée
40:40qu'en fait,
40:41implicitement,
40:41elle recouvre deux fonctions.
40:43Elle recouvre une fonction
40:43qui est purement assurantielle,
40:45qui est celle, en fait,
40:46de vous garantir
40:47un niveau de vie minimal
40:48si tout va mal.
40:50Et une fonction, en fait,
40:50qui est, au fond,
40:51qui est devenue
40:51une fonction d'épargner.
40:53Les autres pays
40:53où vous avez
40:55une cotisation plus faible
40:56et des droits plus faibles,
40:57vous épargnez,
40:58vous avez un capital
40:58et donc, en fait,
41:00vous savez que vous serez
41:01assez peu couvert
41:01si vous tombez au chômage.
41:02Donc, vous constituez
41:03une sorte de capital personnel,
41:05vous prenez
41:05une assurance privée.
41:06Si vous tombez au chômage,
41:07vous utilisez...
41:09C'est une indemnité.
41:10Nous, en fait,
41:11de fait,
41:12ça a été mutualisé,
41:13cet effort-là.
41:14Et donc,
41:15cette partie épargne,
41:16la question qui se pose,
41:17est-ce que c'est intelligent ?
41:19Pas forcément,
41:19parce qu'en fait,
41:20effectivement,
41:21quand vous vous retrouvez
41:22au chômage,
41:22vous n'avez pas
41:23la même incitation
41:24à retrouver un travail
41:26tout de suite.
41:26si on vous dit
41:27que vous avez tel niveau
41:28de revenu
41:28qui est assuré
41:30jusqu'à, je ne sais pas,
41:31pendant un certain nombre
41:32de mois,
41:32ça dépend des situations,
41:34ou si vous consommez
41:34votre capital.
41:35Et je pense que ça,
41:36il faudrait le revoir.
41:37On pourrait avoir
41:38un système
41:38où on ait des cotisations
41:40plus faibles,
41:41donc plus de pouvoir d'achat
41:42et moins de coûts
41:42pour les employeurs,
41:44moins de prestations en face
41:46et sans doute aussi
41:47plus de flexibilité
41:48du marché du travail.
41:49Et quand on regarde
41:49nos autres pays
41:50ou des autres pays
41:51qui nous entourent,
41:53où c'est plutôt
41:53ce type de modèle
41:54qui existe,
41:55on voit effectivement
41:56je pense à l'Allemagne,
41:57on peut penser aux Etats-Unis
41:58ou autre,
41:59où il y a beaucoup plus
41:59de flexibilité
42:00sur le marché du travail.
42:02Stéphane,
42:02est-ce que vous avez eu
42:03des ruptures conventionnelles
42:03dans votre entreprise ?
42:05Très, très souvent.
42:07Est-ce que c'était
42:07pour des émissions ?
42:09Ou est-ce que c'était
42:10pour fluidifier
42:11des rapports
42:12qui se passaient
42:12plutôt mal ?
42:13Ce qui est l'objectif premier.
42:15Est-ce que c'est
42:16pour éviter un licenciement ?
42:17Je travaille dans la finance
42:18et la finance digitale.
42:19Je le dis souvent
42:20sur ce plateau,
42:21j'ai une cible
42:21de salariés
42:23qui ont fait des études.
42:24Oui, mais qui semblent être
42:25justement les consommateurs
42:27privilégiés
42:27des ruptures conventionnelles.
42:28On était des PE
42:29de 35 salariés,
42:31tout le monde se connaît bien,
42:32donc en fait,
42:32il n'y avait pas trop de doutes.
42:35Mon associé et moi-même,
42:36si on avait imaginé
42:37que quelqu'un nous demandait
42:39une rupture conventionnelle
42:40sans projet derrière
42:41pour partir faire le tour du monde
42:43ou aller s'installer
42:43en Australie,
42:44faites-nous confiance
42:45pour qu'on ne le lui ait pas.
42:46Il n'aurait pas eu.
42:47Parce qu'il faut rappeler
42:48à nos auditeurs
42:48au cas où c'est que
42:50c'est quand même bipartite.
42:51C'est payant.
42:51C'est même tripartite,
42:52une rupture conventionnelle.
42:55Le demandeur,
42:56l'autre partie,
42:57souvent c'est le salarié
42:58et l'employeur,
42:59et la directe,
43:00si je ne m'abuse.
43:01Donc il y a quand même
43:02trois personnes,
43:02enfin trois...
43:03L'action régionale du travail,
43:05absolument.
43:05Trois parties prenantes.
43:06Ils surveillent la cohérence
43:07de ce truc-là.
43:07Alors si on dit que
43:08les cadres profitent
43:09pour partir un an
43:10faire le tour du monde,
43:12ok, mais alors dans ces cas-là,
43:13c'est comme ceux
43:13qui grugent le pôle emploi
43:15dont on parlait 5 minutes
43:16en envoyant la carte d'identité
43:18de leurs frères
43:19qui leur ressemblent.
43:20Ça va représenter quoi ?
43:21Ça va représenter
43:221% réellement
43:23qui font vraiment
43:24ce genre d'utilisation.
43:26Après, derrière...
43:2675% des ruptures conventionnelles
43:28remplacent des démissions.
43:30Pardon,
43:30mais si on décide
43:31de démissionner,
43:32est-ce que ça doit se faire
43:33aux frais de la communauté,
43:35si je puis dire ?
43:36Moi, personnellement,
43:37j'ai vécu énormément
43:39de ruptures conventionnelles
43:40qui auraient dû être
43:41des démissions
43:42parce que j'ai eu des gens
43:42qui étaient passés
43:433, 4, 5 ans chez nous
43:44et qui nous quittaient
43:46pour monter leur entreprise.
43:48C'est encore autre chose.
43:50Est-ce que ça,
43:51ils ont vérifié ?
43:51Parce que ça,
43:52c'est important de vérifier.
43:53Vous voyez ?
43:53Parce que pour moi,
43:54la rupture conventionnelle,
43:55comme le statut
43:55d'auto-entrepreneur
43:56dont tout le monde
43:56veut remettre tout en question.
43:57Mais vous voyez bien
43:58sur ce point,
43:59pardon de vous couper,
44:00c'est que là,
44:01l'assurance-chômage
44:02ne réoccupe pas
44:02une fonction d'assurance.
44:03En fait,
44:04vous choisissez
44:04de construire votre projet
44:06ou autre,
44:07vous décidez vous-même,
44:08c'est un peu comme si
44:08vous brûlez votre maison
44:09pour avoir une nouvelle maison.
44:11la fonction d'assurance
44:13n'est pas là.
44:14En fait,
44:14on l'utilise
44:14comme une forme d'épargne.
44:15Alors,
44:16je vous donne un exemple.
44:16Je vous donne un exemple.
44:17Souvent,
44:17ce qui se passe,
44:18c'est que les gens qui vont...
44:20Alors,
44:20je parle vraiment pour moi
44:21et pour les gens
44:21que j'ai...
44:22Non,
44:22mais c'est intéressant.
44:22C'est vraiment même familial.
44:23C'est du contraire,
44:24du vécu.
44:25Si vous démissionnez,
44:26comme moi je l'ai fait
44:26il y a 25 ans
44:27pour créer mon entreprise,
44:29vous n'avez rien.
44:30Voilà.
44:30Vous n'avez rien.
44:31Vous n'avez pas d'allocation
44:32pendant la constitution
44:33de l'entreprise,
44:34mais vous prenez un risque.
44:34Vous avez l'ACRE,
44:35vous avez l'aide
44:35à la création d'entreprise.
44:38Ce n'est pas la même.
44:39Ce n'est pas le même montant.
44:40Parce que quand vous êtes
44:41en droit de chômage
44:42et que vous débloquez
44:42les droits de chômage,
44:43en gros,
44:44je vous la fais simple,
44:44l'ACRE représente
44:45quasiment 12 mois
44:46que vous pouvez prendre
44:47d'un coût
44:48qui peut être
44:48un capital social,
44:49un capital de démarrage.
44:51Ce n'est pas moi
44:51qui vais vous dire
44:51que c'est une idiotie.
44:52Même si c'est une assurance
44:53et que ça ne devrait pas
44:54rentrer dans le cadre
44:55de l'assurance
44:55et que la France
44:56devrait réfléchir différemment
44:58à financer le early stage.
45:01C'est-à-dire
45:01les entreprises qui démarrent.
45:03Très clairement,
45:04moi j'ai toujours du mal
45:06avec le truqueur.
45:08Celui qui contourne le fisc,
45:10ça ne représente pas...
45:11Ce n'est pas ça
45:11qui met le budget dans le trou.
45:12Lui qui gruge
45:13la sécurité sociale,
45:14ça ne met pas dans le trou.
45:14Là, on a vu
45:15le coût des ruptures conventionnelles
45:17exploser en termes budgétaires.
45:19C'est la plus grosse...
45:20la plus forte progression
45:22des coûts de l'assurance chômage.
45:23Est-ce que c'est dû au fait
45:24qu'il y a une forte progression
45:25des ruptures conventionnelles ?
45:26C'est-à-dire qu'est-ce qu'il y a
45:27une forte progression
45:27du fait que les salariés
45:29veulent changer de job ?
45:30Qu'ils démissionnent,
45:32qu'ils soient licenciés
45:33ou qu'ils soient en rupture,
45:34il y a peut-être ça
45:34comme question à se poser.
45:35Bertrand Rambo.
45:36Non, mais écoutez,
45:37comme mon cher voisin de droite,
45:39j'en ai connu pas mal chez moi.
45:40Oui.
45:40Et je pourrais dire
45:43la même chose.
45:44Sincèrement,
45:44je ne pense pas beaucoup
45:45que ce soit parti
45:46faire le tour du monde.
45:47Il y a eu des départs
45:49qui devaient arriver.
45:50Voilà.
45:51On ne fonctionnait plus ensemble.
45:52Et je trouve que là,
45:53ce système,
45:53il apporte de la souplesse.
45:55Il évite de passer des mois
45:56à discuter,
45:58de rester concentré
45:59sur son business
45:59pour tout le monde.
46:00C'est évident pour l'entrepreneur aussi.
46:01C'est une grande vertu.
46:03Et je crois qu'effectivement,
46:04ça a aussi permis,
46:05par rapport à la population
46:06que moi j'ai,
46:07à des gens d'aller construire
46:08un projet entrepreneurial.
46:09Et donc,
46:10c'est bien,
46:11c'est pas bien ?
46:11À la fin,
46:12si ça marche
46:12et s'il crée une boîte,
46:14c'est quand même pas mal.
46:15En revanche,
46:16et je reboucle
46:16sur le point précédent,
46:18je pense que quelqu'un
46:19qui parque à 35 ans,
46:20il ne peut pas avoir
46:21la même durée de protection
46:22du chômage
46:24que quelqu'un
46:24qui parque à 50 ans.
46:26Donc le sujet,
46:27je pense qu'il est plus là
46:27que sur la rupture.
46:29Parce que ceux qui vont faire
46:30des voyages pendant un an,
46:32on appuie toujours là
46:33où ça fait très très mal.
46:34Mais aussi,
46:35on appelle ça
46:35des ruptures de confort.
46:36Ils ne peuvent pas légalement,
46:40ils doivent pointer
46:40tous les mois.
46:41Donc déjà,
46:41ils ne peuvent pas partir
46:42à l'étranger.
46:42J'aimerais savoir
46:43comment c'est possible ça.
46:45Bon,
46:45très bien.
46:46Je veux juste faire
46:47une petite aparté.
46:48Dernier point.
46:49C'est une assurance.
46:50Et là,
46:50c'est le libéral
46:51qui va parler.
46:53Je ne parle pas
46:54du jeune
46:54qui a cotisé
46:55pendant trois ans
46:56dans son premier job.
46:57Mais à 35 ans,
46:58vous avez déjà cotisé
46:58une dizaine d'années
47:00plus un peu
47:00si vous avez été en alternance
47:02ou si vous avez fait
47:02quelques boulots d'été.
47:03Donc vous avez cotisé
47:04à votre propre assurance.
47:06Donc normalement,
47:07si vous vouliez,
47:07je vais au bout
47:08de la caricature,
47:09si vous vouliez prendre un an,
47:11pourquoi vous n'auriez pas
47:12le droit de le faire ?
47:13Vous avez cotisé
47:14dans cette assurance.
47:15Oui,
47:15mais c'est une assurance,
47:16ce n'est pas de l'épargne.
47:17Et donc c'est ça,
47:18en fait.
47:18Une assurance n'est pas de l'épargne.
47:19C'est pour ça qu'à un moment donné,
47:20un compte
47:21qui serait personnalisé,
47:24tout ou parti,
47:25pas à 100%,
47:26où en fait,
47:26on ferait ce qu'on veut.
47:27C'est-à-dire,
47:27si on veut s'arrêter,
47:28si on veut l'acheter,
47:29je pense que ce serait
47:30quand même très important
47:31si on veut revenir
47:32à une responsabilisation.
47:33Parce que là encore,
47:34l'argent du chômage
47:35comme l'argent de la sécurité sociale
47:36depuis qu'il y a la carte vitale
47:37et qu'on ne paye plus
47:38nos médecins
47:39et nos pharmaciens,
47:40ça a complètement infantilisé
47:41le contribuable français,
47:43qui a oublié
47:44que c'était son argent.
47:45Donc quand il touche le chômage,
47:46il arrive chez ses copains
47:47en leur disant
47:48« Ah, trop bien,
47:49j'ai deux ans,
47:49payez aux frais de la princesse ».
47:51Ben non,
47:51parce qu'en fait,
47:51il n'a pas compris
47:52que c'était ses parents,
47:53ses frères, ses cousins
47:5810 minutes pour terminer l'émission.
48:00Ça va être évidemment trop court,
48:01mais je voudrais qu'on revienne
48:02sur le voyage d'Emmanuel Macron
48:03en Chine
48:04avec des questions économiques
48:05absolument majeures
48:06autour des terres rares notamment.
48:09Mais une question très générale
48:10pour commencer, Olivier,
48:1347 milliards de déficit commercial
48:15avec la Chine.
48:17Ce n'est pas prêt de s'améliorer.
48:19Comment on fait
48:20pour réduire ce gap ?
48:21Il y a deux voix,
48:22on en parle depuis le début de semaine
48:23sur ce plateau.
48:25Est-ce qu'on doit mettre
48:25des barrières douanières
48:27absolument massives
48:28autour de l'Europe
48:29pour protéger
48:30notre industrie manufacturière ?
48:32Ou alors,
48:33je vais poser la question
48:34de manière un peu provoque,
48:35est-ce qu'il faut
48:36qu'on abandonne l'industrie
48:37par exemple automobile européenne
48:39qui va être dépassée
48:41par l'industrie automobile chinoise
48:43et qu'on mette le paquet
48:44sur nos atouts,
48:46sur notre valeur ajoutée ?
48:48Donc, l'aérien,
48:50le luxe,
48:51les cosmétiques ?
48:52J'ai envie de dire,
48:53Nila Générale,
48:54déjà,
48:55on a pris l'habitude
48:56notamment avec Donald Trump,
48:57de raisonner
48:58en soldes bilatéraux,
49:00mais en économie,
49:01ça ne fait pas vraiment sens.
49:02C'est tout à fait normal
49:04d'être en déficit
49:04avec certains pays
49:05en excédent
49:06par rapport à d'autres.
49:08Ce qui est vrai,
49:08c'est que la Chine,
49:09depuis quelques années,
49:10ce n'est pas nouveau,
49:11mais ces dernières années,
49:12en fait,
49:12on a un nouveau choc chinois
49:13un peu comparable
49:14à son entrée dans l'OMC
49:15avec une forme
49:16de super compétitivité chinoise.
49:18C'est le titre d'ailleurs
49:19d'une étude
49:20de Rex's Code
49:21pour ses adhérents.
49:22Et en fait,
49:23on voit qu'on a eu
49:24à la fois des gains
49:24de productivité
49:25où la Chine a maintenu,
49:27est arrivée à caper
49:28ses prix à l'exportation,
49:30où les nôtres,
49:30ils ont augmenté
49:31depuis 2019
49:32de 25%,
49:32bénéficient
49:34de coûts d'énergie
49:35faibles
49:36et surtout
49:37a investi
49:37depuis 10 ans,
49:38et c'était le plan
49:39made in China
49:40dans tout un tas
49:41de technologie
49:42dans lequel
49:42il est devenu
49:43à la fois un leader
49:44technologique
49:44mais aussi un leader
49:45commercial.
49:46Alors,
49:46par rapport à ça,
49:47moi je dirais
49:47ni l'un ni l'autre,
49:48il ne s'agit pas
49:49de se fermer
49:49ni de tuer notre industrie,
49:50il faut arriver
49:51à innover,
49:52c'est-à-dire,
49:53innover pourquoi ?
49:54Pour avoir
49:55des points technologiques,
49:57des leviers technologiques
49:58qui nous permettent
49:59de rester dans
50:00l'interdépendance
50:01et de ne pas tomber
50:02dans la dépendance.
50:02Je pense que ça,
50:03c'est assez clair.
50:04En fait,
50:05c'est la logique du commerce.
50:07Ce qui nous embêterait,
50:08en fait,
50:08c'est de venir
50:09complètement dépendant
50:09de la Chine
50:10mais si on innove
50:11dans un certain nombre
50:13de domaines
50:13et on ne manque pas
50:14de points forts,
50:15on peut se rendre
50:16nécessaire à la Chine
50:17et de fait,
50:19garder un levier
50:20de négociation,
50:21un levier de pression
50:22et jouer à armes égales.
50:23Même question,
50:23Bertrand Rambeau,
50:24est-ce qu'on doit
50:25tout miser sur là
50:25on a de la valeur ajoutée,
50:26on est compétitif
50:27à l'international
50:28ou est-ce qu'on doit
50:28protéger la Syrie
50:30ou l'industrie automobile ?
50:31Écoutez,
50:31c'est un sujet
50:32qui nous touche de près
50:33parce que mon groupe,
50:34on a 400 entreprises,
50:3540% dans l'industrie
50:36et les services à l'industrie
50:37donc un tout petit peu
50:38concerné par ce qui
50:39est en train d'arriver.
50:40Je pense qu'il faut
50:41qu'on ait une énorme
50:42prise de conscience
50:43mais elle doit être
50:43plus forte
50:44et je vais poser des mots
50:45mais ils sont forts,
50:47la Chine c'est un ennemi
50:47industriel aujourd'hui,
50:48il faut juste avoir ça
50:49en tête.
50:50Ils ont évolué
50:51d'une façon incroyable
50:52et exceptionnelle,
50:53ils étaient copieurs,
50:54ils sont innovants
50:55et ça,
50:56on ne va pas aller contre,
50:57c'est une donnée.
50:59En revanche,
50:59ils sont subventionnés,
51:01aidés,
51:01on ne sait pas trop bien
51:01comment ça marche d'ailleurs
51:02mais de partout.
51:03Je prends un exemple
51:04très parlant pour chacun
51:05d'entre nous,
51:06les panneaux photovoltaïques.
51:08On est incapable,
51:09je connais bien
51:09ces sujets de lésionnaire,
51:12on ne peut plus fabriquer
51:13ça en Europe
51:13parce qu'on est inondé
51:14de produits de Chine
51:15mais on ne comprend même
51:16pas leur prix de rien.
51:17On ne comprend même
51:17pas leur prix de rien.
51:19Et donc,
51:20pour aller,
51:20pour faire vite,
51:22je pense qu'il y a
51:22évidemment plusieurs
51:23degrés de réponse.
51:24Il y en a un premier,
51:25oui il faut se protéger.
51:26Qu'est-ce qu'il fait Trump
51:27avec ses droits de douane ?
51:28Alors c'est les Etats-Unis,
51:29c'est plus fort que l'Europe
51:30et la France.
51:31Mais oui,
51:31il faut se protéger.
51:32Je pense qu'on n'a pas le choix.
51:33À un moment,
51:33il faut arrêter
51:34que ce soit un panier
51:35dans lequel tout le monde rentre.
51:37Donc là,
51:37il y a une responsabilité politique
51:39extrêmement forte
51:40plutôt que de discuter
51:41une fois de plus
51:42de la réforme des retraites.
51:43Le deuxième point,
51:45je pense qu'il y a aussi
51:45une responsabilité collective
51:48mais qui n'est pas simple.
51:50En Europe,
51:51en France,
51:51on a toujours été guidé
51:52par le prix le plus bas.
51:54On est toujours élevé à ça.
51:56Et la grande distribution
51:56nous a,
51:58depuis tout jeune,
51:59tout petit...
52:00Il fait le bien-être
52:00du consommateur.
52:01C'est les règles de concurrence.
52:02Oui,
52:02mais c'est un pays
52:03de consommateurs.
52:05Et on voit aujourd'hui
52:07dans la réaction des gens
52:07qu'il y a une forme
52:08de prise de conscience
52:09en disant,
52:10on voit ce qui s'est passé
52:10sur Chine,
52:12en disant,
52:12attention,
52:13parce que d'abord,
52:13on ne sait pas très bien
52:14comment ces produits
52:15sont fabriqués là-bas.
52:16Et puis en plus,
52:16c'est en train de faire
52:17très mal à ce qui est arrivé.
52:19À nos industries,
52:20même s'il y a quand même
52:2010 millions de Français
52:21qui sont en train
52:22de s'apprécier.
52:23Eh bien oui,
52:23qui sont très contents
52:24de l'acheter tous les mois.
52:24Alors après,
52:25il faut aussi comprendre
52:26qu'il y a des gens
52:27qui ont des problèmes
52:28de pouvoir d'achat.
52:28Parce que quand on a
52:291 500 euros par mois
52:30et qu'il faut nourrir
52:31une famille,
52:32eh bien évidemment,
52:33moi je comprends
52:34qu'on aille vers ça.
52:35Donc là,
52:36je pense qu'il y a deux niveaux.
52:37Il y a un niveau
52:37de prise de conscience,
52:39mais qui est quand même
52:39en train de se faire.
52:41Moi,
52:41j'ai quelques cheveux blancs,
52:42je me rappelle,
52:42il y a 30 ans
52:43où on ne voulait
52:43que des sujets chinois.
52:44Aujourd'hui,
52:45il y a un rejet
52:45par rapport à ça quand même.
52:46Donc c'est déjà
52:47une prise de conscience.
52:48C'est un début.
52:49Et puis après,
52:49on a un système
52:50plus large,
52:51plus global
52:51de renverser aussi la table
52:53pour redonner
52:55du pouvoir d'achat aux gens,
52:57redonner l'envie
52:57d'être souverain,
52:59d'acheter des produits
52:59de chez nous.
53:01Parce que ça doit passer...
53:01Mais il faut les moyens
53:02avec des niveaux de charge
53:03qui sont 40% supérieurs.
53:05Mais on dit toujours
53:05la même chose.
53:06Qu'est-ce que vous voulez ?
53:06Ou des prix 40% supérieurs.
53:08Il faut donner...
53:09Pour les technologies moindres.
53:10Il faut donner du salaire aux gens.
53:11Ça, c'est ponctuel.
53:11Ça peut être ponctuel.
53:12Voilà.
53:12Et donc,
53:13moi, je crois
53:13que c'est une dose
53:14de plein de choses,
53:15de protection,
53:17de prise de conscience
53:17plus forte
53:18et de pouvoir d'achat.
53:20Un dernier mot,
53:21Stéphane.
53:21Moi, je partage
53:22tout le reste,
53:23excepté de faire attention
53:24à ces barrières douanières.
53:25Parce que les barrières douanières,
53:27si on est sur le spectre
53:28du pouvoir d'achat,
53:29et on le voit déjà
53:30aux Etats-Unis,
53:31parce que qui paye
53:32les droits de douane
53:32pour un prix de l'arrivée ?
53:33C'est le consommateur local.
53:34Donc les Américains
53:35n'avaient rien compris.
53:36Oui, il va mettre
53:37des barrières douanières
53:37et c'est le chef de la planète.
53:39Résultat,
53:40ils commencent à avoir
53:40les prix qui ne sont plus
53:42les mêmes sur les produits
53:43de leur quotidien.
53:44Alors, est-ce que les Américains,
53:45entre-temps,
53:45ont pu les remplacer ?
53:46Niette,
53:47parce qu'en industrie américaine,
53:48en termes d'efficacité,
53:49il y a plein de domaines
53:49où ils sont moins bons.
53:50Donc je voulais juste
53:51faire ce point.
53:54Pour moi,
53:55le sujet dont on est
53:56en train de parler,
53:57la balance commerciale
53:58de la France face à la Chine,
53:59ce n'est plus un sujet.
54:01On n'est pas assez puissant.
54:02On n'a pas une industrie,
54:03on n'a pas de services.
54:04On parle là de la France,
54:05mais c'est évidemment
54:06un sujet européen.
54:09C'est que le vrai sujet
54:09doit être posé sur la table.
54:10C'est-à-dire qu'aucun
54:11des pays européens,
54:13y compris nos camarades
54:14parfaits outre-Rhin,
54:16n'arriveront plus
54:17à s'en sortir.
54:18On le voit là,
54:18ils prennent plein fouet
54:19parce que c'est eux
54:19qui prennent évidemment
54:20le plus le choc.
54:22Il faut évidemment
54:23que l'Europe se mêle de ça
54:24parce que si on veut
54:25combattre avec la Chine,
54:27les États-Unis aujourd'hui
54:28et les BRICS demain,
54:29en particulier l'Inde
54:30qui arrive plein pot,
54:31le fameux Mumbai
54:32de Jean-Marc Daniel,
54:33c'est l'Europe qui doit le faire.
54:35Et tout ce dont on a parlé
54:35tout à l'heure,
54:36les technologies,
54:37l'intelligence artificielle,
54:38le climat,
54:38si on ne fait pas des règles
54:40et des mécanismes européens,
54:41on n'aura pas les moyens.
54:42Et Bruxelles doit présenter
54:43aujourd'hui,
54:44la Commission doit présenter
54:45aujourd'hui une stratégie
54:46de défense économique
54:47avec quelques mesures
54:49de protection
54:50et de transfert aussi
54:51de technologies.
54:52Et on a un super
54:53entrepreneuriat de la tech,
54:54de jeunes boîtes
54:55qui ont de la technologie
54:56et c'est ça qu'il faut
54:57aussi qu'on finance
54:58parce que c'est ça l'avenir
54:59et c'est ça qu'il faut
55:00qu'on protège.
55:00Une dernière note d'optimisme.
55:01Merci Bertrand Rambeau,
55:03merci Stéphane Vanufel,
55:03Merci Olivier Redoulet,
55:05c'était Les Experts.
55:05Tout de suite,
55:06vous retrouvez
55:06Tout pour Investir
55:07avec Antoine Larigaudry.
55:08L'émission est disponible
55:09en replay et en podcast
55:10comme d'habitude
55:11sur l'application
55:12et sur le site
55:13de BFM Business.
55:14On se retrouve demain
55:15de 10h à 11h
55:16comme tous les jours.
55:17Très bonne journée à tous.
55:21Les Experts,
55:22débat et controverse
55:23sur BFM Business.
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