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Les informés de l'éco de franceinfo du samedi 22 novembre 2025
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00:00Et bienvenue dans les informés de l'écho, comme chaque samedi matin, votre débat autour de l'actualité économique et sociale de la semaine, actualité même financière cette semaine.
00:19On va le voir avec vous Emmanuel Cuny, bonjour.
00:21Bonjour à tous.
00:21Et avec nos deux informés, bonjour Françoise Benhamou, vous êtes présidente du Cercle des économistes, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Nord.
00:30Et bonjour Denis Ferrand, économiste et directeur général de l'institut de conjoncture Rex et Code Emmanuel.
00:36Donc inquiétude de plus en plus forte autour de la création et donc peut-être de l'explosion d'une bulle de l'intelligence artificielle.
00:47Oui, avec cette semaine beaucoup de mouvements sur les marchés financiers, on voit cette survalorisation, engouement autour de l'IA.
00:54Alors la question est de savoir si on a encore réellement la tête sur les épaules après les performances du géant américain Nvidia, le géant des puces électroniques salué par les investisseurs.
01:05Et bien certains titres de la tech se sont littéralement effondrés sur les marchés asiatiques dans la nuit de jeudi à vendredi.
01:13Les opérateurs craignent en fait que l'engouement suscité par l'intelligence artificielle ne soit finalement désormais qu'une bulle spéculative, vous le disiez Adrien, capable d'exploser à tout moment.
01:25On va en voir les conséquences.
01:27En tout cas, face à cette euphorie boursière, il y a aussi, je dirais surtout, la réalité du terrain, les perspectives offertes par l'IA.
01:35Comme le rappelait lundi dernier le ministre de l'économie, Roland Lescure, au sommet Choose France à Paris.
01:41La France, l'Europe doivent être des champions de l'intelligence artificielle.
01:46On a pour ça des cerveaux exceptionnels.
01:48Il faut aussi des serveurs pour faire de l'intelligence artificielle.
01:51On a annoncé aujourd'hui des investissements massifs.
01:54Il y a parmi d'autres, en partenariat avec Infravia, qui va développer des centres de data qui vont nous permettre de mettre en place cette architecture, cette colonne vertébrale.
02:03Vous pourrez, à l'avenir, déployer de l'intelligence artificielle, être plus productif grâce à des solutions made in France, made in Europe.
02:11Voilà, donc c'est très clair.
02:13L'IA, l'euphorie et la réalité du terrain, de tout et de savoir, jusqu'à la petite fête va se poursuivre.
02:20À Françoise Benhamou, Emmanuel parlait de l'entreprise Nvidia, donc les puces notamment.
02:25En valorisation, je crois que c'est plus de 4 000 milliards de dollars, mais donc même 5 000.
02:31Donc, on est, par rapport à la richesse française, par exemple, si on compare, on est bien au-delà.
02:36Même au-delà de l'Allemagne.
02:37Voilà, même au-delà de l'Allemagne.
02:39Est-ce que tout ça est très raisonnable ?
02:40Non, on pense à l'expression de Robert Schiller, il y a quelques années, qui parlait à propos de la bourse d'exubérance irrationnelle.
02:47Non, on est bien au-delà, même si Nvidia, c'est une entreprise qui fait des profits,
02:54contrairement d'ailleurs à beaucoup d'autres dans le même secteur.
02:57Qui a annoncé de bons résultats cette semaine, d'ailleurs.
02:59Oui, 72 milliards de profits, mais il faut voir qu'on est un peu dans la folie, là.
03:05C'est-à-dire qu'on se dit l'intelligence artificielle est partout, elle va changer le monde, peut-être.
03:10Mais on est quand même, il faut être un petit peu dubitatif aussi sur les résultats concrets, à court terme, etc.
03:17Et donc, on se retrouve dans une situation, vous avez une bulle spéculative,
03:21qui est largement alimentée aussi par le fait qu'on est dans ce qu'on pourrait appeler une économie circulaire.
03:27Denis Ferrand, là-dessus, tout ça est trop élevé, tout ça monte trop haut,
03:33parce que ça touche Nvidia, mais ça touche aussi toutes les entreprises qui, de près ou de loin,
03:38utilisent ou travaillent avec l'intelligence artificielle, cette hausse récente.
03:42Oui, tout à fait. C'est vrai que quand vous avez, par exemple, le directeur ou la directrice financière de OpenAI,
03:48donc l'inventeur de ChatGPT, qui commence à dire que la société est too big to fail,
03:53donc trop importante pour pouvoir disparaître.
03:55Comme on parlerait d'une banque ou d'un État, quasiment.
03:58Voilà, c'est quand même, ça dit bien qu'il y a une forme d'inquiétude,
04:03au point que Sam Altman, le patron de OpenAI, a dû venir démentir sa directrice financière,
04:08donc pour dire non, en fait, les entreprises peuvent disparaître.
04:12Donc ça dit bien qu'il y a une forme un peu d'inquiétude là-dessus.
04:15Maintenant, ce qui est très intéressant, c'est de regarder en contrepoint l'accélération de l'intelligence artificielle
04:22par rapport à ce qui s'était passé dans les années 90-2000, au moment où il y a eu la bulle Internet, la bulle des télécoms.
04:30Quand vous rapprochez les dépenses d'investissement qui sont faites dans l'intelligence artificielle
04:34par rapport au chiffre d'affaires généré par le secteur,
04:36eh bien on se rend compte qu'on est dans la même situation que ce que l'on connaissait en 90-2000.
04:41Donc oui, il y a matière à s'inquiéter.
04:43Oui, parce que les médecins peuvent produire les mêmes conséquences quand même.
04:45Exactement, mais c'est le point qu'évoque Françoise à l'instant.
04:48C'est-à-dire que quand vous rapprochez les dépenses d'investissement, cette fois-ci,
04:51non pas du chiffre d'affaires, mais des résultats qui sont aujourd'hui dégagés,
04:55eh bien on se rend compte qu'on n'est pas dans la même configuration,
04:57il n'y a pas une explosion des dépenses d'investissement
05:00qui sera très éloignée de ce que sont aujourd'hui les résultats de l'intelligence artificielle.
05:05Donc oui, il y a matière à s'inquiéter au regard de l'exubérance irrationnelle qui a été rappelée,
05:10mais jusqu'à présent, ces investissements sont réalisés par des entreprises
05:14qui dégagent pour l'instant du résultat, pour certaines d'entre elles, pas pour toutes,
05:19mais certaines dégagent du résultat, et donc on n'est pas tout à fait dans la même configuration
05:21qu'en 90.
05:22Emmanuel Cuny, la bulle, est-ce qu'elle existe déjà en fait ?
05:27On parle de quoi ?
05:27Ce sont les économistes qui vont nous le dire,
05:30mais je vais peut-être rappeler quelques chiffres qui ont déjà été donnés,
05:33parce que c'est vraiment significatif.
05:35La bulle autour, enfin bulle ou pas, autour de Nvidia,
05:39on disait 4 000, 5 000 milliards de valorisation boursière.
05:43Effectivement, le PIB français, c'est-à-dire la richesse nationale
05:46produite par les entreprises françaises, aujourd'hui, c'est de 3 500 milliards d'euros.
05:52Donc on voit que rien que l'entreprise Nvidia pèse plus que la simple richesse nationale française.
05:57On pourrait comparer ça, par exemple, aussi à l'ensemble de la valorisation des entreprises du CAC 40 en France.
06:02On est des nains à côté, c'est ça ? À côté d'une entreprise américaine.
06:05Oui, alors ça c'est effectivement, si on additionne les chiffres, ça devient impressionnant.
06:09Et puis le résultat, le résultat de Nvidia, on l'a vu cette semaine,
06:12plus 65% de hausse du bénéfice seulement sur 3 mois,
06:17c'est-à-dire le troisième trimestre avec concrètement 32 milliards de dollars,
06:22ça fait 28 milliards d'euros uniquement sur 3 mois.
06:25Donc la question est de savoir si effectivement tout ça repose sur du concret.
06:28Est-ce que le géant n'a pas un peu les pieds d'argile ?
06:32Est-ce qu'on est sur le sable ou pas ?
06:34Peut-être un point, Nvidia, c'est un peu particulier.
06:38Ces microprocesseurs, je ne dirais pas monopolistiques,
06:41mais quasiment, ils arrosent le monde avec leurs puces électroniques.
06:45Donc ça c'est un point.
06:46Mais on a beaucoup d'entreprises qui, elles, sont beaucoup plus fragiles.
06:49Je pense à Oracle et à d'autres, qui s'endettent pour des investissements,
06:53notamment dans l'intelligence artificielle,
06:55avec des résultats dont on ne sait pas lesquels ils seront.
06:58Mais sauf que Denis Férent, on se dit tous,
07:01et on passe notre vie, j'allais dire, à tous se rendre compte dans notre quotidien,
07:05à en parler sur nos antennes, à lire des articles là-dessus.
07:08L'IA semble être l'avenir.
07:10Pourquoi il y aura une bulle ?
07:12Oui, en fait, c'est une promesse qui est importante.
07:15Mais pourquoi est-ce qu'il peut y avoir une bulle ?
07:16Parce qu'on est dans le moment aussi,
07:18on ne sait pas qui seront les grands gagnants de l'intelligence artificielle.
07:20En fait, c'est ça.
07:21Il va y avoir un ménage peut-être qui va être fait à un moment donné.
07:24Exactement, parce qu'à un moment vont émerger ceux qui auront choisi les meilleures solutions.
07:28Et par exemple, on parle de NVIDIA,
07:30mais NVIDIA ne peut plus agir, par exemple en Chine,
07:33où on voit que les activités de NVIDIA sont extrêmement restreintes,
07:38parce que vous avez des formations aussi d'espaces clos sur l'intelligence artificielle,
07:43où en fait, chacun veut avoir son leadership sur cette solution.
07:47À un moment, le tri se fera.
07:48Alors, quand on dit bulle, on dit donc potentiellement explosion de la bulle.
07:53Je crois que tous les deux, vous êtes assez d'accord sur le fait que ça va finir par arriver,
07:56même si on ne sait peut-être pas forcément à quelle échéance.
07:58D'ailleurs, peut-être que vous avez une idée là-dessus, ceci étant.
08:00Non, on ne connaît l'existence d'une bulle qu'une fois qu'elle a éclaté.
08:05Qu'est-ce que ça veut dire, d'ailleurs, concrètement, l'explosion de la bulle ?
08:08Où partent les milliards ?
08:09Parce que les milliards, il ne parle pas de la poubelle,
08:11ce n'est pas de l'argent qui part en fumée, il est bien récupéré par quelqu'un.
08:14Et puis, il y a les conséquences sur l'économie réelle et l'emploi.
08:18On va en parler, mais effectivement, Emmanuel Cuny posait une très bonne question.
08:21Quand la bulle explose, ces milliards, c'est quoi ?
08:24C'est des gens qui perdent de l'argent ou c'est des investisseurs qui récupèrent leurs fonds ?
08:28Il faut voir d'abord que ce que j'évoquais, c'est une économie, je disais, circulaire,
08:32c'est-à-dire que Nvidia achète ou investit chez ses fournisseurs
08:37et achète aussi ou investit chez des clients.
08:41Donc, vous avez tout un ensemble, une économie qui marche en quelque sorte en cercle
08:45et qui risque, elle, de souffrir énormément.
08:49Et au-delà de ça, vous pouvez avoir des conséquences sur le secteur du bâtiment,
08:55sur le secteur de l'énergie notamment,
08:56qui sont deux secteurs très liés à ce type d'activité économique.
09:01Alors, c'est la question que j'allais vous poser.
09:02Denis Ferrand, vous parliez au début de cette émission
09:05de l'explosion de la bulle Internet dans les années 2000.
09:08On dit que ça avait eu assez peu de conséquences sur la croissance à l'époque.
09:12Je parle sous votre contrôle.
09:14Là, ça pourrait être différent cette fois ?
09:16Non, je ne pense pas parce que ce qui va faire l'impact sur la croissance,
09:20en fait, l'arrivée des télécoms, l'arrivée d'Internet,
09:23ça a été un formidable accélérateur de gains de productivité.
09:27Et par l'intelligence artificielle, c'est également ce que l'on peut attendre.
09:30Des gains de productivité importants.
09:32Mais ce qui est tout à fait clé, c'est de savoir l'équilibre qui va se faire
09:35entre ces gains de productivité plus d'efficacité,
09:38parce qu'on travaille plus rapidement sur la réalisation de ces tâches,
09:41et l'impact sur l'emploi.
09:43Et donc, c'est l'équilibre entre les deux, productivité et emploi,
09:46qui va être déterminant sur la croissance.
09:48Françoise Benhamou, un dernier mot.
09:49Le point central, c'est le gain de productivité.
09:52Effectivement, c'était Robert Solow qui s'interrogeait,
09:55prix Nobel d'économie, il y a longtemps,
09:57sur les gains de productivité liés à l'informatique.
09:59Et là, on peut se poser la question aussi des gains de productivité
10:02qui vont être liés à l'IA, compte tenu des effets en retour sur l'emploi,
10:07notamment, et l'emploi des cadres, des gens qui sont plutôt formés,
10:11et pas seulement des...
10:12Voilà.
10:12On va continuer d'évoquer ces inquiétudes autour d'une bulle financière,
10:17d'une bulle autour de l'IA.
10:19Les conséquences aussi, peut-être, pour les investisseurs.
10:21Tiens, on en parle juste après l'essentiel de l'actualité.
10:23Il est 10h moins 10, Sarah Ders.
10:25De nombreux rassemblements à Marseille et partout en France,
10:30contre la peur, contre le trafic de drogue,
10:33et ses morts en hommage à Mehdi Kessassi,
10:35assassiné il y a 9 jours à Marseille en pleine rue.
10:38Sa famille souhaite une marche en blanc, silencieux, sans banderoles.
10:42Dans le cortège marseillais, plusieurs personnalités politiques.
10:45D'ailleurs, le président de la région, Bourgogne-Franche-Comté,
10:50demande à Emmanuel Macron de remettre la Légion d'honneur à son frère,
10:53Amine Kessassi, engagé contre le narcotrafic.
10:57C'est inédit.
10:58Sous la Ve République, la quasi-totalité des députés
11:00rejettent le projet de budget de l'État pour 2026.
11:04Ça partit à Recette.
11:05Direction désormais le Sénat.
11:07La présidente de l'Assemblée nationale réagit.
11:09Yaël Brunpiv est convaincue que le compromis reste à portée de main.
11:13Au moins 300 élèves et enseignants enlevés au Nigeria
11:16dans un établissement du centre du pays,
11:18selon le dernier bilan d'une association chrétienne.
11:21C'est la deuxième attaque de ce type en une semaine
11:24après le rapte de l'ICN par des hommes armés.
11:27Les 8 départements d'Île-de-France placés en vigilance orange neige vers glas.
11:31Et ça commence à 20h.
11:35France Info
11:36Les informés de l'Echo
11:39Emmanuel Cuny
11:41Adrien Beck
11:43Toujours avec Françoise Benhamou,
11:46professeure à l'université Sorbonne-Paris-Nord
11:48et Denis Ferrand,
11:49directeur général de l'Institut Rex-Eco
11:52d'Emmanuel Cuny
11:53Plac !
11:54Comme on pourrait dire, comme une bulle éclate.
11:56Il y a des...
11:57C'est beau le bruit, on va le retenir.
11:59Je m'améliorerai la prochaine fois.
12:01Vous allez faire la même de l'actualité dans peu de temps.
12:03Une fois qu'elle aura explosé.
12:06On s'intéresse donc à cette bulle,
12:07Emmanuel Cuny, possible bulle,
12:09en tout cas autour de l'intelligence artificielle.
12:11Oui, et alors au niveau européen,
12:12l'objectif c'est quand même de faire en sorte
12:14de voir émerger des géants
12:16de l'intelligence artificielle,
12:19du numérique, de la technologie
12:20sans trop de problèmes
12:21pour faire face notamment
12:22à la poussée, l'avancée américaine et chinoise.
12:26Et lors d'une réunion consacrée à ce sujet
12:27mercredi à Bruxelles,
12:29la vice-présidente de la Commission européenne
12:31en charge du numérique,
12:32Anna Verkunen,
12:33a reconnu, je cite,
12:34que nous avons tous les moyens
12:35pour réussir en Europe sur l'IA,
12:36mais nos entreprises
12:38et en particulier nos PME et les start-up
12:40sont souvent freinées
12:41par l'accumulation de règles rigides.
12:44Alors je ne vais pas rentrer dans les détails
12:45parce que Mme Verkunen a annoncé
12:47une série de mesures de simplification,
12:49mais ce n'est qu'un pas.
12:50Donc il va falloir aller plus loin,
12:51mais déjà l'Europe,
12:52visiblement, a l'intention de bouger.
12:54Alors avant d'évoquer les règles,
12:56peut-être,
12:57Françoise Benhamou,
12:58bon, est-ce que là dans la période,
13:00on peut se dire que les investisseurs,
13:02qu'ils soient d'ailleurs des grosses entreprises
13:04ou peut-être un peu moins,
13:06peut-être des investisseurs plus modestes,
13:08investir dans l'IA,
13:10ce n'est peut-être pas si simple,
13:12ce n'est peut-être pas si recommandé ?
13:15En Europe,
13:16je pense qu'il y a vraiment
13:18des possibilités d'investissement
13:20qui peuvent être rentables à terme
13:22et qui, en tous les cas,
13:23il n'y a pas d'investissement sans risque,
13:25bien entendu.
13:26Mais investir dans l'IA,
13:28ça peut avoir un sens.
13:29En Europe, en France en particulier,
13:31on a des entreprises, c'est vrai,
13:33alors on parle toujours de MISRA.
13:34Qui ne sont pas surcotés dans leur cas ?
13:36Non, qui ne sont pas surcotés
13:38et qui ont besoin d'investissement.
13:39Il y a un vrai besoin d'investissement.
13:41Donc là, je pense qu'il y a
13:42une voie de passage qui est importante.
13:46Et ce qu'évoquait Ursula von der Leyen,
13:49c'était évidemment un vrai sujet,
13:51c'est-à-dire dans quel cadre ça peut se faire.
13:54Le problème de la rigidité
13:55de la régulation en Europe,
13:57on va peut-être y venir,
13:58mais c'est vrai que c'est la condition nécessaire
14:01de lever un peu cette rigidité,
14:03tout en conservant notre modèle,
14:04ce qui n'est pas si évident que ça.
14:06– Denis Ferrand, c'est toujours cette phrase,
14:07les États-Unis innovent,
14:09la Chine copie et l'Europe réglemente.
14:11Sur l'IA, on est là-dedans ?
14:13Ou c'est de la caricature ?
14:13– Alors, je ne dirais pas tout à fait la même chose
14:15concernant la Chine.
14:16– C'est tout à fait vrai.
14:17– En revanche, pour l'Europe,
14:18je pense qu'effectivement,
14:19on peut garder cette représentation,
14:22même s'il commence à émerger
14:23un discours un peu différent.
14:24À savoir qu'on ne veut pas rater
14:26l'étape de l'intelligence artificielle,
14:28il faut investir,
14:29la Cour des comptes l'a rappelé
14:30il n'y a pas si longtemps que ça.
14:31On veut mettre en place
14:33une préférence européenne
14:35pour des achats
14:35autour de l'intelligence artificielle.
14:37Il y a un thème, en revanche,
14:38qui n'est pas beaucoup en tenait,
14:40c'est qu'une bonne partie
14:41des développements
14:42de l'intelligence artificielle
14:43qui est effectuée aux États-Unis en particulier
14:45est le fait d'ingénieurs
14:46formés en Europe.
14:48Et que ne développe-t-il pas
14:49en Europe des solutions ?
14:51– On peut citer, pardon,
14:52allez-y Emmanuel.
14:53– Yann Lequin,
14:54le grand ingénieur français
14:55qui était patron
14:56de l'intelligence artificielle
14:57chez Meta,
14:58la maison mère de Facebook,
15:00Yann Lequin,
15:00notre breton,
15:02a annoncé,
15:03justement,
15:04à travers un post
15:04sur Facebook
15:05cette semaine,
15:06qu'il quittait
15:07Mark Zuckerberg.
15:08Alors, il le dit modestement
15:09en disant
15:09« je vais créer ma start-up »,
15:10mais en fait,
15:11il y a de profonds, profonds désaccords.
15:12– Est-ce qu'il va la créer
15:13en France ?
15:14– Je ne l'ai pas eu au téléphone
15:15depuis.
15:15– That is the question.
15:17– C'est peut-être
15:17notre français
15:18vraiment chez Facebook.
15:20– Mais au-delà de lui,
15:21on a des compétences,
15:22on a des ingénieurs,
15:23on a des compétences,
15:25on a un problème
15:25à la fois d'investissement,
15:27de hauteur d'investissement,
15:29on a un problème
15:30de diffusion.
15:31– Vous dites
15:31« on a des compétences »,
15:32mais j'ai vu passer
15:33quelques reportages
15:34sur les salaires
15:35offerts aux personnes
15:36qui travaillent dans l'IA
15:37aux Etats-Unis.
15:38– Eh oui.
15:38– Comment peut-on être compétitif ?
15:40On parle de salaire
15:41à 7 chiffres,
15:43plusieurs millions par an.
15:44– Absolument.
15:45– Il y a des gens
15:46qui peuvent avoir envie
15:47de rester en Europe aussi
15:48pour d'autres raisons.
15:49On peut en avoir en ce moment
15:50et à ce moment-là,
15:52c'est vrai qu'on peut
15:52conserver nos compétences,
15:54mais c'est vrai
15:54que c'est un vrai sujet.
15:56Et dans le rapport
15:56à Guillaume
15:57sur l'intelligence artificielle,
15:58il disait aussi
15:59une chose toute bête,
16:00il faut laisser
16:02les chercheurs chercher.
16:03C'est-à-dire
16:04qu'il faut donner
16:04effectivement
16:05les moyens
16:06à ces gens
16:07qui ont des compétences
16:08de pouvoir les exprimer
16:10et de pouvoir
16:10à la fois
16:11se retrouver
16:12dans des entreprises
16:13et dans des labos de recherche
16:15où on leur donne
16:15les moyens de travailler.
16:16Ça, c'est un vrai sujet.
16:17– Denis Ferrand,
16:19malgré tout,
16:20enfin moi,
16:20quand je vous écoute,
16:21je ne suis pas
16:22complètement alarmé
16:24quant à un possible retard
16:25de l'Europe
16:26sur l'intelligence artificielle.
16:27On est encore
16:28dans la course ?
16:29– Oui,
16:30on est encore
16:31dans la course,
16:31mais effectivement,
16:32il faut être quand même
16:32très vigilant
16:33sur les besoins
16:34d'investissement
16:35qui sont présents.
16:37Et puis,
16:38je pense qu'il faut aussi
16:38être présent.
16:39Enfin, il y a un thème
16:39que l'on n'a pas beaucoup
16:40développé jusqu'à présent.
16:42C'est un peu
16:42ce que l'on évoquait
16:43très rapidement
16:44sur l'écart
16:45entre productivité
16:46et emploi.
16:47Il faut faire attention
16:48à ce que
16:49être dans la course
16:50c'est aussi faire en sorte
16:51que les promesses
16:52de l'intelligence artificielle
16:53ne soient pas déstructurantes
16:54et se débouchent quand même
16:56véritablement
16:56sur les créations d'emplois.
16:57Ce que l'on voit
16:58actuellement aux Etats-Unis,
16:59on a…
16:59– On peut le voir
16:59sur un graphique d'ailleurs.
17:00– Oui, je crois,
17:01effectivement,
17:02on avait un graphique
17:03là-dessus
17:03dans le cas des Etats-Unis.
17:05On voit que depuis
17:05l'introduction
17:06de ChatGPT,
17:08donc en novembre 2022…
17:09– Pour ceux qui nous regardent
17:12l'introduction de ChatGPT,
17:14on voit que sur les secteurs
17:15qui sont les plus
17:15directement impactés
17:17par l'intelligence artificielle
17:18qui sont liés
17:18au secteur de la tech
17:20et de la diffusion
17:20de l'informatique,
17:21eh bien,
17:21on a un recul de l'emploi
17:23dans ces secteurs
17:24qui est de l'ordre
17:24de 5% à peu près
17:25depuis l'introduction
17:26de ChatGPT.
17:27Donc, il y a quand même
17:28une course à l'emploi,
17:29ne nous arrêtons pas
17:30sur les stars
17:30uniquement de l'IA.
17:31– Donc, vigilance,
17:32effectivement.
17:33Merci à vous,
17:34Denis Ferrand,
17:36directeur général
17:37de l'Institut
17:38de Conjoncture
17:39Rex et Code.
17:39Merci Françoise Benhamou.
17:41Je précise le titre
17:43de votre nouveau livre,
17:44Négligence,
17:45une économie de l'inattention.
17:47C'est aux éditions
17:48Calman-Lévy,
17:48écrit avec Maya Bacache-Beauvalet.
17:51Et merci, bien sûr,
17:52à vous, Emmanuel Cuny,
17:53pour ce passionnant sujet.
17:55On se reverra peut-être
17:56s'il a...
17:57– Qui est loin d'être épuisé.
17:58– Bah oui,
17:58la bulle va peut-être exploser.
18:00– Refaites-le un petit peu.
18:01– J'ai déjà donné.
18:03Merci à vous,
18:04merci à tous
18:05d'avoir suivi
18:05les informés de l'écho.
18:06Restez sur France Info.
18:09– Sous-titrage FR –
18:11– Sous-titrage FR –
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