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  • il y a 2 jours

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Amusant
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00:00Jusqu'à 20h, c'est Entreprendre Aujourd'hui sur Arabelle.
00:07Bonsoir à tous et à toutes et bienvenue sur Entreprendre Aujourd'hui, votre émission dédiée à l'entrepreneuriat.
00:13Comme vous savez, chaque soir nous explorons une nouvelle thématique aux côtés d'entrepreneurs et d'experts inspirants
00:19pour décrypter les réalités du terrain et les enjeux de demain.
00:22Alors ce soir, pour la dernière de l'année, on va parler d'un sujet clé pour tous ceux qui veulent se lancer,
00:28structurer ou tout simplement faire grandir leurs projets.
00:32Nous parlerons de financement à Bruxelles.
00:34Mais pas seulement d'argent, on parle aussi de confiance, de vision, de timing et des bons partenaires
00:39pour transformer une idée en entreprise durable.
00:43Pour en discuter, nous accueillons Ahmed Ben Abdelhadi de Ciel Finance Invest Bruxelles.
00:47Bonsoir Ahmed et merci d'être là ce soir.
00:49Bonsoir.
00:50Acteur majeur du financement public à Bruxelles, ainsi que Sandrine Vasselin.
00:55Bonsoir Sandrine.
00:56Bonsoir.
00:56Donc qui est entrepreneur et fondatrice de Misao.
01:00Deux regards complémentaires, c'est celui de l'institution qui soutient l'entreprenariat bruxellois
01:06et puis celui du terrain vécu par une entrepreneur.
01:10Alors est-ce que pourriez-vous vous présenter en quelques minutes ?
01:14Place aux femmes.
01:15Honneur au dame.
01:16Merci, avec plaisir.
01:17Comme vous l'avez dit, moi c'est Sandrine Vasselin.
01:19J'ajoute toujours Kabonga parce que j'ai des racines aussi congolaises.
01:24Donc moitié française, moitié congolaise.
01:27Et donc je suis née au Congo et puis je suis arrivée ici vers l'âge de 10 ans avec la famille.
01:31Voilà un peu la migration forcée.
01:33Et donc voilà, j'ai fait toutes mes études ici, universitaire également et puis 10 ans dans la finance à Londres.
01:41Et au retour en Belgique, j'ai continué dans la finance et j'ai commencé l'aventure Misao dans les épices en 2016.
01:50Et voilà, et donc j'ai lancé en 2017, fin 2017, début 2018.
01:57On en parlera un peu plus de manière détaillée.
02:00Et pour toi du coup, Ahmed, est-ce que tu peux te présenter en quelques lignes ?
02:03Oui, alors pour ma part, je travaille au sein de Finance & Invest Brussels depuis un peu plus d'une vingtaine d'années.
02:08Et je pilote la société Brussaux qui est l'une des filiales de Finance & Invest Brussels.
02:13Il s'agit de l'organisme régional bruxellois qui va financer et soutenir les entreprises bruxelloises.
02:20Et concrètement, mon rôle consiste à offrir des solutions de financement adaptées
02:25et d'accompagner la création et le développement de petites entreprises bruxelloises.
02:31Est-ce que tu pourrais nous décrire brièvement ton entreprise ?
02:33Donc tu as expliqué que c'était une entreprise dans tout ce qui est épicerie.
02:38Épices, oui.
02:38Épices, pardon.
02:39Tu peux nous en dire un peu plus ?
02:41Comment est-ce que l'idée est venue ?
02:42Parce que tu viens du monde de la finance et tu t'es lancée dans les épices.
02:46Donc tu peux nous en dire un peu plus ?
02:47Écoute, moi c'est une reconversion professionnelle.
02:50C'est-à-dire que j'ai vraiment passé toute ma carrière dans la finance.
02:54Bruxelles, Londres et puis de nouveau Bruxelles.
02:56Et je pense qu'arrivée à un début de quarantaine, je deviens maman, je me pose.
03:01Et je pense que j'en ai un peu assez pendant vingt ans où tes proches te demandent
03:05alors ton boulot c'est quoi ?
03:07Et c'est jamais rien de concret.
03:10Je n'aidais pas des entreprises, je n'ai pas une institution.
03:12Je ne travaillais pas dans les institutions financières où je pouvais dire
03:15ben voilà, là on a fait un prêt comme si ça a aidé cette compagnie à faire ça
03:18ou cet emploi à faire ça.
03:19C'est vraiment de la gestion de portefeuille, de la gestion d'obligations.
03:22Et donc c'est des milliards mais qui sont très, c'est très virtuel.
03:25Et souvent je me disais, mais les gens ils se demandent de quoi elle parle celle-là ?
03:30Et donc je pense qu'il y avait une quête de sens, arrive une fois une quête de sens.
03:34Et je viens d'une famille mixte non seulement de par les origines, mais aussi voilà mon papa normand.
03:40Et je pense que c'est le seul dans sa famille dix enfants, mais qui a fait des études.
03:47Et qui a fait de hautes études.
03:48Donc il était expert comptable, contrôleur financier pour des sociétés minières en Afrique.
03:53Et ils viennent d'un terroir, ils viennent de la campagne en Normandie.
03:57Donc dans ma famille, il y a des pêcheurs, il y a des agriculteurs, il y a des bouchers, il y a des pâtissiers, boulangers.
04:03Et j'ai grandi entre ces deux cultures avec une mère aussi touche à tout au Congo.
04:09Et on était toujours entre le Congo et la France, et la Belgique entre les deux.
04:14Et donc ils touchaient toujours à tout.
04:16Il y avait toujours de la culture, de l'agriculture.
04:20Quand on est revenu en Belgique, ma mère avait un restaurant franco-congolais.
04:24Et je pense que tout ça, on baigne dedans.
04:27Et c'est comme ça que je suis arrivée un peu dans les épices 2014.
04:31On fait toujours des dîners de famille.
04:34Et là, mes tantes me demandent, écoute, mets un peu les assaisonnements.
04:38Et je vous assure, j'ouvre l'armoire, dans la cuisine chez mes parents.
04:42J'ouvre et ça sent quelque chose de fabuleux.
04:46Je dis, mais qu'est-ce qu'ils sentent aussi bons ?
04:48Elles me disent, ah mais c'est le pot de poivre là, mets-en un peu.
04:51Et j'ouvre, c'est un bête, voilà, d'une grande surface belge, on ne va pas dire le nom.
04:55Je dis, mais je connais ça, je connais ce poivre noir et il ne sent rien.
04:59Et en fait, elles avaient ramené du poivre sauvage du Kivu du Congo.
05:02Pendant les vacances, chez moi, personne ne m'est rien dit.
05:05Moi, je suis la bruxelloise, c'est pas grave.
05:08Non, je vous assure.
05:10Et évidemment, je prends mon dû et j'appelle la famille là-bas.
05:13Et vraiment, c'est parti comme ça.
05:15Donc, du poivre.
05:17Vraiment un poivre de ce parfum qui est ressorti et qui a complètement déclenché quelque chose en toi.
05:23Et tu te dis, ok, c'est là-dessus.
05:24Mais là, on ne sait pas si on a un produit, mais on ne sait pas si on a un business.
05:29Tout à fait.
05:30Et donc, voilà, tout mon parcours a commencé là, avec la chambre de commerce, avec Bessie.
05:34Ah oui, tout à fait.
05:34Oui, ils avaient un programme à l'époque d'accompagnement pendant six mois.
05:42Et donc, moi, j'étais encore à la banque full time.
05:45Et donc, je suis allée les voir avec mon poivre.
05:47J'avais déjà fait un peu mon tour de tous les chefs bruxellois étoilés.
05:51Parce que j'adore manger.
05:54Et donc, j'allais avec mon poivre et j'ai dit, chef, qu'est-ce que tu en penses ?
05:57Et souvent, la réponse était, tout le monde à combien ?
06:00J'avais un kilo, moi.
06:02Je venais avec mes petites fioles.
06:04Et je crois que c'est parti de là.
06:05Et de me dire, j'y connais rien.
06:06Ce n'est pas parce que j'ai travaillé dans la finance que je sais gérer une boîte,
06:09que je sais lancer un business.
06:11Tout à fait.
06:11Et d'où le partenariat avec Eliane Céline Besson-Poussel.
06:15Écoute, on en parle un peu plus tard, juste après Eliana.
06:21Jusqu'à 20h, c'est entreprendre aujourd'hui sur Arabelle.
06:28Et on est de retour et on parle de financement à Bruxelles avec Finance Invest Bruxelles.
06:35Donc avec Ahmed Benabdeladi.
06:37Et on parle également avec Sandrine Vasselin qui est entrepreneur et fondatrice de Misao.
06:44Alors, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur Finance Invest Bruxelles ?
06:50C'est les produits qui sont proposés.
06:51Oui, alors, au sein de Finance, il y a Bruxelles qui est spécialisée dans le financement des petites entreprises,
06:59des entreprises sociales et des coopératives.
07:01Concrètement, on va financer des personnes qui ont des projets économiques.
07:05Ce sont des personnes qui souhaitent créer leur entreprise.
07:07Comme Sandrine, lorsqu'elle est venue nous voir, effectivement, elle avait son projet, des ambitions.
07:12Et c'était très clair pour elle dans le cadre de son développement entrepreneurial.
07:18Et on finance énormément de personnes qui viennent nous voir pour créer leur entreprise.
07:26On va également créer des entreprises en création, donc des très jeunes entreprises et des entreprises un peu plus matures et qui sont en croissance et qui recherchent et qui vont chercher du financement.
07:37Un de nos objectifs est de pouvoir aider et soutenir des entreprises pour qu'elles puissent grandir dans de bonnes conditions au sein de la région bruxelloise.
07:48Et quand tu parles d'aider des entreprises en termes de financement, quel est le montant minimum que tu prêtes et le montant maximum ?
07:54Alors, pour Boussoc, le plus petit prêt est de 2500 euros.
08:00On peut aller jusqu'à 300 000 euros.
08:02Donc, c'est vraiment micro-finance, petite entreprise en croissance pour des montants importants.
08:08Mais au sein du groupe Finance, on peut financer des entreprises à concurrence d'un million, deux millions d'euros.
08:15Il n'y a pas trop de limites.
08:16On va avoir effectivement la toute petite entreprise et c'est la force d'un groupe comme Finance & Invest Brussels, c'est qu'on va à la fois soutenir une personne, une petite entreprise, une start-up, une PME mature, une grande entreprise en croissance et pour des montants effectivement qui vont se situer entre 2500 et 5 millions d'euros.
08:39Ok. Alors, certains entrepreneurs pensent que le financement public est compliqué. Est-ce que pour vous, c'est un mythe ou une réalité ?
08:46Alors, pour toi, Sandrine ?
08:48Moi, je pense que c'est un mythe.
08:50Je pense que quand on est entrepreneur, et ce que je suis devenue, aller chercher du financement fait peur.
08:57D'accord. Et ça fait peur, pourquoi ? Parce qu'on a souvent, malheureusement, l'expérience avec des banques commerciales pour lesquelles, quand on est entrepreneur, on ne rentre pas dans les cases.
09:07Et donc, c'est vraiment un minimum de risque, beaucoup de rigidité, je trouve.
09:14Et donc, on a déjà un projet dans lequel on croit. On espère que les autres croient dedans.
09:20Et si on arrive devant une institution qu'on sait que dans 90-90% des cas, ils vont vous dire non, c'est compliqué.
09:30Or, ce que je trouve dans le financement public, c'est que c'est très modulable.
09:37C'est-à-dire qu'il y a quand même, il faut le reconnaître, une prise de risque que les banques commerciales ne vont pas prendre et prennent de moins en moins, surtout pour des micro-entreprises.
09:46D'accord. Si j'arrivais directement que je suis une SA en société anonyme, c'est clair que ma banque commerciale, qui fait mon D2D, enfin, toutes mes opérations bancaires,
09:57ils me parleraient. Mais là, avec une société anonyme, j'ai déjà pris moi-même énormément de risques.
10:03J'ai déjà mis, on a déjà amené le capital ou on a déjà trouvé d'autres.
10:06Donc, on est déjà à un autre niveau. On s'est dit, je vais commencer avec un schéma différent.
10:14Donc, du coup, Ahmed, si je peux résumer, c'est complètement accessible.
10:18C'est vachement plus accessible, du coup, qu'une banque commerciale, comme on pourrait dire.
10:21C'est tout à fait accessible. Effectivement, pour vous donner une idée très claire et chiffrée, sur les cinq dernières années,
10:29ce sont 72 millions d'investissements pour les petites entreprises et plus de 1250 entreprises qui ont été financées.
10:38Donc, les financements publics sont accessibles. Après, on vient compléter la chaîne de financement, effectivement.
10:44Donc, lorsqu'on a un financement auprès de sa banque, c'est très, très bien et c'est la règle.
10:51Mais par contre, c'est vrai que nous, on va prendre le temps d'analyser, de comprendre les projets, les motivations des personnes,
10:57les entreprises qui s'adressent à nous. Et au final, les entreprises qui s'adressent à nous et les personnes également
11:03qui vont s'adresser à Financer Invest Brussels, elles vont repartir avec un financement,
11:09mais également beaucoup de conseils de l'accompagnement durant toute la durée du prêt.
11:13Donc, elles sont, au final, très, très heureuses d'avoir fait appel à nos services.
11:18Tout à fait. Et en parlant de projet, selon vous, à quel moment le projet est prêt pour aller chercher du financement ?
11:25Ah, le maître, je te laisse répondre.
11:29Alors, lorsqu'on arrive à l'expliquer de façon simple, de façon cohérente,
11:38lorsque l'on connaît son besoin financier, on arrive à se projeter dans le temps,
11:47lorsqu'on a les compétences et l'expérience suffisantes que pour pouvoir parler et présenter son projet de façon cohérente.
11:58J'ai envie de dire, pour moi, c'est la chose la plus importante pour moi, effectivement.
12:03S'il y a une personne qui est en face de moi, qui arrive à rebondir et à expliquer la totalité de sa vision,
12:12c'est très rassurant pour nous.
12:14Super. Dis-moi toi, Sandrine, tu étais dans la finance.
12:17Oui.
12:17Est-ce que ça t'a aidé, justement, à pouvoir savoir quand aller demander du financement ?
12:23Ou pas forcément, parce que c'est un autre type ?
12:25Non, pour ça, ça m'a quand même aidé de savoir les différents types de financement que tu peux avoir.
12:31Ça peut être, ici, avec Brussoc, pour moi, au début, le challenge.
12:36Moi, j'avais commencé vraiment avec un profil.
12:37Je voulais vraiment maîtriser toute ma ligne de production pour les épices Congo-Afrique centrale.
12:42J'avais vraiment commencé par là.
12:44Il fallait que je sache qu'est-ce que je suis en train de financer, quels sont mes besoins,
12:50comprendre, et je ne savais pas encore comment serait mon cash flow.
12:55Est-ce que ça, c'est un financement différent ?
12:58Brussoc m'a beaucoup aidé.
12:59Je lui ai expliqué que, voilà, moi, je dois pré-financer les campagnes pour les épices,
13:05parce qu'on les récolte, on les sèche.
13:07Entre le moment où on va planter, récolter, sécher, jusqu'à ce que ça arrive ici que je puisse les vendre,
13:13il peut y avoir trois mois, six mois, un an.
13:15Mais c'est dans des régions compliquées financièrement.
13:20Et donc, il faut pouvoir, c'est aussi une confiance de dire, je travaille avec tel coopératif,
13:24telle équipe sur le terrain, telle ONG, il faut que je puisse pré-financer mon stock.
13:29Et ça, ils l'ont très bien compris.
13:30Et ce que j'ai aussi beaucoup apprécié, c'est que c'était un dialogue.
13:35Donc, c'est-à-dire, il y a des endroits où peut-être, j'étais peut-être dans le noir, carrément,
13:40je ne voyais pas, et qu'ils ont pu, j'ai pu anticiper un peu mieux.
13:44Oui, tout est à partir, le coût de financement et le cash flow.
13:46Et donc, oui, ça aide, mais en même temps, avec une institution publique comme ça,
13:51une institution comme Brussoc, il vous aide quand même à, souvent,
13:56à mieux maîtriser votre business plan, que ça devienne un outil vivant.
13:59Vivant.
14:00Voilà.
14:01Mais super, on se retrouve juste après.
14:0219h, 20h, entreprendre aujourd'hui, sur Arabelle.
14:12Et on est de retour sur entreprendre aujourd'hui, et on parle du financement à Bruxelles,
14:18avec Ahmed de Finance & Invest Bruxelles, et puis avec Sandrine de Misao.
14:24Alors, on a parlé tout à l'heure, juste avant, du moment, en fait, où un projet est prêt à être financé.
14:31Maintenant, une autre question qui se pose, c'est quelle est la différence entre un bon projet et un projet financeable ?
14:39Ben écoute...
14:40C'est son expert.
14:42Oui, vous connaissez très bien.
14:43Écoute, pour moi, un bon projet, un projet financeable, c'est de voir aussi la viabilité du projet.
14:51Je me souviens, quand j'étais en incubateur avec Bessie, vraiment au début, on commence,
14:57il y a des gens qui avaient des choses fantastiques pour des maisons de repos, avec tout ce qui est domotique, etc.
15:03Et puis, il y avait énormément de projets que je trouvais géniaux, mais qui étaient en fait invendables,
15:10où ils avaient créé une solution, là où est-ce qu'il y avait vraiment un besoin ?
15:16Un marché, oui.
15:16Voilà, est-ce qu'il y avait un marché et les moyens qu'il fallait mettre en place,
15:21tout le financement que ça allait requérir ?
15:24Comment est-ce qu'ils allaient le recouper ?
15:26Comment est-ce qu'ils arrivaient à se payer ou à engager ?
15:28Donc, pour moi, c'est un peu ça.
15:31D'un autre côté, voilà, un bon projet, je crois que c'est celui qui est finançable, en fait.
15:39Moi, je vais t'inquiéter, Sandrine.
15:42Un bon projet, ça commence souvent par une bonne idée.
15:46Tout à fait.
15:46Un projet finançable, c'est une bonne idée portée par une personne ou une équipe qui est crédible.
15:52Donc, il faut effectivement qu'il y ait une cohérence entre l'idée et les compétences et l'expérience de l'équipe qui porte ce projet.
16:03Donc, cette équipe, elle va venir avec une vision réaliste, une capacité d'exécution
16:08et de pouvoir aussi rassurer son entourage, comme tu dis.
16:11Effectivement, au départ, il y a beaucoup de gens qui viennent avec des bonnes idées,
16:15qui ont peut-être des compétences, mais qui ne peuvent pas, qui ne savent pas rassurer
16:17parce qu'ils ne sont pas certains de leur projet.
16:20Donc, un bon projet finançable, c'est beaucoup de petites choses.
16:24Il y a beaucoup d'éléments.
16:25Des épices, c'est comme effectivement un bon mélange.
16:29Le bon mélange qu'il faut pour que cette épice s'apprend.
16:31Le bon dosage, oui.
16:32Et alors, avant d'être financée, quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées ?
16:36Notamment pour toi, Sandrine.
16:37Alors, je pense que les plus grandes difficultés, dans mon cas, au point de vue des épices,
16:44c'était d'abord ma filière de production.
16:48Parce que moi, je ne voulais pas être juste marchande d'épices,
16:51mais je voulais vraiment maîtriser la production, l'export.
16:54Et donc, de comprendre toute cette filière-là, avec les différentes institutions.
16:59Ça, ça a été déjà le challenge numéro un.
17:03Et puis, j'arrivais avec un modèle différent.
17:05J'arrivais à Bruxelles.
17:06Personne n'avait un endroit où on pouvait trouver des épices de qualité,
17:1026 000 poivres différents.
17:12Ça existe dans d'autres capitales européennes, du monde.
17:14Ça existe à Paris.
17:15Donc, j'allais souvent à Paris pour essayer de me convaincre.
17:18Mais en fait, oui, il en faut un ici.
17:20Il faut qu'il y ait quelqu'un qui fasse ça.
17:22Et vraiment, moi, c'était d'abord mon approvisionnement.
17:27Assurer mon approvisionnement.
17:28Assurer que je comprenne comment fonctionnent les douanes, les produits secs.
17:32Où est-ce que je vais me positionner ?
17:34Où est-ce que je vais passer faire mes analyses ?
17:36Enfin, tout ça où on a peu d'acteurs sur ce créneau en Belgique.
17:42Et voilà.
17:42Donc, c'était d'abord ça qui a été.
17:45Et puis, le financement.
17:47Voilà.
17:47Ça, c'est après.
17:48C'est après.
17:49Je me suis lancée.
17:49Et c'est quoi pour toi ?
17:51Les entrepreneurs, ils reviennent souvent avec quelles problématiques, justement, avant le financement pour toi, Ahmed ?
17:56Écoute, moi, souvent, j'ai des personnes qui viennent me rencontrer et qui me disent
18:03« Je n'ose pas parler de mon projet parce que j'ai peur qu'on me pique. »
18:06Comme le bol.
18:07Ça, c'est moi, j'entends.
18:08C'est juste ça.
18:08Non, il faut juste faire le contraire.
18:10C'est exactement.
18:11Vous avez parlé de son projet.
18:13Je suis complètement d'accord avec toi.
18:14Et partager ses idées.
18:16Et effectivement, parce que c'est important, on va toujours avoir un retour qui soit critique ou positif.
18:22Mais ce sont des éléments qui vont pouvoir t'aider à améliorer ta demande et ton projet.
18:27Donc, il faut oser discuter de son projet, s'adresser à des personnes compétentes aussi.
18:32Il faut aller en parler avec des personnes compétentes, des professionnels du chiffre.
18:36Et à Bruxelles, on a un écosystème qui est très riche d'aide à la création d'entreprises.
18:39On a parlé d'EBC tout à l'heure.
18:41Il y a Hub, il y a des guichets qui aident à la création d'entreprises.
18:49Donc, oser briser cet isolement de départ et de pouvoir parler de son projet, je pense que c'est un élément essentiel dans la réussite d'une entreprise.
18:56Et alors, par qui on se fait aider pour introduire un dossier de financement ?
19:01Est-ce que tu t'es fait accompagner, Sandrine ?
19:03Moi, quand j'ai commencé, alors imagine, comme je te disais, dans mes tests, j'avais quelques kilos qui étaient d'abord à la maison et puis dans mon garage.
19:12Et directement, j'avais besoin d'un endroit où je pouvais me poser avec toutes mes épices.
19:16Et donc, j'étais chez Euclide, qui est vraiment une pépinière d'entreprise ici à Underlect.
19:21Pourquoi ? Parce que déjà, quand on est dans des produits secs, tout ce qui est nourriture, sec, c'est difficile de trouver où est-ce qu'on va...
19:27Et là, en fait, il y a vraiment un guichet d'entreprise et ils m'ont aidée sur mon modèle.
19:33Vraiment, ils sont là au quotidien.
19:34Donc, nous, on avait notre atelier et ils sont là en permanence.
19:39Tu peux prendre rendez-vous.
19:40Et j'avais vraiment une conseillère qui me suivait, Béa, si elle m'entend.
19:44Bonjour à Béa.
19:45Et voilà, bonjour à Béa.
19:46Et qui va y voir où est-ce qu'on est, qu'est-ce que tu fais, etc.
19:50Et c'est elle.
19:51Je lui ai dit, écoute Béa, là, j'ai commencé, c'est sympa, je fais plein d'événements, des marchés de Noël, etc.
19:55Mais ça devient chaud parce que je vends, mais la prochaine saison, je vais faire comment ?
20:01Et donc, elle m'a dit, écoute, on va regarder quels sont les financements qui sont disponibles
20:06au point de vue des financements publics bruxellois.
20:10Et donc, elle a vraiment essayé de comprendre tous mes besoins, la regarder, je lui ai expliqué ce que je voulais faire.
20:14Donc, c'était vraiment un pré-machage avant d'aller chez Brussoc.
20:17Et alors, elle m'a dit, écoute, là, on ne va pas là pour tel financement, ça, ça ne doit pas être ce qui te convient.
20:26On va aller chez Brussoc et alors, on va demander vraiment, comme tu es en start-up.
20:30Et alors, on est repassé au travers de mon business plan que j'avais déjà fait à Béa.
20:34Et on est allé avec Béa, mais vraiment au travers de tout.
20:40Et combien tu vas vendre ? Et à combien ? Et quels produits ?
20:43Et est-ce que tu veux aller en…
20:44Parce que là, j'étais juste en B2C.
20:48Est-ce que tu veux faire le B2B ?
20:49Je dis, oui, j'ai un peu de B2B avec les restaurateurs et tu vas en apprendre.
20:53Mais toute l'étude de marché, tout, tout, tout.
20:55Et donc, voilà, accompagnement vraiment au guichet d'entreprise comme ça, c'est important.
21:01Et ils connaissent.
21:03Ils voient des projets dans tous les secteurs.
21:06Donc, c'est vraiment une superbe ressource pour quand on se lance.
21:10Et même au quotidien, elle m'appelle et vient me voir des fois.
21:14C'est chouette.
21:14Et alors, juste par curiosité, au niveau de tes clients, ce sont plutôt des B2B, des B2C qui te font ton chiffre d'affaires ?
21:21Alors, écoute, avant Covid, parce que Covid a changé beaucoup de choses pour beaucoup de gens.
21:27Avant Covid, moi, j'avais commencé d'abord avec les restaurateurs.
21:30Parce que je venais avec des poivres rares, surtout les poivres du Congo qui n'étaient pas connus.
21:35Et donc, c'était vraiment du B2B.
21:37J'allais voir de restaurant gastronomique en restaurant gastronomique.
21:40Et puis, j'ai commencé à faire des événements bruxellois.
21:42Voilà. Et là, c'était aussi du B2C.
21:45Aujourd'hui, maintenant que j'ai la boutique ici au Centre-Ville, ça fait quatre ans qu'on a la boutique.
21:51Je pense que le B2C et la vente en ligne font environ 60% de mon chiffre d'affaires.
21:58Et les professionnels, maintenant, de plus en plus.
22:01Après le Covid, j'ai vraiment de nouveaux clients en horeca et des professionnels de bouche.
22:06Des brasseurs, des pâtissiers, des bouchers.
22:09Là, ça va faire environ 20% de mon chiffre d'affaires.
22:13Super. Écoute, on se retrouve juste après Jérémy Frérot.
22:17Et on est de retour sur Entreprendre aujourd'hui.
22:22Et on parle de financement sur Bruxelles.
22:25Alors, on a de la chance d'avoir Ahmed Benabdelhadi de Finance et Universe Bruxelles.
22:30Ainsi que Sandrine de Misao, qui est donc une société spécialisée dans les épices.
22:37Donc, on a parlé de pas mal de choses jusqu'à présent.
22:40Est-ce qu'il y a eu un moment où on se dit, on continue ou on arrête ?
22:46J'imagine qu'en tant qu'entrepreneur, c'est souvent la question qui se pose.
22:51Le matin, tu es bousqué, tu te dis, oui, je vais faire ci, je vais faire ça.
22:54Et l'après-midi, tu te dis, j'arrête tout ça. Pourquoi j'ai commencé ?
22:57Ça rassure beaucoup les entrepreneurs parce que je pense qu'on a tous un peu cette façon d'être.
23:04Ça va, ça ne va pas. Qu'est-ce qu'on fait ?
23:06Exactement. Franchement, c'est...
23:08Et puis, de temps à autre, voilà, tu as des clients hyper contents, tu as des collaborations qui viennent.
23:13Et moi, je n'avais jamais été entrepreneur avant.
23:16J'étais toujours employée.
23:18Et donc, une fois que tu comprends un peu le cycle, tu comprends un peu...
23:22Voilà, que tu te lâches en fait, que tu te dis, je me fais confiance.
23:25Complètement.
23:26Je fais confiance en mon projet.
23:29Voilà, ça vient, ça se met en place.
23:31Mais tu as des moments de doute tout le temps.
23:33Tout le temps, tout le temps.
23:34Il y a un moment de doute plus grand qu'un autre qui t'est arrivé pendant ton aventure entrepreneurielle, enfin qui arrive...
23:41Écoute, je n'avais pas de projet d'ouvrir une boutique.
23:44Moi, j'étais, voilà, je vais vendre mes épis, je vais vendre ici, je vais vendre là, je vais vendre en ligne.
23:48Et arrive Covid, voilà, il fallait se poser quelque part.
23:51Le Covid, c'était vraiment, on était le nez dans le guidon.
23:53On s'est dit, waouh, on ne peut plus vendre nulle part.
23:56On ne peut plus, les restaurateurs, tu étais le dernier, le cadet de leurs soucis.
24:01Et je n'avais jamais ouvert un magasin physique.
24:03Et il fallait que je comprenne le cycle, il fallait que je comprenne le passage.
24:07Est-ce que mes clients allaient revenir ?
24:08J'ai ouvert, moi, c'était fin 2021.
24:10Quand j'ouvre, on reconfine, tu vois.
24:12Et donc, tu as quand même du doute, tu vois, tu te dis, mais pourquoi vous ne passez pas à la porte ?
24:18Pourquoi vous n'entrez pas ?
24:19Et donc là, vraiment, ça m'a pris quand même, au bout de la deuxième année,
24:24à bien comprendre quels étaient mes cycles de vente à la boutique.
24:27En ligne, c'est différent, les professionnels aussi.
24:31Et donc, voilà, c'était vraiment, là, c'était compliqué.
24:34Donc, toute l'année 2022, il fallait que je comprenne un peu, voilà.
24:39Et dis-moi, est-ce que pour toi, ça a été difficile,
24:42le fait de demander de l'aide financière, est-ce que c'est un cap à passer ?
24:47Est-ce que c'est difficile émotionnellement ou alors on y va ?
24:51Écoute, dans mon cas, je ne pense pas que ce soit émotionnellement.
24:55Je pense que si tu m'avais dit, quand j'avais début de vingtaine,
24:59si j'allais faire quelque chose comme ça, je t'aurais dit non, jamais.
25:02Je pense que c'est la prise de risque de se lancer comme entrepreneur
25:05et de se dire, voilà, j'y vais.
25:08Et j'emprunte ou j'emprunte pas, pour moi, ce n'est pas trop.
25:11C'est vraiment, voilà, moi, je suis maman, j'ai une famille,
25:16tu as des responsabilités, tu as une maison à payer, etc.
25:19Et là, tu te dis, oula, est-ce que je mets ça en plus ou pas ?
25:23C'est vraiment sur cette prise de risque-là qui est,
25:25pour moi, c'est plus un calcul sur le risque que je prends.
25:29Émotionnellement, non.
25:29Dis-moi, Ahmed, de ton côté, les entreprises auxquelles tu as pu prêter de l'argent,
25:36est-ce que, je réponds, c'est la même question,
25:39est-ce que émotionnellement pour eux, est-ce que c'est compliqué pour eux,
25:42ou pas forcément ?
25:43Non, c'est un peu ce qu'exprime, effectivement, Sandrine.
25:47Ils sont conscients que c'est un engagement important,
25:49et donc c'est une responsabilité qu'ils vont devoir assumer,
25:51parce que c'est une dette, qui change un peu les études,
25:54les personnels, les familiales, et donc ça, c'est un engagement important.
26:00Non, mais nous, on prend souvent le temps de marquer ce moment,
26:06la signature de la Convention.
26:08Tu te souviens ?
26:09Oui, oui.
26:09On va prendre une photo de ce moment.
26:12Super.
26:13Parce que c'est un engagement, c'est une étape dans une vie,
26:16et symboliquement, c'est aussi un départ pour de nouveaux projets, en fait.
26:22Et concrètement, avant d'arriver à la signature de la Convention,
26:27comment est-ce qu'on fait pour introduire un dossier ?
26:28Alors, c'est assez simple.
26:30Ça commence très souvent par un premier entretien,
26:33qui est assez court, on va faire connaissance.
26:36On va prendre le temps de se connaître,
26:39de voir effectivement quel est le projet, l'expérience,
26:43je l'ai déjà dit, le besoin financier,
26:46et puis on va très vite voir si on a des solutions de financement proposées ou pas.
26:50Si c'est le cas, il y a une phase 2,
26:53dans laquelle on va inviter la personne à introduire une demande de financement.
26:57Donc, c'est le business plan.
26:58C'est ce qu'elle a réalisé, c'est le travail qui a été réalisé avec Bessie, avec le gel.
27:03Et donc, sur cette base-là, effectivement, on va travailler sur les prévisions,
27:08sur ce qui a été réalisé, et on essaye de répondre en déant le mois.
27:12Donc, il ne faut pas que la procédure soit trop longue.
27:14Oui, c'est vrai, un mois, ce n'est pas beaucoup, ça va être très vite.
27:16Mais ça nous permet quand même de comprendre et de faire deux, trois entretiens,
27:20si c'est nécessaire, et puis on passe très, très vite après au financement,
27:26c'est-à-dire à la libération des fonds,
27:28et la procédure n'est pas plus compliquée que ça.
27:32Ok, c'est super. Merci.
27:34On se retrouve juste après, Jérémy Frérot, et un petit moment de pub.
27:38Jusqu'à 20h, c'est Entreprendre, aujourd'hui, sur Arabelle.
27:47Et on est de retour sur Entreprendre, aujourd'hui,
27:49et on parle de financement à Bruxelles,
27:52avec Ahmed Benabdelady, de Finance & Invest Brussels,
27:58et avec Sandrine de Mizarro.
28:01Du coup, on a parlé de plein de choses super intéressantes,
28:05mais on va un peu plus rentrer dans le, on va dire plus concret,
28:10la manière dont le financement a été introduit.
28:13Donc Sandrine, Ahmed, donc Finance & Invest Brussels,
28:17t'as aidé au niveau du financement.
28:19Donc comme Ahmed l'a dit juste un peu avant,
28:21ça fonctionne en deux parties.
28:24D'abord, il y a une introduction globale du projet,
28:26et ensuite, toute la partie de business plan.
28:28Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus,
28:30et Ahmed compléter au fur et à mesure ?
28:32Oui, tout à fait.
28:33Alors effectivement, moi je me souviens,
28:35c'était pendant l'été 2019.
28:39Donc ça faisait déjà un an que j'étais vraiment en opération
28:42avec mon numéro d'entreprise,
28:44et que j'avais commencé mes activités.
28:46Et là, j'étais encore en indépendant complémentaire,
28:48donc je n'avais pas lâché mon job à la banque.
28:51Et donc moi, j'avais commencé sur fonds propres,
28:53en tant que start-up, vraiment.
28:54Je me dis, je prends un risque.
28:56Je ne suis pas toute jeune, j'ai des responsabilités,
28:58donc j'avais mis mes fonds propres.
28:59Et donc pour moi, quand je dis aux gens,
29:01c'est des fonds où tu dois être prêt à te dire,
29:03c'est le risque.
29:04Si ça part, ça part.
29:05Combien ?
29:05Voilà, ça c'est mon risque qui était là.
29:08Et quand j'ai vu vraiment que cette activité prenait bien,
29:11ça faisait vraiment un an que j'étais en opération.
29:14Et là, donc avec le GEL,
29:17tout l'été,
29:18donc c'était l'été 2019,
29:20on a travaillé sur quels sont vraiment mes besoins
29:23pour les trois prochaines années,
29:25voire les cinq prochaines années,
29:27mes projections,
29:28comment je voulais développer ma boîte.
29:30Donc on a préparé ça juillet-août
29:32et en septembre,
29:33j'ai eu mon premier entretien.
29:35Alors, donc tu es déjà préparé,
29:36tu es conditionné chez Brussoc.
29:40Donc comme Ahmed disait,
29:41voilà, comprendre qui tu es,
29:43qu'est-ce que tu fais
29:43et de quoi tu penses-tu avoir besoin.
29:47On a une deuxième évaluation aussi.
29:51Et alors là, on a envoyé,
29:52une fois qu'on était prêts,
29:53que j'ai révisé mes chiffres
29:55et ce que j'attendais,
29:58ce qu'eux attendaient aussi.
29:59Et là, ça a été très vite.
30:02Septembre, octobre,
30:03donc c'est passé devant votre,
30:04je crois que c'est le comité de crédit,
30:08je crois que ça s'appelle comme ça chez vous.
30:10Et en novembre, les fonds étaient libérés.
30:12Et tu peux nous dire un peu plus,
30:14Ahmed, sur cette phase 2,
30:16donc, on revient avec son projet.
30:19Oui, moi j'ai envie effectivement
30:21de rebondir sur l'affectation du prêt
30:25et notre volonté de pouvoir répondre
30:29au plus près du besoin d'une entreprise.
30:31Et c'est vrai qu'on vient avec des produits financiers
30:34qui peuvent à la fois financer du fonds de roulement,
30:38c'était ton cas, du stock également.
30:40C'était ton cas, de l'investissement.
30:42C'est important, ça c'est important,
30:43de pouvoir essayer de coller au plus près
30:47du besoin financier des entreprises.
30:50Ok. Et à quel moment il y a des stops ?
30:52Tu te dis, non, ça, on ne peut pas financer.
30:55Est-ce qu'il y a des types de projets
30:56ou des montants ou des justifications ?
30:59Alors, on ne finance...
31:02Il n'y a pas de secteur d'exclusion.
31:03Ok, ça c'est important.
31:04Tout à fait, on est d'accord.
31:05Clairement.
31:06Et on essaye de pouvoir être présent
31:10dans les différents secteurs du tissu socio-économique bruxellois.
31:13Donc ça, c'est un point essentiel.
31:16Alors, on ne finance pas quand il n'y a pas de capacité de remboursement.
31:19Franchement, c'est un peu notre règle financière de base.
31:22Mais lorsque les prévisions sont surréalistes,
31:26fantaisistes,
31:27lorsqu'on ne croit pas au développement
31:28de ce qui nous est proposé,
31:30on ne va pas financer.
31:31Est-ce que vous faites aussi des petites analyses de marché par rapport...
31:34Oui, toujours.
31:36Que ce soit en termes de produits, de localisation.
31:42L'aspect marketing est également important.
31:45Et si la personne n'a pas les compétences,
31:49il faut qu'elle s'entoure des bonnes personnes
31:53pour effectivement être certain
31:55que cet aspect-là ne sera pas négligé
31:57dans le cadre de son activité.
31:59Ok.
31:59Et donc, du coup, toi, tu avais demandé un montant de combien ?
32:02Alors, moi, j'avais demandé un montant de 25 000 euros.
32:06Pourquoi ?
32:06Parce que sur la première année
32:08où j'avais déjà opéré un peu plus d'un an,
32:10on va dire 15 mois,
32:11j'avais vu à peu près, par rapport à mes marges,
32:14comment je vendais
32:15et comment je pouvais augmenter mes ventes
32:18et recalculer mes marges.
32:20Donc, 25 000 euros, voilà, pour le stock, le fonds de roulement.
32:23Et donc, Brussac, ils sont quand même assez prudents.
32:26Ils se disent, écoute, c'est un business qui n'est pas courant.
32:29Donc, ils m'avaient proposé deux tranches.
32:32Donc, une première tranche de 15 000 euros
32:34pour toute cette première partie dont on parle.
32:36Et la deuxième partie, les 10 000 euros, devaient servir.
32:38Comme je leur disais, écoutez, moi, c'est beaucoup la vente en ligne aussi
32:41sur laquelle je compte.
32:42parce que je ne savais pas que j'allais ouvrir une boutique à ce moment-là.
32:46Et donc, ça, ça devait venir vraiment en face de mes lieux.
32:48Écoute, on va voir comment tu t'en sors déjà avec les 15 000,
32:51comment tu auras investi, comment il y aura un retour dessus.
32:55Et dans six mois, on voit où tu en es.
32:57Et alors, on voit si tu veux.
32:59Ou sinon, on voit qu'on te débloque les 10 000 ou pas.
33:02Et puis, voilà, c'était novembre 2019.
33:04Et six mois après, c'était en plein Covid.
33:05Donc, du coup, tu n'as pas demandé de vendre.
33:07Non, non, je n'ai pas demandé.
33:10Mais voilà, pendant Covid, on a continué à vendre.
33:12Mais il n'y a eu plus d'événements.
33:14Les restaurants étaient fermés.
33:16Mais notre vente en ligne avait augmenté.
33:18Mais il était hors de question que je me dise
33:20que je vais développer mon site internet maintenant.
33:23Alors qu'on n'était pas sûr.
33:23Alors que, voilà.
33:26Et donc, voilà.
33:27Et là, ils étaient vraiment présents à nos côtés.
33:31Alors, nous, on adore les projets
33:33tels que présentés et développés par Sandrine
33:39parce qu'il y a un double impact.
33:40Il y a un développement régional,
33:43une entreprise qui se développe, qui grandit.
33:48Et il y a aussi un lien avec un pays d'origine.
33:51On va financer des coopératives.
33:54On va avoir une relation honnête, décente
33:58avec des personnes qui vont produire,
34:01qui vont vendre à un prix plus juste.
34:03Et ça, c'est quelque chose d'important.
34:04On a d'autres entreprises, effectivement,
34:07qui sont en lien avec leur pays d'origine
34:08et qui favorisent à la fois le développement
34:11de la région bruxelloite,
34:12mais aussi le développement d'une région,
34:14d'une autre région du monde.
34:17Super.
34:17On se retrouve juste après Amel Bent.
34:21Jusqu'à 20h, c'est Entreprendre aujourd'hui sur Arabelle.
34:27Et on est de retour sur Arabelle,
34:31sur l'émission Entreprendre aujourd'hui.
34:33Et on vous parle de comment finance,
34:36du financement plutôt sur Bruxelles
34:37avec Ahmed Benabdelhadi de Finance et Invest Bruxelles
34:41ainsi que Sandrine Vasselin, fondatrice de Misao.
34:45Alors, on a parlé de pas mal de choses
34:47et malheureusement, on arrive doucement
34:50à la fin de notre émission.
34:51Dis-moi, Ahmed, pour toi,
34:55quand une entreprise bénéficie d'un financement,
34:58qu'est-ce qui change au quotidien ?
35:00Qu'est-ce que t'as pu remarquer ?
35:02Le financement va obliger l'entreprise
35:08à ne plus avoir la tête dans le guidon.
35:10Elle va devoir un petit peu prendre de la hauteur,
35:14avoir une vision.
35:15Et donc, quelque part,
35:16elle va déterminer sa direction.
35:18Donc ça, c'est un des points importants
35:20et un exercice qui est vraiment lié au financement
35:24et à ce travail de se dire,
35:25tiens, au-delà, j'ai besoin de combien ?
35:27Mais j'ai besoin de combien pour en faire.
35:30Tout à fait, pour rembourser.
35:31Et pour aller vers quelle direction ?
35:34Tout à fait.
35:34Et de ton côté, Sandrine ?
35:36Écoute, je rejoins Ahmed,
35:38mais surtout, je pense que ça te donne vraiment
35:42un nouveau souffle.
35:45Ça te donne vraiment une bouffée d'oxygène.
35:47Un soulagement, finalement.
35:48Un soulagement qui te permet de pouvoir anticiper,
35:53de pouvoir planifier à un peu plus long terme
35:56pour ta boîte et te dire,
35:58OK, là, je vois ce qui me freine
36:00parce que je n'ai pas assez de financement
36:02ou assez d'argent ou assez de capital.
36:05Eh bien, là, je peux anticiper une année,
36:07deux années, trois années.
36:08Et alors, peut-être, ouvrir de nouveaux horizons,
36:13de nouveaux produits, de nouvelles collaborations,
36:15de nouveaux marchés.
36:17Donc, voilà.
36:18C'est comme ça que moi, je l'ai vécu.
36:19Oui, complètement.
36:20Et alors, quelles sont les erreurs à éviter
36:22quand on cherche un financement ?
36:24Ahmed, toi, tu as plus l'expérience par rapport à ça.
36:27Oui, c'est une question difficile
36:29parce qu'elles sont nombreuses.
36:31J'ai envie de dire,
36:32lorsqu'on cherche un financement,
36:33il est important de bien se préparer.
36:36OK.
36:37La préparation est essentielle.
36:41L'hésitation, elle est normale
36:43lorsqu'on demande un financement.
36:44Donc, ça, c'est quelque chose qui est tout à fait normal
36:47parce que, comme on l'a dit,
36:48c'est un engagement qui est important.
36:50mais cette hésitation ne doit pas déboucher
36:57sur l'isolement, effectivement.
37:00Et donc, ce processus-là, il est important.
37:02Il faut bien le comprendre.
37:04Et donc, j'ai envie de vous dire,
37:05préparez-vous à votre financement.
37:07Être entouré aussi, si vous ne le savez pas.
37:09Toujours être bien entouré.
37:10Pour pouvoir introduire le financement.
37:12Et puis, des fois, je pense aussi,
37:13il faut éviter d'être dans la précipitation
37:16ou d'attendre trop longtemps
37:18avant de chercher un financement.
37:20Complètement.
37:21Parce qu'alors-là, on est dans l'urgence.
37:22On risque d'accepter un peu tout,
37:25en tant qu'entrepreneur, je parle,
37:27un peu tout et n'importe quoi
37:28comme à n'importe quel coût aussi.
37:32Et si vous attendez un peu trop longtemps,
37:35alors si vous avez un non
37:37ou un deuxième non
37:37ou un troisième non,
37:39il y a de la frustration.
37:39On peut être près de l'abandon.
37:42On peut se dire,
37:42ben voilà, mon projet, en fait,
37:43il ne vaut rien, personne ne voit.
37:46Donc vraiment, je pense que c'est
37:47de temps à autre
37:48retourner vers les institutions
37:49et qu'ils vont dire,
37:51oui, mais est-ce que tu as pensé à ça ?
37:53Mais peut-être que c'est...
37:54Voilà, il y a toujours un conseil,
37:55un accompagnement dans cette relation,
37:57dans cette collaboration.
37:58Et alors, un conseil à donner aux entreprises ?
38:02N'abandonnez pas.
38:04Il y a toujours, toujours des portes.
38:06Allez, je suis pas elle,
38:07c'est une veste brusseuse, voilà.
38:08Il y a un moment ou un autre
38:10et qui répondra à votre demande.
38:12N'abandonnez pas.
38:13N'abandonnez pas.
38:14Et puis, je sais que c'est compliqué
38:16parce que moi, je le vis au quotidien.
38:18Des fois, au début, j'avais tendance,
38:20on est dans l'isolement d'entrepreneurs,
38:22on est dans ce qu'on fait,
38:23dans ce qu'on fait.
38:25Et on se dit,
38:25si je n'ai pas le temps de ça,
38:26il faut prendre le temps
38:28d'aller rencontrer d'autres personnes.
38:30Il faut prendre le temps
38:31d'aller voir d'autres entrepreneurs,
38:32d'autres institutions.
38:34Même si des fois, on se dit,
38:34je suis fatiguée,
38:35j'ai trop à faire.
38:36Je vous assure,
38:38ça vous donne beaucoup plus
38:42de poids, de force
38:44et d'idées surtout.
38:45Vraiment, de se dire,
38:47là, j'étais coincée,
38:48mais en fait,
38:49un, je ne suis pas la seule
38:50ou le seul à vivre ça.
38:51Et deux,
38:52lui a fait comme ci.
38:55C'est une veste brusseuse
38:56qui organise souvent
38:57des breakfasts
38:59ou des événements.
39:00j'essaie d'y aller
39:01quand je peux,
39:02vraiment,
39:03parce que je vais rencontrer
39:04d'autres entrepreneurs,
39:04peut-être dans mon secteur
39:05ou dans l'horeca
39:06et les échanges
39:08sont incroyables.
39:09Ah oui.
39:10Ils sont vraiment,
39:10il y a des gens,
39:11voilà,
39:11j'ai rencontré des gens
39:12qui étaient dans le transport,
39:13qui me disaient par quoi
39:13ils passaient.
39:15Rien que d'échanger,
39:16de se dire,
39:17ah mais tiens,
39:17t'as pensé à ci,
39:18t'as pensé,
39:18moi je connais un tel
39:19qui est dans le même secteur
39:21que toi.
39:21Ah oui,
39:22et voilà.
39:23C'est vraiment,
39:24même si c'est super tôt le matin.
39:25Il faut se motiver,
39:28parce que c'est ça.
39:28Oui,
39:28il faut se motiver.
39:29Vraiment,
39:29parce que souvent on va se dire
39:31Bruxelles,
39:32c'est mort,
39:32machin,
39:33non,
39:33il n'y a pas de choses
39:33qui se passent.
39:35Écoutez,
39:35un tout grand merci
39:36d'avoir été présent
39:37dans cette dernière émission
39:39avant 2026.
39:41Donc si vous souhaitez
39:42réécouter l'émission,
39:44vous pouvez la retrouver
39:44sur arabelle.fm.
39:47Si vous avez des questions
39:48ou des idées de thématiques,
39:50n'hésitez pas à nous envoyer
39:51un mail à contact
39:52arrobas arabelle.fm.
39:55Je vous souhaite déjà
39:56une très belle année 2026
39:58avec de très beaux projets
39:59entrepreneuriaux.
40:01Tout à fait.
40:02Et alors,
40:03je vous souhaite une bonne soirée.
40:04Restez à l'écoute
40:05parce que c'est Romuald
40:06qui reprend la relève.
40:08Bonne soirée.
40:09Au revoir.
40:09Merci, au revoir.
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