- il y a 2 jours
Ce lundi 1er décembre, Antoine Larigaudrie a reçu Gustav Sondén, cofondateur de Colbr, et Matthias Baccino, directeur Europe Trade Republic, dans l'émission Tout pour investir sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Tout pour investir, le déchiffrage.
00:05Bon, la politique monétaire au Japon, la politique monétaire du côté des Etats-Unis.
00:10Peut-être pas oublier ce qu'il fait l'ossature des marchés actions en ce moment,
00:13à savoir l'intelligence artificielle, quand même, il s'est passé des choses la semaine dernière.
00:17Peut-être un point pivot qui est en train d'être marqué dans l'industrie.
00:19Mathias Baccino, Trade Republic, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Merci d'être avec nous en direct ce matin.
00:23Et Gustave Sanden de Colbert.
00:25Bonjour Antoine.
00:25Bonjour.
00:27Bon, si on fait un petit bilan, quand même,
00:30du mois de novembre, on se retrouve avec, oui, évidemment,
00:33« Don't fight the Fed ».
00:34Ça reste un maître mot du marché.
00:37Mais voilà, l'intelligence artificielle est toujours là,
00:41la dynamique est toujours forte et il n'y a pas de tentation de prendre des profits.
00:45On continue et on ne veut pas en être absent.
00:47C'est ça qui semble ressortir un petit peu,
00:50si on fait un diagnostic un petit peu rapide des marchés.
00:54Complètement.
00:54Je pense que le narratif, depuis un mois, on en parle souvent,
00:58c'est une bulle IA, plus 14% pour Google.
01:02C'est une bulle qui a du souffle, c'est mon expression du moment,
01:04mais effectivement, ça continue bien.
01:07Effectivement, toutes les valeurs IA n'ont pas connu le même source des dernières semaines.
01:11On pense évidemment à Nvidia, qui a été un petit peu plus chahutée.
01:14Mais globalement, dernière semaine de novembre,
01:16c'est la troisième meilleure semaine de l'année,
01:18si on regarde, disons, cross-assets,
01:20c'est-à-dire inclut Treasuries, Bitcoin même,
01:23qui était quand même mal aimé aussi sur ce mois de novembre,
01:26Corporate Bonds et Equity.
01:29Donc, on a une semaine et un marché qui se porte encore très, très bien.
01:33Et effectivement, pourquoi j'ai mis dans le fight the Fed ?
01:35Parce qu'aujourd'hui, on est au retour à des anticipations de baisse de taux
01:39qui sont autour de 85% selon le consensus des analystes.
01:42Donc, on a de quoi être plutôt optimiste sur les liquidités à venir sur ce marché.
01:46C'est toujours ce qu'on dit.
01:47C'est-à-dire que tant qu'il y a des liquidités,
01:49c'est difficile de concevoir qu'il y ait un éclatement de bulles
01:51parce que c'est finalement cette liquidité qui vient nourrir le prix des actifs.
01:55Donc, ça, c'est le premier élément.
01:56Et effectivement, l'IA, c'est le deuxième, disons, vecteur
02:01ou la deuxième force majeure qui pousse la valorisation des actifs.
02:05Et peu importe ce qu'on peut dire sur Nvidia ou quelques titres spécifiques,
02:10les résultats ont été là.
02:11Et donc, les fondamentaux, d'après les analyses, sont là.
02:13Maintenant, on fait son choix.
02:15Est-ce que c'est Google ?
02:16Est-ce que c'est Nvidia ?
02:17Il y a un petit peu de picking.
02:18Il y a peut-être aussi un peu de prise de profit, tout simplement,
02:21qui se matérialise en ce moment.
02:23Mais les marchés ont été très, très robustes,
02:26notamment sur cette dernière semaine.
02:27Mathias, c'est une question qui vous intéresse
02:29et c'est une question qui nous intéresse tous, évidemment,
02:31à savoir, est-ce qu'Nvidia n'est pas en train d'être grignotée par la concurrence ?
02:35Alors, on aurait pu craindre les avancées,
02:37les bons géants qui sont en train de faire les groupes chinois,
02:41la high-tech chinoise, les Xiaomi, les Alibaba,
02:43qui sont à la fois software et hardware.
02:45Ben non, c'est du côté de Google d'un coup que vient le coup de torpille.
02:52Est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé la semaine dernière
02:55avec donc ce choix que va faire Meta
02:59de plutôt faire appel à Google pour ses cartes graphiques
03:02au détriment d'Nvidia ?
03:05Est-ce qu'on est en droit de penser que le monopole délirant d'Nvidia,
03:08mais qui doit être à 80% de part de marché,
03:11est directement menacé ?
03:13Ou est-ce qu'il reste encore de la marge ?
03:15Alors, pour l'instant, il y a quand même une avance très importante
03:18qui a été prise par Nvidia dans la course à la fourniture d'infrastructures IA.
03:24On voit quand même que la semaine dernière, pour une bulle,
03:28toujours Gustave, Broadcom, plus 18% la semaine dernière,
03:32Dell, plus 9% la semaine dernière,
03:35et Google, tu en as parlé.
03:37Donc, Meta a annoncé effectivement de travailler avec Alphabet,
03:41et de la maison mère de Google.
03:42Alphabet travaille avec Broadcom pour certains types de puces.
03:46On sait qu'AMD est aussi en concurrence sur des types de processeurs pour Nvidia,
03:54mais Nvidia a quand même une avance très importante qui a été prise.
03:59C'est un analyste qui disait vendredi,
04:01avec l'IA, aujourd'hui, ça commence et ça termine par Nvidia.
04:04Donc, c'est vrai que Nvidia a une place très importante
04:07et a une relation particulière avec OpenAI,
04:12donc ChatGPT, qui a quand même une avance considérable
04:16en termes d'utilisateurs actifs hebdomadaires.
04:19Je ne sais plus, c'est 800 millions d'utilisateurs actifs hebdomadaires
04:22sur ChatGPT, c'est immense.
04:25Donc, c'est une avance qui est quand même très importante.
04:28Nvidia a aussi des finances qui sont quand même extrêmement solides,
04:33avec des capacités d'investissement qui sont considérables.
04:37Mais effectivement, Google arrive.
04:39Est-ce qu'il y a de la place pour deux acteurs ?
04:41Oui, quand on est en train de construire les infrastructures
04:43qu'ils sont en train de construire, bien sûr.
04:46À nouveau, je réémets à chaque fois le même risque sur l'IA.
04:49Le risque est technologique.
04:51Si les technologies de Nvidia ou les technologies d'Alphabet
04:55sont obsolètes plus vite que prévu,
04:58là, on aura un vrai problème d'amortissement
05:00de tous ces investissements qui ont été réalisés.
05:02Ça continue, mais il y a effectivement une diversification, je dirais,
05:08des entreprises qui bénéficient de cette vague,
05:11alors qu'on aurait pu s'attendre, au contraire,
05:13à ce que ça rétrécisse s'il y avait eu une bulle, justement, à l'heure actuelle.
05:17Là, on est en train de voir d'autres entreprises
05:19bénéficier comme ça de cette vague gigantesque.
05:22Broadcom était le dernier exemple.
05:23Exactement, et on a l'impression d'une forme de diversification
05:27du côté du hardware, du côté du software aussi,
05:30parce que c'est vrai que, bon,
05:31chat de GPT reste, vous le disiez,
05:33800 millions d'utilisateurs hebdomadaires.
05:37C'est vrai, on n'en a pas parlé,
05:38mais HSBC, la banque, a choisi Mistral.
05:43Incroyable !
05:44Elle a choisi Mistral comme source de gains de productivité.
05:49Est-ce que là aussi,
05:51bon, alors, on marque un petit cocorico,
05:53on ne va pas équiper Amazon non plus,
05:56mais il y a quand même quelque chose d'intéressant
05:58qui fait dire que, voilà,
06:00OpenAI, qui est une sorte de trou noir à trésorerie,
06:04est désormais challengé sur des petits trucs comme ça,
06:08si ça se confirme.
06:10Voilà, c'est toujours la question
06:11de, est-ce que cet écosystème fermé
06:13avec un trou noir au centre
06:14est appelé à continuer à fonctionner de cette manière-là,
06:18ou est-ce qu'il va peut-être falloir faire avec
06:20le petit Mistral, là, qui marque des points.
06:23Donc, ChatGPT et OpenAI ont quand même une avance
06:25qui est encore très importante
06:26sur Mistral et son modèle,
06:29le chat,
06:29que j'utilise personnellement, d'ailleurs,
06:31en tant que solution française.
06:33Mistral a eu un positionnement relativement intelligent
06:35d'aller vers
06:37des modèles qui sont plus rapides,
06:40plus faciles à faire tourner,
06:42et qui sont moins chers, en fait,
06:43pour les entreprises aussi.
06:44Donc, oui, le modèle de Mistral est quand même moins performant,
06:48il est moins précis,
06:49il est moins complet que ChatGPT aujourd'hui à l'utilisation.
06:54Néanmoins, il est plus rapide et plus facile à mettre en œuvre.
06:56Donc, pour des entreprises,
06:58ou des États d'ailleurs,
06:59qui voudraient moderniser leur administration,
07:01si quelqu'un nous écoute encore dans les ministères,
07:03qu'il n'hésite pas à faire appel à Mistral.
07:06Mais c'est plus rapide, c'est moins cher.
07:07Donc, oui, il y a des parts de marché qui sont prises.
07:09Il y a Grok aussi qui pousse côté X et I.
07:12Il y a évidemment Gemini.
07:14Enfin, voilà, il y en a d'autres qui poussent.
07:15Mais en termes d'utilisateurs,
07:17l'avance prise par ChatGPT et OpenAI
07:20est quand même colossale, toujours.
07:22Et puis, au milieu de tout ça,
07:24de cette diversité,
07:25au milieu de nouveaux intervenants,
07:27il y a aussi ce perpétuel retour
07:28de la vieille high-tech américaine.
07:32C'est-à-dire que là, on voit Google
07:33qui reprend l'ascendant quand même,
07:34avec une belle dynamique de développement.
07:37Mais on a vu Oracle renaître de ses cendres.
07:40Peut-être bien que Cisco est sur la même trajectoire.
07:44Dell.
07:449% la semaine dernière, Dell.
07:46Évidemment.
07:47Puis alors là, ce n'est pas du storytelling.
07:49C'est vraiment du hardware IA.
07:52Est-ce que vous pensez justement,
07:53on critique beaucoup ce circuit fermé autour de l'IA ?
07:56Mais non.
07:56Il y a d'autres vieux noms qui se retrouvent
07:59une seconde jeunesse grâce à ça
08:00et qui sont performants aussi.
08:02Google, ce n'est pas un nom si neuf que ça.
08:04Et je vous rappelle bien les choses,
08:06le 2 septembre dernier,
08:08ils ont gagné un procès d'antitrust.
08:10Parce qu'il n'y a pas si longtemps,
08:11Google était hégémonique,
08:12perçu comme hégémonique,
08:14et devait potentiellement être démantelé.
08:16Puis il y a eu une bonne nouvelle pour eux,
08:18d'une certaine manière,
08:19ChatGPT,
08:20qui a complètement relancé ou rebattu les cartes,
08:22puisque leur hégémonie était remise en question.
08:24Les premiers modèles Gemini étaient presque un peu moqués.
08:27Et c'est assez intéressant de voir que post-2 septembre,
08:30on a des modèles extraordinaires qui sont arrivés,
08:32au point que certains leaders de l'attaque américaine,
08:35comme le patron de Salesforce,
08:37Marc Benioff,
08:38a dit,
08:38voilà,
08:39le leap est énorme,
08:40l'écart est énorme entre Gemini et ChatGPT.
08:44Je ne reviendrai jamais en arrière,
08:46ayant indiqué du coup qu'il passait sur Gemini.
08:48Donc, il y a un peu deux modèles sur l'IA.
08:51Il y a le modèle de l'usage.
08:52Et là, pour le coup,
08:54celui qui semble vraiment émerger
08:55et ça se ressent dans le cours de bourse,
08:57c'est clairement Gemini,
08:58qui est passé de 400 millions d'utilisateurs mensuels
09:00en avril dernier à 650 le mois dernier.
09:04Donc là, il y a vraiment une croissance extraordinaire.
09:06Et effectivement,
09:07aussi des démonstrations de force technologique.
09:09Donc, il y a Gemini 3.
09:11Il y a aussi la manière dont ils conçoivent ces modèles.
09:13Mathias en a parlé.
09:14Et il y a aussi quelques éléments,
09:16peut-être un peu plus visibles,
09:18comme Nano Banana,
09:19qui est le générateur d'images,
09:21qui est, je crois, 10 fois plus rapide
09:22que son concurrent de chat GPT,
09:24qui a largement aussi participé
09:25à ressusciter l'intérêt,
09:27cette fois-ci technologiquement,
09:28des utilisateurs.
09:29Donc, à mon avis,
09:31clairement, parmi les historiques
09:32et les acteurs qui peuvent jouer un rôle central,
09:35il y a effectivement Google.
09:36Ça n'a peut-être pas échappé, d'ailleurs,
09:37à Berkshire Hathaway.
09:38On en parlait il y a quelques semaines.
09:39Tout à fait, oui.
09:40Il l'avait dans son portefeuille
09:41et qui a donc allègrement profité de cette hausse.
09:43Tout à fait.
09:44Et puis, peut-être IBM aussi,
09:46dans le domaine du quantique.
09:47Là, vraiment,
09:48ils sont en train de faire
09:50un grand cas de tout ça
09:50et ça a été un des premiers
09:51à se lancer sur la technologie.
09:53Peut-être un petit mot de la Fed encore.
09:57Est-ce que, finalement,
09:58le dernier livre beige
09:59a été suffisamment clair ?
10:01Mathias, on a vu
10:02le patron de la Fed de New York,
10:05John Williams,
10:06qui est un petit peu
10:07la courroie de transmission
10:08de la politique de la Fed
10:09à tout Wall Street.
10:10Donc, c'est vraiment celui
10:10qui a les mains dans le cambouis,
10:12qui a dit,
10:12ouais, c'est bon,
10:13il y a encore de la place
10:13pour une baisse de taux en décembre.
10:15C'est bon.
10:16Est-ce que c'est si bon que ça
10:17si on regarde quand même les minutes ?
10:20Je dois dire que j'ai été surpris
10:23et pris de court
10:24par le regain d'optimisme
10:26du fameux Fed Put
10:28la semaine dernière.
10:30C'est-à-dire, d'un coup, comme ça,
10:32les prévisions,
10:33qui étaient retombées à 40%
10:35de chances d'avoir une baisse des taux
10:37le 9 et le 10 décembre,
10:39qui sont passées à 85%, tu le disais,
10:42c'est allé extrêmement vite,
10:43sur base uniquement du livre beige,
10:46avant même qu'on ait
10:47les données les plus récentes
10:48qui ne seront publiées,
10:48je vous le rappelle,
10:49que mi-décembre.
10:50On a toujours un vrai souci avec ça.
10:51Et le livre beige de la Fed
10:52de la semaine dernière
10:53a effectivement insisté
10:54sur le fait que la dégradation
10:56du marché de l'emploi,
10:57que la dégradation des conditions économiques
10:59de manière générale aux Etats-Unis
11:01était plus importante que prévue,
11:03plus rapide que prévue,
11:05et que le risque d'avoir
11:06une dégradation économique
11:08aux Etats-Unis augmentait,
11:10alors que le risque d'avoir
11:11une inflation plus élevée
11:12n'augmentait pas.
11:16On reste quand même
11:17à 3% d'inflation aux Etats-Unis.
11:19Alors oui, on attend,
11:21entre autres avec les effets de base
11:22début 2026,
11:23que cette inflation se réduise
11:24autour de, peut-être,
11:252,5.
11:26Mais néanmoins,
11:27on n'a pas les données
11:28les plus récentes.
11:29On ne les ajuste pas.
11:31Donc, s'il y a un retour de bâton,
11:34c'est-à-dire si, là,
11:36cette semaine,
11:37les données sur l'emploi récentes
11:39qui vont être publiées,
11:40si l'inflation de septembre
11:41qui va enfin être publiée,
11:43si ces données de PMI aussi
11:46sont publiées
11:47et ne vont pas dans le bon sens,
11:49attention au retour de bâton.
11:50Je trouve que le VIX,
11:52l'indice de la volatilité
11:53des marchés américains,
11:54est retombé très vite
11:55la semaine dernière quand même,
11:56à 16,5 je crois.
11:59Je rappelle que la semaine dernière,
12:00c'était quand même
12:00Thanksgiving aux Etats-Unis,
12:02donc une semaine quand même
12:03coupée en deux
12:04pour les marchés américains,
12:05et que, malgré tout,
12:07le Fear and Greed Index de CNN
12:09reste quand même
12:10en extrême fear.
12:11Et le Bitcoin, cette nuit,
12:12qui nous perd 5% d'un coup,
12:15échouant sous sa moyenne mobile
12:16de 100 jours.
12:17Donc, pour moi,
12:19le tableau est beaucoup plus mitigé
12:20que ce narratif,
12:22et c'est à se demander presque,
12:24si le vin californien
12:25autour de la dinde
12:26de Thanksgiving
12:27n'a pas un peu obscurci
12:30les esprits
12:31des investisseurs américains.
12:32parce que je trouve
12:33qu'on est allé très très vite
12:34quand même
12:35sur un regain d'optimisme
12:36la semaine dernière.
12:37Gustave, je voulais
12:38qu'on parle absolument
12:38d'un sujet
12:39parce qu'on va consacrer
12:40la deuxième partie
12:41de l'émission
12:42au brouillard givrant fiscal
12:45en France
12:45qui vraiment commence
12:47à avoir des conséquences
12:49sonnantes et trébuchantes.
12:52La Suisse a dit
12:54à 80%,
12:55c'était une votation,
12:56comme on dit là-bas,
12:5880%,
12:59la Suisse dit non
13:00à la taxe
13:01sur les super-riches.
13:04Franchement,
13:05il y a débat,
13:06il y a un débat,
13:07il y a un grand débat
13:07qui est ouvert
13:08et on peut vraiment
13:10examiner tout.
13:12La Suisse qui dit non
13:13à la super-taxe,
13:15qu'est-ce que ça évoque
13:17pour vous
13:17et quelles leçons
13:18à en tirer pour nous ?
13:20Déjà, je ne sais pas
13:20si ça semble naturel
13:22pour tout le monde
13:22que la Suisse propose
13:23une taxe de 50%
13:24sur les héritages
13:25de plus de 50 millions.
13:26Voilà.
13:27Donc ça, c'est un premier élément.
13:28Déjà.
13:28Effectivement,
13:29c'est le parti
13:29des jeunes socialistes
13:30qui a proposé
13:32cette réforme.
13:33Ce qui est intéressant,
13:33c'est de voir justement
13:34que c'est une démocratie
13:35assez vibrante
13:35et fonctionnelle.
13:36Donc on peut proposer
13:37ce type de réforme
13:38en Suisse.
13:39Deuxième élément,
13:40c'est comment elle est traitée.
13:41Elle est traitée
13:41de manière parlementaire
13:42comme elle peut être
13:43traitée chez nous
13:43et d'ailleurs,
13:44elle a été refusée
13:44par les deux chambres.
13:46Néanmoins,
13:46en Suisse,
13:47vous avez une disposition
13:47spécifique
13:48qui prévoit que si vous
13:49recueillez 50 000 signatures,
13:51vous pouvez soumettre
13:52votre proposition de loi
13:53directement au peuple.
13:55Et ça,
13:55c'est assez intéressant,
13:56je trouve.
13:57Parce que nous,
14:00qu'on la connaît,
14:02il y a peut-être
14:03des éléments à aller chercher.
14:04Parce que c'est des questions
14:05dont on a énormément
14:05débattu,
14:06peut-être dont la classe politique
14:09a énormément débattu
14:10entre elles.
14:11Typiquement,
14:12la taxe Zuckman
14:12qui n'est pas exactement
14:13la même que celle-ci.
14:14On voit que ça a fait
14:15brûler beaucoup d'encre.
14:16Mais en fait,
14:16pourquoi pas solliciter le peuple ?
14:17Je pense que 50 000,
14:19voire même 500 000 signatures
14:20pour un sujet comme celui-ci,
14:21c'est largement...
14:22Ça intéresse tout le monde.
14:23Et puis alors là,
14:23on s'en fiche du résultat.
14:25Il est question de méthode.
14:26On est à la recherche
14:26d'une méthode
14:27parce qu'il n'y a rien
14:28qui marche.
14:29Là, au moins,
14:30il y a une idée intéressante.
14:31C'est sans équivoque.
14:32Et en fait,
14:32les Français ont le sentiment
14:33que sur bon nombre de questions,
14:35ça pourrait être sans équivoque.
14:37C'est ça.
14:37Or, on a des débats
14:38de questions
14:39qui devraient être
14:40sans équivoque.
14:41Et je pense que c'est
14:42ce sentiment
14:42et cette frustration
14:43qui participent largement
14:45à la défiance
14:46à l'égard de l'appareil politique
14:47et à l'égard de la classe politique.
14:49Alors même qu'il y a
14:50des solutions
14:50extrêmement simples,
14:51ils votent par correspondance.
14:53Donc, ce n'est pas non plus
14:53la haute technologie.
14:55Mais néanmoins,
14:55ça coûte quand même
14:56nettement moins cher
14:57que d'organiser des votes
14:58dans des bureaux de vote
14:58quand ils font ce type
14:59de référendum.
15:00Et c'est fiable.
15:00Mais donc, c'est fiable.
15:02Ce n'est pas très compliqué.
15:04Et pour le coup,
15:05la démocratie fonctionne,
15:08s'impose
15:09et ça fait du bien.
15:10Mathias, ça vous évoque
15:10quelque chose, ça aussi ?
15:11Oula, beaucoup de choses.
15:13D'abord que notre pays
15:14a un traumatisme référendaire
15:16depuis 2005
15:17avec le référendum
15:18sur la Constitution européenne
15:19qui n'a ensuite
15:20pas été respecté
15:21par les politiques.
15:22Et si on regarde en arrière...
15:24Ça me rappelle un truc
15:25d'il n'y a pas très longtemps.
15:27Mais bon, passons.
15:29Et donc, on voit
15:29que les élections,
15:30les dernières élections
15:31législatives en France
15:32ont fait l'objet
15:33de nombreux débats
15:34sur la manière
15:34dont ça avait été géré
15:35au second tour.
15:37Enfin bref,
15:37le pays dysfonctionne
15:39assez largement.
15:40Il y a quand même
15:41un acteur de la démocratie
15:43qui fonctionne
15:44un peu différemment
15:45en Suisse
15:45qu'en France.
15:46Ce sont les médias.
15:47et il y a aussi
15:48le fait que
15:49les citoyens suisses
15:51ont beaucoup plus
15:51l'habitude
15:52de voter
15:53au niveau local
15:55et au niveau national
15:55dans ce pays.
15:58Évidemment, nous,
15:58ça pourrait permettre
15:59de faire avancer
16:00les choses actuellement.
16:01Force est de constater
16:02que la qualité
16:03du débat public
16:04est très faible
16:04et que donc,
16:06il serait difficile
16:07sans doute
16:07de faire un vote
16:08éclairé
16:09sur un référendum.
16:10Il faut le reconnaître aussi.
16:12Il y a en France
16:13le référendum
16:14d'initiative citoyenne
16:15mais on n'arrive jamais
16:16à le déclencher,
16:17je crois,
16:17parce que les critères
16:17sont toujours
16:18trop difficiles.
16:20Mais effectivement,
16:20donnez-moi la possibilité
16:21de faire un référendum
16:23à partir de 500 000 signatures
16:24et je peux vous assurer
16:25que l'année prochaine,
16:26on aurait le PEA
16:27enfant en France,
16:28ce qui serait déjà
16:29quelque chose
16:29d'assez utile
16:30pour permettre aux enfants
16:31d'investir à long terme.
16:33Il n'y a pas mal
16:33de citoyen
16:34qui peut solliciter
16:35ce référendum
16:37dès lors qu'il arrive
16:38à collecter ses 50 000 signatures.
16:39Je trouve que
16:40ça donne quand même
16:41un vent frais
16:42à ce que peut être
16:42la démocratie.
16:43Et peut-être un mot rapide
16:44quand même du sujet du vote
16:45en Suisse,
16:46c'est-à-dire la taxation
16:46des héritages
16:47des ultra-riches,
16:49les Suisses étant réputés
16:50être très pragmatiques,
16:52ils savent, je crois,
16:53qu'attraper un ultra-riche,
16:55c'est extrêmement difficile
16:56dans le monde actuel
16:58et qu'essayer de taxer
16:59les héritages
17:00des ultra-riches,
17:01c'est simplement
17:01les faire partir ailleurs
17:02où ils ne seront pas taxés.
17:03C'est aussi simple que ça.
17:04Faire partir de Suisse,
17:05il faut le faire.
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