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  • il y a 1 jour
Aujourd'hui, c'est au tour de Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.

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Transcription
00:00RMC, face aux grandes gueules.
00:04Jean-Michel Blanquer, l'ancien ministre de l'éducation nationale,
00:07il vient avec ce livre « Civilisation française, un territoire, une langue, une république »
00:10aux éditions Alba Michel. Bonjour M. Blanquer.
00:11Bonjour.
00:12Vous avez fait quoi comme étude, parce qu'on était en train d'en parler ?
00:14Moi, dès mes 18 ans, je savais que je voulais être professeur de droit,
00:18donc j'ai fait les études de droit le plus long possible,
00:21j'ai eu l'agrégation de droit public, mais j'ai aussi fait Sciences Po,
00:24et puis j'ai étudié en Amérique latine et aux Etats-Unis,
00:27parce que je suis très passionné d'Amérique latine
00:30et j'ai consacré beaucoup d'années à l'Amérique latine.
00:33Alors, vous avez été ministre de 2017 à 2022.
00:35Lorsque vous regardez le spectacle en ce moment à l'Assemblée nationale,
00:38vous vous dites « Ah, voilà un bel exercice démocratique »
00:41ou au contraire, vous dites « C'est n'importe quoi ? »
00:44Alors, plutôt la deuxième branche de votre alternative,
00:46mais parfois je me console avec la première,
00:49c'est-à-dire « Non, c'est n'importe quoi »
00:51parce qu'on est dans le court-termisme
00:53et parce qu'on est en train de s'éloigner de l'intérêt général
00:56et notamment de l'immense impératif de retour à l'équilibre des comptes publics.
01:01D'un autre côté, ne jetons pas tout à la poubelle,
01:04c'est-à-dire sachons toujours que c'est une grande chance d'être en démocratie,
01:09une grande chance même de pouvoir critiquer le Parlement tel qu'il est.
01:14Et donc, il ne faut pas se tromper de critique, si je puis dire.
01:17Mais ce qui est certain, c'est que ça ne va pas.
01:18Et le court-termisme actuel et certains aspects surréalistes de certaines discussions
01:23ne vont pas et ne renforcent pas la démocratie.
01:26Toutes celles qui consistent à creuser le budget, à creuser le déficit du GDPR…
01:29La suspension de la réforme des retraites, par exemple ?
01:31Je pense que la suspension n'est pas forcément une idée totalement absurde
01:36si on a des perspectives claires sur les solutions qui viennent derrière.
01:39Mais en tout cas, la suspension sèche, si je puis dire,
01:42a quelque chose d'un peu fou à ce stade.
01:44D'où l'importance de proposer, ce que je fais d'ailleurs dans le livre,
01:48dans une partie, une nouvelle donne sur les retraites.
01:52Mais je voudrais simplement faire une petite parenthèse.
01:55Vous racontiez, pour ceux qui nous regardent et nous écoutent, l'Assemblée nationale.
01:58Parce que l'Assemblée nationale, c'est une fournaise.
02:00C'est quelque chose d'incroyable.
02:02C'est petit comme endroit.
02:04On est vraiment les yeux dans les yeux avec les élus.
02:06Ça s'invective.
02:07Parfois, c'est violent.
02:11Personnellement, qu'est-ce que vous en gardez comme souvenir de l'Assemblée nationale,
02:14justement ?
02:14De ces moments de tension où on vous montre du doigt en tant que ministre
02:18parce qu'on est dans l'opposition ?
02:19Qu'est-ce que vous en gardez de manière personnelle ?
02:22C'est plusieurs choses à la fois.
02:24D'abord, un immense honneur d'être dans l'Assemblée nationale
02:28quand vous êtes au banc du gouvernement et répondre aux questions.
02:32Vous avez le sentiment que oui, c'est un immense honneur de servir votre pays
02:35et d'être là et d'être au cœur du jeu démocratique et de répondre à l'opposition.
02:39J'ai toujours d'abord ce sentiment-là et de fierté pour mon pays aussi
02:43d'être une belle démocratie quand même.
02:46Après, c'est vrai qu'au fil du temps d'ailleurs,
02:49ça s'est accentué, ce n'était pas tout à fait comme ça en 2017,
02:52mais il y a une sorte de violence qui s'est installée,
02:56qui a existé dans notre tradition parlementaire.
02:58Il ne faut pas non plus idéaliser le passé.
03:00Quand vous regardez les débats du début du XXe siècle,
03:02il y avait aussi des insultes, des invectives, etc.
03:05Mais on peut s'en passer en réalité.
03:06Et vous passez parfois de grands moments à l'Assemblée nationale
03:10quand par exemple vous arrivez à des convergences avec tel ou tel opposant.
03:14Et puis il y a des moments médiocres,
03:16quand les attaques deviennent strictement personnelles,
03:19quand vous sentez de la violence.
03:21D'une certaine façon, c'est un précipité chimique de l'humanité.
03:24C'est-à-dire que l'Assemblée, parfois, elle ressemble aussi à…
03:28Vous avez déjà failli en venir aux mains, même dans les couloirs ?
03:30Moi non, parce que je suis un être non-violent
03:32et qui pacifie les relations humaines en général.
03:36En revanche, j'ai parfois été très sec avec certaines personnes, oui bien sûr.
03:39La France est une civilisation, c'est ce que vous dites dans votre livre,
03:43mais une civilisation qui est menacée.
03:44Menacée par qui, par quoi ?
03:46Toute civilisation est mortelle,
03:48on le sait depuis, Paul Valéry l'avait très bien exprimé.
03:52Mais en même temps, la civilisation, c'est ce qu'il y a de plus profond
03:54dans les couches du temps.
03:55J'utilise beaucoup Fernand Braudel dans ce livre,
03:59puisque le propos du livre consiste à dire qu'il faut désormais
04:02avoir une politique de long terme, il faut retrouver le sens du long terme.
04:05Et pour ça, il faut puiser dans notre sève civilisationnelle,
04:09donc puiser profondément dans le passé pour aller profondément dans le futur.
04:12Et donc, faire cela, c'est justement essayer de faire en sorte
04:18que notre nation, notre pays, notre société, dure.
04:22Et le premier des réalités civilisationnelles, c'est le territoire.
04:26Or, ce qui se passe dans notre pays depuis une trentaine d'années,
04:29et c'est vrai dans d'autres pays du monde,
04:31c'est une dévitalisation du territoire,
04:33du fait de la métropolisation généralisée.
04:36Et ça semble ne pas devoir s'arrêter.
04:40L'ONU prévoit 70% d'habitants du monde qui seront dans des grandes villes.
04:45Et mon idée, en partant justement de Braudel,
04:47qui a étudié ce phénomène de métropolisation sur plusieurs siècles,
04:50c'est de dire comment est-ce qu'on maîtrise ça dans le futur ?
04:53Comment est-ce qu'on fait que ce phénomène-là,
04:55nous sachions le canaliser, pour que ce ne soit pas au détriment
04:57des petites villes et des villages de France,
04:59mais au contraire au service de la revitalisation du territoire ?
05:03Et si vous voulez gouverner la France pendant des siècles,
05:05ça a été bien définir ses frontières et son équilibre,
05:09et partager ça avec les Français.
05:11Et depuis quelques décennies,
05:13l'art politique, ça semble être réparé,
05:16ce qui ne va pas sur le territoire,
05:18à cause de facteurs qu'on ne maîtrise pas.
05:20Ils ne sont pas uniquement pour essayer de combater les brèches.
05:22Par exemple, une des propositions, c'est une date art plus,
05:25c'est-à-dire renouer avec la notion d'aménagement du territoire,
05:28un volontarisme pour le renouveau démographique
05:30des 20 départements les plus dépeuplés de France,
05:33et se remettre...
05:34En fait, pour justement ce renouveau démographique,
05:36le Président dit, vous voulez réarmer la France,
05:42c'est-à-dire que repeupler la France,
05:43il faut refaire des enfants,
05:45ça ne se décrète pas ça ?
05:46Ça ne se décrète pas, mais vous pouvez inciter.
05:48Vous savez, on voit fléchir la courbe démographique de la France
05:50au début des années 2010,
05:52à la suite notamment de mauvaises mesures
05:54qui ont été prises dans le domaine de la politique familiale.
05:56Et puis c'est comme certains sujets
05:57que vous pouvez rapidement créer la baisse,
05:59c'est plus difficile de réenclencher la hausse.
06:02Il y a un état d'esprit à créer,
06:04moi j'ai parlé de ça dès 2017,
06:06et puis comme vous le savez,
06:07l'enfance ça reste quand même le premier de mes sujets,
06:09mais je crois que ça doit être le premier de nos sujets.
06:12Et donc, oui, vous avez des incitations,
06:14par exemple des incitations fiscales
06:16pour que les familles s'installent dans les petits villages,
06:19vous avez une certaine façon de faire les services publics,
06:22par exemple faire que l'école fasse envie
06:24pour qu'on s'installe dans des communes rurales.
06:27Vous savez, souvent l'école primaire rurale
06:31fait mieux réussir l'enfant
06:32qu'une école primaire urbaine.
06:34Tous ces sujets-là,
06:36c'est une politique systémique, globale,
06:38pour faire revenir les gens,
06:41et puis retenir aussi les gens.
06:42– Il faut que les politiques reprennent la main, quoi, en fait.
06:44– Il faut que la politique reprenne la main.
06:45– Et sur du long terme, des perspectives.
06:47– D'abord, nous devons recréer un esprit d'union
06:50dans notre pays quand même.
06:51Il faut rassembler davantage,
06:53on part de loin,
06:55et ce n'est pas gagné.
06:56Et cette union,
06:57elle doit se faire autour de sujets un peu de bon sens,
07:00mais qui commencent par la vie quotidienne.
07:03Et cette vie quotidienne,
07:04c'est en effet les services publics,
07:05mais c'est aussi les investissements productifs
07:07qu'on doit faire dans les villes et les villages.
07:09– Vous parlez de sentiment d'union,
07:12mais pourquoi il n'y a plus ce sentiment d'union dans ce pays ?
07:14J'ai l'impression que ce sentiment,
07:16il n'existe que quand on subit des drames.
07:18Par exemple, hier, on regardait tous les commémorations,
07:22l'hommage,
07:23et là, il y avait un sentiment quand même d'appartenir au même pays
07:26qui avait été attaqué par les terroristes,
07:28quelles que soient nos origines politiques, sociales, ethniques, etc.
07:33Mais là aussi, c'est parce qu'on a subi des attaques,
07:35donc on est un peu en résistance.
07:37Pourquoi il n'y a plus ce sentiment d'union
07:38pour des projets, pour avancer ensemble ?
07:41– Votre question est au cœur, à mon avis, du sujet.
07:44C'est-à-dire qu'on sent, à certains moments, comme hier,
07:47comme lors d'une victoire sportive ou lors des Jeux Olympiques,
07:51on sent en fait que la souche là, elle est là.
07:53C'est-à-dire qu'il faut réveiller ce qui est en nous
07:55et qui est notre capacité à être unie sur du projet.
07:58Ce que nous avons seulement maintenant,
08:00c'est des moments sporadiques.
08:01On dit, ah oui, c'est vrai, nous sommes quand même les Français.
08:03Nous savons nous aimer parfois
08:05et nous savons que nous pouvons de grandes choses.
08:07Mais on se le dit maintenant, par exemple,
08:09quand on réouvre Notre-Dame, etc.
08:11C'est des tout petits moments maintenant,
08:12au lieu d'être quelque chose de continu.
08:14Et donc, ça veut dire qu'on en est capable.
08:17Mais encore faut-il aller chercher ça au plus profond de nous-mêmes.
08:20Ça suppose une vision, un projet.
08:21C'est-à-dire se dire, non pas comment est-ce qu'on va être la semaine prochaine,
08:24mais comment on va être en 2050 ?
08:25– Ça veut dire qu'Emmanuel Macron n'a pas su donner
08:27une vision et un projet à la France ?
08:30– À mes yeux, en 2017, il y avait les débuts de quelque chose dans ce sens.
08:33Et puis, le premier quinquennat n'a pas été si raté de ce point de vue-là.
08:38C'est le deuxième quinquennat qui sombre dans le court-termisme.
08:40– Vous n'êtes plus macroniste ?
08:42– Oui, on peut dire ça, au sens où, de toute façon,
08:45je ne pense pas qu'il faille tout cristalliser sur un homme.
08:48Je crois encore au projet qu'il a porté en 2017.
08:51– Oui, mais on est en 2026.
08:52– Tout à fait.
08:53– Vous êtes un déçu du…
08:55– 25, 25, 25.
08:55– C'est parce que vous êtes un anticipateur.
08:59– Vous êtes déçu aujourd'hui ?
09:00– Oui, mais j'ai écrit ce que j'avais à dire là-dessus dans mon précédent livre.
09:03– Oui, mais c'est intéressant parce que ça veut dire
09:05qui va porter cette vision.
09:06C'est ça, aujourd'hui.
09:07Parce qu'aujourd'hui, la vision,
09:08les Français ne veulent plus du tout d'Emmanuel Macron.
09:11Il est d'une impopularité record.
09:13La vision, c'est plutôt…
09:14Elle est nationale ou nationaliste, la vision.
09:17Elle est plutôt portée par le rassemblement national.
09:19– Alors, je veux éviter ça aussi.
09:21Je pense que ce qui est un problème aujourd'hui,
09:25si vous voulez, c'est qu'il n'y a que les extrêmes,
09:28que ce soit à gauche, à droite,
09:30ou même le fondamentalisme islamiste,
09:32qui proposent un projet de société.
09:34On ne peut pas l'aimer, ce projet de société.
09:36On peut parfois même les combattre.
09:38Mais ce qui est très important,
09:39c'est qu'au centre, au sens très large de ce terme,
09:42il y ait un projet de société.
09:44Vous voyez, quand on était sous le Second Empire,
09:46la République était un projet.
09:48Et il y avait un idéal de société
09:49que d'ailleurs l'école de la République a fortement porté,
09:52l'ascension sociale, etc.,
09:54et qui irriguait tout le territoire français.
09:56Aujourd'hui, il n'y a plus ça.
09:57On ne parle que mesure par mesure,
10:00et du jour pour le lendemain,
10:02et avec aussi des modes.
10:04D'un seul coup, un thème devient à la mode,
10:06donc des gens font des propositions,
10:07mais il n'y a pas la vision complète des choses.
10:10Tandis que ce que l'on doit retrouver,
10:12quitte à avoir d'ailleurs évidemment des débats,
10:13des différences, des divergences,
10:14mais c'est une proposition de ce que nous voulons
10:18pour la France, de nos enfants,
10:20la France de 2050, de 2070.
10:23Or, cette France, elle peut être magnifique.
10:25Le fait d'avoir le territoire que nous avons,
10:28avec l'histoire que nous avons,
10:30est un atout gigantesque.
10:32Je me dis toujours, si demain,
10:34on donnait la lausère au Japon,
10:37ou même aux Pays-Bas,
10:38c'est-à-dire en prenant une baguette magique,
10:40et puis vous transportez le terrain,
10:41vous le mettez au large de l'AE ou de Tokyo.
10:43Mais ce serait la fête nationale dans ces pays,
10:46parce qu'on dirait, mais c'est beau, c'est grand,
10:48on peut faire des choses,
10:49et vous auriez une dynamique.
10:51Aujourd'hui, nous nous sommes mis dans nos têtes
10:53que nos territoires magnifiques sont des handicaps,
10:55alors qu'ils sont des atouts.
10:56Et donc, les réinvestir,
10:58c'est créer une nouvelle mentalité autour de ça,
11:00et je pense que c'est possible,
11:01ça suppose une sorte d'élan collectif,
11:04et j'essaye de contribuer à ça au travers du projet.
11:08Je suis totalement d'accord avec vous
11:10sur la notion de notre civilisation,
11:12c'est important.
11:14Là où je m'éloigne de vous,
11:17c'est que je crois qu'on n'a pas la même perception
11:18de l'avenir de notre civilisation.
11:21Pour avoir une civilisation,
11:22et pour que la civilisation française perdure,
11:24notre civilisation perdure,
11:25il faut avoir notre souveraineté.
11:29Il ne faut pas avoir pour projet
11:30de devenir une fédération
11:31à travers une civilisation européenne.
11:35Aujourd'hui, la France est en train
11:36d'être grand remplacée.
11:37Elle est en train d'être grand remplacée
11:39par l'Europe.
11:40On n'est plus français,
11:41on est en train de devenir européen,
11:43avec un espèce autour de nous,
11:44au-dessus de nous,
11:45une espèce de direction
11:46dont on ne sait pas trop comment
11:47elle a été élue,
11:49et qui a un projet,
11:49qui est le projet éclair,
11:51de créer une Europe,
11:52une Europe des nations,
11:54une Europe des civilisations,
11:56avec des fédérations,
11:58et la France sera appelée pour moi
12:00à mourir et devenir une fédération
12:01au sein de l'Europe.
12:02Ça sera difficile, ainsi,
12:04de parler de civilisation française,
12:06même si pour moi,
12:08c'est quelque chose comme vous,
12:09auquel je suis très très attaché.
12:11Moi, je pense que tous les Français
12:12sont attachés à cette notion
12:14de civilisation française,
12:15c'est bien pour ça que j'ai utilisé ce mot
12:16qu'on ne retrouve plus.
12:17J'ai fait une sorte d'enquête
12:19depuis deux siècles.
12:21Un seul livre s'est appelé
12:22« Civilisation française » avant cela,
12:24il y a près de 100 ans,
12:26alors que c'est, à mon avis,
12:27un mot-clé.
12:29Mais pour répondre
12:30à ce que vous avez dit,
12:31d'abord,
12:32il y a une civilisation européenne,
12:33bien sûr,
12:34et il y a une civilisation française,
12:35bien sûr.
12:36Les civilisations s'enchevêtrent,
12:38s'articulent entre elles,
12:38et nous appartenons
12:41et la civilisation française
12:42puissent dans l'héritage grecque.
12:44– Ce sera forcément au détriment
12:45de la civilisation française.
12:46– Mais nous sommes profondément européens
12:47par la Grèce
12:48et par Rome, déjà.
12:50– Oui, nous sommes français.
12:51– Et par ailleurs,
12:52nous sommes les deux.
12:53– Non, je ne me sens pas européen,
12:55je me sens français.
12:56– J'ai raison de vous sentir français.
12:57– J'aime la France,
12:57voilà,
12:58et l'Europe n'est pas mon pays,
12:59moi j'aime la France
13:00et je suis français.
13:00– J'ai très envie de vous donner raison
13:03parce que je me sens…
13:04– Oui, mais vous,
13:04Jean-Claude Blanquer,
13:05vous dites qu'il faut des projets,
13:06etc.,
13:06sauf qu'aujourd'hui,
13:07on ne peut pas avoir
13:08un projet politique
13:09s'il ne s'inscrit pas
13:10dans une ligne européenne.
13:12– Non, mais il ne faut pas
13:13qu'on ne peut plus prendre.
13:14Plus de 60% des décisions
13:15sont prises en Europe.
13:16– Non, mais c'est…
13:17– On n'a plus de…
13:19– Ne confondons pas.
13:21Deux sujets qui sont…
13:22Un, le sujet, disons,
13:23de la définition de notre civilisation.
13:25Or, cette civilisation française,
13:27un, elle existe,
13:27on va être très d'accord.
13:29Deux, elle a évidemment
13:30des racines européennes,
13:31des interactions européennes
13:32et même d'autres.
13:34Donc ça, c'est évidemment
13:35important.
13:36Et puis, la question, disons,
13:38politique et même juridique
13:40et institutionnelle,
13:40qui est comment est-ce
13:41que nous restons maîtres
13:43de notre destinée
13:44par les mesures que nous prenons ?
13:45Et là, on va peut-être
13:45être en partie d'accord aussi.
13:47Parce que, évidemment,
13:48tout le livre consiste à dire
13:51comment nous reprenons
13:51en main notre destin.
13:53Et c'est pour ça
13:53que je commence par le territoire
13:54en disant, de toute façon,
13:55le critère, c'est qu'on ne doit
13:56pas considérer que notre territoire
13:58se transforme sans notre accord.
14:00Autrement dit, nous devons avoir
14:01la maîtrise de ce qui se passe
14:02en termes de frontières
14:03et d'équilibre.
14:04Non, ça n'est...
14:05Justement, on l'a...
14:05On voit la maîtrise sûre,
14:07par exemple, excusez-moi,
14:08mais pour donner
14:09le territoire agricole,
14:10c'est un vrai problème, quoi.
14:11Bien sûr, il faut reprendre le pouvoir.
14:12Il faut reprendre le pouvoir.
14:14Non, ça ne veut pas dire
14:14sortir de l'Europe.
14:15Ça veut dire critère par critère
14:17et dans une vision systémique
14:18de ce que doit devenir
14:19notre territoire,
14:20réinvestir.
14:21Remettre des frontières.
14:22On doit juger l'arbre à ses fruits,
14:23c'est-à-dire une politique
14:24au fait qu'elle permet
14:25de revitaliser le territoire.
14:26Remettre des frontières.
14:26Aujourd'hui, la réalité française,
14:28comme d'autres pays.
14:29On pourrait dire la même chose
14:30même des États-Unis.
14:31C'est que la richesse
14:31se concentre sur quelques métropoles
14:33et or, la métropolisation...
14:35Alain Marshall vous a posé
14:36une question sur les frontières.
14:37Remettre des frontières.
14:39Les frontières, on en a.
14:40Et il faut évidemment
14:41les faire respecter, bien sûr.
14:42Mais c'est l'Europe
14:42qui décide.
14:43Avec des vrais contrôles,
14:45avec des taxes.
14:46Il y a des sujets
14:47sur lesquels il faut évidemment
14:48faire respecter les frontières.
14:50Schengen doit évidemment
14:52être revisité.
14:53Mais il y a aussi des sujets,
14:54comme vous avez en tête
14:55les sujets migratoires
14:55en disant ça, je pense,
14:56où il y a à la fois
14:58une force française à avoir
14:59et une force européenne.
15:00C'est les deux.
15:01Les deux se conduisent.
15:01Les frontières doignaires aussi.
15:02Ah oui, le Mercosur.
15:04On va continuer la discussion
15:05avec vous, Jean-Michel Blanquer.
15:07Civilisation française,
15:08édition Albain Michel.
15:09Question de Flora Guébali.
15:10Question de Jean-Loup Bonami.
15:11A tout de suite, il est 11h20.
15:18RMC.
15:19Alain Marshall.
15:20Olivier Trussaud.
15:21Les Grandes Gueules.
15:221, 2, 3, 4.
15:26On discute de la civilisation française.
15:34Comment la retrouver ?
15:36Comment faire société ?
15:37Comment retrouver un pays fier
15:39de ses habitants,
15:41des habitants fiers de leur pays ?
15:42Avec Jean-Michel Blanquer,
15:44l'ancien ministre de l'éducation nationale.
15:45Le livre s'appelle
15:46Civilisation française.
15:47C'est aussi édition Albain Michel.
15:48Allez, question de Flora Guébali
15:49et Jean-Loup Bonami.
15:49Je partage tout à fait votre constat
15:52de parler de civilisation
15:53et du besoin qu'on a
15:54de parler de cette notion
15:55qui peut paraître un peu abstraite.
15:57Vous la définissez à travers
15:58trois éléments
15:59que sont le territoire,
16:00le langage
16:01et la république.
16:03Là où j'observe
16:04une faille dans le livre,
16:06c'est que comment on peut
16:07parler de territoire
16:08sans parler du territoire digital
16:10que sont les réseaux sociaux ?
16:12Par exemple, Instagram,
16:13c'est plus mon territoire
16:14personnellement
16:15que la géographie.
16:16Quand on parle de langage
16:17et qu'on est dans une société polarisée,
16:19et là aussi les réseaux sociaux,
16:20déjà on savait qu'avant
16:21les jeunes et les moins jeunes
16:23ne parlaient pas forcément
16:24la même langue,
16:25il n'y avait pas forcément
16:25les mêmes codes culturels.
16:26Pareil dans les banlieues,
16:27les zones rurales,
16:29les zones urbaines.
16:30Avec les réseaux sociaux,
16:30on a explosé,
16:32on a encore moins
16:32la même langue qu'avant.
16:33Et enfin de république,
16:35de valeurs de la république,
16:36de culture commune,
16:37là aussi hier on lisait
16:39que TikTok était devenu
16:41une machine à fabrique
16:42de terroristes par exemple.
16:44Donc on importe
16:45avec les réseaux sociaux
16:46une idéologie,
16:47une culture
16:47qui va à l'encontre
16:48totale des valeurs
16:50de la république.
16:51Est-ce que vous pensez pas
16:52que le point de départ
16:53de l'application
16:54des très bonnes idées
16:55qu'il y a dans votre livre,
16:57c'est pas déjà
16:57d'interdire les réseaux sociaux
16:59au moins de 15 ans
16:59premièrement,
17:00mais même de les réguler
17:01pour toute la population ?
17:03Parce qu'aujourd'hui,
17:04on est entre une colonie
17:05américaine de la Silicon Valley
17:06et une colonie chinoise
17:07avec l'arrivée de TikTok.
17:09Est-ce qu'il y a
17:10une civilisation
17:10qui est possible
17:11en oubliant de parler de ça ?
17:13– J'en parle d'ailleurs,
17:15mais je suis tout à fait d'accord
17:15avec ce que vous voulez.
17:16– La France
17:16dans la civilisation technologique.
17:17– C'est ça,
17:18en gros je suis très d'accord
17:20avec tout ce que vous venez de dire.
17:21Au cœur du livre,
17:22il y a quand même cette idée
17:23que dans nos démocraties,
17:25dans nos sociétés démocratiques
17:26contemporaines,
17:27il y a un mouvement
17:28vers la fragmentation,
17:29c'est-à-dire fragmentation
17:30par l'individualisme,
17:31par le communautarisme,
17:33par toute une série
17:34d'éléments
17:35très renforcés
17:36par les réseaux sociaux
17:37en effet,
17:37qui font que chacun
17:38se replie sur soi
17:39et éventuellement même
17:40fait la guerre aux autres.
17:41Et donc c'est évidemment,
17:42ce mouvement de fragmentation
17:43il est très grave
17:44parce que c'est une espèce
17:44de phénomène anthropique
17:46de la démocratie
17:47qui part vers
17:48on ne sait pas très bien quoi
17:49et qui doit être forcément
17:50équilibré par tout ce qui nous rassemble,
17:52tout ce qui fait du commun,
17:53c'est-à-dire ce qu'on appelle
17:54la république,
17:55la res publica.
17:56Et donc,
17:57si on veut sauver la démocratie,
17:58il faut de la république,
17:59il faut les deux à la fois,
18:01de la diversité
18:01et de l'unité.
18:03Et donc,
18:04il faut donc être
18:05extrêmement attentif
18:06à ce qui provoque
18:06trop de fragmentation.
18:08La question des réseaux sociaux
18:09et de leur effet sur les jeunes,
18:10vous avez mille fois raison.
18:11D'ailleurs,
18:12par exemple,
18:13c'est pour cette raison
18:13que j'ai interdit
18:14les téléphones portables
18:15au collège en 2018
18:16avec des effets
18:17qui ont été intéressants,
18:19pas suffisants,
18:19mais qui ont produit
18:21des effets de concentration
18:22plus grands chez les élèves.
18:23Et je pense qu'il faut maintenant
18:24aller plus loin.
18:25C'est des sujets
18:26assez internationaux pour le coup
18:27et on va retrouver
18:28le besoin d'avoir
18:29des normes européennes
18:30et d'ailleurs,
18:31si vous regardez certaines choses
18:32qui ont été faites
18:32ces dernières années,
18:33elles vont plutôt
18:34dans la bonne direction
18:35mais ça ne va pas assez loin.
18:36Par exemple,
18:38Thierry Breton
18:38a souligné à juste titre
18:39qu'on n'appliquait pas assez
18:40les normes
18:41qui ont été prévues.
18:43Mais oui,
18:43on doit se mettre
18:44en situation
18:45d'interdire les réseaux sociaux
18:46avant 15 ans
18:47ou en tout cas
18:48autour de cet âge-là.
18:49Je suis tout à fait là par là.
18:50Et bien entendu,
18:51la re-responsabilisation familiale
18:53joue...
18:55Le sujet ne sont pas
18:56en effet que juridiques,
18:57ils sont aussi sociétaux,
18:58ils sont familiaux
18:59et autres,
18:59mais ce qui est certain,
19:01c'est que nous avons
19:01aujourd'hui
19:02à reprendre en main
19:03notre destinée.
19:04Quand vous parlez
19:05avec des élus
19:06ou des politiques,
19:07ils vous disent
19:07mais c'est déjà interdit
19:08les réseaux sociaux
19:08aux moins de 15 ans.
19:09Alors effectivement,
19:10il y a une loi qui existe.
19:11Vous devez imposer
19:12aux grandes plateformes
19:14le fait d'appliquer
19:15un bras de fer diplomatique
19:16à mener.
19:17Quand vous le faites aujourd'hui,
19:18vous avez
19:18Donald Trump
19:20qui désigne la France
19:20comme étant
19:22un pays inquiétant
19:25parce qu'attaquant
19:26les grandes plateformes américaines.
19:28Donc c'est un grand rapport
19:29de force
19:29qu'on peut avoir
19:30à l'échelle européenne.
19:32Et on doit
19:33aujourd'hui,
19:34si vous voulez,
19:34ce sujet-là,
19:35je l'aborde aussi
19:36parfois sous l'angle économique,
19:37soit nous restons
19:38un peu passifs
19:39en regardant
19:41cette civilisation technologique
19:42qui s'impose à nous
19:43sans que nous la canalisions.
19:45Et puis,
19:45en voyant sur le plan économique
19:46le duel
19:47Chine-États-Unis
19:47monter
19:48pendant que nous
19:48nous nous marginalisons.
19:50Soit on l'accepte
19:51passivement
19:51comme le bouchon
19:52au fil de l'eau.
19:53Soit, au contraire,
19:54on reprend la main.
19:55Et à mes yeux,
19:56c'est possible.
19:57Et c'est possible
19:58précisément
19:59par les investissements
20:00dont je parle
20:01dans le livre,
20:01en prenant aussi
20:02le train
20:03de la technologie
20:04bien orientée,
20:05l'intelligence artificielle
20:07en particulier
20:07et le moteur.
20:09On ne peut pas seulement
20:09être le pays
20:10qui régule.
20:11Il faut aussi
20:11qu'on le soit
20:12le pays
20:12qui crée,
20:13qui invente.
20:13On aimerait
20:14que ces grandes plateformes
20:15soient françaises
20:15ou européennes.
20:17Sinon,
20:17la France
20:17et l'Europe,
20:18c'est là où on régule.
20:19On n'invente rien
20:20mais on régule.
20:21C'est très bien de réguler.
20:22On aimerait bien inventer.
20:23Les Américains,
20:24ils inventent.
20:25Tout à fait.
20:26C'est ce que j'étais
20:27en train de dire.
20:28Tout à fait.
20:28C'est-à-dire qu'il y a
20:29la double dimension.
20:30Une dimension
20:31qu'on peut appeler
20:31défensive
20:32qui est celle
20:33de la dimension juridique
20:34disons.
20:34Et puis la dimension
20:35offensive
20:36c'est-à-dire
20:36celle de l'investissement.
20:38Et là aussi
20:39ça passe par
20:39notre vision du territoire.
20:42Quels sont
20:42les Silicon Valley français ?
20:43Ce que j'explique
20:44à un moment donné
20:45c'est qu'à mon avis
20:45nous avons eu
20:46un grand cycle économique
20:47qui a commencé
20:48avec Internet
20:48dans les années 90.
20:50L'épicentre
20:50en a été la Californie.
20:52Et un nouveau cycle
20:53est en train de commencer
20:53qui articule
20:54les enjeux
20:54d'intelligence artificielle
20:55et de transformation écologique.
20:57que la Chine
20:58est en train de prendre
20:58très fortement.
20:59Il faut savoir
20:59que les enjeux
21:00de décarbonation
21:01et d'industrialisation verte
21:02sont pris à bras-le-corps
21:03par les Chinois
21:04en ce moment
21:04et qu'ils font de ces sujets
21:05un moteur économique
21:06parce que c'est l'avenir
21:07de leur pays
21:08de leur santé aussi
21:10etc.
21:11Nous nous pouvons
21:12encore prendre ce train
21:13parce que nous en avons
21:14les talents
21:14les ingénieurs français
21:15dans le monde entier
21:17il faut les garder
21:19à condition
21:20de créer les conditions
21:21économiques et humaines
21:23pour cela
21:23et c'est ce que je prône
21:25et en identifiant
21:27en particulier
21:28les canaux d'irrigation
21:29nécessaires.
21:30Jean-Loup Bonamy
21:30M. Bonamy
21:31Alors ça a été
21:32ton ancien patron
21:33Tout à fait
21:33Donc tu dis
21:34M. Blanquer
21:35M. Blanquer
21:36M. Macron
21:37Je n'ai pas eu
21:38à m'en plaindre
21:38Je n'ai pas eu
21:39à m'en plaindre
21:39mais
21:40j'ai trouvé
21:42qu'on avait fait
21:44un procès
21:45injuste
21:46au moment du Covid
21:46Je trouve que
21:48vous avez été
21:48victime
21:49d'accusations
21:50infondées
21:50moi j'ai pu voir
21:51les choses
21:51de l'intérieur
21:52j'ai trouvé que
21:52vous avez été victime
21:53d'un procès injuste
21:55Merci de dire ça
21:56Je dirais juste un chiffre
21:57ça me fait toujours plaisir
21:58d'entendre ça quand même
21:59parce qu'on a fermé
22:0012 semaines en France
22:01les écoles
22:01pendant le Covid
22:03c'était 38 en Allemagne
22:0438 en Italie
22:05Rien que ce point là
22:07et si on faisait un jour
22:08une émission
22:09pour revenir sur les débats
22:10de l'époque
22:10Oui oui
22:10On vous a reproché
22:12et finalement
22:13c'est vous qui aviez raison
22:14sans doute
22:14il fallait ne pas trop
22:15enfermer nos enfants
22:16Voilà
22:16et en plus
22:18ce n'est pas vraiment
22:19On s'en rend compte
22:19aujourd'hui les conséquences
22:20Et donc vraiment
22:22vous avez été victime
22:22d'un procès injuste
22:24Et alors moi
22:25j'ai lu votre livre
22:27et simplement
22:27j'ai été un peu surpris
22:28déjà du titre
22:29Civilisation
22:30Civilisation française
22:31que je
22:32certes que je trouve excellent
22:33mais vous avez été
22:35le ministre
22:36pendant 6 ans
22:385 ans
22:395 ans
22:40d'un homme
22:40qui a dit
22:41en 2008
22:42Emmanuel Macron
22:43du candidat Macron
22:44qui avait dit
22:44il n'y a pas de civilisation française
22:46Vous nous parlez
22:47de l'importance
22:48de la langue
22:49mais je constate
22:50que le même Emmanuel Macron
22:52était la semaine dernière
22:53au sommet
22:53Choose France
22:55donc nous sommes
22:56envahis d'anglicisme
22:58je remarque également
22:59mais ce n'est pas pour faire
23:00de l'antimacronisme
23:01parce que les autres
23:02hommes et femmes politiques
23:03sont également concernés
23:04mais que quand il y a
23:05la marseillaise
23:06Emmanuel Macron
23:07l'écoute
23:08avec la main sur le cœur
23:09tel un président américain
23:10alors que ce n'est
23:11absolument pas
23:12un geste
23:13qui fait partie
23:14de l'identité française
23:15ou de la civilisation française
23:16et là
23:18le dernier point
23:19c'est celui qu'abordait Alain
23:20on va probablement faire
23:22l'accord du Mercosur
23:24finalement
23:24vous qui êtes un spécialiste
23:25de l'Amérique latine
23:26qui va détruire
23:27notre agriculture
23:28qui va être une catastrophe
23:29notre agriculture
23:30qui est aussi au fondement
23:31de notre civilisation
23:32est-ce que vous n'avez pas
23:33l'impression d'être
23:33un Jean-Michel Blanquer
23:35bien sympathique
23:37mais un peu schizophrène
23:38et qui défend sincèrement
23:40la civilisation
23:40tout en ayant soutenu
23:42des gens
23:42qui la jettent à terre
23:44et la détruisent
23:46mais de tout
23:47et de tout
23:49je ne suis pas un repenti
23:50je fais vraiment
23:51une très grande différence
23:52entre le premier quinquennat
23:53et le deuxième quinquennat
23:55et je ne jette pas
23:56le bébé avec l'eau du bain
23:57il y a eu de très bonnes choses
23:58faites pendant le premier quinquennat
24:00vous venez de me remercier
24:02pour ce qui s'est passé
24:03pendant la crise sanitaire
24:05ça en fait partie
24:06vous n'avez pas remercié non plus
24:08je vous ai dit que vous aviez
24:09été victime d'accusation
24:10il n'y a pas jusque là
24:11vous avez quand même dit
24:12que les personnes vaccinées
24:14ne peuvent pas contaminer les autres
24:15allez-y
24:15bref
24:17si vous voulez
24:18on peut faire tout le débat
24:19mais j'ai un peu
24:21traité ce sujet
24:22dans mon précédent
24:23dans mon précédent livre
24:24et en plus
24:24aujourd'hui
24:25je n'ai pas tellement envie
24:26d'en rajouter
24:26dans la critique du président
24:28parce que c'est devenu
24:29un sport national
24:30je ne vise pas que le président
24:30je vise la classe politique
24:32en fait de manière générale
24:33est-ce qu'elle-même
24:34n'est pas décivilisée
24:35je suis un homme indépendant
24:37les discours que je tiens
24:38sur civilisation française
24:39je les tenais
24:40quand j'étais ministre
24:41je n'ai pas changé
24:41je crois que ça s'est entendu
24:43sur la défense de la langue française
24:45en particulier
24:46et à certains moments
24:48j'ai des convergences
24:49avec le président de la République
24:50sur tout ça
24:51à d'autres moments
24:51des divergences
24:52et c'est sans doute pour ça
24:53qu'on s'est séparés en 2022
24:55à un moment donné
24:56j'ai en effet
24:56à partir de 2021 en particulier
24:58vu que
24:59sur certains aspects du logiciel
25:01on n'était pas d'accord
25:02mais aujourd'hui
25:03ce que je veux
25:04c'est regarder vers l'avenir
25:05d'abord encore une fois
25:06faire la part des choses
25:07parce que je trouve que maintenant
25:08j'ai su être critique
25:10avec le président
25:10mais je n'aime pas
25:11qu'on soit
25:12c'est devenu un sport trop facile
25:14et à force d'être trop facile
25:16ça devient injuste
25:17et contre-productif
25:18parce que ce qu'il faut
25:20c'est que ce soit utile
25:21c'est-à-dire
25:21qu'est-ce qui a marché
25:22qu'est-ce qui n'a pas marché
25:23dans les 8 dernières années
25:24de ce qui a été fait
25:25et surtout dans les 30
25:26ou 40 dernières années
25:27parce qu'il faut bien voir
25:29c'est un livre
25:30c'est un livre d'un candidat
25:32sincèrement
25:33c'est un livre programme
25:36c'est le livre
25:38c'est clairement un livre programme
25:39pour l'élection présidentielle
25:40oui pas forcément
25:41pour que je sois moi
25:41non ce qui me semble très important
25:43c'est que le sujet
25:44ne soit pas celui-là
25:44ce qui m'importe
25:47c'est de mettre ça
25:47dans le
25:48vous voyez les sujets
25:48dont nous avons parlé
25:49évidemment qu'on n'a pas épuisé
25:51puisque le livre
25:52a une vision assez complète
25:54je crois des sujets
25:55ce qui est fait
25:57c'est que
25:57tout ce livre est fait
25:58pour que nous ayons
25:59collectivement
25:59une nouvelle
26:00question à long terme
26:01disons
26:01qu'est-ce qui vous différencie
26:02de Philippe de Villiers
26:03qui écrit Populicide ?
26:05il y a beaucoup de choses
26:06qui me différencient
26:06de Philippe de Villiers
26:07j'ai pas lu son livre
26:08mais il y a beaucoup de choses
26:09et puis il y a des choses
26:10mais vous savez
26:12j'oublie jamais
26:13quand il y a des
26:14mais notre civilisation
26:15est en train de mourir
26:16c'est ce qu'il dit
26:16il appelle un
26:17mais ça veut pas dire
26:18quand je vois
26:20des personnages politiques
26:21aux différents
26:22éléments du spectre
26:24je me dis d'abord
26:25que ce sont des compatriotes
26:26et ça va
26:27de Jean-Luc Mélenchon
26:28à Philippe de Villiers
26:29c'est d'abord des compatriotes
26:30et puis
26:31ils ont des idées différentes
26:32et puis parfois
26:33ils ont des idées
26:34qui peuvent être
26:35les mêmes que les miennes
26:35même si on est
26:36opposé structurellement
26:38donc c'est pas parce que
26:39tel homme politique
26:39va parler de civilisation
26:40que je vais dire
26:40ah ben moi je vais pas en parler
26:41la civilisation française
26:43c'est
26:43ça nous appartient à tous
26:45et donc
26:46vous pourrez trouver
26:47certainement
26:48des points communs
26:48dans ce qu'il a dit
26:49et certainement
26:50et je lui fais
26:51évidemment
26:51je lui fais
26:53évidemment
26:54ce crédit
26:56qu'ensemble
26:56nous aimons la France
26:57tout simplement
26:58et donc nous aimons
26:58la civilisation française
26:59et Marine Le Pen
27:00elle aime la France aussi
27:00mais certainement
27:01et je lui ferai jamais
27:02le procès inverse
27:03par contre
27:04les gens qui vont signer
27:06l'accord du Mercosur
27:07n'aiment pas la France
27:08puisqu'ils veulent détruire
27:09l'agriculture française
27:09je pense que même ça
27:10est trop simple
27:11c'est pas si simple
27:12vous avez certains secteurs
27:13de l'agriculture
27:13qui vont bénéficier
27:14le secteur viticole par exemple
27:16vous avez certains secteurs
27:17de l'économie
27:17les choses ne sont pas
27:18blancs ou noirs
27:19dans cette affaire
27:21donc
27:21il ne faut pas faire
27:22le procès trop facilement
27:24à des gens de ne pas aimer la France
27:25c'est vrai qu'il existe
27:26dans notre pays
27:27des gens qui n'aiment pas la France
27:27ça existe
27:28je les ai souvent pointés
27:29mais
27:29tous ceux qui n'aiment pas
27:32le disent parfois d'ailleurs
27:33ceux qui versent
27:34dans le communautarisme
27:35qui passent leur temps
27:37à critiquer notre pays
27:39à essayer de
27:40les insoumis
27:40de dire qu'il y a
27:42chez les insoumis
27:42des gens qui sont comme ça
27:43pas tous je pense
27:44j'ai vu dans certains débats
27:45qu'il y avait des différences
27:46entre eux
27:47mais ce qui est certain
27:48c'est que
27:48il faut être fier de notre pays
27:50que c'est pas l'apanage
27:51d'un camp politique
27:52et que puisque vous m'avez posé
27:54la question présidentielle
27:55je ne fais pas du tout
27:56l'impasse là-dessus
27:56puisque c'est fait
27:57pour nourrir cela
27:58mais je pense que
27:59la prochaine fois
27:59il faut qu'on ait une logique
28:00d'équipe
28:00il faut que ce soit
28:01qu'un collectif porte une personne
28:03on ne peut pas savoir encore
28:04qui va être cette personne
28:05mais que surtout
28:06on évite le narcissisme
28:07les petites phrases
28:09il faut bien être un leader
28:10oui oui bien sûr
28:11vous pourriez être celui-là
28:12ou est-ce que vous avez déjà
28:14dans ceux qui sont potentiellement candidats
28:16trouvé votre champion
28:17non non
28:17je n'ai pas trouvé mon champion
28:18je ne suis derrière personne
28:19et je ne suis pas en train
28:21de me présenter
28:21à l'élection présidentielle
28:22vous savez à la fin du mois d'août
28:24à Autun
28:25ville emblématique
28:26et belle ville emblématique
28:28de ceux dont je parle
28:29dans le livre
28:29j'ai cherché à rassembler
28:30des personnalités politiques
28:31différentes
28:32des experts différents
28:34il y avait même le futur
28:35prix Nobel d'économie
28:36Philippe Aguillon
28:37pour un peu illustrer
28:38ce que je suis en train
28:38de vous dire
28:39c'est-à-dire débattre
28:40entre personnes
28:41qui veulent l'intérêt général
28:42de la France
28:43essayer d'avoir
28:44un programme pour notre pays
28:46pas seulement pour les 5 ans
28:47qui viennent
28:47pour les 30 ans qui viennent
28:49et c'est de cela
28:49qu'on a besoin
28:50quand on voit l'état du pays
28:51il y a quand même aussi
28:51un débat à avoir
28:52sur la réalité
28:53des sachants dans ce pays
28:54Merci Jean-Michel Blanquer
28:56Civilisation Française
28:57aux éditions
28:57Albain Michel
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