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Aujourd'hui, c'est au tour de François Ruffin, député "Debout !" de la Somme, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.
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00:01RMC, face aux grandes gueules.
00:04C'est le député de la Somme, François Ruffin, qui est face au GG ce matin.
00:08Bonjour.
00:08Bonjour.
00:09Vous avez signé la pétition contre la loi Duplon qui réintroduit un insecticide.
00:14J'avais surtout voté contre le retour des nicotinoïdes à l'Assemblée Nationale.
00:19J'avais voté déjà une première fois, je le dis, je viens d'une région betteravière
00:22et je suis fier de la betterave.
00:23Mais quand on sait que l'acidamipride peut être retrouvé dans le fœtus des bébés,
00:31enfin des futurs bébés, qu'il est retrouvé dans le cerveau des enfants,
00:35qu'il est considéré très largement par les scientifiques comme étant un neurotoxique
00:39qui va nuire au développement intellectuel, il y a un devoir.
00:45Pour moi, le premier devoir du gouvernement et des politiques, c'est de protéger.
00:49C'est de protéger les Français, c'est de protéger la santé des Français.
00:51Donc pour moi, oui, je m'oppose.
00:54Mais la loi a été votée.
00:55D'abord, on a eu une loi sans débat.
00:59Maintenant, il ne faudrait pas qu'on ait un débat sans vote.
01:03Donc il s'agit qu'on retrouve à la fois du débat et du vote à l'Assemblée Nationale.
01:06Ça veut dire quoi ? Ça veut dire abroger la loi ?
01:08Le président de la République le peut, peut permettre qu'il y ait une nouvelle délibération sur ce texte.
01:12Surtout, moi j'espère que le million, un et demi maintenant, de signatures
01:17va devenir une forme de censure populaire à la rentrée,
01:21qu'il y aura des manifestations sur le sujet.
01:23Je veux dire, on est à un moment de « ça suffit ».
01:24Mais vous dites quoi aux agriculteurs que vous rencontrez dans votre circo ?
01:27Parce qu'eux, ils veulent cette loi ?
01:28Moi, je dis qu'il faut protéger les agriculteurs.
01:31Protéger les agriculteurs, ça veut dire quoi ?
01:32Ça veut dire qu'aujourd'hui, par exemple, sur le sucre, donc sur la betterave,
01:35on vient multiplier par 5 les importations en provenance d'Ukraine.
01:38Ben non, c'est non.
01:39On est en train de signer un accord avec le Mercosur.
01:41Mais vous ne pouvez pas interdire une concurrence qui existe ?
01:45On peut tout à fait l'interdire.
01:46Ça s'appelle réguler les échanges, vous savez.
01:48Et la betterave, la première chose qu'elle a subie, c'est la dérégulation.
01:52Il y avait sur la betterave des quotas d'importation,
01:54il y avait des quotas de production,
01:55et l'Union Européenne, il y a une dizaine d'années,
01:57a décidé de faire sauter tout ça,
01:59et c'était beaucoup plus nocif pour la culture de la betterave,
02:02que je connais très bien, que ne l'a été le puceron.
02:06– D'accord, mais la betterave allemande,
02:10la betterave de tous les autres pays de l'Union Européenne,
02:12on ne pourra pas l'interdire ?
02:13– Je suis d'accord.
02:14Et donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:15Quelle doit faire la France dans ce cas-là ?
02:16Est-ce qu'on doit s'aligner par le bas ?
02:18Est-ce que ça doit être une course au dumping,
02:20au dumping environnemental ?
02:22Et on va le voir ensuite, on va en discuter au dumping fiscal.
02:25Quelle doit être la position de la France ?
02:26Ou bien, est-ce que la position de la France doit être de se dire,
02:29ici, on protège nos enfants,
02:31on protège la santé des Français ?
02:33– C'est-à-dire que les Allemands, ils ne protègent pas leurs enfants,
02:34les Américains non plus, les Japonais, les Australiens,
02:38alors qu'il n'y a que nous qui protégeons nos enfants ?
02:39– À l'heure actuelle, je veux vous demander simplement,
02:43M. Trecho,
02:45est-ce que vous, ça vous rassure ?
02:48Vous avez des enfants, j'imagine ?
02:49– Oui, oui.
02:49– Est-ce que ça vous rassure que cette molécule…
02:50– J'ai pas envie que c'est des cancers et des problèmes au cerveau.
02:52– Est-ce que ça vous rassure que cette molécule…
02:55Simplement, posons-nous la question humainement.
02:57Est-ce que ça vous rassure que cette molécule
02:58qui peut tuer des insectes,
03:01qui tue des insectes, pénètre ?
03:03– Comme plein de molécules qu'on utilise,
03:04tous les jours ?
03:05– Pénètre dans le plasma des fœtus,
03:09et ensuite…
03:10– Vous savez un chien, François Ruffin ?
03:11Vous savez que le collier à puce
03:13a de l'acétamipride,
03:15vous savez qu'il est présent dans 95 produits,
03:18des produits qui sont tout à fait légaux.
03:20Est-ce que vous ne jouez pas avec nos peurs
03:21en parlant de cancers,
03:23de problèmes de fœtus, etc. ?
03:25– Vous savez, le doublement des cancers en France
03:27les 30 dernières années, c'est un fait,
03:28c'est pas une peur.
03:29– Oui, mais c'est pas lié à l'acétamipride.
03:30– L'augmentation de 50% des cancers des enfants,
03:33des cancers pédiatriques,
03:34ces 30 dernières années,
03:35ça n'est pas une peur, c'est un fait.
03:36– C'est pas lié à l'acétamipride.
03:37– Oui, mais c'est pas lié à l'acétamipride,
03:38il faut pas tromper le monde.
03:40– C'est vous qui me lancez là-dessus.
03:41– Vous voyez, là vous faites peur, là.
03:43– Non, bien sûr vous faites peur
03:44aux pairs de famille que je suis en disant ça.
03:46– Je vous dis que ça a des conséquences.
03:48Je veux dire, il y a 1000 scientifiques
03:49qui se sont positionnés.
03:50C'est pas rien, quand même.
03:51Les médecins se sont positionnés sur le sujet.
03:53Les associations se sont positionnées sur le sujet.
03:55– Les oncologues n'ont pas dit
03:56que c'était cancérogène.
04:04– Il y a une incertitude sur le fait
04:05que ça soit cancérigène.
04:07Comment ça se fait que l'EFSA,
04:08l'agence européenne,
04:10décide de diviser par 5, là,
04:12la dose d'acétamipride ?
04:14C'est bien qu'il y a un sujet quand même.
04:16Mais simplement, le débat qu'on a là,
04:19permettez qu'on l'ait à l'Assemblée nationale.
04:20– C'est vrai.
04:21– C'est tout.
04:22À la limite, ne nous positionnons même pas
04:24sur le bon sujet.
04:25Permettons que ce débat ait lieu
04:26à l'Assemblée nationale.
04:27Il n'a pas pu avoir lieu.
04:28Vous savez par quelle manipulation ça s'est fait.
04:31– Il y a eu aussi beaucoup
04:31d'amendements d'obstruction.
04:32– Il y a eu des amendements.
04:34Manifestement, les amendements
04:36qui réclamaient qu'il y ait un débat
04:37fourni sur la question étaient nécessaires
04:39pour qu'il y ait un débat
04:40qui soit nourri sur la question.
04:42Donc simplement, permettons qu'il y ait un débat
04:44et qu'il y ait un vote à l'Assemblée nationale
04:45nourri de ces faits.
04:47– Je vous rejoins sur le fait
04:49qu'il faut un débat.
04:50Et comme on le disait tout à l'heure
04:51dans le débat qu'on a eu autour
04:52de cette question-là,
04:54il faut que dans ce débat,
04:55la science soit invitée.
04:56Parce qu'elle ne l'a pas été jusqu'à présent.
04:58Sur la partie neurotoxique,
04:59à ce moment-là, il faut aller
05:01au bout du raisonnement
05:03et interdire l'acétamipride
05:04dans tous les produits
05:05où il est présent.
05:06– On est d'accord.
05:07– Puisque ce que l'on sait,
05:07c'est que les dosages d'acétamipride
05:09sont beaucoup plus importants
05:11au sein des domiciles des Français
05:13qu'au sein des champs agricoles.
05:15Donc toutes les études qui ont été faites,
05:18elles sont biaisées en une part,
05:20c'est-à-dire qu'on ne sait pas déterminer
05:23si ce que l'on a dosé
05:24dans les cheveux ou autres des enfants
05:26vient du domicile
05:27ou vient de l'extérieur.
05:28Donc il faut l'interdire partout à ce moment-là.
05:30Mais ayons le débat.
05:32– On est d'accord.
05:33– Faisons parler les épidémiologistes,
05:34les toxicologues,
05:35les oncologues
05:37et allons au bout du raisonnement.
05:38Mais là, on a privé de débat
05:40tous les Français.
05:41– Bon, on est d'accord.
05:42Changeons de sujet.
05:44Le budget Bayrou,
05:45enfin en tout cas,
05:45son projet de budget
05:46fait réagir dans les grandes gueules
05:48tous les jours,
05:48on en parle.
05:49il y a quelque chose
05:50qui ne passe pas,
05:52c'est les deux jours fériés
05:53travaillés.
05:55Et ça,
05:56vous le constatez vous-même
05:58lorsque vous rencontrez
05:59les gens du côté de la Somme ?
06:01– Je pense que là,
06:02ça suffit.
06:04Ça suffit
06:04les deux jours fériés,
06:06dont le 8 mai quand même,
06:08la victoire sur la barbarie nazie,
06:09ça veut dire y compris
06:10les associations d'anciens combattants
06:12qui sont quand même très remontées.
06:13– Génard de Gaulle l'avait supprimé.
06:14– Les congés payés,
06:17on va venir toucher
06:18à la cinquième semaine.
06:20Maintenant,
06:20on nous parle de l'assurance chômage
06:22et de la protection
06:25des jours de carence
06:26pour l'assurance maladie.
06:27Il y a un moment,
06:28ça suffit.
06:28Comment ça se fait
06:29que c'est toujours les salariés
06:29qui payent ?
06:30Vous connaissez mon attachement
06:31au travail,
06:32au fait que les Français
06:34doivent pouvoir vivre
06:34de leur travail,
06:35bien en vivre et pas en survivre,
06:36mais ça suppose que derrière,
06:38ça soit rattaché à des droits.
06:39Il y a un droit
06:40qui est le droit au repos,
06:41il y a un droit
06:41qui est le droit au chômage
06:43quand on se retrouve
06:44sans travail.
06:45Il y a un droit
06:45qui est le droit
06:46au congé maladie
06:47quand on est simplement
06:50quand on tombe malade
06:51pour raison de travail.
06:52– Oui, mais les Français
06:52ne travaillent pas assez.
06:53C'est ce que ne cesse
06:54de répéter le gouvernement
06:55et François Bayrou
06:56l'a encore dit
06:56lorsqu'il a présenté son budget,
06:58on travaille moins
06:58que nos voisins.
07:00– Moi, je leur demande
07:01et je leur ai déjà demandé
07:02sur ce plateau
07:02et que je sais
07:03que vous allez recevoir
07:04demain la ministre du Travail.
07:06Bon, que fait,
07:08je l'interroge,
07:08que faites-vous,
07:09Madame Panossian-Bouvé,
07:10contrôler 100 000 inaptitudes
07:12par an au travail ?
07:13Ça a doublé en 10 ans.
07:15À peu près la moitié,
07:16c'est des troubles
07:16musculoscoéletiques.
07:17La deuxième moitié,
07:19ce sont des burn-out.
07:20Que fait le gouvernement ?
07:21100 000 personnes.
07:22Ça veut dire,
07:23ça se chiffre rien que ça,
07:24ça se chiffre
07:24à 3 à 4 milliards d'euros.
07:27Xavier Bertrand
07:27avait chiffré,
07:28ministre du Travail de droite,
07:29et c'était il y a 15 ans,
07:30avait vite chiffré
07:31le mal-travail
07:33à une variation
07:33de 3 à 4 % du PIB,
07:35c'est-à-dire
07:3550 milliards d'euros par an.
07:38– C'est quoi le mal-travail ?
07:39Le mal-travail,
07:39c'est les accidents du travail,
07:41c'est les maladies professionnelles,
07:42ce sont les troubles psychiques,
07:44ce sont les troubles musculosquelétiques,
07:47tout ça chiffré.
07:48– Il y a aussi des gens
07:48qui ne travaillent pas,
07:49il y a des seniors
07:50qui devraient travailler
07:50et qui ne travaillent pas,
07:50il y a des jeunes
07:51qui devraient travailler
07:52et qui ne travaillent pas,
07:53parce qu'ils ne trouvent pas,
07:53peut-être qu'ils ne sont pas
07:54assez bien formés,
07:54il y a ça aussi.
07:55– Vous savez,
07:55je sors là d'un entretien
07:56avec des gens
07:58qui travaillent dans l'informatique,
07:59qui vont dans les boîtes,
08:01chez Paribas et ainsi de suite
08:02et qui sont sur le site.
08:03Ils ont des contrats de 3 mois,
08:05on les déplace ailleurs
08:06ou on ne les reprend pas
08:07et c'est comme ça
08:08qu'ils travaillent
08:08depuis des années et des années.
08:09Moi, sur ma zone industrielle
08:11à Amiens,
08:12je rencontre des gens
08:12qui sont en intérim,
08:13qui font 3 fois 6 mois d'intérim
08:15et on les renvoie à la maison.
08:16Voilà ce qu'on a fait
08:18du travail depuis 40 ans.
08:19Et François Bérou,
08:20il ne fait rien de neuf,
08:21Mme Panossier-Bouvé
08:23ne fait rien de neuf.
08:24Ils font ce que les gouvernements
08:25font depuis 40 ans,
08:26c'est-à-dire considérer le travail
08:27comme étant un coût
08:28et non pas comme étant un atout.
08:30À partir du moment
08:31où le travail est un coût,
08:32c'est un coût à diminuer,
08:33c'est un coût à écraser
08:34et en vérité,
08:35on écrase le travail,
08:36on écrase les travailleurs
08:37en même temps
08:38qu'on veut écraser
08:39le coût du travail.
08:39Et donc,
08:40ce sont des calculs
08:41d'extrêmement court terme
08:42qui ne rapportent pas
08:44à notre pays en général.
08:46– Celle-là,
08:47ça rapporte quelques milliards
08:47à chaque fois
08:48parce que là,
08:48ça a été détaillé,
08:49les arrêts de travail,
08:50je ne sais plus combien.
08:51Les jours fériés,
08:52c'est 3-4 milliards.
08:52– Je vous dis,
08:53si on va pour...
08:55Vous allez la voir demain.
08:56Qu'est-ce qu'elle va faire,
08:57Mme Panassian-Bouvé ?
08:58La France est en queue de peloton
08:59au niveau européen
09:00sur les accidents du travail,
09:02sur les morts au travail.
09:03Qu'est-ce qu'elle va faire là-dessus ?
09:04Rien n'est annoncé.
09:05– Joël Dagosseri.
09:06– On n'a pas que les morts
09:07au travail,
09:07les accidents au travail.
09:08Comment vous,
09:09vous allez faire
09:09pour remettre les seniors
09:10des plus de 55 ans au travail ?
09:13Comparé à l'Allemagne,
09:14on a un taux d'emploi
09:15des seniors
09:16qui est beaucoup plus bas
09:17ou alors même sur les jeunes
09:19pour qu'il y ait
09:20un taux d'emploi
09:21des jeunes
09:21beaucoup plus haut
09:22parce qu'en fait,
09:23là, ils nous demandent,
09:23ils veulent nous sucrer
09:24deux jours de congé,
09:26deux jours fériés
09:27et je suis d'accord avec vous,
09:28il est hors de question
09:29que ceux qui travaillent
09:30travaillent encore plus.
09:31Il est question
09:32d'aller mettre
09:33beaucoup plus de personnes
09:34au travail,
09:35ne serait-ce que pour son budget
09:37mais ne serait-ce que
09:38pour les retraites, etc.
09:38Donc comment vous faites-vous
09:40pour apporter une solution
09:43puisqu'ils n'ont pas réussi
09:44à apporter une solution
09:45sur l'emploi des seniors ?
09:47Dire d'abord
09:48qu'il faut avoir
09:49un plan de production
09:49pour le pays,
09:50c'est le seul point
09:51sur lequel je vais être d'accord
09:51avec François Béroux
09:52mais ça dépend du coup
09:53qu'est-ce qu'on cherche
09:54à développer.
09:55Il faut se dire
09:55l'échec de leur politique
09:57parce qu'ils ont donné
09:57211 milliards d'euros,
09:59vous savez,
09:59d'aides publiques aux entreprises
10:00et le résultat,
10:01c'est que le PIB industriel
10:02de la France
10:03vient de passer
10:03pour la première fois
10:04sous la barre des 10%.
10:05Il y a une chose
10:06qu'il y a à faire,
10:07c'est de cibler
10:07les ados entreprises.
10:08Vous ciblez les ados entreprises
10:10sur les PME,
10:111 million d'euros donnés
10:13à une PME,
10:14c'est 13 emplois créés.
10:161 million d'euros donnés
10:18à une multinationale,
10:19c'est 0,6 emplois créés.
10:21Donc on est dans un rapport
10:22de 1 à 10,
10:22voire de 1 à 15,
10:231 à 20.
10:25Ensuite,
10:26sur les seniors,
10:27il est évident
10:27qu'il faut pénaliser
10:29les entreprises
10:29qui se débarrassent
10:30de leurs seniors
10:30quand on arrive
10:31à 55-60 ans
10:32et surtout,
10:33il faut produire
10:34un plan de carrière
10:35tout au long
10:36qui assure
10:37que dans les métiers
10:38comme les métiers
10:39du bâtiment
10:40et les métiers
10:41en gros médico-sociaux,
10:43c'est là où
10:43à 55 ans,
10:44ça craque,
10:45il y a une deuxième carrière,
10:47il y a autre chose
10:48qui soit possible derrière.
10:49Aujourd'hui,
10:49ce n'est pas du tout pensé ça.
10:50Florent Guevalli ?
10:51On parle beaucoup
10:52de l'État
10:52qui essaye de renflouer
10:53ses caisses en ce moment,
10:54on ne parle pas beaucoup
10:55des Français
10:55qui ont besoin
10:56de renflouer
10:57leurs caisses personnelles.
10:59Vous savez,
10:59il y a des constats
11:00terribles en ce moment
11:01sur le travail.
11:02On ne gagne
11:03que 0,8%
11:04de pouvoir d'achat par an
11:05quand on est travailleur
11:05versus 5% auparavant.
11:08Donc,
11:08le travail ne paye plus.
11:10Par ailleurs,
11:10un Français,
11:11un travailleur moyen
11:12sur 100 euros gagnés
11:14n'en conserve
11:14que 54 euros.
11:16Comment on fait ?
11:17Il va y avoir
11:18une présidentielle,
11:18il va y avoir un débat.
11:20Comment on ouvre un peu
11:21les perspectives
11:22pour les travailleurs ?
11:23Comment on fait
11:24pour se dire
11:24moi je vais travailler
11:25et je vais améliorer
11:27mon niveau de vie,
11:27je vais gagner ma vie
11:28et ça va servir
11:30à quelque chose
11:30pour moi de travailler ?
11:31Pour compléter,
11:32Gabriel Attal propose
11:32un salaire médian
11:33à 3 000 euros
11:34comme les Américains
11:35pour tous les Français.
11:36Il peut les proposer
11:37à 3 000 euros,
11:37il peut le proposer
11:38à 5 000 euros,
11:39il peut claquer du doigt
11:40et je vous le mets,
11:41je vous fais gagner
11:42tout le monde en loto.
11:43Oui, ça fait plaisir.
11:45Mais ça n'a pas de sens.
11:47Dire que les trappes
11:48à bas salaire
11:48dont vous parlez,
11:50elles ont plusieurs causes.
11:51Il y a un,
11:51l'effet cotisation,
11:53il y a deux,
11:53l'effet prime d'activité,
11:54il y a trois,
11:55l'effet où on paye
11:56de l'impôt sur le revenu
11:57dès qu'on est
11:57un petit peu augmenté.
11:58Donc, il y a à jouer
12:00sur ces critères-là
12:03et ça a été étudié
12:05par un certain nombre
12:05d'économistes.
12:06Maintenant, moi,
12:06je voudrais quand même
12:07mettre quelque chose
12:07dans le débat.
12:08Vous me connaissez.
12:09Moi, je suis arrivé
12:10avec mon numéro
12:10des 500 fortunes
12:12de Challenge.
12:13Ah oui, comme chaque été.
12:14Ça fait 30 ans
12:15donc que c'est un numéro
12:16anniversaire.
12:17Qu'est-ce qui se passe
12:18en 30 ans ?
12:19Multiplication par 14
12:21des 500 fortunes françaises,
12:24c'est 7 fois plus
12:26que le SMIC
12:27qui n'a même pas doublé
12:28pendant le même temps.
12:30Et ce qu'on apprend surtout,
12:32c'est que l'impôt,
12:33les millions de dividendes,
12:35les milliards de dividendes
12:35qui sont versés,
12:36ils y échappent.
12:37Ils y échappent
12:38par des holdings.
12:39Ils y échappent
12:40par les héritages.
12:44Voilà.
12:44Vous avez parlé
12:45de la taxe Zuckmann.
12:46Oui, je veux dire.
12:47Elle a été rochée
12:47par le gouvernement.
12:48Vous avez vu,
12:48ils n'en veulent pas.
12:49À un moment...
12:50On se demande pourquoi.
12:51Les Français ne veulent pas
12:52du gouvernement.
12:52Je disais,
12:53le devoir d'un gouvernement,
12:55c'est de protéger
12:55les Français.
12:56C'est de protéger
12:57les Français sur la santé,
12:58mais c'est de protéger
12:59les Français aussi
13:00sur le budget.
13:00quand on a aujourd'hui
13:03des très grandes fortunes
13:04avec des très grands patrimoines
13:05et tant mieux pour eux.
13:06Ils payent quand même
13:07des impôts
13:07parce qu'il ne faut pas
13:08donner l'impression
13:08qu'ils ne payent pas d'impôts.
13:09Mais ils en payent moins
13:10que la classe moyenne.
13:12Vous parlez de ce qu'ils devraient.
13:13Vous avez Jeff Bezos.
13:14Alors qu'il n'est pas
13:15une personne française,
13:15mais Jeff Bezos,
13:1712 milliards de chiffre d'affaires
13:18en France avec Amazon,
13:20zéro euro d'impôt
13:22sur les sociétés.
13:23Et je ne comprends pas
13:24que quand on fait
13:24des grandes prises de parole
13:27à la télévision
13:28comme François Bayrou,
13:28il n'y a pas un mot
13:30sur ces questions-là.
13:30Il faut se mettre d'accord,
13:31vous savez très bien,
13:31à l'échelle mondiale.
13:32Parce que si nous,
13:33on taxe plus,
13:34ils s'en vont ailleurs.
13:35Ils ont besoin du marché.
13:37Que Amazon parte.
13:38C'est des emplois en moins.
13:39Mais non,
13:40ce n'est pas vrai.
13:41Mais d'accord,
13:41mais franchement,
13:43il y a maintenant,
13:44il y a un bras de fer
13:44à introduire.
13:45Vous savez,
13:45pour moi,
13:46je demande,
13:47je n'ai pas raison.
13:48Admettons que je n'ai pas raison.
13:49Moi, ce que je demande,
13:50ce sont des états généraux
13:51de la fiscalité
13:51dans notre pays.
13:52Parce que je pense
13:53qu'on a des impôts
13:53qui sont devenus
13:54à la fois injustes
13:55et illisibles.
13:57Eh bien,
13:57en 1789,
13:58il y a eu une crise fiscale.
14:00Le roi a fait des états généraux
14:01et on a abouti
14:02une solution fiscale.
14:03D'accord ?
14:04Ça a été la réquisition
14:05des biens du clergé
14:06et de ceux des aristocrates
14:08qui étaient partis.
14:09Je pense qu'aujourd'hui,
14:10il nous faut des états généraux.
14:11Une nuit du 4 août.
14:13Il nous faut des états généraux.
14:14Ben oui,
14:15comment ça se fait
14:15que les grands seigneurs
14:16du présent,
14:17c'est 500 fortunes ?
14:19Tant mieux
14:20s'ils font fortune.
14:21Mais comment ça se fait
14:21qu'ils ne payent pas
14:22l'équivalent de M. Marti,
14:25docteur,
14:26de moi, député,
14:27de vous, journaliste,
14:28et surtout,
14:29je pense aux éboueurs,
14:30je pense aux infirmières,
14:32je pense aux auxiliaires de vie.
14:33Ils payent deux fois
14:34moins d'impôts en proportion.
14:36Vous savez,
14:37quand je dis ça,
14:38quand je parle du capital,
14:40on va dire que je suis marxiste.
14:41Mais moi,
14:42je suis lombardiste.
14:43Éric Lombard,
14:43il dit quoi ?
14:44Il dit,
14:44lorsque j'ai commencé ma carrière,
14:46le taux de rentabilité
14:47du capital était de 7 %,
14:49aujourd'hui,
14:50c'est 15 ou 20 %.
14:51Vous avez Christine Lagarde
14:53qui dit,
14:53depuis des décennies,
14:54le capital a été mieux rémunéré
14:55de le travail.
14:56Vous avez le gouverneur
14:57de la Banque de France
14:58qui dit que l'effort
15:00doit commencer
15:01par les plus favorisés.
15:02Vous avez Jean Pisani-Ferry
15:03qui était un économiste
15:04de droite libéral
15:05qui dit,
15:05il existe de très bons arguments
15:07pour un impôt exceptionnel
15:08sur le capital.
15:09Vous avez le FMI
15:09qui dit que l'érosion
15:11de l'imposition des revenus
15:12pour les personnes
15:12se situeront
15:13autant de l'échelle des revenus
15:14est un problème.
15:16Donc voilà.
15:16Oui, on voit bien
15:17que ça serait mondial.
15:18Non, non, non, non.
15:19C'est ce que vous le faites
15:19seulement à l'échelle de la France,
15:21cette fameuse taxe Zuckman,
15:22vous allez faire partir les gens.
15:24Les holdings,
15:27en France,
15:27elles ne sont pas taxées.
15:28Aux Etats-Unis,
15:29elles sont taxées
15:29depuis 1934.
15:31Donc ne faisons pas croire
15:32que nous n'avons pas
15:33des marges de la neuve.
15:34Nous avons des choix.
15:34Et c'est ce qui manque
15:35dans le budget.
15:36Vous avez des choix
15:38qui sont faits
15:39par le gouvernement,
15:40par M. Bérou et compagnie,
15:41mais au fond,
15:42depuis 40 ans,
15:43qui est de protéger
15:44des intérêts particuliers,
15:46protéger des intérêts économiques,
15:47et non pas
15:48de protéger les Français.
15:49On est comme le pays
15:49où les prélèvements obligatoires
15:51sont les plus importants.
15:51De manière générale.
15:52Justement,
15:53de manière générale.
15:54Moi, je m'en fiche
15:55de manière générale.
15:55Je suis d'accord
15:56pour baisser les impôts
15:57des ouvriers,
15:58baisser les impôts.
15:59Les entreprises payent plus d'impôts
15:59en France qu'ailleurs.
16:00Non, mais je suis d'accord
16:01pour baisser les impôts
16:01des auxiliaires de vie
16:02et ainsi de suite.
16:03Et les entreprises ?
16:04Ça dépend quelles entreprises.
16:06Aujourd'hui,
16:06vous avez les multinationales
16:07qui payent moins d'impôts.
16:08Oui, mais ce n'est pas
16:09les multinationales
16:09qui font le tissu
16:10de la France.
16:11C'est les PME,
16:12c'est eux.
16:13Et eux,
16:14ils coulent tous les charges.
16:15Oui, mais c'est ça.
16:17On dit la même chose.
16:19C'est ce que je vous dis,
16:19c'est un rééquilibrage.
16:21Vous avez,
16:21qu'est-ce qui se passe ?
16:22Vous avez
16:23les grandes entreprises
16:25qui captent la plus-value
16:26et qui ne laissent
16:27que les miettes
16:28aux sous-traitants
16:29ensuite.
16:30Est-ce que vous vous souvenez
16:31de Sergueï Boubka ?
16:32Oui.
16:33C'était un grand perchiste
16:35soviétique
16:36qui battait des records
16:37du monde
16:37toutes les semaines.
16:38On se levait le lundi matin,
16:39on avait lu la radio,
16:40il avait dépassé
16:41les 6,07 m.
16:42C'était le premier
16:42qu'il avait dépassé
16:42les 6 m.
16:43On a l'impression
16:44que le CAC 40,
16:44c'est ça en ce moment.
16:45Tous les ans,
16:46moi je lis les épaules
16:47de Bernard Arnault
16:48et quand je cite challenge,
16:49ce n'est pas marxiste,
16:50c'est Bernard Arnault aussi.
16:51Bernard Arnault a perdu
16:51de l'argent vrai
16:52dans ce challenge.
16:53Qu'est-ce qu'il dit ?
17:00Achille est avec nous.
17:02On continue bien sûr
17:03d'en parler avec François Ruffin,
17:04avec Joël Dagossi,
17:05Florent Aguibali
17:06et Étienne Libig.
17:06Lui vous au 3216.
17:07Étienne Libig.
17:08Bravo, ça s'appelle Étienne Libig.
17:10Étienne Libig.
17:10Il sera là demain.
17:11Je ne sais pas pourquoi,
17:12j'ai déjà anticipé
17:12ces jambes marty.
17:13Et surtout,
17:14il y a Achille qui est avec nous.
17:16Bonjour Achille.
17:17Bonjour.
17:17Parce que grâce à RMC,
17:18vous allez partir en vacances,
17:20Achille.
17:21On vous offre une semaine
17:22pour 4 personnes
17:23avec Lagrange Vacances.
17:25C'est parfait,
17:26je suis très content
17:27et je tiens à vous remercier
17:28par rapport à tout ce que vous faites
17:29tous les jours
17:30qui nous fait vivre les actualités.
17:31Eh bien, c'est sympa.
17:32Je ne suis pas d'accord
17:33avec tout ce qui dit
17:34des services.
17:34C'est le principe de l'émission.
17:36Mais vous éclairez
17:37par rapport à plusieurs choses
17:38et vous posez exactement
17:39les questions que nous
17:40nous aimerons bien
17:41que vous posez
17:42à tous ces hommes politiques
17:43qui nous gouvernent.
17:44Très bien.
17:45Écoutez Achille,
17:45en tout cas,
17:46en attendant,
17:46passez de bonnes vacances.
17:47Vous pouvez choisir la France
17:48mais il y a aussi des destinations
17:49en Italie, Espagne ou Portugal
17:50et vous avez un an
17:51pour vous décider.
17:52Vous pouvez le faire avant bien sûr.
17:54Merci d'avoir joué
17:54en tout cas Achille.
17:55On continue dans un instant
17:57bien sûr de débattre
17:58avec Jérôme Marti,
17:59Florian Guevalli
18:00et François Ruffin.
18:04On va parler aussi
18:07d'une rentrée sociale
18:08qu'on nous annonce chaude.
18:09Alors on le fait un peu
18:10chaque année
18:10mais est-ce que là
18:11c'est le cas effectivement ?
18:12Est-ce qu'on peut craindre
18:13des mouvements sociaux
18:13ou les souhaiter
18:14dès le mois de septembre
18:16face à une situation
18:17à la fois économique
18:18et politique
18:19qui semble bloquée ?
18:20A tout de suite sur RMC,
18:20RMC Story.
18:23La suite des Grandes Gueules
18:40avec François Ruffin
18:42qui est face aux Grandes Gueules.
18:44Flora qui est avec nous,
18:45Joël et Jérôme.
18:47Question de Jérôme Marti
18:49à François Ruffin.
18:51Tu me prends un dépourvu complet là.
18:52Pardon, on t'a réveillé,
18:53excuse-moi.
18:54Non, non, mais excuse-moi.
18:55Je reviendrai sur une réflexion
18:58que François Ruffin a eue tout à l'heure
19:00qui disait qu'on regarde
19:01le coût du travail
19:02mais pas ce que ça rapporte.
19:03Et c'est la même chose
19:04dans la santé.
19:05Ça fait des années que je le dis.
19:06On ne regarde la santé
19:07que sur l'axe de son coût
19:08et pas sur ce qu'elle rapporte.
19:10Et c'est pour ça
19:10que tous les hommes politiques
19:11nous disent
19:12on n'a pas les moyens,
19:13ça coûte trop cher,
19:13il faut responsabiliser les patients.
19:15Cette espèce d'horreur quoi.
19:17Sans même regarder
19:17que la santé est certainement
19:19le meilleur investissement
19:20pour un pays quoi.
19:21Et on ne le fait pas.
19:22Et là on est en train
19:23de montrer du doigt
19:24ces salauds de soignants,
19:25passez-moi le terme,
19:26qu'ils soient d'ailleurs
19:27du public ou du privé,
19:28et puis ces salauds de patients
19:29qu'il faut absolument responsabiliser.
19:32Moi j'ai des gens
19:33qui sont déjà très responsabilisés
19:36malgré eux dans mon coin
19:37et comme dans beaucoup
19:38d'endroits en France
19:39parce que accéder à un médecin
19:41ou accéder à un dentiste
19:43ou accéder à un gynéco
19:44c'est un parcours de galère.
19:46Donc je pense que le gouvernement
19:49plutôt que de rendre
19:51encore plus compliqué
19:52ce parcours de soins
19:53il se devrait tout mettre
19:54pour qu'on le fasse
19:56c'est la première chose.
19:57La deuxième chose
19:58je pense que
19:58moi je serais partisan
19:59d'un vrai basculement
20:00vers la prévention
20:01mais qui pour l'instant
20:03n'est pas effectué
20:04et qui reste des mots.
20:05On m'a donné à lire
20:06un texte de Robert Debré
20:07qui est l'inventeur
20:08des CHU après-guerre
20:09résistant pendant la guerre
20:11et où en 1978
20:12il est très vieux
20:13et il dit voilà
20:14il y a une révolution
20:15que la médecine n'a pas faite
20:16c'est le passage à la prévention
20:18il faut qu'on ait des statisticiens
20:19il faut qu'on ait des épidémiologues
20:21il faut qu'on ait des psychologues
20:22il faut qu'on ait des sociologues
20:23à l'intérieur des CHU
20:24pour mener ce travail
20:26de prévention
20:27sur tout le territoire
20:27et aujourd'hui
20:28ça nous rapporterait énormément
20:30de faire ça
20:32et ça n'est pas effectué.
20:34Alors Loïc est avec toi
20:35au 32-16
20:36pour vous interpeller
20:37François Ruffin
20:38bonjour Loïc
20:39Bonjour les grandes gueules
20:41et bonjour François Ruffin
20:42Je vous appelle de Neugean-sur-Marne
20:44dans le Val-de-Marne
20:45dans la région parisienne
20:45alors votre question
20:46Alors ma question
20:48est vraiment plus politique
20:50je vous ai eu en visio
20:52M. Ruffin
20:53sur la CVE
20:53que vous avez alerté
20:54puisque vous m'aviez demandé
20:56ce sur quoi
20:57en lourdeur administrative
20:58et fiscale
20:59je faisais le plus
21:00sur les petits artisans
21:01et j'ai été à fond avec vous
21:03en tant qu'expert comptable
21:05sur l'inégalité fiscale
21:06du CICE
21:06et d'un tas d'espèces
21:08d'aides aux entreprises
21:09qui au final
21:10on voit bien
21:11qu'elles sont concentrées
21:12massivement
21:12sur les très grosses fortunes
21:14d'entreprises
21:14qui souvent bénéficient
21:16encore plus de distribution
21:17de dividendes
21:18que de subventions
21:18donc on pourrait se poser
21:19la question
21:20pour créer tous de l'argent
21:20Ma question était plus
21:22d'ordre politique
21:23vous savez que l'humain
21:24est devenu plus orienté
21:25malheureusement
21:26sur une forme d'émotion
21:27dans laquelle les médias
21:29et la télévision
21:30nous amènent là-dessus
21:32et face aux bonnes idées
21:34que vous tirez
21:35sur votre journal
21:37sur les expériences
21:38auprès d'humains politiques
21:40mais aussi des humains citoyens
21:41que vous avez croisés
21:42vos actions de défense
21:43vous avez fait basculer
21:45des gens comme moi
21:45qui étaient plus orientés
21:47de droite
21:47qui sont des capitalistes
21:48des entrepreneurs
21:49à une forme de capitalisme
21:51du cœur social
21:52car sans la vie
21:52l'argent n'existe pas
21:54et donc ma question
21:55était plus sur le
21:56que de part sur l'émotion
21:57comment vous
21:58qui avez des bonnes idées
21:59une bonne réflexion
22:01des bonnes analyses
22:02et une orientation
22:03de la gauche
22:04qui va sur un bon sens
22:05de la pratique
22:06pour pouvoir rassembler
22:07comment vous allez faire
22:08quelque chose
22:09qui vous manque un petit peu
22:10je trouve
22:11c'est ce côté
22:12charismatique
22:13tribun
22:13acteur
22:14qui fait que malheureusement
22:15les gens
22:16il n'est pas assez mélenchoniste
22:18non surtout pas
22:19surtout pas
22:20parce que je n'aime pas
22:21le mot mélenchon
22:21et je ne veux pas
22:22l'additionner à Ruffin
22:23qui s'est toujours mis
22:24un peu en marge du groupe
22:25mais comment va-t-il faire
22:26un peu ce côté d'acteur
22:27qui fait que malheureusement
22:28les gens votent
22:29pour de l'émotion
22:29alors qu'on devrait voter
22:31sur la réflexion
22:32je suis d'accord
22:32sur ce sujet là
22:33mais malheureusement
22:34la réalité
22:34dans la perspective
22:35de la présidentielle
22:36Loïc
22:36c'est ce que vous dites
22:37dans la perspective
22:38de rassembler
22:39les forces de gauche
22:40pour la présidentielle
22:41alors François Ruffin
22:42d'abord moi
22:43je suis fait d'émotion
22:44mes films sont faits d'émotion
22:46moi je considère
22:46qu'il doit y avoir
22:47une conjugaison
22:47entre l'émotion
22:48et la réflexion
22:49l'émotion
22:49il y a mouvement
22:50à l'intérieur
22:51donc ça veut dire
22:51on se met en mouvement
22:52on se met en mouvement
22:53on est mu par quelque chose
22:54par de la tristesse
22:55par de la joie
22:56par de la colère
22:56et ensuite la réflexion
22:58c'est ce qui permet
22:58de nous guider
22:59et de trouver
23:00que ce chemin
23:00est juste
23:01ou injuste
23:02donc je pense
23:03qu'il ne faut pas
23:03nier l'un ou l'autre
23:04il ne faut pas couper
23:05son cerveau en deux
23:06et dire
23:06j'élimine la moitié droite
23:07ou la moitié gauche
23:08il faut trouver
23:09la conjonction
23:11il faut être aussi
23:11un peu acteur
23:12dans une campagne présidentielle
23:13qui est très centrée
23:14sur des personnalités
23:15c'est le principe
23:16de la 5ème république
23:17un peu menteur aussi
23:18peut-être un peu menteur
23:19mais un peu bonimenteur
23:20il faut faire du spectacle
23:21du show
23:22est-ce que vous avez ça en vous
23:23comme l'ont
23:25d'une certaine façon
23:26Jean-Luc Mélenchon
23:27et Emmanuel Macron
23:27pour ne citer qu'eux
23:28écoutez
23:28je pense qu'il y a
23:31des possibilités
23:31de faire du show sincère
23:32mais moi je suis
23:33moi c'est l'inverse
23:34est-ce que vous êtes
23:35assez colin froid
23:36au contraire
23:37ah bon
23:37mais t'es vieux
23:39moi je pense que vous êtes
23:42moi je pense que vous êtes
23:43passionné
23:44non mais peut-être même
23:46trop passionné
23:47je pense qu'il est proche
23:48des gens
23:49peut-être trop proche
23:50des gens
23:50et est-ce qu'on puisse
23:52être trop proche
23:52des gens
23:53mais est-ce qu'on peut être
23:54en politique
23:55quand on vous reproche
23:57tout et son contraire
23:57c'est plutôt bon signe
23:58en général
23:59moi j'ai une question
24:00avant 2027
24:01parce que 2027
24:02c'est encore très loin de nous
24:03tout le monde y pense
24:03je ne comprends pas
24:04ça fait un an
24:05qu'il y a eu cette dissolution
24:06foireuse
24:07excusez-moi du terme
24:08ça fait un an
24:09qu'on n'est pas content
24:10et ça fait un an
24:10qu'on est extrêmement mal gouverné
24:12voire on n'a jamais été
24:14aussi mal gouverné
24:15sous la 5ème république
24:16comment vous expliquez
24:17que les français
24:18ne soient pas dans la rue
24:19et qu'est-ce qu'on attend
24:21pour faire entendre
24:24notre colère
24:24elle a envie de manifester
24:25je pense qu'il y a eu
24:26une double
24:27non-victoire
24:30il y a eu une première
24:31non-victoire
24:32qui a été sur les retraites
24:33où des millions de personnes
24:34sont sorties dans la rue
24:34et à la fin
24:35ce n'est pas une frange défaite
24:37parce que les syndicats
24:37sont restés unis
24:38parce que 80% des français
24:40ont dit
24:41on ne veut pas
24:41de la retraite à 64 ans
24:43donc ça c'est une bataille
24:44qui est à moitié gagnée
24:45mais quand même
24:46dans les faits c'est passé
24:47et on a eu une non-victoire
24:49électorale
24:49l'an dernier
24:50avec le nouveau Front Populaire
24:51qui arrive en tête des élections
24:53mais qui ne parvient pas
24:54à avoir un Premier ministre
24:55je dis qu'on n'a pas
24:56complètement gagné
24:57donc là
24:58je pense que ça produit
24:59une frustration
24:59et qui fait que
25:00pendant un temps
25:01il y a de la résignation
25:02moi mon sentiment
25:03là de mon passage
25:05en circo
25:05alors je participe
25:06à un tournoi de foot
25:07et j'entends que
25:08depuis les tribunes
25:08des joueurs ordinaires
25:10me disent
25:10attention hein
25:12tu ne la laisses
25:12pas partir
25:13la cinquième semaine
25:14de congé payé
25:15donc j'entends
25:16des interpellations
25:18quand je vais au bistrot
25:19à Flix Secours
25:20en dire
25:20mais les deux jours de congé
25:21ils sont fous
25:21c'est pas possible
25:22ils ne vont pas nous reprendre
25:23le 8 mai
25:23donc j'entends
25:24une colère populaire
25:25qui monte
25:26je trouve qu'il y a
25:27un parfum de gilet jaune
25:28maintenant ma question
25:29c'est comment on va faire
25:30pour faire se croiser les choses
25:32et pas que chacun reste
25:33dans son couloir
25:33les médecins
25:34les kinés
25:35qui manifestent
25:36d'un côté
25:36les artisans
25:37qui manifestent
25:38de l'autre côté
25:39sur ma prime rénov'
25:40les deux jours fériés
25:41et ensuite
25:43on va avoir
25:44l'assurance chômage
25:45on va avoir
25:46la loi du plomb
25:47la loi du plomb
25:48ce que je disais
25:48donc maintenant
25:49tout ça
25:50a une cause
25:50pour moi
25:51centrale
25:52c'est qu'il y a un choix
25:53qui est fait par ce gouvernement
25:54qui est non pas
25:55de protéger les français
25:56de protéger les salariés
25:57de protéger la santé
25:58de protéger notre économie
26:00mais de servir
26:01des intérêts particuliers
26:02et je pense que
26:02cette cause centrale
26:04elle nous a amené
26:05à voir
26:05avant une censure parlementaire
26:07une forme de censure populaire
26:09qui fait que
26:09on se met ensemble
26:11je sais pas quoi ça ressemble
26:12vous savez
26:12moi je suis pas prophète
26:13et les gilets jaunes
26:15on n'aurait pas pu prévoir
26:16la forme que ça prendrait
26:18est-ce que c'est les gens
26:19qui vont se mettre
26:19à sortir leur carte vitale
26:20à la rentrée
26:22qu'est-ce que ça va être
26:23je sais pas la forme
26:23que ça prendra
26:24mais je trouve
26:25qu'il y a un parfum
26:25de quelque chose
26:26qu'on n'avait pas eu
26:26le parfum gilet jaune
26:29vous sentez ce parfum gilet jaune
26:30en tout cas je sens une colère
26:32il y a un parfum gilet jaune
26:36mais qui s'est
26:37qui s'est
26:37qu'on appelle ça
26:38propagé
26:39à une partie de la population
26:40qui normalement
26:41est une partie de la population
26:42qui est un peu silencieuse
26:43type artisan
26:44ou petit entrepreneur
26:45un peu comme je suis
26:46c'est pas les gilets jaunes
26:47qui en général
26:49fait pas trop de bruit
26:50etc
26:50et vous avez parfaitement raison
26:52il y a vraiment
26:52un parfum de révolte
26:55parce qu'il y a un grand choix
26:57je suis désolé de revenir
26:58sur mes histoires
26:58de 500 fortune
26:59mais il y a un grand choix
27:00qui est fait
27:00aujourd'hui
27:01soit il y a une révolution fiscale
27:03soit on va aller gratter
27:04à droite à gauche
27:05sur les uns et sur les autres
27:06avec quelque chose
27:08d'inefficace
27:09et qui va réveiller
27:10mais vous avez dit
27:10quelque chose
27:11monsieur Ruffin
27:11tout à l'heure
27:12qui m'a interpellé
27:13je me suis dit
27:13tiens ça sonne différent
27:15parce que vous avez dit
27:15que voilà
27:16vous avez parlé des impôts
27:17sur les grandes fortunes
27:18mais vous avez dit
27:18moi je suis d'accord
27:19pour baisser les impôts
27:20sur les ouvriers
27:21etc
27:22contrairement à ce que
27:23je peux entendre
27:24chez LFI
27:25quand on leur dit
27:26ok vous voulez toucher
27:27aux plus grandes fortunes
27:28est-ce que vous êtes d'accord
27:29pour baisser les impôts
27:31ah non
27:31surtout pas
27:32et donc là
27:33il y a une question
27:34qui me vient en tête
27:35je me dis
27:35mais comment vous allez faire
27:36pour vous réconcilier
27:37parce que
27:38après la NUPES
27:39après le NFP
27:40j'ai quand même l'impression
27:42qu'à gauche
27:42c'est de plus en plus divisé
27:44c'est même plus des courants
27:45j'ai l'impression
27:46que c'est vraiment
27:47des partis
27:47avec des positionnements
27:49qui ne sont plus du tout
27:50les mêmes
27:51entre Glucksmann
27:52et vous
27:52et M. Mélenchon
27:54je ne vois pas comment
27:56vous allez faire
27:57pour vous rassembler
27:58en sachant que
27:59sur les élections précédentes
28:00et dans la Vème République
28:01la gauche a toujours gagné
28:02parce qu'elle a réussi
28:03à se rassembler
28:04là honnêtement
28:05je ne vois plus
28:07ça doit être un exploit
28:08ou alors une arnaque
28:10soit c'est un exploit
28:10ou une arnaque
28:11le fait que vous soyez
28:12tous ensemble en 2027
28:13je dirais qu'aujourd'hui
28:15le programme
28:15n'est pas le coeur du sujet
28:16si vous regardez
28:17sur 90-95%
28:19des choses
28:20on va être
28:20grosso modo d'accord
28:22donc c'est même pas le sujet
28:23en revanche
28:23et si vous regardez
28:25la manière
28:25dont il se déchire à droite
28:27en ce moment
28:28c'est pas la joie non plus
28:29mais c'est comment on va faire
28:31à la limite
28:32qu'il y ait deux candidatures
28:33à gauche
28:34au premier tour
28:34de la présidentielle
28:35ce ne serait pas une catastrophe
28:36le problème c'est si
28:37ben non
28:37pour passer le premier tour
28:39ça va être compliqué
28:39je veux dire le parti communiste
28:40et le parti socialiste
28:41ce sont historiquement
28:42longtemps divisés
28:43au premier tour
28:44il n'y avait pas trois blocs
28:45voilà
28:46après c'est
28:46est-ce qu'on a deux candidatures
28:48est-ce qu'on en a trois
28:49quatre
28:49cinq
28:49six
28:50est-ce qu'on a une multiplication
28:51de ça
28:51ou est-ce qu'on parvient
28:52au moins à avoir
28:53il faut une primaire
28:54pour organiser tout ça
28:55moi je suis
28:55je l'ai dit
28:56je suis partisan
28:57d'une primaire de débordement
28:58je dis de débordement
28:59ben oui
29:00les piscines de débordement
29:01et les primaires débordement
29:02il y a soit
29:03on fait une primaire
29:04de l'entre-soi
29:04soit on fait une primaire
29:06qui a pour but
29:06d'aller chercher
29:07deux millions
29:08trois millions de personnes
29:09jusqu'où alors
29:10c'est le débordement
29:11en dehors des partis
29:12qui demande
29:13aux français de gauche
29:15c'est une primaire de la gauche
29:16quand même
29:16et qu'il y ait aux français
29:17qui se sentent de gauche
29:17d'aller voter
29:18mais pourquoi
29:19parce que
29:19c'est une manière
29:20de les ramener
29:21à la chose publique
29:21et si jamais
29:22au-delà des encartés
29:23ben oui
29:24pour les non encartés
29:25évidemment
29:25et si jamais
29:26les gens ils disent
29:26bon allez
29:27je vais voter à la primaire
29:28ils sont engagés
29:29sur un chemin
29:30et on a des chances
29:30de les avoir ensuite
29:31et que ça déborde
29:33et vous seriez candidat
29:34à cette primaire
29:34et je suis candidat
29:35à cette primaire
29:35et ça avance un peu
29:36l'organisation
29:37ouais lentement
29:38mais
29:38non non mais je veux dire
29:40ces choses se font pas
29:40en claquant des doigts
29:41mais il y a un très bon
29:41état d'esprit
29:42entre les écologiques
29:44il y a déjà
29:44certaines personnalités
29:45de gauche
29:45qui la refusent
29:46Jean-Luc Mélenchon
29:47ou Raphaël Glucksmann
29:47mais vous savez
29:48il faut
29:48une fois qu'au départ
29:50ça refuse
29:50une fois qu'un mouvement
29:51est lancé
29:52on voit bien
29:52ce qu'il se passe
29:53en dynamique
29:54d'accord
29:55donc là
29:55en statique
29:56j'entends que la situation
29:57c'est pas un basculement
29:58à gauche
29:59que la gauche
30:00est minoritaire
30:01aujourd'hui
30:01quand on regarde
30:02les sondages
30:02j'entends qu'il y a
30:04du déchirement à gauche
30:04il faut voir
30:05ce que ça donne
30:05en dynamique
30:06une fois qu'une dynamique
30:07est lancée
30:07vous savez pas
30:08la manière
30:09dont ça se reconfigure
30:10dans 3 mois
30:11dans 6 mois
30:11dans 9 mois
30:12merci François Ruffin
30:13d'être venu
30:14à la table
30:14des grandes gueules
30:15j'entends que
30:29j'entends que
30:33j'entends
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