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  • il y a 2 mois
Aujourd'hui, c'est au tour de Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste et auteur de "Voyage dans la France d'avant", de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.

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Transcription
00:00R.M.C. Face aux grandes gueules
00:03C'est François-Olivier Gisbert qui est avec nous, le journaliste, le romancier, les séises.
00:09Bonjour François-Olivier Gisbert.
00:11Avec ce livre aux éditions Gallimard, Voyage dans la France d'avant.
00:14Alors, autant poser la question tout de suite, est-ce que j'accueille un vieux con ?
00:19Ah oui, certainement. Vu mon âge, c'est obligé, je suis désolé.
00:22Tourner vers le passé, un vieux con ronchon.
00:25Non, pas ronchon, au contraire, joyeux.
00:27Regardez, j'ai ce sourire idiot du croyant, d'ailleurs, toujours un peu.
00:30Moi, je rigole tout le temps. Je suis connu pour ça.
00:34Je suis un agent d'ambiance, si vous voulez.
00:36Le type qu'on invite dans les dîners pour rigoler.
00:38Alors, simplement, c'est vrai, je suis un vieux con et je l'assume très bien.
00:42C'est-à-dire qu'à partir d'un certain âge, on pense beaucoup d'abord, tout le temps,
00:46d'abord à sa mère morte, son père mort, ses amis morts, déjà, parce que j'en ai un paquet,
00:52et qui sont très présents, qui sont vivants en moi.
00:54Et puis, en plus, les souvenirs, les profs, l'école, on aime revenir sur les traces du passé.
00:59Par exemple, ça m'arrive un peu, vous savez, comme les fantômes qui reviennent sur les lieux du crime.
01:03Je reviens là-dedans, autour de la maison, je traîne, je marche, je fais une petite promenade.
01:08Mais on est tous pareils, on revient toujours vers ce passé.
01:11Et donc, c'est vrai, j'assume ça tout à fait.
01:13Après, je ne veux pas vous dire que c'était mieux avant, ça, c'est totalement idiot.
01:16Parce que c'était mieux et c'était pire.
01:18– Pourquoi ce voyage dans la France d'avant ?
01:20– Ah, c'est très simple, parce que j'essaye de comprendre, de livre en livre,
01:24pourquoi on en est arrivé là ?
01:26Moi, je fais partie d'une génération, à cause de mon âge,
01:29qui était arrivé dans un pays considérable,
01:32les yeux du monde étaient tournés sur nous,
01:34on était la capitale des arts, ils étaient tous là,
01:37vous souvenez-vous, Picasso, Giacometti, etc.
01:39On était, sur le plan de la croissance, un pays qui se développait un peu,
01:44c'était une croissance à la chinoise, 5, 6, 7%,
01:46c'était du temps du général de Gaulle.
01:48Et là, on est dans un petit pays étriqué, qui va mal,
01:51où tout le monde se plaint,
01:53on est passé d'un monde à l'autre.
01:56Donc, j'essaye de comprendre comment on en est arrivé là.
01:58Et au lieu de, comment dire, de faire un livre à thèse,
02:02j'ai fait une balade.
02:03J'ai fait une balade, d'abord dans le XXe siècle que j'ai connu,
02:06et en plus, un petit peu plus loin,
02:07pour essayer de comprendre ce que les historiens appellent,
02:11alors c'est un peu du jargon,
02:12mais les invariants français,
02:14c'est-à-dire un peu la passion révolutionnaire,
02:16par exemple, toujours cette idée de refaire la révolution.
02:19Il n'y a pas un pays qui est comme ça, aujourd'hui, en Europe.
02:21C'est l'idée, toujours, de refaire la révolution,
02:22et on va s'en sortir.
02:24Or, comme le dit très bien
02:25la grande philosophe Simone Veil,
02:28avec un W,
02:30qu'est-ce que c'est la révolution ?
02:31C'est un moyen de régler les...
02:33Comment dire ?
02:34C'est le miracle qui ne va régler aucun problème,
02:36parce que ça ne règle jamais aucun problème.
02:38Mais moi, ce que je ne comprends pas,
02:40c'est dans ce livre,
02:41c'est, bien évidemment,
02:42quand on se tourne tous vers notre passé,
02:45vers notre enfance,
02:46il y a de la nostalgie
02:47quand on entend des airs,
02:49ou quand on entend des chansons,
02:50ça nous rappelle quand on était gamin,
02:52quand on était gosse,
02:53mais ce que je n'arrive pas à comprendre dans ce livre,
02:56c'est si, franchement,
02:57vous voudriez de nouveau avoir 30 ans,
02:59bien évidemment,
03:00parce que c'est la jeunesse,
03:01mais quand vous parlez de l'américanisation en marche,
03:04mais vous êtes le fils d'un soldat américain,
03:06l'américanisation en marche aujourd'hui,
03:08ça fait 50 ans,
03:09c'est depuis la fin de la guerre
03:10qu'elle est là,
03:10l'américanisation en marche.
03:11Oui, d'ailleurs,
03:12les États-Unis ont gagné après la guerre
03:15avec le soldat,
03:16avec Hollywood.
03:19Mais pourquoi vous le regrettez encore aujourd'hui ?
03:21Parce que ça s'est accéléré.
03:22Mon père, dans les années 70,
03:24déjà parce que mon père était...
03:26Enfin, il a fait le débarquement,
03:27dans les premières vagues,
03:29à Mahabitch,
03:30il a pris plein la gueule,
03:31tout le monde est mort dans sa section,
03:32enfin bref,
03:32c'est un grand blessé psychologiquement de guerre,
03:35ça c'est clair.
03:36Et, bon, c'était le GI,
03:38mais qui aimait la France,
03:39qui aimait l'Europe.
03:40Alors, il est visité entre la France et l'Italie,
03:42finalement, il avait choisi la France,
03:44et il était américanophobe.
03:45Qu'est-ce que vous voulez ?
03:45Ça arrive aussi,
03:46il y a des Américains comme ça,
03:47il n'aimait pas l'Amérique,
03:48il n'aimait même pas le matérialisme américain,
03:50et il est venu en France pour ça,
03:52en Europe.
03:53Et si vous voulez,
03:54il disait toujours,
03:54c'est en train de devenir l'Amérique.
03:55Il disait ça déjà dans les années 70.
03:57Je ne veux pas dire qu'aujourd'hui,
03:58on est l'Amérique.
03:59Mais quand on voit, quand même,
04:00nos centres commerciaux,
04:02comment dire,
04:03ce qui se passe autour de nos villes,
04:06avec ces publicités abjectes,
04:07ces restaurants,
04:09ces trucs d'hamburgers partout,
04:10reconnaissez que ça ressemble quand même beaucoup
04:12aux banlieues américaines.
04:14C'est tout ce que je dis.
04:15Et ça s'accélère,
04:16et ça continue.
04:18Et vous savez très bien qu'aujourd'hui,
04:20d'ailleurs avec le développement du franglais,
04:22et puis même, regardez,
04:24tous ces gens qui sont abonnés à Netflix,
04:26enfin, il y a des trucs très bien sur Netflix,
04:28je ne vais pas cracher dessus,
04:28mais ils ont l'impression que la France,
04:32c'est comme dans Netflix.
04:33On l'a souvent, vous voyez.
04:34Sur les violences policières, par exemple,
04:37vous vous souvenez,
04:38quand il y a eu l'histoire de George Floyd,
04:42quand il y a eu cette histoire-là,
04:44vous vous souvenez bien,
04:44les Français en parlaient comme si ça allait concerner
04:46et qu'ils étaient là-dedans,
04:47parce qu'évidemment,
04:47ils voient des films comme ça tous les jours.
04:49Non, attendez.
04:51Moi, j'aime la France.
04:52En fait, ce livre,
04:53c'est un cri d'amour à la France.
04:55On a perdu notre âme.
04:56On peut la retrouver.
04:57Mais le truc, c'est qu'on peut la retrouver.
04:58Est-ce qu'avec Emmanuel Macron,
04:59on peut la retrouver ?
05:00Non, mais la raison de ma colère,
05:02la raison de ma colère,
05:04c'est que justement,
05:05on peut le retrouver
05:06et il suffirait de pas grand-chose.
05:08L'histoire le montre.
05:09Vous savez,
05:10la France,
05:10elle a connu des trucs tellement pires.
05:13La défaite de Sedan,
05:14la chute du Second Empire,
05:16vous vous souvenez ?
05:16Enfin, c'était un truc,
05:17c'était un cauchemar.
05:18Mais la France n'est plus la France,
05:20la France n'est plus la France
05:22à cause de l'immigration aussi,
05:23parce que vous en parlez de l'immigration.
05:25C'est un des sujets aussi.
05:26Est-ce que la France n'est plus la France
05:28à cause de l'immigration ?
05:29Moi, je suis très mal placé
05:30pour parler contre l'immigration.
05:32Je suis fils d'immigré
05:33et d'une certaine manière,
05:33immigré moi-même,
05:34puisque je suis allé aux Etats-Unis.
05:36Mais ce n'est pas la même immigration
05:38dont vous parlez dans votre livre.
05:39Oui, mais attendez,
05:40quand vous tournez vers l'histoire,
05:41vous voyez bien que la France
05:42est une terre d'immigration.
05:43Oui, mais ce n'est pas ce que vous dites
05:44dans votre livre.
05:44Oui, oui, attendez.
05:45Non, non, ce n'est pas ça.
05:46Moi, je suis pour l'immigration contrôlée.
05:48Aujourd'hui,
05:48l'immigration est incontrôlée.
05:50Je suis pour l'immigration,
05:51mais pas cette immigration-là.
05:52Ce n'est pas de l'immigration.
05:53C'est absurde.
05:54C'est-à-dire,
05:55on fait venir des gens,
05:56on ne sait pas où les mettre.
05:57Alors, on prend des écoles désaffectées,
05:59on les parque en Bretagne
06:01au fin fond de la Creuse,
06:02on leur donne des petits sous
06:03et puis voilà,
06:04et puis il n'y a rien à faire.
06:05Mais c'est absurde.
06:06Mais on est arrivé au bout d'un truc.
06:08Pourquoi ?
06:08Parce que nous ne sommes pas gouvernés
06:10par des dirigeants qui pensent
06:11et qui pensent à l'avenir.
06:13Alors, on est page 392 de votre livre
06:15sur la question de l'immigration
06:16où vous allez plus loin
06:18que ce que vous dites là.
06:18Vous dites même que
06:19les nouveaux immigrés
06:21voient la France
06:22comme une terre de conquête
06:23à la différence des précédents
06:24qui voulaient s'intégrer.
06:25Et vous prenez l'exemple
06:26du papa de Zinedine Zidane,
06:28très belle histoire,
06:29et Zinedine Zidane.
06:30Oui, c'est extraordinaire.
06:32Mais en fait,
06:33vous êtes,
06:34j'ai beaucoup aimé votre livre
06:35et je vais être un tout petit peu désagréable,
06:36vous êtes soumis.
06:37Soyez-le,
06:38on est là pour ça.
06:38Comme je lisais,
06:39un peu plus jeune,
06:40très pro-immigration,
06:42très libéral,
06:43très pro-européen.
06:44Et quelques années après,
06:46je retrouve un livre
06:47avec lequel je suis entièrement d'accord
06:48et vous n'êtes plus du tout
06:49sur cette ligne.
06:50Et vous n'êtes plus sur cette ligne
06:51que vous avez défendue
06:52pendant longtemps.
06:53Est-ce que vous êtes trompé ?
06:54Et ensuite,
06:55deuxième question,
06:56vous avez une vision
06:57un peu globalisante
06:57de la jeunesse d'aujourd'hui
06:58qui ne ferait plus
06:59aussi bien qu'avant.
07:02Bougez-vous,
07:03les jeunes.
07:03Et pour autant,
07:04quand je lis votre livre,
07:05je me dis que j'aurais tellement voulu
07:06avoir votre jeunesse.
07:07Ça avait l'air tellement facile,
07:09beaucoup plus facile
07:09que pour un jeune d'aujourd'hui.
07:11Bien sûr,
07:11on a profité.
07:12Alors,
07:13le côté,
07:13c'est la photo-boomer,
07:14tout ça,
07:15vous savez très bien
07:15que tout ça est complètement con.
07:17Les boomers,
07:18bah oui,
07:18moi je suis né après la guerre,
07:20ma famille en avait pris
07:21plein la gueule,
07:23j'entendais des conversations
07:24comme ça.
07:24Vous,
07:24vous avez une belle vie.
07:26Oui,
07:26bien sûr,
07:27mais je n'ai pas dit le contraire.
07:28Attendez,
07:29et c'est pour ça,
07:29et je l'ai eu en France
07:30où tout le monde avait sa chance
07:33à une époque
07:33où tout le monde avait sa chance,
07:34ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
07:35Alors,
07:35si vous voulez dire,
07:36on va dire que c'était mieux avant,
07:38je veux dire,
07:38regardez l'augmentation
07:39de la pauvreté en France,
07:40on a un système qui ne marche pas,
07:41vous le savez très bien,
07:42et dont on est content.
07:43Il paraît que ça continue,
07:45et on veut même,
07:45si vous regardez les débats
07:46de l'Assemblée nationale,
07:47on veut même l'aggraver encore
07:48pour s'enfoncer encore un peu plus,
07:50à fabriquer de plus en plus
07:51de pauvres.
07:52Moi,
07:53évidemment,
07:53je ne suis pas pour ça.
07:54Et ce que vous me dites
07:55sur l'immigration,
07:56évidemment,
07:57moi je suis,
07:58j'assume tout à fait
07:58ce que j'ai écrit,
07:59c'est-à-dire,
08:00c'est une partie de la jeunesse,
08:01c'est pas toute la jeunesse,
08:02la jeunesse immigrée,
08:03c'est pas vrai,
08:03il faut être idiot
08:06pour essentialiser tout le monde,
08:09tout le monde ne vit pas
08:11sur la même planète.
08:12Mais c'est vrai
08:12qu'il y a une partie
08:13de sa jeunesse-là,
08:14aujourd'hui,
08:14on voit très bien,
08:15qui parle volontairement,
08:19par exemple,
08:20arabe,
08:20c'est très étrange,
08:21mais c'est comme ça,
08:22parce que,
08:23voilà,
08:24ce qui n'était pas le cas
08:24des parents,
08:25les parents,
08:26ils se sont intégrés,
08:27et vous regardez
08:27le livre du père de Zidane,
08:30Smaïl Zidane,
08:31c'est extraordinaire,
08:32parce que ça vous fout les larmes,
08:33c'est tellement beau,
08:35et voilà,
08:36il aime la France,
08:36moi aussi,
08:37peut-être,
08:38parce que c'est mes...
08:38– Aujourd'hui,
08:38il n'aime plus la France.
08:39– Pardon ?
08:40– Il n'aime plus la France.
08:41– Il y en a plein,
08:41oui, bien sûr,
08:42écoutez,
08:43c'est tout le temps,
08:44et on leur apprend même
08:45que la France,
08:46c'est pas bien.
08:47– Qu'est-ce qu'il leur apprend
08:47que la France,
08:48c'est pas bien ?
08:48– C'est,
08:49comment dire,
08:50c'est l'école,
08:51c'est le discours général,
08:53enfin,
08:53on entend beaucoup ça,
08:54alors,
08:54effectivement,
08:55moi,
08:55je ne veux pas défendre
08:56la colonisation,
08:57c'est indéfendable
08:58la colonisation,
08:59je ne suis pas en train
08:59de défendre,
09:00simplement,
09:00il n'y a pas que ça,
09:02la France,
09:02ce n'est pas que ça,
09:03la France,
09:03ce sont des valeurs,
09:04la France,
09:05c'est,
09:05comment dire,
09:06ça a été le phare
09:07de la pensée
09:08sur un certain nombre
09:09de sujets,
09:10enfin,
09:10on ne va pas parler
09:11des lumières.
09:12– La France de votre jeunesse,
09:13vous l'avez empruntée
09:14pendant toute une vie
09:15et vous nous la donnez
09:15maintenant,
09:16à la jeunesse que je suis,
09:17et on a le sentiment,
09:19sans rentrer dans la guerre
09:19jeune contre vieux,
09:21boomer,
09:21etc.,
09:22on a le sentiment
09:22que vous prenez conscience
09:24des erreurs
09:25de votre génération
09:26et vous dites,
09:27ah,
09:27le pays,
09:27il est comme ça,
09:28désolé,
09:28on va vous le laisser,
09:29et il n'y a pas
09:30beaucoup de perspectives,
09:31voilà.
09:32– Oui,
09:32il y a des perspectives,
09:33justement,
09:33parce qu'à l'heure là,
09:34vous m'avez malu,
09:35je suis désolé,
09:36je vais vous dire comme ça,
09:37parce que c'est,
09:38je pense que c'est facile,
09:40c'est-à-dire,
09:41il suffit juste de volonté,
09:42nous avons des gouvernants
09:43qui n'ont pas de volonté,
09:45qui ont peur de tout,
09:46mais il y a des problèmes
09:47simples à régler,
09:49il faut les régler,
09:49par exemple,
09:50vous parlez de l'immigration,
09:51c'est simple,
09:51on contrôle,
09:52c'est tout,
09:53il ne s'agit pas
09:53d'arrêter l'immigration,
09:54c'est stupide,
09:55il faut juste contrôler
09:57ce que la France
09:58a toujours fait,
09:59ce qu'elle a cessé de faire
10:00déjà depuis un certain
10:01nombre d'années,
10:01et c'est des sujets
10:02comme ça,
10:03par exemple,
10:03vous voyez,
10:04la désindustrialisation,
10:05c'est quelque chose
10:05d'absolument atroce,
10:07quand on regarde
10:07les vrais instituts statistiques
10:09et ce qu'ils nous disent
10:10que les entreprises françaises
10:11sont complètement massacrées
10:12sous la fiscalité,
10:14alors,
10:15il y a des fumistes
10:16qui font des rapports
10:17au Sénat
10:17et qui expliquent partout
10:18avec l'aide
10:19d'économistes extrêmes-gauches
10:21que les entreprises françaises
10:23sont les moins taxées du monde,
10:24enfin,
10:24c'est totalement faux,
10:25vous savez très bien
10:27que c'est totalement faux,
10:28donc ça,
10:28c'est des problèmes
10:29qu'il faut régler,
10:30et vous savez,
10:30tiens,
10:31il y a un chiffre
10:31qui résume la France,
10:32moi,
10:32qui me scandalise,
10:33vous voyez,
10:33parce que moi,
10:34je suis scandalisé,
10:35regardez,
10:3620% des emplois industriels
10:39en Allemagne
10:40ont été délocalisés,
10:43en France,
10:4460%,
10:45c'est-à-dire
10:45que les entreprises
10:46n'avaient pas le choix,
10:46pour survivre,
10:47elles étaient obligées
10:48de se barrer,
10:48de faire leurs usines ailleurs,
10:50mais c'est ça,
10:50qu'il faut arrêter ce système
10:51et il faut essayer
10:53de garder les entreprises
10:54chez nous,
10:55quand on voit le discours,
10:56les discours débiles
10:58qu'on entend à l'Assemblée nationale
10:59en ce moment,
11:00mais on se demande
11:00mais où ces gens-là vivent,
11:03on voit très bien,
11:03c'est un discours
11:04pour les chasser,
11:05pour chasser.
11:06Ils ont épousé
11:07la temporalité de leur temps,
11:08ce qui fait la différence
11:09entre votre temps
11:10et notre temps,
11:11c'est le court-terbisme,
11:12vous,
11:12vous êtes d'un temps
11:13où on avait le temps,
11:15dans le temps,
11:15on avait le temps
11:16à la fois de consommer,
11:18on avait le temps
11:18de garder ce qu'on avait acheté,
11:20on avait le temps
11:21de réfléchir,
11:22on avait le temps
11:23de planifier,
11:24toutes ces choses-là
11:25ont disparu
11:25et les hommes politiques
11:26de l'époque
11:27avaient une vue
11:28à 5 ans,
11:2910 ans,
11:29etc.,
11:30ce qui a totalement disparu.
11:31Aujourd'hui,
11:31on a des politiques
11:32qui sont engagées
11:33dans une espèce
11:33de court-termisme
11:34et le peuple lui-même
11:36est engagé
11:36dans ce même court-termisme
11:38où on jette,
11:39on ne garde rien,
11:40on ne réfléchit pas
11:40et on court après
11:41je ne sais quoi.
11:42Et c'est ça
11:42la principale différence.
11:43Ce n'est pas la faute
11:44de sa génération,
11:45si les politiques
11:45que l'on a sont médiocres.
11:47Certes,
11:47sa génération est fautive
11:48sur un certain nombre
11:49de choses
11:49qu'ils nous ont laissées
11:50en héritage,
11:51c'est évident,
11:52notamment le climat,
11:53etc.,
11:54mais la médiocrité
11:55de la classe politique
11:58aujourd'hui,
11:58elle est surtout
11:59qu'ils ont épousé
12:00cette espèce
12:00de court-termisme
12:01totalement irréfléchi.
12:02Ce qu'on peut appeler
12:03l'américanisation.
12:04Oui, ça en fait partie.
12:05Parce que ça,
12:05ça fait partie
12:06de l'américanisation
12:07avec notamment
12:07la réduction
12:08du mandat présidentiel
12:09de 7 à 5 ans
12:11où on voit très bien
12:12que nos présidents
12:13à peine élus,
12:14on pense déjà
12:14au suivant,
12:15c'est une espèce
12:16de course
12:17qui ne s'arrête jamais.
12:17Tout à l'heure,
12:18je vous demandais
12:18est-ce que la France...
12:19Fatima,
12:20on a encore
12:21la deuxième partie,
12:22mais juste parce que
12:22la petite phrase
12:23que j'ai dit
12:23sur Emmanuel Macron,
12:25ce qui peut relever
12:26la France,
12:26j'ai dit sûrement pas.
12:28Il a abîmé la France
12:29Emmanuel Macron.
12:29Oui, bien sûr.
12:30Mais il n'a pas fait exprès.
12:32Mais je pense
12:32qu'il l'a abîmé
12:33parce qu'il n'a pas
12:35réglé les problèmes,
12:36parce qu'il a peur
12:36de les régler,
12:37parce que c'est un président
12:39qui est un petit peu
12:39pétochard,
12:40peut-être pas avec Poutine
12:41parce que Poutine est loin.
12:42Mais on voit très bien
12:43dès qu'il s'agit
12:43de problèmes français
12:44avec des Français,
12:45il a peur,
12:47il a peur.
12:48Je comprends très bien
12:49quand on regarde
12:49l'histoire du peuple français,
12:50regarder les grandes grèves
12:51de 1995,
12:52enfin on peut faire la liste,
12:53elle est longue.
12:54Mais bon,
12:55puis lui-même,
12:55il a eu les gilets jaunes
12:56donc il a des raisons
12:57d'avoir peur.
12:58Mais la politique,
12:59on ne peut pas faire
13:00de politique
13:00quand on a peur.
13:01La politique d'ailleurs,
13:02c'est De Gaulle
13:03qui prend cette formule.
13:06Il a peur des Français alors ?
13:07Parce qu'il ne comprend pas
13:08les Français ?
13:09Non,
13:09parce que oui,
13:10peut-être qu'il ne comprend pas
13:11non plus,
13:11mais je pense que c'est
13:12l'idée pas,
13:13comment dire,
13:13vous savez,
13:14la politique c'est quoi ?
13:15C'est pour ça que je dis
13:16que moi c'est un cri de colère
13:17aussi parce que je pense
13:18qu'on peut remonter ce pays.
13:19Mais il faut de la volonté,
13:21il faut du courage,
13:22c'est tout.
13:25François-Olivier Gilbert
13:27reste avec nous,
13:28le livre Voyage dans la France
13:29d'avant aux éditions Gallimard,
13:30question de Fatimaïde Bounoua aussi.
13:32Est-ce que maintenant ?
13:33Non,
13:33dans un instant.
13:34Écoute,
13:35je dis reste avec nous,
13:36dans un instant,
13:36sois attentive,
13:38sinon au piqué,
13:39Fatimaïde Bounoua.
13:40Je prends la revanche
13:41sur la prof de français.
13:44Allez,
13:44à tout de suite
13:45avec les GG,
13:46il est 11h,
13:46et car vous êtes avec nous
13:47sur RMC,
13:48RMC Story.
13:48François-Olivier Gisbert
14:03reste avec nous.
14:04Voyage dans la France d'avant,
14:05on vous le conseille,
14:06c'est aux éditions Gallimard.
14:08François-Olivier Gisbert
14:10qui revisite son pays,
14:12qui revisite sa vie aussi
14:13parce qu'il y a
14:13beaucoup de questions
14:14personnelles de la famille.
14:16Et puis c'est Fatimaïde Bounoua
14:19qui a une question à poser.
14:20Fatima.
14:21Alors,
14:21j'ai lu attentivement
14:22votre livre.
14:23Ma question est la suivante.
14:25Aveuglée par la splendeur
14:27des pères,
14:28est-ce que vous n'avez pas
14:29perdu votre capacité
14:30à voir la grandeur
14:31des fils ?
14:32Je m'explique.
14:33Vous parlez de Giacometti
14:35beaucoup,
14:36et vous montrez comment
14:37il courait après l'idée
14:38de faire une tête vivante.
14:40Et vous-même,
14:41ce que moi j'ai repéré
14:42en lisant votre livre,
14:43c'est que vous,
14:44vous courez après vos maîtres,
14:46vous le dites,
14:46mais ça se voit.
14:47Donc vous parlez,
14:48et c'est beau,
14:49vous êtes reconnaissant,
14:50vous parlez de tous ceux
14:51qui vous ont aidés,
14:52il y en a plein,
14:53Green, Giacometti entre autres,
14:55mais beaucoup.
14:56Donc des figures plus âgées
14:57que vous avez admirées,
14:58et on voit le jeune
14:59François Olivier,
15:00à la fois culotté
15:01et très timide,
15:02et on voit l'admiration
15:03que vous avez eue pour eux.
15:05Mais le problème,
15:05c'est qu'en cours de route,
15:06et c'est là que ça va nous poser
15:07un problème maintenant,
15:09vous ne voyez pas
15:10les plus jeunes,
15:11vous ne voyez pas vos fils.
15:12Vous parlez de chansons
15:13et des chansons
15:14que vous écoutiez jeunes,
15:15vous faites l'inventaire,
15:17et soudainement,
15:18vous vous arrêtez à un moment,
15:20à peu près dans les années 2000,
15:21vous vous arrêtez,
15:22et on sent que,
15:23et vous dites,
15:24il n'y avait plus rien,
15:25mais moi j'ai l'impression
15:26que vous n'avez pas observé.
15:27Ça veut dire que,
15:28j'ai l'impression,
15:30qu'il y a tout un angle mort
15:31de votre pensée,
15:32tout un hors-champ
15:33de votre amour aussi,
15:35et que votre capacité
15:36à chercher des paires
15:37de substitution ailleurs,
15:39a fait que vous avez oublié,
15:41déjà de vous voir vous-même,
15:42comme homme,
15:43et de voir ce qu'il y a d'après.
15:47En gros,
15:51je pourrais résumer,
15:52et je pense que vous avez assez raison,
15:53je me suis fui,
15:54certainement.
15:55C'est ça ?
15:55Certainement,
15:56je crois que je suis,
15:56mais je crois que c'est une des caractéristiques
15:59de notre profession.
16:00Vous êtes prof,
16:02les profs ne se fuient pas,
16:03mais c'est vrai,
16:03quand on est journaliste,
16:05parce que c'est la vie
16:06qui est comme ça,
16:07vous êtes bombardés,
16:08je pense que les médecins aussi
16:09ressemblent de ce point de vue
16:10aux journalistes d'ailleurs,
16:11on est bombardés,
16:13il y a toujours des choses nouvelles
16:15qui vous tombent dessus,
16:16et finalement,
16:17vous avez le sentiment
16:18de fuir quelque chose,
16:19ça c'est clair.
16:20On s'oublie.
16:21Voilà, c'est clair.
16:21Et de ne pas voir,
16:22et de ne pas voir
16:23les choses qui viennent après,
16:24c'est-à-dire que votre finesse d'analyse,
16:27vous la perdez en cours de route ?
16:28Non, alors là,
16:28je pense que ce n'est pas exact,
16:30ce n'est pas exact,
16:31parce que je suis emballé,
16:33mais ce n'est pas le sujet du livre,
16:34j'aurais pu le dire aussi,
16:35ce n'est pas le sujet du livre.
16:36Il ne faut pas me prendre sur la chanson,
16:37parce que je connais bien,
16:38et on pourrait y répondre.
16:39Mais sur, par exemple,
16:40les arts,
16:41je suis fasciné par,
16:44par exemple,
16:45il ne faut pas me dire du mal
16:46de l'art contemporain.
16:47Il y a des choses épouvantables,
16:48mais je n'en parle pas,
16:48parce que ce n'est pas le sujet.
16:49Je parle de la France d'avant,
16:51parce que l'art contemporain,
16:52c'est la France d'aujourd'hui,
16:53ou la France de demain.
16:55Je pourrais parler de ça,
16:56parce qu'il y a des grands artistes,
16:57même sur la chanson,
16:59il y a des grands artistes,
16:59mais c'est vrai que,
17:00excusez-moi de le dire,
17:02et là, je reprends la rengaine,
17:05c'était mieux avant
17:06qui n'est pas la rengaine du livre,
17:07mais dans la chanson,
17:09vous reconnaîtrez que
17:10c'était de la folie.
17:12Les années 70, 80, 90,
17:14on ne peut pas dire le contraire.
17:15Les paroles,
17:16l'importance des paroles,
17:17le fait que,
17:18ce n'est plus le cas aujourd'hui,
17:19ces chansons,
17:20par exemple,
17:21de Gilbert Becaud,
17:22de gens qu'on entend beaucoup moins
17:23à la radio aujourd'hui,
17:24c'était repris par tout le monde.
17:25Vous alliez dans n'importe quel pays
17:26au fin fond de l'Amérique latine,
17:28vous entendiez Dalida ou Brigitte Bardot
17:30en train de chanter un truc,
17:31et puis ensuite,
17:31c'était Elvis Presley
17:32ou Frank Sinatra
17:33en train de reprendre
17:34une chanson française.
17:36Oui, mais ce n'est pas repris,
17:37je suis désolé.
17:38Moi, je voyage,
17:40j'entends bien,
17:40et je ne suis plus surpris
17:41comme d'entendre,
17:42par exemple,
17:43je ne sais pas,
17:43Céline Dion chanter
17:44Jean-Jacques Goldman
17:45comme ça m'est arrivé un jour
17:46dans un village totalement perdu
17:47du Guatemala.
17:48Vous vous dites,
17:49mais qu'est-ce qui se passe ?
17:50C'est incroyable,
17:51la France est là.
17:52Mais c'est mêlé à quelque chose
17:53parce que je pensais à la...
17:55Vous savez,
17:55dans les lettres persanes,
17:57il y a Montesquieu
17:57qui parle de vieilles femmes
17:59qui sont un peu...
18:00qui disent,
18:00ça a vraiment changé,
18:01ça a changé,
18:02elles disent que tout a changé
18:04mais elles ont vieilli aussi.
18:07C'est-à-dire que
18:07c'est une perte de puissance
18:09et de place
18:09qui fait aussi
18:11que notre rapport au monde
18:13n'est plus le même.
18:14Et des fois,
18:14lorsque je vous entends,
18:15c'est mêlé.
18:16C'est-à-dire que des fois,
18:17vous êtes nostalgique aussi
18:18de la jeune oreille
18:19que vous étiez
18:20lorsque vous entendiez
18:21ces chansons.
18:21Évidemment.
18:22Et ça,
18:23ça se mêle dans le livre
18:24mais sans que vous l'exprimiez.
18:26Vous l'exprimez par moment ?
18:27Oui, je le dis
18:27parce que ces chansons
18:29étaient nos vies
18:29et nos vies étaient les chansons.
18:30C'est-à-dire que c'est pour ça
18:31d'ailleurs qu'on est très ému
18:32souvent en entendant des chansons
18:33parce qu'elles vous rappellent
18:35un mort,
18:35un amour,
18:36des choses très différentes
18:37et tout le monde est pareil
18:38sur ce plan.
18:39Et pourquoi ces chansons
18:40vous émeuvent ?
18:41Parce que justement,
18:42excusez-moi,
18:43c'est quand même très différent
18:44aujourd'hui,
18:44même s'il y a encore
18:45des grandes chanteuses,
18:46notamment je pense à
18:47Clara Luciani,
18:48etc.
18:49Mais il y a un effort
18:50considérable sur les textes.
18:52On voit très bien,
18:52ces gens travaillent énormément
18:54et c'est pas...
18:55Non mais je suis désolé
18:56de vous le dire,
18:57c'est très différent.
18:57Aujourd'hui,
18:58c'est presque des textes
19:00écrits par l'intelligence artificielle,
19:01vous savez très bien.
19:02Mais non,
19:03je caricature...
19:04Aujourd'hui,
19:05sur les plateformes musicales,
19:07beaucoup de musiques
19:08qui sortent sont écrites
19:08par l'intelligence artificielle.
19:09Oui mais vous regardez aussi,
19:10il y a quand même
19:10un côté d'entre-soi aussi
19:12parce que par exemple
19:13sur les livres,
19:15si par exemple
19:15on se fie uniquement
19:16il y a les artistes,
19:17il n'y a plus d'artistes en France,
19:18je pense qu'il y a beaucoup
19:19d'artistes qui écrivent
19:21dans leur chambre
19:22et qui n'auront ni le réseau
19:23ni rien
19:24pour être édités en France.
19:26C'est très compliqué en France
19:27quand on n'a pas de réseau,
19:28quand on n'a pas de...
19:29pour des vrais artistes
19:30qui cherchent la tête vivante
19:32comme votre...
19:33comme Giacometti,
19:34moi ça m'a touché
19:34tout ce que...
19:35quand vous rencontrez
19:36des artistes...
19:36C'est moi Giacometti pour toi.
19:37Ougrin qui dit aussi
19:38que l'histoire lui vient
19:40et qu'il est écrit comme ça.
19:40Pas qu'à modeler, appliquer.
19:41Moi je suis entourée de gens
19:42et des artistes qui écrivent
19:44et qui peuvent me dire
19:45des phrases comme ça
19:45mais vous ne les rencontrerez pas
19:47parce qu'effectivement
19:48en France il y a un autre...
19:49Je les rencontre...
19:50Attendez,
19:51je les rencontre
19:53et ces gens-là,
19:54de toute façon
19:54ce n'est pas le sujet du livre
19:56parce que...
19:57Mais c'est vrai qu'aujourd'hui
19:57vous avez une baisse
19:59de la lecture
20:00qui fait qu'effectivement
20:01c'est beaucoup plus dur pour eux.
20:02Non, non, mais attendez.
20:03Je ne propose rien.
20:04Je propose...
20:05Qu'est-ce que les...
20:07On dit une baisse de la lecture.
20:08Qu'est-ce qu'on nous propose aussi ?
20:10Moi quand je vois
20:10les livres aussi
20:12qu'on va nous proposer...
20:14Tu tombes dans le même piège
20:15que ce que tu dénonces là.
20:16Oui, je crains.
20:18Je crains.
20:18Je crains.
20:20Je crains.
20:21L'émission de Civot,
20:22je regrette ça.
20:23Pourtant j'étais petite.
20:24Il y a la grande librairie
20:25de François...
20:26Il y a François Bunel
20:27de temps en temps aussi.
20:28Il y a Augustin Trappnard.
20:29Il fait des propositions.
20:31Et Sébastien Lecornu,
20:32il vous émeut ou pas ?
20:34Il est intéressant.
20:35Il est intéressant.
20:36Oui, je trouve que c'est intéressant
20:37parce que
20:38personne ne peut parier sur lui.
20:41Ça c'est clair.
20:42Il est foutu
20:42dès qu'il arrive.
20:44Et puis
20:44il y a un côté très malin.
20:47Je le suis avec intérêt.
20:49Oui, c'est vrai.
20:49Je trouvais Bayrou
20:50très intéressant.
20:51Lui, c'était le sacrifice.
20:52C'est-à-dire, il s'est sacrifié
20:53en disant la vérité aux Français
20:54qui n'avaient pas été dite
20:55depuis déjà des années.
20:56Il s'est abordé aussi.
20:57Non, non, mais je dis,
20:58il s'est sacrifié.
20:59Oui, oui, oui.
20:59Il s'est sacrifié
21:00pour la vérité.
21:01Ah non, c'est courageux,
21:02je suis désolé.
21:02Il veut dire la vérité,
21:03mais peut-être...
21:04Non, non, il a dit
21:05des choses qui infusent aujourd'hui.
21:07Les Français ont compris
21:08qu'il y a un endettement
21:09et que cet endettement...
21:10Mais il n'a pas été malin
21:10contrairement à Lecornu.
21:11Ah oui, mais attendez,
21:12il s'est passé le message.
21:13Les Français ont compris
21:14que c'est un problème.
21:15Quand il faudra payer,
21:17franchement,
21:18quand il faudra payer
21:19100 milliards
21:19de la charge de la dette
21:21en 2029,
21:22c'est-à-dire,
21:23ce n'est pas la dette
21:23qu'il faut rembourser,
21:24c'est la charge de la dette.
21:25Les intérêts
21:25qu'on est obligés de payer...
21:26Mais la solution, c'est quoi ?
21:27C'est la dissolution
21:27ou la démission du Président ?
21:29Alors, vous qui observez
21:30la vie politique depuis 50 ans,
21:32c'est la dissolution
21:33ou la démission ?
21:33La solution, c'est plus compliqué
21:34que ça.
21:35La solution, c'est l'arrivée
21:36au pouvoir de gens courageux.
21:38Et les gens courageux.
21:39Est-ce qu'il y en a aujourd'hui ?
21:40Ce n'est pas les parlementaires.
21:41Alors là, vous allez me dire,
21:42moi, je suis toujours fasciné
21:44par l'image du général De Gaulle
21:46qui a vraiment...
21:47Bon, je ne dis pas...
21:48Il a sauvé la France en 1940,
21:50mais il a surtout
21:51ressuscité en 1958.
21:53Il a complètement ressuscité.
21:54Le pays était par terre.
21:56Il a remonté en quelques mois.
21:57Il a remonté en quelques mois.
21:59Mais alors, justement,
22:00là, c'est l'homme providentiel,
22:01le personnage historique.
22:02Nous n'en avons plus en magasin.
22:03Bon, mais nous avons
22:05des politiques,
22:06j'en vois partout,
22:07qui ont quelque chose
22:08et qui ont de la moelle,
22:10qui ont des...
22:11Qui ?
22:11Courage.
22:12Tiens, j'entendais l'autre jour,
22:14je le cite de temps en temps,
22:15parce que c'est très amusant,
22:16il vient sûrement sur vos antennes
22:17de temps en temps,
22:18le député de Réloir,
22:19Renaissance,
22:20Guillaume Casparian.
22:21C'est quelqu'un
22:22qui dit des choses fortes,
22:24violentes,
22:24sur ce qu'il faut faire en France.
22:26Il dit d'ailleurs
22:26que nous allons devenir libéraux
22:28parce qu'il n'y a pas
22:29d'autre solution.
22:29C'est vrai,
22:30quand on voit aujourd'hui
22:30qu'il se passe à l'Assemblée nationale,
22:33bah non,
22:33pas de ce niveau-là.
22:37De toute façon,
22:37la France n'est quand même pas encore
22:38Dieu merci l'Argentine.
22:40C'est vrai que si on continue comme ça,
22:41on sera dans dix ans,
22:42on sera à l'Argentine.
22:43Pour l'instant,
22:43on n'est pas à l'Argentine.
22:44Parce que Mila,
22:45il arrive dans une situation,
22:46il est arrivé dans une situation
22:47de catastrophe.
22:48Bon, aujourd'hui,
22:49il est en train de remettre
22:49le pays droit.
22:50À 300% d'inflation.
22:51Oui, c'était quand même du délire.
22:53Ce pays était devenu
22:54à cause du dirigeant lamentable.
22:57Et on a besoin
22:58de gens volontaires et courageux.
22:59Si on regarde autour de nous,
23:01enfin,
23:02au cours des dernières décennies,
23:03les gens courageux
23:04qui ont monté leur pays,
23:05franchement,
23:06ils ne payaient souvent pas de mine.
23:08Gérard Schröder,
23:09qui avait quand même un...
23:10Mélanie en Italie en ce moment ?
23:12Oui, bien sûr,
23:13elle remonte son pays.
23:14Mais vous...
23:14On cite Mélanie
23:15parce que c'est l'extrême droite,
23:17mais elle remonte son pays.
23:17Et je n'ai pas peur de le dire.
23:18C'est clair,
23:19on voit ça dans les chiffres.
23:20La solution,
23:20c'est Marine Le Pen,
23:21Jean-Luc Mélenchon.
23:22Non, non, attendez.
23:22Vous avez...
23:23Frédéric Seine,
23:26qui est la première ministre danoise,
23:28qui est le social-démocrate,
23:29remonte ce pays également.
23:30Ce n'est pas une histoire
23:31de droite ou de gauche.
23:32Vous savez,
23:32il faut toujours citer
23:33Margaret Thatcher,
23:34elle a relancé la Grande-Bretagne,
23:36elle a sauvé la Grande-Bretagne,
23:37qui était dans un état...
23:39Bon, aujourd'hui,
23:39elle n'est pas très brillante,
23:40mais à l'époque,
23:41elle était dans un état horrible.
23:43Elle a tout remonté.
23:44Comme d'ailleurs,
23:45elle était conservatrice,
23:46ultra-conservatrice.
23:47Et de l'autre côté,
23:49on peut dire Gérard Schröder,
23:50qui était social-démocrate,
23:51qui venait même de la gauche
23:52du parti social-démocrate
23:53en Allemagne,
23:54il a complètement relancé
23:55l'Allemagne
23:56à partir...
23:57Mais là, il y a deux...
23:57Dans les années 2000,
23:58au début des années 2000.
24:00Donc, c'est un problème
24:01de courage, de volonté.
24:02D'accord, mais aujourd'hui,
24:03il y a deux offres
24:04qui sont claires
24:05par rapport au rejet
24:06du Macronisme.
24:07S'il vous plaît,
24:08il y en a d'autres aussi,
24:08quand même.
24:08Non, mais il y a deux offres
24:09qui sont claires aujourd'hui
24:10à l'Assemblée nationale.
24:10Il y en a d'autres
24:11qui sont claires aussi.
24:12C'est la France Insoumise
24:13et c'est le Rassemblement National.
24:14Vous voyez déjà
24:15le deuxième tour
24:17de l'élection présidentielle.
24:18Je dis bien,
24:18aujourd'hui, si on regarde...
24:19Le bloc central
24:20est assez démonétisé,
24:21quand même.
24:21Ah, ça c'est clair.
24:22Mais, vous savez,
24:24l'expérience...
24:25Alors, je vais refaire
24:26le vieux con.
24:27L'expérience m'a appris
24:28qu'il ne faut pas
24:29se fier au sondage,
24:30surtout un an ou deux
24:31avant une présidentielle,
24:32ou six mois d'ailleurs,
24:33c'est pareil.
24:34Il ne faut pas se fier au sondage.
24:35Vous savez, la présidentielle,
24:36c'est souvent le petit trou de souris
24:38par lequel vous entrez.
24:39On a eu l'exemple avec Macron.
24:41Ce n'était vraiment
24:41pas lui le favori.
24:42On a eu plein d'exemples
24:43comme ça jusqu'à en 1974.
24:45Il y a des gens
24:46qui arrivent comme ça
24:47à se faufiler
24:47et il se retrouve président.
24:50Donc, j'espère simplement
24:52que celui qui se faufilera,
24:54s'il y en a un qui se faufile,
24:56il fera preuve,
24:58ensuite, une fois élu,
25:00de courage,
25:01d'obstination,
25:02de persévérance.
25:04Et puis, c'est ça,
25:06en plus, peut-être
25:07d'un peu d'intelligence
25:07et qu'il saura s'entourer
25:08et qu'il saura aussi déléguer,
25:10contrairement à l'actuel président.
25:11– Merci, François-Olivier Gisbert,
25:13un voyage dans la France d'avant,
25:14donc aux éditions Gallimard.
25:15Merci d'être passé par l'IGG.
25:17– Merci.
25:18– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:19– Merci.
25:20– Merci.
25:20– Merci.
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25:20– Merci.
25:20– Merci.
25:20– Merci.
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