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  • il y a 13 heures
Ce jeudi 16 octobre, le rapport du FMI, qui ne prédit pas une réduction significative du déficit de la France, mais qui risque d'être aussi endettée que la Grèce et l'Italie par rapport à son PIB, a été abordé par Jean-Marc Daniel et Emmanuel Lechypre dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Face à Emmanuel Lechypre aujourd'hui, c'est Jean-Marc Daniel.
00:02Le FMI est-il aveugle ?
00:04Il a été très content hier de la publication du budget français,
00:07des réformes fiscales françaises suffisantes pour stabiliser la dette d'ici 2030.
00:12C'est beau, ça vous a fait quel effet, Emmanuel Lechypre ?
00:14Écoutez, j'ai l'impression de regarder un western.
00:17On vit un western, c'est absolument extraordinaire.
00:19Vous avez Sébastien Lecornu qui est attaché à son poteau.
00:24Vous avez tous les députés qui veulent sa peau,
00:26qui tournent autour de lui, l'air menaçant.
00:29Et là, d'un seul coup, qu'est-ce qui se passe ?
00:31Un sauveur !
00:31La cavalerie qui arrive et la cavalerie signe effectivement le FMI.
00:36Le FMI qui a publié hier ses nouvelles perspectives
00:40et qui fait un peu le bilan de santé de tous les pays.
00:44Et il faut reconnaître que quand même, toutes ces dernières années,
00:46le FMI avait eu la dent plutôt dure vis-à-vis de l'économie française.
00:50Et effectivement, le FMI est plutôt satisfait de toutes les mesures
00:54qui sont prises en France pour essayer de redresser les finances publiques.
00:59Effectivement, il dit que pour le moment, les réformes entreprises
01:02sont suffisantes pour stabiliser la dette d'ici la fin de la décennie.
01:07Donc moi, ce que je retiens, d'abord, c'est que le FMI dit
01:10« Ok, c'est bien, mais attendez, vous n'êtes encore qu'au début du chemin. »
01:15Donc le FMI ne dit pas « Dormez, braves gens ! »
01:17Ce que dit le FMI et que je trouve très intéressant,
01:19c'est qu'il dit « Si vous mettez beaucoup de sueur
01:23dans le redressement de vos dépenses publiques,
01:25vous éviterez quand même un peu le sang et les larmes. »
01:30Donc c'est ça qui est intéressant.
01:32Et puis le deuxième message que donne le FMI,
01:34au-delà des recommandations à l'art pré-traditionnel
01:36sur la meilleure gestion des finances publiques, etc.,
01:38ce qu'il nous dit, c'est « Attendez, mais arrêtez l'hystérie politique.
01:43Il n'y a pas d'urgence. »
01:45C'est-à-dire, oui, votre situation est grave,
01:46mais vous n'êtes pas au bord d'un gouffre financier,
01:48comme le disait François Bayrou, par exemple.
01:51Et donc, vous avez du temps pour redresser vos finances publiques.
01:54Donc j'ai trouvé…
01:54Il n'est pas à nos portes, comme vous disiez le voir.
01:56Non, il n'est pas à nos portes.
01:57J'ai trouvé le message empathique, bienveillant, mais lucide.
02:02Jean-Marc.
02:03Oui, moi, je ne sais pas exactement la même lecture.
02:05Ça m'étonne.
02:06Effectivement, le FMI, d'abord, les gens qui se sont exprimés au nom du FMI
02:10n'ont pas tenu exactement le même discours.
02:11Il y a eu un des directeurs qui s'occupe de l'Europe
02:15qui a dit, effectivement, plus ou moins ce que vient de dire Emmanuel,
02:18plus ou moins.
02:19Il a quand même mis un certain nombre de réserves.
02:21Et puis, il y a Pierre-Olivier Gourin-Chaste,
02:22qui est le responsable des études économiques,
02:24qui a dit, quand même, à court terme,
02:25on voit bien que le déficit de 2026,
02:28en l'état des choses,
02:29sur la base des informations dont nous disposons,
02:33sera plutôt à 5,8% du PIB,
02:35alors que le gouvernement annonce qu'il va réussir
02:37à 5, voire 4,7%.
02:40Et donc, il dit, écoutez, il faut qu'on en sache un peu plus, quand même.
02:44Et le même que Pierre-Olivier Gourin-Chaste a insisté sur le fait
02:47que la façon de présenter les choses des Français
02:50était toujours extrêmement confuse,
02:52alors que les Anglais, par exemple,
02:53il a comparé avec Rachel Reeves,
02:56la chancelière de l'échiquier,
02:57qui a dit, voilà, moi j'ai un objectif,
02:59c'est de stabiliser la dette.
03:00Pour stabiliser la dette,
03:01il faut que le solde primaire soit égal à zéro,
03:03donc que les recettes soient égales à ça,
03:05et les dépenses égales à ça.
03:06Donc, je vais y arriver.
03:07Nous, on fait de la poésie, quoi.
03:09Voilà.
03:09Le score de l'ambiguïté qui a ses dépens.
03:11Oui, exactement.
03:12Et donc là, manifestement,
03:13on reste dans l'ambiguïté.
03:15Et donc, je ne sais pas si,
03:17une fois que la cavalerie aura chassé les Indiens,
03:19je ne sais pas si elle va détacher totalement le prisonnier,
03:22si elle ne veut pas lui dire,
03:23écoute, maintenant...
03:24On vous laisse sur l'échafaud,
03:25on viendra dans trois jours.
03:26Il faudrait peut-être que tu changes d'attitude
03:28pour que ça ne recommence pas.
03:30Et la dernière remarque que je ferai,
03:31c'est que ce que met en avant, effectivement, le FMI,
03:35c'est que la dramatisation,
03:37alors là, je rejoins ce qu'a dit Emmanuel,
03:38la dramatisation artificielle de la situation
03:40a des conséquences négatives.
03:42C'est-à-dire, il vaut mieux, là aussi,
03:44je prends un autre chancelier de l'échiquier,
03:46qui était Georges Osborne,
03:47qui disait,
03:48je ne vais pas vous donner un discours chur-chilien.
03:50En face de moi, j'ai du déficit budgétaire,
03:52je n'ai pas Hitler.
03:53Je vais vous dire la vérité.
03:54Donc, la vérité, c'est que ça va mal,
03:55mais la vérité, c'est que je ne vous promets pas
03:57du sang et des larmes.
03:58Je vous demande un effort,
03:59de la responsabilité,
04:00de la capacité à accepter les réformes.
04:02Et donc, je crois que là aussi,
04:04ce qui a été un peu négatif
04:05dans l'opération menée par François Béraud,
04:07ça a été de donner l'impression
04:09que du sang et des larmes,
04:11c'était nécessaire,
04:13alors qu'il faut savoir raison garder.
04:15Emmanuel ?
04:16Non, mais c'est toute la difficulté,
04:17effectivement,
04:18de l'intensité de l'effort
04:19qui est demandé à court terme,
04:21et puis la nécessité aussi
04:24de se projeter sur une trajectoire.
04:26Parce que la réalité,
04:28c'est ça le message du FMI,
04:29c'est qu'il dit,
04:30mais attendez,
04:30si vous avez un effort régulier,
04:33soutenu,
04:34vous n'avez pas besoin
04:36de mettre l'économie française à genoux
04:38pour redresser le financement
04:40de vos finances publiques.
04:41Encore une fois,
04:42il y a beaucoup de pays
04:43qui ont réussi cet effort
04:45de redressement de leurs finances publiques.
04:46Donc, il dit juste
04:47baisser un peu les dépenses, quoi.
04:48C'est ça,
04:48il dit baisser les dépenses,
04:49et effectivement,
04:50ce que pointe Jean-Marc est fondamental,
04:52c'est-à-dire qu'on est dans une hystérie
04:54qui, effectivement,
04:56on suit au jour le jour,
04:57heure par heure,
04:58tout ce qui se passe à l'Assemblée, etc.
05:00Vous avez donc François Beyrou
05:01qui nous a dit
05:02qu'on était au bord du Gouvre.
05:03Hier, quand vous écoutez les députés
05:05sur le projet de budget 2026,
05:07on vous parle de cure d'austérité
05:08sans précédent,
05:09on vous parle de véritable boucherie fiscale.
05:11Donc, c'est le jeu des politiques.
05:13On en fait beaucoup
05:14dans les médias généralistes
05:16sur le sujet.
05:18Et je trouve qu'effectivement,
05:19c'est intéressant de pointer,
05:21comme le fait le FMI aussi,
05:22les dangers de cette hystérisation
05:23du débat
05:25qui empêchent de se retrousser les manches.
05:27Oui, mais il faudrait pouvoir
05:29baisser les dépenses non plus
05:30sans que ça soit hystérique.
05:32C'est-à-dire que vous touchez au taxi,
05:34vous voyez ce qui se passe.
05:35Vous ne pouvez rien faire,
05:37même sur des toutes petites mesures, quand même.
05:38Il faut être courageux
05:39et pas hystérique.
05:41D'accord.
05:42Non, mais je note.
05:43Courageux, mais pas hystérique.
05:45Très bien.
05:45À demain, à tous les deux.
05:46Il est 7h17.
05:46Sur BFM Business
05:48et sur RMC Live.
05:49Merci.
05:50Merci.
05:51Merci.
05:52Merci.
05:53Merci.

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