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  • il y a 7 semaines
Ce mercredi 10 octobre, les avantages et conséquences de l'abandon de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu sur l'économie française ont été abordés par Jean-Marc Daniel et Emmanuel Lechypre dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Sébastien Lecornu applaudi hier par le Parti Socialiste pour l'abandon du 49-3 pour la réforme des retraites, pour les renoncements budgétaires.
00:07Vous dites, Emmanuel Lechypre, c'est une bonne chose, une bouffée d'oxygène ce budget.
00:11Exactement, en tout cas c'est une bouffée d'oxygène, c'est une bouffée d'oxygène par rapport à l'incertitude politique qui coûtait plus cher
00:19finalement que les renoncements potentiels et notamment sur la réforme des retraites.
00:24Et d'ailleurs ça a été accueilli comme tel par les marchés, Étienne vient de nous l'expliquer.
00:28Donc ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:31C'est une bonne nouvelle aussi sur l'équilibre des efforts qui est quand même demandé aux Français.
00:37En réalité tout le monde quasiment va être à peu près sollicité, sauf si vous êtes un couple de smicards sans enfants et en bonne santé.
00:44En gros, grosso modo, sinon à peu près tout le monde va être sollicité.
00:48On sollicite quand même un peu plus ceux qui ont le plus de moyens et aujourd'hui on sait très bien que ce sont ceux qui épargnent le plus.
00:55On prend le cas des retraités aisés par exemple qui sont quand même ceux qui ne contribuent pas en ce moment à faire tourner l'économie française.
01:04On a un budget qui épargne plutôt quand même les entreprises et notamment les PME pour lesquels on est particulièrement inquiet au vu notamment de l'augmentation des défaillances avec la baisse de la CVAE.
01:14Donc c'est un budget qui permet d'acheter du temps politiquement qui est assez habile et les échéances.
01:21Alors évidemment il y a beaucoup de choses qui ne plaisent pas aux socialistes et qui vont essayer de gratter mais il y a un calendrier politique qui est quand même assez compliqué.
01:26Parce qu'il faut bien voir que jusqu'à partir de fin novembre, la dissolution deviendra extrêmement compliquée.
01:35C'est quand même l'épée de Damoclès puisque si vous procédez à une dissolution en novembre, vous n'aurez rien, vous n'aurez pas d'assemblée en décembre.
01:42Et là vous n'avez plus de budget, vous êtes de l'inconnu.
01:45Donc je dis que c'est plutôt une bouffée d'oxygène, bienvenue.
01:47Jean-Marc.
01:48D'abord je suis surpris de la réaction de Emmanuel qui nous a expliqué la semaine dernière, il y a 15 jours, qu'il ne fallait surtout pas revenir sur la réforme des retraites.
01:55Et là il nous dit que c'est plutôt une bonne idée.
01:57Il dit c'est un bon deal.
01:58Voilà, moi je suis assez cohérent.
02:01Je pense qu'effectivement la réforme des retraites elle avait été tuée par la dynamique du conclave.
02:05Et donc il faut prolonger cette dynamique.
02:07De même qu'un des atouts de ce qu'avait de l'héritage du précédent gouvernement, de François Béraud,
02:14c'était de dire qu'un des problèmes de l'économie française c'est qu'on ne travaille pas assez.
02:18Donc là on renonce complètement sur cet aspect-là.
02:21C'est-à-dire qu'on diffère la réforme des retraites mais pas pour préparer une réforme suivante,
02:25c'est pas pour préparer effectivement une prise de conscience de la réalité.
02:29Vous m'avez dit on va vers l'appauvrissement général.
02:31Et donc en réalité on va vers l'appauvrissement général pour trois raisons.
02:34Comme d'habitude la première raison c'est qu'effectivement comme on ne travaille pas assez,
02:37on va continuer à s'enferrer dans cette dynamique d'accumulation de déficit.
02:41On a retrouvé un déficit commercial mensuel de 5 à 6 milliards d'euros.
02:46Donc progressivement le pays est en train de dépendre de l'extérieur,
02:50de se vendre parce qu'il n'arrive pas à vendre et qu'il n'est pas assez compétitif.
02:54Le deuxième enjeu c'est qu'effectivement on demande des efforts.
02:57Alors je ne sais pas si c'était voulu mais quand Emmanuel a parlé des retraites riches,
03:02il a fait ce geste envers moi.
03:03Non mais ils ne vous montraient pas.
03:06Jean-Marc se sent stigmatisé.
03:09Mais non, je stigmatise les idées que je sais qu'ils portent.
03:14Jean-Marc vous êtes prof, on sait bien quand même que vous n'êtes pas les 1800 personnes les plus riches.
03:20Alors indépendamment de ça, effectivement on est dans une situation où l'ensemble des retraités
03:24va perdre du pouvoir d'achat par rapport à la désindexation.
03:28Il n'y a pas que les retraités, il y a toute la politique familiale
03:30alors qu'on n'arrête pas de nous dire qu'un des enjeux de l'avenir c'est d'inciter les enfants,
03:36les gens à faire des enfants.
03:38Or on va pénaliser la politique familiale en refusant l'indexation des allocations familiales sur l'inflation.
03:44Donc appauvrissement d'une partie ciblée de la population.
03:48Et troisième élément, dans les promesses qui avaient été faites,
03:51promesses de dynamisation de l'économie, promesses de favoriser l'investissement,
03:56il y avait des réformes assez rapides sur la CVAE.
04:00On nous dit ça se passera en 2028,
04:02mais là par rapport aux 10 milliards de la tranche qui avait été annoncée
04:06par les précédents gouvernements et qui avaient été plus ou moins enterrinés par le socle commun,
04:11on fait une baisse cosmétique d'un milliard à un milliard et demi
04:17et donc on ne prépare pas l'avenir,
04:19on ne prépare pas effectivement la capacité à investir des entreprises.
04:22C'est là où je ne suis pas d'accord avec Jean-Marc.
04:23Je pense que compte tenu des multiples contraintes politiques,
04:29ce budget est peut-être celui qui compromet justement le moins l'avenir,
04:32c'est celui qui compromet le moins l'investissement.
04:34Vous avez quand même des mesures qui ont été évitées,
04:37on n'a pas de hausse de la flat tax sur les revenus financiers,
04:41c'est quand même important.
04:44Jean-Marc essaye de faire pleurer dans les chaumières avec ses mesures antifamiliales, etc.
04:48Alors qui sait qu'une politique familiale ça ne marche pas en plus qu'on perd des enfants ?
04:51On appauvrait quand même les ménages, on n'a pas avec ça.
04:54En réalité il y a beaucoup de mesures dont l'étude d'impact montre
04:59qu'en fait elle ne profitait surtout qu'aux foyers les plus favorisés.
05:02Il y a une des mesures qui fait débat,
05:04c'est notamment la suppression de la défiscalisation.
05:08Sur les maladies chroniques ?
05:09Non, sur les étudiants, mais en réalité à 80% ça profitait à des familles qui étaient plutôt aisées.
05:14Donc on a toiletté un certain nombre de mesures qui n'étaient pas efficaces,
05:19notamment dans les niches fiscales.
05:22Ça moi ça me paraît plutôt assez habile.
05:26Puis après Jean-Marc, on renvoie les Français aux choix démocratiques
05:29qu'ils feront au moment de la présidentielle de 2027.
05:31Mais on attend que le système des retraites s'écroule,
05:34on attend un moment où on ne pourra plus payer.
05:36Oui, parce qu'on peut être inquiet.
05:37Si vous regardez l'offre politique,
05:39aujourd'hui en fait vous avez 70% de l'Assemblée nationale
05:41qui est pour finalement l'abrogation de cette réforme des retraites.
05:46Et que à part les Républicains, personne n'est très probable.
05:49Ce qui me frappe c'est que notre classe politique ne semble pas,
05:53et en particulier la partie qui est située sur la gauche du paysage politique,
05:57n'a pas compris qu'appauvrir les uns ça n'enrichit pas les autres.
05:59Non, c'est même le principe de certains.
06:02Oui.
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