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  • il y a 2 jours
Ce lundi 13 octobre, Pierre Blanchet, responsable des solutions d'investissement retail chez Amundi, et Nicolas Brault, directeur associé et responsable de la stratégie d'investissement de Hottinguer, ont échangé leurs points de vue sur la guerre commerciale relancée par Donald Trump et les répercussions sur les marchés, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Face à face, deux acteurs de marché qui nous partagent leur vision ce matin.
00:04Nicolas Brault, directeur associé et responsable de la stratégie d'investissement de la banque Ottingre.
00:08Bonjour Nicolas Brault.
00:10Bonjour Etienne.
00:10Merci d'être avec nous ce matin.
00:12Vous êtes accompagné de Pierre Blanchet qui est responsable des solutions d'investissement retail chez Amundi.
00:17Bonjour Pierre Blanchet.
00:18Bonjour.
00:18Merci également de nous accompagner.
00:20Bon, commençons par cette guerre commerciale.
00:22Ce n'était pas prévu mais c'est l'actualité de ce week-end avec Donald Trump qui a à nouveau fait secouer Wall Street.
00:29Bon, on n'était pas habitué Nicolas Brault à ces moins 3% sur le Nasdaq, à des moins 5% sur Nvidia, Amazon et j'en passe.
00:35Il faut revenir au mois d'avril pour connaître de telles secousses, entre guillemets.
00:40Oui, l'effet mémoire est quand même toujours là.
00:43Avec Trump, c'est tous les jours.
00:44Donc là où on avait perdu l'habitude, en effet, c'est l'effet, l'impact sur le marché.
00:51Puisqu'on a une séquence depuis début avril qui est continue d'appréciation.
00:55Bon, vous remarquerez quand même que depuis un mois, deux mois, on passe tous les jours du temps à essayer de s'interroger et de répondre à la question
01:05« est-on dans une bulle sur l'intelligence artificielle ? »
01:08Donc on n'est pas non plus dans un environnement qui est aussi complaisant que la lecture des indices le laisse apparaître.
01:15Et sinon, le commentaire vendredi, d'autant plus qu'on avait vocation à se voir ce matin.
01:22C'est sûr que ça a un peu fait l'effet d'une douche froide, la clôture de la séance.
01:28Dans une demi-heure, on perd, dans la dernière demi-heure en Europe, on perd beaucoup de terrain.
01:33Et puis la clôture à Wall Street, donc les choses vont s'assagir.
01:36Le sujet de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine est un sujet qui va nous accompagner pour une décennie probablement.
01:43Donc on n'est pas au dernier sous brosseau.
01:46Loin de là. Et ça va encore être un sujet important puisque Xi Jinping est censé voir Donald Trump à la fin du mois.
01:53Pierre Blanchet, aujourd'hui, cette guerre commerciale, on l'avait un petit peu oubliée,
01:56à tort peut-être avec ces sujets d'intelligence artificielle comme ça a été souligné.
02:00Bon là, ça revient sur les devants de la scène, d'autant plus que là, on va rentrer dans la saison des résultats d'entreprise.
02:06Donc là, forcément, les entreprises vont être questionnées là-dessus, sur ces fameux droits de douane.
02:10Oui, bien sûr, mais elle navigue à vue, ça a très bien été rappelé.
02:13En fait, il y a une position tactique des acteurs.
02:16La Chine qui annonce, sans prévenir bien évidemment, une restriction supplémentaire sur les terres rares,
02:23réponse quasiment instantanée de Washington avec des droits de douane supplémentaires.
02:29En fait, tout ça, c'est là. C'est une position avant de négocier.
02:32Et pour les entreprises, oui, c'est compliqué parce qu'évidemment, il faut anticiper.
02:36Ce qui est difficile à faire, il faut se projeter aussi dans un monde plus compliqué.
02:40Vous l'avez mentionné, une relation complexe sur plusieurs années probablement.
02:45Elles doivent le faire également avec l'Europe, puisqu'il faut intégrer aussi les paramètres européens dans ce sujet.
02:51Les Européens qui sont un marché important pour les entreprises américaines.
02:54Voilà, donc c'est un jeu non pas à deux bandes, probablement à trois, peut-être même à quatre,
02:57quand on intègre les marchés émergents.
02:59Voir plus. En attendant, en tout cas, l'once d'or est toujours au-delà des 4000 dollars,
03:03l'argent au-delà des 52 dollars sur un record historique cette nuit pour cette once d'argent,
03:09quand le pétrole, lui, est sur des plus bas du mois d'avril.
03:12On a un WTI qui est passé sous les 60 dollars quand le Brent est à 63 dollars ce matin.
03:19Est-ce qu'il faut à nouveau parler du taco Trump aujourd'hui, Nicolas Brault ?
03:22On se souvient que c'était un terme qui était utilisé au printemps, c'est le fait que Donald Trump recule toujours.
03:28Est-ce que là, il a reculé ce week-end par rapport à cela, par rapport à son projet de taxation ?
03:34Je ne me reconnais pas tellement dans ces expressions.
03:40Lorsqu'on lui fait face et qu'on a les moyens de lui faire face,
03:43parce que l'envie de lui faire face, en fait, elle est quasi universelle.
03:47Mais la plupart n'en ont pas les moyens, la Chine est l'exception.
03:52Oui, Trump peut reculer.
03:56Maintenant, la ligne de conduite depuis son élection,
04:02qu'on soit d'accord ou pas d'accord, je serai évidemment en ce camp-là,
04:07sur la posture, les attitudes et parfois sur le fond, la politique de Trump,
04:14c'est de le prendre au sérieux.
04:16Donc, il ne faut pas se moquer, tout ça, il y a de la gesticulation.
04:19On participe ce matin à une industrie du commentaire, mais il faut avoir du recul.
04:26De toute façon, les bras de fer sont quotidiens.
04:29Et dans la relation entre la Chine et l'Amérique, ils sont à prendre très au sérieux.
04:34Ça se terminera peut-être par des conflits.
04:37Tout le monde a Taïwan en ligne de mire.
04:39Énormes conséquences derrière pour l'économie de l'intelligence artificielle,
04:44s'il s'avérait qu'un conflit est jour à un moment donné.
04:49Donc non, je dirais, oui, sur le court terme, il fait un recul.
04:53Après, s'être enflammé, Pierre l'a dit, de façon, comme d'habitude,
04:59en réaction immédiate, dès lors qu'il est contredit.
05:02Mais prenons tout ça très au sérieux.
05:04Si on veut sortir du commentaire, comme vous l'avez dit,
05:08comment aujourd'hui vous arbitrez des portefeuilles dans ce contexte ?
05:11Les sujets sont vastes.
05:12Politique française, le pétrole, je le disais, qui est sur des plus bas du mois d'avril.
05:16Des sociétés qui, ça y est, vont publier cette semaine.
05:19Ça, c'est quand même un moment important, très attendu pour vous, Géran.
05:22Alors, peut-être deux réactions.
05:25D'abord, il n'y a pas d'arbitrage.
05:27Les éléments évoqués, que vous évoquez, ne sont pas nouveaux.
05:31On fera l'économie peut-être de la situation spécifique de la France.
05:35Mais enfin, ça se compte en décennies.
05:37Cette situation-là, elle ne fait qu'empirer.
05:39Mais on n'est pas dans un élément nouveau.
05:40On ne découvre pas que d'être éloigné de la sphère publique
05:44lorsqu'on investit l'argent de nos clients
05:46est une ligne de conduite qui est assez saine.
05:49S'agissant de la période immédiate,
05:53je crois que la période va être en tout cas très intéressante
05:56parce qu'on va se mettre à parler des entreprises de nouveau.
05:59Le bal s'ouvre demain.
06:01Il y a notamment trois entreprises qui me semblent très symptomatiques,
06:05très emblématiques, qui vont publier demain.
06:08La première, c'est Publicis.
06:10Une fois n'est pas coutume, c'est elle qui ouvre le bal.
06:12Le matin.
06:13Si vous voulez, on pourra y revenir.
06:15Mais elle nous dit des choses justement sur la capacité
06:18à embrasser l'intelligence artificielle,
06:21à en faire quelque chose de différenciant vis-à-vis de ses clients.
06:24Et néanmoins, ce titre se paye avec des valorisations
06:27de groupes publicitaires, de produits de commodité
06:32qui vont être disruptés par les géants et les plateformes
06:35de l'intelligence artificielle.
06:36C'est vraiment un cas intéressant, alors qu'il y a 5% de croissance organique.
06:39Il y a JP Morgan aux États-Unis.
06:41Je crois que c'est une publication qui est intéressante.
06:44D'une part parce qu'elle est menée de main maître
06:46par un directeur financier, Jamie Dimon,
06:49qui est le financier le plus réputé,
06:52le seul qui soit vraiment écouté par Donald Trump
06:56et qui a des vues très franches, directes,
07:01sur l'état de l'économie américaine et sur l'état du monde.
07:05Et c'est en début d'après-midi, avant l'ouverture de New York.
07:09Puis le soir, il y a notre référence en matière de luxe,
07:12après une saison de fashion week à Milan et à Paris
07:16et qui fait renaître d'états d'espoir
07:20et un sentiment diffus qu'on a atteint le plus bas.
07:24Donc c'est trois rendez-vous très concrets
07:25dont l'analyse sera intéressante
07:29pour peut-être tirer des enseignements pour d'autres groupes.
07:32En un mot très bref, le luxe,
07:33vous êtes positif aujourd'hui chez Otingre ?
07:36Oui, sélectivement oui.
07:38LVMH a repris 20% depuis l'été.
07:40LVMH, c'est le point intéressant,
07:44c'est que la publication de juillet était mauvaise.
07:48C'est la première fois depuis plusieurs décennies
07:50que ce groupe fait une évolution du chiffre d'affaires
07:55en fort recul.
07:56Moins neuf dans le bas des maroquineries.
07:59Donc ça veut dire que Louis Vuitton,
08:02le navire amiral et Dior sont atteints de plein fouet.
08:05Et néanmoins, on n'a pas fait de nouveau plus bas.
08:07Le mois d'août a été un mois plutôt de consolidation
08:11pour cet acteur de référence qui avait déçu.
08:14Et puis, en effet, au mois de septembre et début octobre,
08:18une ascension vers le haut avec un redémarrage aussi de Kering.
08:21Donc oui, on est dans une période, je dirais, temporelle
08:26où les bases de comparaison sont favorables
08:30et on a de nouveau envie d'être constructif.
08:32552 euros ce matin pour ce titre LVMH.
08:36Pierre Blanchet, chez Amundi,
08:37quelles sont les grandes tendances que vous voyez
08:39en termes d'investissement, que ce soit géographique,
08:42mais aussi en termes de secteur ?
08:44On parlait il y a un instant de l'intelligence artificielle.
08:47Forcément, aujourd'hui, cette intelligence artificielle,
08:49elle est au premier plan dans les indices américains.
08:51Oui, complètement.
08:52Là-dessus, notre vision, c'est que le segment de l'intelligence artificielle,
08:57mais plus généralement la technologie, est un peu cher.
09:00On verra dans la publication des résultats si c'est conforté.
09:04Et donc, on va plutôt essayer de jouer le thème du broadening.
09:07Le thème du broadening, c'est comme son nom l'indique en mauvais français,
09:10c'est on va essayer de chercher d'autres secteurs,
09:12des secteurs qui sont peut-être moins directement liés à ces valorisations-là.
09:16Mais on aime le sujet de la technologie,
09:20puisqu'il est en train de se transférer dans plein de secteurs d'industrie
09:23qui vont bénéficier de l'intelligence artificielle.
09:25Après, si on regarde le marché, il y a quand même deux zones qui restent assez attractives
09:30dans les grandes régions.
09:31L'Europe, qui est toujours sur des niveaux de valorisation, on va dire, en ligne avec l'historique.
09:36Pour certains pays, on est même un petit peu en dessous,
09:38donc c'est intéressant de regarder.
09:40Et puis l'Asie, en particulier le marché chinois,
09:44qui même s'il a eu deux années de belles performances,
09:46et je consolide un petit peu depuis quelques jours,
09:49mais on est quand même sur des niveaux de valorisation qui sont en retard
09:52pour beaucoup de secteurs.
09:54Et par ailleurs, c'est ce que font beaucoup d'investisseurs,
09:57les valeurs de technologie en Chine sont parfois beaucoup moins chères
10:00qu'aux États-Unis, pour finalement des propositions de valeurs
10:04qui sont aussi très intéressantes.
10:05Donc je pense que c'est le premier axe.
10:07Au sein des émergents, on regarde aussi des segments qui sont un peu délaissés,
10:12l'Amérique latine en particulier.
10:14C'est vrai qu'on a toujours tendance, et c'est normal,
10:16on le porte dans nos convictions Chine et Inde,
10:19donc en fait le cœur du mécanisme asiatique.
10:21Mais l'Amérique latine est mise un peu de côté,
10:24on pense qu'il y a des valorisations intéressantes de ce côté-là.
10:26Après, en termes de secteur, j'ai mentionné la façon dont on concevait le marché,
10:31on va chercher des secteurs qui sont peut-être moins surévalués,
10:35et en Europe, il y a des secteurs qui le sont, en particulier dans la pharma,
10:39et c'est vrai aussi d'ailleurs aux États-Unis.
10:42La pharma, c'est intéressant, c'est un secteur qui a vraiment sous-performé récemment,
10:45et il sous-performe un peu, je veux dire, au bon moment,
10:50puisque si on a une consolidation du marché d'action,
10:53ce sera un secteur qu'on sera content d'avoir, en fait,
10:55qui a des caractéristiques défensives,
10:57et c'est bien de pouvoir en profiter justement dans ces phases de valorisation.
11:00Est-ce que les flux reviennent sur ce type d'action,
11:03notamment sur le secteur pharmaceutique ?
11:06Alors, pas de façon exponentielle, comme on a pu l'avoir bien évidemment sur les valeurs de tech,
11:10mais quand on regarde en termes de flux, quand on regarde les flux ETF, par exemple,
11:14on voit qu'il y a de nouveau un intérêt pour les secteurs.
11:17Alors évidemment, valeur par valeur, c'est un peu plus compliqué,
11:20chacune étant dans sa problématique,
11:22certaines en étant directement heurtées par les tarifs douaniers,
11:27et puis là plus récemment, une taxe spécifique sur les produits brevetés,
11:31mais oui, je pense que ça va être un secteur qui va être en première ligne.
11:36Et puis en Europe, on le regarde aussi d'un point de vue de l'autonomie stratégique de l'Europe,
11:39c'est important d'avoir ça en tête.
11:42Un secteur pharma qui est capable d'assurer la continuité des services de santé,
11:47c'est un axe important pour l'Europe, donc ça combine bien ces deux thématiques.
11:51Néanmoins, le problème, Nicolas Brault, c'est que ce secteur de la santé,
11:53il est dans le désert de Donald Trump,
11:55qui souhaite notamment plafonner le prix des médicaments aux États-Unis,
11:59et donc ce secteur qui est normalement défensif, ne l'est pas du tout aujourd'hui,
12:04pourcièrement parlant.
12:05– C'est vrai, c'est difficile de faire la liste des segments qui ne sont pas dans le collimateur
12:12directement ou indirectement de l'administration américaine.
12:16Donc s'agissant des groupes pharmaceutiques, le sujet numéro un,
12:21c'est la capacité à innover, ça ne dépend pas de Trump.
12:24– Ça ne dépend pas de Trump.
12:27Il se trouve que les valorisations basses qui sont séduisantes des groupes pharmaceutiques,
12:33qu'ils soient suisses ou d'Europe continentale ou britanniques,
12:37dont on a sur notre continent,
12:39résultent d'abord d'une difficulté à innover et à trouver les médicaments ou les traitements,
12:46les solutions qui vont permettre d'assurer la croissance dans deux ans, dans trois ans,
12:50dans quatre ans, qu'on va arriver à échéance des tas de brevets et de médicaments qui sont en cours.
12:56Ensuite, il y a le sujet de Trump, mais ça finit toujours par aboutir à un accord.
13:01Le siège de Novartis et de Roche est à Bâle.
13:09Certains groupes sont basés à Paris, Sanofi, d'autres en Grande-Bretagne,
13:13mais ça fait longtemps que le marché américain est leur premier marché,
13:16leur premier centre de recherche et développement,
13:20leur première base de production, leur première base de vente.
13:24Donc ces groupes vont arriver à s'adapter à cette logique de Trump,
13:28qui a une envie qui est assez logique, c'est de faire baisser le coût pour les Américains.
13:33Donc, alors, ce secteur est défensif, il l'était,
13:37de même que l'agroalimentaire était très défensif,
13:40mais l'agroalimentaire a, en tout état de cause, mal résisté à la guerre en Ukraine,
13:45l'inflation qui s'en est suivie,
13:46et la sensation qu'ont les consommateurs du monde entier,
13:49c'est pas propre à l'Europe,
13:51que le coût de l'agroalimentaire au quotidien est trop élevé.
13:54Donc, vous voyez qu'il y a un jeu de bascule dans ces approches sectorielles
13:58qui est parfois très significatif.
14:01En un mot, quand même, parce qu'il y a un titre qui a flanché la semaine dernière,
14:04Nicolas Brom, on n'a vraiment pas beaucoup de temps,
14:05c'est Ferrari, moins 18% de séance.
14:08C'est mérité ?
14:09C'est, si vous voulez, c'est justifié au regard de la guidance,
14:15donc la prévision de l'entreprise sur sa trajectoire 2030,
14:21était, dans les chiffres énoncés, inférieure de 15%
14:25à ce que les analystes qui assistaient...
14:26Mais c'est un groupe qui est historiquement prudent.
14:28C'est un groupe qui est extrêmement prudent.
14:30C'est un groupe qui, historiquement, a toujours délivré
14:34au-delà de sa ligne, de sa trajectoire qu'il s'est fixée.
14:39Et je crois que ça n'est pas plus grave que ça.
14:42Ça ne me remet pas du tout en cause les qualités de ce groupe,
14:46son positionnement, comme un acteur automobile.
14:49Mais en fait, ce n'est pas de l'automobile, c'est du luxe.
14:52Et les valeurs qui ont été énoncées à l'occasion de cette journée investisseur
14:56confirment que c'est un groupe un peu d'exception.
14:59Donc, il ne faut surtout pas perdre pied
15:03et vendre après un ajustement de cours comme celui-là.
15:07Un dernier mot quand même, Pierre Blanchet,
15:09sur les solutions d'investissement, là, aujourd'hui, chez Amundi.
15:13L'univers est vaste.
15:14On parle du marché actions depuis tout à l'heure,
15:16mais il y a le marché obligataire,
15:17les produits de taux, encore, qui sont toujours au rendez-vous.
15:21Quelles sont, là, les grandes tendances que vous voyez ?
15:22Comment ça se passe chez vous, en termes d'allocations,
15:24chez Amundi, dans vos fonds ?
15:26Sur la partie obligataire, c'est intéressant d'essayer
15:28de capter le niveau de taux.
15:29Parce qu'en fait, on est quand même sur des niveaux historiquement élevés.
15:32Si vous regardez les taux en zone euro,
15:34on est à peu près sur des niveaux qu'on n'a pas vus depuis 15 ans.
15:36Aux États-Unis, on est même sur des niveaux qu'on n'a pas vus depuis 20 ans.
15:39Donc, tout dépend bien évidemment du type de stratégie
15:42que vous mettez en place.
15:43Mais je pense que le fait d'essayer de capter,
15:45finalement, cet excès,
15:47parce que quand on ramène ça au niveau d'inflation,
15:49on est dans des taux d'intérêt réels positifs,
15:51c'est-à-dire le taux moins l'inflation, en fait, est positif.
15:55Pour faire ça, une des solutions, c'est les fonds datés.
15:57C'est les fonds, en fait, qui fixent un point sur la courbe, en gros,
16:01et qui comportent dans la durée
16:04et qui vous permettent d'accéder, en fait, à cette performance.
16:07Donc ça, c'est une façon de le faire.
16:10Deuxième élément, nous, on pense qu'on va continuer, en fait,
16:12à avoir de la pente, c'est-à-dire que les taux courts
16:15vont probablement continuer de baisser.
16:17C'est vrai aux États-Unis avec la Fed.
16:19Mais peut-être qu'en zone euro,
16:20la BCE devra aussi changer un peu son fusil d'épaule.
16:23On peut imaginer qu'elle baisse les taux en 2026,
16:25même si ce n'est pas son discours.
16:27Et donc ça, c'est des stratégies, en fait, de pontification.
16:30Et donc là, on a déjà deux éléments
16:32qui font l'essentiel, en général,
16:34de la performance des fonds obligataires.
16:36Donc on pense que l'obligataire n'est pas mort,
16:38bien au contraire, vu le niveau de taux d'intérêt.
16:41Et puis aussi, pourquoi pas capter le niveau de taux en France,
16:44par ailleurs, puisque là, on est sur un spread qui est élevé.
16:47Alors on verra ce que l'avenir nous dira.
16:50Mais probablement qu'à, sur ces niveaux de spread,
16:53on aura des acheteurs intéressants.
16:55Donc voilà, marché obligataire à regarder aussi avec les actions.
16:58Les clés de diversification,
17:00les clés de diversification chez Autingres,
17:01c'est quoi aujourd'hui, Nicolas Brault ?
17:04Elles sont à la fois sectorielles,
17:08mais avec un focus sur les meilleurs acteurs,
17:10parce qu'au sein de chaque secteur,
17:12vous avez des polarisations qui sont énormes.
17:14Elles sont géographiques.
17:15Bien sûr, en termes de classe d'actifs,
17:17mais on est des long-only,
17:19donc ça sera vraiment deux grandes classes d'actifs,
17:21Fix Income et l'obligataire,
17:23et puis les actions.
17:25Peut-être un point à évoquer pour la fin d'année,
17:29regarder de près ce qui se passe sur le dollar.
17:32Maintenant que le consensus est très largement baissier,
17:34sur le dollar,
17:35on voit que le dollar ne fait plus de plus bas,
17:38et ça, c'est de nature à pouvoir redistribuer certaines cartes
17:42sur les différentes classes d'actifs d'ici la fin de l'année,
17:44si le dollar cesse de s'affaiblir,
17:47et au contraire, se renforce un peu.
17:49Nous sommes à 1,1620 sur l'euro-dollar,
17:52et ça, c'est quand même un élément à prendre en compte,
17:54sur la performance dans un sens,
17:56mais comme dans l'autre.
17:56C'est-à-dire que si le dollar reprend des couleurs,
17:58même si votre actif est du sur place,
18:00il va s'apprécier.
18:01Et ça peut redistribuer les cartes
18:02en termes de performance sectorielle aussi.
18:05Ça sera vraiment un élément
18:06qu'il faudra suivre dans ces prochaines semaines.
18:08Merci beaucoup à tous les deux
18:09de nous avoir accompagnés ce matin.
18:10Nicolas Brault, directeur associé
18:12et responsable de la stratégie d'investissement
18:13de la banque Haut-Tingres,
18:15et Pierre Blanchet, responsable
18:17des solutions d'investissement retail
18:18chez Amundi.
18:19C'est parti.

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