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  • il y a 2 jours
Ce lundi 13 octobre, le dossier de la guerre commerciale, notamment Donald Trump qui menace de taxer à nouveau certains produits chinois, a été abordé par Hervé Goulletquer, conseiller économique chez Accuracy, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Ce dossier de la guerre commerciale qui continue de faire couler de l'encre tout au long du week-end, avec vous l'avez vu vendredi,
00:07le Nasdaq qui a lâché un peu plus de 3,5%, c'était sa pire séance depuis le mois d'avril.
00:12Vous avez également le S&P 500 qui a perdu 2,7% en cause, le fait que Donald Trump menace de taxer à nouveau certains produits chinois.
00:20Pour en parler avec nous ce matin, Hervé Gouletker, conseiller économique chez Accuracy.
00:24Bonjour Hervé Gouletker, merci d'être avec nous ce matin sur BFM Business.
00:28Bon, Donald Trump remet la pression sur la Chine alors qu'il doit rencontrer Xi Jinping d'ici une quinzaine de jours.
00:36Alors, pression, mais c'est une pression qui est réciproque.
00:39Il ne faut pas oublier qu'en fin de semaine dernière, la Chine en fait disait qu'elle songeait à partir du 8 novembre, pour être précis,
00:49finalement à empêcher les exportations de terres rares de la Chine vers le reste du monde.
00:57Alors, on a eu la réponse de Donald Trump sous la forme d'une menace, d'une hausse à 100% des droits de douane.
01:06Bref, c'est vraiment la montée aux extrêmes de part et d'autre.
01:11Alors, ça surprend parce qu'évidemment, on avait l'impression que les choses étaient en train de se tasser sur le front du commerce international.
01:21Mais ce qu'il faut bien voir, c'est qu'avec l'équilibre de droits de douane qu'on avait trouvé en début d'été,
01:29eh bien, l'impression réciproque, c'était que le coût économique n'était pas très fort.
01:35Aux États-Unis, un premier semestre de croissance pas très bon, mais un troisième trimestre qui semblait meilleur.
01:40Et puis, du côté chinois, le sentiment, eh bien, que les exportations se portaient bien.
01:46Certes, celles vis-à-vis des États-Unis plongeaient, mais c'était plus que compensé par de belles performances ailleurs,
01:52en commençant par l'Europe.
01:53Donc, sans doute, une tentation de chacun des deux camps de pousser leur avantage plus loin.
01:59Bon, du côté chinois, on n'est pas sûr de tout comprendre pourquoi on prenait un tel risque.
02:05Du côté américain, il est bien clair que la réaction des marchés de capitaux en fin de semaine dernière
02:12a poussé la Maison-Blanche, Trump, son vice-président, Vance, à essayer de calmer les choses.
02:20Hier, on a bien vu qu'on disait, bon, il faut quand même qu'on trouve les voies et les moyens pour s'entendre.
02:27D'ailleurs, c'est pour ça qu'aujourd'hui, les marchés caressent l'espoir que les choses puissent aller mieux.
02:34Mais la réalité, c'est que la tentation de pousser son avantage de part et d'autre est réelle.
02:40Et dans ce cas-là, les chaînes de valeur au niveau mondial seraient vraiment remises en cause.
02:45Et ça, pour l'économie, pour les marchés, c'est embêtant.
02:48Donald Trump, hier soir, sur son réseau social, a écrit
02:51« Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout ira bien. Les États-Unis veulent aider la Chine, pas la nuire. »
02:55Est-ce qu'on est dans le fameux retour de « Taco Trump » ?
02:59Vous vous souvenez, on parlait de ce fameux terme au printemps dernier,
03:02« Trump always taken out », « Trump se dégonfle toujours ».
03:05Est-ce que là, Donald Trump s'est à nouveau dégonflé en l'espace de 48 heures, Hervé Gouletker ?
03:10Je pense que Donald Trump a considéré qu'avec la menace de 100% de droits de douane sur la Chine,
03:17il était allé trop loin.
03:19S&P 500, Nasdaq sont là pour le prouver.
03:22Donc, il rétro-pédale aujourd'hui.
03:25Il n'empêche que la réalité, c'est que chacun des deux camps, dans un contexte économique qui leur semblait un peu meilleur,
03:34est prêt à prendre des risques pour pousser leur avantage plus loin.
03:38Ça, c'est cette réalité qu'il faut prendre en compte.
03:41Et ça veut dire quoi ?
03:42Ça veut dire qu'essayer de proposer des anticipations, de proposer des prévisions, de résultats, de croissance économique,
03:52dans ce contexte, c'est extrêmement dur.
03:54Bref, on va prendre avec beaucoup de scepticisme toutes les prévisions que le FMI va nous sortir
04:00tout au long de cette semaine, semaine très classique des rencontres internationales à Washington.
04:06A noter que le shutdown est toujours d'actualité.
04:09Aujourd'hui, Hervé Gouletker, un mot quand même là-dessus.
04:12C'est quand même impressionnant.
04:13La façon dont le fait que les statistiques de l'emploi n'ont pas été publiées n'inquiète pas les marchés.
04:18On est vraiment dans un deux poids, deux mesures par rapport à la séance de vendredi.
04:22Oui, c'est vrai que le shutdown, dans une actualité internationale un peu écrasante, est mis de côté.
04:29On est quand même aujourd'hui au 13e jour de fermeture partielle de l'administration américaine.
04:38Ça commence à faire long.
04:40Il y a des implications évidemment sur les salaires.
04:43Et puis, vous le dites, des implications sur la publication des statistiques.
04:47Et preuve que c'est un problème, celle des prix à la consommation,
04:51qui est aussi importante pour les marchés que celle sur l'emploi,
04:55qui devait être publiée en fin de semaine.
04:58En fait, ne le sera pas, mais l'administration nous dit que ça sera le 24 octobre.
05:04Donc, en fait, on voit qu'il y a quand même des statistiques dont on a absolument besoin.
05:09Et shutdown ou pas, on va faire des efforts pour que les chiffres soient connus.
05:14En attendant, les entreprises, elles seront au rendez-vous avec notamment le secteur bancaire
05:17qui va commencer à publier ses résultats à partir de demain aux Etats-Unis.
05:21Nous en reparlerons dans un instant avec Alexandre Baradet.
05:23Juste un mot quand même sur la situation française.
05:25Hervé Gouletker, hier soir, l'Elysée a dévoilé le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.
05:31Pas de grande réaction à la Boris de Paris, je le disais.
05:34Plus 0,6% pour le CAC 40 quand le 10 ans français est à 3,49.
05:38C'est quoi maintenant le prochain rendez-vous ?
05:40C'est de voir comment le prochain budget 2026 sera ficelé ?
05:43Je pense que la déclaration de politique générale du Premier ministre demain, je crois que c'est demain,
05:52va être quand même extrêmement suivie parce qu'en fait, est-ce qu'un compromis est possible
05:57ou est-ce que l'on va finalement au clash à la censure ?
06:01Ça va être donné demain.
06:02Donc c'est vrai que ça va être fonction des indications sur le budget.
06:07Mais en fait, voilà.
06:08Est-ce qu'il y a une volonté chez certains partis, centre-gauche, centre-droite,
06:14de continuer à trouver des compromis ?
06:18Ou alors est-ce que tout le monde se dit qu'au point où on en est,
06:22on ne s'en sortira que par la rupture.
06:24Donc demain, c'est très important, il y a la forme et puis il y a le fond.
06:29Le fond, c'est ce que vous dites, c'est sur le budget, mais on sait que c'est compliqué
06:32parce qu'il faut à la fois réduire le déficit et ne pas fâcher les uns et les autres.
06:40Ça va être compliqué.
06:40En attendant, la prime de risque sur le 10 ans français est tout de même présente
06:43puisqu'on a un spread, donc un écart de taux entre la France et l'Allemagne
06:47qui est de 85 points de base.
06:49Merci beaucoup Hervé Gouletker de nous avoir accompagné ce matin.
06:52Je rappelle que vous êtes conseiller économique chez Accuracy.

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