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  • il y a 22 heures
Ce lundi 17 novembre, la légalité d'une partie des droits de douane mise en place par Donald Trump aux Etats-Unis, a été abordée par Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Et notre éclaireur aujourd'hui dans Good Morning Markets, c'est Christopher Dembic qui est avec nous au téléphone.
00:06Christopher Dembic, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management.
00:10Bonjour Christopher Dembic.
00:11Bonjour Nicolas.
00:12Merci d'être avec nous dans Good Morning Markets.
00:14On va évoquer ensemble le sujet des droits de douane aux Etats-Unis que les marchés suivent de près.
00:20Il y a quelques jours, la Cour suprême n'a pas caché son scepticisme vis-à-vis de la légalité d'une partie des droits de douane
00:26mise en place par Donald Trump à la suite du Liberation Day.
00:31Depuis, Donald Trump a notamment fait machine arrière sur des denrées alimentaires comme le café, le bœuf importé ou encore les avocats.
00:39Comment est-ce que vous analysez la séquence ?
00:40Faut-il s'attendre à plusieurs revirements encore en matière de droits de douane suite à cette décision
00:46ou en tout cas ce message envoyé par la Cour suprême américaine ?
00:50Oui, la Cour suprême est en train de statuer justement effectivement sur les droits de douane.
00:54On sait très très clairement quand même qu'une grande majorité des juges aujourd'hui est très sceptique
00:59et pourrait considérer justement que les droits de douane qui ont été invoqués par Trump sont anticonstitutionnels.
01:03On a notamment le chef de la Cour suprême.
01:05Il faut rappeler quand même le profil, c'est un conservateur.
01:08Il avait été nommé à ce poste par George W. Bush qui lui a été très très clair mettant en avant
01:12qu'a priori quand même l'imposition potentielle de droits de douane aux partenaires commerciaux, cela relève du Congrès.
01:19Donc on a une vraie bataille juridique qui se met en place.
01:21C'est un peu en poil de fond parce que c'est assez peu évoqué effectivement.
01:25Mais si ces droits de douane sont jugés anticonstitutionnels, l'impact est assez évident.
01:30C'est-à-dire qu'à peu près, on a quelques estimations de chiffres.
01:33On estime que grosso modo l'administration Trump devrait reverser aux pays lésés à peu près 80 milliards
01:39juste sur la période de janvier à août.
01:41C'est les derniers chiffres qu'on a, donc ça peut être un peu plus important.
01:44C'est tout simplement énorme, 80 milliards d'euros.
01:46Et ce n'est pas du tout aujourd'hui intégré en termes de risque par le marché.
01:50Ça intervient au pire moment parce qu'on sait que les dépenses continuent d'augmenter du côté américain.
01:56Il y a aussi une incertitude sur l'économie, même si le shutdown est bien sûr arrêté.
02:00On a encore assez peu de statistiques qui sont publiées.
02:03Et on n'aura a priori d'ailleurs pas des statistiques cruciales, notamment l'emploi et l'inflation pour le mois d'octobre.
02:08Donc c'est vrai que c'est un cocktail qui est très dangereux.
02:11Et ça peut justement, vous l'avez rappelé juste le titre, inciter l'administration Trump à faire un peu de marche arrière.
02:16On l'a vu en fin de semaine dernière sur les avocats, le café ou encore le bœuf.
02:23Parce que c'est un impact direct sur le consommateur américain dans la perspective des mi-termes.
02:27Mais on pourrait avoir d'autres virements sur d'autres produits.
02:29Ce qui concerne peut-être d'ailleurs moins le consommateur dans ce cadre de bataille juridique avec la Cour suprême.
02:34Un mot des droits de douane concernés, Christopher Dembic.
02:38Puisque pour appliquer ces droits de douane, Donald Trump ou le gouvernement Trump ont fait appel à plusieurs lois qui permettaient ou non d'appliquer les droits de douane.
02:46C'est la question aujourd'hui débattue au sein de la Cour suprême.
02:50Ça concerne notamment la loi IEPA qui est débattue actuellement à la Cour suprême.
02:57Vous nous avez donné l'ampleur mais est-ce qu'il est plausible d'imaginer qu'un revirement ou en tout cas une annulation des droits de douane imposée par la Cour suprême, Christopher Dembic aujourd'hui ?
03:08Alors quand on écoute quand même la plupart des membres de la Cour suprême qui se sont extraits notamment au début du mois.
03:14Je vous disais le chef notamment, le juge Robert ou encore même des républicains.
03:20On pensera au l'ancien vice-président Mike Pence.
03:23On peut considérer que ça surviendrait.
03:25Alors attention en revanche, je pense que c'est quand même une bataille juridique.
03:28C'est-à-dire que la Maison Blanche aujourd'hui présente des arguments, a priori ils ne sont pas très convaincants, mais il y a d'autres subterfuges.
03:34C'est-à-dire que concrètement effectivement la Cour suprême peut juger que les lois qui ont été invoquées sont inconstitutionnelles pour imposer des droits de douane.
03:43Mais on peut tout à fait considérer, et la Maison Blanche, en tout cas ses avocats travaillent sur cela, de dire finalement ces droits de douane on va les imposer via d'autres lois américaines
03:50qui peuvent être aussi contestées mais en tout cas qui permettront de gagner du temps.
03:55Donc c'est vrai que les 80 milliards de dollars que j'ai évoqués ne seront pas reversés du jour au lendemain si la Cour suprême considère que les droits de douane sont inconstitutionnels.
04:03La Maison Blanche pourrait tout simplement invoquer d'autres lois, et il y a une panoplie qui est extrêmement large, pour maintenir ces droits de douane.
04:10Donc il n'y aura pas un retour en arrière complet, mais c'est vrai que ça peut créer un climat qui est un peu délétère
04:14à un moment où il y a des questions légitimes sur l'état de l'économie américaine.
04:19Un mot peut-être de la politique monétaire de la réserve fédérale américaine.
04:26Christopher Dembic, en quoi cette semaine qui s'ouvre dont l'économie américaine va devoir digérer un certain nombre de données,
04:34et je parle notamment du rapport sur l'emploi du mois de septembre,
04:37vous nous avez dit qu'on n'aurait pas le rapport sur le mois d'octobre,
04:39mais on va découvrir celui du mois de septembre cette semaine.
04:42Est-ce que ça peut influer, dans un sens ou dans l'autre, un scénario de politique monétaire à ce stade ?
04:47Oui, parce qu'on l'a vu aussi bien du côté de la Fed, on a eu plusieurs commentaires,
04:52on va en avoir, je crois, à peu près 14 discours de membres du FOMC cette semaine.
04:56Donc on a vu ces dernières semaines quand même qu'il y a une ambiguïté.
05:00Alors au sein de la Fed, il n'y a pas de débat, a priori, sur est-ce qu'on aura un sursaut de l'inflation.
05:04Le débat, c'est plutôt de se dire, est-ce qu'il faut mieux attendre parce qu'on a une économie qui va réaccélérer ?
05:09Vous avez certains membres qui sont de ce côté-là,
05:11et d'autres qui disent, non, non, l'économie, elle ne va pas réaccélérer si on n'a pas de nouvelle baisse de taux.
05:16Donc c'est plutôt un débat qui est autour de cela,
05:17et c'est vrai que bien évidemment, le rapport sur l'emploi,
05:20même si parce que pour le mois de septembre, regardez très nettement en arrière,
05:24ça va être un bon indicateur, sachant que vous avez eu beaucoup de banques d'investissement américaines
05:28qui ont essayé de publier quelques indicateurs, alors qu'ils ne sont pas très très larges,
05:31qui ont essayé de donner une vision du marché de l'emploi.
05:33Tout ça allait dans le sens d'un assez net ralentissement en septembre et en octobre.
05:38Il faudrait encore être prudent, bien évidemment, parce que ce n'est pas des données nationales,
05:41mais c'est vrai que c'est un peu le point faible aujourd'hui de l'économie américaine,
05:45on a un manque de lisibilité à cet égard.
05:47Donc je doute que la Fed ne baisse pas de ses taux au mois de décembre,
05:51je pense qu'on sera sur 25 points de base, même si les anticipations du marché ont diminué,
05:55mais à mon avis elle le baissera.
05:57En revanche, le vrai enjeu, c'est de savoir où est-ce qu'on va l'an prochain,
06:00combien il y aura de baisse de taux,
06:01et là on peut avoir un débat interminable,
06:03parce que la réalité c'est que, comme la Fed d'ailleurs,
06:06on a très très peu de données pour baser notre jugement pour l'an prochain.
06:09Mais ce que vous dites, Christopher Dembic,
06:10c'est que les questionnements qu'il peut y avoir vis-à-vis de la politique monétaire de la Fed
06:14ne portent pas, selon vous, en tout cas n'auront pas d'impact, selon vous,
06:17sur la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed.
06:20Cette baisse de taux que le marché semblait avoir actée il y a encore quelques semaines
06:24reste, selon vous, selon vous, chez Piquet Asset Management, le scénario principal ?
06:29Chez nous, ça n'a pas changé, effectivement, du côté du marché monétaire,
06:32les anticipations ont nettement diminué.
06:34En l'espace de 2-3 semaines, on a passé de 90%,
06:36la probabilité de baisse de taux à peu près 50%,
06:39donc le marché est très partagé.
06:41Pour nous, c'est un faux débat, c'est-à-dire qu'il faut, dans tous les cas,
06:44je vais être très direct, c'est-à-dire qu'on peut s'interroger
06:46sur le nombre de baisses de taux l'an prochain, c'est indéniable.
06:49En revanche, tout le monde peut s'accorder aux États-Unis
06:51sur le fait qu'on n'a pas atteint le taux neutre, ça, c'est indéniable.
06:54Donc, une baisse de moins de 5 points de base,
06:56ça ne changera pas fondamentalement la donne
06:58et ça nous permet de nous rapprocher du taux neutre.
07:00Sachant qu'a priori, il n'y a pas dans les enquêtes d'opinion,
07:03c'est les seules qui ont été publiées, comme on n'a pas l'inflation,
07:06mais dans les enquêtes d'opinion, on ne voit pas un sursaut soudain de l'inflation.
07:10Donc, a priori, pour moi, c'est acté, c'est un faux débat.
07:13Le vrai problème, c'est de savoir ce que fera la Fed,
07:16quelle sera l'amplitude de baisse de taux l'an prochain.
07:18Et là, y compris au sein du FOMC,
07:20on voit qu'il y a toutes les opinions qui sont sur la table.
07:23Merci, Christopher Dembic, de nous avoir accompagné
07:26dans cette première partie de Good Morning Markets,
07:28l'éclaireur, et tout de suite, on se retrouve en direct des marchés.

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