- il y a 6 semaines
Ce mardi 21 octobre, Grégoire Kounowski, conseiller en stratégie d'investissement chez Norman K, et Florian Roger, responsable de la stratégie d'investissement BNP Paribas CIB ont échangé leur point de vue sur les résultats des entreprises dans le viseur, et la pression des banques régionales dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Avec deux invités en plateau, Grégoire Kounoski, conseiller en stratégie d'investissement chez Norman Kay.
00:05Bonjour Grégoire Kounoski, merci d'être avec nous ce matin avec Florian Roger, responsable de la stratégie d'investissement chez BNP Paribas CIB.
00:14Bonjour Florian, merci d'être avec nous ce matin.
00:17Actualité très riche également en Europe avec ça y est le bal des résultats trimestriels qui a ouvert ces dernières heures.
00:25La guerre commerciale, bien sûr, nous en reparlerons avec notamment hier Donald Trump qui s'est montré très enthousiasme avant sa réunion la semaine prochaine avec Xi Jinping.
00:33Et puis bien sûr les banques centrales avec la semaine prochaine, la Fed, la BCE et également la Banque du Japon.
00:38Commençons quand même par cette saison de résultats, Grégoire Kounoski, des réactions qui sont très vivantes.
00:44On l'a vu la semaine dernière, LVMH a gagné 10%, idem pour Essilor.
00:48Là ce matin c'est Eden Red qui gagne 12%, beaucoup de volatilité ça y est là dans ces saisons de résultats.
00:53C'est apprécié globalement quand même, c'est plutôt apprécié en bourse, ça monte plutôt pas mal.
00:56Donc le momentum se poursuit sur la plupart des valeurs, c'est apprécié, donc ça renforce la tendance haussière.
01:01Donc c'est plutôt gratifiant pour ceux qui sont investis dessus et c'est plutôt prometteur pour la suite.
01:06Maintenant c'est intéressant de voir par exemple les valeurs de luxe comme LVMH qui avaient été très discontées à un moment,
01:11qui ont fait une énorme remonte TANA comme on dit dans le jargon et effectivement il y avait des coups à faire à l'époque.
01:16Donc ça pose des vraies questions.
01:17Mais on va plus s'intéresser déjà un au secteur de l'IA, notamment les Etats-Unis, donc ça va arriver les premières bientôt.
01:23Mais aussi nous ce qu'on regarde beaucoup c'est les secteurs qu'on regarde moins, que le marché garde moins.
01:27Le food beverage, on avait Pernault la semaine dernière, on attendait le pire, le pire s'est pas passé, elle a quand même remonté dernière.
01:32Aussi dans le secteur du logiciel, ça va nous intéresser aussi parce qu'il y a beaucoup de valeurs qui sont faites un peu massacrer,
01:38Salesforce, des choses comme ça.
01:39On va regarder aussi parce que quand le marché va un peu se normaliser, un peu rationaliser ça, c'est des valeurs où on peut faire beaucoup de trading comme on dit.
01:46Alors c'est des fortes hausses mais également des fortes baisses quand il y a des déceptions.
01:50La séance du jour l'illustre bien avec Eurofins qui perd 8%, OVH qui perd 13% quand Atos perd un peu plus de 8%.
01:57Alors pour l'instant quand on regarde cette saison de résultats, Florian Roger, on parle pas trop de la guerre commerciale, étonnamment,
02:03alors que c'était quand même l'un des temps forts de cet été, la mise en place des droits de douane aux Etats-Unis.
02:09Quelles sont vous les remontées de terrain, que ce soit des entreprises mais également des statistiques sur ces fameux droits de douane ?
02:14Ce qu'on voit sur la saison de résultats, c'est qu'effectivement on a une dynamique qui est plutôt positive.
02:20Donc en Europe, ce qui avait quand même beaucoup pénalisé, c'était l'appréciation de l'euro au deuxième trimestre.
02:23Rappelons-nous, 43% des valeurs n'avaient pas réussi à atteindre leur objectif.
02:27Là, on n'a pas eu d'appréciation de l'euro sur le troisième trimestre.
02:30Donc effectivement, là, on peut avoir quelque chose qui soit plus favorable côté européen.
02:33Et puis aux Etats-Unis, il y a la guerre commerciale.
02:35Mais si on regarde les chiffres de croissance du PIB, donc on a le shutdown, on n'a pas toutes les statistiques.
02:39Mais regardons le GDP Now de la Fed Atlanta qui estime en temps réel la croissance.
02:43On est à 3,9% sur le troisième trimestre.
02:47Donc, ah oui, ça montre quand même une dynamique bénéficiaire a priori qui reste favorable.
02:51Donc l'impact de la guerre commerciale, on risque de l'avoir côté américain plutôt sur le quatrième trimestre.
02:56On va avoir un ralentissement de croissance avec potentiellement une dynamique bénéficiaire moins porteuse.
03:01Après, ce qu'on a, c'est la réponse de la Fed.
03:04Donc des baisses de taux.
03:05Avant, on avait vu la baisse de dollars, la baisse des taux longs, la hausse des marchés actions, la compression des primes de risque sur le marché du crédit.
03:10Donc en fait, ça risque d'être un trou d'air très passager.
03:13Parce qu'au premier semestre de l'année prochaine, nous, on est assez convaincus que la croissance américaine va quand même fortement accélérer.
03:18Avec désormais le mot de récession qui est totalement passé aux oubliettes.
03:20On se souvient que lors des annonces de droits de douane, on parlait beaucoup de récession aux Etats-Unis.
03:24Il n'en est plus du tout question, loin de là.
03:27On a cette diffusion sur le quatrième trimestre, sur les résultats, on peut avoir un peu de déception.
03:31On n'a rien d'inquiétude.
03:32On pourra peut-être en parler sur le marché du crédit.
03:34On l'a vu là sur le financement.
03:38Après, sur 2026, nous, on est plus inquiet qu'on sorte de ce qu'on appelle le « goldilocks »,
03:43c'est-à-dire le scénario le mieux pour le marché.
03:46On a des baisses de taux de la Fed et une croissance qui est là, par le haut.
03:49C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, la croissance soit tellement forte au premier semestre,
03:52finalement, il y ait plus de tensions inflationnistes que prévues
03:55et que la Fed doit freiner au cours du premier semestre.
03:58Et ce scénario ramène de la volatilité sur les marchés.
04:01Donc c'est vrai qu'on s'inquiète plus d'un risque de surchauffe inflationniste sur l'année prochaine qu'un risque de récession.
04:06Alors après, en plus, il y a une difficulté dans les statistiques aujourd'hui,
04:10c'est comprendre les enjeux de l'intelligence artificielle qui sont énormes en termes de croissance,
04:14d'investissement, d'inflation, parce que ça, ce sont des éléments très importants.
04:20Et d'une zone géographique à l'autre, ce n'est pas du tout le cas aux États-Unis.
04:22Il y a des États qui profitent plus que d'autres de l'IA.
04:25Oui, tout à fait.
04:26Alors pour l'instant, ce qui est intéressant pour l'IA, pour l'économie américaine,
04:29c'est que ça amène énormément d'investissements.
04:31C'est-à-dire qu'il y a une question sur la productivité, mais qu'on se posera un petit peu plus tard.
04:35Là, pour l'instant, ça bénéficie en fait à l'énergie, l'équipement, tout ce qui est autour de l'intelligence artificielle.
04:41Donc on a cette phase d'investissement qui soutient la croissance aux États-Unis
04:45et qui devrait permettre d'avoir un écosystème autour de l'intelligence artificielle
04:49qui reste quand même très dynamique au cours des prochains trimestres.
04:51L'IA qui porte bien sûr les sept magnifiques, qui porte donc les indices,
04:55Grégoire Kounoski, avec, c'est vrai, un scénario un petit peu Goldilocks,
04:59où ça y est, le marché est persuadé que la Fed va baisser ses taux,
05:02que l'IA va continuer à apporter encore une fois les indices américains.
05:07Pour autant, quand on regarde d'un peu plus près,
05:09les niveaux de valorisation aux États-Unis laissent assez peu de marge d'erreur aujourd'hui quand même.
05:14Ça dépend de ce qu'on regarde en fait, parce que si vous faites l'exercice dans le détail,
05:17les leaders que sont par exemple Nvidia, c'est cher, mais ce n'est pas si cher que ça.
05:22Si elle arrive à délivrer ce qu'elle a promis, c'est rationnel.
05:26Nous, ce qui nous inquiète plus, c'est ce qu'on appelle les proxys dans le jargon,
05:30c'est les choses qui gravitent autour de l'IA.
05:32L'IA, bulle, pas bulle, il y a des bons arguments pour, des bons arguments contre,
05:36mais les grandes valeurs sont plutôt bien valorisées aujourd'hui, pas si cher que ça.
05:40Par contre, il y a toute une pléthore de valeurs qui gravitent autour,
05:42que ce soit dans le secteur de l'énergie, que ce soit par exemple des valeurs dans le nucléaire,
05:46qui ne font rien, zéro chiffre d'affaires, qui sont complètement envolées en bourse.
05:49On parlait, il y a un accord sur les terres rares entre l'Australie et les US ce matin,
05:53il y a des valeurs dans les terres rares qui ne produisent rien, zéro chiffre d'affaires qui sont envolées.
05:56Donc il y a beaucoup de bulles qui sont en train de popper en gravitant autour de l'IA.
06:01Mais il ne faut pas se tromper, les valeurs leaders de l'IA,
06:05elles ont quand même un boulevard devant elles, et si elles continuent de délivrer,
06:08normalement ça devrait continuer de monter, et par définition tirer le marché.
06:11Vu que le marché est ultra concentré aujourd'hui, l'effet de ricochet, c'est que si Nvidia monte,
06:15ce qu'on a tendance à dire, c'est que le marché américain monte.
06:17Mais il faut quand même être vigilant sur toutes ces bulles qui sont en train de se former,
06:20ou sont déjà formées, en périphérie de ça.
06:23Ça, ça devient un peu dangereux quand même.
06:24Avec notamment les 7 magnifiques qui vont commencer à publier à partir de la semaine prochaine.
06:29Élément intéressant, hier Apple est passé devant Microsoft en termes de capitalisation boursière,
06:32parce qu'il faut dire que Microsoft, Nvidia et Concer ne touchent plus trop de records ces dernières heures.
06:37Alors bon, elles n'ont pas trop dégonflé, mais elles font un petit peu du surplace ces dernières heures.
06:40Ça montre bien un petit peu le doute qu'il y a aujourd'hui sur l'IA et sur la monétisation de l'IA.
06:45Oui, et ça montre aussi sur Apple, en parlant de ce sujet précis,
06:48qu'elle n'est pas directement dans l'IA, donc le marché a tendance à vite l'oublier.
06:51Mais finalement, quand elle publie, ou en tout cas, il y a des rumeurs qui disent
06:55que les ventes d'iPhone sont très bonnes en Chine,
06:57on voit tout de suite qu'il y a un regain d'intérêt et qu'elle repasse en tête de gondole.
07:01Donc en fait, le marché, nous en tout cas c'est notre impression,
07:04il est très focalisé sur l'IA, mais il y a d'autres secteurs
07:07où il y a des bonnes nouvelles, et effectivement, il y a un regain d'appétit derrière.
07:10Donc il y a un peu ça qu'il faut jouer.
07:12J'aurais tendance à dire que l'IA, il faut peut-être un peu alléger aujourd'hui,
07:15peut-être pour aller sur un peu plus ces secteurs-là.
07:17En attendant, tout le monde est obligé de regarder l'IA, Florian Roger,
07:21puisque de facto, ce sont des valeurs qui sont très fortes dans les indices américains.
07:26Aujourd'hui, comment vous regardez ce secteur de l'intelligence artificielle
07:29en termes de stratégie d'investissement, pas d'un point de vue macroéconomique ?
07:33En termes de stratégie d'investissement, on est toujours exposé à ce secteur.
07:36On a l'idée que la dynamique bénéficiaire va continuer à délivrer là,
07:41qu'on continuera à avoir au cours des prochains trimestres des révisions à la hausse,
07:46des révisions bénéficiaires de la part des analystes.
07:49C'est ce qu'on disait tout à l'heure sur les ratios de valorisation.
07:52En fait, tant qu'on a des révisions bénéficiaires à la hausse,
07:54même si le prix est assez élevé, on n'a pas une explosion des multiples de valorisation.
07:59Donc c'est assez cher.
08:00Là où ça viendra vraiment plus dangereux,
08:02c'est quand on cessera d'avoir des révisions positives des prévisions bénéficiaires et une hausse des prix.
08:07Là, dans ces cas-là, ça veut dire une expansion des multiples de valorisation.
08:10Et dans ces cas-là, il faudra vraiment se poser la question de savoir
08:12est-ce qu'on ambule, est-ce qu'on couvre plus ?
08:14Ce sera beaucoup plus risqué que ça ne l'est aujourd'hui selon nous.
08:17En attendant, il y a les perspectives de baisse de taux qui portent le marché.
08:20Alors la semaine prochaine, ça sera une semaine très importante, Florian Roger,
08:23puisqu'il va y avoir la Fed, bien sûr, la BCE et également la Banque Centrale du Japon.
08:28Les baisses de taux qui portent les marchés actions depuis des semaines, des mois maintenant,
08:33que ce soit le marché actions, mais également le marché obligataire,
08:36avec, on l'a vu, ça y est, un disant américain qui se stabilise à 4%.
08:39Oui, sur la Fed, selon nous, ils vont délivrer.
08:42Ils vont délivrer, en fait, de baisses de taux, effectivement, d'ici la fin de l'année.
08:47Sur le changement un peu de tonalité, c'était Jackson Hole, rappelons-nous, en fait, fin août.
08:53On avait à ce moment-là, en fait, un peu un principe de précaution par rapport au marché du travail.
08:57Et depuis, on a quand même assez peu de statistiques et un shutdown qui va dégrader la conjoncture.
09:02Donc, dans les faits, je pense qu'ils vont effectivement baisser les taux, en fait, deux fois cette année,
09:06potentiellement une autre fois l'année prochaine.
09:08En revanche, si on a une accélération conjoncturelle, côté américain au cours du premier semestre,
09:12ce sera plus compliqué de délivrer.
09:14Côté européen, pas énormément de choses à attendre, vraisemblablement, en fait, sur cette réunion.
09:19Ce qui est intéressant et important là, c'est quand même qu'on a une baisse des prix du pétrole.
09:22On a des prix du gaz qui ont quand même bien baissé.
09:25Donc, si ça se diffuse sur les indices de prix à la consommation,
09:28ça peut amener des révisions bénéficiaires sur les prisions de la Banque Centrale Européenne.
09:32Et n'oublions pas qu'on a quand même des effets de base qui sont très négatifs
09:34sur le premier semestre de l'année prochaine pour l'inflation européenne.
09:38On doit passer autour de 1,8-1,7.
09:40Si on allait autour de 1,5, ça pourrait ramener, un petit peu plus tard,
09:43la BCE à remettre un biais un peu plus accommodant.
09:46Donc, tout ce qui est stratégie, ce qu'on appelle le boost-stipening,
09:49c'est-à-dire de pontification de la courbe des taux liées à une baisse des taux courts en Europe,
09:52nous paraît avoir du sens aujourd'hui.
09:53Est-ce que les attentes ne sont pas trop élevées par rapport à cela,
09:57dans le sens où il y a déjà beaucoup de choses qui sont anticipées dans les cours,
10:01que ce soit sur l'obligataire, mais également sur le marché actions ?
10:04Côté américain, oui, les attentes sont peut-être trop élevées là.
10:07Donc, la Fed va délivrer à court terme.
10:09Donc, on se dit qu'il n'y aura pas de changement des attentes d'ici la fin de l'année.
10:12En revanche, attention au cours du premier semestre à ce que la Fed change de discours
10:17et n'aille pas jusqu'à la neutralité.
10:19En fait, là, on avait une politique monétaire qui était très restrictive.
10:22On réduit le biais restrictif, mais d'après nous, on n'ira pas nécessairement à neutralité.
10:26Donc, attention, vous avez raison, à ce freinage.
10:28Côté européen, il n'y a plus trop de choses anticipées.
10:30C'est-à-dire qu'il n'y a plus de baisse de taux anticipée par la BCE.
10:32Ça pourrait être une bonne surprise si, effectivement, sur les prix de l'énergie,
10:35on a une diffusion au prix à la consommation.
10:39La Fed qui a également la pression, Grégoire Kounoski,
10:41car sur le non-côté, certaines sociétés se retrouvent face à un mur de dette.
10:46En tout cas, il faut refinancer cet argent qui a été emprunté il y a quelques années
10:49et lorsque les taux étaient bas.
10:50Aujourd'hui, les conditions de financement ne sont plus du tout les mêmes.
10:53Et puis, comme on en parlait en début d'émission,
10:56aujourd'hui, il y a un ralentissement économique qui est palpable.
11:00Alors, elle a une vraie pression de la part de Trump et de son administration.
11:03Déjà, ça, c'est la première chose, avec tout ce qui se passe en coulisses et en façade
11:06pour qu'effectivement, il baisse fortement les taux.
11:09Rappelons-nous quand même que Jérôme Powell va quitter son poste en mai 2026
11:12et que Donald Trump va pouvoir nommer qui il veut.
11:16Donc ça, c'est la première chose.
11:18La deuxième chose, c'est qu'effectivement, il y a des petits problèmes sur le marché du crédit privé.
11:21Rien de très nouveau sous le soleil parce qu'on le savait déjà,
11:23c'est juste que ça a popé d'un coup au niveau de certaines banques régionales.
11:26Et oui, on sait que cette zone-là est à risque
11:28et on sait qu'il y a beaucoup de sociétés, notamment sur le marché de crédit,
11:31qui doivent se refinancer.
11:32Et les taux ne sont pas la même chose qu'il y a encore quelques années,
11:35même si ça a eu tendance à baisser dernièrement.
11:36Donc oui, il va y avoir des problématiques qui vont se poser.
11:39Et c'est gérable ?
11:40À l'heure actuelle, quand on voit Zions,
11:42il parle de quelques millions de dettes qui pourraient faire défaut.
11:46Est-ce que vous, ça remet un petit peu en jeu votre allocation,
11:50notamment sur le non-coté ?
11:53Sur le non-coté, que ce soit sur le private equity ou la dette privée,
11:57on voit des excès, des exubérances maintenant depuis des mois,
12:00voire quasiment un an, notamment sur tout ce qui est relatif à l'IA.
12:03Donc il faut être très vigilant par rapport à ça.
12:05On voit aussi beaucoup d'exubérances sur les fameux proxias,
12:08sur l'énergie et les choses comme ça.
12:10Pareil, vigilance.
12:11Maintenant, ça va dépendre des dossiers.
12:14Les banques régionales, ce qui a été annoncé,
12:15les pertes sont totalement gérables.
12:18La problématique, c'est comme le disait notre ami JP Morgan,
12:20c'est que probablement il y en a d'autres.
12:22Il appelait des cafards.
12:23C'est-à-dire qu'effectivement, on sait pertinemment que ces choses-là,
12:26ce n'est pas très transparent et que ça va ressortir d'un coup.
12:28Donc il faut que ça soit gérable.
12:30Et après, il y a le principe de contagion,
12:32où il y en a une qui va dire qu'il s'est passé ça,
12:34puis les autres, derrière, vont dire qu'on est aussi affectés, etc.
12:36Pour l'instant, de ce qui est sorti là, dernièrement,
12:38c'est tout à fait gérable par toutes les institutions.
12:40En plus, ils parlent de fraude, donc ça va aller en justice.
12:42Ils vont essayer de se faire compenser.
12:43Maintenant, probablement, il y en a rare d'autres.
12:45On verra bien.
12:46Il y a quand même le spectre de SVB qui gravite autour de tout ça.
12:49Ça peut être dangereux.
12:49Donc non, il faut faire quand même...
12:50Globalement, il faut quand même faire attention sur beaucoup de choses.
12:53Oui, notamment sur...
12:55Vous pensez à quoi ?
12:56C'est quoi aujourd'hui vos signaux d'alerte,
12:58les petits points où vous êtes très vigilants ?
13:00C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
13:01Nous, on voit des choses complètement déraisonnables
13:03dans les sociétés de terre rare qui font zéro profit,
13:06zéro chiffre d'affaires, qui sont complètement envolé en bourse
13:07parce que l'administration est en train de prendre des participations.
13:10La même chose dans le secteur de l'énergie.
13:11Il y a des valeurs dans le nucléaire qui ne font rien
13:13et qui sont complètement envolées.
13:14Donc ça, c'est attention.
13:16Nous, sur des deals privés, donc non listés,
13:18on nous propose des choses qui sont complètement exubérantes
13:21au niveau des multiples,
13:22des choses qui se traitent à X fois les ratios des vidas.
13:25Ça n'a aucun sens.
13:26Et pourtant, les gens y vont quand même.
13:28On a l'impression que dès que ça touche de près ou de loin à l'IA,
13:32les gens se disent, c'est la bonne affaire, on y va directement.
13:35On a tendance, nous, à prendre un peu du recul sur les choses,
13:38vraiment analyser, être très sélectif
13:39et peut-être passer notre chance.
13:41Parce que peut-être que les gens qui sont aujourd'hui dans ces bulles-là
13:43font beaucoup d'argent.
13:44Peut-être que demain, ils vont beaucoup perdre.
13:46Dans un instant, on va parler de portefeuille type
13:48chez Norman Kaye.
13:49Mais juste pour finir sur ce dossier de Zions
13:51et sur le stress que nous avons pu voir en fin de semaine dernière,
13:54Florian Roger, est-ce qu'il y a tant de cafards
13:56que le patron de JP Morgan l'a dit la semaine dernière ?
13:59Ce qui est rassurant, c'est qu'en fait,
14:02quand on regarde la composition des indices à yield,
14:04la partie, par exemple, tout ce qui est équipement automobile,
14:06on est à 2-3%.
14:07Si on commençait à avoir,
14:09je n'aime pas ce mot-là, mais pour reprendre le mot,
14:12cafards,
14:13dans le secteur technologique,
14:16ce serait un peu plus inquiétant.
14:17Parce que là, on serait sur 40% des indices.
14:19Donc là, on aura un risque de contagion à la limite plus important.
14:23Quand on a des chocs de crédit,
14:24généralement, c'est à quelle période ?
14:26Quand on a des hausses des taux d'intérêt,
14:27aujourd'hui, on a plutôt des baisses de taux d'intérêt.
14:29Donc on a vu des provisions sur l'immobilier commercial,
14:32mais quand on a une dynamique de baisse des taux longs,
14:34normalement, c'est quand même plutôt rassurant.
14:37Et le deuxième point, c'est la dynamique bénéficiaire est bonne.
14:40Donc normalement, ça aide quand même le secteur du crédit.
14:42Donc j'avais relayé une statistique à cette antenne,
14:46c'était 19 000, c'était le nom de fonds de private equity aux Etats-Unis
14:49qui dépassait le nom de McDonald's,
14:51qui est de 14 000.
14:52Donc on voit qu'effectivement,
14:54il y a eu les taux qui étaient trop bas,
14:56ça amenait des gens vers le private equity,
14:58un peu un côté d'exubérance autour de l'intelligence artificielle.
15:01Donc il y a un moment sur ce segment,
15:02il faudra faire un petit peu attention.
15:04Aujourd'hui, on se dit, voilà,
15:05la configuration de fin d'année, c'est quoi ?
15:07C'est une baisse des taux longs
15:08et c'est plutôt en fait une dynamique bénéficiaire positive.
15:12Donc on se dit qu'il y a un vrai rétion sur le crédit,
15:14mais un petit peu plus tard.
15:15Donc aujourd'hui, notre scénario, c'est de dire,
15:16ça reste idiosyncratique.
15:18Et Zayens qui a publié ses résultats hier soir,
15:20gagnait un peu plus de 3% en après-bourse,
15:22après avoir déjà gagné 4% à la clôture.
15:24Donc là aussi, il y a beaucoup de volatilité sur ces banques régionales.
15:27Le mot de la fin, l'allocation,
15:28ça donne quoi aujourd'hui, Grégoire Kounoski, chez Norman Kay ?
15:31Norman Kay, nous, on reste très très très positif sur le crédit,
15:33investment grade.
15:34On a allongé un peu la courbe.
15:36Moi, je rejoins mon confrère ici.
15:38Effectivement, je pense qu'il y a de la valeur à aller chercher
15:39en termes de duration sur la partie longue de la couvre.
15:42Plus sur les papiers en dollars que les papiers en euros.
15:44C'est un peu joué en euros.
15:46On reste alloué à l'or.
15:47Historiquement, on l'a toujours été.
15:49Le graphique fait un peu peur là, dernièrement, sur l'or
15:51parce que c'est très volatile
15:52et ça se comporte comme une tech ou une crypto.
15:54Mais le momentum reste très positif sur l'or.
15:56Donc on reste quand même alloué sur l'or.
15:58Et sur la partie action,
15:59on reste globalement sur les marchés américains
16:01et les marchés européens.
16:02On reste sur l'IA via toute notre poche sur les trackers
16:06parce que quand vous avez un tracker sur le Nasdaq ou la S&P,
16:08de manière tout à fait automatique,
16:11vous êtes indexé à ces valeurs-là.
16:12Et plus sur la poche satellite,
16:13on va effectivement chercher des valeurs plus dans le logiciel
16:15et dans les boissons foodbed wedge.
16:18Florian Roger, en un mot,
16:19parce qu'on est vraiment pris par le temps,
16:20stratégie d'investissement chez BNP ?
16:22On reste constructif là.
16:24On a l'idée que la fin d'année peut être plus dynamique
16:27sur l'Europe qu'aux Etats-Unis.
16:28Et puis, baisse du dollar contre monnaie asiatique,
16:31ça peut amener des flux vers l'Asie.
16:32Donc plutôt, en fait, positif et plutôt Asie-Europe.
16:36Merci à tous les deux de nous avoir accompagnés ce matin.
16:38Florian Roger, responsable de la stratégie d'investissement
16:40de BNP Paribas CIB,
16:42et Grégoire Kounoski, conseiller en stratégie d'investissement
16:44chez Norman Kay.
16:46Merci à tous les deux.
16:47Jevais...
16:47J'ai...
16:57...
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