00:00C'est Patrick Martin, le président du MEDEF, qui prévient
00:02« Nous ne voulons pas d'augmentation d'impôts. Nos adhérents sont très inquiets.
00:07Si les impôts augmentent, il y aura une grande mobilisation patronale. »
00:12C'est ce qu'on appelle un petit coup de pression, Victor Hérault.
00:14Oui, d'ailleurs, il a bien raison de le dire.
00:16Rappelons que la France est le pays avec le taux d'imposition le plus élevé de tout l'OCDE.
00:21Donc à partir de là, est-ce qu'on peut décemment expliquer aux Français
00:23qu'il va falloir encore un petit peu augmenter les impôts ?
00:26Ça me paraît heurissant.
00:27Maintenant, effectivement, le monde patronal a raison de s'inquiéter
00:29parce que l'économie est un peu branlante, parce que les marchés s'inquiètent,
00:32parce que tout un tas de choses.
00:33Mais il faut bien que quelqu'un fasse des efforts.
00:34Il faut bien que tout le monde fasse un effort.
00:36Surtout, moi j'aime bien ces phrases, il faut que tout le monde fasse un effort.
00:38Mais enfin, il y en a aujourd'hui qui en font énormément,
00:40qui fournissent 90% de l'effort, les actifs.
00:43Et puis il y a les autres qui fournissent 10% de l'effort.
00:45C'est peut-être là qu'on pourrait aller chercher.
00:46Vous avez une dent contre les boomers.
00:47Oui, j'ai une dent contre les boomers, comme notre regretté Premier ministre François Bayrou.
00:51Mais en réalité, il est vrai qu'ils cotisent,
00:53ils perçoivent deux fois plus qu'ils ont cotisé.
00:55Ça, on pourrait plafonner les retraites.
00:57Ça rapporte non pas 4 milliards par rapport aux deux jours fériés.
01:00Là, ça en rapporterait plutôt une centaine de milliards.
01:02C'est un système par répartition.
01:04Oui, mais qui est une belle, pardonnez-moi le mot, une belle connerie.
01:06Ça, c'est votre point de vue.
01:08C'est le système.
01:08C'est le point de vue des mathématiques et de la démonstration.
01:11C'est comme ça.
01:12J'y peux rien, les matons raison.
01:13Mais ça ne peut pas tenir.
01:14Et de toute façon, l'actif aujourd'hui est tellement étranglé
01:16qu'il paye pour un retraité.
01:18Si vous voulez, il y a 50 ans, c'était 4 actifs qui payaient pour un retraité.
01:20C'est étonnable, c'était un dolor.
01:22Aujourd'hui, c'est dolor.
01:23C'est-à-dire qu'on le sent réellement.
01:24Il ne faut pas être pour un retraité.
01:25Et en plus, ça aggrave le cercle vicieux puisqu'on ne fait plus d'enfants
01:27puisqu'on a déjà un retraité à charge.
01:29Donc, on ne va pas avoir un enfant à charge en plus.
01:30Avec les gammes de productivité, on a quand même un certain nombre de solutions.
01:33Il y a différentes propositions que la CGT a fait
01:37aux différents gouvernements successifs qui n'ont jamais été écoutés.
01:39Mais enfin, moi, je rebondis sur ce que dit monsieur,
01:42y compris sur ce que disait monsieur Jacobelli tout à l'heure.
01:45Les Français.
01:46On ne peut pas demander aux Français des efforts fiscaux supplémentaires.
01:50Mais attendez, je mets ça en plus en cohérence avec l'idée de
01:54tout le monde doit faire des sacrifices.
01:55Ça tombe bien.
01:56Il y en a qui n'en ont pas fait depuis 2017.
01:58C'est effectivement les ultra-riches.
02:00Et je ne parle pas, moi.
02:01Attention, la taxe Zuckman ne concerne pas les gens
02:04qui gagnent 15 000 euros ou 20 000 euros par mois.
02:06Ce n'est pas de ça dont on parle.
02:08On ne parle pas des 1% les plus riches,
02:09mais des 0,001% les plus riches.
02:13Il s'agit de taxer de 2% les revenus supérieurs à 100 millions d'euros.
02:18Mais ça, ça passera.
02:18Attendez, deux secondes.
02:20Oui, ça, c'est votre discours.
02:21100 millions d'euros.
02:22Et ça, ça rapporterait 20 milliards.
02:24Donc ça, c'est une proposition qui consiste à demander des sacrifices,
02:27des efforts à ceux à qui Emmanuel Macron n'en demande pas depuis 2017.
02:32Et ça, alors le truc, c'est qu'effectivement,
02:34il y a des gens qui partagent vos idées.
02:36Ils ont le droit que ça met vent debout.
02:39Mais il y a des économistes, très sérieux,
02:41beaucoup plus sérieux en économie que vous et que moi,
02:44qui font ces propositions-là.
02:46Il y a un bouquin très intéressant qui sort sur le grand détournement.
02:49Attendez, il y a un rapport sénatorial qui parle de 211 milliards d'euros
02:54aux entreprises sans aucune contrepartie de quoi que ce soit.
02:57Il mélange tout.
02:59Écoutez, ça, c'est votre point de vue.
03:02Il n'y a pas de problème.
03:03Il y a soit...
03:04Non, non, non, je ne serai rien au plan.
03:05Excusez-moi.
03:06Moi, je ne vous le coupe pas.
03:07En même temps, s'il vous plaît.
03:08Pas tous en même temps.
03:09Benjamin Hamard, finissez.
03:11Merci.
03:11Et il y a 75 milliards.
03:12Moi aussi, je vais le faire gronder.
03:13Il y a 75 milliards d'exonérations de cotisations patronales.
03:16Ça fait, à vue de nez, 270 milliards sur lesquels on pourrait réfléchir à des économies.
03:21Là, vous avez une taxe Zuckman qui propose, qui peut rapporter potentiellement
03:25la moitié des 44 milliards souhaités par Sébastien Lecornu.
03:29Donc là, oui, maintenant, avec les mobilisations,
03:33avec la fragilité politique d'un gouvernement qui n'a même plus de majorité relative.
03:37Les macronistes ont perdu la majorité absolue.
03:39Ils ont perdu leur majorité relative.
03:41Le roi est nu.
03:42Et bien maintenant, oui, il faut faire avec.
03:44Et il faut enfin écouter un certain nombre de choses.
03:47M. Macron, c'était soi-disant et de droite et de gauche.
03:50La jambe gauche, elle est en bois.
03:53Depuis 2017, on a une politique de l'offre qui nous a mis dans le marasme budgétaire.
03:59Parce qu'il y a 1000 milliards qu'on doit à M. Macron en termes d'endettement.
04:02Et il y a en plus une situation sociale explosive.
04:05Ben ouais, les gars.
04:05Absolument.
04:06Il faut tout mettre sur la...
04:06Il faut faire une taboula à hasard.
04:07Merci. Ma transition est toute trouvée.
04:09Je vous remercie, Benjamin.
04:11Ma transition est trouvée.
04:13Regardez ces images qui nous viennent de Nantes aujourd'hui.
04:16Alors, on vous rappelle que lors du mouvement Bloquons-Tout, le pays a réuni 200 000 manifestants.
04:20Il y a une autre journée de manifestation à l'appel des syndicats qui est prévue le 18 septembre.
04:26Et alors là, on voit que le mouvement veut s'inscrire dans la durée.
04:28Il y a eu plusieurs rassemblements Bloquons-Tout qui ont eu lieu en France aujourd'hui en vue de la mobilisation syndicale de jeudi prochain à Lille, à Paris, à Nantes.
04:38Donc là, ce sont les images que vous voyez ici.
04:39À Lyon, à Marseille avec en ligne de mire.
04:42Donc le 18 septembre.
04:43Je voudrais vous faire écouter Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, qui n'avait pas l'intention de laisser le mouvement s'essouffler.
04:50C'était cet après-midi.
04:51Le seul message, c'est de faire appel à l'intervention des salariés, de la jeunesse et d'être nombreux, très très nombreux, jeudi 18 septembre prochain à l'appel de l'intersyndicale pour exprimer nos revendications.
05:12Soyons nombreux partout mobilisés, dans les entreprises, dans les lycées, dans les universités.
05:18Charles Sapin, le Premier ministre sera forcément attentif à ces images.
05:25Évidemment, puisque là, il est dans une posture de dialogue.
05:28Il va essayer de convaincre tout et tout le monde.
05:30Mais le problème, si vous voulez, c'est que là où la partition du Premier ministre est impossible,
05:36c'est que nous ne sommes pas dans une situation où vous avez des opinions différentes que vous pouvez concilier.
05:41Vous avez des positions qui sont orthogonales.
05:43Entre une gauche qui veut justement revenir sur une soi-disant politique de l'offre avec une augmentation d'impôts pour, finalement, garder les dépenses publiques au maximum,
05:56et de l'autre côté, à droite de l'échiquier politique, c'est exactement l'inverse.
06:01C'est-à-dire geler au maximum les impôts, ne plus en jeter, puisque nous avons déjà le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé au monde.
06:10Et ils sont pour, en fait, une coupe drastique dans les dépenses publiques.
06:15Donc, si vous voulez, évidemment, le Premier ministre va écouter tout à chacun.
06:18Il va d'ailleurs les recevoir ces prochains jours.
06:20Et il va arriver au même constat que ses prédécesseurs, c'est qu'il n'y a pas de ligne de crête qui permette de satisfaire les uns et les autres.
06:30Nous ne serions pas en période budgétaire, ça pourrait tenir, puisqu'il ferait des non-réformes.
06:34On voit l'éclatement, la fracturation de l'Assemblée nationale, la façon simple de s'en tirer, c'est de rien faire.
06:39On fait des petits textes symboliques.
06:40Là, il ouvre la boîte de Pandore, l'éternelle réforme territoriale, la carte institutionnelle.
06:46Ça, évidemment, vous pouvez en parler avec tout le monde, ça prend dix mois à arriver sur la table.
06:52Mais le problème, c'est que le temps, et ce qui est la plus grosse difficulté pour le Premier ministre, c'est que le temps presse.
06:58Le 14 octobre, il doit présenter une première copie budgétaire.
07:01Et là, il n'est pas besoin d'être grand clair pour comprendre que les propos de Roussel...
07:06Il y a un discours de politique générale à avoir, en plus, sans doute.
07:08Exactement.
07:10Le propos de Fabien Roussel, patron du Parti communiste,
07:12va venir exactement s'opposer au discours de Bruno Retailleau,
07:17membre de sa majorité, qui est patron du Parti des Républicains,
07:20et qui, en réaction à l'abaissement de la note financière de la France, Fitch,
07:24a dit que les solutions du Parti socialiste, ou de la gauche, vont encore aggraver la situation.
07:29Mais la moitié des députés LR n'ont pas voté la confiance à François Bayrou, je le rappelle.
07:34Avec des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis.
07:36Pas pour les mêmes raisons que Fabien Roussel.
07:38Oui, mais avec des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis.
07:40De temps en temps, il arrive que Charles Sapin et moi-même soyons d'accord.
07:43Ah, c'est rare, genre de fête.
07:46Mais, en l'occurrence, là, je dirais que c'est la plus mauvaise période
07:50pour essayer de concilier ce que réclame le Parti socialiste et ce que réclament les Républicains.
07:57Nous sommes à six mois des élections municipales.
08:00Nous savons que, dans un certain nombre de villes où le Parti socialiste est en position dominante,
08:05cette position dominante est contestée par la France insoumise, qui n'attend qu'une chose,
08:10c'est lui faire un nouveau procès en trahison.
08:13C'est-à-dire qu'à partir du moment où le Parti socialiste consentirait,
08:16ne serait-ce qu'à un accord de non-censure,
08:19ne serait-ce qu'à un accord de non-censure,
08:21il se carbonise dans les villes qu'il détient encore.
08:25Donc, c'est impossible pour lui d'avoir le moindre bougie dans cette séquence.
08:28Au-delà de ça, moi, je vois mal quand même le Parti socialiste
08:33soutenir un gouvernement dans lequel il y a encore Bruno Retailleau.
08:37Ça ne pourra pas fonctionner.
08:38Là, c'est résoudre la quadrature du cercle.
08:41Je sais qu'en politique, on peut faire beaucoup,
08:44mais il y a quand même des impossibilités.
08:46Aller expliquer aux électeurs socialistes que finalement,
08:49après s'être fait rouler une fois dans la farine pendant trois mois
08:52dans un conclave sur les retraites qui n'a rien donné,
08:54on va recommencer l'expérience avec un nouveau Premier ministre
08:57qui vient de la droite et qui est là depuis 2017
09:00le plus fidèle compagnon d'Emmanuel Macron.
09:03Voilà.
09:04Un dernier mot quand même sur le 18 septembre.
09:06Oui, parce que je voudrais qu'on avance après.
09:08Je crois qu'on n'a pas bien mesuré ce qui était le 10 septembre.
09:12Moi, je me suis bien baladé dans le cortège.
09:14J'étais frappé par le nombre de sections syndicales représentées escalitées.
09:19C'est-à-dire que les directions confédérales
09:22n'ont pas appelé à la manifestation.
09:23Finalement, personne n'a appelé à cette manifestation,
09:25mais comme l'ont remarqué un certain nombre d'observateurs,
09:28c'était une manifestation à tonalité très à gauche
09:31et j'ai eu le sentiment qu'on assistait à une espèce de débordement
09:34des directions politiques et syndicales de la gauche
09:37par des manifestants qui disent
09:39« ça suffit maintenant, on en a marre, bougez-vous ! »
09:42et Marie-Lise Léon, à la sortie quand même de Matignon,
09:45après son entrevue avec François Bayrou,
09:48était quand même assez remontée.
09:49Et j'ai le sentiment que cette pression
09:51qui est en train de s'exercer aujourd'hui
09:53de la part de gens qui d'habitude défilent sagement
09:56derrière des banderoles syndicales, etc.,
09:59aujourd'hui, ils disent « maintenant, il faut se bouger ! »
10:01Parce que c'est maintenant que ça se passe.
10:02Juste le truc, la CGT avait appelé à la manif et à la grève le 10.
10:06C'était la seule organisation syndicale, mais elle l'a fait,
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