- il y a 2 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00On va parler de notre dette à présent puisque l'agence Fitch s'est prononcée ce soir sur la note de la dette française
00:07et je n'ai pas de bonnes nouvelles à vous annoncer.
00:10Pour en parler, j'accueille sur ce plateau Alain Madelin, ancien ministre de l'économie.
00:17On est aussi avec Isabelle Thyssen-Jean, économiste, professeure à l'université Sorbonne Paris-Nord
00:23et membre du laboratoire CEPN, centre d'économie de l'université de Paris-Nord.
00:27On est aussi avec Thierry Arnault, éditorialiste politique internationale BFM TV.
00:34Bonsoir à toutes et à tous.
00:36Alain Madelin, vous étiez avec nous la semaine dernière.
00:41Vous aviez tout vu avant tout le monde.
00:43Vous nous le disiez, c'est quasiment inéluctable cette baisse de la note.
00:48Je vais peut-être vous donner d'ailleurs des précisions
00:51puisqu'on apprend que l'agence Fitch a dégradé la note de la France de A à moins à A+.
00:57Qu'est-ce que ça signifie, docteur ? Est-ce que c'est grave ?
01:00Il faut attendre les notes des autres agences.
01:04Oui, mais c'est dans quelques semaines, alors on ne va peut-être pas attendre.
01:06Oui, d'accord, mais les marchés financiers se prononcent quand même sur l'ensemble.
01:12Les marchés financiers, et d'ailleurs celui qui note, en réalité, ils notent sur une photo.
01:20La photo n'est pas terrible en ce moment au niveau politique
01:24et même d'ailleurs au niveau, semble-t-il, de compréhension de l'économie.
01:30Vous avez un budget qui a été présenté.
01:33On n'a même pas prononcé le mot croissance.
01:37Où est la politique pour la croissance ? Rien.
01:39C'est quand même un vide assez important.
01:44Aujourd'hui, en plus, on brouisse d'accord avec le Parti Socialiste.
01:51C'est bien, mais le Parti Socialiste, ce n'est pas un parti social-démocrate.
01:54Il est parti de l'alliance avec Mélenchon en emportant le programme.
01:59Et d'une certaine façon, les perspectives de taxe Zuckmann,
02:04c'est-à-dire une taxe sur l'outil de travail, ça n'arrange pas les choses.
02:10Mais je vous disais, on se prononce sur une photo,
02:13mais plus exactement, les agences de notation se prononcent aussi sur le film.
02:19Quelle est la perspective ?
02:21Alors la perspective, elle n'est pas là.
02:23Si le nouveau gouvernement est capable, je n'en sais rien,
02:27de donner une perspective et parler un peu de croissance,
02:31ça mettra du beurre dans les épinards.
02:33Mais est-ce qu'on va le ressentir concrètement ?
02:36Qu'est-ce que ça signifie aujourd'hui, l'abaissement de cette note ?
02:40Alors en général, les agences, elles viennent mettre une note sur une situation
02:51que les marchés ont d'une certaine manière déjà intégrée.
02:54C'est souvent comme ça que ça se passe.
02:57Ceci étant, une dégradation de ce type, où on passe à un A,
03:05c'est quand même un signal qui est plus préoccupant,
03:09parce que dans les règles d'investissement des fonds, des banques,
03:16qui achètent de la dette française,
03:19eh bien avoir du A ou du AA, c'est pas la même chose.
03:24Et il y a un certain nombre de conditions qui sont établies,
03:32c'est des règles prudentielles des établissements eux-mêmes,
03:36et donc il peut y avoir quand même cette fois-ci un effet de la notation,
03:41parce que dans les règles qu'elles se sont données elles-mêmes,
03:44ça aura un effet.
03:45Donc là, on est un peu dans une situation différente de ce qui se passe d'habitude.
03:50Alors après, on est, oui, dans une situation dégradée.
03:54On était beaucoup à penser qu'effectivement, il y aurait une dégradation,
03:58puisqu'il y avait une perspective négative,
04:01que, oui, la situation politique était soulignée déjà dans le dernier rapport de Fitch
04:07et qui expliquait cette perspective négative,
04:10une situation politique dégradée, ça ne s'améliorait pas.
04:13Bon, là, la rapidité de la désignation du Premier ministre
04:17et éventuellement les perspectives d'un budget qui va être dessiné,
04:22on avait l'impression que, bon, peut-être qu'on n'irait pas vers une dégradation.
04:26Mais Fitch, effectivement, dégrade.
04:28Il va falloir voir ce que font les deux autres agences,
04:33notamment la plus importante en novembre.
04:36Donc on attendra à ce moment-là.
04:38Tout ça va quand même énormément dépendre de ce qui se passe sur la situation
04:43et politique et donc budgétaire de la France,
04:46même si, et je finirai juste là-dessus, attention,
04:49les marchés financiers, il y a de la rationalité,
04:52mais il y a aussi beaucoup d'irrationalité et notamment des faits d'autoréalisation qui peuvent jouer
04:58et donc on n'est jamais à l'abri d'un emballement sur les marchés financiers.
05:03Donc il faut faire quand même très attention.
05:05Pendant que vous parliez, Isabelle Thyssen-Jean,
05:07le ministre des missionnaires de l'économie s'était exprimé sur les réseaux sociaux.
05:11Regardez ce qu'a écrit Éric Lombard, on va le voir dans un instant.
05:15Il prend acte de la décision de Fitch de changer la note de la France.
05:18Elle ne peut pas faire autrement.
05:19Oui, ça nous fait une belle jambe, vous avez raison.
05:21Décision motivée par la situation de nos finances publiques
05:24et l'incertitude politique malgré la solidité de l'économie française.
05:29Alors, ce que dit Éric Lombard encore,
05:31le nouveau, peut-être que vous n'en avez rien à faire,
05:33mais je vais quand même vous lire la suite de son message.
05:35Le nouveau Premier ministre a d'ores et déjà engagé la consultation des forces politiques
05:40représentées au Parlement vu d'adopter un budget pour la nation
05:42et de poursuivre les efforts de rétablissement de nos finances publiques.
05:45Bon, Thierry Arnault.
05:46Il y a deux sujets sur lesquels on voit bien que l'agence Fitch
05:50et les marchés financiers, de manière plus générale, n'ont pas confiance.
05:54C'est la capacité à redresser les finances publiques,
05:57l'état de nos finances publiques et l'impact de l'instabilité politique.
06:01Quand on lit la note et les commentaires de la note,
06:03parce que comme la décision était attendue,
06:05ce qui est plus intéressant, c'est au fond ce qui la motive
06:07et ce que ça dit de la façon dont on regarde l'état des finances publiques
06:11et la situation de la France en général.
06:12Il y a un accent qui est mis quand même sur l'impact de l'instabilité politique.
06:17Et je vous en livre quelques extraits.
06:18Cette instabilité affaiblit la capacité du système politique
06:21à assurer un assainissement budgétaire substantiel
06:24et rend improbable une réduction du déficit budgétaire global à 3% d'ici 2029.
06:30Nous prévoyons que la période précédant l'élection présidentielle de 2027
06:34limitera encore davantage la marge de manœuvre en matière de consolidation budgétaire.
06:40Donc il y a une véritable inquiétude sur l'impact de la situation politique
06:44sur la capacité à prendre la maîtrise, à reprendre le contrôle de cette situation des finances publiques.
06:52Alors la seule demi-bonne nouvelle dans tout ça, c'est que la perspective est stable.
06:58Ça veut dire qu'on dégrade la note, mais on ne prévoit pas dans un avenir proche
07:02de la dégrader à nouveau.
07:04Ce qui aurait été véritablement dur, ça aurait été une note abaissée
07:08avec une perspective qui aurait été maintenue comme étant négative.
07:12Là, pour le coup, ça aurait été pire que ce qui était anticipé.
07:15Là, on est dans l'épure de ce qui a été attendu.
07:17Alors pardon pour la question digne de l'économie pour les nuls,
07:20mais en gros, est-ce que ça a des conséquences directement pour nous,
07:24cette dégradation de la note, pour les Français ?
07:26Alain Madeleine ?
07:28Aujourd'hui, non.
07:31Mais comme cela a été dit, il y a des acteurs qui se trouvent
07:34techniquement empêchés d'acheter de la dette française à ce niveau-là.
07:41Elles vont attendre les autres agences, mais c'est assurément un signal.
07:46Cela étant, tout le monde a pris conscience de la gravité de la question de la dette.
07:52– Oui, ça a été dit et redit.
07:54– Oui, ça a été dit et redit. Le Premier ministre partant a contribué à cette pédagogie.
08:01Cela étant, on attend maintenant la désignation de la maladie et l'ordonnance.
08:09Et ensuite, on verra ce qu'il se passe.
08:11Si vous avez une bonne désignation de la maladie et une bonne ordonnance,
08:17la France est un pays qui peut se redresser vite.
08:20En réalité, on dit que l'on dépense au-dessus de nos moyens.
08:24Non, l'État dépense au-dessus des moyens des Français.
08:27Et les Français produisent sûrement en dessous de leurs capacités.
08:31Donc il y a, pour ma part, je le maintiens, même si c'est long toujours à remonter,
08:36mais un potentiel de croissance, notamment de la part des entreprises,
08:42et il y a un potentiel de productivité de la part d'un État bloqué.
08:46Si vous vous attachez à la productivité de l'État,
08:49c'est-à-dire non pas au coup de rabot que l'on propose,
08:52mais à aller soigner le mal à la racine,
08:54et d'un côté, et de l'autre côté, à mettre un peu le choc de liberté dans les entreprises,
09:00les deux peuvent créer à nouveau un dynamisme.
09:04Le choc de productivité dans les services publics.
09:08Vous vous souvenez peut-être que François Bayrou,
09:10lorsqu'il a fait son discours au parlementaire,
09:14après avoir été nommé Premier ministre,
09:16il avait dit « je vais remettre les budgets à zéro ».
09:20Et je vais demander à ce que l'on repasse toutes les missions de l'État au peigne fin,
09:25et que l'on me dise qu'est-ce que l'on peut faire, qu'est-ce qu'on ne peut pas faire, etc.
09:28De façon à ce que sur le budget on puisse avoir des actions de profondeur,
09:39des actions qui montrent une direction et une volonté de soigner structurellement
09:45quelques maladies françaises de l'État.
09:48Cela n'a pas été fait.
09:50Pourquoi cela n'a pas été fait ?
09:51Et vous le regrettez, visiblement.
09:53Ce n'est pas la volonté du Premier ministre, il avait réellement ses volontés,
09:55il a convoqué les ministres, il a convoqué les directeurs d'administration,
10:00et puis il y a un vrai problème de la conduite d'une action de réforme autoritaire,
10:08avec détermination, par le Premier ministre.
10:12Cela ne s'est pas passé, et je souhaite que cela se passe avec le nouveau.
10:16– Oui, et en tout cas c'est lui qui a sollicité la confiance.
10:20– Les analyses de Fitch sont de bons observateurs de la vie politique française,
10:27et moins optimistes qu'à l'Amalgin.
10:29C'est qu'en réalité, ils appréhendent les 17 mois qui restent jusqu'à l'élection présidentielle.
10:35– Ils font un pari que ça va patouiller pendant le…
10:38– Et qu'il ne se passera rien pendant ces 17 mois.
10:41– Moi qui suis optimiste, pardon, de faire le pari inverse.
10:43– Oui, oui, tout à fait, mais Fitch est plus dangereux dans ces paris que vous l'êtes.
10:49Maintenant, la marge de manœuvre dont dispose le Premier ministre,
10:54ces négociations absolument nécessaires avec le Parti Socialiste,
10:58compliquent effectivement beaucoup la réponse française à Fitch et au marché.
11:06Donc on est effectivement aujourd'hui dans une situation où c'est la politique
11:10qui est la clé de toute cette situation.
11:14– Le prix est, pardon, le prix à payer pour un accord qui ne permette au gouvernement
11:20de ne pas être censuré.
11:22D'un côté, assurément, il y a, on peut gagner le fait de la stabilité du gouvernement,
11:29mais de l'autre, on va payer en image de marque pour la France un accord politique
11:36avec des socialistes qui sont partis de l'accord avec LFI, mais qui ont gardé le programme.
11:43– Pas tout le programme, mais bon.
11:44– Bon, pas tout le programme, mais bon.
11:45– Je voudrais juste faire réagir Denis Jacquet, pardon, qui est avec nous.
11:51Bonsoir, M. Jacquet, vous êtes entrepreneur, fondateur de TopCreen
11:55et Day One Movement et auteur de l'ouvrage « Pourquoi votre prochain patron sera chinois »
12:01aux éditions Erol.
12:03Merci beaucoup d'être avec nous.
12:05– Avec plaisir.
12:06– Évidemment, on ne va pas vous faire réagir tout de suite sur la dégradation de cette note,
12:09mais globalement, est-ce que la nomination de Sébastien Lecornu vous rassure, vous, entrepreneur ?
12:14– Vous savez, il y a une expression en France que je n'ai pas oubliée,
12:19c'est bonnet blanc ou blanc bonnet, grosso modo,
12:21bérou blanc ou blanc bérou, le cornu ou un autre.
12:24Très honnêtement, quand vous êtes une tranche de jambon très fine
12:28au milieu de trois ou quatre tranches de pain un petit peu rassis,
12:30c'est là où on a inventé l'expression du jambon à l'étouffée,
12:34c'est-à-dire que le cornu ou un autre.
12:36De toute façon, en France, le débat va être très simple.
12:38Personne ne veut faire aucun effort.
12:40La gauche veut que ce soit les fonctionnaires qui, surtout, ne payent pas,
12:45qu'on ne touche pas au gouvernement.
12:46La LFI, de toute façon, malheureusement, ça n'existe pas,
12:50mais en gros, à part l'antisémitisme et tuer les riches, rien ne les intéresse.
12:53La droite n'existe plus.
12:55Macron, personne n'en veut plus.
12:57Et grosso modo, le Rassemblement national dit qu'on ne touche pas aux retraités.
13:00Donc, à partir de ce moment-là, en France, à l'Assemblée nationale,
13:03qui est devenue un grand barnum, c'est vraiment charité fiscale bien ordonnée,
13:07commence toujours par les mêmes, les entreprises et les riches.
13:11Donc, depuis Mitterrand, tout le monde collectionne les dettes, les déficits et via crédit.
13:15Et les seuls qui doivent payer, c'est ceux qui nous maintiennent au-dessus du niveau de l'eau.
13:20Donc, la politique, c'est nous noyons tout le monde et vivons pauvres et vivons cachés.
13:25Et on sera très heureux comme ça.
13:26Enfin, je vous rappelle quand même qu'on est le pays qui a la plus faible croissance en Europe.
13:30On a un chômage qui augmente.
13:31– Alors, justement, Denis Jacquet, est-ce que vous avez le sentiment que la France est…
13:38Enfin, pas ridicule, mais en tout cas, qu'elle est pointée du doigt par les autres pays, par nos voisins notamment ?
13:44– Écoutez, j'aimerais tellement être fier de la France.
13:47Mais depuis Macron, ça devient quand même extrêmement difficile de l'être un peu plus chaque jour.
13:52Mais d'un point de vue économique, on a la dette la plus colossale qui a été créée depuis le Covid
13:57parce qu'on a une gestion catastrophique de cet événement.
14:01Et deuxièmement, on a aujourd'hui une dissolution qui conduit à une solution de blocage.
14:07Donc aujourd'hui, alors moi, j'ai toujours eu beaucoup d'admiration
14:10et je crois que j'ai toujours été d'accord à 99,99% de ce qu'a dit Alain Madeleine dans sa vie.
14:17Et là, je dois rejoindre votre journaliste.
14:18Malheureusement, pourquoi la France ne peut pas se redresser facilement ?
14:22La France comme l'Europe, c'est simplement parce qu'elle n'investit pas
14:25dans les seuls outils qui feront l'avenir du monde dans les 10, 20 et 30 prochaines années,
14:31à savoir l'intelligence artificielle, le quantique, l'espace.
14:35On investit 5 à 10 fois moins que la Chine et les États-Unis ramenés à la tête d'habitants.
14:41Donc non, malheureusement, pour la raison politique qu'on connaît,
14:44on va être bloqués jusqu'en 2027 et deux ans aujourd'hui, ça vaut 10 ans sur la terre économique.
14:50Et deuxièmement, personne, rappelez-vous quand même qu'Ursula von der Leyen
14:54pour la première fois de sa vie l'année dernière à Davos a découvert l'existence de l'intelligence artificielle.
14:59Donc non, malheureusement, on n'a pas de capacité à rebondir.
15:02Et cette situation de blocage, aujourd'hui, chaque jour vaut des dessinés
15:06et chaque deux ans, ça vaut 10 ans de prise de retard sur la Chine et les États-Unis.
15:11– Merci beaucoup, Denis Jacquet, d'avoir été avec nous.
15:14Isabelle Thys-Saint-Jean, finalement, cette dégradation…
15:15– C'est cash, oui, c'est vrai, toujours dans cette émission.
15:19– Non, mais il a raison, je veux dire, pardon, la déprime des patrons est terrible en ce moment, terrible.
15:25Si vous saviez ce qu'il vous dit, pardon ?
15:27– La déprime générale, la déprime des consommateurs, la déprime…
15:30– Mais quand vous voyez des patrons qui disent, écoutez, vivement que le FMI soit là,
15:34parce qu'avec cette case politique, on ne pourra rien faire…
15:36– Vous avez déjà entendu ça ?
15:37– Non, mais c'est…
15:38– Alors, madame, vous avez déjà entendu ça, ce genre de discours ?
15:40– Ah oui, je n'entends que ça.
15:42– Oui, mais quand il y a un Premier ministre qui explique qu'on est sous la menace du FMI,
15:46un ministre de l'économie qui dit la même chose, alors que franchement,
15:50il n'y a aucune, mais à aucun moment, il y a cette idée, cette perspective,
15:54et que même c'est assez grave, parce que, c'est ce que je disais tout à l'heure,
15:58il y a des phénomènes d'autoréalisation,
15:59et que, quand on est à la tête de la France, on ne dit pas ce genre de choses,
16:05parce que c'est vraiment allumer, mettre un chiffon rouge sous le nez des marchés financiers.
16:11– Vous avez remarqué, je ne le dis pas.
16:12– Je voulais revenir sur votre question tout à l'heure, qui était,
16:15est-ce que nous, les Français, on va être directement impactés par la dégradation de la note ?
16:19– Je pense à ceux qui nous regardent et qui ne comprennent pas forcément
16:22quelles vont être les conséquences.
16:23– Le risque, c'est effectivement qu'il y ait une dégradation supplémentaire
16:30des taux d'intérêt auxquels la France emprunte pour sa dette publique.
16:36Alors, on peut se dire, ça ne me concerne pas, c'est loin, moi, je n'ai pas de dette publique.
16:40Sauf qu'en général, il y a un effet de diffusion,
16:44c'est-à-dire qu'ensuite, ça se transmet à d'autres taux d'intérêt.
16:48Donc, effectivement, il peut y avoir un effet sur l'ensemble des taux d'intérêt,
16:54aussi bien pour les entreprises que pour les ménages,
16:57à moyen terme d'une situation de ce type.
16:59Et puis, il y a une autre possibilité, c'est ce que je disais tout à l'heure,
17:04en cas d'emballement, ce qu'on ne peut jamais exclure,
17:08mais qui n'est pas, a priori, il n'y a pas de raison structurelle d'un emballement.
17:15C'est-à-dire que, et c'est là où il faut quand même revenir,
17:19remettre un peu les choses à plat.
17:20Quand j'entendais tout à l'heure le tableau dressé avec la dette qui explose,
17:25il faut remettre les choses en perspective dans le temps
17:28et surtout faire des comparatifs internationaux.
17:31Et à ce moment-là, qu'est-ce qu'on voit ?
17:32On voit une France qui a une droite, effectivement, qui croit très, très fortement,
17:37mais comme toutes les économies développées, à peu près,
17:40sauf l'Allemagne et sauf les pays du Nord.
17:43Et c'est atypique, c'est là où il y a une espèce de décrochage.
17:47En revanche, ce qui se passe en France et qui est problématique,
17:50c'est depuis deux ans, une dégradation.
17:53Ce n'est pas tant la dette et le volume de la dette en pourcentage du PIB
17:56qu'une dégradation, je suis désolée, c'est un petit peu technique peut-être,
18:00mais du déficit et de la capacité de l'État à maîtriser son déficit.
18:04C'est ça qui a été très particulier dans la situation française.
18:08Vous n'aviez pas l'air d'accord avec tout, Thierry Arnault.
18:11Pardon, je balance, mais bon, c'est vrai.
18:13Oui, je pense qu'il y a quand même un sujet,
18:16lorsqu'on regarde la position relative de la France
18:18par rapport aux pays européens qui l'entourent,
18:20et on a vu, quand on regarde les classements que l'on mesure
18:23par le taux d'intérêt auquel il faut rémunérer la dette
18:28qui a été mise par les États pour financer sa dette publique,
18:32on a vu la France dégringoler dans le classement
18:34avec des taux d'intérêt de plus en plus élevés.
18:37Parce que les marchés sanctionnent l'instabilité politique, c'est ça.
18:40Ce n'est pas tant la situation structurelle.
18:43C'est quand même une réalité.
18:45Aujourd'hui, on emprunte au même taux que l'Italie,
18:47on emprunte plus cher que l'Espagne,
18:49on emprunte plus cher que le Portugal.
18:51Ça n'était pas le cas jusqu'à présent,
18:54et c'est quand même un vrai sujet.
18:55Alors, c'est un sujet qu'il ne faut pas dramatiser,
18:57je suis d'accord avec vous.
18:57La France a placé, je crois, 11 milliards de dettes
18:59sur les marchés la semaine dernière.
19:01Et cette dette a trouvé preneur sans la moindre difficulté.
19:06Mais pour autant, c'est une situation qui se dégrade
19:09par rapport à nos partenaires.
19:12Alain Madeleine, je voulais juste vous faire réagir,
19:14pardon, mais sur une déclaration de François Béroux.
19:16Il continue de réagir après Matignon.
19:18Il vient de publier ce message.
19:21Note Fitch, un pays que ses élites conduisent
19:24à refuser la vérité, condamné à en payer le prix.
19:27Vous êtes d'accord ?
19:29Écoutez, la vérité, c'est quoi ?
19:30La vérité, c'est que nous sommes indiscutablement
19:33un pays qui a...
19:35Vous avez dit le diagnostic, qui a fait la photo,
19:37il a fait la radiographie, Béroux.
19:39Mais il n'a pas dit la maladie.
19:40La maladie, c'est clair, c'est l'étatisme.
19:43On dépense toujours plus, toujours plus, toujours plus.
19:46Il y a un problème.
19:47Ah ! Immédiatement, on fait une loi et on fait un guichet.
19:51Et depuis des années, des années et des années.
19:53Et d'une certaine façon, le système européen nous a protégés
19:59et nous empêchent de voir clair sur la maladie.
20:03Si nous étions restés au franc, nous aurions été obligés d'arrêter depuis longtemps.
20:11Et nous aurions eu une dévaluation ou une chaîne de dévaluation
20:15qui nous aurait empêchés d'aller plus loin et de soigner la maladie.
20:21Aujourd'hui, nous sommes protégés, provisoirement, par l'euro.
20:26Comme protégés par l'euro et d'une certaine façon, c'est à l'abri de l'euro,
20:31à l'abri de la signature allemande, à l'abri d'autres signatures,
20:34que nous avons poursuivi cette fuite en avant.
20:38D'autres pays ont su revenir en arrière, pas la France.
20:42Et cette fuite en avant, en réalité, on est d'une certaine façon protégés
20:48parce que tout bictoufelle, la France ne peut pas faire défaut.
20:54Le système européen, la Banque centrale européenne, nous sera là pour nous aider.
21:01Simplement, à un moment donné, il peut y avoir un trop-plein
21:06et nous dire, comme on l'a dit à l'Italie, comme on l'a dit à la Crèche,
21:09eh bien la Troïka va venir vous donner quelques conseils.
21:12Nous en sommes, à mon avis, là.
21:15On ne fera pas défaut, mais à un moment donné, on peut avoir la nécessité
21:19d'une purge beaucoup plus brutale que la politique de sagesse
21:24que l'on devrait et que l'on pourrait mener dès aujourd'hui.
21:27Merci beaucoup Alain Madeleine d'avoir été avec nous sur ce plateau.
21:31Je voudrais faire réagir Léon Desfontaines.
21:33Bonsoir.
21:34Vous êtes porte-parole du Parti communiste français.
21:37Merci d'être avec nous.
21:38On l'a vu, cette dégradation de cette note, elle est directement liée aussi à l'incertitude politique.
21:43Est-ce que vous admettez une responsabilité de nos politiques dans cette nouvelle ce soir ?
21:51La première des leçons, c'est qu'il n'a pas fallu attendre une instabilité politique
21:55pour voir une dégradation de la note de la France.
21:58On avait perdu le triple A il y a quelques années alors qu'on avait une stabilité politique.
22:02La réalité, c'est que si aujourd'hui la note de la France se dégrade,
22:04c'est parce qu'on produit de moins en moins de richesses sur le territoire national.
22:09Et à un moment, c'est la question qui doit être posée.
22:10Moi, j'entends beaucoup de chroniqueurs nous raconter matin, midi et soir
22:14que si on a une dégradation de la note, si on a une catastrophe économique,
22:17c'est parce que nous avons un système politique qui est en crise.
22:21Oui, c'est un problème, certes, mais aujourd'hui, le fond du problème,
22:24si on ne le règle pas, c'est celui de la production.
22:27On a un avenir industriel de la France qui est aujourd'hui hypothéqué,
22:30hypothéqué par les politiques libérales, hypothéqué par ces politiques qui laissent faire le marché
22:35et qui a pour conséquence que les industries et les entreprises que nous avions en France
22:40délocalisent de plus en plus à l'étranger.
22:42Nous donnons chaque année 211 milliards d'euros d'aides publiques,
22:46de l'argent de nos impôts à des entreprises.
22:49Et pour autant, certaines de ces entreprises se permettent de supprimer des emplois.
22:52Et donc, c'est ça le fond du problème aujourd'hui.
22:54Et c'est pour cela que nous disons qu'il faut un changement de politique profond.
22:57Ce qu'il faut, ce n'est pas aller augmenter les impôts des Français.
23:00Ce qu'il faut, ce n'est pas faire des économies et supprimer des postes de fonctionnaires,
23:05notamment dans l'hôpital public, l'éducation nationale.
23:08Ce qu'il faut, c'est conditionner les aides qu'on donne aux entreprises
23:11à la création de l'emploi et au développement de la formation.
23:14Restez avec nous, Léon Desfontaines.
23:15Je voudrais faire réagir également Edwige Yask qui est avec nous.
23:19Bonsoir, député de la Régie Ronde, vice-présidente du Rassemblement National.
23:23On entendait aujourd'hui Jordan Bardella dire que Sébastien Lecornu était à la tête d'un bail précaire.
23:31Est-ce qu'avec cette dégradation de la note, il n'est pas tant d'apporter plus de solidité,
23:35de stabilité à ce prochain gouvernement ?
23:38Mais vous savez, l'instabilité a été organisée par la décision d'Emmanuel Macron
23:45de faire alliance avec le nouveau Front populaire l'année dernière au moment des élections législatives.
23:51Parce que c'est précisément en raison de ces alliances de la honte,
23:55de ces barrages anti-républicains,
23:57qu'il y a eu nos institutions qui ont été entravées
24:01et qui ont conduit au blocage politique que nous connaissons aujourd'hui.
24:05Si notre note vient d'être dégradée, c'est aussi parce que nos politiques ont menti.
24:13Bruno Le Maire, quand il était ministre de l'économie,
24:16n'a cessé de sous-estimer le déficit et de surestimer la croissance.
24:22Et donc forcément, à un moment donné, face au mur de la réalité,
24:25les résultats apparaissent et les agences se rendent compte,
24:29et bien, d'ailleurs tout comme les gens en fait,
24:32les agences et les gens se rendent compte qu'ils ont été trompés
24:35ils ont été trompés par ceux qui nous dirigent depuis des années.
24:39Donc si vous voulez, M. Lecornu,
24:41tant qu'il ne fait pas la rupture avec le macronisme,
24:44c'est-à-dire que tant qu'il entraîne la France
24:46dans tout ce qui a conduit à la situation dramatique dans laquelle elle est aujourd'hui,
24:50et bien, en fait, il n'y aura pas de changement.
24:52Les mêmes causes entraînant les mêmes effets.
24:54C'est la raison pour laquelle nous, nous demandons à M. Lecornu
24:57de faire preuve de responsabilité, d'écouter les demandes du Rassemblement national,
25:03d'écouter nos solutions qui n'ont jamais été essayées.
25:06Je pense à la réduction de l'immigration,
25:10je pense à la baisse de la contribution française au budget de l'Union européenne,
25:14que l'on s'attaque aussi au mammouth qu'est l'État,
25:18c'est-à-dire toutes ces agences dont on ignore parfois leur utilité.
25:23Vous voyez le montant, les subventions que l'on accorde aux gyrées renouvelables.
25:27Donc en fait, tout ça, il faut arrêter,
25:29parce que c'est notamment ces décisions politiques-là
25:32qui nous ont conduits dans cette situation.
25:34Vraiment, je tiens à le dire,
25:35le Rassemblement national incarne à lui seul un pôle de stabilité.
25:41Et c'est la raison pour laquelle, avec Marine Le Pen,
25:42nous disons qu'il n'y a que deux solutions pour sortir le pays du blocage.
25:47C'est la démission d'Emmanuel Macron
25:49ou la dissolution de l'Assemblée nationale.
25:51Pourquoi ? De manière à redonner à la France
25:54un gouvernement capable de donner à notre pays un cap,
25:58un cap politique, un cap économique,
26:01et nous sortir du désordre,
26:02que ce soit migratoire, sécuritaire, budgétaire et économique.
26:06Restez avec nous, Edwige Diaz.
26:08Je voudrais vous montrer ces images de Sébastien Lecornu,
26:11notre nouveau Premier ministre,
26:13qui a bien compris visiblement que la stabilité,
26:15c'était ce qu'il y avait de plus important,
26:17notamment en ce moment, et pour les marchés.
26:19On en parlait il y a un instant.
26:20Il consulte à tour de bras en ce moment.
26:22Il reçoit un à un les représentants du patronat
26:25et des travailleurs à Matignon.
26:27Le but, tenter de relancer le dialogue social.
26:29On voit bien que ça lui met une pression supplémentaire,
26:32Isabelle Thys Saint-Jean, avec cet abaissement de la note.
26:36Il y a beaucoup de pression sur les épaules du nouveau Premier ministre.
26:38C'est sûr qu'il hérite d'une situation, et politique et économique,
26:42qui est quand même compliquée.
26:44Alors, économique, oui et non.
26:47C'est-à-dire que là, il y a la croissance française
26:51qui est un peu meilleure que ce qu'on pensait.
26:54L'INSEE vient de sortir les chiffres.
26:56Bon, donc, il y a eu une toute petite bonne surprise.
27:00Le chômage a un peu moins augmenté que ce qu'on pensait aussi.
27:06Mais bon, on est quand même dans une situation des finances publiques
27:11qui est, il faut, c'est ce que je racontais tout à l'heure,
27:13c'est surtout ça.
27:16Parce que la trajectoire de la dette, la trajectoire des déficits,
27:19étant donné la situation du Covid,
27:22la France était dans une perspective assez commune, en fait.
27:27Alors, on peut considérer, comme le faisait tout à l'heure M. Madeleine,
27:31qu'il ne fallait pas agir comme on l'a fait au moment du Covid
27:35et de venir en aide aux entreprises.
27:37Notamment, je crois que tous les pays, les grands pays l'ont fait
27:42et c'était absolument indispensable de le faire.
27:44Donc ça, ce n'est pas tellement étonnant.
27:47En revanche, effectivement, c'est l'incapacité de la France,
27:51à un moment, de redresser le déficit.
27:54Alors, on l'a fait l'année dernière.
27:56Ça a été fait une année, là, on est dans une trajectoire positive.
28:02Toute la question, c'est est-ce qu'on peut continuer à le faire ?
28:05Et est-ce que le cornu est en capacité de continuer à le faire ?
28:09Pour continuer à le faire, il faut qu'il ait un budget.
28:11Il faut qu'il ait un budget.
28:12Moi, j'ai toujours plaidé pour qu'on aille moins vite,
28:16c'est-à-dire que les 44 milliards, ça me paraissait aller beaucoup trop vite.
28:20Et quand vous allez trop vite, vous cassez encore plus la croissance.
28:23Quand vous avez une croissance qui est quand même très, très faible,
28:26vous cassez la croissance et à ce moment-là, vous ne faites pas rentrer de recettes.
28:31Et donc, vous aggravez votre déficit.
28:32Donc, il fallait aller.
28:34Il faut aller moins vite.
28:35Et d'une certaine manière, ce qui se dessine, là, dans l'accord,
28:39c'est effectivement, on irait un peu moins vite.
28:42Et je ne crois pas du tout que ça paniquera les marchés.
28:46Je ne crois pas du tout que ça aggravera la situation.
28:49Je voudrais qu'on évoque les rendez-vous de ces dernières heures
28:55entre le Premier ministre et notamment Marie-Lise Léon.
28:58Léon Desfontaines, vous êtes toujours avec nous.
29:02Marie-Lise Léon l'a affirmée en sortant de son rendez-vous,
29:07qu'il n'y avait pas de ligne rouge pour le Premier ministre.
29:10Et il a été question notamment de la contribution des plus riches.
29:12Est-ce que ça, c'est de nature à vous rassurer ?
29:14C'est une bonne chose parce que c'est demandé par l'écrasante majorité des Français
29:20qu'il y ait davantage de justice sociale et notamment que les très hauts revenus,
29:24ceux qui se sont notamment enrichis sous le démarche d'Emmanuel Macron,
29:27puissent contribuer à l'effort national et participer bien sûr davantage,
29:31notamment à la solidarité nationale à travers l'impôt.
29:34Ça, c'est une mesure.
29:34Mais il y a d'autres questions qui sont fondamentales et notamment la question des retraites.
29:39Si on tire les origines et les leçons surtout de la crise politique que nous sommes en train de vivre,
29:44eh bien je pense qu'une bonne partie tire son origine en tout cas des mobilisations contre la réforme des retraites.
29:48Une écrasante majorité des Français reste encore aujourd'hui opposée à la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
29:54L'intersyndical complet est encore opposé à cette réforme.
29:58Et cette réforme n'a même pas été votée à l'Assemblée nationale.
30:01Nous, ce que nous demandons, si M. Lecornu veut faire des pas vers la gauche,
30:04c'est de, à minima, mettre à l'ordre du jour du Parlement le vote sur la réforme des retraites,
30:10quitte à initier un autre débat sur une autre réforme.
30:12Mais en tout cas, on veut que la réforme qui est actuellement en cours puisse être votée au Parlement.
30:16C'est le premier levier.
30:17Et le deuxième, qu'on va regarder de près, au-delà des contributions des hauts revenus,
30:21c'est la question du développement des services publics.
30:23Il faut regarder ce qu'il se passe.
30:25On a une éducation nationale exsangue.
30:27On a 2500 postes d'enseignants qui manquaient à cette rentrée.
30:30Pourquoi ils manquaient à cette rentrée ?
30:32Eh bien parce que les salaires des enseignants sont trop bas.
30:34Ils ne sont plus assez attractifs.
30:35Donc on a besoin, au contraire, contrairement à ce que proposait François Bayrou,
30:39d'un choc d'investissement, d'un nouveau plan d'investissement dans le pays
30:42pour mener une politique en faveur de l'emploi, en faveur de la formation
30:47et en faveur surtout de la réindustrialisation du pays.
30:49On a des gros sujets sur la table.
30:52Je pense notamment à l'avenir de l'acier en France, d'ArcelorMittal,
30:55qui pourrait fermer dans les années à venir.
30:57Si on perd la production d'acier, eh bien on risque de perdre l'industrie de l'automobile.
31:00Si on perd l'industrie de l'automobile, alors on a un pays qui s'appauvrira année après année.
31:05Donc on a besoin d'un choc d'investissement, de permettre d'aider nos entreprises,
31:09mais surtout de conditionner les aides qu'on donne aux entreprises
31:12à la création d'emplois, à l'investissement dans les usines
31:15pour répondre à l'apparatif environnemental et pour créer de l'emploi.
31:18Merci beaucoup Léon Desfontaines.
31:20Edwige Diaz, vous êtes toujours avec nous.
31:22Merci de votre patience.
31:24Pour le moment, on sait que Sébastien Lecornu a reçu le socle commun.
31:27Il est partenaire sociaux.
31:29Il l'a dit, je n'ai pas de ligne rouge.
31:30Est-ce que vous, vous en avez ?
31:34Je voudrais juste rebondir sur ce que j'ai entendu sur le plateau.
31:38C'est que M. Lecornu aurait hérité de cette situation.
31:43Pardon, M. Lecornu est ministre d'Emmanuel Macron depuis plusieurs années.
31:48C'est même un très proche d'Emmanuel Macron.
31:50Donc en fait, c'est une situation dont il n'hérite pas.
31:54Cette situation ne tombe pas du ciel sur ses épaules.
31:57M. Lecornu est un architecte de la situation catastrophique
32:01dans laquelle se trouve notre pays.
32:03C'est pour ça qu'avec Marine Le Pen et Jordan Bardella,
32:05nous appelons à la rupture.
32:07Et si M. Lecornu ne souhaite pas opérer une rupture avec le macronisme,
32:11qui est une chose particulièrement demandée par les Français,
32:14il suffit de regarder la cote de popularité particulièrement basse d'Emmanuel Macron,
32:19eh bien nous n'aurons pas d'autre choix que de le censurer.
32:22Parce qu'en fait, pendant que M. Lecornu essaye de gagner du temps,
32:26comme un petit peu a essayé de nous faire M. Bayrou,
32:29eh bien c'est la France qui perd.
32:30C'est la France qui s'enfonce dans le déficit.
32:33Ce sont les entreprises qui continuent de couler.
32:35Et ce sont les Français qui perdent confiance dans le gouvernement et dans l'avenir.
32:40Vous voyez ce que je veux dire ?
32:42Donc c'est pour ça que M. Lecornu n'a plus le temps.
32:45Et puis surtout, les Français en ont marre d'être pris pour des imbéciles.
32:48Moi, c'est ce que j'entends.
32:49Vous voyez, je suis élue en Gironde.
32:51Eh bien, les Français en ont marre de ce matraquage fiscal et de cette purge sociale.
32:56Donc si M. Lecornu n'écoute pas ces revendications légitimes des Français,
33:01et particulièrement ces revendications des 11 millions d'électeurs du RN,
33:05eh bien oui, sans trembler, nous le censurons.
33:08Parce que la censure sera une opportunité pour la France de se redresser.
33:12Merci Mme Diaz d'avoir été avec nous.
33:15Laurence, ça y est, quand Edwige Diaz demande justement à Sébastien Lecornu
33:20d'opérer une rupture avec le macronisme, est-ce qu'on peut vraiment y croire ?
33:23Non mais de toute façon, le RN a décidé de censurer leur agenda politique qui est lié.
33:28Ils veulent une dissolution.
33:30Donc quoi qu'on fasse, de toute façon, quoi que fasse la majorité,
33:34quoi que dise quiconque, ils sont dans l'idée de la censure.
33:36Donc pour vous, c'est pour embêter le monde ?
33:38De toute façon, ils ne font pas marche arrière.
33:39Non mais ils veulent une dissolution.
33:41Parce qu'ils pensent qu'ils peuvent arriver au pouvoir.
33:43Pour un tas de raisons, ils imaginent qu'ils pourront peut-être changer
33:47un petit peu le calendrier judiciaire de Mme Le Pen.
33:50Donc je n'écoute même pas à la rigueur ce qu'ils disent.
33:53Néanmoins, le PCF qui nous parle d'entreprise,
33:56excusez-moi pompier pyromane,
33:58en ce qui concerne M. Lecornu, je le connais très très bien,
34:01évidemment, il était dans notre famille politique avant,
34:04il était à LR quand j'y étais.
34:05C'est quelqu'un qui a énormément de qualité.
34:07Maintenant, l'équation, même si vous mettez un très grand mathématicien,
34:10si vous voulez, si dans l'équation, elle n'est pas soluble,
34:13elle ne l'est pas.
34:14Parce que si la question, c'est d'aller faire des concessions à la gauche
34:16et d'utiliser ces éléments de langage complètement fallacieux
34:20de justice fiscale,
34:21quand on sait que 75% de l'impôt est payé par 10% des Français,
34:26l'idée de taxer les riches,
34:28si la politique, c'est une politique qui va dans ce sens,
34:31de toute façon, je ne sais pas ce que fera LR.
34:33Mais si LR suit, c'est la mort électorale de la droite.
34:38Déjà, M. Barnier a ouvert la boîte de Pandore
34:41lorsqu'il a commencé à parler de justice fiscale,
34:44il a surtaxé les entreprises,
34:46la droite a augmenté les impôts.
34:48Si la droite rentre dans ce jeu mortifère,
34:51d'aller dans une augmentation d'impôts
34:52avec des éléments de langage
34:54et une mode à la taxe Zuckman
34:57qui a été complètement démentie par les plus grands économistes,
34:59moi, je vous dis, ils iront dans le mur.
35:01– C'est le prix Nobel le soutient.
35:02– Non, mais on est dans une situation…
35:03– Attendez, je vais finir.
35:05Il y en a beaucoup qui ne le soutiennent pas
35:06et je veux bien comprendre pourquoi…
35:07– Mais le prix Nobel soutienne cette citation.
35:08– D'accord, mais il y a des prix Nobel politisés.
35:11Donc, excusez-moi, M. Zuckman,
35:14d'ailleurs, il ne veut pas débattre,
35:16vous remarquerez,
35:17et tous les économistes qui lui répondent
35:18me semblent aussi des gens de grande qualité.
35:21Parce que de toute façon,
35:22l'idée de taxer les riches
35:24pour que les entreprises partent,
35:26on nous dit qu'elles ne partiront pas,
35:27mais c'est les gens qui n'investiront plus.
35:30Et Mme Chevrillon lui a fait une interview
35:32à M. Coquerel,
35:33avec très précisément un mis en difficulté,
35:35M. Coquerel, sur cette taxe Zuckman.
35:37Et je vais vous dire,
35:38c'est un jeu de dupe.
35:40Donc si, pour revenir à M. Lecornu,
35:44s'il mène une politique de gauche,
35:47non seulement il maintiendra peut-être son poste
35:48trois mois de plus,
35:49et s'il a droit de suite,
35:50c'est la fin de la loi.
35:51– Pour l'instant, il n'est pas vraiment
35:52question de politique de gauche
35:53en plus de s'interroger sur le revenu des plus riches.
35:56– Dans le couloir de nage,
35:57la situation risque de ne pas être débloquée,
35:59ça c'est certain.
36:00Mais quand le Rassemblement National
36:02demande à M. Lecornu
36:06d'être en rupture avec le macronisme,
36:08ce n'est pas si absurde que ça.
36:10C'est-à-dire qu'il a obtenu d'Emmanuel Macron
36:12ce que ni Michel Barnier,
36:14ni François Bayrou n'ont obtenu.
36:16On est dans une situation,
36:17le plus macroniste des macronistes,
36:19Sébastien Lecornu,
36:20l'homme lige du président de la République,
36:22a obtenu l'autorisation
36:24à ce qu'il n'y ait pas de ligne rouge.
36:26Le contraire de ce que n'ont pas obtenu,
36:28je répète, Michel Barnier,
36:30et François Bayrou.
36:31– A-t-il vraiment le choix, de toute façon, aujourd'hui ?
36:33– Non, mais il n'empêche que jusqu'à présent,
36:34le président de la République a toujours dit non
36:36sur les impôts,
36:38sur les retraites,
36:40sur taxer les riches.
36:41C'était les trois lignes rouges
36:43du président de la République.
36:44Aujourd'hui, je suis désolé,
36:46aujourd'hui, le Premier ministre
36:47vient d'annoncer aux Français
36:49et à l'ensemble des partis politiques
36:51que les lignes rouges n'existent plus.
36:53Un.
36:54Deux, effectivement,
36:55il est dans un jeu extrêmement compliqué,
36:57même si c'est un génie de la politique,
36:59comme on nous explique,
37:00il est dans une situation extrêmement difficile,
37:03parce que s'il donne satisfaction
37:04au Parti Socialiste,
37:06et il doit se rassurer vis-à-vis du PS,
37:08il va perdre, effectivement, LR,
37:10et vice-versa.
37:11Donc, il est dans une situation
37:12extrêmement compliquée,
37:14mais avec plus de facilité
37:16que ses deux prédécesseurs.
37:17Mais c'est intéressant ce que vous dites,
37:18Aurore Malval,
37:19c'est finalement, pour vous,
37:20la lumière au bout du tunnel
37:21quand vous entendez que Sébastien Lecornu,
37:24pas quand vous entendez Maurice Safran,
37:25mais quand vous entendez que Sébastien Lecornu
37:28dit qu'il n'y aura peut-être
37:30plus de lignes rouges, finalement.
37:31En fait, je trouve ça très intéressant.
37:32Il y a quelque chose
37:33qui m'avait déjà interpellé
37:34lorsque Emmanuel Macron a dit
37:36que c'était au Premier ministre
37:38de faire les accords,
37:40de rencontrer les partis.
37:41C'est la première fois qu'il avait dit.
37:42Avant, il considérait
37:43que c'était encore son rôle,
37:44qu'il était encore en capacité de le faire.
37:46Là, c'était peut-être...
37:47Alors, la question est
37:48comment on va l'interpréter ?
37:49Est-ce que c'était le début
37:51d'une prise de conscience
37:52par Emmanuel Macron
37:53qu'il avait perdu les élections
37:55et qu'il n'était plus en capacité,
37:57qu'il n'avait plus ce pouvoir-là
37:58de pouvoir autour de lui
37:59nouer ses alliances
38:01pour faire tenir
38:01et poursuivre sa politique ?
38:04En revanche, moi, je suis d'accord
38:06sur le côté plus de lignes rouges,
38:08est-ce que c'est le début ?
38:09Est-ce que, finalement,
38:10on ne dit pas plus de lignes rouges
38:11parce que les lignes rouges
38:12sont tellement présentes
38:13chez les autres,
38:14chez les uns et les autres,
38:15qu'on n'a même plus besoin
38:16au sommet de l'État
38:18de les rappeler ?
38:18Tout le monde se chargera
38:19de faire, si je puis dire,
38:20le sale boulot,
38:21sauf que ce ne sera plus de la faute.
38:23Je dirais le blocage
38:24ne viendra plus d'en haut,
38:25mais il viendra
38:26d'un peu de tous les côtés
38:28parce qu'il faut bien voir
38:29qu'on se rapproche quand même
38:31des échéances municipales
38:33et ça va être extrêmement compliqué
38:36pour le Parti Socialiste
38:37de ne pas censurer un gouvernement
38:39qui n'aura pas de grandes avancées,
38:42je dirais, sociales,
38:43même s'il n'y a plus de lignes rouges,
38:44ce ne sera pas fromage et dessert,
38:47ce ne sera pas l'attaque Zuckmann
38:48et l'abandon de la réforme des retraites.
38:50Est-ce que la gauche
38:51n'aurait pas intérêt à dire
38:52oui juste pour le dessert ?
38:53Non, parce que ce que dit Aurore
38:55est fondamental.
38:57La force du Parti Socialiste,
38:58ce sont les villes et les grands-mères.
39:01Et aujourd'hui,
39:01la France Insoumise n'a qu'un objectif en tête,
39:04c'est faire perdre
39:05les grands-mères socialistes,
39:07y compris en faveur de la droite.
39:09Donc si les socialistes
39:10vont trop loin
39:11dans la compromission,
39:13selon LFI,
39:14avec le gouvernement macroniste,
39:17ça donne des armes supplémentaires
39:18pour les municipales
39:20qui sont fondamentales pour la gauche.
39:21Les Français entendront ça,
39:23je vais vous dire,
39:23ça fait mal.
39:24Oui, mais c'est comme ça.
39:24Je sais,
39:24je ne découvre rien,
39:26rassurez-vous.
39:27Mais vous imaginez
39:28ce que les Français entendent,
39:29c'est-à-dire
39:30les socialistes
39:31feront des concessions
39:33pour
39:33ou n'en feront pas
39:35par rapport
39:35à leurs objectifs
39:36aux municipales.
39:37Vous imaginez
39:38le message qu'on passe encore,
39:39si vous voulez,
39:40aux Français.
39:41Eh bien moi,
39:41je préfère
39:41effectivement ne pas dire
39:43qu'on est dans la compromission
39:44et rester sur des fondamentaux.
39:47Les gens croient en vous
39:48parce que vous défendez
39:49une politique.
39:50à droite,
39:50on a toujours dit
39:51qu'on ne voulait pas
39:52d'augmentation d'impôts,
39:53qu'on voulait moins d'émigration
39:54et plus de sécurité.
39:55Si on sort de nos fondamentaux,
39:57si on piétine nos convictions,
39:59si on ruine la France
39:59avec un programme économique
40:01qui va à l'encontre
40:02de tout ce qui se fait
40:03en Europe et dans le monde,
40:04eh bien je peux vous dire
40:05que là,
40:05ce sera la fin
40:06pour les partis
40:07de l'arc républicain,
40:08entre guillemets,
40:09qui perdront toute confiance.
40:10Vous les invite à rester
40:11dans leur couloir de nage.
40:12Il faut qu'on parle aussi
40:14des nouvelles mobilisations,
40:15puisque après,
40:16le mouvement bloc comptant,
40:17ce n'est pas terminé.
40:18Le pays risque d'être à nouveau
40:19très fortement secoué,
40:21le 18 septembre notamment.
40:23Là aussi,
40:24ça met une pression supplémentaire
40:25sur les épaules
40:25de Sébastien Locornu.
40:27Comment apaiser cette colère ?
40:29Maurice Safran.
40:30On ne l'apaisera pas
40:31d'ici le 18 septembre.
40:32Il ne faut pas rêver.
40:35Mais pourtant,
40:35il essaie d'agir
40:36en recevant notamment
40:38les partenaires sociaux.
40:39Il faut tenir compte,
40:40il faut écouter
40:41ce qu'a dit Maryse Léon
40:42à la sortie de Massillon.
40:43Elle avait l'air plutôt satisfaite
40:44de ses premiers échanges.
40:45Oui, mais elle était
40:46sur une ligne très dure
40:47pour le 18 septembre.
40:48Elle appelait à la mobilisation.
40:50Elle appelait à être dans la rue.
40:52Elle était sur le 18.
40:53Elle était très dure.
40:54Pour les syndicats,
40:55c'est un point essentiel.
40:57Ils ont quasiment boycotté le 10
40:59parce qu'ils jouent absolument
41:01la carte du 18 septembre.
41:02Alors, c'est une course
41:03contre la montre.
41:04Ce n'est pas une course
41:05contre la montre.
41:05En réalité,
41:06pour Sébastien Locornu,
41:08le jeu commence
41:08avec les syndicats
41:09le 19 septembre.
41:11Mais il ne se fait
41:11aucune illusion.
41:13La mobilisation sera très forte
41:14le 18.
41:16Aurore Malval.
41:17Effectivement,
41:18le rapport de force
41:19se joue là.
41:20Le 18 septembre,
41:21pour les syndicats,
41:22c'est l'occasion de faire
41:22une démonstration aussi de force,
41:25d'avoir, je dirais,
41:26la main sur le mouvement
41:27qui n'était pas le cas
41:28du 10 septembre,
41:29puisque, à l'exception
41:30de Solidaires
41:31et la CGT,
41:32du bout des lèvres,
41:33qui le soutenaient,
41:34mais ce n'était pas du tout
41:35le cas de la CFDT,
41:37ni de force ouvrière,
41:38véritablement.
41:39Donc là,
41:40il y a cette journée
41:40et puis,
41:41ça va être l'occasion
41:42de renverser un petit peu
41:44en tout cas
41:44ce qui s'était passé
41:45sous François Bayrou,
41:46parce que François Bayrou,
41:47c'était soi-disant
41:48le chantre, justement,
41:49du dialogue,
41:50du compromis
41:51qui allait ressusciter
41:52les corps intermédiaires
41:53méprisés par Emmanuel Macron.
41:54Résultat,
41:55les syndicats,
41:55ils se sont fait rouler dessus
41:57pendant l'été.
41:58Marie-Élise Léon,
41:59qui pourtant n'est pas
42:00la plus véhémente,
42:01parlait du musée des horreurs.
42:02Donc là, évidemment,
42:03ils cherchent à avancer,
42:05à taper du poing sur la table
42:07et remettre, en tout cas,
42:08réinstaurer un rapport de force
42:09qui soit leur affaire.
42:10D'autant plus que François Bayrou
42:11a dit,
42:12je suis parti,
42:13je crois qu'il l'a encore redit,
42:14il me semble que c'est sur Brut,
42:15j'ai lâché l'affaire
42:17parce que j'ai vu la mobilisation
42:18arriver du 10 septembre.
42:19Donc là,
42:20certains disent,
42:21mobilisez-vous le 18
42:22parce que, justement,
42:24ça fonctionne la pression.
42:26Et donc, effectivement,
42:27ils ont l'impression,
42:28mais c'est tout à fait légitime
42:29de manifester le 18 septembre.
42:31En plus,
42:31quand c'est organisé
42:32par les syndicats,
42:32en général,
42:33ça se passe beaucoup mieux.
42:34Mais ils ont l'impression
42:35qu'effectivement,
42:35ils auront une action
42:36à mener sur le gouvernement.
42:38Merci beaucoup
42:39d'avoir été avec nous ce soir.
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