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  • il y a 2 jours
Aujourd'hui, c'est au tour de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.

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Transcription
00:00C'est le président de la région des Hauts-de-France qui est avec nous, l'ancien ministre.
00:09Bonjour, Xavier Bertrand.
00:10Bonjour à tous.
00:11Grâce à vous, il y aura une escorte pour accompagner ce baron de la drogue de Vendin-le-Vieille
00:16à son rendez-vous d'embauche dans l'agglomération lyonnaise, c'est ça ?
00:21C'était dingue quand même que l'ETEC se prévoit dans ces cas-là qu'il soit accompagné de son agent de probation
00:27mais qu'il n'y ait pas au moins une surveillance.
00:30Ce qui est dingue surtout, c'est qu'il y a une loi sur le narcotrafic qui a été votée.
00:34Il est prévu maintenant qu'on limite au maximum les extractions, qu'on fasse appel à de la visio.
00:38Il y a une décision qui a été prise.
00:40La moindre des choses, c'est qu'il soit quand même surveillé de près.
00:42Il ne peut pas être accompagné directement, ce n'est pas prévu par les textes,
00:46mais qu'au moins il soit surveillé du début jusqu'à la fin, c'est la moindre des choses.
00:48Donc vous avez écrit à Laurent Nunes le ministre de l'Intérieur hier.
00:52Vous avez répondu quoi ?
00:54Je pense que c'est BFM d'ailleurs qui l'a confirmé tout à l'heure,
00:56c'est qu'il y aurait une surveillance de bout en bout, qu'ils prennent le train ou qu'ils prennent la voiture.
01:00Il y a une surveillance qui est faite, c'est la moindre des choses.
01:02Il y a quand même un problème, c'est qu'à la fois on tient un discours de fermeté,
01:07notamment vis-à-vis de ces détenus qu'on juge dangereux,
01:10qu'on enferme dans une prison ultra sécurisée.
01:13Et puis de l'autre, on pratique des règles qui interpellent les citoyens
01:17où un détenu peut être libre une journée,
01:21d'autant plus qu'on apprend que ce détenu s'était déjà évadé il y a quelques années.
01:25Il y a deux choses.
01:27En politique, il faut essayer au maximum d'anticiper.
01:29C'est-à-dire que quand le texte de loi a été voté,
01:32c'est qu'il fallait aussi se dire que tout ce qui concerne les mesures d'accompagnement de sortie
01:37devait aussi être adapté.
01:38Parce qu'à partir du moment où il est mis dans cette prison de haute sécurité,
01:42principalement pour des narcotrafiquants,
01:44c'est parce qu'on pense qu'il y a plus de risques.
01:45Donc on doit anticiper, se dire qu'on aura aussi un sujet sur les mesures.
01:49Vous savez, le juge en lui-même, il applique les textes qui sont là.
01:53Et puis la deuxième chose, c'est que faire preuve de bon sens,
01:56quand même, dans toutes les décisions, c'est pas mal quand même.
01:59Puisqu'on parle de prison, vous achèterez le livre de Nicolas Sarkozy ?
02:02On m'a posé la question hier.
02:03Ah bah je sais pas, je sais pas, j'ai pas entendu qu'on vous l'ait posé, je vous la pose.
02:06Si, si, si, hier soir, soyons sérieux,
02:09quel que soit le choix que je fais, je vais le garder pour moi,
02:11comme ça au moins mon avis sera pas...
02:13Le bouquin, soyons sérieux à propos du livre ?
02:15On vient parler du mien, je crois ?
02:17Non, non, mais qu'est-ce que vous en pensez ?
02:19Je viens de vous dire.
02:20Non, non, mais moi j'insiste un peu.
02:21Un livre après 20 jours de détention.
02:22Est-ce que vous lui avez fait un message à Nicolas Sarkozy, au fait ?
02:25Tout ça, ça reste entre lui et moi.
02:27Je l'avais eu effectivement avant,
02:29j'ai eu l'occasion de m'exprimer à différentes reprises,
02:31pensant notamment à l'épreuve humaine
02:33que ça représentait pour lui et pour sa famille.
02:35Le reste, je garde ça pour moi
02:37et je garde ça pour les échanges que j'ai avec lui.
02:39Voilà.
02:39D'accord.
02:40Moi, dans le livre, j'ai appris que vous aviez été troufion à Reims.
02:44Est-ce qu'il faut remettre le service militaire ?
02:46Oui.
02:47Service militaire volontaire.
02:49Que va faire Mme Macron ?
02:50Oui, service militaire volontaire.
02:51Dis-moi.
02:52Oui, dis-moi.
02:53Alors, vous savez, vous l'avez fait, vous ?
02:55Exempté.
02:56Moi, oui.
02:57D'accord.
02:57Mais ce n'était pas volontaire, c'était obligatoire.
02:59Oui, c'était obligatoire.
02:59Que pour les garçons ?
03:00Non, mais je dis ça parce que dans ces cas-là,
03:02on est les seuls à l'avoir fait ici.
03:05Et sans être nostalgique, ça avait quand même du bon.
03:09Ça avait du bon parce qu'il y avait quand même ce côté
03:11où c'était un creuset.
03:13Il n'y avait pas de différence de classe sociale,
03:16pas de différence d'opinion politique,
03:17pas de différence de religion.
03:19Il y avait à la fois cette autorité qu'on respectait
03:22et qui était aussi au service du pays.
03:24Et c'était vraiment ce sentiment-là qu'il y avait.
03:27Moi, c'est quelque chose qui m'a marqué.
03:29Et d'ailleurs, dans le projet que j'ai aujourd'hui,
03:31le service militaire, volontaire, militaire,
03:35je pense que ça a du sens.
03:36Mais je suis aussi pour qu'on aille plus loin
03:37vers un nouveau service national qui ne soit pas militaire,
03:40là qui soit pour tous, seulement quelques mois.
03:43Et où les jeunes pourraient aussi en retirer quelque chose.
03:46C'est-à-dire qu'il y a un échange.
03:48C'est-à-dire qu'on pourrait s'engager,
03:49notamment pour des associations.
03:51C'est un service au service de la société.
03:53Mais en contrepartie, les jeunes,
03:55on pourrait avoir notamment pour beaucoup d'entre eux
03:57la possibilité d'y passer son permis,
04:00en lien avec les auto-écoles.
04:01On partirait de là avec un permis.
04:03On pourrait aussi avoir
04:04toute une sorte de bilan d'orientation.
04:07Pourquoi on est fait ?
04:08Pour quelles aptitudes prépare à tel ou tel métier ?
04:11Un bilan médical.
04:12Il y a beaucoup de jeunes à cet âge-là
04:13qui n'ont jamais vu un médecin.
04:17Ça arrive aussi.
04:17Et d'une part, il n'a pas été fait de vrai bilan de santé.
04:21Et puis, ça permettrait également pour certains
04:22de justifier d'un premier stage,
04:24d'une première expérience.
04:26Vous voyez, je voudrais, moi, qu'il y ait un échange
04:27à la fois entre la nation et les jeunes,
04:29parce que je pense qu'il est temps de parler un peu moins des jeunes
04:32et de s'en occuper un peu plus.
04:33Mais le volontariat, ça va être difficile avec le volontariat
04:36de recréer ce qu'était le service militaire obligatoire,
04:39où, effectivement, il y a une obligation pour tous les jeunes,
04:42quel que soit leur niveau d'études,
04:44leur classe sociale, leur lieu d'origine.
04:46Là, on se demande qui va y aller, déjà.
04:49Je suis sûr que ça fonctionnera, moi.
04:53Je suis sûr que ça fonctionnera.
04:54Mais on dit volontariat parce qu'on n'a pas l'argent
04:56de le rendre obligatoire.
04:57On n'a plus l'argent, on n'a plus les moyens
04:59d'accueillir 800 000 jeunes chaque année.
05:02C'est vrai que ça coûte certainement quelques milliards d'euros.
05:04Moi, dans les estimations que je peux faire sur le projet,
05:07je pense que ça ne peut pas être moins de 2 milliards,
05:092 milliards et demi d'euros.
05:10Mais c'est un bon investissement.
05:12Le service militaire que va proposer normalement Emmanuel Macron,
05:14c'est autre chose.
05:15Moi, à l'époque, quand Chirac,
05:18j'aime profondément Chirac,
05:19mais quand il supprime le service militaire,
05:22je me dis qu'il faudrait quand même recréer quelque chose.
05:24Et l'erreur qu'on a pu faire,
05:26c'est de ne pas recréer quelque chose, même différent.
05:28Mais aujourd'hui, avec la professionnalisation des armées,
05:30on ne peut plus avoir le service militaire qu'il y avait à l'époque.
05:34Mais qu'il y ait quand même cet engagement militaire
05:36pendant 10 mois, c'est bien ça,
05:37ce qu'il veut mettre en place.
05:39Je pense que ça a du sens.
05:40Mais parce qu'on doit préparer nos enfants à mourir au combat,
05:43comme le dit le général Mandon.
05:44Non, mais parce que ça se télescope
05:46avec ce qu'a dit le chef d'état-major des armées la semaine dernière,
05:49qui a beaucoup choqué,
05:51on en a parlé ici même dans les grandes gueules,
05:54l'idée de sacrifice.
05:55Mais tout le monde en parle, vous avez raison.
05:56Tout le monde en parle.
05:57De sacrifice de nos enfants.
05:58Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
05:59Moi, j'ai été très surpris ce week-end encore,
06:02des gens qui sont très défense nationale,
06:05très indépendants du pays.
06:07Et ces propos, ils ont profondément marqué.
06:10Bon, déjà, il serait temps qu'on remette un peu d'ordre dans ce pays.
06:13Et si quelqu'un doit s'exprimer sur ce sujet,
06:16c'est le président de la République.
06:17L'article 15 de la Constitution dit
06:20que le président de la République,
06:22c'est le chef des armées.
06:24Et quelles que soient les qualités,
06:25quelles que soient les fonctions du chef d'état-major des armées,
06:28s'il y a un discours comme celui-là,
06:30il doit être retenu par le président.
06:32Et donc, il va parler cette semaine.
06:34Moi, je souhaite qu'il précise les propos du chef d'état-major des armées.
06:37Et il en a trop dit, ou pas assez dit.
06:38Et s'il y a bien quelqu'un qui doit parler de ces sujets-là,
06:42c'est le président de la République.
06:44Question Joël, Chirine et Charles Consigny.
06:47Allons-y.
06:48Une question très politique.
06:52Ce qui a tué votre candidature en 2022,
06:56ça a été le piège de la primaire
06:58que vous ont tendu vos amis des Républicains,
07:02qui sont les spécialistes pour détruire tout ce qui fonctionne.
07:05J'ai été un kiopé naïf, comme on dit chez moi.
07:08C'était...
07:08Ils se sont mis en...
07:10De toute façon, les partis,
07:11c'est toujours ce qui détruit les bonnes initiatives.
07:15Et j'ai vu que là, le Parti socialiste
07:17était en train d'essayer de détruire Glucksmann.
07:19Donc, c'est...
07:20Voilà, il faut s'en méfier.
07:22En même temps, on voit que l'idée de la primaire
07:25est en train de renaître en ce moment,
07:27que même Édouard Philippe
07:28semblerait plus ou moins ouvrir la porte à cette idée.
07:33En tout cas, il va en discuter avec Wauquiez, etc.
07:36Vous, maintenant,
07:39quelle est votre position par rapport à ça ?
07:41Vous êtes au centre-droit.
07:43Il y a pas mal de monde au centre-droit.
07:45Il y a en tout cas au moins Édouard Philippe.
07:47Il y en a peut-être un ou deux autres.
07:50Quelle est votre position par rapport à ça ?
07:51S'il y a une primaire, est-ce que vous allez dans la primaire
07:53si elle n'est pas que LR, par exemple ?
07:55Bon, déjà, je ne suis pas centre-droit, centre-droit.
07:59La droite populaire, la droite sociale que j'incarne,
08:01elle est plus large que cela.
08:02Autrement, je n'aurais jamais été élu
08:04dans la région des Hauts-de-France
08:05et je n'aurais pas été réélu.
08:07Je peux refaire un peu le film,
08:09j'en parle beaucoup dans le livre,
08:10mais juste refaire le film.
08:11En 2015, je suis candidat dans une région
08:13qui a toujours été dirigée par la gauche
08:15et normalement, elle est promise à Mme Le Pen.
08:19La droite pèse 15 à 18%
08:21et si je suis juste comme un candidat de centre-droit,
08:23je suis à 15 ou 18%.
08:24Je réussis à faire, avec la confiance des gens, 25%
08:27et j'arrive deuxième.
08:29Et là, la gauche, les dirigeants de gauche,
08:32sans aucune négociation, disent
08:33on se retire, ce n'est pas qu'on aime Bertrand,
08:36mais on détesterait l'idée que ce soit dirigé
08:37par Mme Le Pen.
08:39Et les électeurs de gauche suivent
08:41et je les en remercie.
08:42En 2021, ce n'est pas la même histoire.
08:44Il y a la présidentielle qui se profile
08:45et tout le monde est contre moi,
08:47la gauche est réunie,
08:48Mme Le Pen décide de parvenir,
08:50bonjour le courage,
08:51elle envoie M. Chenu,
08:53M. Macron, à l'époque,
08:54envoie cinq ministres
08:55pour me faire mettre un genou à terre.
08:56Et là, je serai élu,
08:58mais je fais reculer
08:59le Rassemblement National de 16%.
09:01Il n'y a aucun autre résultat,
09:03aucune autre élection
09:04où le RN recule autant.
09:06On est deux à avoir battu Mme Le Pen,
09:07M. Macron et moi,
09:09mais entre deux élections,
09:10moi, je les fais reculer.
09:12Ça veut dire quoi ?
09:12Je ne suis pas un magicien
09:13et les gens ne sont pas tombés amoureux de moi.
09:16Mais ils reconnaissent que je me bats
09:17et que je fais bouger les choses.
09:19Et c'est ça qui se passe aujourd'hui en politique.
09:21Et pour répondre à Charles,
09:24l'une de mes erreurs,
09:25j'en ai fait pas mal,
09:26mais l'une de mes erreurs en 2021,
09:28c'est de revenir à une primaire
09:29alors que j'ai la conviction
09:30qu'une présidentielle,
09:31c'est une rencontre.
09:33Un homme, une femme avec les Français.
09:35Et je rebascule dans le régime des partis.
09:37Oui, c'est vrai.
09:38Parce que je voyais qu'ils étaient décidés
09:39à aller jusqu'au bout
09:40et qu'on allait avoir deux candidatures.
09:43Et il est arrivé ce qui est arrivé,
09:44on m'a reproché d'avoir quitté les Républicains.
09:47Il faut savoir que moi,
09:47je crois beaucoup à la place du travail,
09:50aux classes moyennes,
09:50aux services publics.
09:52Pour moi, l'autorité,
09:53c'est clairement le préalable à tout.
09:55L'ordre, la sécurité, la justice,
09:57la maîtrise de l'immigration.
09:59Mais quand vous parlez du travail
10:00des classes moyennes
10:02dans une primaire comme ça,
10:03ça intéresse pas grand monde.
10:05Ça intéresse pas grand monde.
10:06Et il est arrivé ce qui est arrivé.
10:07Mais là, il y aura beaucoup de candidats.
10:08Là, imaginons,
10:09il y aurait pu y avoir deux candidats de droite,
10:10éventuellement vous et le candidat
10:12dégagé par la primaire.
10:14Là, on a l'impression que s'il y a à la fois
10:16Retailleau,
10:17Édouard Philippe,
10:19Gabriel Attal et autres...
10:21Charles, avec mon grand âge,
10:22chaque année,
10:22je me fais vacciner contre la grippe
10:24parce que je sais que c'est bon pour ma santé.
10:27Bon, j'ai été vacciné une fois,
10:29c'est bon.
10:29Et maintenant, je vais vous dire une chose,
10:31les uns et les autres là,
10:32qui passent leur temps à parler de la primaire,
10:34qui passent leur temps à bosser sur leur primaire,
10:36moi, pendant ce temps-là,
10:37je parle aux Français,
10:38j'essaie de trouver des solutions.
10:39Oui, mais Xavier Bertrand,
10:40combien de divisions ?
10:41Combien de divisions pour aller jusqu'à la présidentielle
10:45et pour gagner ?
10:47Pardon, je ne suis pas sûr que vous soyez sur la même ligne
10:49tous les deux, vous êtes à côté.
10:50Non, non, non, on est là.
10:51Non, non, si, si.
10:51Non, parce que je pose la question
10:52parce qu'on a vraiment besoin d'un parti.
10:53L'exemple d'Emmanuel Macron
10:54qui n'avait pas de parti...
10:55Oui, mais il l'a créé
10:57avec Nilo et ça l'a aidé.
10:59Aujourd'hui, je ne suis pas tout seul,
11:01j'ai mon mouvement,
11:02nous, France,
11:03il y a des parlementaires,
11:04il y a des élus,
11:04mais pas que cela.
11:05Il y a des gens aussi de la société civile
11:08qui n'ont adhéré à aucun parti
11:09et il y en a qui viennent
11:10de différents mouvements politiques.
11:12Je crois à un rassemblement, clairement.
11:14Et il ne s'agira pas cette fois-ci
11:15d'être le candidat d'un parti
11:16ou même de plusieurs.
11:18Il faudra aller beaucoup plus largement.
11:19Comme ça veut dire également
11:20d'avoir avec soi une équipe
11:22de gens qui sont motivés,
11:24qui partagent les mêmes priorités que vous
11:27et qui sont prêts à s'engager
11:28et à s'engager dans leur mission ministérielle.
11:31Moi, je veux qu'on arrête
11:32avec le zapping permanent.
11:35Dès qu'un ministre a fait un an,
11:36il dit, j'ai bien bossé,
11:37je peux en avoir un ministère plus important.
11:39Et comme ça, il n'y a jamais d'action de fond.
11:41C'est ça que je veux changer.
11:43Et encore une fois,
11:44c'est une question,
11:46est-ce qu'on est seul ou pas ?
11:47Je ne suis pas seul.
11:48Est-ce que l'on veut construire
11:49quelque chose de différent ?
11:50Oui, ce rassemblement,
11:51il sera très différent
11:52de ce que j'avais en tête la fois dernière.
11:54Est-ce que Emmanuel Macron
11:54a tué la fonction de ministre ?
11:57Je rebondis sur ce que vous dites.
11:58Parce que par exemple,
11:58au ministère de la Santé
11:59que vous avez bien connu,
12:00vous l'avez occupé,
12:00il y a eu je crois 8 ou 9 ministres.
12:01Oui, c'est 8 ou 9.
12:02Je ne sais plus compter.
12:03Oui, on ne sait plus
12:03parce que je crois qu'il y a certains
12:04qu'on a oublié 8 ou 9 ministres
12:06en 8 ans.
12:09C'est un drame.
12:10C'est un drame.
12:11La dernière qui soit restée,
12:13je crois,
12:14quelques années,
12:16à l'époque,
12:17c'est à Mme Touraine.
12:20Mais depuis,
12:20même s'il y a eu des gens
12:21qui étaient compétents,
12:23qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là
12:24quand les ministres retournent ?
12:26Et c'est la même chose à l'éducation.
12:27Qu'est-ce qui prend le pouvoir ?
12:29La technostructure.
12:30Et le problème,
12:31et j'en parle dans le livre,
12:33c'est qu'en plus,
12:33ce n'est même pas la technostructure
12:34du ministère de la Santé.
12:36C'est la technostructure de Bercy
12:38qui dit au ministre des Comptes Publics,
12:41ministre du Budget,
12:42et voilà ce qu'il faut pour la santé.
12:44Ils savent compter,
12:44c'est une chose,
12:45mais ils ne savent pas aussi
12:46prendre en compte
12:47la nécessité d'investir dans la santé.
12:49C'est juste un raisonnement
12:50budgétaire et comptable.
12:52Et c'est comme ça
12:52qu'on fait les pires conneries qui soient.
12:54Mais c'est vrai dans ce domaine-là
12:55comme dans d'autres.
12:56Le problème,
12:57c'est que la politique,
12:58elle ne se délègue pas,
13:00elle ne se partage pas
13:01la responsabilité politique,
13:02elle est pleine et entière.
13:03Mais quand les politiques valsent,
13:05et quand ils n'ont pas d'idée,
13:06qu'ils n'ont pas bossé,
13:07c'est la technostructure
13:08qui prend la main.
13:09Ils ont perdu le pouvoir ?
13:10Mais ils l'ont laissé.
13:11Ils ne l'ont pas perdu, ils l'ont laissé.
13:11Jean-Louis Borloo dit
13:12la France est devenue
13:12un pays d'inspecteurs
13:14et de contrôleurs.
13:14Vous êtes d'accord avec ça ?
13:15Je pense exactement comme lui.
13:16J'avais encore Jean-Louis Borloo
13:17hier au téléphone.
13:18On partage une conviction.
13:20C'est que les priorités
13:21des années qui viennent,
13:22c'est de reconstruire
13:23un projet de société
13:24prioritairement pour les classes moyennes,
13:26c'est ce que je porte.
13:28Mais ça va être aussi
13:28de changer la façon
13:29dont ce pays est gouverné.
13:30Et c'est un pays génial.
13:32Mais toutes les décisions
13:33sont prises à Paris.
13:34Mais on en crève de ça.
13:36C'est-à-dire que moi,
13:37je ne veux pas qu'il n'y ait
13:37plus d'État dans ce pays.
13:38Je veux que l'État se concentre
13:39sur ce qui est régalien,
13:40la préparation de l'avenir.
13:42Tiens, la santé.
13:42La santé.
13:43Qu'on soit remboursé
13:44de la même façon
13:45à Lille ou à Marseille.
13:46C'est normal.
13:47C'est à l'État de le dire.
13:49Mais si derrière,
13:50dans ma région,
13:51on vit moins longtemps
13:52parce que j'ai plus
13:53de cancers qu'ailleurs,
13:54ce n'est pas à Paris
13:55qu'ils vont dire
13:55qu'on va mettre
13:56des moyens supplémentaires
13:57dans les Hauts-de-France.
13:58Mais c'est nous
13:59qui allons le décider
13:59pour dire
14:00je veux prendre en compte
14:02l'obésité,
14:03je veux prendre en compte
14:03les risques cardiovasculaires,
14:05les risques de cancers
14:06et nous,
14:07on va faire ça mieux
14:08que quand c'est décidé à Paris.
14:09Xavier Bertrand
14:10reste avec nous.
14:11Rien n'est jamais écrit.
14:12C'est le livre aux éditions
14:13Robert Laffont.
14:13Question de l'avocate
14:14Shirin Ardacani
14:15dans un instant
14:16de Joël Dagosseri,
14:17de Charles toujours.
14:19Xavier Bertrand
14:20dans les GG,
14:20il est 11h20.
14:21MC.
14:22Alain Marshall,
14:23Olivier Truchot,
14:24les grandes gueules.
14:261, 2, 3, 4.
14:34Xavier Bertrand
14:35est l'invité des GG,
14:36Xavier Bertrand,
14:37le président
14:37de la région
14:38des Hauts-de-France.
14:39Rien n'est jamais écrit
14:40aux éditions
14:41Robert Laffont.
14:42On discute,
14:43on débat
14:43avec Charles Consigny,
14:45Shirin Ardacani
14:45et avec Joël Dagosseri.
14:48Question de notre coach de vie,
14:49Joël,
14:49ensuite sera Shirin.
14:50Alors,
14:51monsieur Bertrand,
14:51je dois vous dire
14:52que vous m'êtes sympathique,
14:53déjà,
14:53pour commencer.
14:54J'ai lu pas mal de livres
14:55politiques en quelques années
14:57de Grandes Gueules
14:58et c'est l'un des plus agréables.
15:00Peut-être aussi parce que
15:01c'est l'un des plus authentiques,
15:03peut-être parce que
15:03vous racontez votre parcours,
15:04parce que vous ne venez pas
15:05du tout du milieu parisien.
15:07Donc ça,
15:07c'est peut-être quelque chose
15:08qui m'a touchée,
15:09mais aussi peut-être
15:09votre positionnement
15:10parce que vous avez
15:11un positionnement
15:12que vous ne cédez pas
15:13et j'espère que
15:14vous allez continuer,
15:15vous ne cédez pas
15:16à la folie extrémiste
15:18du pays
15:20depuis quelques mois déjà,
15:22si ce n'est quelques années.
15:24Et d'ailleurs,
15:24pour vous dire,
15:25j'avais assisté
15:26à un événement
15:27à Villers-Cotterêts
15:28avec le GPF.
15:29Vous aviez fait
15:30un discours magnifique
15:31parce que vous deviez
15:32rassurer,
15:33en fait,
15:33tous les internationaux
15:34qui étaient là,
15:35vous devez les rassurer
15:36que la France
15:37n'allait pas se fermer
15:38parce qu'on était
15:38entre les deux tours.
15:39Donc,
15:40après la dissolution
15:41et que la France
15:42n'allait pas se fermer
15:43et que non,
15:43elle n'était pas raciste
15:44et qu'ils pouvaient
15:45continuer à investir
15:46en autres pays.
15:46Donc,
15:46je vous remercie pour ça.
15:48C'était le groupement
15:49des entrepreneurs francophones.
15:51C'est un super événement.
15:52Exactement.
15:53Alors,
15:54ceci dit,
15:55dans votre livre,
15:55il y a un moment
15:56où vous racontez
15:57votre arrivée à Paris,
15:58justement,
15:59et que vous devez
16:00vous illustrer
16:01sur la scène nationale
16:01et vous expliquez
16:03à quel point
16:03la politique,
16:04c'est génial
16:04parce que c'est
16:05un accélérateur de carrière,
16:06parce qu'effectivement,
16:07on rencontre plein de monde,
16:08on se fait un super carnet
16:09d'adresses.
16:10Alors,
16:10je trouve ça très bien
16:11pour votre époque,
16:12mais moi,
16:12j'ai quand même l'impression
16:13qu'aujourd'hui,
16:14la politique,
16:14on se ramasse un peu
16:15tous les bras cassés
16:16de la vie privée,
16:17c'est-à-dire tous ceux
16:18qui,
16:19en temps normal,
16:20n'auraient pas réussi
16:20à aussi bien réussir
16:22s'ils avaient travaillé
16:23dans la vie privée
16:24et qui basculent
16:25en politique,
16:26dans le secteur privé,
16:28pardon,
16:29et qui basculent du coup
16:30en politique
16:30parce qu'effectivement,
16:31on a un mandat,
16:32on a cinq ans,
16:33on peut gagner
16:345 000 euros
16:34alors que dans
16:35le secteur privé,
16:35c'est très dur
16:36de gagner 5 000 euros
16:37par mois.
16:39On peut se faire
16:40un carnet d'adresses,
16:41c'est sympa,
16:42c'est joli
16:42et moi,
16:44je ne sais pas
16:44ce que vous en pensez,
16:45c'est votre regard
16:46que je demande dessus,
16:47j'ai quand même l'impression
16:48que justement
16:48cette politique française
16:49qui est devenue
16:49un accélérateur de carrière
16:51n'attire pas ceux
16:52qui ont réussi
16:53et qui du coup
16:54se diraient
16:55tiens,
16:56je vais faire partager
16:57à la scène,
16:58à la nation
16:59tout mon savoir
17:00un peu comme on voit
17:00avec monsieur Aulas
17:01à Lyon
17:02mais au contraire
17:03attire ceux
17:04qui n'auraient pas réussi
17:05dans le secteur privé
17:06et qui viennent en politique.
17:08Il y a plein de gens
17:09en politique aujourd'hui
17:09qui veulent monter
17:10sur le manège
17:11et rester sur le manège
17:12et qui n'ont plus envie
17:13de changer la vie des gens
17:14et c'est ça le drame.
17:16La politique,
17:17vous voyez,
17:18je le raconte,
17:19la première plage
17:20en plein centre-ville
17:20avant Paris-Plage
17:21chez Saint-Quentin.
17:22J'ai une idée,
17:23c'est que les enfants
17:23puissent partir en vacances
17:25même quand ils n'ont pas
17:26les moyens d'aller à la mer.
17:27Je crée ça,
17:28l'idée devient projet,
17:29le projet devient réalité.
17:30C'est l'interdiction de fumer
17:31dans les pays.
17:31C'est ça la politique.
17:32Ce n'est pas du carnet d'adresse.
17:34Maintenant,
17:34je vais aussi vous dire une chose.
17:36Ce parcours-là aussi,
17:38où j'ai voulu rester sur le manège,
17:39c'est l'histoire de ma décennie
17:402002-2012.
17:43Parce que j'avais aussi un peu
17:44le syndrome de l'imposteur.
17:46Je n'ai pas fait Sciences Po,
17:47je n'ai pas fait l'ENA,
17:48je n'ai pas été dans un clan.
17:49Il y a bien un jour
17:50où ça va s'arrêter.
17:52Et à l'époque,
17:52ce n'était pas un coach de vie.
17:54J'ai pris des communicants.
17:56J'ai même pris une coach
17:57en reloucage.
17:58Vous m'avez vu, moi.
17:59Reloucage.
18:00En plus,
18:01ce n'est pas bien
18:02votre petit sourire, là.
18:04Coach en reloucage.
18:05Vous avez pris rendez-vous
18:06pour la semaine prochaine,
18:07c'est ça ?
18:07Non, c'est fini,
18:09ça, c'est derrière.
18:10Rendez-vous n'a pas encore eu lieu.
18:12Il m'a dit,
18:12marron, ça devrait vous aller
18:13hyper bien, vous.
18:14Bon,
18:15grand magasin à Paris,
18:16moi qui payais,
18:17ce n'est pas le ministère.
18:18Marron, costume marron,
18:19cravate marron.
18:21Puis il me dit,
18:21t'es sûr, papa ?
18:22Je ne ressemblais à rien.
18:24D'ailleurs,
18:25vous regardez aussi à l'époque
18:26les trucs de communication.
18:28Le jour du remaniement,
18:30allez, comme par hasard,
18:31on trouve un café,
18:32le café du recrutement.
18:33Mais tout ça,
18:34c'était des trucs à deux balles,
18:35ça a vieilli.
18:36Et à l'époque,
18:37c'était dans l'air du temps.
18:38D'ailleurs,
18:39même à l'époque,
18:39ma femme,
18:40de jeune militante,
18:41je ne la connaissais pas,
18:42elle ne pouvait pas m'encadrer.
18:43Heureusement,
18:44elle a changé d'avis.
18:45Mais c'est pour vous dire
18:46que tout ça,
18:47c'était des trucs de com.
18:48Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
18:50il faut intéresser
18:50des gens intéressants
18:51à la politique.
18:52et des gens qui réussissent.
18:53Alors,
18:53on a un problème pour tout dire.
18:55C'est qu'on a de telles règles
18:56aujourd'hui,
18:57notamment sur la déontologie
18:59et autres,
18:59qu'il y a beaucoup de gens
19:00qui réussissent vraiment
19:01dans le privé,
19:02qui sont intéressants,
19:03mais qui disent
19:04c'est compliqué de venir
19:05en politique
19:05et après d'en ressortir.
19:06Il n'y a pas
19:07les allers-retours possibles.
19:08Et le vrai sujet,
19:09c'est qu'il faut intéresser
19:10les entrepreneurs.
19:11Et là où je reviens
19:12vers vous aussi,
19:13vers votre position,
19:15c'est que c'est bien
19:16la mentalité d'entrepreneur
19:17en la politique.
19:18parce que l'entrepreneur,
19:20il a une obligation
19:20de résultat.
19:22Pendant longtemps,
19:22on a pensé que la politique,
19:23il fallait couper des rubans,
19:25être sympa et tout ça,
19:26taper dans le dos.
19:27Les gens,
19:27ils veulent qu'on améliore
19:29leur vie.
19:30Et ceux qui oublient ça,
19:31ils sont complètement
19:32à la ramasse
19:33et ils se trompent complètement.
19:34Je vais vous embêter
19:35un petit peu.
19:36Excuse-moi Alain,
19:36juste un petit peu,
19:38mais notamment dans votre livre,
19:39vous êtes illustré
19:39sur le dossier des retraites
19:40et aussi sur l'assurance maladie.
19:43Il y avait déjà
19:43des milliards de déficits.
19:46Voilà.
19:46Et aujourd'hui,
19:47vous êtes encore là.
19:48Et on a toujours
19:49ce débat
19:50sur les retraites
19:51et l'assurance maladie.
19:53Alors moi,
19:54ma question,
19:54c'est pourquoi
19:55vous êtes encore là
19:56puisque vous avez déjà
19:57occupé des postes
19:58qui justement avaient
19:59attrait à ces difficultés
20:00et qu'on est encore
20:01en train de se les trimballer.
20:03Et pourquoi est-ce que
20:05chez les Républicains,
20:06même si vous y êtes,
20:07vous n'y êtes pas,
20:08je ne sais plus trop bien,
20:09vous n'arrivez pas
20:10à faire émerger
20:11ou à soutenir,
20:13réellement,
20:14à venir en soutien
20:14avec votre expérience,
20:15avec des personnes
20:16qui vont pouvoir
20:17avoir le courage
20:18de régler ces dossiers-là ?
20:20Alors,
20:20déjà,
20:21ça fait,
20:22en ce qui me concerne,
20:24je ne dis pas de bêtises,
20:2513 ans et demi
20:26que je ne suis plus ministre.
20:26Quand les gens me disent
20:27bonjour monsieur le ministre,
20:28je dis,
20:28waouh,
20:28vous,
20:29vous avez une mémoire de dingue.
20:30Quand même,
20:31m'appelez encore
20:31monsieur le ministre
20:3213 ans et demi après.
20:32Sauf qu'à l'époque,
20:34ce qu'on a fait
20:34a permis de faire avancer
20:37le bateau,
20:38a permis justement
20:39de tenir.
20:40La réforme des retraites
20:40de 2003,
20:41par exemple,
20:42vous savez pourquoi
20:43elle passe et qu'elle marche
20:44cette réforme ?
20:45Elle est dure
20:46parce qu'on décide
20:46de mettre sur un pied
20:47d'égalité public-privé,
20:48ce n'est pas simple.
20:49Il y a des millions de personnes.
20:51Elle marche pour deux raisons.
20:52La première,
20:53c'est qu'on parle
20:54avec la CFDT,
20:56grand syndicat
20:57qui s'engage,
20:58qui prend des risques
20:59et on a un accord
21:00sur la méthode.
21:01La deuxième,
21:02c'est qu'il y a de la justice.
21:03Je pense qu'on peut faire
21:03bouger ce pays
21:04à une condition.
21:05Il faut que les choix
21:06soient justes.
21:07Et à l'époque,
21:08on réussit,
21:08j'explique l'anecdote
21:09qui montre chez moi
21:11que ça va être important,
21:12les carrières longues.
21:13On permet à ceux
21:14qui ont commencé
21:14à bosser très jeunes,
21:1514 ans, 15 ans, 16 ans,
21:16de partir avant 60 ans.
21:18Si vous ne changez pas
21:19la méthode,
21:20si vous ne mettez pas
21:21de la justice,
21:22tout est compliqué.
21:23Si vous discutez,
21:24vous dialoguez avec les gens,
21:25même si vous avez
21:25votre idée de ce qu'il faut faire,
21:27vous corrigez
21:28en fonction de la justice,
21:29vous savez faire passer
21:30les réformes.
21:31Et vous savez,
21:32l'égalité publique-privée,
21:33c'est toujours d'actualité.
21:35Là où il y a un problème
21:36maintenant,
21:37c'est que quand vous regardez
21:38bien les choses,
21:39il n'y a pas assez
21:39de justice dans les choix.
21:41Moi, la réforme
21:42qui avait été votée,
21:43la dernière,
21:44qui passait à 64 ans,
21:46on fait une erreur
21:47en se focalisant sur l'âge.
21:48Il ne faut plus
21:49d'âge pivot aujourd'hui.
21:50Oui, mais vous savez pourquoi ?
21:51Les gens disent,
21:5164 ans,
21:52quand même,
21:52les Allemands,
21:53c'est 67 ans.
21:54Non.
21:54En Allemagne,
21:55c'est 67 ans,
21:56mais vous pouvez partir avant
21:57avec une décote.
21:59En France,
22:0064 ans,
22:00à part les carrières
22:01longues hautes,
22:02vous ne pouvez pas.
22:03C'est en quelque sorte
22:03un ascenseur
22:04qui ne va pas
22:05en dessous du 64ème éthique.
22:06On enlève l'âge de référence
22:07et on joue sur les annuités.
22:09Et on met la durée
22:09de cotisation.
22:10Pourquoi ?
22:11Parce que quand vous commencez
22:12à bosser très jeune,
22:13parce que vous n'avez pas
22:13fait d'études,
22:14et donc c'est avant tout
22:15les ouvriers,
22:16les employés,
22:17la durée de cotisation,
22:18elle est plus juste
22:19que l'âge.
22:20Et celui qui fait des études,
22:21il y a quand même
22:25lui, dans ces cas-là,
22:26pourra partir avant
22:27avec une décote.
22:28Donc la première des choses,
22:29vous voyez,
22:30c'est les bases
22:30de ce qu'on met à l'époque,
22:31sauf qu'en permanence,
22:32il faut actualiser,
22:33il faut moderniser,
22:34c'est pour ça.
22:34Donc je ne suis pas,
22:36allez, un vieux ringard
22:37qui aujourd'hui
22:38n'a plus rien à dire,
22:39j'ai toujours des propositions,
22:40mais je suis aussi
22:41toujours dans les logiques
22:42qui étaient les miennes,
22:43c'est-à-dire de la justice.
22:45Et si vous demandez des efforts,
22:46il faut vraiment
22:47que les plus fragiles,
22:48c'est vrai que je suis d'une droite
22:50qui ne veut pas être dure
22:50avec les plus fragiles,
22:51pour que les plus fragiles
22:52trouvent leur place.
22:53Et ça, ça reste toujours présent
22:55chez moi, je vous assure.
22:57Oui, alors,
22:58monsieur le ministre,
22:59parce que moi,
23:00je fais partie de cette génération,
23:02mais qui a été politisée
23:03aussi grâce à vous,
23:04alors à l'époque,
23:05contre le gouvernement Sarkozy,
23:06mais moi,
23:06vous m'avez,
23:07d'une certaine façon,
23:08fait venir à la politique
23:09et moi,
23:10je suis toujours reconnaissante
23:11de cette parole-là,
23:12de ces gens, en fait,
23:13qui s'engagent en politique
23:14parce que vous avez raison,
23:15je crois,
23:16vous avez rappelé l'essentiel
23:17que la politique,
23:18c'est de changer
23:19la vie des gens.
23:20Et je crois que vous êtes
23:21sincère quand vous le dites.
23:23Et je voudrais aussi
23:24vous féliciter
23:25parce que ça fait
23:25une demi-heure
23:26qu'on vous a sur le plateau,
23:27vous n'avez pas encore
23:28prononcé l'obsession
23:30de votre camp politique actuel,
23:32l'immigration,
23:33les musulmans,
23:34et ça fait du bien,
23:35monsieur Bertrand,
23:36parce que vous avez parlé
23:37des choses fondamentales,
23:38alors évidemment,
23:39nous sommes en désaccord
23:40sur la méthode
23:41et les propositions,
23:42mais ça fait du bien
23:43parce que je crois
23:44que vous avez dit
23:45les fondamentaux,
23:46le travail,
23:47la vision que vous avez
23:48du travail.
23:48Vous avez parlé également
23:49de comment est-ce que
23:51vous considérez
23:52qu'il y a un chemin
23:52pour que les plus vulnérables,
23:54alors ce ne sont pas
23:54les mêmes que nous préconisons,
23:56mais doivent pouvoir
23:57compter sur l'État.
23:59Vous avez parlé
24:00de votre vision
24:01de l'autorité
24:02et de l'ordre.
24:03Nous ne la partageons pas,
24:03mais vous avez pu
24:04la développer.
24:05Et au fond,
24:05vous nous avez parlé
24:06de ce que vous considérez
24:07comme étant le modèle social
24:09et de la façon
24:09dont il doit être protégé
24:11ou pas,
24:12ou défendu.
24:12Et donc,
24:13ça fait du bien
24:14et ça me rappelle
24:15à ce temps
24:16où on avait projet
24:17de société
24:17contre projet
24:18de société,
24:19un temps qui est
24:20par un gare,
24:21je crois,
24:22une gauche
24:23contre une droite.
24:24Le retour du clivage
24:24gauche-droite ?
24:25Du clivage gauche-droite,
24:26moi j'y crois,
24:27ça me manque
24:27parce que là,
24:29je me sens plus intelligente
24:30quand je confronte
24:31mes idées
24:32avec un contre projet
24:34de société.
24:34Alors est-ce que vous pensez
24:35qu'on va revenir
24:36vers le fameux climat
24:38clivage gauche-droite ?
24:40C'est les Français
24:40qui au final décideront.
24:42J'étais vendredi soir
24:44à Mulhouse
24:44et je débattais
24:46avec Olivier Faure.
24:47C'était organisé
24:47par une librairie
24:49qui organisait
24:50des rencontres littéraires
24:51et il y avait un débat
24:52sur ce qu'on peut encore
24:53croire à la politique
24:54et chacun avec ses différences.
24:57Et en revanche,
24:57il y avait aussi un point,
24:58on s'est fait,
24:59moi je me suis fait
24:59un peu alpagué
25:00par une partie de la salle
25:01parce que moi je dis
25:02très clairement
25:02ni LFI
25:03ni RN.
25:05Je refuse
25:06les deux extrêmes.
25:07Pourquoi je refuse
25:07les deux extrêmes ?
25:09Parce qu'ils clivent,
25:10parce qu'ils opposent
25:11et je pense sincèrement
25:13que ce pays
25:13ne peut plus fonctionner
25:14avec des boucs émissaires
25:15désignés en permanence.
25:17Moi je vais vous dire
25:17une chose dans ma conception
25:18de la République,
25:20c'est quel que soit
25:21son prénom,
25:22son origine,
25:23sa religion,
25:25clairement,
25:26sa couleur de peau,
25:27on ne peut pas,
25:28on ne doit pas
25:29être mis en cause.
25:30C'est ça ma République.
25:31À partir du moment
25:32où on respecte la loi,
25:33on doit être respecté.
25:35Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
25:36beaucoup,
25:37et notamment c'est ce que
25:38je reproche aux extrêmes,
25:39aux dirigeants des extrêmes,
25:40parce que vous savez,
25:41je fais la différence
25:41entre ces électeurs
25:42qui se sont sentis abandonnés,
25:44trahis,
25:44je fais la différence
25:45entre eux et les dirigeants.
25:46Moi je les connais,
25:47notamment les électeurs
25:48du Rassemblement National
25:49chez moi,
25:50sont nombreux.
25:51Mais je sais aussi
25:51pourquoi ils ont...
25:52Ils vous ont même donné
25:5210 députés sur 12.
25:54C'est chez vous
25:55qu'il y a le plus de députés
25:56du Rassemblement National,
25:57Xavier Bertrand.
25:57Et par ailleurs,
25:58les électeurs de gauche
25:59ont voté pour vous,
26:00M. Bertrand.
26:01Vous ne pouvez pas aujourd'hui
26:03dire que LFI,
26:04c'est la même chose
26:04que le Rassemblement National.
26:05Pour moi,
26:06les deux extrêmes,
26:07je les combats
26:07de la même façon
26:08parce qu'ils ont besoin
26:10de boucs émissaires.
26:11Je n'aime pas une république
26:12dans laquelle il y a
26:13des boucs émissaires.
26:14Attendez,
26:15j'aurais juste venu à...
26:15Oui, c'est vrai ?
26:16C'est chez moi ?
26:17C'est chez vous
26:17qu'il y a le plus de députés.
26:18Il fallait bien qu'on ait
26:19les différences.
26:20Attendez, juste là-dessus.
26:22J'ai fait battre
26:23deux députés RN
26:24sortant au dernier législatif
26:25par deux de mes proches.
26:27Ce qui montre aussi
26:27très clairement
26:28que quand on se bat
26:29pour les gens,
26:30qu'il y a des résultats,
26:31les gens ont beaucoup
26:32moins de raisons
26:33de voter pour les extrêmes
26:34parce que,
26:35qu'est-ce qui se passe
26:35avec les extrêmes ?
26:36Donc, Bardella,
26:37Mélenchon,
26:37second tour,
26:38vous restez à la maison ?
26:39C'est pour ça que je suis candidat,
26:40pour éviter justement ça.
26:41Oui, mais si ça arrive...
26:42Non, non, mais...
26:43Vous savez,
26:43on m'avait dit la même chose
26:44pour les différentes élections régionales.
26:46Ça sera la gauche
26:47contre Le Pen.
26:48Ça ne s'est pas passé comme ça
26:49et rien n'est jamais écrit.
26:50Un mot,
26:51parce qu'il ne nous reste
26:52que quelques secondes
26:53et pendant que nous parlions,
26:54Sébastien Lecornu
26:55s'est exprimé.
26:57Il a un problème.
26:57Il n'arrive pas
26:58à faire voter son budget.
26:59Il a été rejeté
27:00en première instance.
27:01125 heures de débat
27:03parti à la poubelle.
27:04Maintenant,
27:04c'est au Sénat.
27:05Lui, il pense
27:06qu'on peut y arriver.
27:07Mais il demande finalement
27:08aux formations politiques
27:10de faire preuve
27:10de moins de cynisme.
27:13Vous le soutenez,
27:14Sébastien Lecornu,
27:15ou il se trompe ?
27:15Moi, je ne suis pas
27:16un soutien de Macron.
27:17Depuis 8 ans et demi,
27:18ça sait.
27:18Mais une chose est certaine,
27:20c'est que je n'aime pas
27:20tous ceux qui nous disent
27:21que c'est la fin du monde,
27:23qu'on va avoir
27:23une crise financière.
27:24Et ça va.
27:25Les Français ne sont pas
27:26responsables de ce qui s'est passé
27:27à l'Assemblée nationale.
27:28Et d'ailleurs,
27:29encore une fois,
27:30on voit bien,
27:30LFI et l'ERN
27:31n'ont qu'une seule envie,
27:33c'est que Lecornu tombe,
27:34qu'il y ait une dissolution,
27:36qu'il y ait le départ du président.
27:37Ce qu'ils veulent,
27:37c'est qu'on ait une crise de régime
27:39et pas une crise politique.
27:41Bien sûr que ça ne va pas
27:41être simple pendant 16 mois.
27:43Mais on a un gros atout.
27:44Et le budget,
27:44il va y arriver ?
27:45Il va y arriver ?
27:45Mais bien sûr qu'on aura
27:46un budget à la fin de l'année.
27:47On peut dire merci de Gaulle.
27:49Parce que les institutions
27:50de la 5e,
27:50elles ne sont pas en carton-pâte.
27:52Si une partie de la classe politique
27:53a une colonne vertébrale
27:54en carton-pâte,
27:55ce n'est pas le cas
27:56de la Constitution.
27:56Donc on en aura celui
27:56de l'année dernière.
27:58Non, il y a deux possibilités.
28:00Soit il y aura des ordonnances,
28:01soit il y aura une loi spéciale.
28:03Mais on ne sera pas
28:04comme aux Etats-Unis
28:05où il y a le shutdown.
28:06En France,
28:07les fonctionnaires
28:08dans les écoles,
28:09dans les hôpitaux
28:10seront payés.
28:10Les médicaments seront remboursés.
28:10Mais la loi spéciale,
28:11ça ne fait que décaler.
28:12Et en janvier,
28:13il faut de nouveau trouver
28:14un moyen de mettre d'accord.
28:14Mais ce pays,
28:15il ne sera pas bloqué.
28:16C'est ça que je veux dire.
28:17Et tous ceux qui nous disent
28:18ça va être la fin du monde
28:19en mettant un pistolet
28:20sur la tempe des Français
28:21en disant c'est vous
28:22qui êtes responsable,
28:23ce n'est pas vrai.
28:24On a de la chance
28:24d'avoir des institutions solides.
28:27Et vous me disiez tout à l'heure,
28:28moi je fais de la politique
28:29parce que je pense sincèrement
28:31qu'on peut changer les choses
28:32mais il faut avoir envie
28:33de se battre.
28:34Et il y en a quand même
28:34beaucoup qui sont rincés,
28:35fatigués.
28:36Moi, ce n'est pas mon cas.
28:37Merci Xavier Bertrand.
28:38Merci d'avoir été avec nous.
28:40Rien n'est jamais écrit
28:41aux éditions Robert Laffont.
28:43Merci d'être passé par les GGM.
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