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  • il y a 1 minute
Mardi 18 novembre 2025, retrouvez Eric le Berrigaud (Expert Santé, La Financière de l'Échiquier) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00...
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème qui nous anime ce soir, c'est celui du secteur de la santé et de la pharma au sens large.
00:20Et c'est Éric Le Bérigot que nous retrouvons à mes côtés en plateau,
00:23expert santé à la financière de l'Échiquier.
00:25Bonsoir Éric.
00:26Bonsoir Éric.
00:27Merci beaucoup d'être là. On va faire le point avec vous sur la bataille des GLP1.
00:31Vous avez été le premier à en m'en parler, il y a déjà quelques années de cela maintenant Éric.
00:37Mais revenons quand même sur un des événements qui a été peut-être l'événement de cette fin d'année
00:41le plus important pour le secteur pharma, à savoir cet accord-cadre,
00:45ce premier accord-cadre signé entre l'administration Trump et un grand laboratoire pharmaceutique,
00:49Pfizer en l'occurrence, je crois qu'Astra-Seneca a suivi derrière.
00:53Donc on parle d'accords qui permettent justement de fixer un tarif douanier sectoriel,
01:00c'est ça, pour ces entreprises du secteur de la pharma, Éric ?
01:03Alors on espère au niveau sectoriel, pour le moment ce sont quelques labos pour le moment.
01:07Donc on imagine à un certain moment, quand on aura atteint un certain nombre d'accords bilatéraux,
01:15que peut-être l'organisation de l'industrie arrivera à solder, à obtenir le même type d'accord pour le reste des acteurs.
01:23Mais donc oui, on a commencé par Pfizer, on a eu AstraZeneca, ce qui était intéressant,
01:26parce que c'était un premier européen, donc ça permettait de dire,
01:29c'est pas simplement le fait d'être américain qui permet d'eux.
01:32Il y a eu un accord qui est un peu plus passé inaperçu avec Merckx et Renault,
01:36et puis les deux acteurs du GLP1, justement Lilia et Novo, qui sont passés la semaine dernière.
01:41Donc une des conséquences de cet accord, c'est qu'ils sont tranquilles, pas de tarif pendant trois ans.
01:47La contrepartie, si on en reste là, elle est relativement acceptable.
01:53Honnêtement, on est quand même un peu dans un exercice de communication aussi.
01:58Donc chacun joue sa partition, Trump a besoin d'une victoire vis-à-vis de ses électeurs,
02:04l'industrie l'a compris, donc jusqu'à un certain point.
02:08Et le point qui a été atteint pour obtenir un deal, il est acceptable,
02:11parce que ça concerne essentiellement Medicaid aujourd'hui,
02:14et Medicaid c'est 5 à 10% maximum du revenu des laboratoires aux Etats-Unis.
02:20Donc en fait, 5 à 10% d'un peu moins de 50%,
02:24sur lequel on a une baisse qui n'est pas non plus de 100%.
02:29En fait, au maximum, les labos disent que c'est 2 à 3% d'un pack top line pour la prochaine année,
02:35à supposer que ça soit mis en place au 1er janvier.
02:39D'où le phénomène de soulagement boursier qu'on a vu à l'annonce,
02:42de l'accord avec Pfizer, l'Américain,
02:46qui a été un peu perçu comme étant le chef de file de ce secteur.
02:49Donc on verra si l'ensemble du secteur est logé à la même enseigne.
02:52On peut imaginer d'ailleurs que tout le monde ne soit pas logé à la même enseigne
02:56dans ces accords avec l'administration américaine ?
03:00Ça paraît difficile.
03:02La plupart des autres labos qu'on interroge, évidemment,
03:05maintenant on leur dit, alors vous, où est-ce que vous en êtes, etc.
03:07La plupart nous disent, on est dans la finalisation,
03:12dans les quelques derniers détails.
03:13Donc c'est quel nombre de produits on met sur la fameuse plateforme
03:17qui a été nommée Trump-RX.
03:20Trump-RX ?
03:21Non, RX.
03:22Voilà, en toute simplicité, en toute modestie.
03:26Et puis après, sur Medicaid, ça dépend un petit peu du poids
03:29que ça représente dans chacun des labos.
03:31Mais bon, objectivement, à quelques petits détails près,
03:36ils doivent tous être assez proches d'obtenir un deal d'ici à la fin de l'année,
03:40de telle sorte que ça puisse être mis en place début 2026.
03:43Ça va être intéressant.
03:43Vous dites que Lili et Novo sont passés.
03:45Donc ils n'ont pas été, enfin Novo n'a pas été discriminé
03:48par rapport à l'acteur américain Lili, pour l'instant, de ce point de vue-là ?
03:52Non, non.
03:53Ils ont obtenu des choses assez alignées.
03:57Intéressant à noter, parce que c'est l'autre sujet qui vous amène, Eric.
04:01Et on parlait de ça il y a peut-être maintenant trois ans.
04:04Démarrage de ce marché des GLP1,
04:06tourner vers l'obésité, le traitement, entre autres, de l'obésité.
04:13Eric, à l'époque, Novo était une star.
04:16Le cours de bourse a dû atteindre son pic à l'été 2024, je crois,
04:20chez Novo Nordisk.
04:22Il a été divisé par trois depuis.
04:24Quand le cours de bourse de Lili, lui, tutoie encore des sommets historiques,
04:27je pense, au moment où on se parle.
04:28Le marché a décidé que le gagnant, c'était au final, et Lili.
04:32Oui, et c'est la somme de...
04:36Alors, c'est assez inattendu.
04:38C'est vrai que quand on en parlait il y a un an et demi,
04:41on imaginait assez voir les deux acteurs
04:43rester dans une situation de duo-pôle pendant un certain temps.
04:47À l'image de ce qui s'était passé dans les insulines,
04:48finalement, on envisageait que ça se reproduise un petit peu de la même manière,
04:52que chacun prenne l'ascendant à la faveur du lancement d'un nouveau produit,
04:55et puis qu'à son tour, l'autre, bon.
04:57Et puis, on voyait bien qu'il y aurait quelques challengers
04:59qui arriveraient un petit peu plus tard, mais qui récupèreraient grosso modo
05:02un petit peu les miettes, et ce que les deux premiers leur laisseraient.
05:05Et ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
05:08Et en fait, c'est une somme de petites erreurs.
05:13Erreur de communication, erreur de positionnement des produits,
05:17erreur dans le messaging.
05:20C'est-à-dire que Novo a voulu se positionner très haut sur la pyramide,
05:24sur des patients très obèses, avec un discours très médical,
05:28arriver avec des résultats cliniques, sur des bénéfices, sur la mort mémortalité, etc.
05:34Ce qui est tout à fait compréhensible, mais ce n'est pas là qui est le gros du marché, en fait.
05:39Et Lily a probablement compris ça beaucoup plus vite.
05:43C'est plus un truc, enfin je le dis avec mes mots,
05:44mais finalement, c'est plus un marché drivé par des influenceurs,
05:48c'est plus un marché de masse et de consumer qu'un marché de médicaments purs et durs.
05:57Aujourd'hui, tous les derniers changements qu'on a vus chez Novo,
06:00y compris les dissensions entre le bord, la direction, les départs, etc.,
06:06vont conduire à avoir un repositionnement beaucoup plus consumer.
06:10Et en fait, l'objectif, c'est de discuter de la perte de poids,
06:15de la qualité de la perte de poids, de la durabilité de la perte de poids.
06:18Mais essentiellement, de la perte de poids.
06:20Là où tout ce qui est autour, pour l'instant, n'est pas vraiment un driver.
06:25Mais ça veut dire qu'on oublie tout le reste, Eric ?
06:27Vous m'en avez parlé, c'est tellement passionnant,
06:31mais on oublie toutes les autres indications qui pourraient être traitées par des GLP1 ?
06:35Alors, on ne les oublie pas, elles sont connexes,
06:40mais pour le moment, en tout cas, elles n'ont pas une influence marquée sur le développement du marché.
06:45C'est-à-dire qu'on a décrit au départ, rien qu'aux États-Unis,
06:49on sait qu'il y a 100 à 120 millions de patients qui rentraient dans la définition de l'obésité.
06:54Et on savait qu'il y en avait à peu près probablement 20% qui étaient des patients sévèrement atteints,
07:01avec plusieurs facteurs de comorbidité.
07:02C'est cela qu'au début, Novo a voulu viser en disant,
07:07c'est ceux qui ont le plus de chances d'être couverts par une assurance, quelle qu'elle soit.
07:13Donc, le patient, ça ne lui coûtera rien.
07:15C'est ceux qui ont le plus de chances de rester durablement sous traitement,
07:18parce que pour eux, ça deviendra un traitement chronique.
07:21Parce qu'à la limite, même si sur l'élément de perte de poids,
07:24ils pourraient être enclin d'arrêter pour tenir leurs bénéfices cardiovasculaires,
07:30ils le prendront comme on prend un traitement de l'hypertension ou de l'insuffisance rénale.
07:35Et en fait, ça, ça n'a pas fonctionné.
07:38Alors, il y a eu les problèmes de production, il y a eu du shortage sur les produits,
07:42ce qu'on a appelé le compounding,
07:44c'est-à-dire que des pharmacies ont été capables de copier un petit peu le produit en l'améliorant.
07:48Et puis, même quand il est venu à Novo totalement disponible, ils ont continué à.
07:53Aujourd'hui, on traite un petit pourcent de ces 100 à 120 millions.
07:57Donc, en fait, le marché est toujours là.
08:00Ça veut dire que ce qui a été fait jusqu'à présent ne permet pas d'aller chercher ce marché en volume.
08:05Alors, on est en train maintenant de mesurer, on va mesurer l'élasticité prix-volume,
08:11parce qu'on a un effort très important sur la baisse de prix.
08:15On va voir.
08:15Tu sais quoi, 400 dollars sur un mois, 400-500 dollars par mois ?
08:18Voilà.
08:18On tombe à ce niveau-là ?
08:19Oui, on était à 1300.
08:22Voilà.
08:22Donc, il y a une baisse de prix certaine, il y a une hausse de volume possible.
08:29Et donc, c'est ce qui provoque le drame sur Novo.
08:31C'est-à-dire, facialement, ça a l'air tentant de dire, on pense que les mauvaises nouvelles sont toutes intégrées.
08:37Mais en fait, en fonction de la manière dont ça se passe, et s'ils continuent, alors certes, ils pourraient bénéficier d'une croissance du marché en volume,
08:43mais s'ils continuent à perdre des parts de marché au bénéfice de Novo,
08:46de Lili, pardon, l'investisseur est un peu hésitant.
08:51Pas évident que le retard sur ce marché consumer, que le retard soit rattrapable par Novo aujourd'hui ?
08:59Alors, de toute façon, il y a beaucoup de lancements qui arrivent encore, parce qu'on est malgré tout encore au tout début de cette histoire.
09:05Donc là, ils ont deux opportunités de se refaire un petit peu.
09:08Il y a le lancement de la forte dose de Végovi, donc la dose 7,2 mg, qui va permettre théoriquement de se mettre à parité en termes d'efficacité par rapport aux tirs hépatides.
09:18Bon, ça, je crois moyennement à l'effet de ça, parce qu'en fait, on se rend compte que les médecins ne vont pas chercher les doses les plus fortes des médicaments.
09:26Donc, en termes de positionnement marketing, c'est compliqué de justifier d'aller chercher une dose très, très élevée pour faire la même chose qu'un produit que maintenant on connaît bien et qu'on maîtrise bien.
09:36Et puis, il y a le segment oral qui va s'ouvrir.
09:40Et là, il y a une bataille entre oral-sema 25 mg et l'orphoglipron de Lili.
09:46Et là, il y en a un qui semble plus puissant, mais moins facile à utiliser, un peu moins bien toléré.
09:51Donc, est-ce que là, ils sauront utiliser les bons canaux, les bons messages ?
09:56Ça va être intéressant.
09:57Soit là, ils font un petit peu plus jeu égal, soit si Lili remporte aussi cette bataille-là, ce sera extrêmement difficile.
10:05Et puis, les autres, ils poussent derrière.
10:06On a vu Pfizer remporter.
10:09Là aussi, c'est...
10:11Petit coup dur pour nouveau, ça, de ne pas avoir emporté l'enchère.
10:14Oui, ils ont quand même dit clairement, on en aurait besoin.
10:18Ça fait sens, l'actif est beau, on connaît bien l'équipe.
10:21On aurait besoin de ça.
10:23Et puis, au final, ils ne l'ont pas eu.
10:24Donc, ils ont mis leur faiblesse sur la table.
10:26Et maintenant, ils ont donné ça à un concurrent direct.
10:28J'ai vu que Lili, c'est quasiment un trillion de dollars de capitalisation boursière.
10:33Non, mais ça commence à faire des grosses capis, quoi.
10:39Après, Lili n'est pas bon que dans l'obésité.
10:41C'est ça qui est assez remarquable.
10:43Alors, c'est le gros driver, certes.
10:46Mais ils sont quand même aussi très performants dans l'inflammation, dans le cancer.
10:50Donc, c'est quand même une très belle boîte.
10:52Bon, un mot, il nous reste une minute.
10:53Ensuite, sur le plan boursier, là, comment vous regardez le secteur pharma ?
10:57Je ne sais pas, peut-être en Europe, Eric,
11:00ce n'est pas un secteur dont on a beaucoup parlé tout au long de l'année,
11:03en tout cas en termes de performance boursière.
11:05Mais là, de plus en plus de gérants, dans un moment un peu de doute, d'interrogation.
11:09Tout de suite, c'est le premier secteur qui revient généralement dans la discussion.
11:14C'est effectivement la combinaison du premier thème qu'on a abordé.
11:18C'est de dire, on y voit un tout petit peu plus clair, en tout cas à court terme.
11:22Et ce n'est pas un drame ce qui a l'air de se passer aux États-Unis.
11:27Il y avait une partie aussi un petit peu en Chine où on était dans le flou.
11:33Et là encore, ça a l'air d'être assez clarifié.
11:37On est sur des multiples historiques qui sont plutôt un petit peu en dessous de la moyenne.
11:43On est sur du 13-14 en PE pour des croissances qui sont globalement high single DG.
11:48Donc, le PEG est OK.
11:51Donc, en tout cas, alors ça, c'est à la moyenne.
11:53Ça veut dire qu'il y a la capacité d'aller chercher les meilleurs là-dedans avec des PEG peut-être autour de 1.
12:01Donc, oui, il me semble entendre effectivement cette petite musique d'une envie de revenir un petit peu vers le secteur.
12:08Merci beaucoup, Éric.
12:10Merci d'être venu nous parler de ce secteur de la pharma, de l'aventure des GLP1 qui continue, bien sûr,
12:16et de cette bataille toujours entre Lili et Novo Nordisk.
12:19Éric Leberigo, expert santé à la financière de l'Échiquier, était l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
12:24Sous-titrage Société Radio-Canada
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