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  • il y a 2 jours
Pascal Cagni, fondateur et président de C4 Ventures, était l'invité de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce lundi 17 novembre. Il s'est penché sur l'investissement avec un véhicule pour l'IA de C4 Ventures, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Tech & Co, la quotidienne, l'invité.
00:03Tech & Co, la quotidienne, donc toujours depuis l'Orange Vélodrome, ici à Marseille, à l'occasion de l'AIM,
00:10événement organisé par CMACGM, qui, je vous le rappelle, est l'actionnaire de RMC, de BFM,
00:16avec bien sûr La Tribune et BFM Business.
00:19Tiens, on va maintenant recevoir quelqu'un qui connaît par cœur l'écosystème tech,
00:23qui connaît par cœur l'écosystème IA et qui est là pour défendre l'entrepreneuriat français d'une manière générale.
00:28C'est Pascal Cagny. Bonsoir, Pascal.
00:31Bonsoir, Françoise. C'est un bonheur d'être à tes côtés, vos côtés.
00:34On se tutoie, on se vouvoie, on va voir.
00:37Bon, Pascal Cagny, ancien patron Europe d'Apple, président de Business France,
00:42mais aussi, donc, fondateur et président de C4 Venture.
00:46On va parler dans un instant, justement, de ce fonds qui va apporter 100 millions d'euros.
00:52Mais on va évoquer ça dans un instant.
00:54Un mot sur l'ambiance générale en France de la tech et de l'entrepreneuriat.
00:59Pascal, je sais qu'en général, vous êtes plutôt dithyrambique et optimiste.
01:04Est-ce que l'optimiste, mais que vous êtes, l'est toujours en ce moment, sincèrement ?
01:08Je vais commencer par une bonne note.
01:09Je suis allé ici au Vélodrome il y a quelques années pour voir un match exceptionnel,
01:14une demi-finale France-Allemagne,
01:16où la France a gagné, avant de perdre d'ailleurs contre le Portugal en finale,
01:21ce qui était décevant.
01:22Et donc, ce stade exceptionnel, cette ville rayonnant sous un soleil bleu,
01:27me rappelle de très bons souvenirs.
01:28La ville de la Méditerranée, Marseille.
01:30C'est la ville de la Méditerranée, une ville qui a un avenir extrêmement fort.
01:35Je suis tellement heureux que CMA, CGM, CMA investissent ici.
01:40C'est extrêmement important parce que les entreprises savent être citoyennes,
01:45comme ces entreprises étrangères que nous faisons venir avec Business France
01:49depuis maintenant de longues années,
01:51pour avoir ce titre d'être le pays le plus attractif de France.
01:54Ces entreprises qui créent, dans 75% des cas,
01:58des emplois dans les villes de moins de 20 000 habitants.
02:01Donc, je crois que cet ancrage local est important.
02:03Et avoir un forum AIM pour la troisième édition qui se fait ici,
02:07Deuxième édition qui se fait ici, je crois être un vrai succès.
02:11Et surtout que j'ai compris qu'il y avait de plus en plus d'étrangers qui venaient
02:13parce que l'attrait de la ville et de ce qu'on y raconte est important.
02:16Donc, c'est un vrai bonheur d'ici.
02:18Morose, non, je ne vais pas raconter ce que vous dites tout le monde.
02:21Bien sûr, c'est challenging.
02:22Bien sûr, il se passe quelque chose de particulier,
02:24différent d'entre Vème République à l'Assemblée.
02:27Bien sûr, on sait qu'on a du mal à lever de l'argent.
02:30Mais est-ce que ça grippe les rouages de l'entrepreneuriat,
02:34de la volonté pour certains de lancer leur business ?
02:38Je crois que le train est parti il y a très longtemps maintenant,
02:42plus d'une dizaine d'années, au moment de la création d'un French Tech,
02:45avec ce concept qui est que toutes les classes d'âge de 18 à 25 ans,
02:48aujourd'hui, veulent devenir entrepreneurs.
02:50Ils ne reviendront pas à un avenir.
02:52Clairement, le spectacle de notre vie institutionnelle et démocratique
02:55ne les conduit pas à aller dans le rôle modèle d'il y a 20-30 ans,
02:59celui de mes 20 ans à moi, qui était de vouloir faire de la politique.
03:02Donc aujourd'hui, on fait de la politique, on acte sur la vie citoyenne en étant entrepreneur.
03:07Vous savez qu'à C4 Ventures, j'ai le privilège d'avoir un portefeuille maintenant conséquent.
03:10Finalement, les années passent, de plus de 54 entreprises.
03:13Le privilège rare, et on me dit que c'est un exploit d'avoir 12 unicorns.
03:16Donc quand je parle de mes entreprises, on parle de croissance,
03:19de développement international, de nouveaux pocs quand on est dans des précides et du CERIA.
03:24Donc je vais vous dire que le business continue, mais il ne s'arrête pas là.
03:27Et c'est vrai que c'est difficile aujourd'hui, à la fois quand vous êtes ce qu'on appelle un général partenaire,
03:31c'est-à-dire une société de gestion à lever des fonds.
03:33Les institutionnels, aujourd'hui, essayent de choisir des actifs différents.
03:38Et c'est vrai, quand vous êtes une start-up, quelles que soient vos bonnes idées,
03:42vous avez du mal à chercher des fonds et des fonds suffisamment importants.
03:44Parce qu'on manque d'argent, alors qu'on sait qu'on a 35 trillions d'épargne,
03:49que selon le rapport Draghi, qu'il faut casser la tirelire.
03:51– Vous êtes un entrepreneur depuis toujours, je le disais, vous avez dirigé Apple Europe il y a quelques années,
03:58président de Business France qui est là pour promouvoir et faire rayonner l'entrepreneuriat français.
04:03Juste encore un mot sur la politique, après on passera à autre chose.
04:05Est-ce qu'on n'est pas au bout d'un système finalement, au bout d'un système ?
04:08On a l'impression que finalement il y a une déconnexion entre les politiques et vous-même,
04:13tous les entrepreneurs et les initiatives.
04:17– Depuis 8 ans, on a une fonction pro bono de président de Business France ambassadeur.
04:21– Quand est-ce que vous devenez président ?
04:22– Ambassadeur, j'ai observé une génération politique, une génération politique neuve,
04:27celle qui va du LFI au Rassemblement National, évidemment à Renaissance.
04:32Et vous savez, plutôt que de leur jeter trop souvent l'opprobre,
04:36moi en tant qu'entrepreneur, personne qui a fait une carrière en appartenant à une entreprise un peu mythique,
04:42Apple, je vois des gens de très bonne qualité qui ont envie de faire.
04:47Il se trouve que le système est grippé à un instant T où la désintermédiation de la vie démocratique
04:51par ces fameux réseaux sociaux, par ce fameux téléphone que j'ai mis avec d'autres dans les mains de tout le monde,
04:57rend les choses plus difficiles.
04:58Puis je me rappelle peut-être du 4 mars 2018, c'était en Italie, à Rome.
05:02J'étais en train de travailler sur un traité d'amitié franco-italien, le traité du Carinal.
05:06Et là, nous avions à la fois les Cinque Stelle, les Cinq Étoiles et la Ligue Lombard qui arrivaient au pouvoir.
05:10Et on se disait, mais comment ça va se passer ?
05:12Et puis finalement, aujourd'hui, 6-7 années après, on se rend compte que les vieilles démocraties,
05:17les pays qui ont mille ans d'âge comme les nôtres, plus jeunes pour l'Italie qui est devenue une Italie en 1861,
05:23eh bien ont un sort de cycle, une résilience forte.
05:26Moi, je suis encore optimiste sur la résilience des Français qui ne feront pas trop d'extrêmes,
05:31qui vont trouver que finalement l'entreprise est saine, digne, que c'est finalement la plus belle expérience de vie.
05:37Donc je suis non pas optimiste, mais serein sur ce que pourrait être le futur.
05:41Il faut maintenant simplement se battre contre des choses assez aberrantes
05:46et montrer que le modèle, pas simplement de la French Tech,
05:49vous savez que j'investis avec ces quatre industries dans des entreprises du patrimoine vivant,
05:52j'essaye d'avoir une vie complète, c'est un homme de la renaissance au XXe siècle,
05:56où à la fois je suis dans la tech et dans des entreprises du patrimoine vivant,
05:58parce que la France offre, avec ma maison Le Lièvre, avec les financeries de Gien et bientôt d'autres,
06:04l'opportunité de continuer à exporter, à travailler et à fixer sur les territoires des emplois.
06:08Donc oui, je suis motivé et si c'est challenging, difficile au moment où on sait,
06:13je crois qu'il faut continuer et vous avez un rôle important, vous les médias, vous BFM Business,
06:17à expliquer qu'il y a encore un avenir intéressant pour nos jeunes.
06:21Et passer de l'autre côté, vous vous intéressez à la politique,
06:23ce n'est pas quelque chose qui est dans votre matrice, Pascal ?
06:26Je crois que je fais la politique, la passion la plus proche qui soit,
06:29et j'utilise le capital que j'ai gagné grâce à mes amis américains
06:32pour le redéployer sur mon territoire, c'est finalement très intéressant.
06:35Ça vous suffit ?
06:37Ça me suffit.
06:38Bon d'accord, c'est une question que je vous posez comme ça.
06:41Mais on prendra au moment voulu, en 1927,
06:44on essaiera de prendre parole et de partager une expérience qu'on peut espérer intéressante.
06:49Vous pourriez prendre part justement à cette échéance ?
06:53C'est clair, bien sûr, comme je l'ai fait au moment de la dissolution,
06:56et comme je l'ai fait en 2017, parce que je pense que les entrepreneurs,
06:59et je disais ça au moment de la dissolution, ne peuvent pas rester muets.
07:02Et on peut être en désaccord avec nos salariés et nos employés,
07:05mais on doit prendre la parole.
07:07Je vais vous avouer que nombre de gens font ça très bien.
07:09Monsieur Martin au MEDEF, la CGPME s'exprime,
07:13la FEP s'exprime, donc les organismes qui représentent cela,
07:17la French Tech doit s'exprimer, France Digital Expressing.
07:19Donc je pense que c'est ça la vie démocratique,
07:23c'est laisser les gens s'exprimer.
07:25On va parler maintenant d'investissement avec C4 Venture 3,
07:29ce nouveau véhicule de 100 millions d'euros lancé en septembre dernier.
07:33Expliquez-nous un petit peu quel est l'objectif de cet investissement,
07:37pourquoi faire, dans quel contexte ?
07:39C'est quand à 50 ans j'ai quitté Apple en me disant que je devais vivre une deuxième vie,
07:43assez naturellement est venue l'activité de capital risque.
07:46Le premier fonds, on m'a expliqué que j'étais un opérateur et pas un investisseur,
07:50donc j'ai dû démontrer avec mon propre argent qu'on pouvait réussir.
07:54Et puis sur le deuxième fonds, j'ai pris à la faveur d'une autorisation AMF
07:57le soin de demander de l'argent à d'autres.
08:00Je ne demande aucun argent public, ce ne sont que des entrepreneurs,
08:03des patrons d'entreprises qui nous ont rejoints.
08:05Et finalement, on semble faire un job intéressant avec de vrais résultats.
08:08Il est devenu assez naturel en disant qu'on va créer ce qu'on appelle en anglais une legacy,
08:12c'est-à-dire qu'on va vouloir laisser quelque chose derrière nous.
08:14CK Adventure a une marque forte, plus de 12 Unicorns sur 54.
08:21Nous avons impliqué...
08:23C'est quasiment un record, non ?
08:25C'est apparemment un ratio très fort et on n'a jamais cherché cela.
08:28On essaie juste de bien faire notre travail d'investisseur.
08:31C'est pas 30% ?
08:31Et on fait ça à l'échelle de l'Europe, ce qui est très important,
08:34avec évidemment, en étant très fiers d'être français et en le revendiquant.
08:38Et on s'est dit qu'au moins de l'histoire où on est,
08:40j'allais assister, moi qui suis né à l'époque du 28 janvier de 1984,
08:45quand on lançait le Mac, où il y avait un IMEM PC en 5,
08:48qui est vu aux premières loges l'arrivée de l'iPod, de l'iPad et évidemment de téléphone.
08:53Je suis persuadé que l'IA est une révolution exceptionnelle.
08:57Et il faut donc qu'on l'embrasse.
08:58Et si moi, je ne l'embrasse pas, et si je ne dis pas à mes pères de le faire,
09:02comment on le fera ?
09:02Alors la meilleure façon de l'embrasser, c'est de continuer notre travail chez C4 Ventures.
09:07L'arrivée d'un nouvel jeune partenaire,
09:11nous sommes maintenant trois partenaires de 37 ans,
09:13qui, comment dire, avec Eric Boussolaire, qui est mon ami de toujours,
09:18complète une équipe où les cheveux gris complètent cette équipe.
09:23On prend un plaisir incroyable à le faire avec un jeune associé de Jean Veil,
09:28avec Michel Sassano, donc une belle équipe, senior, très très très plate,
09:33c'est-à-dire qu'on a peu de gens, mais on se travaille là-dessus.
09:36Et on pense qu'il faut faire de l'intelligence artificielle,
09:38à la fois software, ce qui a été l'histoire, mais aussi sur le physique.
09:42Et ça c'est nouveau.
09:42D'où je viens, c'est d'un univers physique.
09:44On avait de l'atome, c'était évidemment Apple, avant ça c'était pas Cardbell.
09:46Et donc on pense aujourd'hui que les robots, les chips, les nouvelles séries de processeurs sont importants.
09:52C'est pourquoi on a investi dans RAGO, une merveilleuse société française.
09:56C'est pourquoi on a des investissements dans le quantique avec Alison Bob.
09:59C'est ce pourquoi on est chez Neura Robotics aussi sur cela.
10:03Et je pense qu'il y a en Europe un savoir-faire unique,
10:06parce qu'on a encore et toujours une puissance industrielle.
10:09Alors on nous reproche, je ne veux pas l'être assez en France,
10:11mais il faut savoir qu'on a des gains de productivité à faire.
10:14Je crois que le moment où on passe des robots, des cobots à l'humanoïde,
10:17est en train d'arriver grâce à l'intelligence artificielle.
10:19Donc c'est un petit peu notre objectif.
10:22C'est intéressant ce que vous dites, parce que c'est vrai qu'on voit
10:24l'arrivée massive des robots de la robotique, notamment en Chine,
10:28qui prennent une avance incroyable avec Unitree,
10:33avec des boîtes comme Xpeng qui fabriquent des voitures,
10:35mais aussi des robots qui arrivent sur ce marché-là.
10:38Du côté des Etats-Unis, il y a Tesla avec Optimus.
10:41Il y a aussi Figure AI que vous devez connaître aussi.
10:43On a notre carte à jouer aussi là-dedans.
10:46La bataille est jouable ?
10:48Absolument.
10:49Quand Jesse Wang vient à Paris au moment de Viviotech,
10:52dont on doit être très fier,
10:54et fait ce qu'on appelle le patron de Nvidia,
10:57il montre sur scène,
10:58le premier robot qu'il montre,
11:00c'est un robot d'une boîte exceptionnelle,
11:01un entrepreneur rare,
11:02Nora Robotics,
11:04qu'on a été très heureux de supporter.
11:07Ils font quoi Nora Robotics ?
11:08Ils font des robots justement humanoïdes ?
11:10Ils sont en train de passer du cobot à l'humanoïde.
11:13Ils le font avec l'idée d'être totalement européen.
11:17Ils le font parce qu'ils sont nés dans un pays
11:18qui a quand même un pourcentage de son industrie,
11:21de son produit intérieur brut extrêmement important à l'industrie.
11:24On parle de plus de 22-23%.
11:26Ils sont aussi en Autriche,
11:27on est à 25% des produits intérieurs bruts.
11:29Il y a une industrie qu'on doit challenger,
11:31qui est challenger aujourd'hui,
11:32l'industrie automobile.
11:33Comment on va la challenger ?
11:34On sait qu'on a une sorte d'hiver démographique
11:35dans certains pays européens,
11:37en Italie, en Allemagne,
11:38j'espère pas encore en France,
11:39et il va falloir s'en préoccuper.
11:41Donc je pense qu'on a un savoir-faire fort,
11:43on a une base d'application.
11:44Vous savez, le robot sans l'informer,
11:46sans l'inférence,
11:47et sans la possibilité de le faire travailler,
11:49ne sert à rien.
11:50Donc ce qu'on a nous,
11:51Européens,
11:52on a une base industrielle forte,
11:56et donc on peut faire plus que des POC
11:58et des minimum viable products
12:00pour rendre cela opérationnel.
12:02Pascal, vous êtes un peu,
12:03j'allais dire,
12:03voire même un peu beaucoup visionnaire.
12:05À l'époque d'Apple,
12:06vous avez accompagné la naissance
12:08de produits mythiques comme l'iPhone.
12:11Est-ce que le robot humanoïde,
12:12à votre avis,
12:13c'est quelque chose qui va
12:14complètement bouleverser
12:16notre quotidien,
12:17notre société ?
12:18Quand on écoute Elon Musk,
12:19il nous dit que dans quelques années,
12:21on aura un robot majordome à la maison.
12:24Il imagine même,
12:25dans quelques années,
12:26pouvoir transférer en fait
12:28tout notre savoir,
12:29notre âme en quelque sorte,
12:31sur une clé USB,
12:32pour être immortel
12:33et transférer ça dans un robot.
12:36Alors,
12:36sans aller jusqu'au délire d'Elon Musk,
12:38vous y croyez ?
12:40Je crois que vous avez prononcé le bon terme.
12:42Mon propos,
12:42je ne crois pas du tout à cela,
12:43et ce n'est pas le propos.
12:44Ce que je sais,
12:45c'est qu'il y a aujourd'hui
12:46un hiver démographique
12:47qui fait qu'on a un problème de main-d'oeuvre,
12:49qu'on doit extraire de la productivité
12:50pour continuer à être compétitif
12:52et vendre des produits mieux exportés.
12:53Quand vous dites hiver démographique,
12:54c'est le fait du taux de natalité qui chute ?
12:56De manquer d'une natalité,
12:57quand vous réfléchissez à 5, 10, 15, 20 ans,
13:00quoi qu'on raconte aujourd'hui,
13:02malgré une population extrêmement vieillissante,
13:05non formée à ces choses-là.
13:06Donc,
13:06on n'a pas d'autre choix.
13:07Allez au Japon.
13:07J'y étais il y a 3-4 semaines
13:09au moment de l'exposition de Zaka.
13:11C'est 129 millions de personnes
13:12qui étaient là il y a 3 ans.
13:14Ils sont 122 aujourd'hui.
13:16Et pire que ça,
13:16c'est qu'ils n'ont pas d'un voleur démographique
13:19qui leur permet de supporter cela.
13:21Donc,
13:21ils embrassent totalement la révolution des robots.
13:24On doit le faire en Europe.
13:25On doit le faire là où on est très bon,
13:27c'est-à-dire dans l'aérospatiale.
13:29On doit le faire sur la fabrique des avions,
13:32sur notre industrie automobile.
13:34Et on ne va pas déplacer des jobs.
13:36On va les compléter.
13:36Je pense que laissons Elon Musk être et faire son Elon Musk.
13:41Essayons d'être très pragmatiques,
13:43européens avant tout,
13:44et se dire que oui,
13:45il faut qu'on embrasse
13:46et qu'on embrasse la révolution intelligence artificielle.
13:48Ce qu'on appelle le physical AI,
13:49c'est encore un ambicisme.
13:51Et que l'on cherche un extrait de la productivité
13:53dans nos entreprises.
13:55Si on fait ça,
13:56l'Europe a une très belle carte à jouer
13:57et le savoir-faire qu'on a est unique.
13:59Je me rappelle quand même
13:59qu'on a autant de gens formés à l'EI,
14:02on parle de 130 000 personnes en Europe,
14:04qu'aux Etats-Unis.
14:05Notre talent,
14:06notre ressource est extrêmement forte.
14:09C'est vrai qu'on n'a pas les capitaux
14:10pour faire des data centers,
14:12mais on les accueille à vitesse grand V
14:13avec les annonces qu'a fait le président de la République
14:15au sommet de l'IA.
14:16Donc on a quand même quelques atouts
14:17qu'il faut regarder de manière très positive.
14:19Je crois que c'est ça qu'il faut jouer.
14:20Quand on discute avec,
14:23on va dire,
14:24toutes les personnes qu'on rencontre au quotidien,
14:26beaucoup d'entre elles ont peur de l'IA.
14:29C'est une défiance.
14:31Elles se sentent parfois menacées.
14:32Est-ce que leur métier va être conservé par l'IA ?
14:35Quand on voit Wemo,
14:36le taxi robot qui est en train de se généraliser aux Etats-Unis,
14:40quand il va arriver en Europe,
14:41il va faire souffrir des métiers.
14:43Et ce n'est qu'un exemple.
14:45Est-ce qu'on a conscience des transformations
14:48qui sont en train de se faire ?
14:50Et comment,
14:51quelle pédagogie avoir avec,
14:53justement, les Français et les Européens ?
14:54Je vais essayer de vous l'expliquer,
14:55si vous m'en donnez encore le loisir.
14:57Je viens de rencontrer brièvement
14:58le ministre de la Santé de Tunisie.
15:01Il a 11 à 12 millions de personnes.
15:04Il a des déserts médicaux
15:05bien plus importants que les nôtres.
15:07Comment peut-il,
15:08aujourd'hui,
15:08on peut miniaturiser
15:09ce qu'on appelle le compute power,
15:11c'est-à-dire la capacité à traiter de l'information,
15:14de mettre des batteries ?
15:15Il peut aller dans des contrées extrêmement là,
15:18très, très éloignées.
15:19Il peut scanner les seins,
15:23donc faire de la détection
15:24de l'ensemble de sa population féminine.
15:27Et il peut traiter tout cela
15:29et travailler sur une vraie politique publique.
15:32Quand vous allez avoir 2,5 milliards d'Africains
15:35à l'horizon 2050
15:36qui n'ont pas fait leur révolution de la géographie
15:38comme l'Europe l'a fait il y a plus de 20 ans,
15:40comme les Chinois et les Indiens l'ont fait,
15:42et qu'il va falloir gérer cela
15:44en termes de santé publique,
15:46le mode opératoire derrière n'est plus possible.
15:48Donc de la même façon que nous avons des déserts médicaux,
15:50il existe des déserts médicaux partout
15:51et l'intelligence artificielle sert.
15:53Vous voyez que là,
15:54j'utilise une technologie qui est absolument utile,
15:57qui va permettre d'allonger la durée de vie,
16:00la qualité.
16:01Comme mon téléphone, mon iPhone,
16:02au début quand on me challengeait
16:03sur la dépendance qu'on avait créée,
16:06et ce n'est pas la dépendance des réseaux sociaux,
16:08la dépendance à l'égard de l'objet,
16:10eh bien on se rendait compte
16:11qu'il a sauvé des dizaines,
16:13sinon des centaines de vies le téléphone.
16:15Donc il faut regarder les choses à verre,
16:16le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein,
16:18et je pense que l'IA est une opportunité exceptionnelle
16:20à nous Européens,
16:22non plus de se défier de cela,
16:23d'avoir une courbe d'absolition absolument forte,
16:26d'aller plus vite que les Américains,
16:27même si on est plus à la technologie.
16:28Mais être prêt face à cette transformation.
16:29Comment ?
16:29Il faut qu'on soit prêt face à cette transformation.
16:32D'où la nécessité d'avoir des efforts de formation.
16:34Très important.
16:35On en parlait avec Anne Bouvreau hier d'ailleurs.
16:36C'est le plan France Trans,
16:38c'est ce que fait Anne,
16:39qui est une merveilleuse ambassadrice de l'Internet,
16:42c'est ce que font aussi
16:43nos grands acteurs de la tech,
16:45qui toujours parlent de formation.
16:47Hier, je présidais le jury des Prix de Chous France.
16:50On regarde une société comme Cisco
16:51qui allait former plus de 230 000 Français
16:53sur le passage de l'IA
16:55et sur leur système à vue.
16:56Donc je pense que cette formation,
16:57c'est utiliser la force des autres
16:59sur notre territoire.
17:00Voilà.
17:01Merci beaucoup Pascal Cagny.
17:02C'est un privilège, toujours.
17:04Pascal Cagny,
17:05donc ancien président d'Apple
17:06et patron de C4 Venture aujourd'hui.
17:09Vous restez avec nous.
17:09Takenko revient dans un instant,
17:11juste après cette petite pause.
17:12A tout de suite.

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