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Mardi 18 novembre 2025, retrouvez Fabrice Cousté (Journaliste, B SMART), Simon Davies (Directeur-Associé, AIA Environnement), Alexandre de Lagarde (Directeur régional, Cogedim), Christian Piel (Urbaniste hydrologue, Urban Water) et Véronique Pappe (Directrice, Ekopolis) dans SMART IMMO, une émission présentée par Fabrice Cousté.
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue dans Smartimo depuis le forum des projets urbains ici Porte Maillot, 25e édition pour cette édition spéciale.
00:18Au sommaire, la reconquête d'une friche urbaine en plein cœur de Rouen.
00:22On verra également comment une meilleure utilisation de l'eau peut permettre de rafraîchir la ville.
00:27Trois exemples également de régénération urbaine à la Garenne-Colombe, à Paris 15e et à Brest.
00:33Et enfin, on terminera avec l'aménagement durable en action, plus d'inclusivité, plus de durabilité, mais il faut encore faire preuve de pédagogie.
00:42Smartimo spécial FPU, c'est parti !
00:46Et tout de suite dans Smartimo, on part à la découverte d'un projet de reconquête d'une friche urbaine.
00:54On est ravis d'accueillir Alexandre Delagarde. Bonjour Alexandre.
00:57Bonjour Fabrice.
00:58Vous êtes directeur régional de Cogedim pour la région Normandie.
01:02On part avec vous à Rouen.
01:04Le projet s'appelle Blossom Park et je parlais d'une friche urbaine.
01:08Alors racontez-nous ce projet, friche urbaine, ça veut dire qu'on était au cœur de la ville avec des bâtiments qui étaient un petit peu en déshérence, un petit peu compliqués.
01:16Exactement. C'est un quartier qui s'appelait anciennement le quartier des Pépinières.
01:22Le nom qu'on a donné nous pour cette opération, c'est Blossom Park.
01:25Et le quartier des Pépinières, c'est effectivement une friche de logements sociaux.
01:29C'était 700 logements qui sont sur la rive gauche à Rouen dans le quartier Saint-Clément-Jardin des Plantes.
01:34Dans un quartier qui est entièrement constitué autour.
01:36Et donc le bailleur social qui était Rouen Habitat, qui était le propriétaire de ces tours, a décidé de s'en séparer en 2020.
01:46Suite à des incendies qui avaient eu lieu auparavant, ils avaient vidé ces tours qui avaient été vidés en 2018.
01:54Et donc aujourd'hui, ces tours ont été démolies et ont construit aujourd'hui l'avenir de ces tours, l'avenir de ce quartier.
02:00Une de mes questions, parce que c'est vrai que des tours, on peut les réhabiliter.
02:03Là, le choix a été fait, vu peut-être la vétusté, de carrément les démolir et de recréer un quartier de toutes pièces.
02:09Alors ces tours avaient plusieurs problèmes.
02:14Comme je vous l'ai dit, il y a eu des incendies.
02:15Donc en fait, leur conception ne permettait pas de les réhabiliter.
02:18Elles étaient même dangereuses.
02:19En fait, il y a eu plusieurs morts.
02:21Malheureusement, il y a eu des drames qui ont été liées à ces incendies et elles étaient extrêmement amiantées.
02:26Donc on a eu des coups de désamiantage aussi assez importants.
02:29Et donc, ce n'était pas possible de les réhabiliter.
02:31Et l'autre raison, c'est aussi qu'en termes de conception urbaine, on va dire que c'est une conception urbaine d'un autre temps.
02:38Elles ont été construites dans les années 70.
02:40Donc c'était des tours.
02:41Il y avait 7 tours de logements sociaux, 700 logements au total, qui étaient assez hautes, 13 à 15 étages.
02:48Et alors que les quartiers autour sont assez différents.
02:52On est par exemple sur des petits bâtiments de deux étages au nord du site,
02:56des bâtiments collectifs beaucoup plus haut sur le sud du site.
02:58Et en fait, tout le travail qu'on a fait avec notre urbaniste et nos architectes,
03:03ça a été de faire de la couture urbaine pour mieux intégrer du coup le quartier qu'on réalise
03:07avec tout l'environnement qui existe autour du site.
03:10Très bien.
03:12700 logements sociaux, combien va-t-il avoir ?
03:16Est-ce qu'il va y avoir combien de nouveaux logements ?
03:17Alors le quartier qu'on est en train de réaliser comprendra au total 840 logements avec beaucoup de mixité.
03:26Donc contrairement à ce qui existait auparavant, qui était un quartier monofonctionnel avec 100% de logements locatifs sociaux.
03:34Le quartier qu'on réalise, il y aura du logement en accession à la propriété, du logement locatif intermédiaire.
03:39Le bailleur social conserve deux terrains sur lesquels il reconstitue du logement locatif social.
03:46Donc voilà, il y aura tout type de logement.
03:48Ça s'adressera à toutes les populations.
03:50Il y aura également du logement en accession sociale.
03:52Et pour compléter ça, quelques locaux d'activité en rez-de-chaussée pour apporter de l'animation au quartier.
03:57Bien évidemment.
03:58Alors c'est vrai qu'on a pu consulter, on peut aller voir sur Internet d'ailleurs,
04:01déjà les plans en 3D, les animations.
04:05On est frappé par le côté vert.
04:07On a l'impression qu'on a récupéré de la nature en ville.
04:10Alors ça, c'est un parti pris d'origine, effectivement,
04:13qu'on a travaillé dès le démarrage, dès la phase de consultation.
04:18En fait, avant même que notre urbanisme commence à faire des premiers coups de crayon,
04:22on avait missionné un écologue, la société Gondwana du groupe Arpastrans,
04:27et en fait, qui a répertorié tout ce qui existait sur le site en termes de faune et de flore.
04:31Et donc, notamment, tous les arbres qui sont existants, qui sont déjà développés, on les conserve.
04:36Et en fait, on a implanté nos bâtiments par rapport à ces arbres qui existaient,
04:39ce qui permet aussi d'avoir des qualités paysagères dès la livraison,
04:43avec des arbres qui sont développés et pas des petits arbres.
04:47Et donc, on a conçu, en fait, on a un grand parc d'un hectare
04:51qui traverse tout le quartier, tout le terrain, d'est en ouest,
04:54et avec des bâtiments de logement qui donnent de part et d'autre sur le parc.
04:58Alors ici, on est au Forum des Projets Urbains.
05:00Justement, il y avait une conférence ce matin sur la biodiversité.
05:03On a l'impression que les promoteurs sont de plus en plus sensibles.
05:06D'ailleurs, les opérations, aujourd'hui, ont besoin de ces écologues
05:08pour sortir, entre guillemets, et pour convaincre les collectivités,
05:13maintenant, de travailler avec ce nouveau angle, finalement.
05:17Oui, bien sûr.
05:18Chez Cogedim, on le fait depuis plusieurs années maintenant.
05:21Donc, c'est une démarche qu'on a mise en place de façon systématique
05:24sur nos opérations.
05:26Et ça a beaucoup de vertus.
05:28Ça permet déjà de caractériser ce qui existe
05:31et de le conserver quand ça a un intérêt.
05:34Ça permet aussi de regarder ce qui se passe à plus grande échelle
05:36autour du terrain et parfois de reconnecter le site
05:39avec ce qui se passe avec l'environnement immédiat
05:41d'un point de vue biodiversité.
05:42Ça permet également d'anticiper des sujets qu'on peut avoir
05:47parfois en cours de montage d'opérations
05:49sur des espèces protégées, des choses comme ça.
05:53Et oui, on le rappelle, c'est vrai qu'on peut trouver des fois
05:54des petits insectes ou une grenouille un petit peu marre
05:59et qui peut bloquer les projets.
06:00Sur notre opération de Rouen, on savait qu'effectivement,
06:03on avait des chauves-souris et des faucons.
06:06Et en fait, plutôt que de le subir au cours du montage de l'opération
06:09et que ça perturbe le montage et que ça engendre des retards,
06:12on le sait depuis le début.
06:13Et en fait, on a fait notre planning en fonction de ça.
06:16Et voilà, on a pu intégrer assez en amont des dossiers
06:20environnementaux qui sont liés à ces espèces protégées.
06:23Bien sûr, on fait partie du vivant.
06:25Et dans les nouvelles constructions, l'idée, c'est d'intégrer ce vivant
06:27et ne plus l'éradiquer.
06:29Ça fait partie d'un grand équilibre.
06:31Alexandre Delagarde, on termine avec votre partie
06:33un petit peu commerciale.
06:34Alors, quand est-ce qu'on va pouvoir s'installer,
06:36pour ceux qui sont intéressés par ce projet Blossom Park,
06:38au cœur de Rouen ?
06:40Alors, la phase de désaméantage et de démolition est terminée.
06:43Ça nous a occupé tout le premier semestre de l'année 2025.
06:46Et aujourd'hui, on est en train de construire la première tranche
06:48de cette opération, parce que c'est une opération d'envergure
06:51qu'on va réaliser en quatre phases.
06:53La première phase, elle est déjà assez importante,
06:55puisqu'elle constitue 175 logements avec de la mixité.
07:00Donc, la livraison de la première phase est prévue pour 2027,
07:03avec une première partie du parc.
07:06Et la livraison totale du quartier est prévue pour 2030-2031.
07:09Eh bien, voilà.
07:10Pour ceux que ça intéresse, on renvoie aussi de Cogedim,
07:13donc ce projet Blossom Park au cœur de Rouen.
07:18Voilà, sur une friche, un bel exemple de reconstruction,
07:22démolition, reconstruction, en préservant, on l'a dit,
07:24la nature et la biodiversité.
07:26Un grand merci, Alexandre Delagarde.
07:27Je rappelle que vous êtes directeur régional de Cogedim Normandie.
07:30et on vous dit à très bientôt sur Smartimo.
07:37Smartimo, depuis le Forum des Projets Urbains, 25e édition,
07:42on va s'intéresser tout de suite à un sujet brûlant,
07:46comment lutter contre le réchauffement des villes.
07:49Eh bien, l'eau peut nous y aider.
07:51On est en compagnie de Christian Piel.
07:53Bonjour Christian.
07:54Bonjour.
07:54Vous êtes urbaniste, hydrologue et directeur de l'agence Urban Water.
07:58Avec vous, justement, on va se pencher sur cette question
08:01comment bien gérer les eaux, refroidir effectivement la ville
08:06qui va être de plus en plus chaude avec évidemment les changements climatiques.
08:11Tout d'abord, pouvez-vous nous présenter en quelques mots Urban Water ?
08:14Donc Urban Water, c'est une agence d'urbanisme.
08:18Oui.
08:18Ou un bureau d'études en hydrologie urbaine spécialisé dans l'aménagement urbain et paysager.
08:22Ce serait plutôt ça.
08:23Mais donc c'est un lien très étroit entre urbanisme, c'est ma formation initiale,
08:27et la gestion de l'eau, donc l'hydrologie au sein de la ville.
08:31Donc nous sommes une vingtaine avec des métiers un peu comme l'ingénierie,
08:36tout ce qui est génie urbain, tout ce qui est écologie, paysage, architecture,
08:40urbanisme et hydrologie bien sûr.
08:42Voilà.
08:42Et ce n'est pas nouveau que vous vous intéressez à ces sujets, 30 ans déjà ?
08:45Oui, exactement.
08:46Voilà.
08:46Pourquoi les urbanistes, Christian, doivent-ils s'intéresser à nouveau à cette gestion des eaux dans la ville ?
08:54On pense peut-être, nous citoyens, que c'est géré par des grosses usines de retraitement,
08:58et vous dites qu'il faut se repencher sur ce sujet.
09:00Oui, parce qu'il y a plusieurs sujets liés à l'eau.
09:02Très longtemps, enfin depuis en tout cas le 19e siècle, les eaux pluviales,
09:07donc les eaux de pluie comme les eaux usées, les eaux domestiques, on va dire,
09:10sont gérées par des réseaux d'assainissement, des tuyaux, des égouts qui évacuent l'eau.
09:14Donc on ne voit pas l'eau. Il se trouve que la ville, plus elle s'étend, plus elle étanche les sols,
09:19et donc l'eau de pluie, lorsqu'elle coule, elle ne parvient pas à aller dans les tuyaux,
09:23elle déborde et ça ruisselle. Et donc ça inonde.
09:26Et donc on s'est dit, mais en fait, il faut intervenir sur la ville pour qu'elle soit de moins en moins imperméable,
09:31qu'elle puisse infiltrer, et donc pour ça, il faut faire appel à ceux qui gèrent la ville, donc les urbanistes.
09:36Oui. Est-ce qu'on a des réglementations qui vont dans le bon sens, justement, pour désimperméabiliser ?
09:43Voilà, on sait le sujet. Est-ce que cette réglementation, elle influe sur votre activité ?
09:49Oui, bien sûr, c'est essentiel et c'est très intéressant. Il faut le souligner d'ailleurs.
09:53La réglementation, depuis une trentaine d'années, va dans le bon sens.
09:56Aussi bien la loi sur l'eau de 1992 qu'aujourd'hui, le plan eau qui permet de recycler les eaux grises.
10:04Bref, toutes ces réglementations conduisent à faire ce qu'on appelle la ville éponge, faire en sorte que l'eau, elle puisse s'infiltrer,
10:13puisse s'infiltrer à travers les sols. Donc elle fait pousser de la végétation.
10:17Et c'est là où c'est très intéressant, c'est qu'en prévenant les risques d'inondation, finalement, on fait une ville plus verte et plus proche des attentes des habitants.
10:25Bien sûr. L'eau, on le sait, est une ressource rare en plus dans certaines régions du monde, bien évidemment, certaines villes.
10:34On penserait à la Catalogne, à Barcelone en particulier. Et on sait aussi, vous le disiez, ville éponge, ça veut dire quoi exactement ?
10:40Il faut que cette ville, elle soit beaucoup plus, le contraire d'imperméable, qu'elle soit perméable.
10:46C'est ça, il faut qu'elle soit perméable. Ce qui veut dire déjà qu'on essaie de conserver de la pleine terre.
10:50Une éponge, ça rend de l'eau en fait.
10:52Alors ça rend de l'eau, ça permet surtout d'absorber l'eau, si bien qu'elle ne ruisselle pas, qu'elle n'inonde pas.
10:58Comme elle ne ruisselle pas, elle s'infiltre dans l'éponge, qui est le sol.
11:02Et donc, en mettant de l'eau dans de la terre, il pousse des choses.
11:06Et voilà. Et en s'infiltrant, elle va aussi recharger les nappes.
11:09Et les nappes, c'est le réservoir des villes. C'est le réservoir, c'est parce qu'il y a ces nappes que l'été, on a de l'eau en ville et de l'eau en général.
11:17Donc, voilà. En étant éponge, on infiltre l'eau pour le sol et on infiltre l'eau même pour les nappes plus profondes.
11:24Oui. Ça veut dire aussi, pour que le circuit de l'eau se fasse, qu'il faut aussi de la nature en ville, qu'il y ait des arbres notamment.
11:31Et c'est ça qui est formidable. C'est surtout que, pour prévenir les inondations, il faut que la ville soit poreuse.
11:35En étant poreuse, elle fait pousser des arbres. Et ces arbres vont participer du rafraîchissement de la ville.
11:42C'est ça qui est très intéressant. Donc aujourd'hui, la gestion de l'eau, c'est plus qu'uniquement gérer les eaux.
11:48C'est bien sûr gérer les eaux, lutter contre les risques, contre les risques d'inondations, les risques d'insuffisance de ressources.
11:56Mais en faisant ça, on répond à d'autres enjeux beaucoup plus intéressants que sont le rafraîchissement, la lutte contre les îlots de fraîcheur, par exemple.
12:03Oui. Est-ce qu'il y a justement des villes qui sont plutôt en pointe, des communes avec lesquelles vous travaillez, qui ont pris à bras le corps ce sujet ?
12:11Alors déjà, la ville de Paris, elle est assez novatrice. Toute la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, à Annières, par exemple, à Annières-sur-Seine, depuis 30 ans, ils ont cette approche-là.
12:23On travaille aussi beaucoup à Nantes, qui est très en avance sur ces sujets-là. Rennes, il y a beaucoup d'endroits.
12:30Ou Lyon, bien sûr, où cette approche, cette valorisation de l'eau, on passe vraiment de l'eau risque à l'eau ressource.
12:40Nantes, par exemple, est tout à fait sur ces sujets.
12:42Oui, vous avez travaillé justement sur le parc d'affaires, vous en parliez à Annières.
12:46Comment on a récupéré ces eaux ? Comment on y travaille sur cette gestion de l'eau ?
12:51Alors oui, effectivement, le parc d'affaires, c'est un quartier qui fait 8 à 9 hectares.
13:00Antérieurement, c'était plutôt industriel.
13:03Donc on a construit un quartier, c'est très très dense.
13:05C'est la ville, on est à 2 km de Paris.
13:08Néanmoins, il n'y a zéro réseau enterré d'eau pluviale.
13:12L'eau, elle circule à ciel ouvert, gravitairement.
13:16Elle est absorbée dès le toit des bâtiments.
13:19Ensuite, les petits écoulements qui peuvent se faire se font à ciel ouvert, gravitairement,
13:24vont rejoindre des petites noues, donc des petits espaces verts qui ruissellent tout doucement jusqu'à un parc.
13:30Et voilà, tout ça est spongieux.
13:32Et ça a dessiné une architecture, ça a dessiné un quartier.
13:36Et surtout, ça permet de descendre en plein été de 2 à 3 degrés, peut-être même plus, en cas de grosse chaleur.
13:43Donc c'est vraiment une éponge.
13:45Mais quand on s'y promène, c'est d'abord une ville très verte.
13:48Oui, je peux venir sur scène.
13:50C'est vrai que ça évoque le fleuve également.
13:54Et on parle beaucoup de crues, une crue centenaire qui pourrait arriver,
13:57une ville finalement désimpermébilisée.
13:59Ça permettrait d'éviter ce genre de catastrophe ?
14:01C'est deux choses.
14:03Alors, les opérations sont très perméables.
14:06Ça permet d'absorber les pluies.
14:08En revanche, la Seine, elle, a un bassin versant qui est beaucoup plus large.
14:12Donc ce serait la moitié de la France qu'il faudrait désimperméabiliser.
14:16Mais effectivement, il y a des crues qui sont possibles.
14:19Et le quartier dont je parle, il peut être inondé par cette crue de fréquence centenale.
14:25Et elle est conçue pour.
14:27C'est-à-dire que même s'il y a ces inondations,
14:30eh bien, on pourra circuler, on pourra habiter.
14:32Il y aura de l'énergie, il y aura le travail, les commerces, etc.
14:36Ce seront encore ouverts.
14:37Tout a été conçu pour intégrer cette inondation,
14:40même si l'eau sera sur les espaces publics.
14:42Eh bien voilà, l'eau, loin d'être une catastrophe,
14:45est bien sûr une ressource essentielle.
14:46Et c'est intéressant d'en parler avec un spécialiste urbaniste hydrologue.
14:50Merci Christian Piel.
14:51Merci beaucoup.
14:51J'appelle que vous êtes directeur de l'agence Urban Water.
14:54Et à très bientôt dans Smartimo.
14:59Nous sommes depuis le Forum des Projets Urbains, 25e édition.
15:03Et on va s'intéresser à trois exemples de régénération urbaine avec un spécialiste.
15:08Notre invité, c'est un expert, Simon Davis.
15:10Bonjour.
15:10Bonjour.
15:11Vous êtes directeur associé de AIA Environnement.
15:14Tout à fait.
15:14Et avec vous, on va aller à la Garenne-Colombe, à l'Institut Pasteur à Paris
15:18et également à Brest pour voir ces trois projets sur lesquels vous avez travaillé avec AIA Environnement.
15:23Mais tout d'abord, un petit mot justement de votre activité.
15:27Alors, bonjour à toutes et tous.
15:29Donc AIA Live Designers, c'est un grand groupe français de maîtrise d'œuvres
15:33qui réalise tous les métiers d'architecture, d'ingénierie, d'ingénierie environnementale.
15:39C'est le métier que je représente aujourd'hui.
15:41Et aussi les métiers d'accompagnement en DET de chantier avec AIA Management.
15:46On est à peu près 750, 800 personnes en France, implantées un peu partout.
15:52Et on accompagne surtout les grands projets de transformation urbaine complexe.
15:55Oui.
15:55Ingénierie environnementale, c'est vrai qu'on a l'impression aujourd'hui que plus un projet,
15:59entre guillemets, ne sort avec les collectivités locales,
16:02sans qu'il y ait cet aspect très important sur l'environnement.
16:05Tout à fait.
16:05Je pense qu'aujourd'hui, l'ensemble des acteurs ont besoin d'une métrique sur la question environnementale.
16:12On n'est plus seulement dans une ingénierie de conviction,
16:15mais on est dans quelque chose qui accompagne le projet avec les indicateurs clés de performance.
16:20Et donc, on est passé d'un métier d'hyper généraliste à un métier beaucoup plus d'experts
16:24sur tout un tas d'enjeux, comme l'îlot de chaleur urbain, par exemple.
16:27Alors justement, illustration très concrète.
16:29Le premier projet à la Garenne-Colombe, une mission innovation,
16:32c'est carrément un projet test, expliquez-nous.
16:34Exactement. L'établissement en public, l'île de France, nous a missionnés il y a un an et demi maintenant
16:39pour l'accompagner sur une méthode d'appréciation de la valeur globale,
16:46y compris environnementale, et d'usage des fonciers qu'ils peuvent avoir à disposition.
16:52L'idée, c'est de réinterroger les processus par lesquels on fait muter ces fonciers,
17:01en mettant en exergue plutôt des scénarios de projet engagés,
17:06et en faisant en sorte que l'équation économique,
17:08ce soit juste l'une des composantes de l'équation et pas l'équation principale.
17:13D'accord.
17:14Alors pour cela, on s'appuie sur un des référentiels de l'établissement public d'île de France,
17:19qui est la méthode ABCD, comme artificialisation, biodiversité, carbone et climat et déchets,
17:27et on leur a fourni une forme de cadran d'évaluation des projets qu'ils récupèrent
17:31à travers ce projet de test de la Garenne-Colombe.
17:34Oui, et ça sera dupliqué dans les prochains projets, évidemment.
17:37Exactement. Le but, c'est de faire ce test sur le projet de la Garenne-Colombe
17:41et après d'exporter ce savoir-faire sur l'ensemble des opérations de l'EPFIF.
17:46Et on a eu quand même des trouvailles assez intéressantes.
17:50C'est qu'on a inversé le scénario de projet usuel,
17:54qui consiste à faire tourner le bilan économique,
17:57ensuite générer des scénarios capacitaires dans ce bilan économique
18:00et ensuite les évaluer environnementalement.
18:03Là, au contraire, on parle de trois scénarios engagés.
18:05Un scénario clé de sol qui valorise la valeur du sol écologique.
18:10Un scénario déjà là qui valorise tout ce qui est déjà construit
18:13et qui vise à préserver sa valeur patrimoniale environnementale carbone.
18:17Et un dernier scénario qui vise à intensifier les usages.
18:20On part de ces trois scénarios-là à travers une caractérisation fine de l'existant.
18:24Et ensuite, on a un workshop d'hybridation
18:27qui nous permet de prendre le meilleur des mondes.
18:30Et on fait travailler en parallèle l'économiste
18:32pour atterrir financièrement sur ce périmètre-là.
18:35Et on y arrive. Surprise, on y arrive.
18:37Tant mieux, il n'y a pas que l'économie qui compte,
18:39même si l'équation est bouclée.
18:41Deuxième projet, alors là, au cœur de Paris,
18:43l'Institut Pasteur, on est dans le 15e arrondissement.
18:46Là, il s'agit d'un propriétaire foncier,
18:48autre exemple de régénération humaine,
18:49qui fait muter son patrimoine.
18:51Exactement.
18:52Donc, initialement, quand on a été contacté par l'Institut Pasteur,
18:56il s'agissait avant tout
18:57d'une opération de rénovation énergétique de leur patrimoine.
19:00Quelque chose d'absolument indispensable
19:02à l'heure où le prix des énergies augmente,
19:05où l'urgence écologique est là.
19:07Et finalement, en regardant le projet
19:09sous un angle beaucoup plus urbain,
19:11ce qui fait la force de ce projet,
19:13c'est aussi sa composante paysagère
19:14et la question de la nature en ville,
19:17de la ville-parc.
19:18Et on a mené notamment des études
19:20d'îlots de chaleur urbains sur ce projet
19:22et qui montrent qu'en végétalisant de la sorte,
19:25on amène une réduction de la température ressentie
19:28de l'ordre de 2 degrés sur ce quartier,
19:31mais qui bénéficie non seulement aux chercheurs
19:33de l'Institut Pasteur,
19:34qui en ont bien besoin,
19:34parce que ce n'est pas forcément aisé
19:36de passer toute sa journée
19:37avec les sorbonnes, les pipettes.
19:40Ça bénéficie également à l'ensemble des riverains.
19:43Donc, quelque part, l'Institut Pasteur
19:44rejoint sa raison d'être première,
19:47qui est d'être d'intérêt public
19:48et d'apporter une plus-value en termes de santé
19:51pour l'ensemble des riverains du quartier.
19:52Simon Davies, on termine avec un troisième exemple.
19:56Régénération du centre reconstruit de Brest.
19:58Là aussi, c'était un démonstrateur
20:01qu'on peut faire une ville durable.
20:03Exactement.
20:03Alors, ce projet-là, il est très atypique
20:06parce qu'au lieu d'avoir un entonnoir de projet
20:09qu'on a l'habitude en partant du territoire
20:11jusqu'au bâtiment,
20:13là, ce projet qui est lauréat
20:14de l'appel à manifestation d'intérêt
20:16démonstrateur de ville durable, DVD,
20:19il choisit de regarder les trois en même temps.
20:21C'est-à-dire qu'on examine simultanément
20:2350 îlots du centre-ville reconstruit de Brest,
20:27une dizaine d'îlots où on pousse
20:28les curseurs de l'étude un peu plus loin
20:30et enfin, deux îlots tests
20:31sur lesquels, à terme,
20:32on mène des travaux de rénovation énergétique,
20:35de végétalisation du cœur d'îlots
20:37et également de requalification de l'espace public.
20:40Et c'est assez passionnant
20:42parce que là, une fois encore,
20:43c'est la question de la réplicabilité
20:45que soulève ce projet.
20:47Si on regarde que ces îlots tests,
20:48effectivement, le levier sur la ville est contenu.
20:52Par contre, si on imagine que demain,
20:54cette démarche peut se diffuser
20:55à l'ensemble des îlots du centre-ville reconstruit,
20:58eh bien, c'est une surface végétalisée
21:00de l'ordre de 2 hectares qui se déploie.
21:02C'est 2500 tonnes de CO2 économisées par an
21:05et c'est une consommation énergétique économisée
21:07qui représente à peu près la consommation énergétique
21:08du centre hospitalier de Brest qui est économisée.
21:11C'est pas mal, ainsi qu'on l'imagine
21:12un rafraîchissement de la ville,
21:14même si la Bretagne est un petit peu moins touchée.
21:16Mais on sait très bien qu'on va avoir quand même
21:17des températures qui vont s'élever.
21:18En tout cas, c'était passionnant d'avoir ces 3 exemples,
21:213 exemples de tests, 3 exemples réplicables
21:23de cette régénération urbaine.
21:25On n'a pas fini d'en parler.
21:26Merci, Simon David.
21:27Merci beaucoup.
21:28Je rappelle que vous êtes directeur associé
21:29de AIA Live Design.
21:31Et à très bientôt sur Smartimo.
21:33Merci beaucoup.
21:38Smartimo, toujours depuis le Forum
21:40des Projets Urbains 25e édition.
21:42On continue à parler aménagement du territoire
21:45et aménagement durable, bien sûr,
21:46avec une experte, Véronique Peck.
21:48Bonjour.
21:49Bonjour.
21:50Véronique Peck, vous êtes directrice d'Ecopolis.
21:53Avec vous, justement, on va parler
21:54de ces grands projets sur le terrain.
21:56Vous avez assisté à des conférences ce matin
21:58sur les établissements de santé, notamment.
22:00Mais tout d'abord, une petite question sur Ecopolis,
22:02une plateforme francilienne d'aménagement,
22:04de construction durable.
22:05Quelles sont vos actualités ?
22:07Où en êtes-vous aujourd'hui ?
22:08Alors nous, on a pour mission d'accompagner
22:10tous les professionnels du bâtiment et de l'aménagement
22:12pour les aider à adopter des pratiques plus durables.
22:15Donc on fait plein de choses.
22:15On organise beaucoup d'événements, etc.
22:18On accompagne des projets, on fait de la formation.
22:20Je retiendrai peut-être deux, trois choses
22:22qui sortent dans notre actualité.
22:25D'abord, on a une formation fondamentale
22:27de l'aménagement durable
22:28qu'on peut proposer aux collectivités,
22:31notamment qui souhaitent faire monter
22:32leurs agents en compétences.
22:34Donc c'est quelque chose qu'on a lancé cette année.
22:36Je me souviens aussi, il y a quelques semaines,
22:40on a fait une journée sur l'urbanisme inclusif
22:41où notamment on a parlé de l'urbanisme féministe.
22:45Et on avait ce matin notre responsable du sujet
22:48qui était sur vos plateaux pour en parler.
22:51Donc les replays sont bientôt disponibles.
22:52Donc n'hésitez pas à y aller.
22:54En fait, quand on fait de l'urbanisme pour tout le monde,
22:56les personnes âgées, les femmes,
22:57les personnes en situation de handicap,
22:59on se rend compte qu'on fait une ville plus facile
23:00et plus accessible pour tout le monde.
23:02Oui, on a l'impression justement que sur ces sujets,
23:04que ce soit l'aménagement durable,
23:05que ce soit inclusivité,
23:06on a quand même une montée en puissance.
23:08Vous qui êtes dans le secteur depuis plusieurs années,
23:11qui a une prise de conscience ces dernières années.
23:13Est-ce que c'est réel ou est-ce que...
23:15Voilà, comment vous le ressentez ?
23:16Oui, oui, on voit bien que la prise de conscience se fait.
23:19Moi, je travaille depuis une bonne quinzaine d'années maintenant
23:22dans le secteur du bâtiment et de l'aménagement durable.
23:24Et on voit bien qu'à la fois le nombre de personnes
23:27et le degré de militantisme des personnes
23:30qui s'intéressent à ces sujets a énormément changé.
23:33Donc, on est passé de travailler avec vraiment les militants,
23:37les personnes très, très engagées.
23:39On voit qu'on commence à toucher des personnes
23:40qui ont des modes de fonctionnement plus classiques.
23:43Et puis surtout, les sujets évoluent.
23:45Au début, il y a 15 ans, on parlait essentiellement d'énergie.
23:48Puis, on a rajouté le carbone.
23:49Aujourd'hui, quand on travaille sur...
23:51Quand on accompagne un projet de quartier ou de bâtiment,
23:55on réfléchit au site, on réfléchit à l'économie circulaire,
24:00à la biodiversité, à l'eau, à la santé, au confort.
24:03Enfin, voilà, on a tout un tas de sujets
24:05qui sont vraiment intégrés dès la conception,
24:08dès les premières réflexions sur un projet.
24:10On se pose toutes ces questions-là.
24:11Il vaut mieux, sinon le projet est souvent bloqué ou n'aboutit pas.
24:14Alors, vous accompagnez justement de nombreux projets
24:16via le dispositif bâtiment durable francilien.
24:19Est-ce que vous pouvez nous citer un ou deux exemples
24:21de construction, de rénovation réussie ?
24:26Oui, oui, on en a plein.
24:28On a 230 projets bâtiments au quartier accompagnés aujourd'hui.
24:32Et quand on regarde ce qu'on fait nos collègues dans les autres régions,
24:34on a passé les 1 000 projets.
24:36Moi, je retiens une école,
24:38l'école Dominique Frollo de Colombes,
24:41qui est un bâtiment neuf qui a été livré tout récemment,
24:45qui est un bâtiment bioclimatique,
24:46qui intègre beaucoup de bois, qui est très lumineux.
24:49Il y a beaucoup d'une lumière naturelle intense,
24:53où il y a une attention toute particulière
24:57qui a été portée à la protection thermique en hiver et surtout en été,
25:02où on a à la fois différents niveaux de protection.
25:06D'abord, il y a le fait que le bâtiment passif est très performant.
25:10On a de l'inertie parce qu'on a de la terre crue.
25:13On a une très bonne isolation en laine de bois.
25:14Et puis, on a des brassards d'air, on a de rafraîchissement diabatique,
25:18on a du géocooling sur de la géothermie.
25:22Donc, en fait, c'est une école qui a été pensée pour résister au climat
25:25qu'on aura dans 20 ou 30 ans.
25:27Beaucoup plus chaud.
25:28Beaucoup plus chaud.
25:29On n'en a pas encore beaucoup, mais celle-là saura résister.
25:32Et puis, ce qui était intéressant aussi,
25:33c'est qu'elle a fait une part très, très belle à la végétalisation.
25:36Les cours sont perméables avec des tas d'endroits où il y a beaucoup de plantations.
25:40Et puis, l'eau peut s'infiltrer.
25:42Et puis, évidemment, c'est bien plus agréable à vivre.
25:43Oui, bien sûr.
25:44On a ces thèmes de biodiversité, de désimpermébilisation,
25:47de remettre en pleine nature, effectivement, de retrouver du vivant.
25:51C'est important, on le sait.
25:52Quel est, selon vous, le plus grand défi ?
25:54Alors, c'est aussi ce qui nous occupe ici sur le Forum des Projets Urbains.
25:58Le plus grand défi pour que la ville devienne vraiment durable dans les prochaines années.
26:03En fait, le plus grand défi, c'est qu'il faut qu'on arrive à travailler autrement.
26:09Il faut qu'on arrive à travailler, que tous les professionnels arrivent à travailler
26:12et à se poser beaucoup plus de questions en amont des projets.
26:14Parce qu'en fait, on se rend compte qu'il y a des tas de questions,
26:18si on se les pose trop tard, soit ça coûte très, très cher de rattraper,
26:23soit en rattrapant ça, on dégrade autre chose.
26:26Et donc, il faut vraiment avoir une vision systémique.
26:27Et cette vision systémique, on ne l'a qu'en travaillant et en se posant plein de questions en amont
26:32et en menant beaucoup d'études en amont des projets,
26:36dès la phase de programmation, dès la phase de conception.
26:38Et c'est comme ça qu'on arrive à sortir des vrais projets qui sont extrêmement performants
26:42avec des bâtiments ou des quartiers qui sont très agréables à vivre
26:45et sans que ça génère pour autant des surcoûts monstrueux.
26:49Et donc, ça, c'est tout ce qu'on essaye de faire, notamment avec la démarche BDF,
26:53mais d'une façon générale avec nos opérations de sensibilisation.
26:56Vous qui travaillez souvent avec, bien sûr, les communes, l'activité, les aménageurs, les promoteurs longtemps,
27:01les gens ont travaillé en silo, c'est vrai que ça ne se parlait pas beaucoup.
27:03Est-ce que vous voyez une évolution à ce niveau-là ?
27:05Oui, on voit une évolution.
27:06Enfin, on avait 200 personnes à notre conférence sur l'urbanisme inclusif il y a un mois.
27:10On en avait 300 à notre conférence sur l'urbanisme circulaire il y a deux mois.
27:14Donc, on voit bien que quand on organise des choses, il y a du monde qui vient.
27:19On a une trentaine de visites par an.
27:20Elles sont toutes pleines, donc des visites d'opérations exemplaires.
27:23Donc, on voit bien que ça mobilise et puis on voit aussi le monde qui vient dans nos commissions publiques BDF et QDF.
27:29On a entre 50 et 100 personnes à chaque fois.
27:32Donc, ce sont des professionnels qui viennent trouver de l'inspiration auprès de ces projets-là pour leurs futurs projets à eux.
27:39Donc, je retiens deux choses, effectivement, la pédagogie, bien sûr, il faut être pédagogue, mais également, on peut le dire, une véritable prise de conscience,
27:46notamment, je pense, avec ce qui se passe autour de nous, réchauffement climatique, bien évidemment.
27:50Merci en tout cas, Véronique Pape.
27:51Merci à vous.
27:52Je rappelle que vous êtes la directrice d'Ecopolis et à très bientôt sur Smartimo.
27:56Merci.
27:56Merci.
27:57Merci.
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