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  • il y a 2 jours
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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00:00On va revenir à ce qui est le titre du jour, c'est cet accord signé entre le président Macron et Volodymyr Zelensky.
00:06Bref, entre la France et l'Ukraine pour la fourniture d'armement.
00:09On va écouter le président ukrainien.
00:12Il tient à souligner nos accords et cet accord stratégique qui va fonctionner sur 10 ans à partir de l'année prochaine.
00:21Nous sommes conscients des bases de cet accord, des bases politiques, financières, industrielles.
00:26C'est un accord historique et nous apprécions beaucoup ce soutien de la France afin d'obtenir la sécurité garantie en Europe.
00:39Mon général, Emmanuel Macron a dit que c'est énorme.
00:43Lui-même semble ne pas y croire sans rafale qu'il va falloir livrer à l'Ukraine.
00:53Pourquoi tout d'un coup cette déclaration et cette annonce aujourd'hui ?
00:56Il faut bien comprendre que l'Ukraine réfléchit à demain.
01:02Le demain, c'est après la guerre.
01:03Quand est-ce qu'aura lieu ce demain ?
01:06Personne ne le sait pour le moment.
01:07Mais les besoins de l'armée de l'air ukrainienne sont évalués à environ 250 avions de combat qu'ils n'ont pas actuellement.
01:14Qu'est-ce qu'ils ont actuellement ?
01:16Ils ont encore quelques vieux avions d'origine soviétique.
01:18Donc les mêmes que de l'autre côté, du côté russe.
01:22Ils ont quelques dizaines d'avions F-16 qui ont été transférés par les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique.
01:31Et une poignée de Mirage 2000-5.
01:35Mais il faut préparer demain.
01:35Et donc ces 250 avions de combat dont ils auront besoin à l'avenir vont se répartir en gros entre une centaine d'avions du type Gripen.
01:44Il y a une lettre d'intention qui a été signée à la fin du mois d'octobre avec la Suède.
01:48C'est un monoréacteur performant.
01:51Et puis depuis longtemps, les Ukrainiens veulent de l'avion Rafale.
01:55Donc c'est effectivement dans la durée, en échéance d'une dizaine d'années,
02:00qui en fait offrira à l'Ukraine une vraie capacité de dissuasion vis-à-vis de la Russie.
02:06Mais dans dix ans, pardon, mais la guerre c'est maintenant.
02:08Cet hiver, on va rentrer dans la quatrième année de cette guerre avec la Russie.
02:13Donc ça ne va pas servir précisément pour les combats actuels.
02:15Non, les Rafales, ce n'est pas pour faire les combats d'aujourd'hui.
02:20Par contre, dans l'accord, il y a une partie liée à l'actualité,
02:24notamment autour des drones, des drones.
02:26Des drones, on peut les fournir tout de suite ?
02:28Oui, il y a déjà des choses qui fonctionnent très bien.
02:30Et sans parler du reste, c'est-à-dire munitions d'artillerie, le soutien.
02:32Les systèmes de défense aussi, on les fournit tout de suite ?
02:35Alors, dans la batterie qui a été présentée, que l'on a vu tout à l'heure,
02:38qui était présentée à Villacoublé, c'est une batterie de nouvelle génération.
02:43C'est un système ultra performant et que nous fabriquons avec nos partenaires italiens.
02:49et ces batteries de nouvelle génération vont sortir de chaîne à partir de 2026.
02:55Donc, ça veut dire que d'ici quelques semaines, voire quelques mois ou plus,
02:59la première batterie, elle pourra être déployée en Ukraine.
03:03Et ça, c'est extrêmement intéressant parce que ça va être aussi du retour d'expérience pour nous-mêmes.
03:07C'est-à-dire que pour voir justement les capacités de ces batteries
03:11qui sont, il faut le rappeler, supérieures au système américain Patreon.
03:15Le contrat n'a pas encore été signé, c'est le début des négociations.
03:20Combien ça va nous rapporter ?
03:22Et est-ce que l'Ukraine a les moyens de se payer sans rafale ?
03:26Qui paye ? Qui achète ?
03:27D'abord, vous avez raison, on parle d'un accord historique.
03:29En bas de notre écran, il faut parler d'un accord potentiellement historique.
03:32Parce que ce qu'on a signé en route, c'est une lettre d'intention.
03:35Ça veut dire que l'Ukraine affiche son intention d'acheter des rafales
03:39et la France affiche son intention de les lui rendre.
03:43Entre la lettre d'intention, le contrat signé en bonne et due forme
03:47et la fourniture des avions, il y a des haies à franchir qui sont nombreuses,
03:51qui sont hautes.
03:52Et la principale d'entre elles, vous l'avez nommée bien sûr,
03:55c'est le problème du financement.
03:56Un rafale, ça coûte une centaine de millions d'euros suivant les équipements.
04:02Si on en achète une centaine, ça veut dire qu'on parle d'un contrat
04:07de 10 à 15 milliards d'euros.
04:09Pour l'instant, l'Ukraine ne les a pas, bien sûr.
04:12Alors, où est-ce qu'on va aller chercher l'argent ?
04:14Essentiellement, dans les programmes européens de soutien à l'Ukraine.
04:18Il y a d'une part les programmes qui existent déjà.
04:21Il y a d'autre part ceux auxquels on réfléchit, avec la question cruciale,
04:24notamment de savoir si on va les puiser dans les fameux avoirs gelés de la Russie en Europe.
04:29210 milliards d'euros, c'est ça ?
04:31En total, mais le débat qui est assez houleux et difficile entre les 27 aujourd'hui
04:36se concentre sur les 140 milliards d'euros qui sont à Bruxelles
04:40au sein d'une chambre de compensation qui s'appelle Euroclear.
04:43Jusqu'à présent, ce qu'on a fait, c'est qu'on a utilisé les intérêts produits
04:46par cet argent, par ces capitaux, pour soutenir l'effort de guerre en Ukraine.
04:49Le débat qu'il y a d'aujourd'hui, c'est s'il faut aller plus loin,
04:52franchir une étape et aller puiser dans ses ressources
04:54pour garantir le financement de cette guerre
04:57qui permettrait de débloquer des moyens pour le coup compatibles avec ce qu'on annonce.
05:00C'est-à-dire que les Français pourraient acheter eux-mêmes finalement leur propre rafale.
05:05La France contribue au pro-rata, à ses programmes européens.
05:09On finance comme le reste des 27 ces enveloppes globales.
05:14Mais par exemple, si on décide de se saisir de ces avoirs gelés,
05:19pour le coup, personne en Europe ne met la main à la poche.
05:23C'est un sujet complexe et controversé, mais là, pour le coup, il n'y aurait pas d'incidence.
05:27La France, elle, vous allez en parler tout à l'heure,
05:31elle est en train de débattre de son budget.
05:33Dans le budget, il y a quelques dizaines de millions d'aides à l'Ukraine
05:37qui sont en discussion, mais on parle de dizaines de millions.
05:40Là, il faut des dizaines de milliards.
05:42Exactement.
05:43L'Ukraine aurait besoin de 70 milliards d'euros sur l'année 2026.
05:46On va continuer d'évoquer ce financement.
05:49Et puis, ils ont les pilotes aussi pour les rafales.
05:52Et on va aller à Kiev, justement, retrouver Cyril Amorski,
05:55qui est reporter de guerre, pour savoir...
05:57Bonsoir, Cyril.
05:58Qu'en dit-on à Kiev ? Comment est-ce qu'on réagit ?
06:02Qu'en disent les médias ? Quels sont les commentaires ?
06:06Bien, écoutez, les Ukrainiens considèrent que c'est une très bonne nouvelle,
06:09mais je pense que c'est le sujet principal qui a été évoqué
06:11au cours des dernières minutes sur votre plateau.
06:12C'est quand est-ce qu'en réalité, ces moyens militaires vont se retrouver en Ukraine ?
06:17On parle pour certains des équipements promis,
06:20notamment, surtout les rafales, d'une échéance de 3 à 10 ans.
06:23Donc, évidemment, on parle surtout de ce qui est censé se passer dans la pré-guerre.
06:27Et cela a été également mentionné, ce qui intéresse les Ukrainiens,
06:30c'est ce qui peut être fait aujourd'hui, là, immédiatement,
06:33pour pouvoir protéger l'espace aérien ukrainien.
06:36Donc, il y a évidemment le sujet des Samp-T, qui est très intéressant,
06:38qui a été souligné par les médias ukrainiens,
06:40surtout quand on voit la quantité qui a été promise par la France.
06:43On parle de 8 batteries.
06:44Si vous ne le faites pas en France,
06:45aujourd'hui, en ce temps-là, il n'y en a pas en stock,
06:47il y en a exactement 8.
06:48Et donc, les Ukrainiens se disent que c'est évidemment une bonne nouvelle.
06:53Maintenant, la question, c'est est-ce que cela va aboutir ou pas ?
06:56C'est une lettre d'attention.
06:57Pour l'instant, rien n'a été exactement décidé.
07:00Où est-ce qu'on va trouver cet argent ?
07:02Comment est-ce que cela sera financé ?
07:04Et comment est-ce que cela pourrait servir ?
07:06Enfin, qu'est-ce qui pourrait servir, là, aujourd'hui, immédiatement,
07:09pour pouvoir protéger les Ukrainiens,
07:10pour pouvoir protéger la population et son infrastructure civile énergétique ?
07:14Vous le voyez derrière moi, il y a un peu d'électricité, d'ailleurs, dans la rue.
07:17On est revenu il y a à peu près deux heures.
07:19Mais aujourd'hui, à Kiev, en plein centre-ville, par exemple,
07:22le quartier a été privé d'électricité pendant neuf heures.
07:24Dans ce contexte-là, les Ukrainiens se posent la question
07:26de comment est-ce que les alliés de l'État vont pouvoir
07:29expliquer les pays dans cette période qui s'amène difficile dans les semaines à venir.
07:33Merci, Cyril Amourski.
07:34Elsa Vidal, il y a une part, bien sûr, de communication politique.
07:38Absolument.
07:38Ça permet aussi à la France de rappeler son soutien indéfectible à l'Ukraine.
07:45Ses avions seront livrés pas avant trois ans.
07:48C'est ça, parce que je crois en plus que la commande d'assaut aviation est plein.
07:51Il est bien plein, oui.
07:52Il est bien plein.
07:52On a des mirages à livrer d'ici là, d'ailleurs.
07:54Donc, on voit bien sur place, c'est le quotidien qui est l'enjeu de toutes les préoccupations,
08:00les bombardements, l'électricité.
08:02Donc, est-ce que ça va donner du baume au cœur aux Ukrainiens
08:04ou est-ce que c'est surtout sur la scène intérieure et européenne l'occasion pour Emmanuel Macron de rappeler ce soutien ?
08:10Alors, c'est effectivement une opération politique parce qu'il y a deux fronts dans ce dossier.
08:14D'une part, rassurer les Ukrainiens sur notre soutien dans un moment qui n'est pas facile militairement dans le Donbass avec une progression russe
08:22et puis politiquement en Ukraine avec un scandale de corruption qui est venu quand même fragiliser le président.
08:26Donc, on est là pour rassurer les Ukrainiens sur la pérennité de notre engagement.
08:31On est là aussi pour faire valoir que la France ne donne pas, mais prévoit un engagement industriel qui pourra stimuler l'industrie française.
08:39Et puis, on envoie dans le même temps aussi le message finalement aux dirigeants russes qu'il n'y a pas à compter de leur côté sur une fatigue des Européens et une fatigue de la France.
08:50Maintenant, ce qui est la position française comparée aux autres Européens, c'est une position plus exigeante, d'aucuns pourraient dire plus ambivalente.
09:00Les Allemands prévoient de donner des sommes largement au-dessus des nôtres, c'est-à-dire plus de 11 milliards d'euros pour l'année 2026.
09:06La France n'est pas le pays qui aide le plus Ukraine en Europe, il faut le rappeler.
09:11Alors, tout le débat se porte sur comment on valorise notre aide.
09:13Si on se penche sur la Cour des comptes, la Cour des comptes dit que par les troupes qu'on met à disposition en Estonie, en Roumanie,
09:18par les renseignements qu'on fournit avec nos avions, on est à peu près dans les 500 millions d'euros.
09:23Vous savez, on a eu ce débat très longtemps, les États-Unis fournissent plus d'aide que l'Europe, comment valoriser cette aide ?
09:28L'Allemagne, en tout cas, a un dialogue avec l'Ukraine qui est aussi exigeant, puisque hier, le chancelier Merz a appelé Volodymy Zelensky,
09:37et ils ont parlé à la fois du problème de la corruption et aussi de la mobilisation.
09:42Comment attend-on de l'Ukraine qu'elle contribue à l'effort de guerre, à son propre effort de guerre ?
09:48La France, elle aussi, fait un pari avec ce dialogue sur la corruption, mais on essaye de lier notre propre industrie,
09:55le rebond de notre industrie, étant donné nos difficultés budgétaires, à notre soutien à l'Ukraine, en comptant sur des synergies européennes.
10:03Vous l'avez dit, il y a une question de financement, donc on attend, début décembre, une proposition de la Commission
10:09pour savoir si on peut se servir des avoirs russes, non pas directement, mais comme gage d'un prêt.
10:14– Mais est-ce qu'ils ont, et je m'adresse à vous cette fois-ci, Pierre-Henri Chuy, vous êtes ancien pilote de chasse dans l'aéronaval,
10:20ils ont les pilotes ? Ils ont la logistique pour les rinfales, ou il va falloir fournir tout ça aussi ?
10:25– Alors justement, c'est là où c'est intéressant, c'est la manière dont on reconstruit une armée,
10:29c'est malheureusement en deux temps, c'est-à-dire que vous avez le temps immédiat,
10:31ce que l'on voit avec les annonces au niveau du drone, mais ce qui manquait ces trois dernières années,
10:35c'est une certaine vision, une capacité de se projeter, sachant que dès qu'on va toucher à l'arme aérienne,
10:39on est sur du temps long, que ce soit en construction de la machine, ou encore pire, ce qu'on voit bien sur la photo,
10:44on a un jeune aspirant, on a également un 4 gallons, le temps pour former un pilote apte à maîtriser un avion
10:50comme le Rafale, c'est 8 à 10 années, et donc on est vraiment sur un temps long,
10:54et il faut anticiper cette montée en compétence, si on souhaite avoir aux commandes,
10:58un pilote apte à vraiment utiliser le spectre d'émissions.
11:01Donc ça ne sera pas utilisé pour cette guerre-là ? Espérons que dans 5 ou 10 ans, le conflit sera terminé.
11:07En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'armée, la manière dont elle va piloter son plan RH,
11:11elle doit réfléchir à la suite, c'est-à-dire qu'à l'heure actuelle, on a des vieux avions anciennement soviétiques
11:15qui sont très utilisés, très sollicités, on a des avions d'occasion, ou des fins d'avions,
11:20comme par exemple les Mirage 2000 français, qui sont sur la fin de leur potentiel,
11:23et il faut anticiper la fin de ces cellules pour pouvoir donner du nouveau matériel,
11:27et c'est cette logique-là qu'on est en train de voir, pour une fois, une projection dans le futur,
11:30plutôt qu'une réaction constante.
11:32Et la Russie est très bien équipée ?
11:34La Russie est quand même de mieux en mieux équipée, et très bien équipée à l'heure actuelle,
11:39légèrement mieux équipée que ce que sont les Ukrainiens, donc avec ça, on serait bien.
11:42Mais encore une fois, dans une projection à 10 ans, il faut voir ce que la Russie mettra en face.
11:46Est-ce que c'est un message qu'on envoie aussi ? On envoie le message que la paix n'est pas pour demain.
11:50Oui, c'est clair. Et d'ailleurs, le président le dit dans sa conférence de presse,
11:53il dit que cette vision sur 10 ans, elle porte sur la défense de l'Ukraine une fois cette guerre terminée.
12:00Et par ailleurs, elle envoie un autre message très clair à Vladimir Poutine.
12:03Vous savez qu'il a fait de la démilitarisation de l'Ukraine la condition sine qua non de toute forme de paix.
12:12La démilitarisation, ça veut dire qu'on n'a plus d'armée, on n'a plus d'armes.
12:16Au contraire, on renforce l'armée ukrainienne.
12:17Comment va réagir Moscou, du coup, avec ça ?
12:19Alors, la réaction de Moscou, on peut l'écrire à l'avance.
12:22Je pense qu'elle est assez claire.
12:24On va dénoncer une escalade, on va dire que cette escalade ne restera pas son réponse.
12:28Et puis, on va y voir une nouvelle preuve de ce qui est la logique inversée que défend Moscou depuis le début.
12:34C'est-à-dire que la Russie est en réalité agressée et elle ne fait que se défendre.
12:40Donc, l'argumentaire, il est connu et pour le coup, il ne sera pas nouveau.
12:42Est-ce que c'est aussi un message qu'on envoie aux Américains ?
12:44On est prêts à prendre la suite ?
12:46Si vous vous désengagez, nos rafales sont là.
12:49Oui, j'en veux pour preuve au moins deux points.
12:51D'une part, les messages de l'Élysée, ils sont formulés véritablement en cohérence et en congruence, disent-ils.
12:57C'est-à-dire pour s'aligner et venir compléter le désengagement américain,
13:02c'est-à-dire la condition posée par Donald Trump qui est d'accord pour continuer un soutien,
13:06à condition que vous-même y continuez l'Europe étant votre continent.
13:10Et Donald Trump ayant fait dans sa campagne de l'isolationnisme un élément très important.
13:16Donc, il y a naturellement ce volet-là.
13:20Mais il y a aussi un volet qui est destiné à rappeler que cette guerre doit s'arrêter.
13:27Mais comme le disait Thierry Arnaud, elle ne s'arrêtera pas par une capitulation ukrainienne.
13:32Et quand bien même il y aurait des concessions territoriales,
13:36on voit bien qu'il y a des avancées russes au Donbass,
13:38quand bien même il y aurait une discussion relancée sur les concessions territoriales,
13:42elle ne peut pas inclure, ces concessions ne peuvent pas inclure,
13:47la démilitarisation, c'est-à-dire la neutralisation de l'Ukraine.
13:50L'Ukraine ne deviendra pas un pays neutre.
13:52L'Ukraine ne deviendra pas une province administrée par l'Ukraine, par la Russie.
13:57Ce ne sera pas la Suisse.
13:58Ce ne sera pas non plus la Finlande qui, pendant des décennies, a été neutre,
14:03c'est-à-dire pilotée par Moscou.
14:04Le format de la neutralité à laquelle pense Moscou, c'est quand même quelque chose de très particulier.
14:08En Finlande, les journaux, ici à la télévision, si nous avions été Finlandais pendant ces années-là,
14:14nous n'aurions pas pu parler de politique étrangère impliquant l'Union soviétique,
14:17parce que ça aurait été jugé désagréable et provoquant par Moscou.
14:21Donc ça va très loin à la neutralité.
14:22On donne un argument à Vladimir Poutine.
14:24Mais il n'a pas besoin d'argument et c'est pour ça qu'on doit fournir, nous, produire nous-mêmes notre politique.
14:29Il n'a aucune raison d'aller à une table de négociation après ça.
14:31Si, il est quand même...
14:33D'abord, il y a plusieurs éléments.
14:34C'est pour ça qu'il y a un affaiblissement recherché de l'effort de guerre russe.
14:38Donc, avec les États-Unis, les sanctions secondaires,
14:41les sanctions sur les deux grandes compagnies pétrolières russes,
14:44Lukoïl-Rosneft.
14:45Du côté européen, un effort marqué pour poursuivre ça.
14:49Et cette flotte fantôme, ces pétroliers qui, sous pavillons panaméens,
14:53guillemets, continuent d'écumer les mers et de faire du transbordement de pétrole
14:57pour cacher l'origine.
14:58Donc, les Européens travaillent à ça.
15:00Les Américains ont pris ces sanctions.
15:02On veut affaiblir économiquement la Russie.
15:04Elle ne s'effondre pas, mais elle s'affaiblit.
15:06De manière à ce qu'elle aussi soit prête à des compromis.
15:08Pour le moment, les Russes ne sont pas prêts à des compromis.
15:10Ils ont gagné du temps.
15:11Ils ont trompé Donald Trump.
15:13Ils gagnent un peu du terrain.
15:15Oui, ils gagnent du terrain à Pocroft.
15:16Mais ça fait 18 mois que la bataille de Pocroft se poursuivre.
15:18Avec beaucoup de pertes humaines.
15:20Énormément.
15:20Il y a un signal également qui est intéressant.
15:22C'est que le rafale a été réfléchi comme un avion de projection de puissance.
15:26Dans la marine, quand on est formé chef de mission,
15:28on est appelé chef de patrouille projection de puissance.
15:32Donc, c'est un avion qui a vocation, qui a été réfléchi,
15:34pour pouvoir aller chez l'ennemi et amener le feu chez l'ennemi.
15:37C'est un avion de combat, il faut l'en parler.
15:38Un avion de combat et de projection de puissance.
15:39C'est le meilleur ?
15:40Forcément, si vous me demandez, ça dépend pour quelle mission.
15:45Et pour ce qui est de la pénétration en territoire ennemi,
15:47pour nous faire notre dissuasion nucléaire,
15:49ça fonctionne extrêmement bien et il faut s'en méfier.
15:52Donc, à partir de là, quand les Ukrainiens s'intéressent au rafale,
15:55c'est également montré qu'ils s'intéressent à un avion
15:57qui, d'un point de vue autorisation,
15:59ne dépend que de l'autorisation des Français.
16:01Les Américains ne sont pas du tout dans un boucle décisionnel
16:03sur l'utilisation qu'ils feront plus tard.
16:06Juste un mot encore, pardon, mais de manière pratique sur le rafale.
16:09Est-ce que ça veut dire que, là, les Ukrainiens peuvent envoyer des pilotes en France
16:12pour commencer la formation ?
16:14Ou il vaut mieux que ça se passe là-bas ?
16:15Comment ça se fait là ?
16:17Comment est-ce qu'on procède ?
16:18Généralement, ce qui se fait avec les clients export,
16:20on fait ce qu'on appelle du sous-texte, du soutien à l'export.
16:22Et vous avez, par exemple, les mécaniciens,
16:24il ne faut pas les oublier, c'est souvent les grands oubliés,
16:26il n'y a pas d'avion qui vole sans une armée de mécaniciens,
16:28qui vont être formés en cours théorique en France
16:30et après, qui vont profiter également de nos infrastructures.
16:33Et généralement, ce qui se passe, c'est que l'État refacture ça
16:36aux clients ou aux industriels, et donc on les retrouve à Saint-Denis.
16:38Et on ne peut pas leur donner déjà des rafales, il n'y en a pas de disponibles ?
16:40Alors, le chef d'état-major de l'armée de l'air a rappelé la semaine dernière
16:43qu'on était déjà un petit peu limite en termes de capacité.
16:46Ce qu'il faut savoir, c'est que traditionnellement, ce qui s'est fait,
16:49c'est nos capacités de défense qui ont un petit peu aidé ces contrats à export.
16:52Là, à force de tirer un petit peu sur le rafale,
16:54On ne peut pas déshabiller l'armée française, mais je disais,
16:58le carnet de commande de Dassault Aviation est plein,
17:01on fournit au Qatar, à l'Inde,
17:03Émirats arabis, la Grèce, la Croatie.
17:07Et sans rafale, ce serait le plus gros contrat à l'espoir jamais connu ?
17:10Sans, ça serait le plus grand.
17:12Et ce serait le dernier rafale, dernier cri ?
17:14Alors oui, justement, la question qui n'a pas encore été résolue,
17:17c'est ce qu'on appelle quel standard ?
17:19Il est vraisemblable, peut-être, que ce sera le prochain standard, le standard F5.
17:24Il y a du temps devant.
17:26Et donc, on voit se mettre petit à petit,
17:28effectivement, toute cette chaîne de formation, d'entraînement.
17:31Donc, c'est un élément essentiel pour notre industrie.
17:33Je rappelle que plus de 400 entreprises en France sont concernées par le programme Rafale.
17:37Un dernier mot, quand même, parce que Volodymyr Zelensky,
17:40on l'a vu avec le président Macron,
17:43il y a un message aussi qui arrive en Ukraine,
17:45alors qu'il est touché par un énorme scandale de courrier.
17:47C'est ce qui touche ses proches.
17:49Oui, il y a 100 millions de dollars de ponts de vin
17:52qui ont été versés, notamment à celui qui était un très proche de Volodymyr Zelensky,
17:57puisque c'était l'associé, le cofondateur de sa société de production audiovisuelle.
18:01Il est aujourd'hui en suite.
18:03Il a été dessaisi de la nationalité ukraine, et ses avoirs ont été saisis.
18:06Deux ministres ont été congédiés.
18:08Volodymyr Zelensky a annoncé la refonte complète
18:11de l'organisation de la filière énergétique en Ukraine.
18:14Il faut simplement dire très rapidement que la corruption en Ukraine,
18:17c'est un très vieux sujet.
18:18C'est un pays qui a des pratiques douteuses,
18:21assez généralisées, singulièrement dans ses contrats publics.
18:25Manifestement, Volodymyr Zelensky n'a pas réussi à tout nettoyer, si j'ose dire,
18:29mais il sait que c'est fondamental pour lui,
18:31pour continuer à recevoir le soutien des Européens,
18:33et puis aussi...
18:34Et avant qu'on signe un contrat.
18:35Avant qu'on signe un contrat, bien sûr,
18:37et aussi pour pouvoir continuer sa progression vers l'adhésion à l'Union Européenne.
18:40Merci à tous.
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