- il y a 7 semaines
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Justement, on va aller au sommet de Copenhague, parce que le président de la République a dit qu'on était en confrontation avec la Russie.
00:05Mais Anthony Libos est sur place pour BFMTV. Dans une interview accordée à un journal allemand, le chef de l'État parle aussi de la situation française.
00:17Oui, et c'est Macron, l'éternel optimiste, qui s'est aussi exprimé lors de cette interview à un quotidien allemand,
00:23alors que la dette continue d'augmenter, alors que la France est l'un des mauvais élèves de l'Europe en matière de déficit.
00:28En fait, le chef de l'État ne veut pas laisser prospérer les discours qui parlent d'une France en déclin ou au bord du précipice.
00:34Voici ce que dit Emmanuel Macron.
00:36Notre croissance est solide. Il se compare aussi à l'Allemagne ici.
00:39Depuis que je suis président, l'économie française a connu une croissance de 10% contre seulement 3,4% pour l'Allemagne.
00:46Il rejette aussi le procès en faillite qui a été lancé par l'ancien Premier ministre François Bayrou, président du Modem.
00:52La France n'est pas au bord du gouffre, selon le chef de l'État.
00:54Il convient d'être prudent avec de tels propos.
00:57« Le pays est solide, dit-il, vantant une économie solide, vantant aussi l'excellence des start-up françaises. »
01:04En fait, pas de catastrophisme pour Emmanuel Macron.
01:06Une volonté de rassurer, c'est finalement ce qu'il répète à l'envie ces derniers mois.
01:10Mais il reconnaît quand même des failles.
01:12Un système social trop cher, des réformes trop tardives, une administration trop lourde.
01:16Regardez ce qu'il dit également.
01:18« Nous n'avons pas encore résolu la question des finances publiques.
01:21Nous sommes désormais contraints de freiner la hausse des dépenses.
01:24Les débats sur la fiscalité sont légitimes, mais sans préciser s'ils souhaitent notamment une plus haute participation des plus hauts revenus, des plus riches à l'effort budgétaire. »
01:34Enfin, clin d'œil aussi à l'incapacité actuelle à construire des compromis budgétaires.
01:38Il prend aussi là en exemple l'Allemagne.
01:41« Si le bloc du centre, de la gauche modérée à la droite modérée, veut faire avancer le pays, il faut s'entendre. »
01:46C'est ce qu'il se passe en Allemagne.
01:47Dans le système français, ça va moins de soi.
01:50Les compromis ne faisaient pas partie de notre culture politique pendant longtemps.
01:53Fin de citation.
01:54Grand euphémisme du président de la République qui renvoie quand même la balle un petit peu aux oppositions sur ce blocage politique en cours.
02:01Merci Anthony Libos.
02:03Arthur Delaporte, je vous sens prêt à réagir.
02:06Sur l'opposition, vous allez dire ce que vous en pensez.
02:08Mais tout d'abord sur le fait qu'Emmanuel Macron nous dit « Attendez, c'est pas si grave que ça, la France n'est pas au bord du gouffre. »
02:14Vous êtes d'accord avec ça ?
02:14Ah mais on l'a toujours dit. Moi je pense qu'il ne faut pas dramatiser de façon excessive l'instabilité politique.
02:20Nos institutions, elles sont solides. Notre économie, les fondamentaux sont solides.
02:24Et je ne suis pas de ceux qui, comme François Bayrou, agitaient le spectre du chaos, de la falaise.
02:29Donc là on a quand même Emmanuel Macron qui désavoue son ancien Premier ministre.
02:32Et il a raison. Il a raison. Aujourd'hui, on est dans une situation, certes, d'instabilité politique qui a une conséquence économique que le président de la République a provoquée.
02:39Donc il a provoqué l'instabilité.
02:41Maintenant qu'il y ait des changements gouvernementaux et qu'on tâtonne un peu pour essayer d'inventer une nouvelle forme de parlementarisme,
02:47c'est plutôt sain dans une démocratie. Je préfère sain à un régime autoritaire.
02:51Je vais juste ajouter une petite précision.
02:52Parce qu'on a tendance à se gargariser, à dire « Regardez les Allemands, comme ils sont forts, comme ils sont beaux. »
02:57Je vais vous dire un truc. Les Allemands, en ce moment, ils sont en train de voter leur budget.
03:01Leur budget 2025.
03:022025. Ils ont un an de retard. Pourquoi ? Parce qu'ils ont discuté pendant un an pour réussir à se mettre d'accord.
03:07Donc nous, on nous demande souvent de nous mettre d'accord en deux semaines.
03:11Et donc, en fait, on voit bien que dans les démocraties matures, même en Allemagne, ça n'est pas possible.
03:14Tu le dois le denis. Alors Emmanuel Macron qui, finalement, balaie le pessimiste de François Bayrou. Vous en pensez quoi ?
03:19J'aimerais bien être aussi optimiste que M. Delaporte.
03:23Mais bon, effectivement, vous ne pouvez pas dire que la situation catastrophique,
03:26dans la mesure où le contre-budget que vous aviez proposé à François Bayrou était, entre guillemets...
03:31Paul Solution. Enfin, quelque chose qui permettait d'avoir un meilleur avenir.
03:34Entre guillemets moins dix ans. Bon, après, chacun verra midi à sa porte.
03:37Moi, je regarde ce que disent les agences de notation.
03:39Je regarde la différence de taux auquel on emprunte par rapport à...
03:44Il est donc dénié, le président de la République ?
03:45À d'autres pays, on est en train de dégringoler dans tous les classements,
03:50y compris d'ailleurs les classements d'enseignement supérieur, etc.
03:55Bon, franchement, je ne veux pas être déclinologue plus qu'il nous le faut, mais...
03:58Par exemple, Jean-Louis Borloo, ici même sur BFM TV avec Marc Fauvel,
04:01il dressait quand même un tableau très noir de la France.
04:05Il disait, effectivement, on dégringole partout.
04:07On ne sait plus qui le croire.
04:08Je suis des jeunes et qui travaillent soit dans la haute administration, soit dans la politique
04:12et qui ont une parole parfois un peu plus libérée à l'intérieur des restaurants
04:16que sur les plateaux télévisions, vous disent que tous les signaux sont au rouge
04:19et les macronistes, les premiers.
04:21Bon, que Emmanuel Macron ait trouvé une forme de partition sur laquelle il est plus à l'aise
04:26sur le terrain international, je ne vais pas vous le nier.
04:29Maintenant, qu'un président de la République, dont son premier ministre peine à composer
04:34un gouvernement et s'apprête à s'avancer dans un discours de politique générale
04:38avec même pas la certitude de passer 24 heures de plus à Matignon,
04:42c'est un peu contradictoire, si vous voulez, avec cette espèce de bombage de torse géopolitique
04:47qui est celui d'Emmanuel Macron, y compris sur les sujets dont on parlait il y a quelques minutes,
04:50géostratégique, c'est complètement décalé.
04:53Il est déconnecté, le président Macron ?
04:54Je crois que, si vous voulez, les autres chefs d'État, et d'ailleurs la presse internationale,
04:58ne se trompent pas forcément.
04:59Après, peut-il dire autre chose, pardonnez-moi, en tant que chef de l'État,
05:02qui s'adresse aussi à la presse allemande ?
05:04Moi, je pense qu'Emmanuel Macron, étant donné sa situation politique intérieure,
05:09n'est pas obligé de dire aujourd'hui, en ce début de mois d'octobre 2025,
05:14qu'il va faire des grands discours sur la dissuasion nucléaire,
05:17qu'il va changer de doctrine, parce que la dissuasion nucléaire,
05:19elle repose aussi, enfin la crédibilité d'un discours sur la dissuasion nucléaire,
05:22il repose aussi sur la légitimité démocratique du président dans les frontières intérieures.
05:27C'est quand même assez baroque d'avoir un président de la République
05:29muet sur la situation française depuis plusieurs jours.
05:32Il a d'un coup, se met à parler à la presse étrangère,
05:34alors qu'on a toujours dit que, lorsqu'on est à l'étranger,
05:37on ne parle pas de la situation en France.
05:38C'est assez baroque.
05:40Il l'a dit à plusieurs reprises.
05:41Il le répète à l'envie, en effet.
05:43C'est vrai que l'émetteur, ce journal allemand,
05:45au centre-droit, c'est un peu l'équivalent de notre Figaro,
05:49si on a envie.
05:49De valeur actuelle. Non, je blague.
05:50Mais c'est vrai que ça interroge.
05:53Et il donne, et il parle finalement assez,
05:56j'allais dire, pas franchement de la situation,
05:58mais vous dites, il désavoue François Bayrou,
05:59oui, il lui met quelques pics en disant que finalement,
06:01il convient d'être très prudent avec les propos
06:04qu'a pu tenir l'ancien Premier ministre
06:06sur le gouffre que l'on était en train de traverser,
06:09que la France était en train de traverser,
06:11vantant l'art du compromis,
06:13vous mettant, vous aussi, finalement, les socialistes...
06:16Je vous ai dit qu'il n'allait pas jusqu'au bout de la leçon
06:18et qu'il ne se disait pas que le compromis prenait du temps
06:20et supposait aussi que le président de la République
06:21ne cherche pas à imposer sa propre volonté partout.
06:25Je crois que le président de la République allemand,
06:26c'est plutôt un grand organisateur,
06:28plutôt que quelqu'un qui cherche à imposer sa volonté au Parlement.
06:31Après, vous connaissez l'adage,
06:32quand je me regarde, je me désole,
06:33quand je me compare, je me console.
06:35C'est un peu ça qu'il fait aussi.
06:36Alors, il appelle aussi quand même au compromis,
06:38et là, il fait référence à l'Allemagne, effectivement,
06:40où on est obligé de se mettre d'accord,
06:42puisqu'il n'y a pas de majorité absolue en Allemagne.
06:45La balle est dans votre camp, monsieur Delaporte.
06:47Alors, quand même, là, Sébastien Lecornu
06:49a avancé, là.
06:52Il veut améliorer la retraite des femmes.
06:56C'est quand même une chose que la CFDT, notamment, réclame.
06:59Donc, c'est plutôt une bonne chose.
07:00On parle de la CSG,
07:02qui pourrait effectivement baisser pour les bas salaires.
07:05C'est dans le programme du Parti Socialiste.
07:06Ça va dans le bon sens ?
07:07Il y a des éléments qui vont dans le bon sens.
07:09Mais nous, on l'a toujours dit très clairement.
07:10Vous êtes prêts à dealer ?
07:12Il y a des choses qui vont dans le bon sens sur ces points-là.
07:15Mais quand on a lu son interview de vendredi dernier,
07:17il fermait quand même la porte à nos principales demandes.
07:20Du coup, rien de majeur sur la suspension ou l'abrogation de la réforme des retraites.
07:24Rien de majeur sur une fiscalité importante pour les plus riches.
07:26Parce qu'aujourd'hui, il y a un enjeu de financement
07:27si on veut éviter un déficit abyssal de notre système social, notamment.
07:31Et donc, ça, ça passe par la mise à contribution de ceux qui ont été épargnés jusque-là.
07:35Et c'est flou, là.
07:36Je ne comprends pas ce qu'il veut faire.
07:38Améliorer la retraite des femmes, ce n'est pas flou.
07:39Oui, c'est très clair.
07:40Mais je ne vois pas comment.
07:42Il faut qu'ils disent précisément les mesures.
07:44Il y a des choses qui sont sorties du conclave.
07:46Mais je rappelle quand même que ce qui a pénalisé les retraites des femmes,
07:48c'est d'abord la réforme des retraites d'Elisabeth Borne que nous combattons.
07:52Donc, la meilleure manière d'accompagner une amélioration de la retraite des femmes,
07:55c'est d'abord de supprimer ou de suspendre la réforme des femmes.
07:58Donc, nous, on demande des gestes forts.
07:59Donc, ce n'est pas suffisamment fort.
08:00En destination des oppositions et pas des demi-gestes qui, finalement,
08:04peuvent se retrouver par être des gestes qui n'existent pas.
08:06Parce qu'on sait très bien aussi ce qui a pu se traduire des différentes promesses de François Bayrou.
08:10À la fin, il n'en restait pas grand-chose.
08:11Et là, la trousse, Sébastien Lecornu, qui sait quand même d'apporter des dégages à la gauche.
08:16Visiblement, ce n'est pas suffisant.
08:18On est à la veille aussi d'une journée qui s'annonce quand même moins mobilisatrice que la semaine précédente.
08:24Une journée syndicale.
08:25Oui, une journée syndicale, mais qui s'inscrit dans le prolongement de celle du 18 septembre.
08:30Donc, effectivement, on s'attend à moins de monde dans la rue.
08:31Mais enfin, ça montre que les syndicats ne comptent pas baisser, en tout cas, la pression.
08:38Et par ailleurs, Sébastien Lecornu essaie de s'adresser, au-delà des partis politiques qu'il reçoit vendredi,
08:44de s'adresser aussi à ses partenaires syndicaux en se disant
08:47« Bon, voilà, si la CFDT arrive à trouver que, finalement, il y a un certain nombre d'avancées qui vont dans le bon sens,
08:52peut-être le Parti Socialiste considéra-t-il que les quatre points sur lesquels il avait demandé des avancées,
08:57finalement, il y avait matière à négocier et peut-être à renier l'ambition. »
09:00La difficulté, pour l'instant, de Sébastien Lecornu dans ce qu'il propose,
09:04et c'est ce qui revient notamment beaucoup au Parti Socialiste,
09:06c'est de dire qu'il ne prend pas en réalité d'engagement.
09:08Il ne dit pas « Je vais me battre pour améliorer la situation des femmes dans la prise en compte,
09:14notamment de leur trimestre de maternité. »
09:17Il dit « Je m'engage à ouvrir la discussion sur ce point. »
09:20Il fait la même chose sur la pénibilité, il fait la même chose sur l'assurance chômage,
09:24et quand on discute avec les collègues de M. Delaporte,
09:27ils disent « C'est très bien, en fait. »
09:29Sébastien Lecornu explique qu'il est prêt à ouvrir tout un tas de chantiers,
09:31tout en disant qu'à la fin, c'est le Parlement qui décidera,
09:33et sans certitude aucune, qu'il n'y aura pas un 49-3 pour revenir sur tout ce qui a été débattu
09:37pendant les semaines à l'Assemblée nationale.
09:40– Sachant par ailleurs que sur l'assurance chômage, ce n'est pas le Parlement qui décide,
09:43désormais c'est les partenaires sociaux et le gouvernement.
09:45Le Parlement a été totalement dépossédé par le macronisme.
09:47– Mais c'est ce qu'il dit au syndicat, ils nous poursuivront les échanges sur la pénibilité.
09:51Juste d'un mot sur l'interview d'Emmanuel Macron,
09:53il lance quand même une bombe sur le budget, en évoquant la question des fonctionnaires,
09:59c'est-à-dire, il explique que la différence aussi entre le modèle français et le modèle allemand,
10:02c'est qu'il y a moins de fonctionnaires par habitant en Allemagne,
10:05il se trouve que les députés LR essayent de pousser aussi dans ce sens-là,
10:09donc il n'est pas impossible qu'il ait aussi allumé là,
10:11qu'il agite un chiffon rouge pour la gauche.
10:13– Il y a plus de profs par élève et il y a plus de soignants par patient,
10:16donc à un moment il faudra m'expliquer aussi où est-ce qu'il veut supprimer.
10:19– Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
2:28
|
À suivre
15:53
25:46
19:05
13:04
18:08
17:40
19:31
24:21
1:50:28
18:48
20:08
11:10
13:20
22:58
18:30
17:28
17:25
Écris le tout premier commentaire