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  • il y a 6 jours
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00:00– Bonsoir à tous, merci d'avoir choisi BFM TV.
00:00:04La France aujourd'hui se souvient, se souvient de cette nuit d'horreur du 13 novembre à Paris, à Saint-Denis.
00:00:10C'était il y a 10 ans, une journée de recueillement, mais dommage aussi aux 132 victimes de ces attentats.
00:00:16Des commémorations qui ont commencé ce matin devant le Stade de France.
00:00:20Elles se sont poursuivies cet après-midi devant les terrasses parisiennes endeuillées,
00:00:25devant le Bataclan où 90 personnes ont été assassinées.
00:00:27Et puis ce soir, cette cérémonie, son point d'orgue, c'est tout à l'heure à 18h.
00:00:32Et vous suivrez bien sûr tout cela en direct sur BFM TV avec l'inauguration d'un jardin mémoriel
00:00:37au cœur de la capitale en présence du chef de l'État.
00:00:40On va vous faire vivre cette fin de journée avec toutes nos équipes qui sont déployées sur le terrain.
00:00:44Nous serons bien sûr Place de la République où un écran géant a été installé
00:00:47où les gens pourront assister à cette cérémonie.
00:00:51Nous serons bien sûr Place Saint-Gervais également, près du jardin mémoriel, devant l'hôtel de ville.
00:00:56Et on va tout de suite rejoindre sur le pont d'Arcole mon camarade Alain Marchal sur le terrain ce soir
00:01:02en compagnie de Marie Chantret, de Dominique Rizet.
00:01:05Vous êtes juste devant l'hôtel de ville, non loin de ce jardin mémoriel
00:01:10qui va accueillir donc cette cérémonie d'hommage à 18h.
00:01:12Effectivement Olivier, ce sera à 18h tout à l'heure, juste derrière l'hôtel de ville
00:01:19que seront dévoilés ces six blocs de granit.
00:01:23Hommage aux victimes, les six lieux où les Parisiens ou les Français ont été frappés
00:01:27en cette soirée funeste des attentats.
00:01:30Et vous voyez avec Marie, Dominique et Bruno Poncé, juste derrière nous la façade de l'hôtel de ville
00:01:35qui petit à petit est en train de se parer des couleurs bleu, blanc, rouge.
00:01:39Les couleurs de la République qui sont aussi les couleurs de la mémoire.
00:01:42Oui, une cérémonie que l'on annonce spectaculaire, très solennelle
00:01:46mais aussi avec des moments très particuliers, musicaux, mis en scène
00:01:49par l'artisan de la cérémonie des Jeux Olympiques de Paris, Thierry Reboule.
00:01:54Un moment forcément très particulier pour tous les rescapés.
00:01:58Bruno Poncé, vous êtes là.
00:01:59Vous étiez d'ailleurs au Bataclan tout à l'heure parce que vous étiez ce soir du 13 novembre 2015
00:02:04dans cette salle du Bataclan.
00:02:07J'ai envie de vous demander votre sentiment dix ans après.
00:02:10Vous avez écrit, vous avez couché sur le papier cette soirée.
00:02:15Comment on se sent dix ans plus tard ?
00:02:17En fait, on avance.
00:02:19J'ai beaucoup avancé.
00:02:21Je vais bien en fait.
00:02:23Je bouge, je vais dans les concerts, je vais à des terrasses comme tout le monde.
00:02:27Mais on ne peut pas oublier.
00:02:29Et moi, tous les matins, je sais pour qui je me lève.
00:02:30Je me lève pour les 132 personnes qui ne peuvent plus se lever.
00:02:34Donc en fait, là, depuis quelques temps, évidemment, avec tout ce qui se passe,
00:02:38tous les reportages, vu que c'est les dix ans, ça nous renvoie quand même dans l'enfer.
00:02:41Et tout à l'heure, quand on était devant, entendre ces 92 noms, c'est très dur.
00:02:46Surtout que maintenant, je connais des familles.
00:02:48La première fois que j'y étais, je ne connaissais personne en fait.
00:02:50Je ne connaissais pas.
00:02:51Moi, j'étais avec mon ami et son fils de dix ans.
00:02:53Donc eux, je les connaissais.
00:02:54Et la première fois que j'ai entendu les noms, et là, maintenant, quand j'entends les noms,
00:02:57je vois les personnes derrière, je vois les familles derrière.
00:02:59Et pour moi, c'était quand même très dur.
00:03:00Mais tout à l'heure, devant le Bataclan, vous vous dites, ce lieu, vous qui êtes amateur de musique,
00:03:05amateur de rock, c'est un lieu maudit où vous y êtes retourné au Bataclan,
00:03:09déjà pour assister à un concert, où vous n'y retournerez jamais.
00:03:12Non, non, moi, je n'y retournerai jamais.
00:03:13Moi, je passe devant régulièrement.
00:03:15Chaque année, je suis en face.
00:03:16Mais je ne pourrais pas retourner dedans, en fait.
00:03:18Mais vous retournez au concert, vous retournez dans des salles, mais pas le Bataclan.
00:03:21Non, non, parce que pour moi, pour vous dire la vérité, en fait, pour moi, c'est un mausolée.
00:03:25Moi, je suis rentré dans cette salle pour m'amuser.
00:03:28J'en suis ressorti en engendant des cadavres.
00:03:30Donc moi, pour moi, c'est un mausolée.
00:03:31Par contre, je suis content que c'est une salle de ce concert.
00:03:33Je suis content que des gens aillent s'amuser.
00:03:34Je suis content que la vie soit revenue.
00:03:36Mais moi, personnellement...
00:03:37Mais ce soir-là, justement, quand vous êtes entré dans le Bataclan pour aller voir ce groupe de rock,
00:03:41les Eagles of Death Metal, comment vous vous en êtes sorti ?
00:03:44Comment vous en avez réchappé de la tragédie du Bataclan ?
00:03:47En fait, moi, ce qui m'a sauvé, c'est que mon ami, comme on était avec son fils de 10 ans,
00:03:51on est monté à l'étage.
00:03:53Et en fait, on était face à la scène, dos au mur, et dans un petit renfoncement.
00:03:56Donc ce qui nous a sauvés à nous, c'est qu'en fait, quand ils sont montés à l'étage,
00:04:01moi, je les ai vus monter, ils étaient à 400 mètres de moins, les terroristes.
00:04:04Avec leurs armes.
00:04:05Avec leurs armes, oui.
00:04:06Ils étaient au balcon après pour tirer sur les gens au coup par coup.
00:04:09Et en fait, moi, ce qui m'a sauvé, c'est qu'ils étaient rentrés par une porte un peu plus loin
00:04:12que celle où moi, je suis rentré.
00:04:13Donc ils ne nous ont pas vus.
00:04:15Et quand l'autre terroriste a explosé, grâce à l'intervention du commissaire de la BAC,
00:04:20et bien en fait, l'attentat s'est enrayé.
00:04:22Et donc nous, on a pu rester en sous les sièges pendant 1h45,
00:04:25sans être menacés à partir de...
00:04:27Avec le fils de votre ami de 10 ans ?
00:04:29Non, alors lui, il avait ruissé à ramper quand le terroriste a explosé.
00:04:33Et en fait, ils ont été se cachés dans les toilettes.
00:04:34Et moi, j'étais avec une jeune femme qui était arrivée,
00:04:38et elle ne pouvait pas bouger, donc je suis resté avec elle.
00:04:39Qui est devenu votre ami, d'ailleurs.
00:04:41Oui, c'est devenu une amie.
00:04:42Et en fait, on est resté 1h45 et ça nous a créé des liens.
00:04:45Mais en fait, nos liens ne sont pas créés parce qu'on était ensemble pendant 1h45.
00:04:48C'est parce qu'on avait des goûts en commun, un humour commun.
00:04:50Et si on s'était rencontrés après, dans un autre endroit, on serait devenus amis.
00:04:53Mais de cette soirée-là, vous gardez en mémoire les rafales ?
00:04:59Vous gardez l'odeur de la tragédie aussi dans la salle ?
00:05:02Oui, parce qu'en fait, c'est vraiment en 3D.
00:05:06Vous avez le bruit, vous avez l'odeur.
00:05:08Et puis moi, c'est ce que j'ai vu.
00:05:09Parce que moi, je suis resté longtemps debout pour essayer de trouver une solution
00:05:12pour sortir avec le petit.
00:05:13Sauf qu'en fait, je n'en voyais pas.
00:05:15Parce que comme les terroristes étaient montés par les seules marches que j'avais vues pour monter.
00:05:18Mais surtout, moi, ce qui me marque le plus dans tout ça,
00:05:21c'est que pendant 1h45, on a entendu des téléphones portables sonner dans le vide.
00:05:25Et on savait que ça voulait dire qu'il y avait quelqu'un à côté, peut-être, qui était mort.
00:05:28Mais surtout, on entendait des gens, quand ils ont vu rentrer la police et après les pompiers,
00:05:32qui disaient « Venez, venez, il est en train de mourir dans mes bras ».
00:05:34Et moi, pendant 1h30, je me dis que j'ai laissé des gens mourir à côté de moi sans rien faire.
00:05:37Mais vous avez aussi ces mots, Bruno,
00:05:39qui m'ont marqué, qui peuvent paraître contre-intuitifs.
00:05:41« Ma vie est plus belle maintenant qu'elle ne l'était avant le 13 novembre ».
00:05:45Pour quelqu'un qui n'a pas vécu, comme c'est mon cas,
00:05:48ce que vous avez vécu ce soir-là, cette nuit d'horreur,
00:05:51comment comprendre ces mots ?
00:05:52Mais en fait, moi, j'entre dans le Bataclan,
00:05:54je suis quelqu'un qui a une certaine insouciance,
00:05:56qui aime la vie, qui aime s'amuser.
00:05:58Je sors du Bataclan, j'ai perdu beaucoup de m'insouciance.
00:06:00Sauf qu'en fait, depuis ces 10 dernières années,
00:06:02ma vie, elle a un autre goût.
00:06:05Ma vie a un goût de l'intensité, en fait, c'est ça.
00:06:07Et puis surtout, c'est que moi, tous les jours,
00:06:08je viens d'essayer de donner du sens à ma vie.
00:06:10Moi, j'étais engagé déjà syndicalement avant,
00:06:13mais j'ai donné encore plus d'engagement après.
00:06:15Et en fait, moi, je sais pourquoi je me lève le matin.
00:06:16Je me lève pour ces 132 personnes.
00:06:18Donc en fait, ça me donne vraiment une force supplémentaire.
00:06:20Et puis, quand je vis les choses de mes événements de ma vie aujourd'hui,
00:06:25je mets de l'intensité.
00:06:26Donc en fait, ma vie a un meilleur goût.
00:06:27Et puis surtout, je trouve que ma vie est beaucoup plus belle aujourd'hui que maintenant.
00:06:29Et puis parce qu'en plus, je suis sorti vivant.
00:06:31Et pourquoi vous n'êtes pas à la cérémonie du sourire ?
00:06:34Alors vous avez un carton d'invitation.
00:06:36En fait, je n'y vais pas parce que pour moi, c'est de la récupération.
00:06:39Moi, je trouve que c'est très beau le jardin.
00:06:41Moi, je conseille tout le monde d'y aller.
00:06:42Il est ouvert depuis plusieurs semaines déjà.
00:06:45Il est sublime ce jardin.
00:06:45Et en plus, vous allez voir, il y aura des diodes qui vont remettre la voûte céleste
00:06:48qu'il y avait le jour du 13 novembre 2015.
00:06:52Mais moi, je n'ai pas envie d'être là-dedans avec ce truc très solennel
00:06:55alors qu'on n'a pas besoin de ça.
00:06:56Et puis pour tout vous dire aussi, il y a 3000 personnes dans une espèce de NAS.
00:07:00Mais moi, j'ai un syndrome post-traumatique.
00:07:02Moi, je n'aime pas la foule en fait.
00:07:03Aujourd'hui, je vais dans les concerts, mais j'ai peur de la foule.
00:07:05Donc si vous me mettez dans un truc comme ça avec des policiers partout,
00:07:07moi, ça ne me rend pas...
00:07:08Ça vous renvoie finalement à cette nuit d'horreur aussi.
00:07:10Ça ne me rend pas du tout serein en fait.
00:07:12Et puis bon, puis voilà.
00:07:13Puis moi, je pense qu'il y a des gens qui n'ont rien à faire là en fait.
00:07:15Pendant 10 ans, ils ne nous ont pas beaucoup aidés.
00:07:17Aujourd'hui, ils arrivent, ils viennent, ils se montrent.
00:07:19Vous savez tout à l'heure, là, les gens parlent des commémorations.
00:07:21Mais nous, les victimes, on est à côté des toilettes.
00:07:24Pendant qu'il y a une espèce de banc de soi-disant de personnalité
00:07:27avec une écharpe bleu, blanc, rouge ou autre chose qui sont devant eux.
00:07:31Nous, on est les victimes, on est derrière, à côté des toilettes.
00:07:33Vous trouvez ça normal ? Bah, nous, non.
00:07:34Et on se dit que l'année prochaine, quand il n'y aura plus personne,
00:07:36parce qu'évidemment, la lumière s'éteindra, il n'y aura plus rien à glaner,
00:07:38il n'y aura plus de caméras.
00:07:40On sera entre nous, on sera nettement mieux, je pense.
00:07:41On sent cette colère.
00:07:44Vous parliez de cette femme avec qui vous étiez à côté dans le Bataclan.
00:07:47Vous êtes devenue amie ?
00:07:48Vous continuez à vous voir ? Vous continuez à vous parler ?
00:07:50En ce moment, un peu moins, parce qu'elle habite en Bretagne,
00:07:52et puis je pense, comme d'autres, elle a besoin aussi de se reconstruire.
00:07:56Donc, on se parle moins, mais quand elle veut m'envoyer un message,
00:07:58je m'envoie un message, j'envoie des messages aussi, on se répond.
00:08:01Et ce lien est indéfectible.
00:08:02Si demain, on m'appelle qu'elle a besoin, je prends ma voiture
00:08:04et je vais directement en Bretagne la voir.
00:08:06Dominique Rizet est avec nous, parce que tout à l'heure, Dominique,
00:08:09on rendra aussi hommage aux forces de l'ordre.
00:08:11C'est pour ça qu'on sera avec un policier qui est intervenu au Bataclan.
00:08:14On parle beaucoup d'élictives.
00:08:15Saïd Zibdi qui était à la BRI.
00:08:16Donc, en un mot, avant qu'on reparte en studio,
00:08:19c'est important de leur donner la parole aussi ?
00:08:21Bien sûr, c'est important de leur donner la parole.
00:08:22Et ce qui est marrant, c'est que vous vous êtes parlé avec lui,
00:08:25et en fait, toutes ces personnes se sont connectées après.
00:08:28C'est-à-dire que la BRI a reçu des personnes qui étaient dans le Bataclan.
00:08:33Vous avez prononcé des prénoms, vous avez parlé de ce petit garçon.
00:08:36Saïd a dit non, non, c'est pas lui.
00:08:37Moi, je viens de récupérer un autre qui avait 7 ans.
00:08:39Et toutes ces personnes ont maintenant un souvenir en commun.
00:08:42Eh bien, on l'évoquera tout à l'heure quand vous reviendrez vers nous, Olivier.
00:08:45– Merci Alain.
00:08:47On va continuer de donner la parole à ceux qui ont vécu cette nuit d'horreur.
00:08:50Et je voudrais accueillir Pierre Cabon.
00:08:52Bonsoir, rescapé du Bataclan, blessé par balle, aujourd'hui paraplégique,
00:08:56qui va raconter, si c'est possible encore, ce qui s'est passé il y a 10 ans.
00:09:00Et puis Daniel Psenit avec nous, un ancien confrère du monde.
00:09:04Alors, vous avez vécu le Bataclan, mais de l'extérieur, puisque vous habitiez à côté.
00:09:10Et vous avez nous raconté ce que vous avez fait, ce que vous avez vu ce soir-là.
00:09:14Mais Pierre Cabon, tout à l'heure, vous étiez devant le Bataclan ?
00:09:16– Non, moi, je n'y étais pas, moi.
00:09:17– Vous n'y étiez pas ?
00:09:18– Non.
00:09:18– C'est par choix, aussi ?
00:09:19– Ça fait 10 ans, j'ai fait un peu une, on va dire, une…
00:09:23j'ai mis de côté et j'ai préféré me reconstruire, moi, avec mes proches, ma famille,
00:09:26et de mon côté, oui.
00:09:28– Qu'est-ce qui reste de cette nuit-là ?
00:09:30– Ce qui reste de cette nuit-là, bon, maintenant, le fait que je sois en fauteuil roulant,
00:09:34mais sinon, à part ça, en fait, c'est une reconstruction qui a duré une dizaine de mois
00:09:39avec l'hôpital, le centre de rééducation et ensuite.
00:09:41– Vous avez été blessé à la moelle épinière ?
00:09:42– Exactement, oui.
00:09:43– Par une balle ?
00:09:44– C'est ça, je suis paraplégique maintenant, donc je me déplace en fauteuil roulant,
00:09:47j'ai plus de sensibilité à partir des pectoraux.
00:09:49Et en fait, ça a créé un déclic, mais en fait, ça a été une envie de reconstruire en famille, on va dire.
00:09:58On va rester proches, j'ai rencontré ma femme aujourd'hui, on s'est rencontrés cinq mois avant,
00:10:03et en fait, ça nous a renforcés dans notre amour,
00:10:06et depuis, on a eu une envie de reprendre la vie, comme on l'a croquée avant.
00:10:11Et donc, ça s'est fait petit à petit, la réacceptation de « je ne peux plus marcher », comment ça se passe ?
00:10:15– Huit mois de rééducation ?
00:10:17– C'est ça.
00:10:18– Ça a été long ?
00:10:18– Ça a été long, c'était aussi long, parce qu'il fallait trouver un appartement accessible, évidemment,
00:10:22parce que les nôtres ne l'étaient pas, on connaît les appartements parisiens,
00:10:25il n'y en a pas beaucoup qui sont accessibles.
00:10:27Et donc voilà, une fois sorti de là, il fallait retrouver un job,
00:10:30reprendre une vie normale, réaccepter le regard des autres aussi,
00:10:33parce qu'on a aussi cette question, où on se pose beaucoup,
00:10:36quand on est en centre de rééducation ou à l'hôpital,
00:10:38de « comment les gens vont me regarder ? »
00:10:40« Qu'est-ce qui va se passer ? »
00:10:40– Vous aviez quel âge ? – 10 ans ?
00:10:42– 25 ans.
00:10:43– 25 ans et la vie bascule.
00:10:46– Et la vie bascule, mais finalement, elle est devenue presque…
00:10:49elle est devenue différente, mais elle est tout aussi belle.
00:10:52– Reprendre une vie normale, vous venez de dire ?
00:10:54– Oui.
00:10:54– Vous avez repris une vie normale ?
00:10:55– Ah bah oui, 100%.
00:10:56– On peut reprendre une vie normale après ça ?
00:10:58– Ça va même plus loin, parce qu'il parcourt le monde en aventurier,
00:11:01il a lancé un site de voyage, et en fauteuil, d'ailleurs je vais vous montrer ce livre
00:11:07qui est magnifique, c'est votre carnet de voyage,
00:11:09avec votre épouse, et vous parcourez le monde en fauteuil.
00:11:12– C'est ça, ça fait 7 ans maintenant qu'on voyage.
00:11:15– Les évadés aux éditions Gründe.
00:11:16– Et voilà, en fait on voyage depuis 7 ans, on se met des défis,
00:11:19on a traversé la Nouvelle-Zélande en tandem, on a fait l'ascension du Kilimanjaro,
00:11:23et le Marathon des Sables, et en fait on ne s'arrête pas,
00:11:26on a envie à chaque fois d'ouvrir la voie à des endroits qui ont été validés pour des valides,
00:11:32d'être un peu des explorateurs pour des personnes d'institutions de handicap,
00:11:35et justement aller tester et voir un peu ce qui est possible.
00:11:38– Mais cette journée particulière, c'est les 10 ans,
00:11:41donc commémoration tout au long de la journée, à 18h le point d'orgue,
00:11:45avec cette cérémonie en présence du chef de l'État, des discours,
00:11:49un beau spectacle également qui a été préparé, comment vous vivez cette journée ?
00:11:53– Pour moi c'est un peu une journée comme une autre,
00:11:57certes on est 10 ans après, pour moi ça fait 10 ans que ça se passe,
00:12:02certes il y a les célébrations.
00:12:04– Le 13 novembre vous faites quoi habituellement ?
00:12:07– Pas grand chose.
00:12:08– C'est une journée comme une autre ?
00:12:10– C'est une journée comme une autre, on pense évidemment à tous ceux qui ont perdu la vie pendant ces moments-là,
00:12:14mais voilà c'est plus une…
00:12:16– Parce qu'en fait vous regardez devant ?
00:12:18– Oui, en fait ça fait longtemps que moi j'ai pu tourner la page,
00:12:21avec cette reconstruction qui a été plus rapide peut-être que pour d'autres,
00:12:23et en fait c'est ça qui m'a permis d'avancer, en effet je regarde plus devant que ce qui s'est passé derrière.
00:12:30– Alors Daniel est avec nous également, Daniel lui il n'était pas au Bataclan,
00:12:34mais dans son appartement un vendredi soir dans le 11e arrondissement,
00:12:38votre appartement donne sur le passage Saint-Pierre-à-Melo, donc le long du Bataclan,
00:12:43et vous entendez du bruit, des gens qui hurlent, qui gémissent,
00:12:48vous avez le réflexe en tant que journaliste de prendre votre appareil pour filmer,
00:12:52et qu'est-ce que vous voyez, qu'est-ce que vous faites à ce moment-là ?
00:12:55– Je vois la guerre en bas des fenêtres, avec des gens qui hurlent, qui souffrent, des gens traînés par…
00:13:02– Vous comprenez tout de suite ce qui se passe ?
00:13:04– Non, parce qu'il faut bien comprendre qu'il y a 10 ans, c'est très proche et c'est très loin,
00:13:08c'est-à-dire qu'on n'avait pas le même usage du smartphone,
00:13:10il n'y avait pas les mêmes alertes, il n'y avait pas les mêmes réseaux sociaux,
00:13:12enfin ça commençait, et donc moi je n'ai pas été averti directement
00:13:16de ce qu'il y avait eu avant, des attaques contre le Stade de France et contre les terrasses.
00:13:23Donc quand ça arrive et que j'entends ces bruits, des gros bruits de pétards,
00:13:28comme tout le monde l'a estimé au départ, j'ouvre la fenêtre,
00:13:31parce que ça faisait 40 ans que j'habitais à cet endroit,
00:13:35et les concerts au Bataclan s'unissent bien ou mal, des fois les sorties sont un petit peu compliquées,
00:13:40et j'ai pensé qu'il y avait une petite bagarre,
00:13:43et simplement quand j'ai vu ce qui se passait à l'état des lieux,
00:13:46qui était vraiment dramatique, j'avais pensé au départ que c'était un règlement de compte à l'intérieur de la salle,
00:13:51que quelqu'un avait sorti un pistolet et tirait, et donc les gens fuyaient,
00:13:56mais je n'étais pas du tout au courant que c'était une attaque terroriste.
00:13:58– Et à un moment donné, vous laissez votre appareil,
00:14:01et vous vous transformez en urgentiste en quelque sorte,
00:14:06en tout cas vous venez au secours des gens qui vous appellent à l'aide.
00:14:09– Oui, mais simplement parce qu'à un moment donné, il y a un grand moment de silence,
00:14:14enfin ça a été raconté la reconstitution quasiment minute par minute,
00:14:18parce qu'il y a les deux policiers de la BAC qui sont rentrés dans le Bataclan
00:14:21et qui ont abattu un terroriste qui était sur scène.
00:14:24Et les deux autres, qui ont été paniqués en voyant qu'ils n'étaient plus qu'à deux,
00:14:29sont montés à l'étage pour prendre des spectateurs en otage,
00:14:34les fameux potages, enfin les otages.
00:14:36Et donc moi, il y a un grand moment de silence, ils s'arrêtent,
00:14:39ils sont complètement paniqués, mais je ne le sais pas, je ne le vois pas,
00:14:42et je me dis que la fusillade, comme je pense que c'est quelqu'un qui a tiré,
00:14:47à l'intérieur de la salle, peut-être que le tireur a été maîtrisé,
00:14:51qu'il a été abattu, qu'il est parti, donc voilà, pour moi la fusillade est terminée,
00:14:56tout en ne sachant encore pas que c'était un attentat.
00:14:58– Donc vous descendez ?
00:14:59– Et donc je descends en me disant, les gens qui sont,
00:15:02parce qu'il y avait des blessés assez graves, des morts,
00:15:05et donc des gens en panique, et j'ai ouvert la porte de mon immeuble
00:15:09pour qu'ils viennent s'y réfugier, mais c'était vraiment trop près de la sortie de secours,
00:15:12et donc la plupart fuyaient très loin, et juste à côté de la porte,
00:15:16sur le côté droit, je n'ai pas traversé le passage pour aller devant les sorties de secours,
00:15:21il y avait un homme avec un t-shirt rouge qui était face contre terre,
00:15:25avec un autre homme, on est allé le voir, il bougeait, il était vivant,
00:15:28et donc on l'a tiré tous les deux à l'intérieur du hall.
00:15:31– Pour le protéger dans le hall ?
00:15:32– Pour le protéger, en pensant attendre les secours qui devaient arriver,
00:15:36sauf qu'ils ne sont pas arrivés, parce qu'ils sont arrivés,
00:15:40mais pour prendre possession du Bataclan, enfin prendre position,
00:15:44et donc à un moment donné, comme il n'y avait plus personne dans ce passage,
00:15:47je me suis penché pour fermer la porte et se mettre à l'abri tout simplement,
00:15:50et en me penchant, j'ai pris une balle dans le bras gauche
00:15:53qui a été tirée par un des deux terroristes qui étaient à l'étage.
00:15:56– Ils étaient encore là ?
00:15:57– Ils étaient encore là parce qu'ils étaient en panique surtout.
00:15:58– Et la personne que vous avez sauvée, c'est un Américain, je crois ?
00:16:01– C'est un Américain.
00:16:01– Et il vous a dit quoi ?
00:16:03– Et quand on l'a ramené, tiré le long du trottoir,
00:16:07il nous a dit « You are my angel »,
00:16:10parce que pour lui c'était inespéré qu'on vienne le secourir.
00:16:14– Vous êtes resté en contact avec lui ?
00:16:15– Oui, mais il est reparti aux États-Unis,
00:16:18et donc il a changé de vie, il est très traumatisé par cette histoire,
00:16:23et donc il a recommencé sa vie dans le Colorado.
00:16:26– On va continuer de parler de cette nuit que vous avez vécue
00:16:30et que d'autres ont vécu, et notamment en rejoignant devant le Bataclan,
00:16:35où tout à l'heure un hommage a été rendu aux 90 victimes
00:16:39de cette salle de spectacle, de cette attaque,
00:16:41avec Lise Phillips qui est sur place.
00:16:44– Oui, tout à fait, et maintenant on est avec ces personnes
00:16:48qui ont pu s'approcher du Bataclan,
00:16:50et qui maintenant veulent aller se recueillir devant la plaque commémorative
00:16:54où sont inscrits les noms des 92 personnes qui sont mortes pendant l'attaque,
00:16:58dont deux qui se sont suicidées par la suite.
00:17:01Il y a parmi cette foule des gens qui n'étaient pas à Paris,
00:17:03et puis il y en a d'autres qui ont vécu les attaques de beaucoup plus près.
00:17:06C'est votre cas, Lola ?
00:17:08Vous, vous viviez dans le quartier à l'époque.
00:17:10Qu'est-ce que vous aviez vécu justement cette nuit-là, le 13 novembre 2015 ?
00:17:14– Du coup, je vis dans l'11e depuis toujours,
00:17:17et je vivais à cette époque-là, juste à côté de la Belle Équipe,
00:17:21dans une petite rue à côté, et j'étais rue de Charonne,
00:17:25dans un petit resto à quelques centaines de mètres de la Belle Équipe,
00:17:28qui est un bar où j'allais de temps en temps aussi.
00:17:31Et du coup, on était au resto,
00:17:34et tous les téléphones se sont mis à sonner,
00:17:37des proches des personnes qui vivaient dans l'11e,
00:17:40qu'est-ce qui se passe ?
00:17:41On a entendu des trucs, apparemment il y a eu des tirs, des choses comme ça.
00:17:44Et le resto nous a tout simplement évacués en nous orientant vers Bastille
00:17:48et pas vers la Belle Équipe.
00:17:50Et voilà, je n'ai pas pu rentrer chez moi pendant un certain temps ensuite.
00:17:54Et on a compris qu'après coup, en fait, ce qui se passait,
00:17:56donc il y a d'abord eu ce mouvement de panique des personnes dans la rue.
00:18:02Donc c'était, ouais, voilà.
00:18:04– C'était compliqué, on l'imaginait.
00:18:06Est-ce que vous l'avez vécu comme un traumatisme ce moment ?
00:18:08– Non, je ne dirais pas.
00:18:09Enfin, je pense qu'il y a un traumatisme collectif.
00:18:12Personnellement, je n'ai pas perdu d'amis ni de personnes très proches de moi.
00:18:16C'est plutôt, je pense juste important en fait de rendre hommage
00:18:20et plus particulièrement, moi je ressens cet appel-là
00:18:23en étant dans le 11e et en ayant grandi ici.
00:18:26Mais enfin, ça va.
00:18:29– Là, vous êtes devant le Bataclan.
00:18:30Après, vous allez vous recueillir devant un autre lieu, c'est ça ?
00:18:32– Je vais ensuite à La Belle Équipe, oui, qui compte pour moi, du coup,
00:18:35c'est un lieu où je passais pas mal de temps quand j'étais plus jeune
00:18:37et où j'étais quelques jours avant que ces événements-là arrivent.
00:18:41Donc il y a aussi, parfois je me dis, j'étais pas là à ce moment-là,
00:18:46heureusement pour moi, mais aussi malheureusement pour d'autres.
00:18:49Enfin, je me sens assez…
00:18:52– C'est un sentiment ?
00:18:53– C'est un sentiment ambivalent ?
00:18:55– Ambivalent, non, enfin, j'ai vraiment envie d'aller dans ce recueillement-là
00:19:01et d'envoyer mes pensées aux personnes qui étaient là ce soir-là, voilà.
00:19:06– Merci beaucoup Lola.
00:19:07– Merci à vous.
00:19:07– Voilà Lola qui va donc se recueillir ici devant le Bataclan,
00:19:11comme toutes ces personnes qui sont autour de nous,
00:19:13parce que la plupart n'ont pas pu assister de très près à la cérémonie d'hommage
00:19:18tout à l'heure devant le Bataclan, qui était réservée aux victimes,
00:19:21aux rescapés, aux familles de victimes aussi.
00:19:22Mais maintenant que ce dispositif de sécurité a été levé,
00:19:26on voit ces anonymes s'approcher et partager ce moment de recueillement.
00:19:30Et ce qui nous frappe depuis tout à l'heure, c'est le silence.
00:19:34Peu de personnes parlent parce que c'est vraiment un moment de recueillement
00:19:37qu'on est en train de vivre et que ces personnes vivent depuis toute cette journée.
00:19:42– Merci Élise Phillips avec Amie Fournier pour les images.
00:19:45On rend bien sûr hommage aux victimes de ces attentats,
00:19:48mais aussi à tous ceux qui sont intervenus ce soir-là,
00:19:51je pense bien sûr aux secouristes, aux médecins, aux pompiers et aux policiers.
00:19:55Yvan Ascioma est avec nous, bonsoir.
00:19:58Major de police, vous avez été l'un de ces nombreux policiers
00:20:01à venir prêter main-forte à vos collègues.
00:20:04Vous ne s'étiez pas forcément en service, c'est ça ce soir-là ?
00:20:06– Je n'étais pas sur place.
00:20:07Moi j'étais au bureau avec mes collègues.
00:20:09On est venu passer toute la nuit au bureau pour recueillir minute par minute
00:20:14le déroulé des événements qui se passaient à l'extérieur,
00:20:17puisqu'il y avait un attentat multi-sites, le Stade de France, les terrasses, le Bataclan.
00:20:21– Et trois commandos.
00:20:22– Voilà, trois commandos.
00:20:23On avait énormément d'appels, d'abord de nos collègues sur le terrain
00:20:26qui nous faisaient remonter ces informations.
00:20:29On avait énormément d'appels aussi de familles de policiers
00:20:31qui s'inquiétaient de ne pas pouvoir joindre leur fils ou leur fille
00:20:35qui était sur la voie publique à ce moment-là.
00:20:38Mais bien sûr, c'était le chaos et personne ne comprenait ce qui se passait.
00:20:41On avait un décompte de victimes incroyables qui ne faisaient que cesser d'augmenter.
00:20:46On se demandait à quel moment tout ça allait s'arrêter.
00:20:49Personne n'avait, au moment de ces attaques,
00:20:51personne n'avait connaissance de ce qui se passait.
00:20:54Tout le monde a dû improviser.
00:20:55C'est mes collègues, les policiers du quotidien
00:20:58qui ont été dirigés les premiers sur les lieux,
00:21:01qui ont dû totalement improviser.
00:21:03Ils étaient totalement démunis de moyens de secours,
00:21:06totalement démunis d'armements qui pouvaient faire face aux terroristes.
00:21:11Il y a 10 ans, les policiers du quotidien n'étaient pas dotés
00:21:15de fusils d'assaut comme aujourd'hui,
00:21:17ils n'avaient pas de protection balistique aussi forte qu'il existe aujourd'hui,
00:21:21en tout cas qui sont mis à leur disposition.
00:21:23Ils n'avaient, pour ainsi dire, que leur courage
00:21:25et leur bonne volonté pour venir secourir ces personnes
00:21:29et mettre en place le plus rapidement possible des périmètres de sécurité.
00:21:34– La grande difficulté, c'était de coordonner tout ce monde.
00:21:37– C'est ça, c'est pour ça qu'ils ont fait vraiment preuve d'initiative.
00:21:39Parce que là, ce soir-là, tout le monde,
00:21:41quel que soit le niveau, je dirais, policier,
00:21:44tout le monde a été un peu dépassé par les événements.
00:21:46Il n'y avait plus vraiment de coordination pendant quelques temps.
00:21:48La coordination est revenue après, dès que les services d'élite,
00:21:53puisqu'on parle beaucoup de la BRI-PP, du RAID,
00:21:57qui est venu soutenir la BRI au Bataclan,
00:22:00ça a commencé à vraiment se coordonner à ce moment-là, je dirais.
00:22:03– Il y a eu des frictions.
00:22:04– Mais il y a eu…
00:22:05– On se souvient que Bernard Cazeneuve, le ministre intérieur,
00:22:07a dû pousser une gueulante, si j'ose dire,
00:22:10parce qu'entre les services, bon, c'était pas la guerre des polices,
00:22:14mais enfin, chacun voulait garder son…
00:22:16– Alors, c'est pas du tout l'objet de mon livre.
00:22:19– Non, non, non, non, mais je rappelle aussi un défaite de cette mue-là.
00:22:23– Il y avait un découpage, en fait, du territoire
00:22:26et un découpage territorial d'intervention, en fait,
00:22:30qui n'est plus le schéma d'aujourd'hui.
00:22:32– On l'a changé.
00:22:32– Ça a été expliqué, ça a été très bien rapporté par Georges Fenech
00:22:36après la commission d'enquête parlementaire,
00:22:39où tout ça a été expliqué,
00:22:41que ce soit sur la territorialité des services d'intervention,
00:22:43tout comme le renseignement, qui s'est beaucoup modernisé depuis.
00:22:48Mais pardon, mais comme je disais, oui, c'est pas l'objet principal de mon livre.
00:22:51L'objet principal de mon livre était effectivement, moi,
00:22:54de rendre hommage à ces policiers du quotidien,
00:22:57– Ces primo-intervenants.
00:22:57– Ces primo-intervenants, comme je le disais,
00:23:00qui n'avaient pour la principale arme leur courage et leur détermination.
00:23:04– Est-ce qu'on les a suffisamment remerciés ?
00:23:06Est-ce qu'on les a suffisamment décorés ?
00:23:08– Ils n'ont pas été mis en lumière, ça c'est sûr et certain,
00:23:10puisque je dirais que mon ouvrage participe un peu à un devoir de mémoire
00:23:13pour que le plus grand nombre sache aujourd'hui ce qu'ils ont vécu,
00:23:17ce à quoi ils ont été confrontés,
00:23:19et surtout la façon dont ils se sont accomplis ce soir-là,
00:23:22au péril de leur propre existence.
00:23:24Parce que comme je parlais tout à l'heure des périmètres de sécurité,
00:23:27le risque qu'ils avaient tous et ce qu'ils avaient à l'esprit,
00:23:30c'est un possible retour des assaillants sur les différents sites d'intervention,
00:23:33ce qui est une technique de terrorisme.
00:23:34on fait une première vague de victimes, on quitte les lieux,
00:23:38on va en faire ailleurs, on attend que les services de secours arrivent
00:23:41et les services de police arrivent pour s'en prendre aux soignants
00:23:43ou aux forces de l'ordre.
00:23:45Donc c'est aussi, et en étant totalement désarmés comme ils l'étaient,
00:23:50beaucoup des policiers avec lesquels je me suis entretenu
00:23:53se sont vus mourir ce soir-là.
00:23:54Certains se sont dit, je vais y rester.
00:23:56Tous raisonné à leur esprit aussi,
00:23:58l'assassinat de notre collègue Ahmed Merabé,
00:24:01dix mois avant, le 7 janvier 2015,
00:24:04beaucoup, à la suite de Charlie Hebdo.
00:24:07Boulevard Richard Lenoir, non loin d'ailleurs de ses sites.
00:24:11Beaucoup le connaissaient, c'était un policier qui jouait au foot,
00:24:16il y a beaucoup d'équipes de foot dans la police,
00:24:18beaucoup l'avaient côtoyé,
00:24:19donc c'est quelque chose qui a été très traumatisant
00:24:22pour l'ensemble des policiers parisiens
00:24:24et l'ensemble des policiers nationaux,
00:24:26mais tous ces policiers qui ont convergé vers les lieux d'attentats
00:24:30et qui venaient de tous les commissariats
00:24:32et même de la banlieue,
00:24:33puisqu'il y a la BAC 94N qui est intervenue,
00:24:35qui est venue renforcer les alentours,
00:24:38après l'intervention de la BAC 75N dans le Bataclan.
00:24:41Tous ces policiers, donc primo-intervenants,
00:24:42effectivement, étaient invisibilisés de l'espace public
00:24:47où les médias, le lendemain,
00:24:50ont vraiment focalisé sur l'intervention de la BRIPP.
00:24:54Cinq jours après, il y a l'intervention du RAID à Saint-Denis
00:24:56où la BRIPP est en soutien encore.
00:24:59Il y a l'intervention du RAID à Saint-Denis,
00:25:01cinq jours après, pour les déloger à Baoud
00:25:03à des derniers terroristes qui étaient recherchés.
00:25:05Là encore, on a mis le focus sur cette intervention-là
00:25:09et de façon, je dirais, involontaire,
00:25:12tout ce que les policiers, primo-intervenants,
00:25:14avaient accompli s'est retrouvé, en quelque sorte,
00:25:17écarté du domaine public et invisibilisé.
00:25:20Aujourd'hui, j'espère participer avec mon ouvrage
00:25:23à leur rendre hommage exactement à tout ce qu'ils ont pu faire
00:25:28avec si peu de moyens.
00:25:29On va retourner sur le terrain, Yvan, si vous le voulez bien,
00:25:33avec ces deux images.
00:25:34Il y a l'image de la place Saint-Gervain
00:25:36où va se dérouler la cérémonie.
00:25:39Vous avez vu ces tribunes installées devant ce jardin mémoriel
00:25:43qui rappelle ce qui s'est passé ce soir-là.
00:25:47Et puis, l'autre image, c'est celle de la place de la République
00:25:50qui est devenue un symbole avec ces bougies, ces fleurs
00:25:53qui avaient été déposées juste après les attentats.
00:25:56Et de nouveau, des fleurs, des bougies, du recueillement
00:25:59constaté sur place par Naoufel Akawafi
00:26:02avec ce grand écran qui a été installé
00:26:04pour que les gens, place de la République,
00:26:06puissent suivre la cérémonie, c'est ça ?
00:26:08Absolument. Dix ans après, le devoir de mémoire se poursuit
00:26:13ici même sur cette place symbolique de la République
00:26:16avec ces centaines de personnes qui se succèdent
00:26:19venues déposer un bouquet de fleurs, des bougies,
00:26:22quelques mots pour rendre hommage aux victimes,
00:26:25suivre en direct, via cet écran gérant, cette cérémonie.
00:26:28Ce qui est marquant, c'est cette population cosmopolite.
00:26:31Parce que vous avez différentes nationalités,
00:26:33différents partis politiques, différentes religions,
00:26:36différentes générations aussi.
00:26:38Il y a des moins jeunes qui étaient présents à Paris
00:26:41il y a dix ans, d'autres qui étaient un peu plus petits.
00:26:44C'est le cas de Piadoni, vous aviez douze ans en 2015.
00:26:47Vous êtes venu déposer une rose blanche.
00:26:49Pourquoi c'était important pour vous de faire le déplacement ?
00:26:52Vous faites partie des générations qui avaient vécu
00:26:54le traumatisme durant toute votre adolescence
00:26:56de ces attaques terroristes ?
00:26:57Oui, c'est ça. En fait, du coup, oui, moi, je suis venu ici.
00:27:00Donc oui, c'était vraiment pour rendre hommage aux victimes.
00:27:03C'était vraiment un but personnel, surtout dix ans après.
00:27:06Parce que malheureusement, c'est quand même un drame
00:27:08qui est quand même survenu le jour de mon anniversaire.
00:27:11Donc c'est vrai que c'est un événement qui m'a encore plus marqué
00:27:15que d'habitude.
00:27:17Mais voilà.
00:27:18Donc aujourd'hui, dix ans plus tard, je suis là.
00:27:20J'ai 22 ans.
00:27:22Et je voulais déposer cette rose blanche
00:27:24en hommage aux victimes de ces terribles attaques.
00:27:27C'est vrai qu'il y a dix ans, c'était une journée qui commençait plutôt très bien,
00:27:34mais qui s'est très mal terminée, malheureusement.
00:27:37Et comme à Piadoni, vous avez plusieurs centaines de personnes qui se succèdent.
00:27:41On voulait vous montrer cette image de cette place de la République
00:27:43qui commence tout doucement à se remplir,
00:27:45la place de la République qui est bouclée par un périmètre de sécurité.
00:27:48Mais vous avez ces dizaines de personnes qui font la queue,
00:27:51qui attendent pour pouvoir pénétrer, assister à cette cérémonie via l'écran géant,
00:27:54continuer ce dévoir de mémoire.
00:27:57Un habitant tout à l'heure qui m'expliquait que, dix ans après,
00:28:00il y avait toujours cette blessure qui avait encore du mal à cicatriser.
00:28:09Merci Naoufelle.
00:28:10On va quitter la place de la République
00:28:12et retrouver devant l'hôtel de ville
00:28:15Alain Marchal, Marie Chantret, Dominique Rizet,
00:28:17non loin du lieu où va se tenir cette cérémonie à partir de 18h
00:28:22et qu'on va suivre bien sûr sur BFM TV.
00:28:24Oui, bien évidemment.
00:28:27Et ce qui est assez spectaculaire ici,
00:28:29c'est de voir cette capitale qui, petit à petit,
00:28:31sur laquelle tombe la nuit.
00:28:34En même temps, les lumières qui s'allument sur les ponts de Paris,
00:28:37la Seine paisible sous nos pieds
00:28:39et les lumières bleu-blanc-rouge
00:28:41sur la façade de l'hôtel de ville
00:28:43parce que c'est toute la solennité
00:28:45qui va s'installer à quelques mètres de nous,
00:28:47bien évidemment,
00:28:49et le cortège des voitures officielles qui commence à arriver, Marie.
00:28:51Oui, absolument, pour cette cérémonie qui va débuter à 18h
00:28:55en présence, évidemment, du chef de l'État Emmanuel Macron.
00:28:58On voit d'ailleurs cette place du souvenir
00:29:00se remplir peu à peu de tous ces rescapés,
00:29:03familles de victimes,
00:29:04juste avant la cérémonie.
00:29:06Quelques minutes avant,
00:29:07ce sont les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris
00:29:09qui vont retentir.
00:29:10Dans un Paris, Alain, vous en parliez aussi,
00:29:12avec ces cortèges,
00:29:13mais aussi ces très, très nombreuses forces de l'ordre,
00:29:16quadrillage, vous le voyez d'ailleurs derrière nous,
00:29:19ces camions de la police nationale
00:29:22parce que forcément,
00:29:23il y a une forme de fébrilité.
00:29:24Dominique Rizet, la menace terroriste,
00:29:27reste aussi très présente.
00:29:29Et ces forces de l'ordre,
00:29:30qui ce soir du 13 novembre 2015,
00:29:32ont joué un rôle capital.
00:29:34Oui, ce soir, derrière nous,
00:29:35il y a des CRS qui viennent de Strasbourg.
00:29:37C'est la CRS 37.
00:29:38On est allé parler avec eux tout à l'heure.
00:29:39Ils nous ont dit qu'il y a des gens
00:29:40qui venaient encore aller voir
00:29:41pour leur dire merci d'être ici
00:29:43parce qu'on revient dans ce contexte
00:29:45où la police est ici,
00:29:47la police est précieuse,
00:29:47c'est important de la voir avec nous.
00:29:49Et on a Saïd Bouzidi
00:29:51qui était à la BRI,
00:29:53policier à la BRI,
00:29:55qui a quitté maintenant la BRI.
00:29:57Et ce soir-là,
00:29:58la BRI part,
00:30:00la première colonne d'assaut part
00:30:02et en général,
00:30:02c'est une seule colonne qui s'en va.
00:30:04Mais ce soir-là,
00:30:06les colonnes avec leur code,
00:30:07écoutez les cloches de Notre-Dame
00:30:09qui sonnent ce soir en hommage
00:30:12à ses victimes.
00:30:13On pense à ses 132 victimes
00:30:14et 350 blessés.
00:30:16Et donc là,
00:30:17quand la BRI part,
00:30:18il y a des codes pour les colonnes.
00:30:20On ne va pas les donner
00:30:20parce que c'est confidentiel.
00:30:22Mais là,
00:30:22une deuxième colonne va partir
00:30:24et puis une troisième
00:30:25et on sait que c'est terrible.
00:30:27Ce qui est en train de se passer
00:30:28est terrible.
00:30:29Et Saïd Bouzidi,
00:30:30vous êtes, vous, THP.
00:30:31Alors qu'est-ce que c'est le THP ?
00:30:33THP, c'est l'acronyme
00:30:35pour tireur haute précision.
00:30:37Voilà.
00:30:37Donc vous êtes un tireur d'élite.
00:30:38Et vous partez
00:30:39avec votre arme longue.
00:30:40Et quand vous arrivez sur place,
00:30:42ça ne se passe pas comme prévu.
00:30:43Pourquoi ?
00:30:44Oui, absolument.
00:30:45En fait,
00:30:46on pense que
00:30:47le chef de permanence
00:30:49et de colonne
00:30:50pense que
00:30:51le sniper
00:30:52à ce moment-là
00:30:53de l'intervention
00:30:54et de la situation
00:30:55qui est apocalyptique
00:30:57sur place
00:30:58ne nécessite pas
00:31:00en priorité
00:31:01de miser sur le sniping.
00:31:03Et donc du coup,
00:31:04les forces vives
00:31:05armées d'un fusil d'assaut
00:31:06au plus proche
00:31:08des otages
00:31:09mais aussi
00:31:10des assaillants
00:31:11pour obtenir
00:31:12une reddition rapide
00:31:14quoi qu'il en coûte.
00:31:14Et on vous met
00:31:15dans la colonne d'assaut,
00:31:16la première colonne d'assaut.
00:31:17Comment ça se passe ?
00:31:17Absolument.
00:31:18Donc rapidement,
00:31:19enfin rapidement,
00:31:20c'est un rouleau compresseur.
00:31:23Vous savez,
00:31:23le système de fonctionnement
00:31:24qu'on a.
00:31:25C'est-à-dire que
00:31:25avant de faire un maître,
00:31:27on s'assure
00:31:28que ce maître-là
00:31:28est nettoyé
00:31:29de tout piège éventuel
00:31:30ou de ne pas passer
00:31:33à un angle mort
00:31:33avec un assaillant
00:31:36qui nous attendrait
00:31:36dans un coin
00:31:37ou un autre.
00:31:38Et donc tout ça,
00:31:39ça prend du temps.
00:31:41On ne prend pas de risque
00:31:42ni pour les gens
00:31:44qui sont encore en vie
00:31:44mais aussi
00:31:45non plus pour nous
00:31:47et nos collègues.
00:31:49Du coup,
00:31:49à un moment donné,
00:31:51la colonne arrive
00:31:52avec le premier,
00:31:55avec le Ramsès,
00:31:56vous savez,
00:31:56ce fameux bouclier
00:31:59qui pèse pas loin
00:31:59de 100 kilos
00:32:00et qu'il faut quand même
00:32:02amener à l'étage.
00:32:04Donc c'est tout un travail,
00:32:05un effort.
00:32:06Donc il faut être constitué
00:32:07moralement et mentalement
00:32:08de manière assez bonne,
00:32:11physiquement également.
00:32:13Et il faut quand même
00:32:13avoir aussi de l'expérience.
00:32:15Et puis je ne parle pas
00:32:16du côté courageux
00:32:18qu'il faut aussi...
00:32:19Il faut des gens courageux,
00:32:20il faut des gens téméraires.
00:32:23Il n'y a pas de retour
00:32:25en arrière possible
00:32:26à ce moment-là.
00:32:26Et finalement,
00:32:27vous,
00:32:28vous arrivez à l'étage,
00:32:29il y a tous les otages
00:32:30et vous vous dites
00:32:30je suis à l'arrière,
00:32:32vous allez aider
00:32:33le docteur Safran,
00:32:34c'est le médecin
00:32:35de la Béry.
00:32:36Rappelez-vous ça.
00:32:36Absolument.
00:32:37Donc moi,
00:32:38je redescends
00:32:39et puis je suis
00:32:41avec Denis Safran
00:32:42et Christophe Molmy.
00:32:44Le patron de la Béry,
00:32:45Christophe Molmy,
00:32:46Denis Safran,
00:32:46le médecin de la Béry.
00:32:47Le chef de la Béry,
00:32:47tout à fait.
00:32:48Et on essaye,
00:32:49tant bien que mal,
00:32:50d'identifier des victimes
00:32:51qui pourraient encore
00:32:54être extraites
00:32:55pour obtenir leur survie.
00:32:58Évidemment,
00:32:58faire le tri
00:32:59dans ces moments-là,
00:33:00c'est terrible
00:33:01parce qu'on ne sait pas.
00:33:04On marche sur des corps,
00:33:08on les enjambe,
00:33:09on glisse sur des flaques
00:33:09de sang,
00:33:11il y a une odeur
00:33:12qui est très particulière,
00:33:14il y a le silence
00:33:15et en même temps,
00:33:16on entend à l'étage
00:33:17les collègues
00:33:17qui essaient de communiquer
00:33:18avec les assaillants.
00:33:20Enfin,
00:33:20c'est très très particulier
00:33:22et donc du coup,
00:33:24voilà ce que je peux vous dire
00:33:25sur le mémoriel.
00:33:27On se demande
00:33:28comment on se remet de ça.
00:33:30Vous êtes entraîné,
00:33:31entraîné toute votre carrière
00:33:32mais cette tragédie,
00:33:34sans doute pas.
00:33:36Vos collègues
00:33:36qui ont témoigné
00:33:37sur BFMD TV
00:33:38disaient
00:33:38en opération extérieure,
00:33:40on a une forme de sas
00:33:41quand on revient en France.
00:33:43On a un peu de temps
00:33:44avant de retrouver nos familles.
00:33:45Là, ce soir du 13 novembre,
00:33:46sans doute au petit matin,
00:33:47vous êtes rentré à la maison,
00:33:48vous êtes revenu
00:33:50auprès de vos familles.
00:33:52Comment on se remet
00:33:53d'une nuit pareille ?
00:33:54Alors déjà,
00:33:55le soir du 13 novembre,
00:33:56on n'est pas rentré à la maison.
00:33:58Donc on est resté
00:33:59plusieurs jours
00:34:00d'astreinte,
00:34:0324 heures sur 24 quasiment,
00:34:06avec des relais
00:34:06entre nous
00:34:07mais on n'est pas rentré
00:34:08à la maison
00:34:09le soir même.
00:34:11Enfin, le matin même,
00:34:12on n'est pas rentré
00:34:12parce qu'il y avait
00:34:13d'autres opérations
00:34:14judiciaires
00:34:15à effectuer
00:34:17dans l'urgence
00:34:18et ces opérations-là
00:34:21nous ont
00:34:22on va dire retiré
00:34:24un petit peu
00:34:24ce moment
00:34:26où il fallait se poser
00:34:27peut-être
00:34:27pour pouvoir
00:34:28à froid,
00:34:30réfléchir un peu
00:34:30à ce qu'on avait vécu
00:34:31et essayer de dépasser
00:34:34un petit peu
00:34:34ces émotions
00:34:36qu'on avait.
00:34:37Mais
00:34:37ce n'est pas un reproche,
00:34:39c'est juste qu'on l'est fait
00:34:40pour ça.
00:34:41Ça fonctionne comme ça
00:34:42chez nous.
00:34:42On ne s'en est pas
00:34:45beaucoup parlé
00:34:45de la même manière
00:34:47qu'avant même
00:34:48de rentrer
00:34:49dans l'établissement
00:34:51en question.
00:34:52Vous savez,
00:34:52on ne se dit pas
00:34:53ce qui va se passer
00:34:55ou comment ça va se passer.
00:34:57On se dit
00:34:57force et honneur,
00:34:59courage
00:34:59et puis on y va
00:35:00et voilà.
00:35:00Vous êtes entraîné
00:35:01pour ça,
00:35:02conditionné pour ça
00:35:03mais comme le disait
00:35:04Marie-Dominique,
00:35:05vous n'étiez peut-être
00:35:06pas préparé
00:35:07à avoir un tel théâtre
00:35:08sanglant
00:35:09et de tragédie.
00:35:11C'est au moment
00:35:11où vous avez découvert ça,
00:35:12vous disiez vous-même
00:35:13que vous marchiez
00:35:13sur des cadavres,
00:35:14sur des flaques de sang.
00:35:15Vous avez raison,
00:35:17on n'est pas préparé,
00:35:17je pense que personne
00:35:18ne l'est,
00:35:19à ce qui a été fait
00:35:20il y a 10 ans.
00:35:22Une découverte macabre,
00:35:25certains ont utilisé
00:35:25des termes comme
00:35:26boucherie,
00:35:26c'est vrai,
00:35:27on peut utiliser
00:35:28ce genre de terminologies
00:35:30qui sont adéquates,
00:35:31je trouve.
00:35:32Mais
00:35:32voilà,
00:35:36on a rapidement
00:35:37dépassé ces pensées-là,
00:35:39c'est juste
00:35:39ce qu'il nous reste
00:35:40aujourd'hui de ça.
00:35:41Vous êtes resté en lien
00:35:41avec les personnes
00:35:43que vous avez extraites,
00:35:45sauvées,
00:35:45avec vos collègues
00:35:46ou pas aussi ?
00:35:47Ou vous avez préféré
00:35:48tourner la page ?
00:35:50On ne tourne pas la page,
00:35:51on ne tourne pas la page.
00:35:53J'ai créé des liens,
00:35:55on a créé des liens,
00:35:57vous savez,
00:35:57on a le service
00:35:58de la BRI,
00:35:59les bureaux ont été
00:35:59arrosés de tapissés
00:36:02plutôt de dessins
00:36:03et de courriers
00:36:03de toutes les victimes
00:36:05et de leur famille.
00:36:06Certains ont cherché
00:36:07à rentrer en contact
00:36:08avec vous ?
00:36:08Oui.
00:36:09Aussi,
00:36:09pour vous remercier ?
00:36:10Bien sûr,
00:36:10bien sûr.
00:36:11Ça,
00:36:11ça a été
00:36:12le côté positif
00:36:14en fait
00:36:15de ces souvenirs
00:36:17macabres.
00:36:19Ça nous a beaucoup aidés.
00:36:21Ça démontre aussi
00:36:22que ce qu'on a fait,
00:36:24voilà,
00:36:24c'est quelque chose
00:36:25de positif
00:36:26qu'il en aurait sorti,
00:36:27même si tout était noir
00:36:28ce soir-là.
00:36:30Le côté positif,
00:36:30c'est quand même ça.
00:36:31le meilleur souvenir
00:36:32de cette nuit-là ?
00:36:34Le meilleur souvenir
00:36:35pour moi,
00:36:35c'est cet enfant
00:36:36que m'a passé
00:36:38un chef de groupe
00:36:38à l'intérieur
00:36:39qui était donc
00:36:41otage avec ses parents
00:36:42que j'ai porté,
00:36:44que j'ai sorti
00:36:45du Bataclan.
00:36:45Quel âge ?
00:36:47Il avait 7 ans
00:36:47à l'époque.
00:36:52C'est pour moi,
00:36:53voilà,
00:36:53vous savez,
00:36:54cette lumière
00:36:55qui reste
00:36:56de cette nuit sombre.
00:36:59Et le pire souvenir,
00:37:01pardon ?
00:37:02Le pire,
00:37:03vous n'arrêtez pas
00:37:04d'en parler,
00:37:04le pire,
00:37:04c'est la fosse.
00:37:07La fosse ?
00:37:08La fosse.
00:37:09Merci beaucoup.
00:37:10Merci beaucoup,
00:37:11vous avez dit,
00:37:11merci d'avoir été avec nous.
00:37:12Voilà, Olivier,
00:37:13un témoignage supplémentaire
00:37:14de cette soirée
00:37:15funeste
00:37:17du 13 novembre
00:37:18et qui va bien sûr
00:37:19ramener à ce qui va se passer
00:37:21tout à l'heure
00:37:21au Jardin du Souvenir.
00:37:23Merci Alain,
00:37:23oui, effectivement,
00:37:24cette cérémonie
00:37:25à partir de 18h
00:37:26à suivre sur BFMTV
00:37:27qui sera le point d'orgue
00:37:28de cette journée d'hommage
00:37:30avec l'inauguration
00:37:31de ce Jardin mémoriel
00:37:32qui est ouvert d'ailleurs
00:37:33depuis plusieurs jours,
00:37:34vous pouvez aller le visiter,
00:37:35c'est un jardin
00:37:35fait de grandes stèles
00:37:37et de blocs de granit
00:37:38qui évoquent
00:37:39la géographie
00:37:40des différents lieux
00:37:41visés par les terroristes
00:37:44ce soir-là,
00:37:44à savoir les terrasses
00:37:46des cafés,
00:37:47des bars,
00:37:48mais aussi le Bataclan
00:37:49et le Stade de France.
00:37:51Je voudrais vous poser
00:37:51une question,
00:37:52Pierre Cabon,
00:37:53est-ce que vous avez envie
00:37:54de rencontrer
00:37:54Salah Deslam ?
00:37:56Je vous pose cette question
00:37:56parce que
00:37:57le terroriste survivant
00:37:59de cette nuit-là
00:38:01a émis le souhait
00:38:02de rencontrer
00:38:03les victimes.
00:38:04Non, ce n'est pas
00:38:06quelque chose
00:38:06qui m'intéresse
00:38:06plus que ça,
00:38:07on va dire.
00:38:08Je préfère
00:38:09ne pas...
00:38:10J'ai peu de souvenirs
00:38:11de cette soirée
00:38:12parce que j'ai fait
00:38:12un blackout
00:38:13au moment où
00:38:13j'ai été touché.
00:38:14L'idée n'est pas
00:38:15d'en recréer de nouveau
00:38:16et de plutôt
00:38:17encore une fois
00:38:18regarder vers l'avant.
00:38:19C'est ce qu'on appelle
00:38:20Samia Maktouf.
00:38:21Bonsoir.
00:38:21Vous êtes une des avocats
00:38:23des victimes.
00:38:24La justice restaurative,
00:38:27c'est-à-dire
00:38:27qu'on met en contact
00:38:28celui qui a commis
00:38:30un crime ou un délit,
00:38:31la victime
00:38:32et ils se parlent,
00:38:34ils essayent de se comprendre.
00:38:35Est-ce que vous croyez
00:38:36que la démarche
00:38:36de Salade d'Essam
00:38:37est sincère ?
00:38:38Bien sûr qu'elle
00:38:39n'est pas sincère
00:38:40mais je voulais dire
00:38:41juste un mot
00:38:41de cette justice.
00:38:43Ce n'est pas le moment.
00:38:46De point de vue temporalité,
00:38:48ce n'était pas sa place.
00:38:50En plus de ça,
00:38:52ce n'est pas du tout...
00:38:53Les conditions
00:38:54ne sont pas requises
00:38:56pour qu'on en parle
00:38:57aujourd'hui,
00:38:57qu'on vienne polluer
00:38:58la sérénité
00:39:00à laquelle aspire.
00:39:01et ils ont le droit
00:39:02d'y aspirer les victimes
00:39:03en parlant
00:39:04de la possibilité
00:39:05de mettre en place
00:39:07cette justice
00:39:08qui, à l'époque,
00:39:09et c'est important
00:39:10de le rappeler,
00:39:10c'était en 2014,
00:39:12ça concernait
00:39:13les conflits
00:39:14et les violences
00:39:16qui sont faites
00:39:17aux femmes
00:39:19dans des conflits conjugaux.
00:39:22Donc, vous voyez très bien...
00:39:23Mais il y a des victimes,
00:39:24des parents de victimes
00:39:25qui voudraient les rencontrer.
00:39:26Certains, d'ailleurs,
00:39:27je crois, l'ont déjà fait
00:39:28et que ça les a aidées.
00:39:29Ça n'a pas été fait.
00:39:32Pourquoi ?
00:39:32Parce que les...
00:39:33Non, il n'y a pas eu
00:39:34de rencontre
00:39:37entre Salah Abdeslam
00:39:38et des victimes
00:39:39de terroristes
00:39:40parce que
00:39:41ce terroriste
00:39:43n'est pas éligible
00:39:44à cette loi,
00:39:45parce que ce terroriste
00:39:46n'a pas reconnu les faits,
00:39:47qu'il n'est pas
00:39:48dans la repentance
00:39:48et il n'a aucune empathie
00:39:50pour les victimes.
00:39:52Donc, c'est inconcevable.
00:39:53Vous voyez,
00:39:54ça me fait de la peine
00:39:55d'en parler sur votre plateau
00:39:57aujourd'hui,
00:39:57alors qu'on est en train
00:39:58de recueillir
00:40:00des propos
00:40:01très touchants.
00:40:03J'ai écouté
00:40:04le témoignage de Pierre
00:40:05avec beaucoup d'émotion.
00:40:08Ce que vous avez dit,
00:40:09monsieur,
00:40:10en tant que primo-intervenant,
00:40:11vous savez,
00:40:12il y a beaucoup de policiers
00:40:13qui n'étaient pas reconnus.
00:40:14J'étais au procès
00:40:15et c'était une bataille
00:40:16judiciaire
00:40:17pour qu'ils soient reconnus
00:40:18comme victimes.
00:40:20Et là,
00:40:20on est en train
00:40:21de parler
00:40:21d'un terroriste
00:40:23qui a été condamné
00:40:24à la peine
00:40:24la plus élevée
00:40:26en droit français.
00:40:29Vous voyez,
00:40:30c'est incongru,
00:40:32c'est déplacé.
00:40:33C'est indécent.
00:40:34C'est extrêmement indécent.
00:40:36C'est honteux
00:40:37qu'un terroriste
00:40:38de la sorte
00:40:39qui,
00:40:40deux jours encore,
00:40:42il était en train
00:40:43de regarder
00:40:44à travers la clé USB
00:40:46de la propagande
00:40:47djihadiste,
00:40:48terroriste,
00:40:49islamiste.
00:40:49amené par
00:40:51une ex-petite amie
00:40:53dans une
00:40:54des prisons
00:40:56qui est censée
00:40:56être la plus
00:40:58succurisée,
00:40:59quelqu'un
00:40:59qui est supposé
00:41:01être à l'isolement.
00:41:02Vous voyez,
00:41:03c'est très déplacé.
00:41:05Pourquoi ce discours ?
00:41:06C'est une fois de plus,
00:41:08comme il l'a fait
00:41:08pendant les procès,
00:41:10c'est trouver
00:41:11un moyen
00:41:11de parler de lui,
00:41:13de tirer la couverture
00:41:14à lui,
00:41:14de soigner son image,
00:41:16d'en faire une stratégie
00:41:17de communication
00:41:18et d'image.
00:41:19c'est honteux,
00:41:22c'est indécent.
00:41:22Didier François,
00:41:23vous avez ajouté quelque chose ?
00:41:24Oui, en fait,
00:41:24c'est une stratégie
00:41:25de recrutement
00:41:25des djihadistes
00:41:26qui n'ont absolument
00:41:26pas rompu
00:41:27avec leur objectif
00:41:29qui était soit
00:41:29de nous terroriser,
00:41:30soit de continuer
00:41:31à recruter
00:41:32les nouvelles vagues.
00:41:33C'était exactement
00:41:33la même chose
00:41:34pendant le procès
00:41:34où les mouches
00:41:35s'est présenté,
00:41:36etc.
00:41:36Mais ils le font
00:41:36tout le temps.
00:41:37Soit ils meurent,
00:41:38soit ils recrutent.
00:41:39Et donc là,
00:41:39ils sont dans une logique
00:41:39de recrutement.
00:41:40Par ailleurs,
00:41:41et donc effectivement,
00:41:42comme tout cela a été dit,
00:41:43il n'a jamais remis en cause
00:41:45ce qu'il avait fait.
00:41:47Au contraire,
00:41:47il assume,
00:41:48enfin,
00:41:49tous les éléments
00:41:49ont été donnés.
00:41:51Donc moi,
00:41:51je pense qu'effectivement,
00:41:52il n'y a pas de question
00:41:53de justice,
00:41:54de réparation.
00:41:55Là,
00:41:55on est dans de la pure propagande.
00:41:56En revanche,
00:41:57en revanche,
00:41:58pour certaines personnes,
00:41:59et pourquoi je prenais l'exemple,
00:42:00ce n'est pas d'Adel San Lançois,
00:42:02mais moi,
00:42:02je vois la mère
00:42:03de James Follet,
00:42:04que vous avez tous connue,
00:42:05égorgée sur la vidéo
00:42:07par le fameux Djadjian
00:42:09qui nous torturait tous les jours.
00:42:10Donc les trois britanniques,
00:42:12il y en a un
00:42:13qu'on a réussi à flinguer
00:42:13et les deux autres
00:42:14ont pris huit peines chacun
00:42:16de perpétuité
00:42:18lors d'un procès
00:42:19auquel j'ai témoigné
00:42:20aux Etats-Unis.
00:42:22La mère de l'un des otages
00:42:24qui était avec nous,
00:42:24qui était un des plus torturés
00:42:26par ces gars-là,
00:42:28a voulu aller voir
00:42:30ce tortionnaire
00:42:33et l'assassin de son fils.
00:42:35Pourquoi ?
00:42:36Je pense qu'elle voulait comprendre,
00:42:38elle écrit un bouquin dessus,
00:42:39c'est sa démarche à elle.
00:42:40Moi, je trouve ça.
00:42:40Chacun a sa démarche.
00:42:41Après, c'est une démarche
00:42:42totalement personnelle.
00:42:42C'est respectable.
00:42:43Après, elle fait ce qu'elle veut.
00:42:45Honnêtement,
00:42:46je suis plutôt dans les petites poupées vaudou
00:42:47et dans la lutte
00:42:50contre le fait
00:42:51qu'ils soient à nouveau dangereux
00:42:52que d'aller demander
00:42:53pourquoi ces mecs sont des salauds.
00:42:55Je le sais,
00:42:55je n'ai pas vraiment besoin
00:42:56de poser la question
00:42:56et je n'ai pas besoin
00:42:57qu'ils me l'expliquent.
00:42:58Mais après,
00:42:59si elle,
00:42:59elle le sent,
00:43:00honnêtement,
00:43:01sans avoir le moindre doute
00:43:04sur les intentions
00:43:05de ces djihadistes,
00:43:08après,
00:43:08c'est la mère de la victime,
00:43:10elle veut savoir.
00:43:11Et dans une logique,
00:43:12c'est la sienne,
00:43:12honnêtement.
00:43:12On va retrouver nos reporters
00:43:15alors qu'on voit
00:43:16les invités s'installer
00:43:18pour participer
00:43:19à cette cérémonie
00:43:20qui doit démarrer
00:43:21à 18h
00:43:22avec la mère de Paris,
00:43:23Anne Hidalgo,
00:43:24qui vient d'arriver,
00:43:25on l'a aperçu.
00:43:26On va retrouver sur place
00:43:27Léopold Odebert,
00:43:28vous êtes sur ce parvis
00:43:29de l'hôtel de vie,
00:43:30donc face au jardin mémoriel.
00:43:32Emmanuel Macron
00:43:33va présider cette cérémonie,
00:43:35mais il a été présent
00:43:36tout au long de la journée.
00:43:37Il s'est recueilli
00:43:38sur tous les lieux
00:43:39visés par les terroristes
00:43:41il y a 10 ans.
00:43:44Oui,
00:43:45le président de la République,
00:43:46bonsoir Olivier,
00:43:47qui sera effectivement présent
00:43:48tout à l'heure
00:43:48avec un discours
00:43:49qui est très attendu,
00:43:50évidemment,
00:43:50par qui ?
00:43:51Par certaines familles
00:43:52que l'on voit passer ici
00:43:53avec Antoine Corvert.
00:43:54Nous sommes effectivement
00:43:55à proximité
00:43:56du parvis d'hôtel de ville
00:43:57et à un dispositif
00:43:58de sécurité
00:43:59extrêmement important.
00:44:00Vous voyez,
00:44:00c'est une brigade
00:44:01de la gendarmerie
00:44:02de Lille
00:44:03qui notamment est présente
00:44:04ici en renfort
00:44:05et qui nous expliquait
00:44:07il y a quelques instants
00:44:08par le biais
00:44:08de son capitaine
00:44:09qu'elle adapte
00:44:11en permanence
00:44:12son dispositif
00:44:13parce qu'il y a
00:44:13énormément de monde.
00:44:14Il y a des camions
00:44:15comme ceux-ci
00:44:15absolument partout
00:44:16autour de nous
00:44:18et donc c'est dans ce cadre
00:44:19que tout à l'heure
00:44:19effectivement
00:44:20le président de la République
00:44:21s'exprimera.
00:44:22Auparavant,
00:44:22la journée a été très chargée
00:44:23pour lui
00:44:24parce qu'il s'est recueilli
00:44:25sur l'ensemble des lieux
00:44:26de ces attentats
00:44:28du 13 novembre 2015
00:44:30à un moment extrêmement solennel.
00:44:31Le Premier ministre
00:44:32était également présent.
00:44:33La maire de Paris,
00:44:34des élus locaux
00:44:35avaient fait le déplacement.
00:44:36A chaque fois,
00:44:37le rituel était le même.
00:44:39Une gerbe de fleurs
00:44:40qui était déposée.
00:44:41Également,
00:44:42quelques sons
00:44:42qui étaient pour certains
00:44:44entendus.
00:44:45La liste également
00:44:46des noms,
00:44:47des victimes
00:44:47et ce sera le cas
00:44:48tout à l'heure.
00:44:48Également,
00:44:49cette longue liste
00:44:50que vous allez entendre
00:44:51notamment lors de cette cérémonie
00:44:53avec en point d'orgue
00:44:55le dévoilement
00:44:56de cette place,
00:44:59ce jardin mémoriel
00:45:00avec des stèles notamment.
00:45:01Vous verrez que la géographie
00:45:02est particulièrement importante.
00:45:04Une image pour terminer.
00:45:05Venez avec moi.
00:45:06On va vous montrer
00:45:06avec Antoine.
00:45:07On va vous montrer
00:45:07cette foule en direct
00:45:09sur BFM TV.
00:45:10Cette très longue foule
00:45:11qui attend devant
00:45:12cet hôtel de ville
00:45:13bleu-blanc-rouge
00:45:14qui séparait du drapeau
00:45:15tricolore
00:45:16et qui va dans quelques instants
00:45:17donc accéder
00:45:18à cette scène
00:45:19de l'autre côté
00:45:20là où se trouve
00:45:20ce fameux jardin
00:45:21que vous voyez
00:45:21sur l'autre partie
00:45:22de l'écran.
00:45:22Merci Léopold
00:45:26avec les couleurs
00:45:27tricolores
00:45:28sur ce bâtiment.
00:45:31Guillaume Daray,
00:45:33quelle sera la teneur
00:45:34je ne sais pas
00:45:35si on a ces infos-là
00:45:36la teneur du discours
00:45:37tout à l'heure
00:45:38d'Emmanuel Macron ?
00:45:39La mémoire et l'unité
00:45:40parce que c'est quand même
00:45:41effectivement quelque chose
00:45:41que le chef de l'État
00:45:42a souhaité beaucoup avancer
00:45:43sur ces deux mandats
00:45:45c'est le fait
00:45:46qu'il y ait une cohésion nationale
00:45:47et que même si l'ennemi
00:45:48est clairement identifié
00:45:49ça ne divise pas les Français
00:45:50et bien sûr vous avez vu aussi
00:45:52tout au long de la journée
00:45:53à ses côtés
00:45:54son prédécesseur
00:45:55François Hollande
00:45:56parce que c'était aussi
00:45:57l'une des images marquantes
00:45:58de ce 13 novembre au soir
00:45:59on se rappelle tous
00:46:00c'était je crois
00:46:0023h55
00:46:01quand François Hollande
00:46:02prend la parole
00:46:03depuis l'Élysée
00:46:04où on voit qu'il est
00:46:04physiquement marqué
00:46:06par ce qu'il a commencé
00:46:07de découvrir
00:46:07et ce qu'il a pu avoir
00:46:10comme information
00:46:11rappelez-vous
00:46:11il dit c'est une horreur
00:46:12c'est une horreur
00:46:13et on sent que là
00:46:13c'est l'homme
00:46:15presque davantage
00:46:15que le président de la République
00:46:16qui s'explique
00:46:17avec un dans la nuit
00:46:19rappelez-vous un conseil
00:46:20des ministres
00:46:21pour autoriser la mise en place
00:46:22de l'état d'urgence
00:46:23la fermeture des frontières
00:46:24très tôt le lendemain matin
00:46:25je crois qu'il y a un conseil
00:46:26de défense
00:46:27et pour l'une des premières fois
00:46:28on entend un président
00:46:29de la République
00:46:30dire ce qu'on n'avait pas
00:46:31entendu depuis longtemps
00:46:32je parle sous le contrôle
00:46:33de Dié
00:46:34mais dire nous sommes en guerre
00:46:35aujourd'hui ça nous semble
00:46:36pas quotidien
00:46:37mais régulier
00:46:38on entend des présidents
00:46:39de la République dire ça
00:46:40et puis il y a eu
00:46:41une étape politique
00:46:41dans cette semaine
00:46:42qui avait marqué ensuite
00:46:43le 13 novembre
00:46:44vous savez François Hollande
00:46:45réunit ensuite
00:46:45l'Assemblée nationale
00:46:47et le Sénat
00:46:48en congrès à Versailles
00:46:49et politiquement
00:46:50rappelez-vous
00:46:51il répète à plusieurs reprises
00:46:53nous sommes en guerre
00:46:53nous sommes en guerre
00:46:54et il met sur la table
00:46:55cette proposition
00:46:55d'échéance de la nationalité
00:46:57qui ensuite politiquement
00:46:58a profondément divisé la gauche
00:47:00et qui finalement
00:47:01n'a jamais vu le voir
00:47:02alors c'est l'occasion
00:47:03effectivement de se souvenir
00:47:04de ces images fortes
00:47:05il y a 10 ans
00:47:06il y en a une particulièrement
00:47:08que vous avez capté
00:47:09Daniel Pseni
00:47:10puisque rappelons-le
00:47:11donc vous habitiez
00:47:12à côté du Bataclan
00:47:14vous avez filmé
00:47:15ensuite vous êtes sorti
00:47:16dehors pour essayer
00:47:18d'aider les victimes
00:47:20et sur les images
00:47:21que vous avez captées
00:47:22on voit notamment
00:47:23cette femme
00:47:23qui est suspendue
00:47:25dans le vide
00:47:26et qui lance
00:47:28un appel de détresse
00:47:29je suis enceinte
00:47:31aidez-moi
00:47:31oui c'est une image
00:47:33marquante
00:47:34parce que
00:47:35moi quand je filme
00:47:37je ne sais pas
00:47:38ce qu'il se passe
00:47:38je ne comprends pas
00:47:39mais il y a cette femme
00:47:40qui est suspendue
00:47:41à la fenêtre
00:47:42et elle est prête
00:47:43de tomber
00:47:44parce que
00:47:45je l'ai
00:47:46je l'ai recontactée
00:47:47après beaucoup d'années
00:47:48elle s'appelle Charlotte
00:47:49elle s'appelle Charlotte
00:47:50c'était une quête
00:47:51journalistique assez longue
00:47:53et finalement
00:47:53elle a accepté
00:47:54de me rencontrer
00:47:55elle s'est présentée
00:47:57via son avocate
00:47:58au V13
00:47:59au procès
00:48:00d'octobre 2021
00:48:02après ma déposition
00:48:03où les images
00:48:04avaient été projetées
00:48:05pendant
00:48:06dans le hall
00:48:07du tribunal
00:48:10devant les terroristes
00:48:11qui étaient
00:48:11dans le box
00:48:12et à la fin
00:48:14de ma déposition
00:48:14il y a une avocate
00:48:15qui est venue
00:48:15et qui m'a dit
00:48:16voilà Charlotte
00:48:17aimons bien vous rencontrer
00:48:18je ne la connaissais pas
00:48:19et donc de là
00:48:20de 2021
00:48:21est née cette rencontre
00:48:23et ce qu'il faut comprendre
00:48:24c'est que
00:48:24cette jeune femme
00:48:25avait coupé
00:48:27dès le lendemain
00:48:28ou dans la nuit même
00:48:29tout ce qui avait rapport
00:48:30avec le 13 novembre
00:48:31elle n'a rien voulu voir
00:48:32rien entendre
00:48:33rien lire
00:48:34et surtout
00:48:35elle a appris
00:48:36l'existence de cette vidéo
00:48:38où on la voit
00:48:39pendue à cette fenêtre
00:48:40et elle ne l'avait jamais vue
00:48:42là donc je viens de finir
00:48:44un documentaire
00:48:44vous avez retrouvé
00:48:4510 ans après
00:48:46les rescapés
00:48:48vous l'avez donné la parole
00:48:49c'est rescapé
00:48:50il y a 7 rescapés
00:48:51dont Charles
00:48:51documentaire
00:48:52Vendredi noir
00:48:52qui sera diffusé
00:48:53je crois
00:48:53il a été diffusé hier
00:48:55sur NCP
00:48:56on peut le visionner
00:48:57sur Youtube
00:48:58maintenant
00:48:58et donc elle se raconte
00:49:00et c'est une histoire
00:49:01absolument dramatique
00:49:03tragique
00:49:04dont elle est sortie
00:49:05et elle est sortie
00:49:06grâce à un autre homme
00:49:07Sébastien
00:49:08qui l'a hissée
00:49:09d'une force
00:49:10comme ils disent
00:49:11surhumaine
00:49:11l'adrénaline
00:49:12et qui l'a secourue
00:49:14et sauvée
00:49:14sauvée
00:49:15elle et son enfant
00:49:16elle et son enfant
00:49:18qui est née
00:49:18en 6 mois après
00:49:207 mois après
00:49:21et elle a tout coupé
00:49:23c'était
00:49:24c'est une forme
00:49:25de résilience
00:49:26très importante
00:49:26mais depuis
00:49:28hier
00:49:29ou depuis quelques jours
00:49:30elle a repris
00:49:31une identité
00:49:32elle s'appelle Charlotte
00:49:33elle va très bien
00:49:35son enfant va très bien
00:49:36et elle a
00:49:37ce statut de victime
00:49:39un peu bizarre
00:49:40parce que
00:49:40bizarrement
00:49:41elle est connue
00:49:42dans le monde entier
00:49:42comme la femme
00:49:43parce que cette image
00:49:44elle a fait le tour du monde
00:49:45voilà
00:49:45et là
00:49:46elle a repris
00:49:4710 ans après
00:49:47elle a accepté
00:49:49de parler
00:49:49de raconter
00:49:50et cette
00:49:51je crois que Charlotte
00:49:52ne quitte Paris
00:49:52tous les 13 novembre
00:49:53oui
00:49:54elle est partie
00:49:54elle a part
00:49:55pour quelques jours
00:49:56elle ne veut pas être
00:49:56dans la capitale
00:49:57ce jour là
00:49:57on vient d'apercevoir
00:49:58Raphaël Glucksmann
00:50:00le député européen
00:50:01Manuel Valls
00:50:03aussi l'ancien Premier ministre
00:50:05qui a joué un rôle
00:50:06très important
00:50:07ce soir là
00:50:07d'ailleurs
00:50:07on a vu
00:50:09plus tôt
00:50:10dans la journée
00:50:10Guillaume
00:50:11ces trois hommes
00:50:12qui étaient
00:50:13au François Hollande
00:50:14Manuel Valls
00:50:15et Bernard Cazeneuve
00:50:16le président
00:50:17le ministre intérieur
00:50:18et le Premier ministre
00:50:19qui discutaient ensemble
00:50:20devant l'une des terrasses
00:50:21lors de ses hommages
00:50:23effectivement
00:50:23et on voit que
00:50:24malgré les divergences
00:50:26les désaccords
00:50:26les différents politiques
00:50:27évidemment c'est une
00:50:28ça les unit à jamais
00:50:30une épreuve incroyable
00:50:31qui les unit
00:50:31et moi ça me marque toujours
00:50:33je l'ai entendu
00:50:34à nouveau ces dernières heures
00:50:35Bernard Cazeneuve
00:50:36qui est connu quand même
00:50:38pour une forme
00:50:38de distance
00:50:40de discrétion
00:50:41de froideur
00:50:42diront certains
00:50:43qui explique toujours
00:50:44qu'à ce moment là
00:50:46il a pleuré
00:50:47que c'était quelque chose
00:50:50encore une fois
00:50:50comme on le disait
00:50:50de François Hollande
00:50:51il y a quelques instants
00:50:52quand il dit
00:50:53c'est une horreur
00:50:54on voit bien
00:50:54que la difficulté
00:50:56et c'est ce qu'explique
00:50:57François Hollande
00:50:58Bernard Cazeneuve
00:50:59ou Manuel Valls
00:50:59quand vous parlez avec eux
00:51:00de cet épisode là
00:51:02c'est qu'à un moment
00:51:04ce qui est normal
00:51:04l'homme
00:51:05devance presque
00:51:06la fonction
00:51:07et que le plus dur
00:51:08quelque part
00:51:08c'est que la fonction
00:51:09de président de la République
00:51:10de Premier ministre
00:51:11et de Ministres de l'Intérieur
00:51:12doit très vite
00:51:13reprendre place
00:51:14parce qu'il y a
00:51:15des décisions à prendre
00:51:16René Georges Kéry
00:51:17nous a rejoint
00:51:18l'ancien chef
00:51:18de l'unité de coordination
00:51:19de la lutte
00:51:21contre le terrorisme
00:51:22bonsoir René Georges
00:51:2370% des Français
00:51:25interrogés
00:51:26dans un sondage
00:51:26ne font pas confiance
00:51:27au gouvernement
00:51:28pour les protéger
00:51:29du risque terroriste
00:51:30les Français sont encore
00:51:32méfiants
00:51:32les Français ne sont pas méfiants
00:51:34les Français sont inquiets
00:51:35pour une raison très simple
00:51:37c'est que cette nouvelle
00:51:38forme de terrorisme
00:51:39est absolument unique
00:51:40exceptionnelle
00:51:41on avait connu
00:51:42depuis la fin de la guerre
00:51:43du terrorisme
00:51:43à caractère politique
00:51:44qui pouvait se régler
00:51:46par des négociations
00:51:47par des opérations spéciales
00:51:48à l'étranger
00:51:49aujourd'hui
00:51:50quand on est face
00:51:51à ce terrorisme islamiste
00:51:53ce terrorisme idéologique
00:51:55il n'y a pas beaucoup d'idées
00:51:56dans ce genre de terrorisme
00:51:57mais quand on est face
00:51:59à des fanatiques
00:51:59qui sont prêts à mourir
00:52:01et qui veulent mourir
00:52:02dans l'action
00:52:02et bien effectivement
00:52:04on peut être inquiet
00:52:04la menace terroriste
00:52:06est toujours là
00:52:06on a déjoué récemment
00:52:07un attentat
00:52:08que trois jeunes filles
00:52:09voulaient commettre
00:52:10on ne sait pas
00:52:10quelle était l'avancée
00:52:11du projet
00:52:11mais en tout cas
00:52:12on voit que les services
00:52:14de renseignement
00:52:14font le job
00:52:15en quelque sorte
00:52:16est-ce qu'on pourrait
00:52:18est-ce qu'on peut craindre
00:52:19encore une tuerie
00:52:20de masse
00:52:20comme ce soir
00:52:21du 13 novembre
00:52:22ou est-ce qu'aujourd'hui
00:52:23ce sont de nouvelles formes
00:52:24de terrorisme
00:52:25qui se mettent en place
00:52:26alors je ne voudrais pas
00:52:28casser le moral
00:52:28des 70% de Français
00:52:30qui pensent que
00:52:31tout n'est pas fait
00:52:32mais je vais quand même
00:52:33revenir sur un exemple
00:52:34absolument dramatique
00:52:35Nice
00:52:36souvenez-vous de Nice
00:52:37un individu
00:52:38un camion
00:52:38il y a eu combien de morts
00:52:40100 morts
00:52:41110 morts
00:52:41donc tout est possible
00:52:43cela dit le travail
00:52:44des services de renseignement
00:52:46donne quand même
00:52:47des résultats
00:52:47on a tiré les leçons
00:52:48clairement
00:52:49oui clairement
00:52:49on a tiré les leçons
00:52:51il est vrai qu'on a découvert
00:52:52après le massacre
00:52:53de Charlie Hebdo
00:52:55le Bataclan
00:52:57il y a eu une prise de conscience
00:52:58de cette nouvelle forme
00:53:00de terrorisme islamiste
00:53:01endogène en plus
00:53:03c'est-à-dire que ce n'était pas
00:53:04des individus venant extérieurs
00:53:05à deux ou trois exceptions
00:53:06on a compris que c'était
00:53:08des individus nés en France
00:53:09ayant été élevés en France
00:53:11ayant normalement été intégrés
00:53:13qui finalement se sont livrés
00:53:15à des opérations meurtrières
00:53:16absolument exceptionnelles
00:53:19uniques
00:53:20on a tiré les leçons
00:53:22les services
00:53:23ces terroristes ce soir-là
00:53:24ont frappé Paris et Saint-Denis
00:53:27coordonnés par le groupe
00:53:29État islamique au nom de Daesh
00:53:31aujourd'hui
00:53:33la menace de l'État islamique
00:53:35n'existe plus
00:53:36ou moins
00:53:37alors elle vient d'où
00:53:38maintenant la menace
00:53:39quand on voit par exemple
00:53:41ce qui se passe au Mali
00:53:41oui alors
00:53:43donc il y a effectivement
00:53:45bon en Afrique
00:53:46au Mali
00:53:47les islamistes sont en train
00:53:49de prendre le pouvoir
00:53:50clairement
00:53:50mais ils ont
00:53:51peut-être installé
00:53:52un nouveau califat
00:53:53alors ils ont
00:53:54ils ont leurs problèmes
00:53:55ils s'occupent d'abord du Mali
00:53:56est-ce que par la suite
00:53:57ça aura des répercussions
00:53:58sur l'Europe
00:53:59et sur la France
00:54:00c'est l'avenir
00:54:01qui nous le dira
00:54:01mais les services
00:54:02de renseignement
00:54:03la DGSE
00:54:04de Lerner
00:54:06et la DGSI
00:54:07de Miss Berton
00:54:09sont quand même
00:54:10en alerte
00:54:11et surveillent
00:54:12après
00:54:13oui alors
00:54:14le Mali
00:54:15c'est quand même
00:54:15un peu enclavé
00:54:16ça n'a jamais été
00:54:16un lieu de projection
00:54:18alors l'Irak
00:54:19le vrai problème
00:54:19et la Syrie
00:54:20c'est que ça a tiré
00:54:211500 français
00:54:22et qui était là
00:54:23la base arrière
00:54:24cette base arrière
00:54:24on l'a cassé
00:54:25honnêtement
00:54:26et c'est pour ça
00:54:26qu'aujourd'hui
00:54:27la menace
00:54:27d'un commando
00:54:28très organisé
00:54:29qui serait entraîné
00:54:30derrière
00:54:30affaiblit
00:54:31en revanche
00:54:31on a deux nouvelles menaces
00:54:33qui sont très identifiées
00:54:34par les services
00:54:35de renseignement
00:54:36c'est l'autre branche
00:54:37de l'état islamique
00:54:38qui elle est plutôt basée
00:54:39au Pakistan
00:54:39ce qu'on appelle
00:54:40le Khorasan
00:54:41l'ISPK
00:54:41et qui recrute essentiellement
00:54:44sur le bassin
00:54:46Caucase
00:54:47Asie centrale
00:54:48par le biais
00:54:49des familles
00:54:51en fait
00:54:51c'est tous
00:54:52les gens
00:54:52qui fassent
00:54:53par exemple
00:54:53aux attaques russes
00:54:54sont partis
00:54:56comme réfugiés
00:54:57en Europe
00:54:57ou aux Etats-Unis
00:54:58et qui sont recrutés
00:54:59dans un cadre familial
00:55:00c'est le fameux
00:55:02mais c'est aussi
00:55:04du Tadjik
00:55:04c'est de l'Ouzbek
00:55:05voilà
00:55:06c'est ce profil là
00:55:07il y a eu
00:55:08une arrestation
00:55:09encore récemment
00:55:10qui est très surveillée
00:55:11c'est eux qui ont fait
00:55:11les attentats de Moscou
00:55:12et d'Iran
00:55:14la deuxième
00:55:15et que ça
00:55:16c'est très surveillé
00:55:16c'est difficile
00:55:17parce que c'est familial
00:55:18le deuxième risque
00:55:19c'est l'abaissement
00:55:20en fait
00:55:20de l'âge
00:55:21des terroristes
00:55:22et la radicalisation
00:55:23comme les trois jeunes filles
00:55:23qui ont été sur TikTok
00:55:25et on a des jeunes
00:55:26de moins de 18 ans
00:55:27de chez elles
00:55:28radicalisés
00:55:29extrêmement vite
00:55:30et très difficile
00:55:31là pour le coup
00:55:31à surveiller
00:55:34en revanche
00:55:35je rappelle quand même
00:55:36que six attentats
00:55:38déjoués cette année
00:55:38neuf attentats
00:55:40en France
00:55:40déjoués l'année dernière
00:55:42donc ça bosse quand même dur
00:55:42ça veut dire
00:55:43que ça bosse dur
00:55:44mais que la menace
00:55:44est toujours là
00:55:45mais la menace existe
00:55:45avant le début
00:55:46de la cérémonie
00:55:47que nous allons suivre
00:55:47tous ensemble
00:55:48je voudrais qu'on retourne
00:55:49devant le Bataclan
00:55:51retrouver Alice Phillips
00:55:52avec des anonymes
00:55:54des gens qui
00:55:55parce que maintenant
00:55:56le service de sécurité
00:55:57on laisse passer
00:55:59les parisiens
00:56:00qui viennent se recueillir
00:56:02exactement
00:56:05beaucoup de parisiens
00:56:06qui ont attendu
00:56:07la fin de cette cérémonie officielle
00:56:08pour pouvoir passer
00:56:09ces contrôles de sécurité
00:56:10ces barrières de sécurité
00:56:11et venir à leur tour
00:56:13déposer des fleurs
00:56:14et des bougies
00:56:15qui s'accumulent
00:56:16devant cette plaque commémorative
00:56:18et à l'instant
00:56:18on vient de voir arriver
00:56:20des responsables
00:56:21de la France Insoumise
00:56:22notamment Mathilde Panot
00:56:23que l'on peut peut-être
00:56:24voir apparaître
00:56:25un peu plus loin
00:56:26et des anonymes
00:56:27donc surtout
00:56:28dont Alexis
00:56:29Alexis
00:56:29vous avez apporté une rose
00:56:32pourquoi c'était important
00:56:33pour vous
00:56:33de venir
00:56:34vous recueillir
00:56:35devant cette plaque
00:56:36c'était important
00:56:37pour se souvenir
00:56:38pour commémorer
00:56:40cette date
00:56:41très importante
00:56:43de se rappeler
00:56:46toutes les atrocités
00:56:47qui ont été
00:56:47perpétrées ici
00:56:49ça fait plusieurs jours
00:56:51que j'y pense
00:56:51j'étais de passage à Paris
00:56:52du coup
00:56:53il me semblait
00:56:54important
00:56:56de venir ici
00:56:57tout simplement
00:56:57on se souvient tous
00:56:58de ce qu'on faisait
00:56:59le 13 novembre 2015
00:57:00vous aussi
00:57:01ça vous a marqué
00:57:01et vous m'avez expliqué
00:57:03vous en avez parlé
00:57:03seulement récemment
00:57:04avec vos enfants
00:57:05qui étaient très jeunes
00:57:06à l'époque
00:57:06oui tout à fait
00:57:07mes deux filles
00:57:08avaient 3 et 4 ans
00:57:09on avait préféré
00:57:10ne pas rentrer
00:57:11dans les détails
00:57:12à cette époque là
00:57:12et on leur a parlé
00:57:15de tout ça
00:57:16plus en détail
00:57:17que hier
00:57:18une fois qu'elles avaient
00:57:19du coup
00:57:2013 et 14 ans
00:57:20et elles ont maintenant
00:57:22tout à fait compris
00:57:23ce qui s'est passé
00:57:24il me semblait aussi important
00:57:25que là aussi
00:57:27qu'elles soient
00:57:28mises au courant
00:57:29pour la suite
00:57:30merci beaucoup
00:57:31Alexis
00:57:32Alexis qui fait donc partie
00:57:34de ces parisiens
00:57:35de ces personnes
00:57:36qui se recueillent maintenant
00:57:38devant cette plaque commémorative
00:57:39on vient donc de voir passer
00:57:41des responsables politiques
00:57:42de la France insoumise
00:57:42cette journée d'hommage
00:57:43elle a été difficile à vivre
00:57:45surtout évidemment
00:57:46pour les rescapés
00:57:47pour les proches de victimes
00:57:48hier on discutait
00:57:49avec le patron
00:57:50d'un débar
00:57:51touché par les attaques
00:57:52il y a 10 ans
00:57:53dans le 10e arrondissement
00:57:54qui nous disait ceci
00:57:55ce 10e anniversaire
00:57:56est sans doute
00:57:57le plus douloureux
00:57:58on a l'impression
00:57:59on a l'impression qu'il faut
00:57:59fermer une porte
00:58:00mais pour certains
00:58:01il est encore trop difficile
00:58:02de clore cette partie
00:58:03de leur vie
00:58:0410 ans donc
00:58:05après ces attaques
00:58:06merci Élise
00:58:07la cérémonie qui va débuter
00:58:09dans une dizaine de minutes
00:58:11sur ce parvis
00:58:12de l'hôtel des villes
00:58:13qui donne sur un jardin
00:58:15qui a été créé
00:58:16à cette occasion
00:58:17un jardin mémoriel
00:58:18au coeur de la capitale
00:58:19qui est d'ailleurs ouvert
00:58:20depuis quelques jours
00:58:21on va retrouver
00:58:21non loin de là
00:58:22Alain Marchal
00:58:23Marie Chantret
00:58:23Dominique Rizet
00:58:24oui et on est dans
00:58:27une atmosphère
00:58:28vraiment très particulière
00:58:29ici au dessus de la Seine
00:58:31dans un des quartiers
00:58:31les plus touristiques
00:58:32de Paris
00:58:33alors qu'il va y avoir
00:58:34cette cérémonie
00:58:34ô combien solennelle
00:58:35pourquoi est-ce que
00:58:36on est dans une situation
00:58:37bien particulière
00:58:38parce que Notre-Dame
00:58:39est à 150 mètres d'ici
00:58:41et on voit passer
00:58:42des groupes de touristes
00:58:43vous savez avec les petits drapeaux
00:58:44comme ça pour dire
00:58:45voilà on continue le parcours
00:58:46on part de Notre-Dame
00:58:47vers la conciergerie
00:58:48on voit passer des bateaux mouches
00:58:50et on se demande
00:58:51si les gens
00:58:51les touristes qui sont là
00:58:52se rendent bien compte
00:58:53du moment
00:58:55qu'ils vivent
00:58:56en ce moment à Paris
00:58:57surtout que
00:58:58vous voyez maintenant
00:58:58la façade de l'hôtel de ville
00:58:59elle est parée
00:59:00des couleurs bleu blanc rouge
00:59:01qu'il y a des dizaines
00:59:03de camions de CRS
00:59:03et de forces de l'ordre
00:59:04qui sont là
00:59:05pour encadrer
00:59:06ce qui va être
00:59:06la grande cérémonie
00:59:08hommage de la soirée
00:59:09le point d'orgue
00:59:10en effet de cette journée
00:59:11en présence du président
00:59:12de la République
00:59:13sur cette place
00:59:14à l'arrière
00:59:15de l'hôtel de ville
00:59:16ça va être une cérémonie
00:59:17très solennelle
00:59:18en train de gravité
00:59:19mais aussi
00:59:20qui se veut spectaculaire
00:59:21mise en scène
00:59:22par Thierry Reboul
00:59:22vous savez
00:59:23le grand artisan
00:59:24de la cérémonie
00:59:24d'ouverture
00:59:25des Jeux Olympiques
00:59:26de Paris
00:59:27musicale
00:59:28lumineuse aussi
00:59:29avec des faisceaux
00:59:30qui vont s'illuminer
00:59:31dans le ciel de Paris
00:59:32des drones également
00:59:33des moments musicaux
00:59:35également
00:59:35avec la chorale
00:59:36des rescapés
00:59:37et puis le rock
00:59:38sera aussi à l'honneur
00:59:39parce que
00:59:40ce qu'expliquait
00:59:40Thierry Reboul
00:59:41c'est une manière
00:59:42de rendre hommage
00:59:43à ces 90 victimes
00:59:44qui étaient venues
00:59:45ce soir là
00:59:46au Bataclan
00:59:46écouter le groupe de rock
00:59:48Eagle of Death Metal
00:59:49vous le voyez
00:59:50sur les images
00:59:51cette place est quasiment remplie
00:59:52les officiels sont là
00:59:53pas encore
00:59:54le président de la République
00:59:55Emmanuel Macron
00:59:56des prises de parole
00:59:57vont s'enchaîner
00:59:57aussi des présidents
00:59:58d'associations
00:59:59et puis il y a aussi
01:00:00Bruno Poncet nous le disait
01:00:02ce rescapé du Bataclan
01:00:04lui a décidé
01:00:05de ne pas être là
01:00:05ce soir
01:00:06parce qu'encore une fois
01:00:07être Dominique
01:00:09au milieu
01:00:09de 3000 personnes
01:00:10c'est encore un traumatisme
01:00:12alors que la menace terroriste
01:00:13est encore à son plus haut niveau
01:00:14la phobie de la foule
01:00:16la menace terroriste
01:00:17est toujours à son plus haut niveau
01:00:18regardez la sécurité
01:00:19autour de cet événement
01:00:21Didier François le disait
01:00:22il y a un drone
01:00:23qui vient de nous survoler
01:00:24un drone de surveillance
01:00:25Didier François le disait
01:00:26tout à l'heure
01:00:276 attentats déjoués l'an dernier
01:00:28cette année
01:00:309 l'an dernier
01:00:31une menace qui a changé
01:00:322015
01:00:33c'était des attentats projetés
01:00:34des équipes constituées
01:00:35envoyées en France
01:00:37Jean-François Ricard
01:00:38ancien procureur national
01:00:39antiterroriste
01:00:40remplacé aujourd'hui
01:00:41par Olivier Christen
01:00:42disait
01:00:42samedi soir sur BFM TV
01:00:43on a même
01:00:45des jeunes de 14 ans
01:00:46qui vont consulter
01:00:48des sites sur internet
01:00:49et qui quelque part
01:00:50commencent à se radicaliser
01:00:52aussi jeunes que ça
01:00:53oui la menace
01:00:54est toujours là
01:00:54mais le temps de la menace
01:00:56ne doit pas faire oublier
01:00:56maintenant
01:00:57le temps du souvenir
01:00:58et de la solennité
01:00:58qui vont se faire oublier
01:01:00et qui vont se faire oublier
01:01:01et qui vont se faire oublier
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