00:00John Plassard avec nous, bonjour John, on est ravi de vous retrouver, Cité Gestion et Antoine Lanné-Rodry.
00:04Bonjour Antoine, comment Wall Street se réveille-t-il Antoine ?
00:07Wall Street se réveille d'humeur négative pour changer.
00:11Le Dow Jones, moins 0,26%, 47 025 points, 22 788 points au compteur pour un Nasdaq qui perd 0,5%,
00:19moins 0,41% pour le S&P 500, 6 706 points et la volatilité remonte bien au-delà des 20 points,
00:26au-delà des 21 points, 21 05, on est en hausse de 6,15 sur l'indice VIX et le CAC 40, lui, est toujours en baisse,
00:33moins 0,58%, 8 122 points, moins 1,09 pour l'Euronext Tech Leaders.
00:40Elle devient assez longue cette respiration sur les marchés à laquelle on assiste, bien consistante,
00:46mais la tendance négative perdure un petit peu partout.
00:48John, qu'est-ce qu'on va suivre cette semaine aux Etats-Unis ?
00:52Plein de choses, vraiment une semaine très très importante, demain c'est l'ADP de l'emploi,
00:57vous savez, c'est le rapport privé de l'emploi américain, mercredi on aura les minutes de la Fed,
01:02donc on va savoir vraiment ce qui se dit, vous savez que la Fed c'est ce qui arrive après la réunion de la Réserve fédérale américaine,
01:11on apprend exactement ce que disent les membres de la Fed entre eux.
01:14jeudi, très très important parce qu'on a les statistiques de l'emploi américaine,
01:19enfin on dira après la fin du showdown, mais il faut noter que c'est les statistiques de septembre,
01:26pas d'octobre, puisque c'est les premières qui vont sortir.
01:28Et donc il y a un décalage de près de deux mois dans les anticipations,
01:33savoir quel est le momentum,
01:34donc on attend quand même 50 000 créations d'emplois contre 22 000 avant,
01:41un taux de chômage qui reste à 4,3% contre le mois d'août, on y est déjà loin,
01:48et puis vendredi on a les PMI aux Etats-Unis,
01:51on attend le PMI des services légèrement en hausse,
01:54et puis le PMI manufacturier légèrement en baisse,
01:57et puis on a plein de sociétés, surtout la dernière semaine importante,
02:01on va peut-être parler d'NVIDIA après, mais on a Walmart, Target, Home Depot,
02:06Loves, Palo Alto, et puis Dire,
02:10donc en fait une semaine très très très attentive,
02:14avec des statistiques, on l'a répété,
02:17des statistiques ne seront peut-être pas complètes,
02:20mais au moins on aura toute une batterie d'informations.
02:23– Effectivement, on suivra NVIDIA après-demain, bien sûr,
02:26alors Wall Street qui vient d'ouvrir,
02:28et également un consensus qui s'affaisse sur la baisse de taux du mois de décembre,
02:31tant espérée de la part de la Réserve fédérale américaine,
02:33on regardait tout à l'heure, là je ne l'ai pas en direct,
02:35parce qu'aucun écran ne marche, je vous parle comme ça en direct,
02:37aucun de mes écrans ne fonctionne,
02:39donc je le fais de mémoire, un FedWatch qui probabilise à 43%
02:43une baisse de taux au mois de décembre,
02:45autrement dit le marché ne croit plus, ou en tout cas le moins en moins,
02:47à cette baisse de taux, est-ce que c'est grave ?
02:49– Vous n'avez même pas besoin d'écran, Guillaume,
02:53parce que c'est exactement 43%,
02:55donc on est en dessous des 50%, il y a plusieurs raisons à ça,
02:59évidemment c'est les incertitudes sur ces statistiques,
03:01on ne sait pas ce qu'elles vont donner,
03:02on rappelle quand même que Goldman Sachs disait que,
03:05quelle que soit la statistique qui allait être publiée jusqu'à la fin de l'année,
03:10eh bien il ne faudrait pas trop prêter attention,
03:13parce qu'elle pourrait être fausse,
03:14on rappelle que par exemple pour le chômage,
03:17le taux de chômage aux Etats-Unis,
03:19les personnes qui posent les questions,
03:21les sondeurs comme on dit,
03:23eh bien il y en a plein qui ne travaillaient pas,
03:25donc on n'a pas vraiment de statistiques là-dessus,
03:28donc face à l'incertitude,
03:30eh bien la Fed ne veut pas spécialement baisser ses taux,
03:33et puis on a eu un emballement du consensus
03:37comme quoi la Fed baisserait ses taux en décembre,
03:40mais ce n'est pas du tout ce qu'a dit Jérôme Powell
03:43en octobre,
03:44il a dit, on le répète encore une fois,
03:47que les baisses de taux sont des baisses préventives,
03:51de préemptive cote comme il les appelle,
03:53c'est-à-dire qu'on baisse les taux,
03:55pas parce que c'est la fin du monde,
03:57mais on baisse les taux parce qu'on anticipe
03:59qu'on va aller vers une situation plus compliquée,
04:03il y a une nuance énorme à ça,
04:05et il l'a dit lors de la dernière réunion de la Fed,
04:08ce n'est pas un done deal,
04:10une baisse des taux en décembre,
04:12donc c'est pour ça qu'on a vu un consensus qui s'était emballé,
04:17et aujourd'hui il est en train de s'adapter,
04:19donc voilà qu'on en est,
04:21les valeurs de croissance,
04:22notamment les valeurs de la Fed,
04:23et bien sur ces nouvelles anticipations,
04:27elles sont obligées de s'ajuster,
04:28et elles s'ajustent à la baisse.
04:30– Oui, effectivement,
04:30on suivra avec curiosité mercredi soir,
04:32les minutes de la Fed,
04:33et puis jeudi,
04:35le rapport sur l'emploi de septembre,
04:36alors très très retardé,
04:37mais qui sera publié,
04:37ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu de rapport sur l'emploi,
04:39il sera publié jeudi.
04:40Bon, c'est NVIDIA quand même,
04:41qui fera vraiment la pluie et le beau temps cette semaine,
04:43mercredi soir la publication,
04:45quelles sont les attentes, John ?
04:46– Les attentes, elles sont énormes,
04:49on sait qu'on aura un troisième trimestre extrêmement solide,
04:52un bénéfice par action attendu en forte hausse,
04:55et une nouvelle expansion des marges,
04:57de plus de 56% portée par la montée en puissance des activités,
05:01vous savez, des data centers,
05:04et puis de l'écosystème qu'on appelle CUDA,
05:07des logiciels,
05:09aussi des ventes de nouvelles puces Blackwell,
05:12donc en fait,
05:13on est avec des analyses qui anticipent une trajectoire de croissance exceptionnelle,
05:19et c'est là où le bas blesse,
05:21parce qu'on attend énormément,
05:23on attend que NVIDIA batte les attentes,
05:27pour vous dire,
05:28c'est ça qui est quasiment insurmontable,
05:30parce que pour avoir des chiffres meilleurs,
05:33il faudrait faire meilleur que ce qui était attendu,
05:36donc on est dans une situation un peu compliquée,
05:39on va regarder de très près la situation avec la Chine,
05:42parce que ça devient un peu un problème stratégique,
05:44vous savez que lors de la dernière réunion entre Donald Trump et Xi Jinping,
05:49eh bien on avait espéré un message du gouvernement américain,
05:53selon lesquels les puces Blackwell,
05:55les dernières puces de NVIDIA,
05:57puissent être vendues en Chine,
05:59et ça n'a pas été le cas,
06:00donc si les résultats de NVIDIA sont en ligne,
06:04donc ça pourrait décevoir,
06:05mais qu'on ait un message sur les ventes de puces potentielles en Chine,
06:10eh bien ça pourrait satisfaire le consensus,
06:13donc malgré, je dirais que malgré les fondamentaux remarquables,
06:17eh bien le titre pourrait être sous pression mercredi soir,
06:21tout le monde attend ces chiffres,
06:22et tout le monde attend le prévu de ce qui pourrait se passer après.
06:25– Effectivement, ce sera un test de la dynamique tech,
06:28on a été un peu rassuré en fin de semaine dernière,
06:30en apprenant quand même que Warren Buffett,
06:32malgré les doutes autour de la valorisation de la tech,
06:35des craintes de bulle,
06:36Warren Buffett a renforcé ses positions récemment dans Alphabet quand même,
06:40on a appris ça vendredi dernier,
06:41on a appris qu'effectivement Berkshire Hathaway possédait désormais 4,9 milliards de dollars de titres Alphabet,
06:47Alphabet, on en reparlera dans la suite de BFM Bourse,
06:49mais voilà, Warren Buffett qui pour l'un de ses derniers arbitrages choisit une des big tech,
06:54alors qu'on se demande justement si la thématique est en bulle,
06:56peut-être que c'est de matière à rassurer, on verra, on suivra ça.
06:59On est quasiment au bout, et vous le disiez tout à l'heure John,
07:01de cette saison de résultats, quel bilan en tirez-vous ?
07:04– Très bon bilan, si vous regardez les entreprises du S&P 500,
07:08elles affichent une marge nette record de 13,1% au troisième trimestre,
07:15c'est la plus élevée au moins depuis 2009, si on regarde le consensus fac 7,
07:20donc ce qui est important de noter, c'est que ces résultats démontrent quand même,
07:24qu'on le veuille ou non, une capacité absolument remarquable des entreprises
07:29à préserver leurs profits malgré un environnement économique totalement incertain,
07:35on l'a dit depuis le début de l'année, les questions macroéconomiques, politiques, géopolitiques,
07:42et ce qui est intéressant de noter, c'est que vous avez des analystes
07:44qui prévoient une marge encore solide de près de 13% pour le dernier trimestre,
07:51avec, et ça c'est vraiment un message très très important et très fort pour les marchés financiers,
07:57c'est des marges qui repartent même à la hausse en 2026,
08:02avec 13,3% au premier trimestre et au deuxième trimestre même 13,7%.
08:08Donc on a une résilience à toute épreuve des grands groupes, qu'on le veuille ou non,
08:12quoi qu'on nous ait dit sur l'économie américaine,
08:16donc on est assez serein, je dirais,
08:20mais évidemment à chaque fois, comme je le disais avec Nvidia,
08:23il faut faire mieux que le mieux, mieux que les résultats attendus.
08:28John, Wall Street a ouvert, le Dow Jones, les indices sont à peu près stables,
08:31et puis on suit aussi ici à Paris ce titre Dassault Aviation,
08:34on voulait aussi vous faire réagir quand même, on est loin de Wall Street avec Dassault Aviation,
08:37bien sûr on revient ici à Paris, le titre gagne 7% quasiment,
08:40Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, est à Paris,
08:42il vient de signer donc cette lettre d'intention gigantesque pour une centaine de rafales,
08:48en gros sur une dizaine d'années, sans rafales que l'Ukraine s'apprêterait à commander,
08:52donc sur une dizaine d'années, énorme annonce, Dassault gagne 7%,
08:56la question du financement va quand même rester réglée,
08:58parce qu'on se demande d'où va venir l'argent,
08:59enfin comment est-ce que vous voyez cette incroyable annonce positive,
09:01bien sûr pour le rafale et la suraviation ?
09:03C'est positif, même pour l'économie française je dirais,
09:07en plus au niveau politique, géopolitique, ça renforce quand même encore plus l'axe Paris-Kiev,
09:13qu'on le veuille ou non, ça envoie un message direct à Moscou,
09:16sur lequel évidemment l'Ukraine a des capacités aériennes qui vont être de plus en plus fortes,
09:23maintenant la question du financement, évidemment on s'intéresse à ça,
09:27on n'a pas réellement de détails, mais on a plusieurs pistes qui circulent,
09:32d'abord un montage européen via la facilité européenne pour la paix,
09:37on a aussi potentiellement, alors ça c'est un peu plus brûlant je dirais,
09:40on pourrait avoir un financement indirect américain,
09:45et puis on est aussi dans une situation où le sujet, comme vous l'avez dit,
09:51des flux financiers va devenir extrêmement important.
09:55Alors évidemment pour Dassault Aviation, après ça, c'est le diapote,
09:59la commande propulserait Rafale comme vraiment comme un des standards aériens,
10:04on savait déjà que c'était une référence,
10:05mais ce serait un standard aérien de l'armée ukrainienne,
10:10et évidemment ça consoliderait encore la domination française
10:14sur le marché des chasseurs occidentaux exportés,
10:17et évidemment d'un autre côté, on se pose des questions
10:21parce qu'on est quand même dans une situation,
10:24vous savez que lorsqu'on parle de géopolitique,
10:27on est quand même dans une situation assez délicate
10:30parce qu'on a pas mal de tensions qui pourraient arriver,
10:35vous savez qu'on le veut ou non,
10:37la Russie nous vend toujours du gaz par exemple,
10:42et évidemment on pourrait avoir des tensions à ce niveau-là
10:45avant la fin de l'année,
10:47mais pour Rafale, pour l'économie française,
10:50c'est une bonne nouvelle.
10:50Oui, c'est fou quand même,
10:52alors c'est pas une commande encore,
10:54c'est pour ça qu'on reste un tout petit peu prudent,
10:56c'est une lettre d'intention,
10:57mais enfin c'est quand même un pas gigant
10:58et un signal important pour le secteur de la défense.
11:00Antoine ?
11:01Oui absolument,
11:01et puis il y a quelque chose d'un petit peu baroque
11:04sur la première question qu'on se pose,
11:06c'est comment ils vont payer les Ukrainiens ?
11:09Alors ça se ferait via des subventions européennes,
11:12via un système peut-être un petit peu complexe
11:14qui reste sans doute à imaginer.
11:16Ou en utilisant les avoirs russes gelés aussi.
11:18Oui, aussi, accessoirement,
11:19mais il y a quelque chose d'assez logique à cela
11:21dans une optique européenne,
11:23je m'explique,
11:23Ursula von der Leyen il y a quelques mois
11:25a présenté les grands axes de développement
11:27en matière de défense,
11:29et il est clair que toutes les initiatives de défense
11:32risquent de se centrer autour de l'Ukraine
11:34comme stratégie principale de long terme,
11:36parce que ça en est la meilleure expression.
11:37Et on le voit à travers ce que fait par exemple l'Amérique,
11:42à travers ses livraisons d'armes,
11:43les chasseurs top niveau,
11:44ils ont toujours été livrés à Israël,
11:46à l'Arabie Saoudite et au Japon,
11:49parce que c'est les grands points chauds du moment,
11:51et c'est toujours eux qui ont eu droit au F-15 Eagle,
11:54puis un petit peu plus tard au fameux F-35 en premier.
11:57Donc il est logique finalement
11:58que le Rafale apparaisse vraiment sur la ligne de front
12:02en tant que ligne de défense contre l'avancée russe.
12:06On leur parlera bien sûr dans la suite de BFM Bourse,
12:09tout à l'heure vous retrouverez aussi notre portefeuille BFM Responsable,
12:12ça ce sera à partir de 16h20,
12:13qui a bien fonctionné là sur la semaine écoulée,
12:15il a gagné 2%.
12:16C'est parti !
12:17C'est parti !