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  • il y a 1 jour
Ce mardi 11 novembre, dans sa chronique USA Today, John Plassard, associé, responsable de la stratégie d’investissement de Cité Gestion, s'est penché sur l'attente d'une sortie du shutdown aux États-Unis, la vente des actions de Softbank dans Nvidia, les investissements des géants de la tech en Europe, la trêve fragile et sous condition entre la Chine et les États-Unis, ainsi que la perspective d'un accord entre la Suisse et les États-Unis. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer sur BFM Business.



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Transcription
00:01C'est notre Paris-New York de l'après-midi, votre vol quotidien pour rejoindre la tendance américaine.
00:06John Plassard avec nous, cité gestion. Bonjour John, ravi de vous retrouver.
00:09Bonjour Guillaume, bonjour Antoine.
00:11Antoine Larigauderie bien sûr aussi, bonjour Antoine.
00:13Bonjour messieurs.
00:14En fil rouge avec nous, lui aussi en direct Antoine en ce 11 novembre, tout pour investir ce matin.
00:18Un nouvel épisode à retrouver en podcast et replay, juste un mot quand même du marché obligataire américain
00:22qui lui est fermé, là-bas pour le Veterans Day aux Etats-Unis, mais le marché action lui Antoine est bien ouvert.
00:28Comment se passe ce début de séance à Wall Street ?
00:30Très mitigé, puisqu'on a un S&P 500 qui est en baisse de 0,17%, c'est le Dow Jones qui est en hausse, plus 0,15%,
00:37mais le Nasdaq lui est en baisse de 0,47%, à 23 415 points.
00:42En tout cas, jour férié, mais pas chômé à la Bourse de Paris, il valait mieux être là,
00:46puisque le CAC 40 avance encore, puis largement, plus 1,11%.
00:50On est désormais à 8 145 points.
00:53Effectivement, alors John, on est ravi de vous retrouver.
00:55Wall Street qui ouvre sur une note un peu plus mitigée.
00:58La 42e jour de shutdown, on n'est pas encore complètement au bout de ce tunnel.
01:0242e jour, donc aujourd'hui, où on est-on de cette sortie attendue, tant espérée depuis le vote du Sénat ?
01:08Oui, alors on l'a dit, l'ère du Sénat, un texte qui a été adopté à 60 voix contre 40,
01:13on en a parlé, et ça va passer devant la Chambre des représentants aux Etats-Unis.
01:20Et ce qui est assez intéressant, c'est qu'on a le président de la Chambre des représentants,
01:27qui s'appelle Michael Johnson, qui s'est dit confiant sur une adoption rapide.
01:34Vous avez aussi Donald Trump qui doit signer en dernier, qui a aussi déjà apporté son soutien.
01:41Alors, ça devrait être signé, ça c'est une surprise pour personne.
01:44Alors, les choses qu'on regarde un peu plus, nous, au niveau économique, évidemment,
01:48c'est que le retour à la normale va prendre énormément de temps.
01:51Vous avez des retards dans les vols, vous avez les aides alimentaires,
01:55les versements des prestations fédérales qui vont persister,
02:00tandis que, évidemment, il y a un nouveau bras de fer budgétaire
02:04qui se profile dès le début de l'année prochaine.
02:07On rappelle que le texte a réussi à repousser l'échéance jusqu'au 30 janvier.
02:16Et aussi, intéressant de noter que dans le texte qui a été signé,
02:21vous avez des paiements pour certains départements,
02:25comme les départements de l'agriculture,
02:27les départements des anciens combattants,
02:29qui, eux, seront payés jusqu'à fin 2026.
02:32Donc ça, c'est une meilleure nouvelle pour eux.
02:33Mais on peut s'attendre à de nouvelles discussions début d'année prochaine,
02:40puisqu'on en parlait hier, c'était quand même un espèce de camouflet pour les démocrates,
02:44puisqu'il n'y a pas eu les renouvellements des subventions Obamacare
02:49que voulaient absolument les démocrates.
02:51Effectivement. On attend donc la résolution de ce shutdown américain,
02:5542e jour, et puis ensuite toujours la tech, bien sûr.
02:57Alors là, surprise quand même.
02:58SoftBank a annoncé, cédé sa participation, toute sa participation dans NVIDIA.
03:04Pour quasiment 6 milliards de dollars, le titre NVIDIA perd 2%, John, en ce moment.
03:09Oui, c'est assez inattendu comme timing de sortie de NVIDIA, de SoftBank.
03:17Alors, évidemment, il y a des explications.
03:20Vous avez la stratégie du groupe qui est d'accélérer, du groupe japonais,
03:24qui est d'accélérer le déploiement des projets.
03:26Ils sont extrêmement ambitieux, comme des data centers,
03:29vous savez, les centres de données Stargate,
03:31et puis aussi une usine de robots dans l'intelligence artificielle aux États-Unis.
03:36Ils ambitionnent aussi de devenir un acteur central de l'écosystème d'intelligence artificielle,
03:41comme presque tous les grands groupes.
03:44Et on rappelle aussi que SoftBank sont investis massivement dans OpenAI.
03:50Donc, on voit ici que théoriquement et officiellement, SoftBank sort d'NVIDIA,
03:58non pas parce qu'ils craignent que l'action soit trop haute ou qu'il y ait une bulle sur NVIDIA,
04:04mais plutôt par des besoins.
04:07Eux, ils disent ça, un simple besoin de liquidité stratégique.
04:11Alors, évidemment, ça fait douter certains investisseurs qui préfèrent se retirer
04:16en disant que peut-être que SoftBank aurait une information sur les résultats qui vont être publiés.
04:22Mais là, imaginez bien que c'est totalement impossible.
04:25C'est plutôt, moi, je pense, une redirection stratégique de l'argent,
04:31parce qu'il faut rappeler une chose, c'est que tous ces projets,
04:34on en a parlé, on en parle depuis des semaines et des semaines,
04:37tous ces projets coûtent des milliards à des milliards d'euros.
04:40Et évidemment, un moment ou un autre, il faut peut-être sortir sur la valeur
04:44qui a le plus progressé et qui leur a apporté beaucoup d'argent
04:47parce qu'ils ont fait beaucoup de bénéfices sur leur teneur d'action NVIDIA.
04:54Effectivement. Alors, il y a toujours ce débat de savoir laquelle des deux intelligences artificielles,
04:58lequel des deux écosystèmes à la fin gagnera,
05:00l'écosystème l'IA américaine ou l'écosystème l'IA chinois.
05:03C'est une question que tranchera dans un instant Vincent Juvins pour ING, il sera avec nous.
05:07Mais c'est vrai Antoine que les retours sur investissement de l'IA américaine sont attendus stellaires.
05:12En tout cas, il faudrait un alliement d'étoiles pour le coup incroyable
05:15pour que les investissements annoncés soient vraiment rentables de la part des gens de la tech.
05:19C'est-à-dire que JP Morgan a fait une étude dessus qui donne quelques chiffres assez vertigineux.
05:24Ils disent, essayons d'imaginer un retour de 10% sur les investissements de l'IA à horizon 2030
05:33pour que ça donne ce retour de 10%.
05:35Ce qui n'est pas énorme 10% ce temps-là, voilà.
05:38Enfin bon, conventionnel c'est bien, mais ce n'est pas non plus...
05:40C'est quand même pas mal.
05:41Surtout sur une telle dynamique de développement.
05:45JP Morgan chiffre les revenus annuels nécessaires pour couvrir ce rendement
05:52de 650 milliards de dollars.
05:55Ce qu'ils qualifient comme chiffre assez dément.
06:01Pour remettre les choses dans leur contexte, ils disent que ce serait comme si pour obtenir
06:05un abonnement de base à Netflix, chaque abonné était obligé de dépenser 180 dollars par mois.
06:11En équivalent Netflix, ça donnerait à peu près ça.
06:14Et c'est ce que JP Morgan dit dans sa dernière étude.
06:19Alors comment ils ont fait leurs calculs ? Je ne sais pas.
06:21Ils ont leurs recettes.
06:22Mais la moulinette donne quelque chose d'assez étonnant.
06:25Ça va être compliqué d'atteindre ce retour sur investissement de 10%.
06:28Ce retour, ce rendement de 10% sur tous les investissements annoncés par les gens de la tech américaine, John ?
06:33Oui, et puis en fait, ça me fait penser un peu à la promesse, vous savez, de salaire.
06:39On en parlait aussi la semaine passée de 1 000 milliards de dollars pour Elon Musk.
06:43Évidemment, pour avoir ces 1 000 milliards de dollars, il faudrait qu'ils vendent plus d'un million de robots taxés.
06:50On en a parlé, il y a plein de choses qu'ils doivent faire pour arriver à ce chiffre magnifique.
06:57Alors moi, ce que je dirais plus, c'est que certaines entreprises vont réussir à le faire, même plus que 10%.
07:03Mais vous allez aussi avoir d'autres entreprises qui ne vont pas du tout réussir et potentiellement disparaître.
07:10Vous savez, ça s'est vu dans toutes les révolutions industrielles ou technologiques où il y a les meilleurs.
07:16Alors, c'est peut-être Nvidia, peut-être d'autres, mais il y a les meilleurs qui réussissent à rester sur le devant de la scène jusqu'en 2030
07:22et d'autres qui vont potentiellement disparaître.
07:25Antoine ?
07:26Oui, parce que si vous regardez OpenAI, et là, on parle du point central de l'architecture d'IA,
07:32ils sont effectivement capables de gagner en un semestre 4 milliards de dollars
07:38en refusant plus de 16 milliards de dollars en un an de trésorerie.
07:44Donc, pour servir du rendement et servir des intérêts, ça va être compliqué pour certains.
07:49Et ils continuent, les gens de la tech, à investir et à annoncer des investissements, y compris ici en Europe.
07:53En Europe, oui, mais en France, on ne voit pas beaucoup d'annonces, John, par rapport à nos voisins ?
07:58Oui, c'est vrai que c'est assez frustrant, je dirais, parce qu'on se souvient qu'en début d'année,
08:04il y avait eu ces premiers investissements de 105 milliards d'euros dans l'intelligence artificielle
08:10de la part du président Macron.
08:11Eh bien, on n'entend pas grand-chose comme investissement.
08:15Là, on vient d'avoir deux nouvelles assez importantes.
08:17Vous avez Google qui prévoit d'agiter 5 milliards de dollars en Allemagne
08:22pour renforcer ses capacités de cloud et dans les centres de données.
08:27Et en même temps, on a eu Microsoft qui va investir 10 milliards de dollars au Portugal
08:34pour développer son pôle d'intelligence artificielle.
08:37Et ça, c'est un des projets les plus ambitieux jamais lancés en Europe.
08:43Et de l'autre côté, eh bien, la France qui était pourtant ou qui est pionnière
08:48dans la recherche en intelligence artificielle, eh bien, elle semble payer le prix d'une fiscalité
08:55jugée instable et d'un cadre administratif plus rigide que ses voisins.
09:00En tout cas, c'est la première explication qu'on a.
09:02Mais c'est assez frustrant parce qu'on voit que les choses avancent.
09:06On voit que nos voisins sont en train, eh bien, d'investir massivement
09:11et réellement dans l'intelligence artificielle.
09:14Et pour nous, actuellement, c'est plutôt au niveau des promesses.
09:18Oui, il y a un petit peu décevant.
09:19Et Microsoft, donc, qui annonce investir 10 milliards de dollars au Portugal.
09:22Au Portugal, donc, 5 milliards de la part de Google en Allemagne.
09:25Et ici, en France, pas grand-chose en ce moment.
09:27La trêve entre la Chine et les États-Unis, disons-en un mot de cette trêve.
09:33Selon le Wall Street Journal, la Chine compte finalement restreindre
09:36ses exportations de terres rares vers les entreprises américaines liées à l'armée,
09:39les entreprises liées aux militaires américains.
09:42La trêve est donc encore une trêve provisoire, fragile et sous condition, manifestement, John.
09:49On a perdu John.
09:50Et si on s'imaginait bien que les Chinois et les Américains
09:55n'allaient pas être meilleurs amis et partir en vacances immédiatement ensemble.
10:01Et vous l'avez dit, il y a cette décision qui est annoncée par les Chinois
10:06comme étant, si c'est vrai, cet article de sécurité nationale
10:10pour certains métaux stratégiques et essentiels à la fabrication d'armes,
10:15vous l'avez dit, radars et systèmes de propulsion.
10:18Donc, on a vraiment l'impression que cette trêve commerciale
10:22entre les deux plus grandes puissances mondiales est extrêmement conditionnelle.
10:28On a une bataille d'influence technologique de part et d'autre
10:32et qu'il faudra beaucoup, beaucoup, beaucoup plus
10:35pour qu'on soit convaincu que ça puisse aller au-delà d'un an.
10:41Parce que je vous rappelle quand même que cette trêve dont on parle,
10:43ces papiers qui ont été signés, étaient seulement pour 12 mois.
10:48Donc là, on en est à 11 mois et quelques jours.
10:51Et on voit que déjà, ça se fissure dans ce qui avait été annoncé en grande pompe,
10:56en tout cas de la part de Donald Trump.
10:57– Effectivement, donc la Chine qui apparemment, d'après Wall Street Journal,
11:01ne restreindrait pas, enfin, restreindrait toujours en fait,
11:05ces exports de terres rares, partiellement bien sûr,
11:07mais continuerait d'exercer une pression à la baisse sur les exports de terres rares
11:11vers les entreprises américaines liées au secteur de la défense.
11:14Wall Street est mitigé, le Nasdaq perd 0,4%, le S&P moins 0,2.
11:17Cette question d'un de nos auditeurs, il s'appelle Jean-François,
11:19elle est pour vous sur X cette question.
11:21Je me permets de vous interpeller sur les multiples de valorisation,
11:24nous dit Jean-François.
11:25Vous parlez toujours des valorisations de la tech,
11:27mais les valorisations du commerce physique américain sont surprenantes également.
11:31Costco qui est valorisé à 50 fois ses bénéfices,
11:34Walmart à 38 fois.
11:35Pourtant, les perspectives ne sont pas super brillantes.
11:37Comment l'expliquez-vous ?
11:38– Je dirais que c'est assez simple,
11:41parce qu'aujourd'hui, dans toutes les interrogations qu'on a sur les marchés,
11:45on voit que ces ratios traduisent une prime de risque accordée par les investisseurs
11:52à des modèles qui sont jugés plus résilients et capables de maintenir leurs marges,
11:58même en période de ralentissement économique,
12:01ce qu'on craint, ce qui pourrait avoir plus d'impact sur les valeurs de la tech,
12:05par exemple, dont on parle souvent.
12:07Et donc, aujourd'hui, on a l'impression que cette rotation qu'on a vers la qualité,
12:12eh bien, les investisseurs payent désormais extrêmement cher la visibilité,
12:18la solidité du bilan de ces deux entreprises,
12:21c'est-à-dire Costco et Walmart,
12:23et de la puissance logistique,
12:24parce que ces deux entreprises ont une puissance logistique phénoménale.
12:29Alors, évidemment, on est dans une situation
12:32où s'il ne devait plus y avoir de nuages dans le ciel,
12:37eh bien, très certainement, ces valorisations de ces deux entreprises devraient, elles, baisser.
12:42– John Plassard avec nous pour Cité Gestion.
12:44Un dernier mot, John, parce que vous êtes avec nous en direct depuis Genève.
12:47C'est quoi l'ambiance en Suisse, là ?
12:48Parce que sur les droits de douane, la Suisse prend cher, quand même,
12:5039% de droits de douane sur les produits suisses exportés vers les États-Unis.
12:54Donald Trump, il n'y a pas de main morte avec la Suisse.
12:55Mais il semble qu'on s'approche peut-être d'un deal et d'un apaisement, quand même,
13:00entre Genève et Washington.
13:01– Alors, le sentiment, très rapidement,
13:04le sentiment est extrêmement mitigé,
13:07parce que d'un côté, évidemment, ça donne une bouffée d'oxygène.
13:10On était à 39%, on passe à 15%.
13:13C'est une visibilité supplémentaire pour les entreprises.
13:17Mais lorsqu'on y regarde un tout petit peu plus près,
13:20on se rappelle qu'en décembre dernier, il y a moins d'un an,
13:24eh bien, ces taux étaient de 0,6%.
13:28les exportations vers les États-Unis ont payé 0,6%.
13:32Donc, on passe de 0,6% à 15%.
13:36Donc, c'est quelque chose qu'il va falloir redéfinir dans les business models des entreprises
13:42et qui va avoir un impact négatif sur la Suisse, moins que 39%.
13:48Mais 15%, c'est toujours plus qu'avant.
13:50– Effectivement, ça fera quand même mal.
13:52Même si 15, ce n'est pas 39%,
13:53c'est quand même beaucoup plus que les niveaux de droits de douane actuels.
13:56Merci beaucoup, John Plassard, avec nous.
13:57Cité, gestion.
13:58– Sous-titrage Société Radio-Canada

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