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  • il y a 5 jours
Ce lundi 3 novembre, dans sa chronique USA Today, John Plassard, associé et responsable de la stratégie d’investissement de Cité Gestion, s'est penché sur le mois de novembre avec un effet à risque pour les marchés, la prudence du groupe Warren Buffett avec le cumul de ses réserves de cash, la publication de l'éditeur de logiciels Palantir pour ce soir, et le programme de la semaine aux États-Unis. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer sur BFM Business.

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Transcription
00:00Qui ouvre ?
00:02Oui c'est votre popcorn sorti du four, l'ouverture des marchés américains.
00:05Chaque jour on reprend les bons horaires puisque les américains ça y est sont enfin passés à l'heure d'hiver
00:09et Wall Street ouvre à 15h30, heure française désormais à nouveau.
00:12John Plassard avec nous, bonjour John.
00:14Depuis Cité Gestion et Antoine Larigauderie, de retour en fil rouge, rebonjour Antoine.
00:19Ce matin le grand retour dans Tourinvestir et à retrouver en podcast.
00:22Chaque jour, Antoine, comment Wall Street ouvre-t-il ?
00:26C'est une bonne question. Alors on ouvre en belle hausse le Nasdaq, plus 0,97%, on est à 23 954 points.
00:33Le reste du marché un peu plus indécis, le Dow Jones plus 0,07%, ça nous donne plus 0,5% pour le S&P 500.
00:40A noter que la volatilité baisse un petit peu du côté des 17 points pour l'indice VIX.
00:45Et c'est vrai que le climat est timoré du côté de Paris avec un CAC 40 qui baisse de 0,16%, 8 108 points.
00:52Mais à noter une très très nette contre-performance par rapport aux autres places boursières européennes.
00:57On a quand même un Eurostock 50 qui est de 0,42%, plus 0,92% pour le DAX à Francfort.
01:03Et ça c'est depuis ce matin.
01:04Donc très clairement on a une différence de performance entre la France et le reste de l'Europe.
01:09Effectivement, la semaine dernière aussi d'ailleurs, la France qui à nouveau sous-performe.
01:13John, on est ravi de vous retrouver donc sur les horaires habituels.
01:16Wall Street ouvre légèrement dans le vert, encore dans le vert on a envie de dire pour cette première séance de novembre.
01:21On parle d'un effet novembre à Wall Street, c'est quoi l'effet novembre ?
01:25Écoutez, si on regarde les statistiques, depuis 1950, novembre est le meilleur mois en moyenne pour le S&P 500.
01:33Normalement en moyenne on fait plus 1,87% et le mois de décembre est le troisième meilleur mois avec plus 1,43%.
01:43Alors on dit que c'est alimenté par les flux saisonniers et la dynamique des résultats.
01:48Mais, il y a toujours un mais Guillaume, aujourd'hui le S&P 500 depuis le début de l'année en dollars a fait plus 16%.
01:57Et lorsque, à ce niveau de l'année, le S&P 500 fait plus de 15%, c'est-à-dire que c'est le cas,
02:05eh bien vous avez 20 chances sur 21 qu'il progresse encore pendant les deux derniers mois de l'année.
02:13Donc on est vraiment dans un alignement théorique et historique des étoiles
02:18qui laisserait entendre que les deux derniers mois de l'année pourraient apporter encore un trend, un momentum positif.
02:28Alors évidemment, il y a des facteurs de risque, il faut toujours le rappeler, le manque de données, le shot down,
02:33on en parlera certainement après, qui sera le plus long de l'histoire américaine.
02:37On a simplement quelques petits indicateurs privés comme l'ADP, le sentiment de l'université du Michigan, etc.
02:45qui font qu'on a une volatilité qui reviendra de toute manière.
02:51Mais, si on reprend une nouvelle fois de manière historique,
02:55l'effet de novembre, comme vous le disiez, Guillaume, est très favorable pour les marchés
03:01et évidemment pourrait continuer à bénéficier.
03:05Et je l'ai dit avant vous, Guillaume, à l'intelligence artificielle.
03:09Effectivement, tiens, pas un jour sans qu'on ait un nouveau deal géant, d'ailleurs, dans l'intelligence artificielle.
03:13Il se trouve qu'Amazon gagne 5% aujourd'hui parce qu'Amazon, avec son cloud AWS,
03:17vient de signer un partenariat, d'annoncer un partenariat avec OpenAI.
03:21Un partenariat, Antoine, de, comme d'habitude, plusieurs dizaines de milliards de dollars.
03:2538 milliards.
03:26Oui, c'est le petit circuit fermé qui fonctionne bien, en tout cas.
03:30Un gros circuit fermé, mais ça permet à la tech de surperformer,
03:35assez largement, même en Europe, un Euronext Tech Leaders qui prend 0,26%,
03:39alors que le CAC 40 perd 0,25%.
03:42En régie, ils attendaient impatiemment que j'en parle de l'Euronext Tech Leaders
03:46parce que je l'avais oublié il y a quelque chose.
03:48Ah oui, c'est coutume, effectivement.
03:50Et donc, aux États-Unis, Amazon gagne 5% ce deal à 38 milliards avec OpenAI.
03:54Un nouveau jour se lève aux États-Unis.
03:56Un nouveau deal chaque jour pour OpenAI et pour Nvidia.
03:59Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre.
04:00Et quand ce n'est pas l'autre, c'est l'un.
04:01Aujourd'hui, c'est OpenAI.
04:02Et cette question-là, parce qu'on bat quand même, John, record sur record aux États-Unis
04:06et beaucoup sont très prudents face à ces différents records.
04:09Et c'est le cas de Warren Buffett.
04:11Notre question du jour sur les réseaux sociaux,
04:12pour vous tous qui nous suivez sur X et LinkedIn, la voici.
04:14Il se trouve que le groupe de Warren Buffett, Beckshire Hathaway, accumule un record de cash, signe de prudence.
04:22À vos yeux, Warren Buffett est-il encore en retard sur la tech ?
04:26Tant ou raisonnablement prudent ?
04:28C'est notre question.
04:29Vous pouvez vous tous voter, nous laisser vos arguments.
04:31On va rebondir dessus tout au long de l'émission.
04:33Pour vous, John, est-ce qu'il est trop prudent ou raisonnablement prudent, Warren Buffett ?
04:36C'est une très bonne question.
04:39Alors d'abord, il faut rappeler les montants.
04:40Les montants records, 382 milliards de liquidités.
04:44C'est un record, bien évidemment, historique.
04:47Vous l'avez dit, ça monte la prudence.
04:48Mais aussi, le manque d'opportunités.
04:51Alors, il y a une chose qu'il faut rappeler.
04:52Vous savez, quand on parle de liquidités, il ne faut pas oublier qu'il y a une partie de cette liquidité
04:57qui est parquée ou qui est investie sur des T-bills,
05:02c'est-à-dire sur des obligations gouvernementales très courtes.
05:06Et qu'est-ce que ça veut dire ?
05:07Ça veut dire que rien que cette liquidité rapporte à Berkshire Hathaway environ 18 milliards de dollars par année
05:16sans rien faire puisque c'est quelque chose, à moins qu'il y ait une faillite de l'État américain,
05:21c'est quelque chose qui est garanti en dollars, bien évidemment.
05:24Alors, il faut faire attention ici.
05:26Quand on regarde la liquidité de, j'allais dire, Warren Buffett qui n'est plus à la tête,
05:32mais de Berkshire Hathaway,
05:33eh bien, vous savez que Berkshire Hathaway a une approche qui est fondée sur la valeur tangible d'une entreprise
05:41plutôt que sur une promesse de croissance.
05:44Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:45Ça veut dire qu'aujourd'hui, si on prend les valeurs dans l'intelligence artificielle,
05:50vous les payez sur des promesses de croissance,
05:53que ce soit NVIDIA, que ce soit OpenAI lorsqu'elle sera cotée, etc.
05:58Eh bien, aujourd'hui, Berkshire Hathaway est à l'extérieur de ce momentum.
06:05Alors, il faut aussi rappeler une chose qui est intéressante,
06:08et on en touchait deux mots la semaine passée, Guillaume,
06:11c'est de dire que depuis que Warren Buffett a quitté le navire,
06:15évidemment, il regarde toujours ce qui se passe,
06:17eh bien, Berkshire Hathaway a sous-performé le marché.
06:21Tenez bien, depuis le début de l'année, Berkshire Hathaway,
06:25l'action Berkshire Hathaway, qui est cotée, bien évidemment,
06:28fait plus 5%, alors que le S&P 500 fait plus 16%.
06:33Donc, on voit que potentiellement, on est en retard,
06:37mais il faut toujours rappeler que Berkshire Hathaway a eu une vision
06:42sur le long terme qui a très souvent payé.
06:45Et vous vous souvenez, par exemple, son implication dans Apple,
06:48alors qu'il ne voulait absolument pas investir dans la technologie,
06:53eh bien, c'est définitivement été gagnant,
06:57et c'est la plus grande position du portefeuille de Berkshire Hathaway.
07:01Alors, dire ici qu'il est en retard ou qu'il n'a pas compris le cycle,
07:05je ne suis pas sûr, mais en tout cas, sur le court terme, oui.
07:09Oui, et d'ailleurs, sur l'année, vous le disiez,
07:11Berkshire Hathaway, du coup, est en retard sur le reste du marché,
07:13et c'est Warren Buffett lui-même qui expliquait qu'avoir raison trop tôt en bourse,
07:18c'est avoir tort.
07:19Alors, est-ce qu'il a raison trop tôt d'être prudent ?
07:21On va voir, on va suivre, en tout cas.
07:23Ça fait maintenant 5 trimestres d'affilée que Berkshire Hathaway,
07:25le holding de Warren Buffett, choisit de ne pas racheter ses propres actions
07:28parce qu'il estime que ses propres actions sont déjà trop chères,
07:31sont elles aussi surévaluées.
07:32Le marché offre peu d'opportunités, le message de Warren Buffett,
07:36qu'on va challenger tout au long de l'après-midi.
07:39En tout cas, Wall Street est une nouvelle fois en hausse aujourd'hui,
07:41avec en plus cet accord, on va y revenir dans un instant ensemble, John,
07:44entre Donald Trump et Xi Jinping.
07:45D'abord, côté entreprise, qu'est-ce qu'il faudra particulièrement suivre cette semaine
07:49après l'incroyable semaine qu'on vient de vivre là-bas à New York ?
07:53Alors, pas mal de tech.
07:54Ce soir, on a Palantir Technologies, on a Reality Income,
07:59on a Vertex Pharmaceutique, on a AMD, on regardera ça de très près,
08:04Uber, Amgen, Pfizer, McDonald's, Qualcomm et ConocoPhillips.
08:09Alors, beaucoup de tech, mais aussi pas mal de tout ce qui compose la sphère du S&P 500.
08:18Donc, on aura vraiment l'idée de la consommation,
08:21parce que je parlais de McDonald's, on verra effectivement
08:23si les Américains continuent de manger des burgers.
08:27C'est vraiment un test, je dirais, pour la consommation,
08:31et évidemment la croissance américaine.
08:33Oui, et côté big tech, John, on a Palantir qui va publier ses résultats ce soir.
08:39Alors, on a Dan Hives, le très très médiatique analyste de chez Wedbush,
08:46qui dit, allez, à horizon deux ans, c'est une entreprise qui a vocation à dépasser
08:51les 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
08:54Est-ce qu'on en prend le chemin ?
08:56Oui, clairement, la réponse est oui.
08:58Il faut rappeler que Palantir, c'est quand même une entreprise américaine
09:01qui est spécialisée dans l'analyse de la big data.
09:04Et lorsque vous dites big data, bien évidemment, encore une nouvelle fois,
09:07on parle d'intelligence artificielle.
09:09Et ils travaillent très proche des gouvernements, des grandes entreprises,
09:12des logiciels d'intelligence artificielle pour des décisions,
09:15notamment dans la sécurité.
09:17Donc, lorsqu'on dit ça, c'est assez simple.
09:20C'est-à-dire que Palantir dépend, entre autres, de la croissance des contrats commerciaux,
09:26mais aussi des contrats gouvernementaux avec, notamment, le gouvernement américain.
09:32Alors, ça va dépendre, pour répondre à votre question, Antoine,
09:35ça va dépendre aussi de ce que va faire le gouvernement américain,
09:38de ce que vont faire les gouvernements dans la défense, dans la cybercriminalité, par exemple.
09:43Et là, on a l'impression, malheureusement, que c'est un thème qui est extrêmement porteur.
09:50Et le fait qu'il soit directement dans l'intelligence artificielle,
09:55eh bien, ça va bénéficier, la valeur va bénéficier de ce qu'on appelle la e-mania,
10:01le hype pour l'intelligence artificielle.
10:04Alors, on attend, évidemment, des marges qui devraient être très élevées ce soir,
10:09une croissance soutenue par une de leurs plateformes, qui s'appelle Plateforme Foundry,
10:13et une accélération du segment commercial,
10:16qui devrait, évidemment, être clé pour justifier la valorisation.
10:22Alors, on rappelle, pour finir, Antoine, que Palantir,
10:25c'est vraiment le pont entre l'intelligence artificielle et la sécurité nationale.
10:31Donc, c'est une position unique, mais qui dépend des contrats, je me répète,
10:35mais des contrats gouvernementaux.
10:36Donc, on aura plus d'informations ce soir, mais effectivement, on peut arriver sur ce target.
10:41Voilà, pourquoi pas 1 000 milliards de dollars de capi d'ici deux ans.
10:44C'est le pari de l'analyste tech américain Dan Haif, très suivi là-bas à Wall Street.
10:48Il y a parfois, en plus, des effets autoréalisateurs.
10:50Il se trouve qu'avant de publier ce soir, Palantir est en hausse, là, d'ores et déjà, plus 2%.
10:55Et puis, on est toujours en shutdown, quand même, parce que si Wall Street bat record sur record,
10:58ça n'empêche pas l'administration américaine de tourner au plus que ralenti.
11:02Là, on est au 34e jour aujourd'hui, John.
11:04– Oui, ça va être le shutdown le plus long de l'histoire américaine.
11:10Un nouveau record pour Donald Trump.
11:12Alors, celui-là, il n'est pas très glorieux.
11:14Surtout qu'on a eu toute une discussion ce week-end sur le fait,
11:19vous savez, qu'on appelle ça les coupons restaurants, les food stamps aux États-Unis.
11:23Vous avez 42 millions d'Américains qui bénéficient d'aides pour aller acheter notamment de la nourriture.
11:31Et effectivement, à cause du shutdown, il devait être arrêté le 1er novembre.
11:37Mais on a eu une extension pour certains Américains.
11:40Alors, si on regarde les discussions entre démocrates et républicains,
11:44on n'en a pas grand-chose.
11:45On n'arrive toujours pas à se mettre d'accord sur les dépenses,
11:49notamment liées à Obamacare, que les démocrates ne veulent pas lâcher du tout.
11:55Et évidemment, les républicains ne veulent pas donner plus.
11:58Donc, on a plein d'interrogations.
12:01On sait qu'il y avait un sondage qui était publié une dizaine de jours
12:06où la majeure partie, plus de 70% des personnes qui répondaient,
12:11disaient qu'ils s'attendaient à ce que le shutdown termine fin octobre,
12:15alors qu'on est en novembre.
12:17Donc, pour l'instant, on ne voit pas vraiment l'effet sur les marchés boursiers,
12:22mais on a déjà des estimations.
12:24Les premières estimations laissent entendre que les 34 jours de shutdown,
12:29pour l'instant, pourraient gréver la croissance américaine de près de 1%.
12:34Alors, ça pourrait être attrapé plus tard, mais en tout cas de 1%.
12:37Et ça, bien évidemment, le gouvernement américain,
12:40et surtout Donald Trump, regarde ça d'un œil extrêmement inquiet,
12:45qu'on le veuille ou non.
12:46Oui, et pour l'instant, pas d'issue de secours.
12:48Pour l'instant, pas de voie de sortie de ce shutdown
12:50qui, demain, égalera le plus long de l'histoire.
12:52Et c'est vrai, dès mercredi, deviendra ce shutdown le plus long jamais vu.
12:56Merci beaucoup.
12:57John Plassard avec nous pour citer gestion régulièrement à nos côtés.

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