Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 semaine
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00On va laisser le cas de Nicolas Sarkozy de côté pour revenir à la politique et à la politique économique.
00:06Les députés font le pont, mais ils sont quand même en train d'examiner un budget.
00:11Ils ont adopté le volet recettes, maintenant il va falloir passer au volet dépenses.
00:15Et à cette occasion, on a entendu Bruno Le Maire, l'ancien ministre de l'économie d'Emmanuel Macron,
00:20faire quelques petites remarques, ou plutôt attaquer celui qui a été son patron à l'Elysée.
00:25Et il a écrit en avril 2004, Bruno Le Maire, au président de la République,
00:29qu'il fallait une stratégie ambitieuse de contrôle de nos finances publiques.
00:34Ce à quoi le président de la République, c'est ce qu'explique Bruno Le Maire,
00:38lui a répondu qu'il n'en voyait pas l'intérêt.
00:42C'était devant les chefs de la majorité en avril 2024.
00:44Bruno Le Maire dit qu'à cette occasion, comme il y avait moins de rentrées fiscales,
00:49il fallait faire des économies et une loi de finances rectificative.
00:54On va en débattre avec Charles Consigny, bonsoir Charles Consigny,
00:58et Alain Duhamel qui est de retour avec nous, bonsoir Alain, re-bonsoir.
01:01Je suis très intimidé, ça va bien se passer.
01:04Est-ce que cette histoire de déficit, c'est la faute d'Emmanuel Macron,
01:09la très grande faute du président de la République, Charles ?
01:12C'est une faute partagée, je pense, et je trouve l'interview de Bruno Le Maire
01:19et sa tentative de ne pas prendre sa part de ce bilan, un peu acrobatique.
01:26Alors c'est sûr, c'est plus facile.
01:27Il a été 7 ans à Bercy.
01:29C'est plus facile, oui, on a tendance à l'oublier.
01:32C'est plus facile de, je veux dire, quand on a effectivement,
01:36on n'oublie pas du tout Bruno Le Maire comme ministre des Finances,
01:38c'est pas ce que je veux dire, mais quand on a été 7 ans à Bercy,
01:41on est un tout petit peu comptable du bilan.
01:43C'est plus facile de faire l'histoire aujourd'hui,
01:47c'est toujours plus facile à posteriori de dire,
01:50il aurait dû démissionner, il aurait dû prendre les Français à témoin
01:53ou il aurait dû corriger le tir puisqu'il était en mesure de le faire.
01:58Effectivement, il avait comme difficulté qu'Emmanuel Macron
02:01a été un président extrêmement dépensier.
02:04Et je pense que là-dessus, la faute lui revient.
02:07Je pense qu'on n'attendait pas ça de ce jeune président moderne
02:11et qu'il s'est comporté en roi soleil
02:14alors qu'on aurait attendu plus de modernité.
02:16Et dans la modernité aujourd'hui, il y a la maîtrise des dépenses publiques.
02:19– Alors moi, je crois qu'on va sans doute y revenir,
02:23mais il y a le côté règlement de compte qu'est chorale
02:27et fin de parti, divorce, etc.
02:30Là, on pourra revenir sur les différents personnages.
02:33En ce qui concerne Emmanuel Macron, dans mon esprit, il y a trois phases.
02:36La première phase, en gros, son premier quinquennat
02:42pendant laquelle il a une politique économique qu'on aime ou qu'on n'aime pas
02:46mais qui est cohérente et qui, en tout cas, donne des résultats.
02:49Ensuite, il y a la période du Covid où on sort de toutes les normes habituelles.
02:54– De quoi qu'il en coûte ?
02:55– Oui.
02:56Mais là, à ce moment-là, personne ne proteste.
02:58Et tout le monde en bénéficie.
02:59– Et tout le monde réclame.
03:00– Tous les Français pour leurs revenus et tous les chefs d'entreprise
03:04parce que ça leur matière était en dehors de l'eau.
03:08Ils étaient très contents à ce moment-là.
03:10On ne se le rappelle pas du tout maintenant,
03:12mais ils étaient très contents, très soulagés.
03:15Et la France a été plus généreuse que les autres pays de ce point de vue.
03:18Peut-être trop généreuse.
03:20Mais là où, à mes yeux, il a complètement tort,
03:23c'est que dès la sortie du Covid, à ce moment-là,
03:27évidemment, il fallait une politique financière et économique
03:32beaucoup plus rigoureuse.
03:33Et à mon avis, l'erreur, c'est 2022.
03:37Ce n'est pas simplement la polémique sur 2024 qui est l'objet de la lettre.
03:41C'est depuis 2022.
03:44Or, Bruno Le Maire, il était ministre des Finances.
03:48– Donc il a continué à faire des chèques aussi.
03:49– Donc il a continué.
03:50Alors, qu'il était, Bruno Le Maire, très attentif au risque de dérapage,
03:59je veux tout à fait bien le croire.
04:01Qu'il ait expliqué au-dessus de lui, à Elisabeth Borne.
04:09– Et on veut beaucoup à Mme Borne, d'ailleurs.
04:10– Oui, visiblement.
04:11Et à Emmanuel Macron qu'il fallait changer de direction,
04:15je veux bien le croire aussi.
04:16mais au bout du compte,
04:19si vraiment il trouvait qu'on était en train de prendre
04:21des décisions dangereuses pour la suite
04:23et que c'était un dérapage qui n'était pas soutenable,
04:27à ce moment-là, il fallait soit prendre la parole en public,
04:31c'est-à-dire s'adresser, pour être habile peut-être à la Première Ministre
04:36plutôt qu'au Président,
04:38mais prendre la parole publique pour faire connaître son dissentiment.
04:42– Prendre l'opinion publique à ses mains.
04:43– Voilà, pour faire connaître son dissentiment.
04:46– Voir démissionner.
04:48J'ai entendu Jean-Christophe Cambadélis, le socialiste, dire
04:50« mais il aurait dû démissionner ».
04:51On se souvient que Jean-Pierre Chevènement pouvait démissionner.
04:54– Bien entendu, mais déjà, déjà,
04:57il aurait publiquement dit
04:59« je mets solennellement en garde », etc., etc.
05:02on le regarderait autrement.
05:05– On dit un peu la même chose.
05:06– Mais là, vous faites un peu le procès de Bruno Le Maire, pardon.
05:08– Non, non, on ne fait pas.
05:09– Mais le patron, c'est Emmanuel Macron,
05:11et c'est le patron qui a continué à dépenser de l'argent qu'on n'avait pas,
05:13et qui nous met aujourd'hui dans une situation très même très compliquée.
05:16– Oui, c'est-à-dire que, d'abord, Bruno Le Maire,
05:19son histoire de loi de finances rectificatives,
05:21à l'époque, on en avait parlé.
05:22– Oui, oui.
05:23– À l'époque, c'est quelque chose qui avait été rendu public.
05:27Je pense, malheureusement,
05:28qu'il y a aussi la question de la politique dans tout ça,
05:31et qu'aujourd'hui, on est tellement obsédés,
05:34les hommes politiques sont tellement obsédés par l'idée
05:35qui n'existent plus, comme on dit maintenant,
05:38dès lors qu'ils sortent du gouvernement,
05:40que Bruno Le Maire a tout fait pour rester le plus longtemps possible.
05:44Et comme ça s'est passé encore récemment avec Retailleau,
05:47où, en gros, à chaque fois, il disait
05:49« Ouh là là, attention, s'il se passe ceci, s'il se passe cela, je démissionne. »
05:54Et il a eu beaucoup de mal à partir.
05:55La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron a beaucoup dépensé d'argent.
05:59Pendant le Covid, je disais,
06:00il y avait des voix qui contestaient cette ouverture des vannes,
06:04des dépenses publiques, même sur des petits détails.
06:06Mais par exemple, la facturation des fameux tests
06:10que tout le monde devait faire en permanence, etc.
06:12C'était gratuit, c'était open bar.
06:14C'était financé par la Sécurité sociale.
06:16On sait que ça a fait la fortune des laboratoires en question
06:20qui en ont profité.
06:21Mais les gens ne se plaignaient pas d'être aidés.
06:23Il ne faut pas être sûr, tout était gratuit.
06:25Les gens, peut-être, mais les gens responsables,
06:28eux, ils s'en plaignaient.
06:30Ensuite, Emmanuel Macron, il a continué à recruter des fonctionnaires.
06:36Il n'a pas touché à ce qui, en fait, coûte de l'argent structurellement à la France,
06:40aux 35 heures.
06:42Les retraites, il l'a fait.
06:43C'est ce qu'on peut lui reconnaître.
06:45Là, il le découse.
06:47Mais ils l'ont fait.
06:48Et c'était une économie.
06:50C'est une économie substantielle.
06:51Et moi, ce qui me frappe beaucoup, c'est, au fond,
06:54ils sont décevants, ces gens.
06:56Et même Bruno Le Maire, que j'aime beaucoup,
06:59en réalité, il a manqué, lui, qui connaît l'histoire,
07:02il aurait dû s'inscrire dans l'histoire.
07:04Je vous prends un exemple.
07:06Que doit faire aujourd'hui la France, à un duel,
07:08pour être un grand pays ?
07:10Par exemple.
07:11Non, mais je finis en une phrase.
07:14Par exemple, il faut qu'elle retrouve son influence à l'étranger.
07:17Qu'est-ce qui participe de l'influence ?
07:18C'est la défense.
07:19Qu'est-ce qu'on attend pour construire un nouveau porte-avions, par exemple ?
07:24On n'a plus d'argent.
07:25On en a un.
07:26Les États-Unis en ont 20.
07:28La Chine en a trois.
07:29Il suffirait qu'on en ait deux de plus
07:31pour être au même niveau que la Chine.
07:32Qu'est-ce que c'est ça ?
07:33C'est notre capacité à nous déployer à l'étranger,
07:36à avoir de l'importance à l'étranger.
07:37Combien coûte un porte-avions ?
07:3810 milliards.
07:39Combien a coûté la mesure que Bruno Le Maire critique
07:42dans son interview, prise par Elisabeth Borne,
07:45l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires,
07:47qui est une mesure purement démagogique,
07:498 milliards.
07:50C'est-à-dire que si Maham Borne
07:52n'avait pas pris sa mesure démagogique,
07:55on aurait, par exemple, les moyens
07:56de se doter d'un nouveau porte-avions.
07:58Donc moi, je dis,
07:58il manque de sens de l'histoire, tous ces gens.
08:01Non, mais là, je trouve, excusez-moi,
08:03que vous mélangez des considérations
08:06qui sont toutes, bien entendu, intelligentes,
08:08mais qui sont aussi un fatras de choses
08:10qui ne vont pas les unes avec les autres.
08:12Là, on parlait de Bruno Le Maire,
08:14on parlait de sa lettre,
08:16on parlait de sa responsabilité.
08:19Moi, ma réponse, elle est claire.
08:21Si il était, et je suis sûr qu'il est sincère,
08:23s'il était convaincu du fait
08:25qu'on choisissait une voie déraisonnable,
08:28il fallait au minimum le dire en public
08:30et au maximum démissionner.
08:32Et moi, ma thèse...
08:33Et ma thèse est qu'il n'a pas démissionné
08:36pour une raison très simple,
08:38c'est que comme c'est quelqu'un
08:39qui a de l'envergure intellectuelle
08:40et de l'ambition...
08:40Il voulait même revenir ministre, je vous rappelle.
08:42Jusqu'au bout, jusqu'au bout,
08:44il a espéré devenir Premier ministre.
08:46Il a voulu être Premier ministre.
08:48Et donc, il n'a pas démissionné.
08:50Mais il a voulu redevenir ministre, pardon ?
08:52Oui, non, non, mais...
08:53On a oublié.
08:53À l'époque, à l'époque.
08:54Oui, bien sûr.
08:55Donc, il redevenait ministre d'Emmanuel Macron.
08:58Oui, mais donc...
08:59Et alors, moi, je voudrais quand même dire
09:00qu'un règlement de compte,
09:03comme ça, public.
09:04Président, Premier ministre,
09:06qui pour l'instant, d'ailleurs,
09:07ne s'exprime pas beaucoup.
09:08Mme Borne n'a pas répondu.
09:09Mais ça viendra.
09:11Et Bruno Le Maire,
09:13il n'y a pas beaucoup de précédents.
09:15Le précédent qui ressemble le plus techniquement,
09:18pas sur le fond du dossier,
09:19mais techniquement,
09:21c'était le Rainbow Warrior,
09:22Fabius Mitterrand
09:24et Charles Hernu,
09:25ministre de la Défense.
09:26Où là, il y a eu
09:27un règlement de compte public
09:28avec Fabius disant
09:31« Mais moi, je n'ai jamais été au courant. »
09:32Ce que je croirais, d'ailleurs.
09:34Hernu disant
09:35« Moi, je n'ai jamais rien fait de méchant. »
09:37Et c'est lui qui a porté le chapeau.
09:38Qui était un mensonge et honté.
09:39Parce qu'il l'avait fait.
09:42Et Mitterrand disant
09:43« Moi, je m'en lave les mains.
09:44Vous pensez bien que ce n'est pas moi. »
09:45Alors qu'évidemment, c'était lui.
09:46Mais ça, c'est la fin de règne.
09:49Mais c'est rarissime, ce genre de choses.
09:52Mais justement, vous disiez,
09:53il ne s'incrive pas dans l'histoire.
09:54Est-ce que, de manière hypocrite,
09:55Bruno Le Maire n'essaie pas
09:56de s'inscrire dans l'histoire ?
09:57Alors qu'on dit que le Front National,
09:59le Rassemblement National,
10:00n'a jamais été aussi près du pouvoir.
10:02Comment ça se dit ?
10:02Écoutez, si le Rassemblement National
10:04arrive au pouvoir,
10:05je ne veux pas qu'on me fasse porter le chapeau
10:07pour reprendre l'expression célèbre
10:08du temps de Charles Hernu.
10:09Moi, j'aurais prévenu
10:10le Président de la République.
10:11Tout sera de sa faute.
10:12Tout ce qui va se passer,
10:16mais vous remarquerez que Mme Buzyn
10:19a fait exactement la même chose.
10:21Tout le monde lâche le Président.
10:22S'agissant du Covid,
10:23elle a produit à postériori
10:25des soi-disant alertes
10:27qu'elle aurait adressées en temps utile
10:29pour montrer que, voilà.
10:31D'ailleurs, rien ne dit que cette lettre
10:33n'a pas été envoyée pour se couvrir.
10:35Moi, Bruno Le Maire
10:37a peut-être une part de responsabilité.
10:38Son administration en a une aussi.
10:41Enfin, l'administration n'a pas trop...
10:43Non, mais attendez, d'un mot.
10:45Merci, d'un mot.
10:45On a fait une erreur
10:46de 40 milliards d'euros.
10:47Oui, c'est pas rien.
10:48Et Bruno Le Maire
10:49n'a toujours pas d'explication.
10:50Ils sont combien dans ce bâtiment
10:52qu'on voit derrière Alain Demel
10:53pour faire une erreur...
10:55Quand vous êtes un particulier
10:57et que vous oubliez
10:58de déclarer 5 000 euros,
11:00mais on vous loupe pas.
11:01Donc, quand vous faites une erreur
11:02de 40 milliards d'euros,
11:03personne n'est responsable.
11:05C'est pas que ça, c'est choquant.
11:05Ils n'ont pas s'étonnés
11:06après que les gens
11:07veuillent une alternance.
11:08Non, non, non.
11:09Mais ça, qu'il y ait eu
11:10une erreur totalement incompréhensible...
11:12On peut toujours pas expliquer, d'ailleurs.
11:14Incompréhensible et indéfendable.
11:16Surtout que c'est censé être
11:17le trésor, c'est censé être
11:19le cœur du cœur de l'administration.
11:21C'est pour les meilleurs.
11:23Bon, bah non.
11:24Ces erreurs-là, franchement,
11:28c'est un handicap
11:31pour n'importe quel ministre des Finances,
11:32à commencer par le maire.
11:34Mais dans cette histoire,
11:36le maire pouvait suivre
11:37au fur et à mesure,
11:39année après année,
11:40exactement ce qui se faisait.
11:41Il a donc une responsabilité
11:43personnelle évidente.
11:45Il a voulu être correct,
11:47ce qui, maintenant,
11:48le conduit à l'être beaucoup moins.
11:50Et tout ça, ça ressemble vraiment
11:52à...
11:53On lave du linge sale
11:55en famille et en public.
11:56Non, mais attendez,
11:57ça va plus loin parce que...
11:58Excusez-moi,
11:59mais les oppositions s'en mêlent.
12:00Aussi bien au RN
12:02qu'à la gauche,
12:03et notamment à la France insoumise,
12:04on accuse le pouvoir
12:05d'avoir maquillé
12:06les comptes publics,
12:07sciemment,
12:08à quelques mois
12:09des élections européennes.
12:10Et c'est ce que dit
12:11notamment la patronne du RN
12:12qui juge que ces mensonges
12:14ont évidemment porté atteinte
12:15à la sincérité
12:16des élections européennes.
12:17Et quand Emmanuel Macron
12:18décide de dissoudre
12:19l'Assemblée nationale,
12:20il sait que la situation
12:21budgétaire est catastrophique
12:22puisqu'il a été prévenu
12:23notamment par Bruno Le Maire.
12:24Il n'en parle pas.
12:25Il veut refiler finalement
12:26la patate chaude aux autres.
12:27Le truc, c'est qu'il faut
12:28comprendre que...
12:30D'abord, il y a un problème
12:30psychologique,
12:31c'est que je pense qu'Emmanuel Macron,
12:32à l'époque où il était
12:33très puissant,
12:34personne n'osait rien lui dire.
12:36Et donc même Bruno Le Maire,
12:37il n'osait rien lui dire.
12:38Ce qui, à mon avis,
12:38est une faute
12:39parce que si vous êtes
12:40un homme d'État,
12:41vous parlez durement,
12:43y compris au roi soleil.
12:43Il y en a qui lui disaient
12:45ce qu'il pensait.
12:46Ouais.
12:47Si, si.
12:48Non, mais...
12:48Il n'y a pas entendu.
12:51Deuxième élément.
12:51Non, mais typiquement,
12:53le Drian,
12:54qui a quand même
12:54un poste important,
12:56lui disait ce qu'il pensait.
12:57Gérard Collomb lui a dit
12:58mais il est parti.
12:59Gérard Collomb lui a dit
13:00et il est parti.
13:01Et le Richard Ferrand,
13:04président de l'Assemblée nationale,
13:05lui disait exactement
13:06Il faut voir qu'Emmanuel Macron
13:08s'en fout
13:09de la dépense publique
13:10et du dérapage
13:11Oui, c'est peut-être
13:11pas son problème en fait.
13:12Parce que dans son esprit,
13:14en fait,
13:14qu'est-ce qu'il voit ?
13:15Il voit que la Chine
13:16investit massivement
13:17de l'argent public
13:18dans un certain nombre
13:20de secteurs
13:20d'avenir technologique,
13:22etc.
13:23Que les États-Unis
13:24font la même chose.
13:25Mais là,
13:25c'est la dépense de fonctionnement.
13:26Mais alors voilà.
13:27Oui, mais donc dans l'esprit,
13:28c'est pas la dépense d'investissement.
13:29Si vous voulez,
13:30dans l'esprit d'Emmanuel Macron,
13:31il se dit,
13:32pour être à niveau,
13:33il ne faut pas avoir peur
13:34d'investir de la dépense publique,
13:36il ne faut pas avoir peur
13:36de la dette.
13:37Le problème,
13:38c'est qu'on n'investit pas
13:40pour nos secteurs d'avenir,
13:41on investit pour faire fonctionner
13:43une machine
13:43qu'on ne réforme pas.
13:44Le déjeun du point d'indice,
13:46c'est du fonctionnement.
13:47Deux choses.
13:47La première,
13:48c'est qu'on peut reprocher
13:49beaucoup de choses
13:49à Emmanuel Macron.
13:50D'ailleurs, en gros,
13:51tout le monde lui reproche tout.
13:53Mais en ce qui concerne
13:55les investissements d'avenir
13:56et la tentative
13:59pour développer au maximum
14:00des secteurs nouveaux
14:01et d'avant-garde,
14:02on ne peut pas dire
14:03qu'il n'ait rien fait,
14:03franchement.
14:04Parce qu'il a fait...
14:05Non, mais il n'a pas
14:06réformé l'État par ailleurs.
14:07Ce qu'on attendait de lui.
14:08Je ne vous dis pas
14:09qu'il a tout fait bien
14:10et je ne vous dis pas
14:11qu'il a réformé l'État.
14:12Ce n'est pas ça
14:13dont je vous parlais.
14:14Je vous dis,
14:14en ce qui concerne
14:15les innovations,
14:16les nouvelles technologies,
14:17il a toujours fait
14:18ce qu'il pouvait.
14:19Il n'a pas supprimé
14:20un pot dans la fonction publique.
14:21Mais maintenant...
14:22Pas un.
14:23Mais non,
14:24je ne dis pas le contraire.
14:25Mais j'essayais de répondre
14:27à ce que vous disiez.
14:32par un porte-avions,
14:33on aurait deux porte-avions,
14:34trois porte-avions,
14:35etc.
14:38On n'est même pas sûr.
14:40Il y a des grands marins,
14:43des grands marins
14:43dont c'est le métier,
14:44je veux dire,
14:44qui pensent ça.
14:45On n'est même pas sûr
14:46que les porte-avions
14:47seront l'arme de l'avenir.
14:50On n'en est pas sûr du tout.
14:52On peut parfaitement se demander
14:54si les drones maritimes
14:55qui sont en train
14:56d'être mis sur pied
14:57ne rendront pas complètement obsolète
15:00ce genre d'investissement-là.
15:02Et puis la guerre sera technologique
15:03et dramatique, bien évidemment.
15:05Ce que je veux dire,
15:05c'est que c'est plus intéressant
15:06quand même,
15:07et moins démago,
15:08au lieu de dégeler
15:09le point d'indice,
15:10d'augmenter le point d'indice
15:11des fonctionnaires
15:12comme l'a fait Mme Borne,
15:13qui est une décision absurde
15:14et beaucoup trop chère
15:16pour la période,
15:17il faut être un peu responsable,
15:19réduire le nombre
15:19de fonctionnaires
15:20et investir dans des trucs
15:21intéressants
15:22comme les dépenses de défense.
15:24Le dernier qui a dit
15:25que l'État était en faillite
15:26et qu'il fallait réduire
15:27le nombre de fonctionnaires
15:27de 500 000,
15:28c'était François Fillon.
15:29Le dernier budget en équilibre,
15:30il date de quand, Alain Duhamel ?
15:32Il est antérieur à Giscard.
15:34Il date de Barre.
15:35Non, non, non, non, non,
15:36antérieur à Giscard.
15:39Barre a fait tout ce qu'il a pu
15:40pour limiter les dégâts,
15:41d'ailleurs, il a limité les dégâts.
15:42Sauf qu'aujourd'hui,
15:43regardez dans les discussions budgétaires...
15:45Là, on dépense encore.
15:46On a voté 40 milliards d'impôts,
15:48on dépense encore,
15:49mais on n'entend pas le courage
15:51que vous appelez de...
15:51Même par ici.
15:52Attendez, mais en revanche,
15:53il y a eu des périodes
15:54pendant lesquelles
15:55il y a eu des vraies améliorations.
15:57Mais là, ce n'est pas le cas en ce moment.
15:58Non, non, non,
15:59mais je parle des finances
16:00puisqu'on disait...
16:01Mais vous qui suivez le budget,
16:02la discussion budgétaire,
16:03on est en train de dépenser encore.
16:04Je ne dis pas le contraire,
16:07même je le souligne.
16:08On dépense si on vote des impôts.
16:10Mais il ne faut pas présenter les choses
16:12comme si on avait été
16:13de déficit en déficit chaque année.
16:15Il y a des périodes
16:16pendant lesquelles
16:16ça n'était pas vrai.
16:17Et pour être à contre-courant
16:19de ce qui se dit en général,
16:21je remarque au passage
16:22que par exemple,
16:24à la fin du quinquennat
16:26de François Hollande,
16:27la situation budgétaire
16:30et économique
16:31était en nette amélioration.
16:34Autrement dit, absolument.
16:36C'est la gauche qui est plus économe
16:38que la droite.
16:38Autrement dit,
16:39on n'est pas du tout
16:40sur une compte descendante
16:41irréductible et permanente.
16:43Il y a des périodes
16:44pendant lesquelles on a du courage
16:46et de la cohérence
16:47et des périodes
16:48pendant lesquelles on n'en a pas.
16:49Et dans mon esprit,
16:51Macron,
16:51pendant son premier quinquennat,
16:52a eu le courage
16:53et la cohérence
16:54et pendant le deuxième,
16:56non.
16:56Un mot quand même
16:56sur ces règlements de compte.
16:58On a donc
16:58un ancien premier ministre
16:59d'Emmanuel Macron,
17:00Édouard Philippe,
17:00qui lui a demandé
17:01de démissionner,
17:01enfin qui lui souhaite
17:02une présidentielle anticipée.
17:03On a un ministre
17:04de l'économie
17:05qui révèle une lettre
17:07qu'Emmanuel Macron
17:07n'a pas voulu
17:08regarder de près.
17:10Mais ça va continuer
17:11comme ça ?
17:12C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron,
17:13plus ça va aller,
17:14il lui reste 17 mois,
17:15il va finir tout seul,
17:16accablé.
17:18Les oppositions,
17:19elles sont dans leur rôle,
17:20mais par ses propres
17:20ex-amis.
17:22Ça me paraît.
17:22D'abord,
17:23il y a ceux qui pensent
17:24qu'ils doivent rompre
17:25avec Macron
17:26pour s'émanciper,
17:27pour exister par eux-mêmes.
17:28Mais surtout,
17:29moi,
17:29ce que je pense,
17:30c'est que ces gens-là
17:31étaient d'un bien
17:34moins bon niveau
17:35que l'image
17:36qu'ils voulaient se donner,
17:37que derrière leur air sérieux,
17:38il y avait en réalité
17:39beaucoup d'amateurisme
17:40et beaucoup de politiques
17:41politiciennes
17:42et que fatalement,
17:43maintenant,
17:44ça se voit.
17:45Et je pense que les Français,
17:46là,
17:46ils vont aller chercher,
17:47s'il y en a,
17:48des hommes d'État.
17:50Bon,
17:50alors,
17:50je ne sais pas s'il y a
17:51des hommes d'État
17:52sur le marché.
17:54Je sais...
17:55Vous et moi,
17:55je sais vers quoi
17:58se dirigent
17:58les Français.
18:00Qui est à l'Élysée ?
18:01En tout cas,
18:02ils diront non peut-être
18:03aussi bien
18:04aux héritiers
18:06qu'à ceux
18:06qui veulent s'en démarquer,
18:07qui veulent se démarquer
18:08de cet héritage.
18:09En tout cas,
18:09ce n'est pas en se démarquant
18:11qu'on s'améliore,
18:13mais en revanche,
18:14c'est en faisant
18:15des propositions
18:16ayant de l'intérêt.
18:18Bon,
18:18et déjà,
18:19en faisant des propositions
18:20ayant de l'intérêt,
18:21il n'y en a pas des centaines.
18:23Et je pense que c'est aussi
18:24là-dessus
18:24qu'on va pouvoir
18:25juger les choses.
18:26Merci Alain Duhamel,
18:28merci Charles Consigny.
18:29Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations