- il y a 4 semaines
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Pour nous qu'il y a la discussion, j'imagine que c'est le secret professionnel, dans quel état d'esprit vous avez trouvé le président de la République, Nicolas Sarkozy ?
00:08Il était comment, rabattu ?
00:10Non, il a fait du sport aujourd'hui, il a commencé à écrire son livre.
00:18Voilà, c'est un lieu, c'est pas le club méditerranéen.
00:22Qu'est-ce qu'il vous a dit ? On sait que les premières heures, les premières midis peuvent être éprouvantes quand on est incarcéré.
00:27Qu'est-ce qu'il vous a dit ? Comment il l'a ressenti ?
00:30Je ne lui ai pas demandé.
00:31Mais non, il avait quoi comme tête alors ? Comment vous l'avez trouvé, physiquement ?
00:35Comme il était hier.
00:37Il a mangé ?
00:39Je pense, oui, sûrement. Et puis surtout, il a vu sa femme.
00:45Voilà, ce qui est important pour lui, c'est...
00:48S'il se fait du souci pour quelque chose, c'est pour sa famille.
00:51Elle est venue ? Elle est venue ? Et il a vu sa femme ?
00:54Il a vu sa femme, elle est passée.
00:56Aujourd'hui, elle est passée ?
00:57Oui, oui, oui.
00:57Il a eu un parloir avec Carla ?
00:59Il a eu un parloir avec Carla.
01:00À quelle heure ?
01:02Avant moi.
01:03D'accord, donc ça va à peu près.
01:05Et vous avez son numéro d'écrou, si ses conditions de sûreté sont optimales, si tout est comme il fait ?
01:11Voilà. Je vous avais dit, on ne parlera pas beaucoup, j'en ai déjà trop dit.
01:15Juste peut-être un mot sur la vague de soutien avec ces centaines de personnes qui se sont réunies devant chez lui.
01:19Tout à l'heure, vous disiez qu'il avait été ému.
01:21Qu'est-ce qu'il vous a dit sur ces personnes qui sont venues spontanément ?
01:25Il m'a dit ça, que ça lui avait fait du bien, qu'il était entouré, comme ça, d'affection, de sympathie.
01:34Il a reçu beaucoup de lettres déjà ici.
01:36Voilà. De gens extérieurs qu'il ne connaît pas.
01:40Qu'est-ce qu'on dit ces gens, justement ?
01:41Ben qu'eux, ils regrettent beaucoup qu'ils soient incarcérés.
01:47Voilà.
01:47Vous lui avez dit, bien sûr, qu'il y avait une demande qui avait été introduite pour sa libération.
01:52Donc il en dit quoi par rapport au delay, etc. ? Il a confiance que ça a été dit ?
01:55Vous lui avez dit quelque chose, vous, par rapport au délai éventuel ?
01:58Écoutez, un délai habituel, ça sera trois semaines, peut-être un peu moins, peut-être un peu plus.
02:05Ça dépend beaucoup de la charge de travail de la cour d'appel.
02:09Vous le sentez, malgré tout, combatif ?
02:11Ah oui, bien sûr.
02:13Mais enfin, combatif, il est dans une cellule de 9 mètres carrés.
02:20Il y a du bruit, tout le temps. Il y a du bruit dans les prisons.
02:25Il y a deux... Tous les prisonniers font du bruit.
02:27Ils crient, ils hurlent, ils tapent contre les murs.
02:30Il crie le nom du président ?
02:31Non, non, non, il crie. Il crie toujours.
02:33Je ne sais pas, je n'étais pas là.
02:36Vous, à titre personnel, qu'est-ce que ça vous a fait de voir votre client au parloir, en prison ?
02:43Ça m'a stupéfait, bouleversé.
02:49Mais je sais qu'il va tenir le coup et qu'il ressortira combatif, comme vous dites.
02:55Vous êtes encore très émus ?
02:57Écoutez, c'est un moment, je disais, ce matin funeste.
03:08Pour lui, pour la justice, c'est une très mauvaise décision et qu'il n'y a aucune raison qu'ils soient incarcérés.
03:19Aucune des conditions prévues par la loi n'est réunie.
03:23Une espèce de lettres de cachet contemporaine.
03:26Et donc, oui, ça, c'est peut-être un moment d'histoire.
03:33Maître, on vous sent très ému.
03:34Il écrit quelque chose.
03:35Il écrit un livre.
03:37Il écrit, oui, oui, il a commencé.
03:39Comment il envisage de passer son temps ?
03:42Il envisage de passer son temps en écrivant, en faisant le plus de sport possible, en recevant les visites de sa famille, de ses avocats.
03:52Il était seul dans la salle de sport, vous savez, comment ça s'est dit ?
03:55Je ne sais pas.
03:56Mais je pense, je pense, dans les mesures de sécurité, il vaut mieux qu'il soit seul dans la salle de sport.
04:02Parce qu'en fait, il entend les bruits, mais il n'a parlé à personne.
04:06Non, sans doute un peu aux gardiens.
04:08Il a la télévision, il pourra regarder le match du PSG, par exemple, qu'il vous en a parlé ?
04:12Il a une petite télévision, oui.
04:14Est-ce qu'il s'approprouit le tout ?
04:15En principe, oui.
04:17Il fait comme tout le monde.
04:19Cantine.
04:19Mais ce n'est pas comme tout le monde ?
04:22C'est différent par rapport à un détenu d'un d'un.
04:26D'abord, c'est...
04:27Écoutez, en principe, les fonctions qu'il a occupées font qu'il devrait avoir un statut tout à fait différent.
04:34Il ne l'a pas réclamé.
04:35Il ne l'a pas.
04:37Voilà.
04:38Il aurait pu y avoir un autre statut ?
04:42Je ne sais pas.
04:43Je ne sais pas.
04:44Mais toujours, il ne se plaint pas, pas une fois.
04:45Il ne se plaint pas.
04:46Il ne se plaint pas.
04:47Vous êtes derrière sa dernière visite, maître, aujourd'hui ?
04:50Oui, de toute façon, maintenant, plus personne ne peut entrer, ni sortir.
04:54Là, vous allez... c'est fini, c'est fermé.
04:56C'est fermé.
04:57Est-ce qu'on peut juste résumer, peut-être, en dernier mot, son état d'esprit ?
05:00Vous disiez qu'il avait été ému, combatif, mais que malgré tout, cette journée a été éprouvante.
05:05Juste pour résumer un petit peu son état d'esprit aujourd'hui à quelques heures.
05:09Je pense que personne ne pouvait passer avec plus de force et d'optimisme dans l'avenir que lui.
05:22Franchement, une première journée en prison, c'est terrible.
05:25Eh bien, il l'a surmonté.
05:26Voilà.
05:26Je l'admire, je l'admire.
05:30Carla Bruni, son épouse qui est venue, vous avez pu échanger avec elle.
05:33Qu'est-ce qu'elle vous a dit ? Ses proches ? Est-ce que vous avez eu des nouvelles ?
05:35Je n'ai rien dit.
05:36Voilà, mais elle avait besoin de voir son mari le plus vite possible.
05:40Et vous le revoyez quand ?
05:41Le plus vite possible.
05:44Peut-être.
05:45On vous sent très ému, maître.
05:46C'est quelque chose qui vous affecte particulièrement ?
05:48Ah bah oui.
05:49Oui.
05:50C'est mon ami depuis longtemps.
05:53C'est mon client.
05:56Cette décision me paraît incroyablement injuste.
05:59Je suis avocat depuis plus de 50 ans.
06:03Franchement, je n'ai jamais vu ça.
06:05Et donc, évidemment que je suis ému et bouleversé.
06:11Et je vous remercie.
06:12Concernant la demande de remise en liberté,
06:14vous pouvez juste redire quelles sont les étapes qu'on comprenne très concrètement ?
06:17Il faut que la demande soit ce qu'on appelle audiencée.
06:23Et ça, ça dépend beaucoup de l'encombrement de la cour d'appel.
06:28Et puis, le jour où ce sera audiencé, on ira plaider.
06:32Le parquet général prendra des réquisitions.
06:38Et puis, la cour d'appel statuera rapidement.
06:42Elle a un délai de deux mois.
06:43Vous espérez que cette demande puisse être traitée plus rapidement ?
06:46J'espère.
06:47D'ici combien de temps, par exemple ?
06:50Si c'est audiencé dans le mois, voilà.
06:55Mais c'est long, un mois en prison.
06:57Surtout qu'il ne devrait pas avoir passé une seule journée en prison.
07:01L'objectif, c'est qu'il sorte avant les fêtes ?
07:03Oui. Pourquoi pas Pâques pendant que vous y êtes ?
07:08Non. Il n'y a aucune raison pour qu'il soit là.
07:12Et je vois mal comment la cour d'appel pourrait ne pas le voir et prononcer sa mise en liberté.
07:18Il est confiant sur...
07:19Il est plus tard.
07:20Vous lui en avez parlé, il est confiant sur cette demande de remise en liberté ?
07:25Il est content de cette demande de remise en liberté.
07:27Est-ce qu'il est confiant ?
07:28Est-ce qu'il est confiant ?
07:29C'était pas content ? Est-ce qu'il est confiant ?
07:31Oui, oui, bien sûr qu'il est confiant.
07:33On a l'impression surtout qu'il est normé, là, M. Sarkozy, pour trois semaines en détention, mais pas beaucoup plus.
07:38Est-ce que je me trompe ?
07:38Écoutez...
07:42Il pourra tenir ça, mais...
07:45S'il faut tenir davantage, évidemment qu'il tiendra davantage.
07:49Évidemment.
07:51Il a passé sa première nuit en pression. Est-ce qu'il vous en a parlé ? Est-ce qu'il l'appréhende ?
07:56C'est un moment compliqué, la première nuit.
07:58C'est la plus dure, la première.
08:00Sans doute.
08:00Il a toujours pas de portable ?
08:02Ah ben non.
08:04Vous en avez plus de l'air à porter ?
08:05Quoi ? Non, c'est interdit.
08:08Non, non.
08:09Voilà.
08:10Merci.
08:11Merci, M.
08:12Mon courage.
08:12À demain, du coup.
08:15Attendez.
08:18Voilà Jean-Michel Darrois, l'avocat, l'un des avocats de Nicolas Sarkozy,
08:22qui vient de le voir au parloir et qui s'en va et qui a réagi au micro de BFM TV.
08:28On va revenir sur les propos de l'avocat.
08:30On va revenir sur cette journée exceptionnelle qu'a vécue Nicolas Sarkozy.
08:35Nicolas Sarkozy va passer sa première nuit en prison à la Santé à Paris ce matin.
08:39Sa famille, ses amis d'Equidam également se sont rassemblés devant son domicile pour soutenir l'ancien président.
08:45Les avocats de Nicolas Sarkozy ont d'ores et déjà déposé une demande de remise en liberté de leurs clients,
08:52avec l'espoir bien sûr de le faire sortir le plus vite possible.
08:55L'un de ses avocats, maître Darrois, est venu le voir cet après-midi à la prison de la Santé.
09:00On va retrouver devant pour BFM TV, Naoufel El-Kawafi, Jean-Michel Darrois,
09:06qui a pu s'entretenir avec Nicolas Sarkozy et qui a pu d'ailleurs nous informer que Carla Bruni était venue voir cet après-midi son mari.
09:14Oui, l'épouse de Nicolas Sarkozy a vu son mari juste avant l'entretien qu'il a eu avec son avocat Jean-Michel Darrois,
09:25avocat qui est sorti il y a quelques instants, qui nous a raconté un petit peu les premiers moments dans sa cellule
09:30de l'ancien chef de l'État qui a pu faire un peu de sport.
09:33Il nous le décrit comme combatif face à cette situation qu'il qualifie une nouvelle fois de funeste.
09:40Il nous raconte également les conditions d'incarcération, parfois un peu compliquées,
09:45quand on entend par exemple le bruit des autres détenus dans les autres cellules.
09:49Et c'est vrai que certains de nos collègues l'ont entendu ce matin,
09:52plusieurs personnes qui scandaient le nom de Nicolas Sarkozy.
09:55L'ancien chef de l'État a pu compter malgré tout sur le soutien de sa famille.
09:59Il a été également très ému, c'est ce que nous expliquait son avocat,
10:02de voir autant de gens devant chez lui ce matin avant de se présenter ici devant le centre pénitentiaire de la prison.
10:09Je vous propose d'ailleurs d'écouter l'un de ses avocats, Jean-Michel Darrois, à notre micro tout à l'heure.
10:12Et vous allez le voir, il était très ému.
10:15Il a fait du sport aujourd'hui. Il a commencé à écrire son livre.
10:22Voilà, c'est un lieu... C'est pas le club méditerranée.
10:26Il a vu sa femme. Voilà. Ce qui est important pour lui, c'est...
10:32S'il se fait du souci pour quelque chose, c'est pour sa famille.
10:35Nicolas Sarkozy, donc très combatif, qui est retourné dans cette cellule,
10:40cellule dans le régime, dans le quartier de l'isolement d'une dizaine de kilomètres,
10:46d'une dizaine de mètres carrés.
10:48Nicolas Sarkozy, dont les avocats ont fait une demande de remise en liberté,
10:51qui devrait être traité dans un délai de deux mois par la Cour d'appel de Paris.
10:57L'ancien chef de l'État qui va donc passer sa toute première nuit ici, en prison.
11:01C'est ce que nous a confié tout à l'heure son avocat.
11:03C'est bien évidemment un moment qu'il redoute.
11:06Merci Naoufel avec Adrien Fache pour les images.
11:10Alors, ce n'est pas le club méd. Voilà ce que dit maître Darrois.
11:12On va regarder, justement, quelles sont les conditions de détention de Nicolas Sarkozy,
11:16précisément avec Nargis Adji. Rebonsoir Nargis.
11:20Alors, expliquez-nous comment ça va se passer pour Nicolas Sarkozy.
11:25Et donc, il est à la prison de la santé au sein du quartier d'isolement.
11:28Une cellule comme celle-ci. Il est donc dans une de ce genre de cellules
11:33dans laquelle il est incarcéré seul, sans co-détenu.
11:37Et dans cette cellule, un lit, une douche, une plaque chauffante, une télévision,
11:41un réfrigérateur et un téléphone fixe.
11:45Le téléphone fixe que l'on voit juste ici, ça nous intéresse,
11:47car évidemment, les téléphones portables sont intervits.
11:50Et donc, avec ce téléphone fixe, Nicolas Sarkozy pourra appeler,
11:53de manière illimitée, mais évidemment payante, des numéros.
11:56Alors, d'abord, ils sont préenregistrés.
11:58La demande doit être faite à l'administration pénitentiaire,
12:00qui choisit donc de valider ou non ces numéros.
12:03Mais les communications, elles sont très coûteuses.
12:06Regardez ce que j'ai trouvé sur l'Observatoire international des prisons.
12:09La section française, jusqu'à 110 euros par mois pour 20 minutes d'appel.
12:13Il sera donc seul en cellule.
12:16Et ses repas, ils seront livrés par les surveillants.
12:19Le petit-déjeuner, par exemple, il va recevoir dès ce soir, 18h30,
12:23ce qu'il va petit-déjeuner demain.
12:25Le déjeuner lui sera servi entre 11h30 et midi.
12:28Et enfin, le dîner.
12:29Alors, si Nicolas Sarkozy veut manger d'autres choses,
12:32il doit faire comme tous les autres détenus,
12:34cantiner, c'est-à-dire commander des produits que l'établissement vend.
12:38Et donc, il est commandé en avance.
12:40Il est interdit, on le rappelle, d'introduire de la nourriture
12:43depuis l'extérieur dans une prison.
12:45Ces activités, enfin, on a entendu Jean-Michel Darwa, son avocat, en parler.
12:49Il a fait un petit peu de sport.
12:51Et on le sait, le régime d'isolement concerne évidemment ces activités.
12:55Pour des questions de sécurité, il les fera sans compagnie.
12:58Sinon, celles des surveillants.
12:59Donc, on l'imagine.
13:00Eh bien, ces minutes qu'il a fait de sport, il les a faits seuls.
13:03D'ailleurs, l'avocat de Nicolas Sarkozy précise qu'il aura le droit,
13:07donc, deux fois par jour à une heure de sortie.
13:10Dans une cour grillagée, seule, cette cour n'a pas de vis-à-vis.
13:14Alors, l'objectif, vous l'aurez compris,
13:16qu'il ne croise jamais de détenus, ni dans sa cellule,
13:19ni dans les salles d'activité, ni en cours de promenade,
13:22ni même, donc, à l'occasion des parloirs.
13:24Le statut de détention provisoire autorise trois parloirs par semaine,
13:28d'une heure à chaque fois.
13:30La sécurité de Nicolas Sarkozy est importante,
13:32celle de ses proches également.
13:33Ils ne seront pas en salle d'attente avec les familles d'autres détenus
13:36lorsqu'ils voudront lui rendre visite.
13:39On l'a entendu par Jean-Michel Darrois.
13:41Il a déjà vu Carla Bruni cet après-midi.
13:44Enfin, comme n'importe quel autre détenu,
13:46Nicolas Sarkozy pourra confier son linge à sa famille.
13:50Un mot sur le quartier d'isolement à la prison de la santé.
13:5314 places dans ce quartier.
13:5412 cellules étaient occupées aujourd'hui.
13:56Avec Nicolas Sarkozy, ça fait 13.
13:58Merci Nargis.
13:59Un parloir par jour ?
14:02Non, c'est ça le...
14:03Un parloir famille par semaine et un parloir avocat à la demande.
14:05Donc là, il y en a déjà eu deux, puisqu'il a vu Carla Bruni.
14:11Bruni et son avocat, c'est à la demande.
14:13C'est à la demande, d'accord.
14:14Donc il n'y a pas de traitement de faveur.
14:16Disons qu'un parloir le premier jour de détention, je l'imagine qu'ils ont bien anticipé.
14:20Olivier Pardot, maître Pardot, vous avez une double casquette ce soir.
14:24Vous êtes avocat, vous avez été également juge, vous avez nous raconté comment ça se passe, ces conditions de détention.
14:30Mais vous êtes aussi un ami de Nicolas Sarkozy.
14:32Et vous étiez ce matin au rassemblement voulu par ses fils, un rassemblement de soutien devant son domicile, tôt ce matin à 8h30, pour applaudir et soutenir Nicolas Sarkozy.
14:44C'était aussi pour dénoncer la justice ?
14:47C'était pour deux choses. Je ne suis pas un ami de Nicolas Sarkozy.
14:49J'ai dû le rencontrer ou le croiser une fois dans ma vie.
14:51Ah bon ?
14:52Mais je suis un ami de Jean Sarkozy, son fils.
14:54D'accord.
14:54Et ce moment était un appel à la demande de ses fils.
14:59Donc j'y suis allé pour soutenir les familles, car j'ai accompagné malheureusement beaucoup de personnes qui devaient aller en incarcération.
15:06Et je sais qu'il y a un véritable choc pour la famille.
15:09Il y a aussi un choc carcéral, on pourra y revenir.
15:12C'est quoi le choc carcéral ?
15:13Le choc carcéral, c'est que quand vous arrivez en détention, que les portes se referment derrière vous, vous prenez conscience de quelque chose, c'est que vous êtes en prison.
15:26On ne s'en rend pas compte avant, parce que Nicolas Sarkozy dit « je n'ai pas peur de la prison ».
15:31Très bien, je n'ai pas peur de la prison, il ne connaît pas la prison.
15:35Moi je ne la connais pas en tant qu'avocat, je la connais parce que j'étais juste d'application des peines, c'est-à-dire que j'allais en détention elle-même, là où les avocats ne vont pas.
15:43Et que donc je sais ce que ça représente.
15:46Ça représente un choc psychologique, un choc physique, parce que vous êtes totalement pris en charge et vous n'avez plus de liberté de mouvement.
15:57La première nuit est la plus dure ?
15:58La première nuit et vous êtes frappé, tout le monde le raconte, par le bruit, parce qu'en prison vous avez énormément de bruit.
16:06Et de la lumière.
16:06Et de la lumière, vous avez des hurlements, des cris, surtout quand vous êtes proche du quartier arrivant, parce que le quartier arrivant c'est le quartier,
16:16quand vous arrivez, on va vous mettre dans un quartier pour observation.
16:20Au principe ça dure une semaine, ce n'est pas le cas de Nicolas Sarkozy.
16:22Nicolas Sarkozy, il n'est pas...
16:24Il est à l'isolement.
16:25Oui, c'est-à-dire que l'isolement, en principe, c'est fait pour souvent des raisons disciplinaires.
16:31C'est-à-dire que lorsque vous vous comportez mal en prison, vous avez ce que l'on appelle un prétoire disciplinaire,
16:36c'est-à-dire une sorte de petit jugement qui y est fait, et l'une des sanctions, c'est de vous mettre à l'isolement.
16:41Et l'isolement, ça a une particularité, ça n'a rien à voir avec le quartier des personnes vulnérables, c'est-à-dire que vous êtes tout le temps seul.
16:51C'est-à-dire que vous ne croisez...
16:52Le seul contact, c'est avec les surveillants ?
16:54Avec les surveillants, ça a été fait, là, pas du tout pour des raisons disciplinaires, ça a été fait pour le protéger.
17:00Parce qu'on craignait...
17:03On craignait précisément...
17:04Des contacts avec les autres détenus qui peuvent être dangereux ?
17:07J'imagine qu'il y a des narcotrafiquants, qu'il y a des terroristes, qu'il y a des gens...
17:13Ils auraient pu s'en prendre à Nicolas Sarkozy ?
17:15Ce n'est pas des gens, forcément, qui ont une impétence formidable pour Nicolas Sarkozy.
17:21Mais vous m'avez posé une deuxième question et je voudrais y répondre.
17:25J'y suis allé ce matin, évidemment, par amitié pour Jean Sarkozy, que je trouve très digne dans ces moments-là.
17:31Mais j'y suis allé parce que je considère réellement que cette décision concernant Nicolas Sarkozy est particulièrement injuste.
17:41Et que toute ma vie a été un combat contre la justice.
17:45Je la trouve injuste parce que cette association de malfaiteurs, qui n'est même pas une intention de Nicolas Sarkozy,
17:54ce qu'on lui reproche, ce n'est pas son intention à lui, c'est de ne pas avoir pu ignorer l'intention de ses collaborateurs.
17:59– De l'avoir avalisé, c'est le terme de l'humance, avalisé.
18:05– Très bien, mais sans aucune preuve, sans aucun élément de preuve.
18:10Je pense que ça, c'est une atteinte au droit.
18:14Et puis, il y a un deuxième point.
18:16Je me suis passé dans la justice de mille façons et on a toujours tenu compte, par exemple, des précédents.
18:23C'était avant de mettre en prison quelqu'un, on recherche toute solution alternative pour tout le monde.
18:30Et surtout, on regarde le passé de la personne, c'est-à-dire, est-ce qu'il a été condamné ?
18:35– Oui, mais il a porté un bracelet.
18:37– Pardon, il a été condamné pour des faits qui étaient postérieurs.
18:41La condamnation est postérieure.
18:43La règle, et vous le savez très bien, la règle, c'est qu'on ne tient compte que des condamnations antérieures aux faits.
18:50– Oui, mais on ne pouvait pas le placer sous bracelet puisqu'il était condamné à 5 ans.
18:53– Je ne vous dis pas qu'on pouvait le placer sous bracelet, je vous dis simplement que lorsque l'on prend un justiciable comme un autre, on examine son passé.
19:04Et enfin, c'est une atteinte profonde au double degré de juridiction.
19:10– Avec l'exécution provisoire ?
19:11– Non, non, mais je vais vous prendre un exemple.
19:13L'exécution provisoire, et vous le savez, parce qu'on en a discuté,
19:17lorsque c'est une condamnation à des dommages intérêts que vous avez, exécution provisoire,
19:22vous pouvez faire appel pour des dommages intérêts, c'est-à-dire quand…
19:25– Aux civils ?
19:26– Non, non, en matière pénale, lorsque le tribunal vous condamne en première instance
19:32à l'exécution provisoire sur les dommages et intérêts que vous devez, vous pouvez faire appel.
19:37Et quand il s'agit de votre liberté, vous ne pouvez pas faire appel.
19:40Vous voyez bien qu'on marche sur la tête.
19:41– D'ailleurs, sur l'exécution provisoire, Emmanuel Macron en a parlé tout à l'heure,
19:45il veut effectivement qu'il y ait un débat, il dit que c'est un débat légitime dans une démocratie,
19:50d'ailleurs il n'est pas le seul puisque le président du Sénat et le garde des Sceaux
19:52veulent également revenir sur cette exécution provisoire.
19:55– Mais restons sur Nicolas Sarkozy, je voudrais vous interroger,
19:57vous qui représentez Anticor, Maxime Lambert, vous êtes juriste,
20:02Anticor qui était participé dans ce procès sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.
20:07Alors bien sûr, il y a un rassemblement d'amis, de familles, mais ça va plus loin
20:11puisqu'il a été reçu, Nicolas Sarkozy, par le président de la République vendredi dernier à l'Elysée,
20:16que le garde des Sceaux, et en tant que garde des Sceaux, en tant que ministre de la Justice,
20:20Gérald Darmanin a déjà dit qu'il irait le voir pour vérifier les conditions de sécurité,
20:25ce matin, le procureur Rémi Hetz estimait que ça remettait en cause l'indépendance de la justice.
20:31Vous êtes d'accord avec ça ?
20:32– On est complètement d'accord et aligné avec la position de Rémi Hetz
20:36parce qu'en fait, on est vraiment choqués, nous, à Anticor, de cette rencontre d'Emmanuel Macron
20:44avec Nicolas Sarkozy qui, certes, a été condamné dans le cadre du procès libyen.
20:49– Il est présumé innocent pour s'il y a appel.
20:51– Exactement, parce qu'il a fait appel, mais il a déjà été condamné définitivement pour d'autres faits,
20:56même si c'est fait son postérieur, toujours est-il que c'est donc un délinquant,
21:01et donc c'est assez choquant quand même que le président de la République
21:03rende visite à un délinquant comme Nicolas Sarkozy.
21:06– C'est l'ancien président qui a été reçu, et Emmanuel Macron a parlé d'actes d'humanité.
21:11– Oui, mais d'actes d'humanité, je ne crois pas qu'Emmanuel Macron reçoive
21:13toutes les personnes qui sont condamnées, il y a 85 000 personnes condamnées.
21:17– Ils ne sont pas tous anciens présidents ?
21:18– Ils ne sont pas tous anciens présidents, mais enfin, on peut quand même s'interroger sur le fait de…
21:22– Ça vous choque vraiment ? Ça vous choque qu'un ancien président reçoive un président ?
21:26– Ça me choque qu'un président reçoive un ancien président condamné.
21:29– Il faut le sortir du monde des relations, c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui est toxique pour vous ?
21:35– En fait, si vous voulez, ça envoie un signal fort quand même
21:38sur comment ce gouvernement considère la lutte contre les infractions à la probité.
21:42On voit clairement que ce n'est pas une priorité.
21:44– Vous ne pensez pas qu'il y a un peu d'humanité, simplement ?
21:47– Un peu d'humanité, je pense qu'il faut qu'on prenne un peu de recul
21:49et qu'on enlève un peu le pathos dans toute cette histoire
21:52parce que les vraies victimes dans ce dossier, c'est aussi les victimes du DC-10
21:57et ce n'est pas forcément la famille de Nicolas Sarkozy.
21:59– Ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui est responsable du DC-10.
22:00– Il n'est pas condamné pour ça.
22:02– Il n'est pas condamné pour ça, mais il est condamné pour avoir fomenté
22:07un pacte de corruption avec notamment un terroriste.
22:10– Pas du tout, puisque sur la corruption, justement, il a été relaxé.
22:15– Il a été condamné pour l'association de malfaiteurs.
22:18– On ne va pas refaire le procès, mais vous êtes choqués
22:20parce que quoi, pour vous, c'est un esprit de corps,
22:23c'est-à-dire que la politique se serre les coudes, c'est ça ?
22:25– Il a même reçu un coup de fil de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy.
22:28– C'est fou, il ne manque plus que tous les autres…
22:31– Alors pas la gauche, la gauche…
22:33– Vous, c'est un côté de tous pourris, quoi.
22:35– Ce n'est pas du tout ce que j'ai voulu dire.
22:36– Un peu, hein.
22:37– Non, pas du tout.
22:38– Mais alors, c'est marrant, Laurent Valdiguet,
22:39parce que le côté, en fait, de caste et de se protéger, c'est quand même ça.
22:43– Mais vous savez, dans toutes…
22:45– L'exécution provisoire, jamais on en a parlé avant.
22:47C'est fou, alors qu'il y a des gens qui…
22:49– Vous êtes pour l'exécution provisoire ?
22:51– On n'est pas du tout forcément pour l'exécution provisoire, mais pour autant…
22:54– Sauf qu'il s'agit de Nicolas Sarkozy ?
22:56– Pas du tout, mais c'est plutôt le raisonnement inverse.
22:58C'est quand même assez impressionnant qu'on en parle
23:00au moment où c'est Nicolas Sarkozy qui est sous mandat de dépôt,
23:03alors qu'il y a 25 000 personnes qui sont sous mandat de dépôt aujourd'hui.
23:06– Mais Laurent Valdiguet, c'est extraordinaire, parce qu'avec Nicolas Sarkozy,
23:08c'est toujours la même chose.
23:09Il clive, même en prison, il y a les gens qui, ce matin, étaient tristes,
23:13et sans doute sincèrement tristes de le voir aller en prison,
23:16et puis d'autres qui jubilent.
23:17Et il y a même parfois une joie un peu ambiguë
23:24sur le sort de Nicolas Sarkozy.
23:26Mais ça a toujours été comme ça avec lui.
23:28– Si c'était un alpiniste, il ferait tous les premières des 8 000 mètres.
23:31Il a fait la première garde à vue, la première mise en œuvre,
23:34le premier président a mis en examen, le premier président condamné en appel,
23:38et puis là, maintenant, le premier président,
23:40vous vous souvenez de la phrase de François Fillon,
23:42qui l'avait d'ailleurs choqué à l'époque,
23:44c'était en pleine primaire de 2017,
23:47qui imagine le général de Gaulle mis en examen.
23:49Alors rendez-vous compte maintenant qu'il imaginerait.
23:51Donc c'est vrai qu'il électrise.
23:52– Est-ce qu'il peut sortir rapidement ?
23:54– Mais il électrise aussi, parce qu'il prend tout le monde à témoin,
23:57puisqu'il a toujours joué deux procès à la fois.
23:59Il a toujours joué deux procès de l'intérieur de la salle d'audience,
24:02et pour suivre ces procès à l'intérieur de la salle d'audience,
24:05je peux vous dire qu'il est tout à fait différent du procès à l'extérieur.
24:08Dans la salle d'audience du procès libyen,
24:10il y a eu 38 journées qui se sont terminées par la présidente
24:13qui lui a demandé d'approcher de la barre.
24:15Est-ce que M. Sarkozy vous avait pu vous expliquer ?
24:17Qu'il a dit qu'il avait pu parfaitement s'expliquer.
24:20Elle a posé la même question à tout le monde,
24:22tout le monde avait pu s'expliquer.
24:23Et puis après le jugement, c'est là qu'il a eu ce mot,
24:25qu'il a à nouveau aujourd'hui, de haine des juges.
24:28– Il parle même de vengeance.
24:29– Dans l'audience, on n'a pas eu le sentiment de haine des juges.
24:33Jamais, à aucun moment.
24:34– Un mot maintenant, parce qu'il nous reste 30 secondes,
24:36est-ce qu'il peut sortir avant Noël ?
24:38Oui ou non ?
24:38– Oui, parce que quand vous regardez les critères,
24:41je les ai pris là, je ne vais pas vous les lire,
24:43quand vous regardez les critères de la détention provisoire,
24:47il ne répond à aucun de ces critères.
24:49Ça veut dire quoi ?
24:49Ça veut dire que dès qu'il y aura une audience devant la cour d'appel,
24:53si la cour d'appel respecte le droit,
24:54et je suis certain qu'elle respectera le droit,
24:58elle le sortira.
24:59Aux Etats-Unis, quand vous êtes confronté à ce type de situation,
25:03vous êtes incarcéré le matin,
25:05et la cour d'appel, ce qui correspond à la cour d'appel,
25:07se réunit la nuit ou le lendemain.
25:09– Là, il attendra un peu.
25:11– Là, visuellement, c'est plus long,
25:12la justice est plus lente en France.
25:13Merci à tous.
25:14– Au revoir.
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