- il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Dans un instant, on va accueillir nos débatteurs. Charles Consigny, l'avocat SCI, Jérôme Guest, le député socialiste apparenté de l'Essonne, pour parler du duel Bernard Arnault-Gabriel Zuckman.
00:10Le PDG du groupe LVLMH dans le Sunday Times a répondu à Gabriel Zuckman, à l'économiste, en disant qu'il était d'abord un militant d'extrême-gauche
00:20et il se met au service de son idéologie une pseudo-compétence universitaire.
00:26Ce à quoi Gabriel Zuckman a ensuite répondu, en parlant de la fébrilité de M. Arnault, qui n'autorise pas la calomnie,
00:34« Je n'ai jamais été militant dans aucun mouvement, ni encarté dans aucun parti. »
00:38Voilà, répond l'homme qui veut la fameuse taxe sur les super-riches.
00:43Bonsoir, Maître Consigny.
00:44Bonsoir.
00:46Bonsoir, Jérôme Guest.
00:47Bonsoir.
00:47Alors, on a vu cette passe d'art, mais Charles Consigny, de qui la France a-t-elle le plus besoin ?
00:52De Bernard Arnault ou de Gabriel Zuckman, alors ?
00:55C'est une question rhétorique, cher Alain Marshall.
00:59Je pense que je suis frappé de voir qu'aucun des soutiens de la taxe Zuckman n'a jamais créé le moindre emploi.
01:07Bah oui, je suis désolé, c'est quand même quelque chose qui m'interpelle,
01:10c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens pour la soutenir,
01:12mais comme par hasard, ce n'est pas exactement des créateurs d'emplois,
01:16ni même des créateurs de richesses.
01:18C'est plutôt des gens qui vont commenter ce que font les autres.
01:22J'ai retweeté une citation qui m'a laissé songeur d'une philosophe américaine qui s'appelle Ayn Rand
01:29et qui écrit dans un livre qui s'appelle La Grève.
01:32Lorsque vous constatez que pour produire, vous devez obtenir la permission de ceux qui ne produisent rien,
01:37alors vous savez que votre société est condamnée.
01:39Donc je pense qu'on est condamnés et je suis effaré de voir le fanatisme de la gauche s'agissant de la taxe Zuckman
01:47et donc je pense effectivement qu'il vaut mieux un Bernard Arnault que Mille Zuckman.
01:53Bon, il y a un point commun entre Charles Consigny et Bernard Arnault,
01:56c'est qu'ils ont tous les deux perdu un peu le sens de la nuance sur un sujet
02:00qui devrait plutôt alimenter un débat sinon apaisé,
02:05mais au moins un peu robuste dans les arguments qu'on met en avant.
02:09A chaque fois qu'on va parler de fiscalité et de justice fiscale,
02:13d'organisation du partage de l'effort,
02:16si la première réponse consistait à dire
02:18« Toi, tu ne crées pas de richesse »
02:20et je ne sais pas ce que ça veut dire d'ailleurs « créer de la richesse »
02:22Oh, par exemple, créer un compte de luxe international ?
02:24Non, non, ce que je veux dire c'est qu'un salarié qui travaille dans une entreprise,
02:29il crée de la richesse.
02:30Un consommateur qui consomme dans un restaurant ou dans un supermarché,
02:35il crée de la richesse parce qu'il soutient l'activité économique.
02:37Il faut mieux consommer français dans ce cas-là.
02:38Et là, consommation, et je suis absolument d'accord.
02:40Donc, si on peut s'épargner ces espèces d'invectives
02:44qui consistent à opposer les Français les uns et les autres,
02:47c'est comme s'il y aurait des oisifs,
02:49et puis il y aurait des gens géniaux dont la seule...
02:51Moi, je vais être clair pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.
02:54Moi, je pense qu'en matière économique et sociale,
02:56moi, je suis pour l'alliance des productifs,
02:58c'est-à-dire les salariés qui produisent, qui travaillent,
03:01les chefs d'entreprise, les entrepreneurs qui investissent,
03:05qui prennent un risque, les chercheurs, les créateurs...
03:08Dites-nous surtout pourquoi vous êtes sur la tête, Zucman ?
03:11C'est que nous sommes confrontés à un dérapage dans la structure de nos prélèvements obligatoires.
03:18Il y a aujourd'hui, plus qu'au niveau des revenus,
03:20c'est au niveau du patrimoine que se concentrent de très grandes inégalités,
03:24avec une accumulation de patrimoine.
03:27On connaît les chiffres, mais on peut les rappeler,
03:28parce que c'est aussi un moment, comment dire, de grande pédagogie
03:31sur le sens et le rôle de l'impôt.
03:34Il y a 30 ans, les 500 plus grosses fortunes de ce pays,
03:38elles avaient un patrimoine qui représente à peu près 6 à 8 %
03:41de la richesse créée chaque année dans le pays.
03:43Aujourd'hui, c'est plus de 40 %.
03:45Ça, c'est extrêmement concentré,
03:47et c'est aujourd'hui dans la détention du patrimoine
03:49qu'on a les plus grandes inégalités.
03:51Et au moment où on va demander,
03:52parce qu'il y a une crise des finances publiques,
03:55et je ne veux pas revenir sur les causes de cette crise des finances publiques,
03:57mais ce n'est pas aussi inintéressant de se poser la question
03:59de savoir si ceux auxquels on envisage de demander des efforts
04:03à travers la taxe Zutman,
04:04d'une certaine manière, n'ont pas,
04:06j'aime pas le terme, bénéficié d'un certain nombre de mesures
04:09d'allègements d'impôts
04:10qui leur ont permis de s'enrichir encore plus.
04:12Et donc la taxe Zutman...
04:13Bernard Arnault dit qu'il paye 5 milliards par an d'impôts professionnels.
04:17Je vais répondre à votre question.
04:18Ça, c'est concret, 5 milliards, c'est beaucoup.
04:20Vous savez, dans ce pays, on est attaché à l'égalité.
04:23Donc il n'y a pas de passe-droits pour les uns et les autres.
04:25Et on a un beau principe,
04:26qui est d'ailleurs dans la Déclaration des droits de l'homme,
04:28qui est l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme,
04:29qui dit que chacun compte en raison de ses facultés contributives.
04:34C'est-à-dire qu'en proportion de son revenu et de sa richesse,
04:37on contribue un petit peu plus.
04:39C'est pour ça qu'on a par exemple un barème de l'impôt sur le revenu
04:43qui est progressif.
04:44– 50% des Français ne le payent pas.
04:46– Même plus, 55%.
04:47– Oui, mais vous oubliez une chose.
04:50Vous savez que l'impôt sur le revenu,
04:52ça ne représente qu'une toute petite proportion des impôts en France.
04:55La TVA, tous les Français la payent.
04:57Et c'est l'impôt qui a le plus fort rendement.
04:59Et donc sur le patrimoine, je termine juste par là,
05:01sur le patrimoine aujourd'hui,
05:03et bien on a, et en tous les cas sur ces très riches,
05:05c'est ce qu'on appelle les ultra-riches,
05:07on a constaté, c'est documenté aujourd'hui,
05:09que parce qu'ils sont bien aidés, bien accompagnés,
05:13ils arrivent en réalité à avoir un effort de contribution à l'impôt
05:17qui est proportionnellement moins important qu'un cadre supérieur.
05:20Vous pouvez toujours répondre.
05:21Et donc on essaye de rééquilibrer avec cette taxe.
05:23– D'accord.
05:24Alors d'abord, vous dites,
05:25oui, comme on va demander des efforts à tous les Français,
05:28il faut que les plus riches en fassent aussi.
05:30C'est ça l'idée.
05:31Bon, quand on voit le budget Bayrou
05:33ou le budget que va présenter le Cornu…
05:36– Si vous le connaissez, je suis preneur.
05:37– A priori, ça va être encore moins courageux que celui de Bayrou.
05:42Donc, il y aura zéro effort demandé aux Français,
05:44puisque dans le budget Bayrou, je suis désolé,
05:46il n'y avait pas d'effort demandé aux Français.
05:48– Là, je suis désolé que ce soit pas…
05:49Je veux bien qu'on débatte sur des faits, Charles Consigny.
05:52– C'est des faits, excusez-moi, c'est pas du tout…
05:55– Une année blanche, c'est pas un effort.
05:56Les deux jours fériés, c'était pas un effort.
05:58Le doublement des franchises médicales, c'était pas un effort.
06:01L'augmentation de l'impôt sur le revenu pour les classes moyennes,
06:03c'était pas un effort.
06:04– Mais ça n'est rien par rapport à ce qu'il faudrait faire en réalité dans ce pays.
06:07Ensuite…
06:08– Mais je ne débat pas avec Charles Consigny,
06:10je débat avec Javier Mileï, qui veut passer tout à la tronçonneuse.
06:12– Absolument, absolument.
06:13Je pense qu'il a très bien fait d'ailleurs, Mileï.
06:15Je pense d'ailleurs…
06:16– Ça vous plaît.
06:16– Et je pense aussi que les ultra-riches ont raison d'optimiser leur fiscalité.
06:20Ils seraient idiots de ne pas le faire.
06:22– Ce sont des dispositifs légaux, il faut le rappeler.
06:24– Mais ils ne sont pas devenus riches en gaspillant leur argent.
06:27Moi, je préfère garder le fruit de mon travail
06:30plutôt que de le donner à Madalgo, qui est au Parti Socialiste,
06:34pour qu'elle s'achète des manteaux d'or.
06:35– Je vois que…
06:36– Je parle de la nuance, je vois que l'argumentaire, c'est ça ?
06:40– Moi, je n'ai pas préparé de punchline, Charles Consigny.
06:43J'ai vraiment envie de débattre intelligemment avec chacun d'autour.
06:45– Ça s'appelle la…
06:46Je vais vous dire pourquoi je dis ça.
06:47Ça s'appelle la réalité.
06:48J'observe que c'est du circuit court,
06:50puisqu'elle achète son manteau à Bernard Arnault, finalement.
06:53Donc la boucle est bouclée, mais elle n'achète pas que ça.
06:54Elle se fait aussi des spas à 800 euros à Tokyo.
06:57Pardon de vous dire que quand on voit ce genre de choses,
06:59oui, le consentement à l'impôt, il faiblit un tout petit peu.
07:03Surtout quand c'est de la part des donneurs de leçons.
07:06Donc moi, ce que je vous dis, pour être sur le fond,
07:08comme vous le demandez,
07:09j'observe une chose, c'est que la gauche,
07:12et d'ailleurs la gauche dite raisonnable,
07:14que vous représentez, elle est prisonnière de ça.
07:16La gauche est prisonnière des névroses obsessionnelles
07:22de sa famille politique.
07:25C'est-à-dire qu'on est quand même dans le pays le plus taxé du monde.
07:29Et qu'est-ce qui obsède le débat politique,
07:32qu'est-ce qui occupe le débat politique depuis la rentrée ?
07:34C'est l'hypothèse de la création d'une nouvelle taxe.
07:37Pardon de vous dire, mais c'est exactement comme un individu,
07:39qui répéterait indéfiniment les mêmes erreurs
07:42qui lui nuisent à lui-même,
07:44mais qui recommencerait sans cesse
07:45parce qu'il est prisonnier de sa névrose.
07:47Donc est-ce qu'on a le droit quand même de se dire
07:49que peut-être on peut passer à autre chose en France
07:52qu'à la création de taxes matin, midi et soir,
07:56et se demander par exemple comment on peut faire
07:58pour dynamiser l'économie,
08:01industrialiser le pays, ce genre de choses ?
08:03Les deux ne sont pas exclusifs l'un de l'autre, Charles Consigny ?
08:06Je vous parlais de l'alliance des productifs,
08:07dans les propositions, puisque les socialistes,
08:09depuis plusieurs semaines, ont mis sur la table
08:11la proposition de la taxe Zuckmann,
08:14mais elle était en même temps au service
08:16d'un plan d'ensemble...
08:18de la réforme de l'assurance-chômage,
08:20de la réforme des retraites...
08:21Oui, mais dans lequel il y avait aussi un plan d'investissement
08:22de 10 milliards d'euros pour la transition énergétique,
08:26pour la décarbonation de l'économie,
08:27en partie financée par la taxe Zuckmann.
08:29En partie financée par la taxe Zuckmann.
08:29Qui ne rapporterait pas 10 milliards, visiblement.
08:31Parce que les impôts sont magiques en pays socialiste.
08:33Ce que je veux dire, oui, vous voyez,
08:34vous êtes en train d'opposer ce qu'on appelle
08:37la politique de l'offre et la politique de la demande.
08:39C'est-à-dire cette idée un peu magique,
08:41vous parliez de totem et d'obsession pathologique,
08:44il y en est une aussi dont vous êtes un petit peu
08:45le défenseur aujourd'hui,
08:48peut-être un des derniers défenseurs,
08:49c'est cette idée du ruissellement.
08:50C'est-à-dire qu'on va baisser le coût du travail
08:52ou alléger les impôts des plus riches.
08:56On va baisser les impôts des plus riches.
08:58Et vous allez voir, c'est magique.
08:59Ça a marché sur le chômage.
09:00C'est formidable.
09:01Ça a marché sur le chômage.
09:02Mais est-ce que les inégalités sont réduites en France ?
09:04Mais on est le pays le plus égalitaire du monde !
09:06Est-ce que le pouvoir d'achat...
09:07Oui, mais on est le pays dans lequel...
09:09On est le pays le plus égalitaire du monde !
09:10Vous savez quoi, Charles Consigne ?
09:11Il y a une seule chose qui devrait vous empêcher
09:13de dormir comme nous tous,
09:14c'est pourquoi est-ce que la pauvreté augmente
09:16dans ce pays qui est censé être le pays
09:18le moins inégalitaire.
09:19Est-ce qu'on est aussi plus taxé du monde, cher monsieur ?
09:21Oui, c'est ça qui fait augmenter la pauvreté.
09:23En face des impôts et en face des taxes et des cotisations...
09:26En argent, ils ont 7% de croissance.
09:28Donc c'est quoi votre idée ?
09:30En gros, c'est chacun pour ça.
09:31Mais c'est ça qui est intéressant dans ce débat-là.
09:33Et moi, je vais vous dire une chose.
09:34Comme il est appréhendé de manière un peu caricaturale,
09:37du coup, on se balance des choses à la figure,
09:39enfin surtout...
09:40Et on perd de vue, justement,
09:43ce qu'est l'équilibre fiscal d'un pays.
09:46À quoi ça sert, les impôts et les cotisations qu'on finance ?
09:50Vous allez me dire, il y a trop de dépenses.
09:51Monsieur Gage, vous trouvez que là, c'est équilibré.
09:53Je vais vous donner un autre exemple.
09:55Vous allez dire que je fais de la punchline, etc.
09:57Je la sens venir.
09:58Je ne sais pas ce que je fais, mais je la sens venir.
10:00J'ai regardé un reportage très intéressant
10:01du journal de France 2, le 20h,
10:04qui s'interroge sur est-ce qu'il y a trop d'impôts.
10:06Déjà, la question m'amuse de la part du 20h de France 2,
10:084,5 milliards de budget, 10 000 salariés.
10:10Mais bon.
10:11Ça, c'est France Télévisions.
10:12On a un reportage sur une retraitée
10:15qui prend des cours de pipeau.
10:16Il ne fallait pas l'inventer, ça.
10:19Je l'ai vu sur le coût des services dans la collectivité locale.
10:22La journaliste, elle a des trémolos dans la voix.
10:24Elle en pleure presque.
10:26Elle dit, voilà, ses impôts financent aussi les activités
10:28comme l'école de musique.
10:30On apprend que cette formation, elle coûte 1986 euros,
10:33le vrai prix, à la collectivité.
10:36Et cette dame, elle paye 147 euros.
10:39Et là, la journaliste dit, à coût réel,
10:41cette retraitée ne pourrait pas prendre son cours.
10:43Moi, je suis désolé, mais le temps est venu d'arrêter
10:46avec cette démagogie.
10:47Moi, je n'ai pas envie que mes impôts payent
10:49les cours de pipeau de tous les gens désœuvrés de ce pays.
10:52Je suis désolé, il y a d'autres manières de faire.
10:54Il y a d'autres choses à faire.
10:55Et quand on fait ça, oui, effectivement,
10:57il y a un moment donné où la coupe est pleine
10:59et où on a envie d'un bon coup de tronçonneuse.
11:01Voilà, je suis désolé de vous le dire.
11:03On a l'hyper-libéral qui dit, il faut tout couper.
11:05Et après, c'est le chacun pour soi.
11:06Après, on peut égrader les chiffres.
11:07C'est pas le chacun pour soi, parce que vous voyez bien tous ces abus.
11:09Je vais vous donner un chiffre qui est plus parlant.
11:12Une journée moyenne d'hospitalisation en France,
11:14ça coûte 600 ou 800 euros par jour.
11:17L'hôpital, c'est la seule dépense publique
11:19pour laquelle tout le monde est d'accord.
11:20Quand vous y allez, on peut égrener d'autres dépenses publiques.
11:23Mais là, le cours de pipeau, vous trouvez ça bien ?
11:24Vous pouvez considérer que chacun doit les payer
11:26à la réalité du coût du transport.
11:28Non, ça, ça fait...
11:29Ce qui ferait qu'en Ile-de-France, par exemple,
11:31ce serait trois fois plus cher le billet du pass Navigo
11:35ou le ticket plus que celui qui est acquitté.
11:37Cette logique du service public financé par l'APO,
11:41c'est une logique, en effet, de redistribution
11:43et de partage sur des services publics essentiels.
11:45Dans l'exemple que vous prenez, dans la ville,
11:47la sanction, elle est claire.
11:49Si les gens estiment qu'il ne faut pas que la mairie
11:50finance le conservatoire de musique...
11:52C'est pas le conservatoire, c'est pas l'excellence, là.
11:55C'est des loisirs.
11:57Dans les conservatoires, vous ne connaissez pas bien
11:59les conservatoires municipaux, c'est l'éducation artistique.
12:04Alors, attendez, on fait du conservatoire
12:06que pour faire premier prix de piano.
12:07Donc, il n'y a aucune dépense publique à supprimer.
12:09Mais moi, je suis toujours pour eximer des dépenses publiques.
12:11J'ai été président d'un département.
12:13J'ai géré un milliard d'euros dans un département,
12:16le Conseil général de l'Essonne.
12:17Et tous les jours, je faisais des économies.
12:19Tous les jours, j'arbitrais entre l'efficacité
12:20et l'efficience de la dépense et les ressources
12:22dont je dispose.
12:23Mais l'idée qui consiste à dire,
12:25il n'y a plus d'impôts, donc il n'y a plus de services publics.
12:27Mais il n'y a plus que des impôts en France !
12:29Non, mais la proposition que vous faites,
12:31baisser l'impôt de tous,
12:32comme ça, on n'a pas financé les services publics,
12:34et ça devient des services privés,
12:35et chacun se les finance.
12:36Mais en le faisant, vous introduisez
12:38et généralisez le principe de l'inégalité.
12:39Je vais vous répondre, M. Gedge.
12:41Vous pouvez dire pourquoi on paye l'école publique.
12:43Pourquoi on ne paye pas l'école publique.
12:44Je vais vous dire, c'est très intéressant.
12:45Un, je pense effectivement qu'il faut baisser
12:48les impôts de tout le monde,
12:49et que ce n'est pas parce que les ultra-riches
12:51n'en payent pas assez qu'il faudrait faire la taxe Zuckman, etc.
12:54Je pense que les ultra-riches,
12:55ils se démerdent pour payer un truc à peu près soutenable,
12:58qui fait qu'ils ne quittent pas la France.
12:59Et c'est d'ailleurs pour ça que l'optimisation existe,
13:04mais moi je pense qu'il faut ramener les autres au même niveau,
13:07c'est-à-dire faire l'inverse de ce que propose en ce moment
13:09la gauche de manière obsessionnelle.
13:11Et deuxièmement, ce qui m'intéresse beaucoup,
13:12c'est qu'en fait, quand vous défendez la dépense publique,
13:15parce que vous n'êtes pas fou, ni incompétent,
13:18vous défendez la dépense publique dans ses fonctions essentielles.
13:21Donc oui, bien sûr, l'hôpital, on est d'accord,
13:24les transports publics, on est d'accord.
13:26Le cours de pipeau et les manteaux d'or,
13:27je suis un peu moins d'accord.
13:28Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, en France,
13:31il n'y a plus aucun contrôle là-dessus.
13:32Vous rencontrez le moindre agent public,
13:34le moindre élu, il n'a que dépense publique.
13:39On organise des expositions pour tout et n'importe quoi.
13:42On finance le cinéma français à fond perdu,
13:45qui nous sort un avait par semaine.
13:47Il y a zéro contrôle.
13:48Donc moi, je ne demande même pas, d'ailleurs,
13:49si je souhaite un coup de tronçonneuse,
13:51mais je pense qu'on pourrait au moins donner un coup de ciseau.
13:53Vous voyez ce que je veux dire ?
13:54On peut revenir à quelque chose.
13:55Il n'y a aucune volonté politique là-dessus.
13:57Ce que j'adore, c'est qu'en général,
13:58il y a le discours général pour dire
13:59qu'il faut supprimer la dépense publique.
14:01Mais j'attends de voir, vous avez pris deux exemples,
14:03le cinéma ou je ne sais quoi.
14:04Dans une ville, si les gens ne sont pas contents,
14:07tous les cinq ans ou tous les six ans,
14:08tous les cinq ans, ils votent pour leur maire.
14:11C'est ce qu'ils vont faire au mois de mars prochain.
14:14Et ils pourront sanctionner pour dire...
14:16Et c'est plutôt l'inverse.
14:17Les gens ont plutôt envie d'avoir
14:18des services publics municipaux
14:20ou des associations financières qui permettent...
14:22Le tout, c'est qu'on n'arrive plus à les financer.
14:24Le pays est très endetté.
14:25Mais c'est la logique de mutualisation.
14:27C'est-à-dire que si dans une ville,
14:28il n'y a pas la ville qui décide de construire...
14:30Je reprends cet exemple-là
14:31parce que la culture, en général,
14:32c'est ce qu'on veut tronçonner en premier.
14:34Non, non.
14:35Ça dépend ce qu'on appelle culture.
14:36Écoutez, je vous prends l'exemple.
14:38Dans la ville dans laquelle je suis élu
14:40et où j'ai grandi, à Massy.
14:42Le maire, il n'est pas de gauche.
14:44Il est de droite.
14:45Mais il vient de reconstruire
14:46un conservatoire municipal.
14:47Et vous savez quoi ?
14:48Il a très bien fait.
14:49Parce que ce conservatoire de musique,
14:50de danse et de théâtre,
14:52c'est un endroit
14:53où il y a de l'éducation culturelle
14:54pour des gamins,
14:55quel que soit leur origine.
14:57Il y a des danseuses étoiles, d'accord,
14:59mais pas pour payer tous les loisirs
15:00des retraités de ce pays.
15:02Surtout si vous mettez l'âge de la retraite
15:04à 62 ans, M. Guedj.
15:06Bon, j'attends de vous voir venir
15:07avec tronçonneuse
15:08et de la manière dont vous allez expliquer
15:09aux uns et aux autres
15:10que c'est ça qui crée du lien dans ce pays.
15:13J'ai deux questions pour vous.
15:14Un, qu'est-ce que vous faites
15:15du fait qu'il n'y a pas un créateur d'emploi
15:17qui défend la taxe Zuckman ?
15:18Ben, il y en a.
15:19Deux ?
15:19Ah bon, qui ?
15:20Donnez-moi un patron
15:21qui défend cette taxe.
15:22En tous les cas,
15:22qui ne s'offusque pas du fait...
15:24Non, mais donnez-moi un
15:25qui la défend.
15:26C'est ça qui m'intéresse.
15:2686% de Français soutiennent...
15:28Les Français,
15:28merci de rappeler ce chiffre.
15:3086% de Français
15:31sont aussi pour la réduction
15:32des dépenses publiques.
15:33Mais parce que les deux
15:34ne sont pas antinomiques.
15:36Les deux ne sont pas antinomiques,
15:37mais simplement l'idée.
15:38Vous savez quoi ?
15:38Dans un pays qui est attaché
15:39à la justice,
15:45soustraire à cet effort
15:46qui doit augmenter
15:48à votre niveau de revenu.
15:49Mais dire qu'il se soustrait
15:50à l'effort, pardon,
15:51mais c'est un mensonge.
15:52Dans tous les pays du monde,
15:53les riches optimisent leur fiscalité.
15:54Je ne sais pas si...
15:54Merci, je pense qu'on a un grand chiffre
16:00de Français qui sont d'accord avec moi.
16:01Merci, monsieur le député.
16:03Merci, Charles Consigny.
16:04Rendez-vous demain, 18h30,
16:05pour un autre signé consigné
16:07en attendant l'actualité.
16:08Bien évidemment, on continue.
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