- il y a 5 semaines
Ce jeudi 30 octobre, John Plassard, associé, responsable de la stratégie d’investissement de Cité Gestion, et Michel Martinez, chef économiste Europe chez Société Générale CIB, se sont penchés sur l'accalmie provisoire entre la Chine et les États-Unis après la rencontre de Donald Trump avec Xi Jinping en Corée du Sud, les résultats des publications des Gafam, Nvidia qui repasse sous les 5 000 milliards de dollars, et la FED qui baisse ses taux d'un quart de point, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:04Nos experts ce soir pour mesurer ce que le marché a encore dans le ventre après cette journée absolument incroyable.
00:09On a des news de tous les côtés, un nombre de publications d'entreprises absolument énormes,
00:13les banques centrales, la Fed et la Banque Centrale Européenne,
00:16et en plus de la géopolitique à très haut niveau après cette rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping.
00:20Michel Martinez nous rejoint, bonsoir Michel.
00:22Bonsoir.
00:23Chef économiste Europe de Société Générale CIB et John Plassard, bonsoir, re-bonsoir John, en fibre rouge.
00:29Bonsoir.
00:29Avec nous, et avec nous aussi pour l'ouverture des marchés américains chaque après-midi,
00:32vous êtes associé de Cité Gestion.
00:35John, quelle journée quand même ?
00:36On a plein de publications en Europe, on a trois GAFAM qui publient,
00:39on a la Fed, la Banque Centrale Européenne,
00:41et donc cette rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping.
00:43De tout cela, qu'est-ce qui pour vous est peut-être le plus fort, le plus marquant,
00:47le plus significatif, laissera le plus d'empreintes pour la suite ?
00:52Écoutez, clairement la réunion entre le président Trump et le président Xi,
00:58ça a vraiment été la chose qui a marqué aujourd'hui.
01:00Non pas parce qu'on a eu concrètement des décisions fortes, parce qu'il n'y a pas eu,
01:07on a repoussé d'une année en fait la trêve, c'est-à-dire que potentiellement,
01:13dans une année exactement, on va se poser exactement la même question sur les taxes.
01:17En plus, on n'a pas eu ce qu'on attendait notamment sur les semi-conducteurs
01:23et la fameuse puce de Blackwell de Nvidia, donc on voit que c'était assez froid.
01:29D'ailleurs, vous l'avez dit très justement avant, lorsqu'ils se sont serrés la main,
01:34on n'a pas réellement vu un body language, comme on dit aux États-Unis,
01:37qui était favorable pour l'un ou pour l'autre, et puis il n'y a pas eu de communiqué commun.
01:42Donc tout ça pour dire que c'est un peu une déception, on le relève aujourd'hui,
01:48déception qu'on peut aussi dire pour la Banque Centrale Européenne,
01:52qui a fait un copier-coller de l'ancienne Réunion, donc c'était une frustration.
01:58Est-ce qu'on en attendait plus ? Non, on avait l'impression vraiment qu'à chaque fois
02:02que Christine Lagarde parlait d'un sujet, elle disait que tout allait bien,
02:06mais il y avait autre chose, donc c'était totalement neutre.
02:09Donc là, il y a une frustration, mais je dirais que ce qui a marqué pour moi aujourd'hui,
02:14c'est vraiment cette poignée de main, et potentiellement un réchauffement
02:18qui pourrait avoir lieu ces prochains mois, puisque le président Trump a invité
02:23le président Xi à Washington, et le président Trump toujours,
02:28lui a dit qu'il irait en Chine voir Xi Jinping normalement en avril.
02:32– Mais on a le sentiment, après cette rencontre entre les deux présidents américains et chinois,
02:36que celui qui a le plus lâché, c'est sans doute Donald Trump,
02:39parce que les Chinois, ok, rouvrent l'accès à leur terre rare, mais pour seulement un an.
02:42Alors un an reconductible, mais un an, c'est-à-dire qu'on risque d'être face au même mur peut-être dans un an.
02:47Et est-ce que, oui, les États-Unis, on verra le communiqué aussi des Chinois,
02:51parce que pour l'instant, ils ne se sont pas exprimés officiellement
02:53sur le résultat de cette rencontre.
02:54Mais est-ce que vous avez le sentiment que là, les Américains ont peut-être
02:57un peu plus perdus que les Chinois dans cette rencontre ?
03:01– Oui, parce que lorsqu'on a vu les deux hommes face à face,
03:07lorsqu'ils ont parlé autour de cette grande table,
03:10on a vu que le président Xi ne regardait jamais dans les yeux le président Trump.
03:14Le président Trump essayait de capter son regard,
03:18et on a vu quelqu'un de très froid qui disait le minimum.
03:21Et au sortir de la réunion, le président Trump a dit qu'il considérait
03:27que la réunion avait été du 12 sur 10, donc mieux qu'attendu,
03:31ce qui est totalement faux.
03:33Et évidemment, tout le monde, que ce soit démocrate ou républicain aux États-Unis,
03:39ont bien vu que c'était les États-Unis qui étaient plus demandeurs que les Chinois.
03:45Et cette position de faiblesse, c'est quelque chose que le président Trump déteste,
03:49on le sait, et ce qui peut-être pourrait amener à d'autres sanctions,
03:55même si on a une Trump, vous savez qu'il peut vite retourner sa baisse,
03:59d'autres sanctions ces prochaines semaines,
04:02et donc amener beaucoup plus de volatilité qu'on a eue lors du premier semestre.
04:07– Ça a un impact sur Nvidia en baisse de 2%,
04:08puisque le marché espérait que les puces Blackwell d'Nvidia
04:11seraient aussi au cœur des échanges entre la Chine et les États-Unis.
04:14Peut-être la réouverture de la Chine aux puces Blackwell,
04:16ça n'a pas été le cas, ça n'a pas été évoqué.
04:17Et Nvidia repasse sous les 5 000 milliards de dollars de capitalisation,
04:20on en reparlera dans un instant.
04:21Quelle leçon, premier sentiment, vous donne cette rencontre aujourd'hui
04:25entre Donald Trump et Xi Jinping ?
04:26– Un apaisement évident, il faut se souvenir d'où on vient.
04:31Il y a eu une époque, on avait des tarifs sur la Chine,
04:34entre la Chine et les États-Unis, de l'ordre de 100%.
04:38Donc là, on est en train de s'apaiser,
04:42les tarifs des États-Unis vis-à-vis de la Chine sont de 30%,
04:49mais pourraient baisser à 10% parce qu'il y a une grosse part
04:51qui reste autour du fentanyl,
04:53donc ce produit qui sert à faire des drogues.
04:56La Chine s'est engagée à limiter, à contrôler ses exportations.
05:00Et puis, un apaisement, premier sentiment,
05:05et deuxième sentiment, les États-Unis, comme le reste du monde,
05:10ont pris conscience du pouvoir de marcher sur la chaîne de valeur,
05:15la chaîne de production de la Chine,
05:16en particulier en ce qui concerne la production
05:18et les exportations de terres rares.
05:20Donc là, c'est une pause, comme vous dites, reconductible,
05:23mais il y a cette pause,
05:25et la Chine, normalement, devrait reprendre
05:27la réexploitation de ces minéraux rares.
05:32Donc vous prenez l'apaisement de façade,
05:35peut-être un peu provisoire,
05:36vous le prenez quand même,
05:37il faut le prendre, on aurait tort de ne pas le prendre.
05:39Oui, c'est...
05:40Même s'il marchait un peu déçu.
05:42En plus, on a une réunion...
05:43Alors on peut regarder le body-lingage des deux dirigeants,
05:46mais c'est la première réunion de ces deux dirigeants,
05:48c'est très symbolique, c'est très fort comme image.
05:50Même s'il n'y a pas des sourires un peu partout,
05:55c'est très fort.
05:56Et je pense que l'idée générale,
05:58c'est qu'on est dans une stabilisation
05:59de la relation entre ces deux grandes puissances
06:02et qu'il n'y aura plus le risque d'escalade à nouveau,
06:06il est maintenant très limité.
06:07Et peut-être plus de sourires, c'est vrai,
06:09il ne faut pas se limiter au body-lingage,
06:10mais vous le disiez, John,
06:11dans cette prochaine rencontre à venir,
06:12cette visite même de Donald Trump en Chine,
06:14ça a été annoncé par Donald Trump
06:16pour le mois d'avril prochain.
06:18Aude ?
06:18Oui, maintenant, en fait, on attend les concrétisations,
06:19les étapes suivantes,
06:21parce que là, même si ça n'a pas été au mieux,
06:24Donald Trump ne le dira pas.
06:26Et en fait, dans le paraître,
06:28pour lui, ça reste génial et extraordinaire.
06:30Donc ça ne peut pas décevoir les marchés, en fait.
06:32Oui, alors Nvidia recule, John,
06:34repasse sous les 5 000 milliards de dollars
06:35parce que les puces Blackwell n'ont pas été évoquées
06:37entre les deux présidents,
06:38Donald Trump et Xi Jinping.
06:39Le marché espérait que, oui,
06:41ce marché chinois se rouvre à Nvidia,
06:42ce n'est pas le cas.
06:43On repasse sous les 5 000 milliards de dollars,
06:44enfin, on flirte toujours avec.
06:46Comment est-ce que vous regardez le cas Nvidia ?
06:48C'est incroyable de voir Nvidia à ces niveaux-là.
06:51Tout à l'heure, Frédéric Rosier nous disait
06:52Nvidia, lui seul, représente 4,5 %
06:55de la valorisation de toutes les actions dans le monde.
06:574,5 %, c'est Nvidia, lui, tout seul, désormais, John.
07:01Oui, alors, il ne faut pas...
07:03Vous savez, il y a un espèce de délire autour de Nvidia
07:07parce qu'en fait, on ne comprend pas vraiment
07:10ce que fait Nvidia.
07:11Pourtant, vous savez que Nvidia,
07:13c'est l'entreprise aujourd'hui la plus indispensable
07:15de l'économie mondiale dans l'intelligence artificielle,
07:19d'être à environ 80 % des puces d'intelligence artificielle.
07:25Il y a une visibilité absolument exceptionnelle
07:27sur le carnet de commandes,
07:29500 milliards de dollars qui sont sécurisés
07:31pour les cinq prochains trimestres.
07:33Imaginez, vous n'avez pas toutes les entreprises,
07:35à part Boeing et Airbus peut-être,
07:37qui ont des carnets de commandes aussi importants.
07:41C'est aussi un modèle économique sans équivalent.
07:44Ça combine domination technologique,
07:47marge record et puis croissance anticipée
07:49sur plusieurs années.
07:51Donc, je dirais que derrière tout ça,
07:53derrière ce délire,
07:54derrière les nouveaux records
07:56qu'on bat tous les jours sur l'action Nvidia,
07:59il y a quand même quelque chose de concret.
08:01Et ça, c'est ce qu'on appelle
08:04une révolution technologique
08:07et aussi une révolution industrielle.
08:09Et ce qui est important de noter,
08:11c'est qu'hier, vous aviez sur CNBC,
08:14Bill Gates, qui était l'ancien PDG de Microsoft,
08:18qui disait qu'il n'avait jamais vu
08:19une révolution aussi importante sur un sujet,
08:22en l'occurrence le sujet de l'intelligence artificielle.
08:25Et si on réfléchit à Microsoft,
08:27on réfléchit à Internet, au software,
08:30au hardware, etc.
08:31Et il dit que c'est plus que ça,
08:33et notamment parce que ça touche à tous les secteurs.
08:36Et lui, il relevait le secteur de la pharmaceutique.
08:39Vous savez, on parle tous de chat GPT
08:41lorsqu'on essaye de montrer
08:42ce que c'est l'intelligence artificielle.
08:44Mais là, vraiment,
08:45même pour quelqu'un comme Bill Gates,
08:47qui pourra avoir un ton un peu plus mesuré,
08:50eh bien, il voit là-dedans
08:51une révolution industrielle.
08:54Et ça, c'est très important.
08:55Donc, on a eu par le passé,
08:57ce qui ne veut pas dire
08:57que ça va monter jusqu'au ciel.
08:59Pas du tout.
09:00Mais ça dit une chose,
09:02c'est qu'il y a des arguments derrière
09:04pour que ça monte, en tout cas,
09:06à un moment,
09:07et jusqu'à ce qu'on aille de la concurrence,
09:09parce qu'il y aura de la concurrence
09:10à un moment ou à un autre,
09:12mais qu'on aille un peu plus de concurrents.
09:14Oui, et ce que nous aura appris cette semaine,
09:15c'est que le ruissellement de l'IA
09:17était en train peut-être de s'accélérer.
09:18On a appris, par exemple,
09:19qu'NVIDIA allait investir dans Nokia,
09:21qui aurait pensé que l'IA ferait monter Nokia.
09:23Nokia avant-hier a pris 30%.
09:25Hier, Caterpillar,
09:26on l'a vécu ensemble,
09:26Aude a pris 13%,
09:28parce qu'ils sont aussi un peu concernés
09:29par la construction de datacenters.
09:31Caterpillar et l'IA,
09:32il y a un lien qui commence à se faire en bourse.
09:35Est-ce que, Michel,
09:36vous qui suivez la macroéconomie,
09:37alors surtout ici en Europe,
09:38mais justement,
09:39c'est d'autant plus intéressant,
09:40vous vous dites que tout ça finira peut-être aussi
09:42par ruisseler sur nos groupes européens,
09:45sur des groupes qui aujourd'hui
09:45ne sont pas des groupes tech,
09:46mais qui finiront par bénéficier
09:47de cette intelligence artificielle,
09:49comme la révolution industrielle
09:50a bénéficié finalement à tout le monde
09:51à l'époque du 19e siècle,
09:52au début du 20e ?
09:53Que ce soit une révolution technologique,
09:55c'est évident.
09:57Et donc,
09:57comme toutes les révolutions technologiques,
10:00ce quoi on attend,
10:03c'est une augmentation,
10:04une accélération des gains de productivité.
10:07Et là,
10:08je dirais qu'il y a un débat
10:09parmi les économistes
10:10et aussi les professionnels
10:12sur la vitesse
10:13et l'ampleur de ces gains de productivité.
10:15En termes macroéconomiques,
10:18on a par exemple d'un côté
10:20ceux qui pensent que l'IA
10:21va être la plus grande révolution
10:24des deux derniers siècles.
10:27Je pense qu'on pourrait mettre
10:28le dernier prix Nobel
10:29d'économie comme Philippe Paguillon
10:31qui dit que ça va faire
10:32des gains de productivité
10:33d'1,3 à 1,4%.
10:35Non,
10:36si on compare
10:37aux gains de productivité
10:38récents en Europe,
10:39on est plutôt,
10:41en moyenne,
10:42sur les 25 dernières années,
10:43autour de 0,7, 0,8
10:44et on rajouterait 1,4% à ça.
10:46Donc,
10:46ce serait colossal
10:47comme gain.
10:49Mais on a d'autres,
10:50on a un autre prix Nobel d'économie
10:52d'Aaron Assemogou
10:54qui dit que ça va être 0,1, 0,2.
10:55Donc,
10:56bon,
10:56c'est marginal,
10:57c'est bien,
10:58mais ce n'est pas grand-chose.
10:59Après,
11:00concrètement,
11:01ce qu'on voit aujourd'hui
11:03dans les flux,
11:05dans le PIB,
11:07dans les flux de commerce,
11:08c'est ce que vous dites,
11:09ce sont les échanges
11:10de puces,
11:11les entreprises,
11:13essentiellement américaines,
11:14mais un peu partout,
11:14qui crée des data centers,
11:20utilise des logiciels,
11:22ont besoin de puces.
11:23Donc,
11:23on voit l'investissement,
11:24on voit les importations
11:25en provenance de Taïwan
11:28et tous les autres pays
11:30qui produisent
11:31des semi-conducteurs,
11:32mais on ne voit pas encore
11:34les gains de productivité.
11:36Et là,
11:36je dirais qu'il faut avoir en tête
11:38qu'il y a un processus
11:40comme toute nouvelle technologie
11:41qui est assez long,
11:42et dans le cas de l'intelligence artificielle,
11:45il y a des questions
11:46de régulation et de sécurité
11:47qu'à mon avis,
11:49on sous-estime pas mal.
11:50Il y a beaucoup d'entreprises
11:51qui s'empêcheront d'elles-mêmes
11:55de les utiliser
11:55à cause des risques de fuite.
11:58C'est-à-dire que le potentiel
11:59sera peut-être plus bridé
11:59qu'on ne l'imagine en réalité ?
12:01Oui, oui.
12:01S'il n'y avait aucune
12:02de ces contrats,
12:03il y a des entreprises,
12:03là on citait
12:04les entreprises pharmaceutiques,
12:06mais évidemment qu'elles devront,
12:07par exemple pour faire de la recherche,
12:09mais qu'elles devront faire attention
12:11à ce que leurs données
12:12propres en termes de recherche
12:13ne soient pas
12:14fuitées à cause
12:15de ces outils.
12:16Il y a Jérôme Powell hier
12:17qui a adoubé en fait
12:19l'IA et les investissements
12:20dans l'IA
12:21et même les entreprises
12:21en disant qu'elles gagnaient
12:22de l'argent
12:22et qu'en fait,
12:23ce n'était pas finalement
12:24une bulle comme la bulle
12:25des dot-com.
12:26Ça, ça peut aider
12:27justement encore plus
12:29à aller plus haut ?
12:30Là, je ne suis pas placé
12:33pour parler de la valorisation
12:34des entreprises.
12:35Mais pour traduire
12:36Jérôme Powell, là oui.
12:39On n'est pas venu
12:40de venir là-dessus,
12:41mais effectivement,
12:41il avait expliqué
12:42lors de la précédente meeting
12:44ou d'une de ses précédentes expressions,
12:46il avait expliqué
12:46que les marchés
12:47étaient bien valorisés.
12:48Alors, quand on dit
12:49que c'est bien valorisé,
12:50on ne sait jamais
12:50si c'est très trop valorisé
12:52ou si c'est vraiment
12:52bien justement valorisé.
12:54C'était un peu ambigu.
12:55Là, il dit
12:55sur l'IA,
12:56il n'y a pas de bulle.
12:58C'est intéressant.
12:59Moi, ce que j'ai surtout noté,
13:01c'est qu'il note
13:01que l'investissement
13:04dans ces technologies,
13:05la technologie de l'information
13:06et les communications
13:06en particulier,
13:08est un des moteurs
13:09de croissance
13:09de l'économie américaine.
13:11Ce qui est vrai en ce moment.
13:12Oui, et plus que jamais.
13:12On n'a pas encore
13:13les effets de gain de productivité.
13:15Non, mais complètement.
13:16On a les effets
13:16sur l'emploi quand même.
13:18On a les deux effets
13:19sur l'emploi.
13:20Le ralentissement
13:21du marché américain
13:22du travail,
13:23il n'est pas lié
13:23à l'intelligence artificielle.
13:25C'est très, très...
13:26C'est tout petit.
13:28C'est minuscule.
13:30Même les pertes d'emploi
13:31d'ingénieurs informatiques,
13:34il y a ça.
13:35Oui, il y a beaucoup
13:35de bruit médiatique,
13:36mais à l'échelle
13:37du marché de l'emploi,
13:38ça reste minoritaire.
13:39On avait les données
13:40sur le marché de l'emploi.
13:41C'était essentiellement
13:42des emplois peu qualifiés
13:43qui disparaissaient
13:44et probablement pas
13:46parce qu'ils étaient
13:46remplacés par des robots.
13:48On va continuer
13:49de parler alors
13:49de Jérôme Powell,
13:51des banques centrales
13:51parce que vous êtes
13:52un spécialiste en plus
13:52de la BCE qui a aujourd'hui,
13:54on vous le rappelle,
13:54à vous tous qui nous suivez,
13:55a choisi le statu quo.
13:56Troisième statu quo d'affilée,
13:57ce sera dans un instant
13:58la banque centrale européenne
13:59immobile dans un monde
14:01qui avance.
14:01Est-ce qu'aujourd'hui
14:02dans ce monde qui avance
14:03vite, être immobile,
14:04ce n'est pas un peu reculé ?
14:05C'est une question
14:05qu'on se posera aussi.
14:07John, dans cet univers
14:08de l'IA,
14:09les GAFAM,
14:10est-ce que les derniers
14:11seront les premiers ?
14:12On se disait Google
14:12avec la concurrence de l'IA
14:14va crever.
14:14Pas du tout,
14:15Google est là
14:16et la maison mère
14:16d'Alphabet,
14:17de toutes les publications
14:18GAFAM d'hier soir,
14:19c'est la seule qui est saluée,
14:20plus 5% Alphabet.
14:21Est-ce qu'on pourrait
14:22commencer à se dire
14:23qu'Alphabet,
14:24finalement,
14:25dans les GAFAM,
14:25est peut-être la plus
14:26prometteuse pour la suite ?
14:29Alors, oui,
14:31déjà un hier,
14:33on va en avoir plusieurs
14:34qui vont publier,
14:35mais un hier,
14:36on a vu que
14:37tous les segments
14:39avaient été positifs
14:40lors de la publication
14:42des résultats d'Alphabet.
14:44Et puis aussi,
14:45ce qui est important,
14:46c'est qu'il y a un message
14:47qui a été donné.
14:48Ce message,
14:49il est aussi important
14:51pour toutes les entreprises
14:52qui touchent de près
14:54ou de loin
14:54à l'intelligence artificielle,
14:56c'est que la demande
14:57pour le cloud
14:57et puis les solutions
14:58d'intelligence artificielle
15:00restent quasiment explosives.
15:03Lorsqu'on parle de Google,
15:04c'est sur sa plateforme Vertex.
15:06Alors, on est dans une situation
15:08où on a des dépenses
15:09d'investissement annuels
15:11qui sont gigantesques,
15:13de l'ordre de 100 milliards de dollars,
15:15c'est bien au-dessus
15:16de ce qu'on attendait.
15:18Donc, on voit
15:18que les entreprises
15:19continuent à investir.
15:21Et si on continue à investir,
15:23eh bien,
15:23à un moment ou à un autre,
15:25eh bien,
15:25il faudra,
15:26et ce qui sera certainement
15:27sanctionné
15:28par les investisseurs,
15:29il faudra qu'on ait
15:31une recette
15:33sur investissement,
15:34je peux dire.
15:35Donc, en fait,
15:36aujourd'hui,
15:37on est dans une situation
15:38où Google,
15:40qu'on pensait
15:41totalement dépasser,
15:42Google s'est adapté.
15:44Google s'est adapté
15:45à l'intelligence artificielle,
15:46notamment avec Gemini,
15:48qui est en train d'évoluer.
15:50On avait l'impression
15:51que c'était une copie,
15:52une pâle copie
15:53de ChatGPT,
15:54mais elle évolue aussi
15:56au gré du temps.
15:57Et puis aussi,
15:59YouTube a énormément
16:01progressé,
16:02notamment avec toutes
16:04les questions
16:04qui étaient liées
16:05à TikTok.
16:06Et YouTube a réussi
16:08à s'adapter,
16:09s'adapter
16:10et essayer de coller
16:12à, très certainement,
16:14un public un peu plus jeune
16:16avec ce qu'on appelle
16:16des shorts.
16:18Et on voit
16:18que de plus en plus
16:19de jeunes ne vont pas
16:20sur TikTok,
16:21mais plutôt sur YouTube.
16:22C'est dingue.
16:22C'est fou.
16:23Ce qui est impressionnant ici,
16:26c'est la capacité
16:27de ces entreprises
16:28qu'on n'avait pas
16:29au début des années 2000,
16:30la capacité de ces entreprises
16:32qu'on dit matures
16:33de s'adapter
16:35à l'intelligence artificielle.
16:37Et même Apple,
16:38qu'on disait trop vieux,
16:39Apple a touché
16:40un plus haut niveau historique
16:42il n'y a pas très longtemps.
16:43Et ce qu'on n'avait pas vu,
16:45c'est que,
16:45enfin oui,
16:46on l'avait vu,
16:46mais ce qu'on n'avait pas vu
16:48par rapport aux années 2000,
16:50c'est que Apple,
16:51par exemple,
16:52a énormément progressé
16:54dans ce qu'on appelle
16:55les services.
16:56et les services représentent
16:58près de 30%
16:59de leur chiffre d'affaires.
17:02Et donc,
17:02ce n'est pas simplement
17:03le iPhone
17:03qu'on avait à l'époque
17:05avec Nokia,
17:06vous parlez de Nokia
17:06qui revit tout d'un coup,
17:08mais à l'époque,
17:09il y avait seulement
17:09les ventes de nos téléphones.
17:11Maintenant,
17:11c'est totalement différent.
17:13Donc,
17:13je dirais que globalement,
17:15c'est cette capacité
17:16d'adaptation
17:17qui va tirer
17:18les entreprises
17:19vers de nouveaux sommes.
17:20Effectivement,
17:21et nous-mêmes,
17:21notre capacité
17:22à changer l'image
17:23qu'on a de ces sociétés.
17:24Apple,
17:24c'est de plus en plus
17:25du service et moins
17:26moins dépendant
17:27de ces ventes d'iPhone,
17:28même s'il le reste
17:29en grande partie,
17:29mais de plus en plus
17:30du service à 30%,
17:31nous disiez-vous.
17:32Et puis Google,
17:33oui,
17:33il y a le moteur de recherche,
17:34mais un,
17:34il est toujours là,
17:35deux,
17:35il intègre de l'IA,
17:36trois,
17:36les revenus publicitaires
17:37sur ce moteur de recherche
17:38sont bien au rendez-vous
17:39et quatre,
17:40sur l'IA,
17:41il se trouve que Google
17:42Alphabet fait partie aussi
17:44des groupes les plus avancés
17:45avec Gemini
17:45et une nouvelle version
17:47de Gemini arrivera
17:48d'ici la fin de l'année,
17:49nous a annoncé Google,
17:50Gemini 3,
17:51donc d'ici la fin de l'année,
17:52le titre Alphabet gagne 5%.
17:53Meta,
17:54en revanche,
17:54moins 12%.
17:55Alors,
17:55on savait que Meta,
17:56c'est un groupe très volatile,
17:57mais est-ce qu'il y a encore
17:58un doute qu'on pensait
17:59commencer à se lever,
18:01ce doute sur le modèle même
18:02de Meta,
18:03finalement,
18:03John ?
18:04Écoutez,
18:05Meta,
18:06d'abord,
18:06on ne comprenait pas vraiment
18:07ce qu'ils faisaient.
18:08Vous savez qu'ils avaient
18:09pris des décisions
18:10qui étaient assez catastrophiques,
18:12notamment sur la division
18:13Reality Labs,
18:15les lunettes,
18:16les casques,
18:17etc.,
18:17c'est un gouffre,
18:18c'est carrément
18:19un gouffre financier
18:21aujourd'hui,
18:22mais aussi,
18:23là,
18:23qu'est-ce qu'ils ont fait ?
18:24Ils nous montrent
18:25qu'ils ont des investissements
18:26à long terme,
18:27alors ils dépensent beaucoup,
18:28c'est pour ça que c'est
18:29sanctionné aujourd'hui,
18:30puis on a aussi
18:31une charge fiscale
18:33exceptionnelle
18:33de 16 milliards,
18:34mais ils dépensent
18:35énormément
18:36dans l'intelligence artificielle
18:37et le message
18:39qui n'est pas encore compris
18:40par l'investisseur aujourd'hui
18:42parce qu'il sanctionne
18:43la valeur de
18:43de plus de 10%,
18:44mais le message,
18:45il est très important,
18:46c'est-à-dire qu'ils veulent,
18:48eux,
18:48aussi être les leaders
18:49en intelligence artificielle,
18:51d'y avancer,
18:52mais là,
18:52c'est plus Facebook,
18:53on le sait évidemment,
18:55mais c'est aussi
18:55cette diversification,
18:57vous savez,
18:58on le met en avant aussi
18:59dans l'investissement
19:00global des actifs,
19:02mais il le met à profit
19:03de la diversification,
19:05ce que j'appelle
19:05la 3D,
19:06diversification,
19:07diversification,
19:08diversification,
19:08diversification,
19:09c'est ce qu'il fait,
19:10mais évidemment,
19:11un bon moment,
19:11ça coûte,
19:12et évidemment,
19:14il aura les fruits,
19:15croyez-moi,
19:16de ces investissements.
19:18Oui,
19:18ce titre méta perd 12%,
19:20mais c'est peut-être
19:20que partie remise,
19:21effectivement.
19:22Voilà,
19:22les arbitrages,
19:22et ce soir,
19:23Apple et Amazon
19:24publieront également,
19:25on est à un peu plus
19:26de 10 minutes de la clôture,
19:27le CAC 40 est en baisse,
19:29à Wall Street aussi,
19:29on a expliqué pourquoi,
19:30et à Paris,
19:31on est en repli de 0,8%
19:32avec des publications
19:33ici en Europe,
19:34et à Paris,
19:34plutôt sanctionnés négativement,
19:36Stellantis par exemple,
19:37perd 8,5%,
19:38malgré une accélération
19:39de son activité aux Etats-Unis,
19:40il y a une charge fiscale
19:41qui va peser
19:41sur tout le deuxième semestre,
19:43et c'est cela
19:44qui sanctionne le marché,
19:44Stellantis,
19:45donc à moins 8,5%.
19:46Le secteur bancaire aussi,
19:48malgré une belle publication
19:48Société Générale,
19:49le titre perd 4%,
19:50alors le titre avait doublé
19:51quand même depuis le début de l'année,
19:52il y a une petite pause
19:53sur Société Générale,
19:54moins 4 ce soir,
19:55et le marché espérait
19:56des annonces de rachat d'actions,
19:57annonces qui ne sont pas venues.
19:59Elles pourraient arriver
19:59ces annonces de rachat d'actions
20:00d'ici la fin de l'année,
20:01voire pour la soif,
20:02en tout cas aujourd'hui,
20:03donc déception,
20:04et le marché sanctionne cette valeur
20:05qui sur l'année
20:06reste largement positive évidemment.
20:08A la hausse,
20:09Airbus pour le coup,
20:09qui a publié aussi
20:10qu'il devrait vivre
20:11une fin d'année record
20:12en matière de livraison,
20:13si bien qu'Airbus gagne 2,5%,
20:15les trimestriels d'Airbus
20:16sont légèrement supérieurs aux attentes.
20:18On a aussi Safran
20:18et la Défense qui remontent aujourd'hui.
20:20Donald Trump,
20:20hier quand même,
20:21juste avant de rencontrer Xi Jinping,
20:22avait expliqué
20:23que les Etats-Unis
20:24allaient relancer
20:24leurs essais nucléaires physiques.
20:26Bon, il ne l'a pas confirmé depuis,
20:28mais secteur de la Défense
20:29qui se réveille à nouveau
20:30cet après-midi.
20:31On en parle avec
20:32Michel Martinez
20:33pour Société Générale CIB
20:34et John Plassart
20:35pour Cité Gestion.
20:37La Fed,
20:37on parlera de la BCE
20:38dans un instant,
20:39la Fed quand même
20:39a étonné peut-être
20:41les marchés,
20:42les investisseurs,
20:43l'économiste que vous êtes,
20:44elle a annoncé une baisse de taux,
20:45on l'avait anticipé
20:46cette baisse de taux,
20:47mais pour la suite,
20:48il n'a pas fermé la porte,
20:50Jérôme Powell,
20:50mais pour le mois de décembre,
20:51par exemple,
20:51il a expliqué,
20:52ce sont ces termes,
20:53que la baisse de taux
20:54en décembre
20:55n'était pas acquise,
20:56loin de là,
20:57loin de là,
20:57ce sont les termes
20:58de Jérôme Powell.
20:59Et ça,
20:59ça a vraiment surpris
21:00négativement le marché.
21:00Vous aussi, Michel ?
21:01Je trouve que c'est salutaire,
21:04parce que,
21:05d'un point de vue fondamental,
21:07le marché,
21:08il anticipait
21:09beaucoup,
21:09beaucoup de baisse de taux,
21:11quasiment 100 points
21:12de baisse de taux
21:13en six mois.
21:15Et ça,
21:15c'est difficile à justifier
21:17pour un économiste,
21:19parce que,
21:20ce qu'on observe,
21:21c'est quand même
21:21une économie américaine,
21:23alors jusqu'au moment
21:24où on avait des données,
21:26qui étaient très solides,
21:27et qui va avoir
21:29une croissance
21:30en 2025
21:32au-dessus de 2%,
21:33peut-être entre 2 et 2,5.
21:34Le troisième trimestre,
21:36on avait,
21:37probablement qu'on sera
21:38au saut de 4% l'an,
21:39entre 3,5 et 4% l'an.
21:42Donc,
21:43c'est des rythmes
21:43assez rapides,
21:45la consommation se tient bien.
21:46Je dirais,
21:47l'inflation est à 3%,
21:49et en plus,
21:50on sait qu'elle va monter
21:51à 3,5.
21:52Il l'a confirmé,
21:53Powell,
21:54que l'inflation
21:54d'ici le printemps
21:55allait monter à 3,5.
21:56Je rappelle,
21:56la cible,
21:57c'est 2%.
21:58La seule chose
22:00qui justifiait
22:01des baisses de taux,
22:02c'est la dynamique
22:03du marché du travail,
22:04mais qui n'était pas
22:05catastrophique.
22:07Powell le mentionne lui-même,
22:09le taux de chômage
22:09reste très faible.
22:11Donc,
22:12il y avait beaucoup,
22:13le marché pariait beaucoup
22:14sur une décélération
22:16du marché du travail,
22:17et puis une action
22:19très rapide,
22:21très expansionniste
22:22de la Fed,
22:23mais d'un point de vue
22:23fondamental,
22:24il faut dire
22:25que c'est difficile
22:26à justifier.
22:27Je dirais
22:27que c'est plutôt
22:28des baisses de taux
22:29de type
22:30insurance cut,
22:31précautionneuse,
22:33si jamais
22:33le marché du travail
22:34se détériorerait
22:35plus que prévu,
22:36mais pour l'instant,
22:38en plus,
22:39on n'a pas de données.
22:40Oui, c'est ça,
22:41on est au 30e jour
22:42du shutdown.
22:43Il y a un moment,
22:43il n'y a pas de données,
22:44c'est très difficile
22:45pour une banque centrale
22:46de prendre une décision
22:46quelle qu'elle soit.
22:47Il y avait deux votes
22:48contre,
22:49il y avait Stephen Miran
22:50qui voulait 50 points de base
22:51et puis un autre gouverneur
22:52qui ne voulait pas baisser du tout.
22:54Est-ce que justement,
22:54le reste des gouverneurs
22:55n'a pas fait finalement
22:57le milieu,
22:58on baisse 25 points de base
22:59et en même temps,
23:02en décembre,
23:02on n'est pas sûr
23:03de baisser
23:04et on dit dès le début
23:05parce que c'est
23:05cette surprise,
23:06c'est qu'en fait,
23:06il est venu tout seul
23:07dessus Jérôme Pouel
23:08en disant que ce n'était
23:08pas acquis,
23:09sans être interrogé.
23:11Oui,
23:11oui,
23:11vous avez raison,
23:13c'est que je pense,
23:14il y a Miran
23:15qui lui,
23:16vient d'être nommé
23:17par le président Trump
23:19et on sait
23:19qu'il est très volontariste
23:21sur la baisse des taux
23:22mais les autres gouverneurs,
23:24je pense,
23:25regardent l'état de l'économie
23:26et ont moins de données
23:27et donc,
23:28ils ont voulu signaler
23:30que la baisse d'octobre,
23:33elle se produisait
23:34parce qu'elle avait été
23:35quasiment préannoncée
23:36mais qu'après,
23:37ils verront en fonction
23:39des données.
23:39Si jamais on a des données,
23:40il y a eu une autre annonce
23:42de la Fed,
23:42on parle beaucoup de la Fed
23:43un peu plus que de la BCE
23:44parce que statu quo,
23:45on en parlera
23:45mais il n'y a pas grand chose
23:46dans la réunion de la BCE du jour,
23:47enfin vous me direz
23:48ce que vous en pensez vous
23:49Michel dans un instant.
23:50La Fed a aussi annoncé
23:51ne plus réduire son bilan
23:52à partir du 1er décembre,
23:54elle ne réduira plus son bilan
23:55et elle raccourcira même
23:56la duration de ce qui est au bilan.
23:59Pourquoi faire ?
24:01En fait,
24:02il faut avoir en tête
24:03que depuis quelques années,
24:06depuis deux ans environ,
24:09les banques centrales
24:09sont en train de normaliser
24:10leur bilan.
24:11Il y a eu une longue période
24:12de quantitative easing
24:13où les bilans
24:14des banques centrales
24:15ont explosé
24:16puis après,
24:16elles sont en train
24:17de normaliser.
24:18Sauf que la Fed
24:19avait commencé plus tôt
24:20et plus vite.
24:21Et aujourd'hui,
24:22la taille du bilan de la Fed
24:23en proportion du PIB,
24:25elle est identique
24:27à ce qu'elle était
24:27en 2014.
24:29C'est 22% du PIB.
24:30Si on prend
24:32les autres banques centrales,
24:33si on prend
24:33la banque centrale européenne,
24:34la taille du bilan
24:35de la BCE,
24:36c'est 39% du PIB.
24:37C'est quasiment le double.
24:40Après,
24:41il y a la question
24:42de savoir
24:42quelle est la bonne taille
24:43du bilan.
24:44Ce n'est pas évident.
24:45Je crois que la plupart
24:46des observateurs de marché,
24:47les économistes,
24:48les banquiers centraux
24:49vont dire que c'est plus élevé
24:50que ce qu'on avait
24:50avant la grande crise financière.
24:54Et probablement que la Fed
24:54considère que c'est maintenant
24:56qu'elle est normalisée.
24:57et on voit bien
24:58qu'il y a des petites poches
24:59de tension
25:00sur des marchés monétaires
25:02qui apparaissent.
25:03Donc,
25:04elle décide
25:05qu'elle est la bonne taille.
25:06Et pourquoi raccourcir
25:07la duration
25:08de ce qui est au bilan ?
25:09Acheter davantage
25:10d'obligations court terme
25:11qu'avant ?
25:11C'est pour diminuer
25:12les risques aussi.
25:13Les risques
25:14que prend la banque centrale
25:16et les risques d'auto.
25:18C'est en fait
25:20d'avoir une...
25:21Diminuer les risques d'auto.
25:22Ça fait un peu flancher
25:23les marchés hier soir.
25:24Aujourd'hui,
25:25Wall Street encore
25:25en petite baisse.
25:26Le Nasdaq perd 0,8.
25:27Le S&P perd 0,3%.
25:28Et Chris,
25:29d'autres réalisateurs
25:30qui surgit
25:31comme souvent
25:31dans ce rendez-vous.
25:33Chris vous interroge.
25:34Messieurs,
25:34on t'écoute Chris.
25:35Salut.
25:36Oui,
25:36bonsoir à tous.
25:37Alors,
25:37dans l'actu,
25:38il y a aussi la BCE.
25:39Oui.
25:40Bon,
25:40elle annonce
25:41un nouveau statu quo
25:42comme si tout allait bien.
25:43Est-ce que vous êtes
25:43d'accord avec elle ?
25:45Oui,
25:46c'était largement attendu.
25:48Je pense que personne
25:49ne s'attendait
25:49à ce qu'elle fasse
25:50quoi que ce soit.
25:51Elle est bien positionnée.
25:53On n'a pas beaucoup
25:53de nouvelles
25:54qui suggéraient
25:54pour l'instant
25:55qu'il faille agir.
25:56Après,
25:56on verra
25:57dans quelques mois.
25:58Mais est-ce que vous ne trouvez pas
25:59que là,
25:59l'investissement est quand même
26:00étouffé en Europe
26:02par rapport à ce qu'on pourrait faire
26:03et surtout par rapport
26:04au contexte
26:05où il faut investir
26:06par rapport à la Chine
26:06et aux Etats-Unis ?
26:08Est-ce qu'elle n'est pas
26:08trop restrictive
26:09par ces taux
26:10au moins de 2% ?
26:12C'est peut-être
26:13un temps à un autre.
26:14En revanche,
26:14sur le bilan
26:15dont vous parliez à l'instant,
26:17elle réduit
26:18beaucoup plus rapidement
26:19et drastiquement
26:20que les Etats-Unis.
26:21Alors que la croissance européenne
26:22est ridicule
26:22comparer à la croissance américaine ?
26:24Si on parle du bilan,
26:26encore une fois,
26:27le bilan,
26:27la BCE,
26:28il est deux fois supérieur
26:29à celle de la Fed
26:30et il y a des excès
26:32de liquidité
26:33à n'en plus finir.
26:35Tous les opérateurs
26:36de marché
26:36le reconnaîtront.
26:39Et la BCE,
26:40pourquoi elle veut
26:41continuer à réduire
26:42la taille de son bilan ?
26:42C'est parce qu'elle veut
26:43avoir des munitions
26:45lors des prochaines crises.
26:46s'il y a un moment
26:47qu'il faut refaire
26:48du quantitative easing,
26:50faire marcher
26:51la planche à billets,
26:53il faut,
26:53avant ça,
26:54avoir réduit
26:55la taille de son bilan.
26:56Donc là,
26:57je pense que ce n'est pas
26:58un sujet, ça.
26:59Ça va continuer.
27:00Et sur les taux,
27:01est-ce qu'elle pourrait
27:01quand même les baisser
27:02un peu plus qu'elle ne le fait ?
27:03Avec une croissance européenne
27:04quasi à taux ?
27:05Nous,
27:06on a un scénario
27:07où on pense
27:08que la BCE baissera
27:08ses taux
27:09une dernière fois
27:10au printemps prochain.
27:12Seulement au printemps prochain ?
27:13Parce qu'aujourd'hui,
27:15encore une fois,
27:17d'un point de vue fondamental,
27:18c'est difficile
27:18d'arguer
27:20que les taux
27:22sont trop élevés.
27:23Oui,
27:23on ne soutient pas.
27:24La croissance,
27:25en tout cas,
27:25n'est pas au rendez-vous
27:26par rapport aux Etats-Unis,
27:28donc on ne pourrait plus
27:28soutenir l'économie
27:30parce qu'on ne pourrait pas
27:31peut-être aussi
27:31notre propre crise.
27:33La croissance
27:34est beaucoup moindre,
27:37mais les potentiels
27:38de croissance
27:38sont beaucoup moindres.
27:39Oui, mais on n'est pas
27:39au potentiel de croissance.
27:41Je pense qu'on y est.
27:42Hélas !
27:43Un bon exemple,
27:44je pense que même
27:45où on a une croissance
27:45supérieure au potentiel.
27:47Un bon exemple,
27:47pour moi,
27:48le juge de paix,
27:49c'est le marché du travail.
27:50Le taux de chômage,
27:52quand on a une croissance
27:53qui est supérieure au potentiel,
27:54le taux de chômage baisse.
27:55Et c'est ce qu'on observe
27:56depuis trois ans.
27:58Quand la croissance
27:58est trop faible
27:59par rapport au potentiel,
28:00le taux de chômage augmente.
28:01Ce n'est pas ce qu'on observe.
28:02Donc,
28:03il faut avoir en tête...
28:05Ça veut dire,
28:05pour dire les choses clairement,
28:06on ne pourrait pas espérer
28:07mieux l'économie européenne
28:08que cette croissance
28:09de 0,2%.
28:09Parce qu'il ne faut pas oublier
28:10qu'on n'a pas
28:12des gains de productivité.
28:13Là,
28:13c'est un débat
28:13qui dépasse
28:14la politique monétaire.
28:18Ça englobe la fiscalité,
28:19ça englobe
28:20toute la régulation.
28:22Et là,
28:23en matière,
28:24dans les deux domaines,
28:25on est probablement
28:25les mieux disants au monde.
28:27Donc,
28:27c'est un frein
28:28à l'innovation.
28:29C'était l'essentiel
28:30du rapport Draghi,
28:31d'ailleurs.
28:32Enfin,
28:32Draghi et l'État.
28:34Je pense que le premier axe,
28:35ce serait de jouer
28:37sur la régulation.
28:39Et puis,
28:39je vais arrêter.
28:42Il y a beaucoup de chantiers,
28:43ça c'est clair et net.
28:44Et la BCE,
28:45en mode statu quo,
28:46peut-être parce qu'on est
28:46déjà au-delà
28:47du potentiel de croissance
28:48en zone euro
28:48avec 0,2% de croissance.
28:50Sur le trimestre.
28:51Oui.
28:51Mais on est à 1,3%
28:54sur un an.
28:55C'est bien.
28:58Pour la zone euro,
28:59c'est bien.
28:59Je disais,
28:59pourquoi la croissance potentielle
29:00est faible en Europe ?
29:01Je parlais des gains
29:02de productivité.
29:03Il ne faut pas oublier
29:03que la force de travail
29:04baisse en Europe.
29:06La démographie.
29:08Chaque année,
29:08il y a moins de gens
29:09sur le marché du travail
29:10en Europe.
29:12Donc,
29:12on est en voie
29:13de japanification.
29:15Et au Japon,
29:16quand il y a une croissance
29:17à 0,5%,
29:18ils sont contents.
29:19Les marchés n'ont pas réagi
29:20à ce statu quo.
29:21Troisième d'affilée
29:22de la Banque Centrale Européenne
29:23aujourd'hui.
29:23Le CAC 40,
29:24dans un instant,
29:24clôtura.
29:25On est pour l'instant
29:25à moins 0,6%.
29:27Sous-titrage Société Radio-Canada
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