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  • il y a 5 jours
Ce jeudi 2 octobre, Gilles Moëc, chef économiste du Groupe AXA, a abordé l'inquiétude des fonctionnaires fédéraux avec le shutdown de Donald Trump, et la la remontée de l'inflation en zone euro avec des disparités croissante entre les pays, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:03On est au deuxième jour du shutdown.
00:05Aux Etats-Unis, Gilles Mouet nous rejoint, chef économiste du groupe AXA.
00:08Bonjour Gilles.
00:09Bonjour.
00:10Ravi de vous retrouver.
00:10Donald Trump profile du gel des postes de fonctionnaires pendant ce shutdown
00:14pour aller menacer les fonctionnaires de licenciement définitif
00:17si les démocrates ne valident pas le budget.
00:19En gros, faire le boulot que le doge d'Elon Musk n'a pas eu le temps de faire.
00:22Comment est-ce que vous regardez cette menace de Donald Trump ?
00:26C'est une menace compréhensible parce que des deux côtés,
00:32on est dans une approche très passionnelle et très extrême de la négociation.
00:37Pour les démocrates, ce qui se joue là, c'est quelque part la troisième mi-temps
00:41de la non-négociation autour du Big Beautiful Budget Bill de cet été.
00:48C'est l'occasion pour les démocrates de faire plier quelque peu les républicains
00:52sur certaines des mesures les plus extrêmes qu'ils avaient prises au mois de juin
00:56et qui avaient été adoptées à une seule voie de majorité.
00:59Donc, assez forte pression de la part des démocrates
01:01et du coup de la part des républicains et de Trump.
01:04Une approche également très dure.
01:08Si on faisait l'hypothèse que les 750 000 employés fédéraux
01:14ne seraient pas simplement mis au chômage technique,
01:16mais seraient tout simplement licenciés,
01:19il faut savoir que ça représenterait à peu près un demi-point
01:22de l'emploi total américain.
01:24Donc, ce serait visible, je pense, dans les données macro-américaines.
01:29Ça contribuerait certainement à l'affaiblissement de la croissance.
01:33Est-ce qu'on irait jusque-là ?
01:34Ça paraît quand même assez difficile à envisager.
01:37Pour deux raisons.
01:38La première, une raison légale.
01:40Il n'est pas évident que l'on puisse aller vers des licenciements secs
01:44dans le cadre d'un national.
01:46Il y aurait probablement des mois, voire des années de litigation dans les cours.
01:52La deuxième raison, c'est que même si on parle de salariés dits non essentiels,
01:58le degré de désorganisation qui s'en suivrait serait probablement assez élevé
02:02et se retournerait probablement contre la Maison-Blanche elle-même.
02:05Historiquement, ce sont les républicains qui ont plutôt été jugés coupables
02:09entre guillemets des shutdowns, en tout cas d'après les sondages.
02:12Donc, pour moi, là, on est encore dans une stratégie de négociation très dure.
02:19Je continue à espérer qu'on n'aille pas jusque-là.
02:22Oui, mais on voit Donald Trump buter peu à peu.
02:24Il voulait limoger une gouverneure de la Fed, Lisa Cook.
02:26Finalement, la Cour suprême explique qu'il faudra attendre janvier
02:29pour que la Cour suprême statue sur Lisa Cook.
02:31En attendant, elle pourra rester à la Fed.
02:33Et il bute aussi pour le BLS, le Bureau des statistiques sur l'emploi,
02:37où il voulait nommer l'un de ses proches.
02:39Et finalement, il renonce parce que les républicains en Congrès
02:42ne sont pas prêts à voter pour cette personne proche de Donald Trump.
02:46Là, on sent qu'il bute, que ce soit sur la Fed
02:49ou aussi pour cette nomination à la tête du BLS.
02:53Quelque part, c'est un retour sur terre là qu'est en train de vivre Donald Trump
02:56après des effets d'annonce, de la volonté de disrupter.
02:58On va dire que malgré tout, la démocratie américaine
03:02est en train de montrer sa force et sa résilience en ce moment ?
03:06Alors, ce n'est pas le premier retrait de candidature à un poste public
03:09de la part de Donald Trump.
03:10Je pense que ça avait eu lieu déjà au tout début de son deuxième mandat.
03:14Mais c'est vrai que là, c'est rare qu'on a eu une résistance
03:19de la part des sénateurs républicains assez nette.
03:22Donc c'est un signe intéressant.
03:24D'autant plus que lorsqu'on regarde les sondages,
03:26même si la popularité de Donald Trump s'erre d'une manière générale dans l'opinion,
03:30elle reste extrêmement forte parmi les électeurs républicains.
03:33Donc c'est intéressant que les sénateurs républicains
03:36choisissent de s'opposer à Donald Trump sur ce point.
03:42Mais pour moi, c'est vraiment l'opposition des cours qui est la plus importante.
03:46Parce que ce que vous citez est absolument central.
03:48Cette question sur la démission forcée, enfin le retrait,
03:54le renvoi de l'ESACUC du bord de la FED, c'est un élément important,
04:00même si on ne connaît pas encore la décision finale de la Cour suprême.
04:02On en devra attendre le mois de janvier.
04:04Mais il y a un autre élément qui est extrêmement important.
04:07C'est aussi le fait que les fameux tarifs réciproques
04:10qui ont été mis en place à la fin du printemps, au début de l'été,
04:13seront également à la fin des fins examinés par la Cour suprême.
04:16Et lorsqu'on regarde les détails juridiques de ces tarifs réciproques,
04:25c'est vrai qu'il est tout à fait possible que la Cour suprême,
04:29en dépit de sa majorité conservatrice,
04:31considère que Donald Trump ne pouvait pas les utiliser.
04:34Alors ça ne mettrait pas complètement fin à la guerre commerciale,
04:37parce que Donald Trump pourrait probablement utiliser d'autres moyens
04:39pour mettre en place ces tarifs,
04:41mais ce serait effectivement un avertissement assez net
04:44au gouvernement de Donald Trump.
04:47La question pour moi, finalement, c'est quelle serait sa réaction après ?
04:51Est-ce que cette opposition qui monte un tout petit peu,
04:54même s'il faut rester prudent, du côté des élus républicains
04:57et potentiellement davantage de la part de la Cour suprême,
05:00assagirait complètement de l'administration Trump ?
05:03Ou est-ce que face à cette opposition,
05:05on aurait en fait une espèce de montée encore plus dans la radicalité ?
05:10C'est ça qui risque d'être important pour les marchés dans les mois qui viennent.
05:13Gilles, si on regarde autour de l'économie européenne,
05:16il y a une problématique qui commence à se poser,
05:18enfin dont pas mal d'économistes parlent,
05:20c'est comment la BCE peut arriver à gérer,
05:23alors des chiffres de l'inflation qui restent relativement modérés,
05:26si on prend l'ensemble des pays européens et qu'on fait une moyenne,
05:29mais avec de plus en plus de disparités,
05:31avec en plus des classes politiques de plus en plus vindicatives,
05:35un petit peu partout,
05:35est-ce qu'on ne sent pas la BCE peut-être éventuellement
05:38sous pression dans les mois qui arrivent ?
05:41Je pense que la BCE sera de toute manière sous pression,
05:45indépendamment de la dispersion des rythmes d'inflation dans la zone,
05:49parce que de l'aveu même de la BCE,
05:52en tout cas c'est ce qui t'en se paraissait dans ces dernières prévisions,
05:55ils s'attendent à de longs mois
05:57où l'inflation moyenne dans la zone euro
06:00va être inférieure à l'objectif.
06:02Jusqu'à présent, Christian Lagarde nous dit
06:05qu'ils peuvent tolérer ce genre de situation,
06:08qu'ils ne répondraient pas à chaque petite déviation d'objectif.
06:12Mais enfin, si ça dure six, neuf mois, voire un an,
06:17je pense que ça peut commencer à poser vraiment question.
06:21Pas tout de suite, mais probablement,
06:23peut-être au printemps 2026 par exemple.
06:26Et ça pour moi, c'est le vrai sujet de la BCE en 2026,
06:30comment continuer à parler d'une politique militaire
06:34qui en resterait là,
06:36qui serait simplement à 100% neutre à 2%,
06:38alors qu'on s'enfoncerait dans une phase très longue d'inflation
06:41en deçà d'objectifs.
06:43La question de la dispersion autour de 2%
06:46dans les différents pays me paraît moins importante,
06:48parce que pour l'instant, on la comprend assez bien.
06:50Par exemple, on a une inflation toujours aussi forte en Espagne,
06:54mais l'Espagne va très bien conjoncturellement,
06:56donc quelque part qu'elle a une inflation supérieure à la moyenne
06:58et parfaitement compréhensible.
07:00La France ne va pas très bien
07:01et son inflation est là aussi très inférieure
07:04à la moyenne de la zone euro,
07:05et on comprend aussi.
07:06Donc tant qu'on reste dans quelque chose
07:08d'assez explicable par la différenciation conjoncturelle,
07:11je pense que ça n'est pas nécessairement un problème pour la BCE.
07:13Merci beaucoup Gilles Mouek avec nous,
07:14le chef économiste du groupe AXA.
07:16Bon après-midi à Londres.
07:18Gilles, vous étiez avec nous depuis
07:19cette très belle, magnifique ville de Londres,
07:21toujours très excitant d'aller visiter Londres.
07:23Le CAC 40 est en hausse en ce moment
07:25d'un peu plus d'un pour cent
07:27et Wall Street très mitigé,
07:28le S&P perd 0,2%.
07:30Quant au Nasdaq, il progresse un petit peu,
07:32lui toujours porté le Nasdaq,
07:33par les investissements,
07:35les accords surtout,
07:36que multiplie OpenAI en Asie.
07:38Aujourd'hui, c'est un accord entre OpenAI
07:39et deux acteurs sud-coréens
07:41qui vont lui fournir des puces,
07:42qui a été annoncé,
07:43ça apporte donc ce Nasdaq
07:44qui fait mieux que les autres indices américains.
07:45On en reparlera dans la suite de BFM Bourse.
07:47Sous-titrage Société Radio-Canada

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