- il y a 2 jours
Ce mercredi 19 novembre, Elyas Galou, stratégiste d'Investissement Global chez BofA Research, et Alexandre Baradez, chef analyste chez IG, se sont penchés sur l'attente des résultats de la publication de Nvidia ce soir, les marchés boursiers qui poursuivent leur repli, les réserves de cash des gérants d'actifs américains qui sont au plus bas, l'incertitude des ménages aux États-Unis et la persistance de la pression sur l'immobilier dans le pays, les raisons de la nervosité sur les taux au Japon, ainsi que le doute sur une baisse des taux par la FED en décembre, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
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TVTranscription
00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:04Nos experts du club viennent de nous rejoindre.
00:06Elias Gallou, bonsoir Elias.
00:08Bonsoir.
00:08Bienvenue, stratégiste pour Bank of America Research.
00:12Et Alexandre Baradez, le chef analyste d'IG, vient aussi de nous rejoindre.
00:15Bonsoir Alexandre.
00:16Bonjour.
00:16Ravi de vous retrouver l'un et l'autre.
00:17On va parler bien sûr des grandes tendances de marché dans un instant.
00:20D'abord, allez, on va rentrer tout de suite, mettre les pieds dans le plat.
00:22Allons-y, vous êtes d'accord, on va parler d'NVIDIA.
00:24Ce soir, 22h20, 30, NVIDIA annoncera ses résultats.
00:28La question qu'on pose à nos éditeurs et téléspectateurs sur nos réseaux sociaux,
00:31elle est très simple.
00:32Pour vous, de la part d'NVIDIA, est-ce qu'il faudra attendre tout à l'heure
00:34une masterclass ou une disasterclass ?
00:38Elias.
00:39Le plus important, c'est ce qu'attend le marché de NVIDIA.
00:43NVIDIA, depuis fin 2022, début 2023 et le cycle IA,
00:47a quasiment systématiquement surperformé les attentes.
00:52Maintenant, ce rapport de NVIDIA, il est extrêmement attendu.
00:55Peut-être, c'est l'un des plus attendus depuis le cycle IA
00:59qui a commencé fin 2022, parce qu'il y a un peu d'anxiété sur les marchés.
01:05On sent que le sentiment des investisseurs, il est un peu plus nerveux,
01:09au moment même où le portefeuille des investisseurs a convergé
01:15vers le caractère assez optimiste, émotionnellement optimiste,
01:20qui traduisait le sentiment des investisseurs depuis quelques mois.
01:24Comme vous le savez, Guillaume, on en publie la Fund Manager Survey.
01:29Et la Fund Manager Survey, pour le mois de novembre,
01:32a montré que les investisseurs institutionnels
01:35étaient le plus exposés aux actions
01:38depuis la fin de l'année dernière.
01:42Donc, on a un sentiment qui est optimiste
01:46et désormais une allocation qui reflète le sentiment de Teams.
01:50NVIDIA, sur une semaine, a perdu 6%.
01:52À mesure qu'on s'approchait de la publication,
01:54le titre reculait.
01:55On sentait que certains se disaient
01:56« ça va mal se passer, je préfère vendre avant que ça se passe mal ».
01:59Ça reculait, mais pas aujourd'hui.
02:00À l'approche de la publication, ce soir,
02:02le titre NVIDIA remonte.
02:03Aujourd'hui, on est sur une hausse de 3%.
02:05Est-ce que ceux qui rachètent NVIDIA aujourd'hui,
02:06cet après-midi, avant la publication,
02:09ont des infos peut-être pas,
02:10mais est-ce que vous pensez qu'ils ont raison ?
02:11Qu'est-ce qui joue, d'après vous, Alexandre ?
02:13Les gros mouvements, les premiers mouvements,
02:15on les a qu'il y a eu depuis quelques jours.
02:16On était à plus de 5 milliards de market cap
02:18pour le titre,
02:18donc c'était la plus grosse valeur des marchés américains.
02:21Elle vaut aujourd'hui 4400 milliards,
02:23donc c'est quand même redescendu d'un petit cran
02:24depuis les sommets marqués il y a quelques jours.
02:26C'est effectivement un moment de prise de gain
02:28qui s'est opéré depuis le début de novembre.
02:29Ça fait pour une dizaine de jours, 15 jours,
02:31que les investisseurs prennent un petit peu leurs gains
02:32et dans un environnement de marché
02:35qui est un peu plus volatile.
02:36Le VIX, globalement, pour le SP500,
02:38il est à moins de 20, il est à 16-17
02:40en octobre, début novembre.
02:41Il est remonté hier aux alentours de 25.
02:43Donc c'est des niveaux de nervosité
02:45qui ne sont pas des niveaux de panique.
02:4625 sur la volatilité, ce n'est pas monstrueux non plus.
02:49Mais on rappelle que les marchés sont parfaitement sereins
02:51avant un événement ou dans un environnement habituel.
02:53C'est plutôt aux alentours de 15,
02:54voire aux alentours de 15 qu'on se trouve.
02:56Donc 25 de volatilité,
02:57ça veut dire qu'on arrive au pied de cette saison de résultats,
03:00enfin de ces résultats pour Nvidia,
03:02avec quand même un peu de protection,
03:05il y a quelques couvertures.
03:06Et c'est un peu paradoxal
03:07parce que les dernières déclarations de son PDG à Nvidia
03:09étaient, encore une fois, totalement optimistes.
03:12C'est une vision qui est très très positive.
03:15On parle de ce fameux demi-trilliard
03:16de milliards de chiffres d'affaires
03:20pour Nvidia.
03:22Donc je ne sais plus sur quelle période,
03:23peut-être deux ans,
03:23je n'ai plus la peine en tête,
03:25mais c'était le chiffre un peu rond,
03:26le 500 milliards de dollars.
03:27500 milliards de dollars de chiffres d'affaires trimestriels ?
03:30Non, pas trimestriels,
03:31mais qui est anticipé
03:31qui était prévu par Nvidia
03:32sur une période en général.
03:33Ah oui, d'accord, d'accord.
03:34Deux ans pour le moment
03:34que c'était calculé.
03:35Tu es en train de perdre mes repères.
03:36Mais c'est quand même énorme
03:37parce que tout ça,
03:38ce chiffre d'affaires attendu,
03:39cette perspective,
03:40malgré les restrictions sur la Chine.
03:41C'est-à-dire qu'Nvidia
03:42ne peut pas exporter tout ce qu'il souhaite
03:43et vendre tout ce qu'il souhaite à la Chine.
03:44Malgré cela,
03:45on a des prévisions,
03:46des perspectives absolument dingues.
03:48Absolument dingues.
03:48Et dans un contexte,
03:49on rappelle que depuis le mois de novembre aussi,
03:50il y a une espèce de course aux annonces.
03:52C'est-à-dire que chacun essaie d'annoncer,
03:54enfin essaie,
03:55c'est une volonté stratégique,
03:56d'annoncer des deals,
03:57encore hier par exemple,
03:58des deals avec Nvidia
03:58et par rapport à Anthropique,
04:01je crois,
04:01à un nouvel investissement.
04:02Donc ces annonces
04:03de chiffres toujours très importants,
04:05on en a beaucoup
04:06depuis une quinzaine de jours.
04:07Et c'est ça que ces multiplications d'annonces
04:08font peser quelques questions
04:09sur le degré d'investissement,
04:11sur les CAPEX,
04:11sur la soutenabilité des CAPEX,
04:13dont on sait qu'en plus...
04:14Mais oui, ils bénéficient
04:16des investissements des autres,
04:17ce n'est pas eux qui vont dépenser,
04:18ils bénéficient de tous ces investissements
04:19qui sont annoncés à Nvidia.
04:20C'est-à-dire que plus c'est gros,
04:21plus le marché doute
04:22de l'ampleur des investissements,
04:23plus les marchés se disent
04:24c'est énorme, c'est trop,
04:25plus en fait c'est du bénéfice à venir
04:26pour Nvidia.
04:27Donc de ce point de vue,
04:28ils sont de l'autre côté de la montagne.
04:29Eux, ils ont un peu moins à craindre
04:30peut-être de ces montagnes annoncées.
04:31Oui, alors c'est...
04:32Encore une fois,
04:33on n'y va pas de manière négative
04:34dans ces résultats ce soir,
04:36mais c'est parce que justement
04:37beaucoup de très bonnes choses
04:38sont déjà dans les prix
04:39qu'on ne peut quand même se poser des questions.
04:40Et on peut se poser, par exemple,
04:41une question très psychologique.
04:42Pourquoi le marché a eu besoin
04:43de retracer un petit peu
04:45sur les sommets historiques de Nvidia
04:46alors même que les déclarations
04:48de son PDG
04:48et de déclarations du secteur
04:50restent toutes très optimistes.
04:51Donc il y a quand même
04:52quelques acteurs de marché
04:53qui prennent leur gain
04:54et même des acteurs,
04:55on a vu aux Etats-Unis,
04:56Peter Thiel ou d'autres,
04:57qui ont annoncé avoir vendu
04:58leur part Nvidia.
04:59Alors ça ne veut pas dire
04:59qu'ils désengagent de l'IA,
05:00mais ils estiment peut-être
05:01que sur Nvidia,
05:02ce qui doit être fait a été fait
05:03et réalloui une partie
05:05de leur capitaux
05:06sur d'autres entreprises.
05:07C'est vrai qu'on entend souvent
05:09que ce sont les vendeurs de pelles
05:10qui bénéficient le plus
05:11de l'essor d'un marché,
05:13mais à la fin de l'histoire,
05:14est-ce qu'on se souvient vraiment
05:15du nom des vendeurs de pelles ?
05:17Non.
05:18Nvidia, c'est le vendeur de pelles
05:19dans l'IA.
05:20Alors oui, on est au début de l'histoire,
05:21au début de l'essor,
05:21et donc les vendeurs de pelles
05:22se font plein d'argent,
05:24des belles perspectives,
05:25et ils sont le meilleur baromètre
05:26sans doute du potentiel à venir.
05:27Mais est-ce qu'à la fin de l'histoire,
05:29c'est d'eux qu'on se souviendra ?
05:30On se souvient toujours du Cisco,
05:31mais le Cisco d'aujourd'hui
05:33n'est plus le Cisco des années 2000,
05:34donc c'est toujours pareil.
05:35C'est pareil pour Oracle.
05:37Oracle également.
05:37Oui, exactement.
05:39La vieille high-tech est revenue à la mode,
05:41s'est trouvée une seconde vie
05:42grâce à l'IA.
05:43Et puis oui, d'accord,
05:44on ne se souvient pas
05:45du nom des vendeurs de pelles.
05:46Cela dit, on se souvient toujours
05:48de celui qui fait que
05:50c'est possible ou pas.
05:52Et là, je veux dire,
05:54quand on ouvre une armoire
05:55de data center,
05:56si on ne trouve pas des GPU
05:57de chez Nvidia,
05:57ce n'est pas un data center.
06:00En revanche, on pourra y trouver
06:01peut-être beaucoup plus de Xiaomi,
06:04de choses comme ça dans le futur.
06:06Mais ça va mettre un bout de temps.
06:08Ce soir, Nvidia publie,
06:09donc, le marché, les options,
06:11quand on regarde les marchés des options,
06:13les rapports de force dans le marché,
06:14Antoine, on peut s'attendre
06:15à une variation peut-être assez forte
06:17de ce titre Nvidia tout à l'heure.
06:19On entend parler de plus 7%,
06:20moins 7% potentiel,
06:22ce qui ferait un mouvement
06:22de 300 milliards de dollars
06:24quand même sur Nvidia.
06:25300 milliards, c'est la capille
06:26quasiment des VMA.
06:27C'est celle de Coca-Cola aussi.
06:28Vite fait.
06:29Vite fait.
06:307%, ce serait un swing de 7%.
06:32La valeur aussi a un poids dans les indices.
06:34C'est 14% du Nasdaq.
06:35Nvidia à elle seule,
06:36c'est 14%,
06:37donc presque 15%
06:38de la marque capitale du Nasdaq 100.
06:39Donc une variation de 10% de Nvidia,
06:41ça ferait un mouvement
06:42de 1,5% sur le Nasdaq.
06:43On est à 8% sur le S&P 500, je crois.
06:45À vérifier, oui.
06:46Je crois que c'est vite.
06:48Vous regardez comment vous, Nvidia,
06:50alors sans forcément regarder vos enquêtes,
06:52les études, toujours très riches,
06:53effectivement, chez Bank of America,
06:55mais à titre perso,
06:55vous vous sentez comment face à Nvidia ?
06:58Et on va dire,
06:58cette montée de volatilité
06:59à l'approche de la publication de ce groupe.
07:01On a le sentiment que l'ensemble
07:03des marchés mondiaux, là,
07:04va dépendre pour cette fin de semaine,
07:06mais peut-être même cette fin d'année,
07:07la tendance partout
07:08de ce qu'annoncera Nvidia, Elias ?
07:11Nvidia est aussi important
07:12parce que c'est le leader.
07:13C'est le leader du cycle IA.
07:16Au final, lorsqu'on pense à Nvidia,
07:18on parle du très, très bon élève,
07:21du meilleur élève de la classe
07:23que le S&P 500.
07:25Ce qui m'intéresse, honnêtement,
07:27c'est les valeurs autres que Nvidia.
07:29Typiquement, lorsqu'on voit
07:31les autres IA proxy,
07:32par exemple Meta,
07:34Meta a désormais perdu
07:36toute sa performance
07:37du début de l'année.
07:38Meta est au niveau
07:39de fin 2024.
07:41On parle, Meta,
07:43c'est parmi les 10 plus grandes
07:44market cap du S&P 500.
07:47Quand on voit, par exemple,
07:48les proxys préférés
07:51des investisseurs retail américains,
07:54typiquement CoreWeave,
07:55CoreWeave a perdu 60%
07:58depuis le point haut
07:59du mois de juin.
08:01Donc, en fait, vous savez,
08:02on parle souvent des mots,
08:05des anglicismes,
08:06mais il y a la froth,
08:07l'exubérance.
08:08Et l'exubérance IA
08:09n'a pas attendu
08:11le rapport de Nvidia
08:12pour commencer à disparaître.
08:14Les investisseurs
08:15n'ont pas attendu
08:16les derniers mouvements
08:17autour des annonces
08:19qui ont fait craindre
08:20sur la soutenabilité
08:22des investissements
08:22pour commencer à réduire
08:24leur exposition
08:25sur les noms très sensibles
08:28au cycle IA.
08:30Moi, en fait,
08:31sur ce sur quoi...
08:33Par exemple,
08:33Oracle, on s'était émus
08:34de l'incroyable envolée
08:35d'Oracle il y a un mois et demi
08:36et depuis, il a reperdu 30%
08:38ce type.
08:38C'est vrai que le marché
08:38continue, poursuit son travail,
08:40son œuvre de nettoyage
08:41malgré l'enthousiasme
08:43autour de l'IA.
08:43Et Guillaume,
08:44quel marché a entamé
08:46ce nettoyage ?
08:47C'est le marché du crédit,
08:48c'est le marché
08:48des obligations corporelles.
08:50Parce que ce qui se passe
08:51depuis le mi-septembre,
08:52c'est que le thème IA
08:54n'est plus un thème action.
08:55C'est un thème systémique,
08:56c'est un thème crédit.
08:58Et le principal développement
08:59sur le marché
09:00depuis deux mois,
09:01on a eu très peu
09:02de données liées
09:03à l'économie américaine
09:04de par le government shutdown.
09:07En fait, ce qu'on sait,
09:08c'est qu'il y a eu
09:08121 milliards
09:10d'émissions obligataires
09:11de la part de ce qu'on appelle
09:12les hyperscalers,
09:13ceux qui investissent
09:14justement sur les GPU
09:16dont on parlait précédemment.
09:1881 milliards
09:19sur les deux derniers mois.
09:20Et là, le marché du crédit
09:22a absorbé énormément
09:23d'émissions en très peu temps.
09:25Et désormais, en fait,
09:26c'est le marché du crédit
09:27qui, un peu,
09:28il dirige, si vous voulez,
09:30c'est le curseur
09:31de l'exubérance IA
09:34sur le marché du crédit.
09:35Oui, oui, plus de 100 milliards
09:36de dollars de levées obligataires
09:37par les acteurs,
09:38les hyperscalers de l'IA
09:39cette année.
09:40Et pour l'an prochain,
09:40je crois que c'est JP Morgan
09:41qui attend 250 milliards
09:43de levées d'émissions obligataires,
09:45de 250 milliards
09:46de la part de ces mêmes
09:47hyperscalers.
09:47Donc, on n'est qu'au début
09:48de cette vague-là.
09:50Résultat des courses,
09:51on est en phase de doute
09:52sur les marchés financiers.
09:54Il pleut un peu.
09:54Le S&P 500
09:56depuis le début du mois de novembre
09:57est en baisse.
09:58Il est en baisse de 2,5%
09:59Alexandre depuis le 1er novembre.
10:00Ce serait,
10:01si ça se confirme
10:01jusqu'à la fin du mois,
10:02le premier mois de baisse
10:03pour le S&P en 7 mois.
10:05On l'avait enchaîné
10:056 mois de hausse
10:06et là, sur novembre,
10:06on est en baisse.
10:07Est-ce grave ?
10:08Est-ce grave ?
10:09Quand on voit le rallye
10:09depuis le point bas d'avril,
10:10on rappelle qu'il a été marqué
10:11à présence de Donald Trump
10:12sur les taxes douanières,
10:14on a enchaîné,
10:15on doit être sur un 40%
10:16je pense sur le Nasdaq
10:17depuis le point bas.
10:18Donc, même si le Nasdaq
10:19devait lâcher 10 à 15%,
10:21ce ne serait pas
10:22un événement de marché
10:23pour autant.
10:24Ce serait simplement
10:24un peu de prise de gain
10:25et un peu de respiration
10:26et je pense que beaucoup
10:27d'entre nous
10:28souhaitent voir un marché
10:30respirer un peu
10:31pour éviter des surchauffes.
10:32Après, ce qui est intéressant
10:33sur ce que vous disiez,
10:35c'est la question
10:35effectivement des autres
10:37gros acteurs
10:37type Microsoft par exemple.
10:39Regardez Microsoft,
10:39on n'est pas non plus
10:40sur les records historiques.
10:41Il y a eu deux gros spikes
10:42comme ça l'espace de deux mois.
10:43Donc, ça ressemble plutôt
10:44à une espèce de double top
10:45sur une période de quelques mois
10:45qui pourrait du coup
10:46retracer un peu derrière.
10:48et suivre l'élan
10:49finalement de Meta
10:50effectivement.
10:51Donc, c'est un élément
10:52intéressant
10:53et pour donner quelques chiffres
10:54aussi sur la partie
10:54d'endettement,
10:55on a vu que sur les hyperscalaires,
10:57on a en moyenne
10:587 fois plus de recours
10:59à la dette cette année
11:00que sur la moyenne
11:01des 3 années précédentes.
11:02Donc, c'est quand même
11:02une grosse nouveauté.
11:03On partait de quasi zéro,
11:04Alexandre.
11:04Oui, mais je veux dire
11:05que le thème IA
11:05n'est pas en traction
11:09que depuis cette année.
11:09C'est-à-dire que c'est
11:10un thème en traction
11:10depuis le post-Covid
11:11grosso modo
11:12qui a vraiment accéléré
11:12depuis 2-3 ans
11:13et c'est quand même
11:14cette année spécifiquement
11:15que ces grands groupes
11:16pourtant riches en cash
11:17décident d'avoir recours à la dette.
11:18Alors, ça ne veut pas dire
11:18que c'est mal de le faire.
11:20Mais non, c'est ce qu'on explique
11:20depuis hier.
11:21C'est aussi la saine gestion financière
11:22parce que quand vous recourez
11:23à la dette,
11:24il se trouve que vos intérêts
11:25d'emprunt sont déductibles
11:26fiscalement.
11:26C'est-à-dire que c'est peut-être
11:27plus une meilleure optimisation
11:29que de rester en fonds propres
11:30comme ça
11:31avec les attentes
11:32de rendement implicite
11:32des actionnaires
11:33qui attendent 8-10%
11:34rendement implicite.
11:35Vous allez sur le marché de la dette
11:36pas besoin d'emprunter
11:37à des taux aussi élevés
11:38que 8-10%.
11:39Donc, quelque part,
11:39c'est juste une saine allocation
11:40du capital également.
11:42Ce n'est pas un signe de fragilité.
11:43Un petit effet de levier quand même
11:44quand on recourt à la dette
11:45et avec un montant plus global.
11:47C'est-à-dire que JP Morgan
11:47avait fait cette estimation
11:48de 1 200 milliards de dollars
11:49de dette
11:50sur la partie IA
11:51aux Etats-Unis.
11:52Donc, ce n'est pas
11:53sur les hyperscalars.
11:53Il y a d'autres entreprises
11:54plus restreintes
11:55qui ont elles aussi
11:56recours à la dette.
11:57Donc, c'est quelque chose
11:57qu'on surveille.
11:58Et la hausse de la tech
11:59cette année
11:59depuis le mois d'avril
12:00elle s'est faite
12:01alors certes avec les 7 magnifiques
12:02mais aussi beaucoup d'acteurs tech
12:03qui ont les épaules
12:04beaucoup moins larges.
12:05Ça, c'est vrai aussi.
12:06On n'a pas acheté que de la qualité
12:07dans le rallye qu'on connaît
12:08depuis le mois d'avril.
12:08C'est juste.
12:09Mais ces valeurs-là
12:10qui sont de moindre qualité
12:11elles ont déjà commencé
12:12à corriger depuis un moment
12:12en l'occurrence.
12:13Le détoyage avait déjà démarré.
12:15Ce qu'il faut regarder
12:15c'est ce que vous disiez
12:16sur la question de la dette.
12:17On peut souvent ça
12:18pour les particuliers par exemple
12:19pas forcément avoir besoin
12:20d'avoir trop de data.
12:21Il y a certains ETF
12:21aux Etats-Unis
12:22qui sont des ETF high yield
12:23par exemple
12:24où on voit
12:25il faut quand même
12:26se tenir compte
12:26de l'effet de change
12:26par rapport à ça
12:27mais on voit
12:28si effectivement
12:28la confiance des investisseurs
12:29est là ou pas
12:30sur la dette
12:31de moins bonne qualité
12:31aux Etats-Unis.
12:32Ça, c'est un repère aussi important.
12:33Toujours bien le marché d'action
12:34et puis ce qui se passe
12:35sur le high yield aux Etats-Unis aussi
12:36qui peut être un repère
12:37des investisseurs.
12:38La question que tout le monde se pose.
12:39On est au mois de novembre
12:40normalement c'est le meilleur mois
12:41ou l'un des meilleurs mois de l'année.
12:42Pas cette année.
12:43On n'est que le 19 novembre.
12:45Il reste un mois et dix jours
12:46pour le rallye de fin d'année.
12:48Est-ce que la séquence de baisse
12:49qu'on vient de connaître
12:50ouvre la voie
12:51à ce fameux rallye de fin d'année ?
12:52On aura eu des prises de bénéfices
12:54qui redonnent un peu
12:54de marge de manœuvre
12:55pour un rallye de fin d'année.
12:56Il faut que les investisseurs
12:58aient encore du cash
12:59à investir pour ça.
12:59Est-ce que vous y croyez Alexandre ?
13:02Alors, c'est vrai que
13:03j'en prends des datas
13:03que vous avez publiées
13:05le fameux rapport
13:06de novembre d'ailleurs
13:08que vous avez publié récemment.
13:09Les datas de Bank of America.
13:09Voilà, Bank of America
13:10sur le pourcentage
13:12d'asset manager
13:12ou le pourcentage de cash
13:14dans le canal de gestion.
13:15On est tombé à 3,7%.
13:17C'est le niveau le plus faible
13:19de réserve de cash
13:20chez les managers
13:21outre-Atlantique
13:22depuis 15 ans.
13:23Si je ne me trompe pas.
13:24Depuis 20 ans.
13:25Entre 15 ou 20 ans.
13:25Les réserves de cash
13:26à un plus bas de 20 ans.
13:28Voilà.
13:28Quand vous dites 3,7%,
13:29c'est-à-dire que 3,7%
13:30de leur trésorerie,
13:31c'est du cash.
13:31Voilà, c'est-à-dire
13:32que sur les allocations,
13:33il y a une partie
13:33qui est en cash.
13:34Et quand on va l'historiquement,
13:36quand les poches de cash
13:37sont très restreintes,
13:38là, on reste au niveau
13:39de 2005 à peu près.
13:40Et ensuite,
13:41les poches de cash ont grossi
13:41en 2007-2008
13:42quand il y a l'actrice
13:43des subprimes.
13:43Donc, ça veut dire
13:44qu'on est sur des niveaux
13:45d'exposition des gérants
13:46d'actifs aux Etats-Unis
13:47qui est importante.
13:48Et donc, ça veut dire
13:48qu'il n'y a pas seulement
13:49les particuliers qui y sont.
13:50Les gérants d'actifs
13:51sont aussi présents
13:51dans ce marché.
13:53Donc, voilà,
13:53historiquement,
13:54on voit que c'est quand même
13:54des niveaux qui marquent
13:55plutôt des bottoms en général
13:56plutôt que des suites derrière.
13:59Donc, ça correspond bien
14:00à ce qu'on voit,
14:01un peu de volatilité,
14:02des réserves de cash
14:02qui sont plutôt basses.
14:04Je dirais que les planètes
14:04sont plutôt bien alignées,
14:05on va dire.
14:06Alors, ça ne fait pas plaisir
14:06à ceux qui sont
14:07perma-acheteurs,
14:08mais ceux qui attendent
14:10une respiration de marché,
14:11on commence à avoir
14:11quelques petits signaux
14:12qui montrent que, voilà,
14:13la vol, les réserves de cash,
14:15les mouvements sur certains gros thèmes
14:16que le marché a beaucoup joué
14:17à la hausse,
14:18ça pourrait faire une fin d'année
14:19un peu prise de gain
14:19et surtout, peut-être que
14:20certains gérants
14:21seront intéressés
14:22par cristalliser un peu
14:23leur performance.
14:24C'est-à-dire que peut-être
14:24que certains ont été
14:25agrément surpris
14:26par la tournure des choses
14:27après le mois d'avril
14:28et pourraient considérer
14:29que la perf qu'on a observée
14:30depuis deux trimestres
14:31est largement suffisante
14:32et pourraient tenter
14:33de cristalliser un peu ça
14:35avant la fin d'année.
14:35C'est peut-être ce qui se joue
14:36déjà aujourd'hui d'ailleurs,
14:37prendre les performances.
14:38Elias, comment vous sentez
14:39ce possible rallye de fin d'année ?
14:40Est-ce qu'on est en train
14:41d'en créer les conditions
14:42grâce aux prises de bénéfices
14:43qu'on observe
14:43ou ça va être décidément compliqué
14:44parce qu'il y a moins de cash
14:45qu'avant du côté
14:46des gérants d'actifs ?
14:47Ils ont moins de poudre au sec
14:48à réinvestir.
14:49Alors, effectivement,
14:51il y a la saisonnalité.
14:54Vous savez,
14:54on a toujours
14:55des jolies statistiques
14:57liées à la saisonnalité.
14:58Typiquement, septembre
14:59est le pire mois de l'année,
15:00la période mi-août,
15:02début octobre
15:02est la pire période de l'année.
15:04Ça ne s'est pas du tout
15:04produit cette année.
15:05Donc, peut-être que
15:06la bonne période
15:07qu'est fin novembre
15:08jusqu'à fin de l'année
15:10qu'on appelle le Santarali,
15:11à savoir la hausse
15:13du permis par le Père Noël,
15:15peut-être qu'elle ne se produira pas.
15:18En tout cas,
15:18ce qu'on voit,
15:19c'est que les marchés,
15:20donc les investisseurs
15:21institutionnels,
15:22ont peu de cash
15:23par rapport à leur encours,
15:25à tous leurs investissements.
15:27Ça, c'est clair.
15:28Lorsqu'on a
15:29cette allocation cash
15:31qui est en dessous
15:32de 3,7%,
15:34en général,
15:35on a une correction
15:36entre 2 et 5%
15:37sur une période
15:38de 4 à 8 semaines.
15:40Aujourd'hui,
15:41on l'a dit tout à l'heure,
15:42le S&P a baissé
15:43de 2,5%.
15:44Juste selon cet indicateur,
15:46on serait à mi-chemin
15:47de la mini-correction
15:49qui est attendue
15:51selon cet indicateur.
15:53Maintenant,
15:53au-delà de ça,
15:54il ne faut pas uniquement
15:55regarder les effets techniques.
15:57Il y a des choses
15:57qui se passent
15:58dans l'économie.
15:59Et si on doit
15:59se concentrer
16:00sur les thèmes
16:01pour 2026,
16:02puisqu'on est
16:03en fin d'année,
16:04tous mes collègues
16:05se pensent
16:06sur les rapports
16:07à publier
16:07pour l'année prochaine,
16:08quels sont
16:09ces thèmes-là ?
16:11Au final,
16:11on a une économie
16:12qui a un consommateur
16:13américain
16:13qui ressemble
16:14vraiment à un cas.
16:14On appelle souvent
16:15le K-shaped consumer.
16:17Ce qui se passe aujourd'hui,
16:18qui est reflété
16:19dans l'économie
16:20qui se produisait
16:20depuis quand même
16:21un certain temps
16:22à Main Street
16:23et qui commence
16:23à se produire
16:24à Wall Street,
16:25c'est que le fort,
16:27à savoir tout ce qui est
16:28lié à la tech,
16:29tout ce qui est lié à l'IA,
16:30il commence à s'affaiblir.
16:31Le faible,
16:33en gros,
16:33la partie la moins fortunée
16:36du consommateur américain,
16:37souffre de l'inflation,
16:39souffre de tout ce qui est
16:40à tout ce qui est
16:41du pouvoir d'achat.
16:42C'est pour ça
16:42qu'on a eu
16:43un démocratique sweep
16:44lors des élections
16:45locales et régionales.
16:47On voit les publications
16:48des acteurs
16:48de la grande distribution.
16:50Target a publié aujourd'hui
16:50moins 2%
16:51et Home Depot
16:52est encore en baisse
16:52d'un pour cent
16:53en septembre midi.
16:54Absolument.
16:54Baidu, en Chine,
16:56a sous-performé.
16:57Je crois que c'était
16:58la pire croissance
17:00trimestrielle
17:01des revenus.
17:03Ce qu'on voit,
17:03effectivement,
17:05c'est est-ce que
17:05ce consommateur
17:06va rebondir ?
17:08La bonne nouvelle,
17:09c'est que cette période,
17:10entre le Black Friday
17:11et le Noël,
17:13c'est la période
17:13où on enregistre
17:14une très forte hausse
17:15de la consommation
17:16des ménages.
17:17C'est ça,
17:17si on voit ce rebond
17:18se produire,
17:19qui va rassurer les marchés ?
17:20Ou pas,
17:21parce que si on ne le voit pas
17:22se reproduire
17:22comme les années précédentes,
17:23si on voit le consommateur,
17:24certes,
17:25acheter davantage
17:25avec les fêtes de fin d'année,
17:26mais moins davantage
17:27que les autres années,
17:28ça peut renvoyer,
17:29effectivement,
17:30à l'inquiétude.
17:31Walmart publiera à son tour
17:32ses résultats demain
17:32et donc tout à l'heure,
17:33on a eu Target
17:34qui a abaissé
17:34certains de ses objectifs.
17:35Target moins 1%
17:36cet après-midi.
17:37Hier,
17:37c'est Home Depot
17:37qui avait abaissé
17:38ses prévisions aussi.
17:40Consommateur,
17:40on le sent aux Etats-Unis
17:41dans le dur,
17:42Alexandre.
17:42C'est ce que dit
17:43par le directeur commercial
17:44de Target,
17:44il dit que les consommateurs
17:46sont très regardants
17:47sur ce qu'ils achètent
17:47et il anticipe
17:48une période peu dynamique.
17:49C'est étonnant
17:50d'être aussi affirmatif
17:51que ça,
17:52même le début
17:52de la période des fêtes,
17:53mais il dit
17:53qu'on part sur une anticipation
17:54de période des fêtes
17:55peu dynamique.
17:56C'est pour Target,
17:56peut-être que d'autres enseignes
17:57couvèteront notre sort,
17:58mais très clairement,
18:00c'est une sorte
18:00un peu de warning.
18:01Déjà,
18:01la guidance
18:02qui est revue à la baisse
18:03et une anticipation
18:04assez faible là-dessus.
18:05Et c'est vrai
18:05que sur la partie marché,
18:07on n'a pas eu
18:07effectivement des corrections
18:08que sur les valeurs tech
18:08récemment.
18:09Le Dow Jones,
18:10ça aussi corrigé,
18:10des valeurs plus traditionnelles
18:11là-dedans,
18:11des valeurs plus de distribution
18:12ou autre.
18:13Et on voit bien
18:13que ça touche
18:14toutes les questions
18:15liées aux consommateurs
18:16et c'est ça qui fait
18:17d'ailleurs que Donald Trump
18:17commence à reparler
18:18depuis une dizaine de jours
18:19de ces questions
18:19des 2000 dollars.
18:21Les défaites électorales
18:23qu'il y a eu
18:28en tant que responsabilité
18:29aux Républicains
18:30qu'aux Démocrates
18:31et donc il va falloir
18:32pour l'administration actuelle
18:33envoyer signaux
18:34sur les consommateurs.
18:36Le petit revirement aussi
18:37sur la réciprocité
18:38des droits de douane
18:39sur certains produits alimentaires
18:40ou autres,
18:41c'est des produits de base
18:42et on voit que
18:42les annonces de la Maison Blanche
18:43sont un peu plus focalisées
18:45sur les consommateurs
18:46ces derniers jours.
18:46Oui, oui,
18:46ils sont en train de se rendre compte
18:47à la Maison Blanche
18:48autour de Donald Trump
18:49que oui, oui,
18:50les droits de douane
18:50auront des effets inflationnistes
18:51qui du point de vue
18:52du consommateur
18:53seront difficiles
18:53et du point de vue
18:54des électeurs aussi
18:55seront pénalisants
18:56dans moins d'un an
18:56les élections de mid-terme.
18:57Ils ont eu beau dire au début
18:58oui, ça aura des effets
18:59de bord
19:00mais on va les digérer
19:01assez vite.
19:02Oui, mais ça commence
19:04à devenir un enjeu électoral.
19:05Vous se rend compte
19:05c'est un double déclassement
19:07en fait
19:07parce que les Américains
19:08les plus pauvres
19:09finalement,
19:10si tu regardes bien
19:10il y avait déjà eu
19:11ce que nous disait McDonald's
19:13à travers ces résultats.
19:15Les gens de la classe moyenne
19:16n'ont plus trop les moyens
19:17d'aller au resto.
19:18Ils viennent chez nous
19:19et ça se sent
19:20sur les chiffres de vente.
19:21Mais encore plus bas,
19:23ça veut dire qu'ils n'ont
19:24rien d'aller chez Target
19:25qui est déjà
19:26une chaîne de magasins
19:29très low cost.
19:30Là, ils vont carrément
19:31aller chez Dollar Tree,
19:32Dollar General
19:32ou vraiment les surfaces
19:34d'archi-prix cassés.
19:36Donc voilà,
19:37c'est encore un signaux faible
19:38ça avec les défauts
19:40sur les cartes bleues,
19:40les défauts sur les crédits
19:41automobiles, etc.
19:43qui s'accumulent,
19:43qui s'accumulent.
19:44Oui, et donc le directeur
19:45commercial de Target
19:46effectivement qui explique
19:47que la plupart des tendances
19:48restent globalement conformes
19:49à ce que nous avons indiqué
19:50à savoir des clients
19:51qui optimisent leur budget,
19:52privilégient le rapport
19:53qualité-prix.
19:53Ils dépensent,
19:55dit le patron de Target,
19:56le directeur commercial,
19:56ils dépensent les clients
19:57là où c'est le plus important,
19:59notamment l'alimentaire,
20:01les produits de première nécessité
20:02et les produits de beauté.
20:04Alors tant que les produits
20:04de beauté se vendent encore,
20:05ça veut dire qu'on n'est pas
20:06en crise totale quand même.
20:07On peut se rassurer là-dessus.
20:08On va poursuivre nos échanges
20:09dans un instant.
20:10Dans 11 minutes,
20:10la clôture,
20:11on sort la moto.
20:12On accélère
20:13dans la dernière ligne droite
20:14de cette séance.
20:15C'est le CAC 40.
20:16Reste en hausse,
20:17mais vraiment limite limite.
20:18Plus 0,1%,
20:18proche des 8 000.
20:19On est toujours un peu en dessous,
20:207 977.
20:21ArcelorMittal est en tête,
20:23plus 3%.
20:23Saint-Gobain,
20:24plus 1,8%.
20:25En baisse,
20:25Kering perd 3,5%.
20:27Thalès aussi recule de 2,3%.
20:28On en parle avec nos deux experts.
20:30Ce soir,
20:31ils sont à nos côtés.
20:32Elias Gallou pour Bank of America Research
20:34et Alexandre Baradez pour IG.
20:36Elias,
20:37dans les allocations,
20:38du coup,
20:38qu'est-ce qu'on se dit là ?
20:39On se dit plutôt
20:40venir en Europe,
20:41qui est moins cher
20:41qu'aux Etats-Unis,
20:42où il y a plus de doutes,
20:43de craintes d'un crack,
20:45enfin d'une bulle en tout cas,
20:46sur l'IA.
20:46Comment est-ce qu'on doit allouer
20:48dans vos enquêtes
20:49chez Bank of America ?
20:50Comment sentez-vous
20:51les investisseurs
20:51prêts à arbitrer
20:52pour la suite ?
20:53Les investisseurs adorent
20:54la partie internationale
20:56du marché actions.
20:57On t'envoie en fait
20:58les poches
20:59sur lesquelles
20:59ils sont le plus exposés
21:02par rapport
21:03à leur benchmark,
21:05à l'indice référentiel.
21:06On voit que c'est
21:06sur la partie payé émergent
21:08et la partie bancaire
21:09sur lesquelles
21:10ils sont le plus exposés.
21:12Globalement,
21:13sur l'Europe,
21:13les investisseurs
21:14ont surpondéré
21:16l'Europe tout au long
21:16de l'année.
21:17En revanche,
21:18on a, si vous voulez,
21:19un peu d'écrémage
21:20qui se produit
21:20sur l'Europe,
21:22notamment au fait
21:22que les investisseurs
21:24attendent
21:24les premiers effets
21:26en termes
21:26d'euros générés,
21:28du stimulus allemand
21:29et de tout ce qui est
21:30de dépenses
21:30en armement.
21:33En revanche,
21:34la partie,
21:35il y a un pays,
21:36une région en particulier
21:37que les investisseurs
21:38ne veulent pas toucher,
21:39c'est le Royaume-Uni.
21:40Là où on voit
21:41un positionnement
21:42qui est extrême,
21:43qui est extrêmement pessimiste,
21:45parmi l'ensemble
21:46des régions,
21:47c'est le pays,
21:47la région qui enregistre
21:49le plus gros
21:49underweight,
21:50donc sous pondération,
21:52et en termes de secteur,
21:53c'est la partie
21:53plutôt consommateur
21:55discrétionnaire
21:55et la partie énergie.
21:57Et sur la partie
21:58consommateur discrétionnaire,
22:00on a enregistré
22:01la plus forte baisse
22:02mensuelle,
22:03jamais,
22:04depuis,
22:04jamais enregistré,
22:05depuis qu'on a commencé
22:07cette enquête
22:08au début du siècle.
22:09Alors que les acteurs
22:10du luxe remontent
22:11quand même depuis
22:123-4 mois,
22:13vous constatez effectivement
22:14c'est quoi ?
22:14C'est les intentions
22:15d'investissement ?
22:16De quoi on parle ?
22:17L'exposition absolue
22:19en faveur
22:20de la partie consommation
22:22qui inclut le luxe
22:23en effet.
22:24Pour le moment,
22:24les investisseurs
22:25ne sont pas extrêmement
22:26optimistes sur le luxe
22:27tout simplement
22:28parce que c'est lié
22:29à la Chine
22:29et que les perspectives
22:31de croissance en Chine
22:32restent plutôt orientées
22:34vers le luxe.
22:35Et le Royaume-Uni,
22:36la zone la plus sous-pondérée
22:37à l'échelle mondiale.
22:38Tout à fait.
22:39Alors on sait
22:39qu'il y a des problèmes
22:40budgétaires au Royaume-Uni.
22:42Le gouvernement
22:43doit présenter le 26,
22:44donc la semaine prochaine,
22:45son budget
22:46avec beaucoup,
22:47beaucoup d'interrogations
22:48et les taux britanniques,
22:49c'est vrai,
22:50sont sur des plus hauts.
22:51Il y a un vrai focus
22:52sur le Royaume-Uni
22:52pour ce qui concerne
22:53l'obligataire.
22:54Il y a un autre focus,
22:56c'est le Japon.
22:57Les taux japonais
22:58sont aujourd'hui
22:58sur des plus hauts historiques.
22:59Le 40 ans japonais
23:00est un plus haut historique,
23:01le 10 ans japonais
23:01est un plus haut de 17 ans.
23:03Au milieu des marchés,
23:04on pensait que le Japon
23:08c'est une île volcanique
23:10et ça on le redécouvre.
23:11Cette île volcanique,
23:12ces îles volcaniques du Japon
23:13envoient même
23:14des signaux d'activité croissante.
23:16Est-ce qu'on est au bord
23:16de l'éruption sur le Japon
23:17et est-ce que ça nous impacterait
23:18aussi, Alexandre ?
23:19Alors, je ne suis pas certain
23:20qu'on soit au bord
23:21d'un précipice par rapport au Japon
23:22parce qu'on a quand même
23:23des marchés
23:24qui ont très bien encaissé
23:25le rebond des taux
23:26qui n'est pas récent.
23:27Ça fait déjà plusieurs trimestres
23:28qu'on a un rebond marqué
23:29des taux au Japon.
23:30Il y a même un rebond
23:31au début qui était plutôt sain.
23:32On avait des taux
23:38installés au Japon post-Covid
23:39et ce n'a pas été
23:40une mauvaise chose
23:41pour un pays
23:42qui a connu des périodes
23:43de déflation
23:43de manière récurrente.
23:44Donc, le Japon a été content
23:46de retrouver une inflation
23:46à plus de 2% à un moment donné
23:47sauf que l'inflation
23:48est restée bien au-delà
23:49de 2% pendant pas mal de temps.
23:51Et ça avait provoqué
23:52l'année dernière,
23:53c'était ça,
23:53c'était au début de l'été,
23:54une réaction de la Banque du Japon
23:56qui avait été mal perçue
23:57par le marché
23:57pensant qu'on allait rentrer
23:59dans un cycle
23:59très dynamique,
24:02enfin pas dynamique
24:02mais régulier
24:03de hausse de taux
24:03et ça n'a pas été le cas,
24:05il y a eu une, deux hausses
24:06et puis ensuite
24:06à nous une pause.
24:08Et là, ce que je voulais marcher,
24:09ce que je voulais marcher,
24:09c'est un budget
24:11du gouvernement japonais,
24:12le nouvel Premier ministre,
24:13beaucoup plus ambitieux
24:14qu'annoncé
24:15ou qu'estimé initialement,
24:16un plan de relance
24:17beaucoup plus important
24:17et donc un recours
24:18à l'entêtement accru.
24:19C'est pour ça que les taux japonais
24:20sont au plus haut là.
24:21Oui, et c'est là
24:22qu'il faut commencer
24:23à surveiller
24:24parce qu'effectivement,
24:25on a vu ce nouvel Premier ministre
24:26qui avait une posture
24:27par rapport à la politique monétaire
24:28qui était de dire
24:29« il ne faut pas aller trop vite
24:30dans la normalisation,
24:31il ne faut quand même attention
24:31de ne pas casser la croissance, etc. »
24:33Donc ça, les marchés
24:33avaient plutôt bien apprécié
24:34cette position-là
24:35et ça va entraîner le Nikkei
24:36à nouveau,
24:37alors qu'il était déjà
24:38sur des records,
24:38vers de nouveaux records.
24:39Mais maintenant que justement
24:40on a ces discours
24:42de volonté politique
24:45et de développement,
24:47le niveau des taux
24:47peut commencer
24:48à devenir un problème
24:49sachant que,
24:50et c'est à regarder
24:51en parallèle un petit peu aussi,
24:52même si ce n'est pas
24:52les mêmes thématiques,
24:53on a les taux américains,
24:54ça c'est plutôt lié
24:55aux anticipations
24:56par rapport aux baisses de taux,
24:57qui sont aussi
24:59toujours un peu collantes,
25:00les incertitudes de la Fed
25:01par rapport à décembre
25:01sur les baisses de taux,
25:02il y a quelques thèmes obligataires
25:03qui se rejoignent un petit peu,
25:05Etats-Unis, Japon,
25:06et je dirais que c'est
25:06la fin d'année
25:07qui pourrait être marquée
25:07un peu par ça.
25:08Et donc, ça aussi
25:09pour les actifs crypto,
25:10tout ce qui est sensible aux taux,
25:12peut-être ça aussi
25:12qui commence à impacter
25:13un peu les corrections
25:14sur l'or,
25:14les corrections sur les actifs
25:15les plus,
25:16les actifs de non-rendement,
25:17et bien on commence
25:18peut-être à réévaluer
25:19l'intérêt des actifs
25:20à rendement
25:20et l'impact que ça peut avoir
25:22sur les actifs
25:29qui baissera ses taux
25:30dans les trois prochains mois
25:31sera la BCE, c'est ça ?
25:32Non mais, je veux dire,
25:33on imaginait tout de la Fed,
25:34on imaginait la Banque du Japon
25:35aussi, pourquoi pas baisser,
25:36finalement c'est peut-être
25:37la BCE qui les baissera
25:38plus tôt que la Fed par exemple ?
25:39Oui, je pense que c'est aussi
25:39pour ça qu'une partie des investisseurs
25:40reste un sentiment
25:41qui est toujours plutôt bon
25:42pour la partie Europe,
25:43simplement il ne faut qu'à voir
25:44que sur l'Europe,
25:45nous on aurait toujours
25:45le DAX, le CAC,
25:46nos indices proches,
25:47mais il y a quand même
25:47des indices du sud de l'Europe
25:48qui ont connu
25:48de sacrés parcours boursiers,
25:50qui ont battu
25:50certains de leurs records historiques
25:51comme l'Ibex par exemple,
25:52après des rallies
25:53de plusieurs dizaines de pourcents
25:53en quelques mois,
25:54donc c'est pas mal
25:55si en Europe,
25:56on fait une petite pause
25:57qu'on voit sur quelques indices
25:58et on sent aussi que
25:59vu qu'il n'y a pas
26:00de vrai gros sujet européen
26:01en ce moment,
26:01de vraie inquiétude ou autre,
26:03eh bien on est quand même
26:03plus sensible maintenant
26:04à la partie américaine,
26:04c'est-à-dire qu'on voit
26:05que le CAC qui était à 8300
26:06qui a passé sous les 8000,
26:07ça s'est fait uniquement
26:08parce que les marchés américains
26:09ont été plus volatiles,
26:10c'est pas un sujet européen
26:11qui a déclenché les prises de gains,
26:12c'est parce qu'il s'était
26:13plus volatil sur les Etats-Unis,
26:14donc c'est un peu replié
26:15en même temps que les américains.
26:17Qu'est-ce qui sera
26:17le plus important d'après vous
26:18pour la suite ?
26:19Nvidia ou la Fed ?
26:21Peut-être une absence
26:21de baisse de taux
26:22au mois de décembre, Elias ?
26:24Le plus important,
26:24c'est le marché du travail,
26:25c'est le rapport de l'emploi
26:26de demain,
26:27c'est toujours le marché du travail
26:28qui décide de la direction
26:30des marchés
26:32et au final,
26:33c'est cette information marginale
26:36qui sera offerte
26:37par le marché du travail,
26:38par l'information sur le CPI
26:40qui déterminera
26:41la réaction de la Fed.
26:43Si le marché du travail
26:44montre un rebond sain,
26:47je pense que ça rassurera
26:47énormément les investisseurs.
26:49Demain, c'est vrai,
26:50exceptionnellement un jeudi,
26:51on aura un rapport
26:52sur l'emploi américain,
26:53très en retard
26:53du fait du shutdown,
26:54celui du mois de septembre.
26:55Il sera un peu périmé,
26:56mais il aura son importance
26:57quand même.
26:58Demain, donc.
26:59Je veux juste rajouter
27:00sur la Banque du Japon,
27:02pour moi,
27:02c'est un événement
27:03qui est assez crucial,
27:04ce que va faire
27:04la Banque du Japon en 2026.
27:07C'est la seule banque centrale
27:08des pays avancés
27:09qui est supposée
27:10durcir sa politique monétaire.
27:12Le seul pays,
27:13la seule économie
27:14qui enregistre pour le moment
27:15des taux réels négatifs,
27:16c'est encore le Japon.
27:18Donc,
27:18un changement de politique
27:19ou une accélération
27:21de la Banque du Japon,
27:22c'est jamais bon
27:22pour les marchés.
27:24Jamais.
27:24Et on rappelle,
27:25le Japon,
27:25c'est l'un des premiers
27:26créanciers aussi
27:27de nos dettes en Europe
27:28et de la dette américaine.
27:30Effectivement,
27:312026 sera une année serrée
27:32d'un point de vue obligataire,
27:34avec énormément d'émissions
27:35à venir ici en Europe.
27:36L'Allemagne en plus
27:37qui va s'y mettre
27:38et puis les États-Unis
27:38qui doivent aussi se refinancer.
27:39Il faudrait que les créanciers
27:41japonais restent au rendez-vous
27:42et que les taux japonais
27:42du coup ne montent pas trop
27:43parce que s'ils montent beaucoup,
27:44les Japonais préféreront peut-être
27:45acheter leur propre dette
27:46de plus en plus rentable.
27:48On aura mille fois
27:48l'occasion d'y revenir.
27:49Merci.
Recommandations
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À suivre
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