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  • il y a 6 semaines
Chaque week-end, l’émission pilotée par Pauline Revenaz avec à ses côtés Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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Transcription
00:00Il a longtemps été appelé le boucher de la Sarthe, mais ce surnom serait-il dû à une erreur judiciaire ?
00:05C'est en tout cas ce qu'affirme Dany le Prince depuis des décennies.
00:09Le 5 septembre 1994, les corps de Christian le Prince, de son épouse Brigitte et de deux de leurs filles sont retrouvés dans leur maison de taurignées surduées.
00:18Tous ont été sauvagement tués à l'arme blanche. Seule la petite Solène, deux ans à l'époque, a survécu.
00:23Pour les enquêteurs, il est probable que cette feuille de boucher soit l'arme du crime, un imposant couteau que l'on a retrouvé chez Dany le Prince, le frère de Christian le Prince.
00:33Le procureur évoque alors un différent financier entre les deux hommes.
00:36Des raisons peut-être d'intérêt ou de jalousie, les vieilles motivations qui font malheureusement parfois dans le mauvais sens marcher le monde.
00:46En garde à vue, Dany le Prince reconnaît avoir tué son frère, mais ne mentionne pas les autres victimes.
00:51Sa femme Martine et sa fille Célia l'ont également désigné comme le meurtrier.
00:55Dany le Prince va ensuite revenir sur ses aveux, mais trop tard.
00:59Il est condamné à la prison à vie, sans preuve, selon son avocat.
01:02Aucune trace matérielle, il n'y avait pas d'empreinte digitale, il n'y avait pas de trace ADN, il n'y avait pas de trace de pas, il n'y avait pas de trace palmaire, il n'y avait rien.
01:12Alors que Dany le Prince, aujourd'hui libre, continue de clamer son innocence, de récentes découvertes sont venues relancer le mystère.
01:18Un couteau attribué à Martine Compin, l'ex-femme de Dany le Prince, celle qu'il avait dénoncée comme étant l'auteur du crime, a été à nouveau analysée.
01:26Selon le rapport, il est probable que l'ADN d'une des victimes de la tuerie figure sur ce couteau.
01:31Martine Compin sera-t-elle mise en examen pour cette affaire vieille de plus de 30 ans ?
01:35La décision est attendue demain.
01:37Alors on accueille sur ce plateau l'un des trois avocats de Martine Compin, Vincent Bringard, merci d'être avec nous, et la journaliste du service police-justice de RTL, Plana Radenovic, merci d'être là.
01:49Pourquoi est-ce qu'on s'intéresse à Martine Compin aujourd'hui, maître Bringard ? Parce qu'il y a une échéance majeure demain, elle saura si elle est mise en examen ou pas pour complicité dans ce meurtre.
01:59Qu'est-ce que vous, vous avez essayé de faire valoir sur ce dossier d'abord ?
02:02Nous, ce que nous avons essayé de faire valoir, c'est que trop c'est trop.
02:06C'est-à-dire qu'on est plus de 30 ans après les faits et il y a évidemment un épuisement mental de Martine Compin qui vit avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête de façon parfaitement injustifiée
02:17parce qu'elle est innocente et elle vit en fait aussi au rythme des réactivations médiatiques et des réactivations judiciaires qui peuvent être faites,
02:25notamment ces différentes requêtes auprès de la Cour de révision et tout ça est insupportable et c'est d'autant plus insupportable qu'il n'y a strictement aucune correspondance
02:34entre la demande aujourd'hui qui a été faite dans un premier temps par le parquet de la mettre en examen et la réalité des éléments qui figurent dans la procédure.
02:41Oui, il y a quand même, la justice est quand même prudente, la justice qui dit que finalement il y a quand même très peu d'éléments, il n'y a pas suffisamment d'éléments à charge.
02:49Vous pouvez nous expliquer ça ?
02:50Alors, il faut rappeler que dans ce dossier, Martine Compin, pour l'heure, a été placée sous le statut de témoin assisté par le magistrat instructeur,
02:59c'est précisément parce que le magistrat a estimé qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments pour justifier un autre statut procédural.
03:06Mais rappelons d'abord.
03:07C'est elle et son invocat, c'est elle et vous.
03:09Exactement, en fait, le témoin, le témoin assisté, c'est un statut procédural en fait qui vous permet d'être parti à la procédure,
03:14d'avoir accès au dossier, de pouvoir faire des demandes d'actes et c'est aussi un statut procédural qui est respectueux des droits parce que ça vous permet d'être actif.
03:24Mais en revanche, ce statut ne se confond pas avec celui de mis en examen parce que le statut de mis en examen,
03:29c'est contre la personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants d'avoir commis les faits en cause.
03:35Et c'est bien ce qui est au cœur de ce dossier, c'est-à-dire qu'on a une position qui a été divergente entre le magistrat instructeur
03:42qui a donc décidé de ce statut de témoin assisté en compte de Martine Compin et le procureur de la République
03:47qui a décidé de contester ce statut de témoin assisté pour solliciter la mise en examen de Martine Compin
03:54et ça a donné lieu à une audience devant la chambre d'instruction qui va donc devoir se prononcer demain sur cette demande qui a été faite.
04:01Alors oui, Plana, il va falloir quand même rappeler le rôle de Martine Compin dans l'enquête dès le départ
04:06parce qu'elle a un rôle quand même primordial, c'est elle d'abord qui accuse Dany Leprince en premier avec sa fille Célia.
04:12Oui, en fait, si aujourd'hui on se penche sur Martine Compin et que ça intéresse vraiment tout le monde,
04:18c'est parce que c'est quand même intimement lié à la requête en révision de Dany Leprince
04:23parce qu'en fait Martine Compin, c'est celle qui accuse Dany Leprince dès le départ,
04:28c'est celle en fait qui pousse les gendarmes tout de suite vers la piste de Dany Leprince
04:33puisqu'elle dit l'avoir vu tuer son frère près de la boîte aux lettres avec cette fameuse feuille de boucher.
04:40Et si aujourd'hui encore on se pose cette question de savoir si par hasard ça ne serait pas finalement Martine Compin
04:45alors que c'est fou, on est 30 ans après les faits, c'est aussi parce que l'enquête a été très lacunaire.
04:50Donc en fait, on paye les errances du début de l'enquête.
04:53Oui, tout à fait.
04:54Ça paraissait tellement évident, Martine Compin, je continue à l'appeler Martine Leprince
04:58parce qu'elle a divorcé quand même, on est un paquet de journalistes,
05:01j'y suis arrivé sur place dès le lundi, on est là, donc c'est Martine Leprince,
05:06on la voit qui est en son âge et ensuite on va faire des photos du moment où elle va chercher son âge
05:12et les enquêteurs disent quand même qu'il y a un truc vraiment bizarre, il s'est passé quelque chose.
05:20On les soupçonne d'avoir fait au moins, et Martine Leprince et son mari ou l'un des deux,
05:25des lessives pendant toute la nuit.
05:27Pourquoi laver du linge pendant toute la nuit ?
05:30Donc c'est vrai qu'on se pose des questions mais sur les deux, sur le couple.
05:33Mais c'est ça, il y a plein d'éléments en fait qui n'ont pas été assez creusés.
05:37Je pense que pour que la justice se penche aujourd'hui sur le rôle de Martine Compin,
05:42d'ailleurs on va voir, elle va sûrement être restée sous le statut de témoin assisté,
05:45mais je veux dire pour que la justice puisse faire ça,
05:47c'est parce qu'elle s'engouffre en fait dans des failles qui sont présentes dès 1994.
05:51Alors le nouvel élément ADN, ces fameux couteaux jaunes dont on a parlé,
05:55est-ce que vous pouvez l'expliciter aux téléspectateurs ?
05:57Il y a des traces ADN qui flèchent vers Martine Compin
06:00et vers une des victimes de la tuerie, la petite Audrey qui avait 10 ans à l'époque des faits.
06:04Qu'est-ce que ça dit et qu'est-ce que vous vous en concluez face à ces expertises ?
06:09Déjà ce que ça dit, c'est ce que je disais tout à l'heure,
06:11c'est-à-dire cette volonté d'avoir des réactivations du dossier.
06:15On peut comprendre évidemment aujourd'hui que Dany Leprince clame son innocence,
06:18mais en revanche ça ne peut pas être fait en transformant la réalité,
06:21ce que nous disposons en procédure.
06:23Parce qu'il faut rappeler en fait que la globalité des scellés dans cette affaire ont été détruits.
06:28Donc il n'y a pas de nouvelle expertise, il ne peut pas y avoir de nouvelle expertise ADN.
06:32Effectivement, il y a eu une expertise complémentaire qui a été réalisée dans le cadre du travail
06:37qui est effectué pour solliciter la révision de ce procès.
06:40Mais ce n'est pas une nouvelle expertise qui aurait été faite sur le couteau lui-même
06:45puisque nous ne l'avons plus ce couteau.
06:47Et en réalité, c'est simplement un rapport d'expertise
06:50qui a été rendu d'ailleurs à la demande de la défense des avocats Dany Leprince
06:54qui conclut à une éventuelle compatibilité,
06:57mais uniquement en fait sur la base de ce qui avait déjà été fait en procédure.
07:00Parce qu'il y a quand même un élément qu'il faut rappeler,
07:02au-delà même de l'évidence qui pouvait être celle dès le début de cette procédure,
07:05c'est qu'il n'y a pas eu non plus une information judiciaire bâclée.
07:08C'est-à-dire que même si on peut estimer effectivement qu'il y a eu des lacunes
07:11dans le cadre de l'enquête,
07:13en revanche, il y a eu un certain nombre d'auditions,
07:15il y a eu des perquisitions, il y a eu des éléments de procédure
07:18qui ont été tout à fait importants.
07:19Et je rappelle notamment que lorsque les indices convergent
07:24vers la personne de Dany Leprince,
07:26que lui-même a reconnu les faits.
07:28Alors il reconnaît le meurtre de son frère, mais pas des autres.
07:31Mais on voit très bien le cheminement,
07:34c'est-à-dire qu'il reconnaît le meurtre de son frère
07:38et que le prolongement, évidemment logique,
07:40c'est le meurtre du restant de la famille,
07:42pour lequel en fait, au vu de ce qui a pu être décrit,
07:44il existe aujourd'hui un certain nombre d'éléments.
07:47Quand on met en cause le témoignage de Célia,
07:50donc on rappelle que ce soir-là, ce dimanche soir,
07:53les deux frères se seraient disputés à l'extérieur de la maison,
07:55devant la boîte aux lettres,
07:56si elle y a dit « j'ai vu mon père, Dany Leprince,
07:59frapper mon oncle, Christian Leprince,
08:01avec un objet brillant à la main,
08:03ça pourrait être la fameuse feuille de bouchée,
08:06on ne parle pas d'un couteau, on parle d'un hachoir,
08:08une feuille de bouchée. »
08:09Et on va retrouver d'ailleurs près de la boîte aux lettres
08:11une énorme flaque de sang,
08:12c'est ici qu'est mort Christian Leprince.
08:14Et ensuite, son corps a été déplacé à l'intérieur de la maison,
08:16il était traîné sur le dos,
08:18on le sait, parce que son pantalon est baissé,
08:20son pantalon a heurté une petite bordure
08:22en ciment du jardin.
08:24Et on le voit d'ailleurs lors de la reconstitution,
08:26il y a un mannequin qui est tiré aussi.
08:28Alors, maintenant, on met en cause,
08:30Célia dit « j'ai vu mon père frapper mon oncle ».
08:33Et ça, Dany Leprince le reconnaît au début,
08:35oui, il a frappé son frère Christian.
08:38Et maintenant, on remet en cause le témoignage de Célia
08:41au motif que, de là où elle était,
08:43c'est-à-dire à l'entrée de sa maison,
08:45les deux maisons sont l'une à côté de l'autre,
08:47elle n'aurait pas pu voir la scène.
08:49C'est vrai ou c'est pas vrai ?
08:50Mais il n'y a aucune réelle considération matérielle
08:53qui permette de considérer que ce qu'elle a déclaré
08:55était impossible.
08:57On dit maintenant qu'elle a menti, qu'elle ne pouvait pas voir.
08:59Ça n'existe pas au dossier.
09:00C'est-à-dire qu'on voit qu'il y a énormément de spéculations
09:03qui sont faites, justement, aussi dans le dessin,
09:05peut-être, de tenter de démontrer l'innocence
09:07de Dany Leprince.
09:08Mais sauf que le dossier ne le dit pas.
09:10Le dossier n'a jamais contredit ses déclarations
09:13du point de vue logistique, du point de vue matériel,
09:16du point de vue de la réalité de la scène.
09:18Et au contraire, il est tout à fait compatible aussi
09:20avec les déclarations qui ont été faites par Martin Compin.
09:24Il est évidemment compatible aussi avec les propres aveux
09:26qui ont été faits de Dany Leprince.
09:27Donc j'ai le sentiment parfois
09:28qu'on cherche en fait à refaire le procès.
09:32On cherche à refaire le procès,
09:34mais sur la base d'éléments qui ont déjà été discutés
09:37et sur la base d'éléments qui ont conduit
09:39à une décision de condamnation par la Cour d'Assise.
09:42Et aujourd'hui, il n'y a strictement aucun élément nouveau
09:44qui permettent d'accréditer une quelconque participation
09:48de Martin Compin ont fait.
09:50Et je pense que non seulement vous avez une absence d'éléments nouveaux
09:53et que cet élément nouveau, en plus,
09:55qui devrait être requis si jamais on poursuivait la thèse
09:58qui était celle du procureur de la République,
09:59parce qu'il faudra dire un mot quand même sur le fait
10:01que le procureur général, lui, n'a pas suivi la position du parquet,
10:05mais 30 ans après les faits, cet élément nouveau, en plus,
10:08il doit être spectaculaire.
10:10Je veux dire, il doit être à ce point...
10:11Et là, ça ne l'est pas, selon vous.
10:12Et là, ça ne l'est pas, parce qu'en fait,
10:14pourquoi est-ce que ça doit être spectaculaire ?
10:15Parce que vous imaginez qu'en 30 ans, en fait,
10:16il y a eu une déperdition des preuves,
10:19c'est strictement impossible aujourd'hui d'imaginer
10:21que vous puissiez, par exemple, interroger à nouveau
10:23des témoins ou des personnes qui auraient pu éventuellement
10:26apporter des indications matérielles,
10:27parce que déjà, dans n'importe quelle affaire judiciaire,
10:30vous interrogez des témoins,
10:31vous avez toujours des contradictions
10:32et vous avez toujours des invraisemblances qui jaillissent.
10:35Mais 30 ans après les faits,
10:36qui peut imaginer, en fait,
10:38que vous puissiez avoir une information judiciaire
10:40qui donne lieu à la révélation d'éléments
10:42qui soient des éléments probants ?
10:43Ok, j'entends. Mais il y a quand même une difficulté technique
10:45qui avait été relevée et au procès et après.
10:48Plana, qui peut tuer 4 personnes en si peu de temps ?
10:5070 coups de couteau en moins de 3 minutes ?
10:52Il y a un timing qui est compliqué.
10:54Il y a des empreintes qui sont compliquées aussi.
10:56Est-ce que ça, ça te donne matière, quand même,
10:57à rediscussion, si je puis dire,
11:00ou recontre en 4 minutes ?
11:01Oui, alors, déjà,
11:02ce n'est pas parce que peut-être que ce n'est pas Dany Leprince,
11:05ça ne veut pas dire que c'est Martine Compin, forcément.
11:07Est-ce que ça peut être les deux ensemble ?
11:09Oui, en fait, tout est possible, tout est ouvert.
11:13Et en fait,
11:14il y a plusieurs éléments
11:16qui posent question. En tout cas,
11:18déjà, vous parliez du timing.
11:20On sait que Dany Leprince a regardé la télé,
11:22il cite d'ailleurs le programme qu'il a regardé,
11:24il cite une scène très précisément.
11:26Il a arrêté de regarder la télé, selon lui, à 21h54.
11:29Et selon les légistes,
11:30les personnes sont décédées
11:32avant 22h.
11:33Donc, je ne sais pas
11:34qui peut tuer 4 personnes en 6 minutes,
11:36déjà.
11:37Ensuite, sur la...
11:38Y aller et tuer, pardon ?
11:39Y aller, en plus, oui, c'est ça.
11:40Parce qu'en plus, on est à la campagne.
11:41Ce n'est pas des appartements voisins,
11:43comme à Paris.
11:44C'est à 100 mètres, à peine.
11:45100 mètres.
11:46Oui, d'accord, mais ce n'est pas non plus
11:48la porte.
11:48Oui, bien sûr.
11:49Et ensuite, sur la scène de crime,
11:51il n'y a pas de trace ADN de Dany Leprince.
11:54Et il y a cette fameuse empreinte de chaussures
11:56Doc Martens, qui est taille 41.
11:58Alors que Dany Leprince, chose du 44, je crois.
12:01Donc, de toute façon,
12:01il y a des choses,
12:03en tout cas, qui interpellent.
12:05Et je rappelle que, certes,
12:06il a été condamné.
12:07Mais en fait, à l'époque,
12:09pour les plus jeunes,
12:10on ne pouvait pas faire appel du verdict.
12:12Il n'y avait pas de deuxième procès possible.
12:14Voilà.
12:14Donc, même si on contestait,
12:15on était condamné.
12:16Et la justice n'était pas tenue
12:17d'écrire les motivations.
12:19Donc, ce pourquoi il a été condamné.
12:21Donc, son procès en révision,
12:22on peut penser que c'est un peu
12:23comme un appel, en fait,
12:25du premier verdict de 97.
12:27Ce qui est un peu compliqué
12:28dans cette affaire,
12:29c'est que, si ça n'est pas
12:30Dany Leprince,
12:31ou alors, est-ce que,
12:32pour démontrer son innocence,
12:33Dany Leprince est obligé
12:34de trouver quelqu'un d'autre ?
12:35On est un peu dans l'affaire
12:36de Montigny-les-Messes
12:37avec Patrick Dils.
12:38Souvenez-vous, Patrick Dils,
12:39il est condamné pour les meurtres
12:40de deux enfants à Montigny-les-Messes.
12:41C'est ce balancier un peu dangereux.
12:42Il ne sera pas acquitté
12:44tant qu'on n'aura pas
12:45des soupçons qui vont commencer
12:46à exister et à naître
12:47sur quelqu'un d'autre,
12:48Francis Holm, en l'occurrence,
12:50qui, finalement,
12:50va être condamné pour les meurtres.
12:51Ça n'était pas Patrick Dils.
12:53Donc, là, on ne peut pas dire
12:54que ça n'est pas Dany Leprince
12:55sans dire que si ce n'est pas Dany Leprince,
12:57c'est Martin Compa.
12:58Il faut bien trouver quelqu'un.
12:58Surtout qu'en plus,
12:59il y a vraiment un paradoxe
13:00dans ces deux procédures
13:01qui sont à la fois des procédures parallèles
13:03et des procédures croisées.
13:04C'est-à-dire que cette procédure
13:05devant la Cour de révision
13:06et la procédure qui va donner lieu
13:08à cet arrêt rendu demain
13:10par la Chambre d'instruction,
13:11ce paradoxe, c'est que devant
13:12la Cour de révision,
13:13Martin Compa n'est pas parti.
13:14Donc, nous ne savons même pas,
13:15en fait, ce qui se discute,
13:17sauf les éléments qu'on veut bien
13:18nous transmettre dans le cadre
13:19du dossier auquel nous avons accès,
13:20mais elle n'est pas partie.
13:21Et à l'inverse,
13:22dans le cadre du dossier
13:24pour lequel, aujourd'hui,
13:25Martin Compa a le statut
13:27de témoin assisté,
13:29Daniel Le Prince, lui, n'est pas parti.
13:31Et en fait, étant donné
13:33le principe de la loi
13:34sur lequel on ne peut pas
13:35poursuivre ou juger deux fois
13:36une personne pour un même fait,
13:38eh bien, il est exclu, en fait,
13:39des investigations.
13:40Et donc, vous vous retrouvez
13:41avec cette particularité
13:42où, en fait, vous ne pouvez pas
13:42avoir de nouvelles investigations
13:44pour ce qui le concerne,
13:45mais ça doit être toute autre personne
13:46à l'exception de Daniel Le Prince.
13:48Donc, évidemment que,
13:49ça vient parfois
13:51faire naître des interrogations
13:52parce qu'en fait,
13:53vous subtilisez
13:54où, en fait, vous enlevez
13:55ce qui est aujourd'hui
13:57le maillon central
13:58de compréhension de ce dossier.
14:00Et par rapport à la pluralité,
14:01je pense que l'histoire,
14:03malheureusement, judiciaire,
14:04ce n'est pas vous que je vais la prendre,
14:04a montré que des crimes
14:06tout à fait ignobles
14:07sur plusieurs personnes
14:08pouvaient être commis
14:09par un individu seul.
14:10C'est-à-dire, ça,
14:11on n'a pas attendu
14:12cette affaire pour le voir.
14:15Vous alliez dire
14:16l'affaire d'Annie Le Prince
14:17et puis vous êtes...
14:18Oui, l'affaire d'Annie Le Prince,
14:19mais il y a malgré tout
14:20cette requête en révision.
14:21Et on verra.
14:23Moi, ce qui m'importe surtout,
14:24c'est la question de l'innocence
14:25et la concession de l'innocence
14:26de Martine Compin.
14:27Et puis,
14:28autre élément
14:29sur la question
14:30de ce couteau jaune,
14:31c'est qu'on voit déjà,
14:32encore une fois,
14:33qu'il n'y a pas eu
14:33de nouvelle expertise ADN.
14:35Il faut aussi ajouter
14:36que tous les éléments
14:37que nous avons au dossier,
14:38et notamment
14:38les rapports médicaux-légaux
14:40qui ont été effectués
14:41dans le cadre des autopsies
14:42des différentes victimes,
14:44vous n'avez aucun rapport
14:45qui conclut au fait
14:46qu'il y aurait eu
14:47deux armes du crime.
14:48C'est-à-dire que
14:49c'est la feuille du boucher.
14:50Et au contraire,
14:50on voit qu'en lien...
14:52Le couteau jaune
14:52n'a rien à faire là-dedans.
14:53Bien sûr.
14:54Et on voit en fait
14:54qu'au regard de la barbarie
14:58des traces physiques
15:00qui ont été retrouvées,
15:01qu'elles sont en fait
15:01tout à fait compatibles
15:02d'un point de vue technique
15:03avec une feuille de boucher.
15:05Et donc,
15:05c'est pour ça qu'en plus,
15:06là, on est en train
15:07de faire naître un débat
15:07par rapport à ce couteau jaune
15:09qui de toute façon
15:09n'a jamais été considéré
15:11comme étant une possible
15:11arme du crime.
15:12Donc, saura-t-on jamais
15:13la vérité ?
15:14Quel sera le sort
15:14de Martine Compin ?
15:15On le saura demain
15:15au tribunal d'Angers.
15:17La décision est attendue
15:18dans la journée
15:18et on fera ça de très près avec vous.
15:20Merci beaucoup
15:21à tous les deux
15:22d'être revenus dans un instant.
15:22Merci.
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