- il y a 2 mois
Chaque week-end, l’émission pilotée par Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, et Pauline Revenaz, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.
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00:00Il est 13h30, l'Etat condamné pour faute lourde et pour de multiples dysfonctionnements dans l'affaire Estelle Mouzin.
00:11Son visage, le visage d'Estelle, nous le connaissons tous.
00:13Le voici depuis ce soir d'hiver 2003 et sa disparition.
00:16Nous avons vu son père, qui est notre invité, se battre comme un diable pour la retrouver en vain.
00:21L'enquête s'est enlisée avec en toile de fond cette ombre machiavélique du couple fournirait.
00:25J'accueille sur ce place de la plateforme.
00:27Merci infiniment monsieur d'être avec nous aujourd'hui.
00:30Nous allons revenir vers vous dans quelques instants.
00:31Francis Nagbar, ancien procureur de la République de Charleville-Mézières, auteur de « Ma rencontre avec le mal » aux éditions Marie et Michel Fine.
00:39Merci d'être là, journaliste et autrice du livre « Dans le cerveau du tueur », l'affaire Monique Olivier-Michel Fourniray aux éditions Fayard.
00:46Monsieur Mouzin, d'abord avant de revenir sur les étapes de cette affaire, racontez-nous votre réaction.
00:51Je vous ai vu le jour de la condamnation de l'Etat.
00:53Quand vous apprenez que l'Etat est condamné pour faute lourde dans le dossier, dans le dossier de votre vie, comment est-ce que vous accueillez cette décision ?
01:01La première réaction c'est bien sûr la satisfaction parce que nous demandions la condamnation de l'Etat.
01:06Quand je dis nous, c'est le cabinet Seban et moi, nous demandions la condamnation de l'Etat.
01:10Donc le jugement qui est tombé mercredi après-midi le confirme.
01:18Ensuite, bien sûr, j'ai relu, parce que ce document est important,
01:23donc je l'ai relu plusieurs fois pendant la nuit de mercredi à jeudi pour nuancer un petit peu ma première réaction.
01:36Et on va le décrypter, mais humainement, physiquement, qu'est-ce que ça fait ?
01:39Ça vous retombe sur les épaules ? Quelles sensations vous avez ?
01:43Vous savez, ça fait quand même plus de 20 ans que je suis un peu balotté de ci et de là
01:50au gré de toutes les vicissitudes de l'enquête.
01:57On a réussi à passer à travers, quand je dis nous, là c'est la famille,
02:00on a réussi à passer à travers les conséquences du procès d'assises de Nanterre de décembre 2023,
02:07qui était quand même un moment particulièrement dur.
02:09On va y revenir, oui.
02:10Donc, je ne vais pas dire que le cuir s'épaissit, mais voilà.
02:15Vous nous disiez tout à l'heure, et si l'Etat faisait appel ?
02:18Non, c'est un peu une formule anecdotique.
02:25L'Etat ne peut pas faire appel, parce que ce jugement, en fait, lui rend un grand service.
02:31Je pense que ce jugement pourrait s'appeler opération des amorçages.
02:35Si on prend le dernier jeu de conclusion du cabinet Seban,
02:43qui a été diffusé avant les plaidoiries du mois de juin 2025,
02:48on a la démonstration de l'enchaînement à la fois des conséquences de l'absence de moyens de la justice,
02:58des moyens de la justice en général, des moyens de la justice en particulier, un mot,
03:04en particulier avec les superpositions de magistrats et certains défauts.
03:10Le millefeuille, en fait, ce que vous dites.
03:12Oui.
03:13Et l'absence...
03:15Il faut imaginer une vision complètement centrée sur un magistrat tout seul,
03:22dans son petit bureau, au tribunal de mots.
03:25C'est d'ailleurs ce que dit le jugement aujourd'hui,
03:28parce que ce jugement, il est plein de contradictions.
03:31Ce jugement, il dit,
03:32les différents services qui étaient condamnés par le parcours criminel de Michel Fourniret,
03:37et tout ça, ne se sont jamais joints pour communiquer.
03:42C'est bien ce qu'on leur reproche.
03:44Alors ?
03:45Je pense que le procureur va nous l'expliquer.
03:49Mais pour tous nos téléspectateurs qui ne se souviennent pas forcément.
03:52Et donc, on a cet enchaînement qui aboutit aussi à un moment,
03:57à un défaut de pilotage de l'instruction.
04:01Le chef de bord de l'instruction, c'est le juge.
04:04Le juge donne des instructions à ses services d'enquête.
04:08Les services d'enquête répondent.
04:10Alors, on va décrypter tout ça dans le détail,
04:12mais pour nos téléspectateurs qui ne sont peut-être pas nés en 2003,
04:15quand Estelle Mouzin a disparu,
04:17le rappel des grandes étapes de cette affaire, c'est avec Pierre-Louis Bousset.
04:22C'est sur un chemin qu'Estelle Mouzin connaît très bien.
04:25Entre son école et son domicile,
04:28il disparaît le 9 janvier 2003.
04:31L'écolière est aperçue pour la dernière fois
04:33devant une boulangerie de sa commune de Guermante.
04:36Le travail des autorités pour tenter de retrouver la jeune Estelle ne donne rien.
04:40L'enquête patine, s'enlise.
04:42En 2018, 15 ans après la disparition,
04:44le père d'Estelle Mouzin décide d'attaquer l'État en justice.
04:47On est passé de 50 000 pièces de procédure à 80 000 pièces de procédure,
04:52ce qui devient surréaliste.
04:53Le juge qui va être remplacé dans deux ans
04:57devra tout reprendre pour comprendre où en est le dossier.
05:01L'étau finit par se resserrer autour d'une piste précédemment étudiée et abandonnée,
05:07celle de Michel Fourniret,
05:09déjà condamnée pour le meurtre de sept autres femmes en 2008.
05:12Le tueur en série vient d'être dénoncé par Monique Olivier,
05:15sa compagne et complice.
05:17En 2020, Michel Fourniret reconnaît l'enlèvement et le meurtre
05:21de la petite Estelle Mouzin.
05:22Mais celui que l'on surnomme l'ogre des Ardennes est alors au crépuscule de sa vie.
05:27Il meurt l'année suivante, sans avoir été jugé pour ce dossier.
05:31Où le corps de la fillette a-t-il été dissimulé ?
05:33Quelle souffrance la jeune fille a-t-elle enduré ?
05:36De nombreuses zones d'ombre persistent.
05:38Michel Fourniret est mort.
05:40Il n'a jamais répondu de ses actes.
05:42Nous ne savons pas exactement ce qui est arrivé à Estelle,
05:45sauf qu'ils l'ont tué, que le couple l'a tué.
05:47En 2023, Monique Olivier est condamnée à la réclusion criminelle
05:51à perpétuité pour trois meurtres, dont celui d'Estelle Mouzin.
05:54Cette semaine, c'est l'État qui a été condamné pour faute lourde
05:57en raison de dysfonctionnement dans l'enquête sur la disparition.
06:02Avec nous, Michel Fin, journaliste, et Francis Nagbar,
06:04ancien procureur de Charleville-Mézières.
06:06On va pointer avec vous tous ces dysfonctionnements,
06:08toutes ces défaillances de l'enquête.
06:09Est-ce qu'on peut reprendre ce que disait Éric Mouzin ?
06:12Ça démarre dans le bureau d'un juge à mots.
06:14Et ensuite, comment ça déraille ?
06:16Pour moi, ça déraille dès le début.
06:20L'enquête, elle est confiée à un juge d'instruction du tribunal de mots.
06:24En fait, il ne va pas y avoir un juge d'instruction.
06:26Au fil des années, en 15 ans, il va y avoir 10 juges d'instruction.
06:29C'est un dossier, il y a 50 000 codes.
06:31C'est un dossier qui est monstrueux, qui est énorme.
06:34Alors, un juge d'instruction, il reste deux ans.
06:36Il ne peut pas prendre connaissance de l'entièreté de ce dossier.
06:39Donc, effectivement, comme vous dites, il n'y a pas de pilote dans l'avion.
06:41C'est-à-dire qu'on passe d'un juge à un autre.
06:44Vous avez dit 10 juges en 11 ans.
06:46Oui, en 15 ans.
06:4810 juges en 15 ans.
06:49Il y a à peu près autant de garde des sceaux ?
06:52Probablement, oui.
06:55Ce qui est important de comprendre, ce qu'il est important de comprendre,
06:58c'est que du coup, le pilote, il est au service enquêteur.
07:01C'est la police judiciaire de Versailles qui est le service enquêteur,
07:04qui travaille sur cette affaire,
07:06qui décide un petit peu de la procédure à suivre.
07:11Et la PJ Versailles a une conviction, dès le départ,
07:13c'est que ce n'est pas Fourniret.
07:15Mais pourquoi ?
07:16Dès le départ.
07:16Mais pourquoi elle a cette conviction ?
07:17Alors, moi, je tournais avec eux en 2015.
07:21J'ai tourné avec eux pendant la garde à vue d'une dame qui a relancé la procédure.
07:25Et en fait, ils m'ont expliqué, leur conviction, c'est que ça ne pouvait pas être Fourniret
07:32parce qu'il était en Belgique à l'époque des faits
07:36et que la disparition d'Estelle se passe à 245 kilomètres de là.
07:41En Seine-et-Marne.
07:42En Seine-et-Marne.
07:43Et qu'il neigeait énormément.
07:45Et eux, il va leur falloir trois heures pour aller de Versailles à Guermantes.
07:51Et donc, si eux, il leur a fallu trois heures sous la neige, Fourniret ne pouvait pas être venu.
07:57Donc ça, c'est vraiment leur conviction.
07:59Leur deuxième conviction, c'est qu'elle n'était pas la victime type de Michel Fourniret
08:05parce que Michel Fourniret s'attaquait à des femmes plus âgées.
08:10C'est oublié que Michel Fourniret, il a enlevé la petite Elisabeth Brichet
08:14qui avait 12 ans à Namur.
08:18Il a reconnu ce meurtre et c'est parce qu'il a reconnu ce meurtre
08:22de la petite Elisabeth Brichet que la poli judiciaire belge
08:25qui a entendu Fourniret, qui a fait avouer Monique Olivier
08:30pendant un an d'interrogatoire, qui a fait avouer Michel Fourniret.
08:36C'est en pensant à cette petite fille que quand Estelle disparaît
08:41et que Fourniret est arrêtée, ils disent
08:44mais on pense que c'est votre client et ils en parlent à la police judiciaire de Reims
08:49qui en parle à la police judiciaire de Versailles.
08:50Con Fourniret est arrêtée en juin 2003.
08:53Tout de suite, ils se disent ce type-là, il a de la famille en région parisienne.
08:57Tout de suite.
08:57Tout de suite. Très très vite.
08:59Et donc, il faut dire à la police judiciaire de Versailles que c'est lui.
09:03Mais la police judiciaire de Versailles pense que ce n'est pas lui.
09:06Parce qu'il y a la neige, parce qu'il a un alibi aussi.
09:09Il a un alibi fournire.
09:09Et ça, ça va tout fausser dès le départ.
09:11Oui, ça fausse.
09:12C'est-à-dire que l'arbre de l'enquête va pousser de travers.
09:14Oui, je pense.
09:16Moi, je pense.
09:17Pardon, mais ce n'est pas seulement depuis le départ.
09:19C'est tout au long.
09:20Ça va tout fausser pendant 20 ans.
09:22Parce que...
09:23Parce que vous, vous allez alerter.
09:24J'ai alerté déjà en juillet 2010.
09:26Dites-nous, vous êtes ce que vous faites, racontez-le.
09:27Je suis procureur de la République à Charleville-Mézières.
09:31J'ai suivi, comme directeur d'enquête,
09:33ou tout au moins en étroite concertation avec les juges d'instruction,
09:37co-saisis dans cette affaire pendant 4 ans.
09:39J'ai passé une centaine d'heures avec Fourniret à discuter avec lui.
09:43Et j'ai également requis à son procès d'assise en 2008.
09:47Mais dès 2006, ça faisait 2 ans que je côtoyais
09:52et que je m'abîmais en quelque sorte avec Fourniret.
09:543 ans après la disparition d'Estelle, 2006.
09:573 ans après la disparition d'Estelle.
09:58J'envoie un courrier de 3 pages à la DACG,
10:01à la Direction des Affaires Criminelles des Dégraces du ministère de la Justice,
10:04pour indiquer que ne connaissant rien du dossier d'Estelle Mouzin,
10:08puisqu'il était instruit à mots,
10:09que je n'avais jamais lu aucune pièce du dossier,
10:12j'étais néanmoins convaincu,
10:14et j'utilise ce terme,
10:15convaincu de la culpabilité de Fourniret
10:17dans l'enlèvement et le meurtre d'Estelle Mouzin.
10:20J'explique par toute une série d'indices
10:23les raisons qui ne sont pas des preuves,
10:25ce sont des indices, un faisceau d'indices.
10:27Aucune réponse.
10:28Aucune réponse.
10:30Rien.
10:30Même pas un accusé de réception.
10:32J'ai appris lors du procès de novembre 2023,
10:36que pendant 2 ou 3 jours,
10:39il y a des magistrats de la chancellerie
10:41qui n'ont aucune expérience de terrain,
10:42qui se sont simplement amusés
10:44à disséquer mes différents arguments,
10:47mes différents indices,
10:48pour les écarter.
10:50Et ça continue,
10:51parce que 2 ans après,
10:52j'assiste à une conférence,
10:54je participe à une réunion de formation
10:57à l'école, à l'ENSP de Saint-Cyr-aux-Montdor,
11:00l'école des commissaires de police.
11:01Et là, parmi les auditeurs,
11:06en quelque sorte, de cette conférence,
11:07il y a le directeur de la PJ de Versailles,
11:09M. Espitalier.
11:10Jean Espitalier.
11:11Voilà.
11:12Et je lui dis,
11:12mais M. le directeur,
11:14pourquoi vous ne croyez pas,
11:16vous n'exploitez pas plus
11:17cette hypothèse fournirée ?
11:18Ah !
11:19Vous m'énervez avec ça,
11:20me répond-il,
11:21il saute sur sa chaise,
11:22là, comme un cabri,
11:23en disant,
11:23la Libye, la Libye, la Libye.
11:26La Libye,
11:27enfin,
11:27vous n'êtes jamais posé la question,
11:29vous n'avez pas la question,
11:29vous n'avez pas la question.
11:31Vous n'avez pas la question.
11:32C'était souvent très prémédité,
11:35quand même,
11:35ces enlèvements de jeunes filles.
11:37Il y a deux jeunes filles,
11:38parce que,
11:39quand il se fait interpeller,
11:40il y a Marie Ascension Sonway,
11:4113 ans et demi.
11:43Et qui réussit,
11:44heureusement,
11:44à s'échapper.
11:45Oui,
11:45qui a réussi à s'échapper,
11:46et qui est à l'origine
11:47de l'arrestation de fournirée.
11:48Donc,
11:48il n'y a pas qu'Elisabeth Brichet.
11:50Bien sûr que les petites filles
11:51l'intéressaient au plus haut point,
11:53les intéressaient au plus haut point.
11:54Et donc,
11:55je lui dis,
11:55il s'énerve,
11:56complètement psychorigide.
11:58Ça va encore même plus loin,
11:59parce que j'étais en colère,
12:02non pas qu'on ne m'écoute pas,
12:04je m'en fiche complètement,
12:05ce n'est pas le problème,
12:06mais qu'on n'exploite pas
12:07plus cette piste fournirée,
12:09telle que je me semblais que...
12:10Moi,
12:10j'ai une question pour...
12:12Et je vais le voir
12:13à la maison d'arrêt fournirée,
12:14juste avant le procès,
12:15parce que j'avais
12:16de bons contacts avec lui.
12:17Et quand je lui parle
12:18d'Estelle Mouzin,
12:19il se lève comme imbrouillable,
12:20il a failli mettre anglais,
12:21etc.,
12:21en disant,
12:22c'est pas moi,
12:22c'est pas moi.
12:23Mais moi,
12:23j'étais convaincu depuis le départ,
12:25parce qu'il me l'avait dit
12:26en négatif,
12:27à la fournirée,
12:28il m'avait fait des aveux.
12:29– Éric Mouzin,
12:30vous,
12:30à quel moment,
12:31Michel Fournirée est arrêté,
12:33à quel moment
12:34vous commencez
12:35à explorer cette piste
12:36tout de suite,
12:37ou est-ce que ça va prendre du temps ?
12:38Et lorsqu'il y a ce procès
12:39à Charleville-Mézières,
12:41est-ce que vous allez guetter
12:42ces réponses ?
12:43Parce que je me souviens,
12:44moi,
12:44j'ai pu assister à ce procès
12:45à Charleville-Mézières,
12:47le cas d'Estelle Mouzin,
12:48on en parlait à ce moment-là,
12:49il n'était pas renvoyé pour cela,
12:51mais on en parlait
12:51dans les couloirs.
12:52Donc vous,
12:52à quel moment,
12:53vous vous intéressez précisément,
12:55si je puis dire,
12:56et dans le détail,
12:57à Michel Fournirée ?
12:58– Donc Michel Fournirée,
12:59il rentre dans notre vie
13:00en juin 2023,
13:03en 2003,
13:04pardon,
13:05c'est repas d'anniversaire
13:07et il y a un coup de téléphone
13:08du SRPG me disant
13:09on a arrêté un individu
13:10en Belgique
13:11qui a enlevé un petit enfant,
13:13on s'en occupe et tout.
13:14Bon, ok.
13:15Ça paraît tellement lointain,
13:17ça paraît tellement…
13:19Voilà.
13:19Moi, dans un premier temps,
13:20effectivement,
13:21je considère que
13:22ça fait peut-être partie…
13:25c'est peut-être une piste,
13:26mais qu'elle doit être analysée.
13:27Et effectivement,
13:28quand on arrive à avoir accès
13:30aux quelques pièces
13:31de la procédure,
13:33il y a un PV du SRPG
13:36avec une copie d'écran
13:38MAPI,
13:40Guermante-Sarcustine
13:43égale 2h45,
13:45mauvaise condition de circulation.
13:47– Le trajet que Michel Fournirée
13:48aurait pu emprunter.
13:49– Téléphone à 20h,
13:50moins 2h45,
13:51il ne peut pas être à Guermante
13:52et téléphoner à la maison.
13:55Quand, à ce moment-là,
13:56le cabinet se vend,
13:57on dit,
13:58mais attendez,
13:58la téléphonie,
13:59la téléphonie,
14:00vous savez bien
14:01que c'est compliqué.
14:02En plus,
14:03il avait une capacité
14:04de transfert d'appel
14:06avec son opérateur belge
14:08et qu'il avait
14:10une quantité industrielle
14:12de cartes SIM.
14:15Donc,
14:16le cabinet se vend,
14:16dit à tous les magistrats,
14:17mais attendez,
14:18vous n'avez pas la liste
14:19de tous les numéros
14:19de téléphone de Michel Fournirée,
14:21on va vous les communiquer,
14:22comme ça,
14:22vous pouvez faire
14:23vos vérifications.
14:24Dans le jugement
14:25qui a été rendu mercredi,
14:27le juge,
14:28le magistrat,
14:29nous dit,
14:29la téléphonie a été vérifiée,
14:31tout va bien,
14:32il n'y a pas d'anomalie.
14:34Alors,
14:36le juge a cité une pièce,
14:38mais malheureusement,
14:39il n'a pas cité la bonne.
14:40Si on prend la cote 47 905
14:44et les suivantes,
14:45vous avez,
14:46par exemple,
14:47tel numéro,
14:48qui c'est qui a appelé ?
14:50Michel Fournirée.
14:51Il appelle qui ?
14:52Il appelle son fils.
14:53Son fils,
14:54après,
14:54n'a pas été entendu,
14:55à l'époque,
14:55il est petit,
14:56mais au fur et à mesure
14:57des années,
14:57il grandit.
14:59Donc,
14:59voilà,
15:00on a les numéros
15:01de téléphone.
15:04y compris,
15:06le jour de la tentative
15:07d'enlèvement de Mégane.
15:08Là,
15:09la ligne 0-1,
15:11identifiée...
15:12Mégane,
15:12on le rappelle pour les téléspectateurs,
15:14c'est l'ami de votre fille
15:16et c'est un repérage
15:18fait par Michel Fournirée,
15:20juste avant...
15:21Qui a refusé de monter
15:23dans la camionnette
15:24qui lui proposait gentiment
15:25de la ramener
15:25de chez elle,
15:27puisqu'elle était devant chez elle.
15:29Donc là,
15:30c'était une faute.
15:31Donc,
15:32Michel Fournirée
15:33ne s'avoue pas vaincue.
15:34Ça,
15:34c'est le dernier jeudi
15:35avant les vacances scolaires
15:372002-2003.
15:40Dès le jeudi,
15:42il revient
15:42avec une similitude
15:43de jour.
15:44Le jeudi,
15:45la même heure,
15:46au même endroit.
15:47Et là,
15:47il tombe sur Estelle
15:48qui ressemble
15:49comme deux gouttes d'eau
15:51à Mégane.
15:52Voilà.
15:52C'est l'histoire.
15:53Donc,
15:54pour revenir quand même
15:56à ce qui est dit,
15:58moi,
15:58je vais un peu plus loin.
16:00Alors,
16:00j'espère que je ne dis pas
16:01une énormité
16:02qui ne voudra
16:03les foudres
16:03de tout le monde.
16:04Allez-y.
16:05mais le fait
16:07de refuser
16:07de se remettre
16:09en question,
16:12ce n'est pas
16:13que le tunnel de pensée,
16:17ce n'est pas autre chose.
16:18c'est un refus
16:20de concourir
16:22à la manifestation
16:22de la volonté.
16:24De la vérité.
16:25De la vérité,
16:26pardon.
16:26L'absurde.
16:27Oui.
16:27Donc ?
16:28Parce qu'au procès d'assises,
16:31un témoin
16:32qui s'était adressé
16:33à l'association
16:34pour nous dire
16:35le jeudi
16:36qui a précédé
16:37le jeudi
16:38de l'enlèvement d'Estelle,
16:39j'ai vu
16:40Michel Fourniret
16:42sur un parking
16:43de station-service.
16:45Cette personne
16:45est entendue
16:46dans le cadre
16:46des procès d'assises.
16:47Le président lui demande
16:49ce que vous nous dites
16:51aujourd'hui,
16:52ce n'est pas tout à fait
16:53ce que vous avez
16:53mis dans votre déposition.
16:56Et la personne
16:57de répondre,
16:58j'étais convaincu
16:59que j'allais être entendu
17:00par les vrais enquêteurs,
17:01entre guillemets,
17:02vrais enquêteurs,
17:03parce que ce que je leur disais,
17:04je voyais bien
17:05qu'ils refusaient
17:06de le prendre en compte.
17:08Donc, vous,
17:08ce que vous dites,
17:09c'est qu'il y a
17:09un espèce de déni de vérité,
17:11de déni de justice,
17:12en tout cas,
17:12qu'il n'y a pas eu
17:13les moyens nécessaires.
17:15Ce n'est pas les moyens.
17:16Non,
17:16ce n'est plus les moyens.
17:17C'est la volonté.
17:18C'est le refus délibéré
17:20de se remettre en question
17:22et d'accepter
17:23qu'à un moment,
17:25on a pris une position erronée.
17:27Nous avons demandé
17:27avec le cabinet Seban,
17:29je ne sais pas combien de fois
17:30la relecture du dossier
17:31par un œil neuf.
17:32La relecture du dossier
17:33par un œil neuf,
17:34ça consiste en quoi ?
17:35Ça consiste à se dire
17:36je mets tout,
17:38je reprends,
17:39je me refais une chronologie.
17:41Est-ce que ma liste
17:43d'hypothèses,
17:45elle est valable,
17:47elle est fausse,
17:48les alibis sont bons
17:49ou ils ne sont pas bons.
17:49C'est comme ça
17:50qu'on arrive souvent
17:50à résoudre.
17:51D'autant plus
17:52que le SRPJ peut nous dire
17:55qu'ils avaient des tas de pistes.
17:57Je n'ai jamais vu
17:58les pistes du SRPJ.
17:59On a arrêté des gens
18:03qui n'avaient pas
18:04des comportements exemplaires
18:05mais qui n'avaient rien à voir
18:07avec l'enlèvement d'Estelle.
18:09Alors comment est-ce que
18:09la vérité va finir par arriver,
18:12par fragments,
18:13par notamment...
18:14Michel Fourniret,
18:15il ne va pas vraiment
18:16nous aider dans cette enquête,
18:17mais est-ce que ce n'est pas
18:18Monique Olivier
18:18qui va avoir la clé
18:20et la co-détenue
18:21de Monique Olivier ?
18:22Comment est-ce qu'on arrive
18:23finalement au bout du chemin ?
18:24Deux petites choses,
18:25ce n'est pas qu'il ne veut pas aider,
18:27il veut bien aider,
18:28Michel Fourniret,
18:29il parle d'Estelle tout le temps.
18:30Dès 2004,
18:31dès 2004,
18:32quand il avoue
18:33les huit autres meurtres
18:35en Belgique,
18:36il parle d'Estelle Mouzin,
18:37il dit « c'est pas moi ».
18:37Il parle toujours en négatif,
18:39Fourniret,
18:39quand il dit « c'est pas moi »,
18:40c'est lui.
18:41Donc si on met le décrypteur,
18:43« c'est pas moi »,
18:43il dit « c'est pas moi ».
18:44Dans son premier PV d'audition,
18:46il faut comprendre
18:47comment pensent ces gens-là,
18:48c'est des pervers,
18:49c'est des gens qui sont toujours
18:51en train de s'affronter
18:52à la justice.
18:54En 2007,
18:55avant qu'ils soient jugés
18:56pour les huit autres meurtres,
18:58sept autres meurtres,
19:00il va dire « Estelle,
19:00c'est pas assez,
19:01je voudrais être jugée pour Estelle,
19:02je voudrais voir son père d'ailleurs,
19:03mais c'est pas moi ».
19:05Alors on se dit,
19:05s'il dit que s'il en parle,
19:08c'est que c'est pas lui,
19:09effectivement.
19:10Quand il est entendu
19:11la première fois en 2005
19:12par la PJ Versailles,
19:13on lui dit « vous étiez où
19:14le 9 janvier 2003
19:16quand Estelle Mouzin a disparu ? »
19:18J'étais en France,
19:19j'étais à Ville-sur-Lume
19:20et il donne l'endroit
19:21où il a assassiné Estelle.
19:23Donc il donne des indices.
19:25Sauf que quand on ne comprend pas,
19:26on n'a pas la grille.
19:27Le fonctionnement,
19:28on n'a pas la grille de lecture
19:29de ces gens-là.
19:31Et en fait,
19:31comment l'histoire sort ?
19:33Elle ne sort pas grâce à un magistrat,
19:35elle ne sort pas grâce à un policier,
19:37elle sort grâce à une escroc,
19:40qui est une co-détenue
19:42de Monique Olivier,
19:43Milica Petrovic,
19:44qui se met en tête
19:45parce qu'elle voit
19:46M. Mouzin à la télévision
19:48et qu'elle est émue
19:50par votre témoignage,
19:51elle se met en tête
19:52de faire parler
19:53Monique Olivier
19:54qui est de l'autre côté
19:55du couloir.
19:56Pour bien mettre la scène,
19:58c'est une émission
19:59dans laquelle vous intervenez
20:00et vous expliquez
20:01grosso modo
20:01qui que ce soit
20:02que vous ayez la vérité,
20:03des fragments de vérité,
20:04aidez-nous à retrouver Estelle.
20:06La teneur de votre message,
20:07elle est à peu près
20:08de cet ordre-là.
20:09Et c'est à ce moment-là
20:09où cette co-détenue se dit
20:11moi, j'ai Monique Olivier devant moi,
20:12il va bien falloir
20:13que je fasse quelque chose,
20:13je ne vais pas rester
20:14les bras ballants.
20:14C'est ça l'idée ?
20:15Voilà, c'est exactement ça.
20:17Et elle se dit
20:18je vais la mettre en confiance
20:19et elle la met en confiance.
20:21Elle lui offre un café,
20:22elle lui fait les ongles,
20:23elle la fait venir
20:24dans sa cellule,
20:25porte fermée,
20:26parce qu'elle ne veut pas
20:27que ses copines voient
20:28qu'elle parle à Monique Olivier
20:29parce que Monique Olivier
20:30est très mal considérée en prison.
20:32Et elle va permettre
20:34à Monique Olivier,
20:35enfin Monique Olivier
20:35va finir par lui dire
20:37que c'est elle
20:39qui a passé le jour
20:41de l'enlèvement d'Estelle
20:42un coup de fil
20:43au fils de Michel Fourniret
20:45à la demande
20:46de Michel Fourniret
20:47pour faire croire
20:48que c'est Michel Fourniret
20:50qui a appelé son fils.
20:51Le fameux Alibis Fourniret tombe,
20:53il n'y a plus d'Alibis.
20:53Mais il ne tenait pas
20:54de toute façon.
20:55Oui, mais on n'était pas
20:56allé le voir
20:57qu'il ne tenait pas.
20:58Absolument.
20:59Il y a deux choses
21:00en complément
21:02de ce que vient de dire
21:02Michel Fin,
21:03c'est que pour le dossier Estelle,
21:08Michel Fourniret
21:09n'est pas arrêté
21:11à la suite d'une enquête
21:12de police.
21:15Jamais.
21:16Non.
21:17De tous les crimes
21:18qu'il a commis
21:19depuis 1987,
21:22il n'a jamais été arrêté
21:23à la suite
21:24d'une enquête de police.
21:26Toutes les enquêtes
21:27de police
21:28ont échoué.
21:30Toutes.
21:33Qu'est-ce que ça veut dire
21:34pour vous ?
21:36Ça pose quand même
21:37le problème
21:37de l'efficacité
21:38des services d'enquête.
21:39Effectivement,
21:42c'est Monique Olivier
21:43qui va le dénoncer
21:44pour des...
21:45C'est incompréhensif.
21:46Je n'ai pas du tout
21:47envie de rentrer
21:48dans la tête
21:49de ces gens-là.
21:52Je mets la plus grande distance.
21:54Justement,
21:54quand il vous propose
21:55de vous rencontrer,
21:56quelle est votre réaction ?
21:58C'est vrai,
21:58j'ai fait à peu près...
22:01Je ne vois pas
22:01ce que j'aurais pu faire
22:02de plus.
22:03Donc s'il fallait rencontrer
22:04Michel Fourniret,
22:05j'étais prêt à y aller,
22:06mais je ne voulais pas y aller
22:07en allant au casse-pipe
22:08et me faire retourner
22:10par un pervers
22:11qui pouvait me manipuler
22:13ou me détruire encore plus.
22:15Donc j'ai dit
22:16je ne veux pas y aller
22:17comme ça.
22:18Et finalement,
22:19aucune suite n'a été donnée.
22:20Mais entre le moment
22:21où la lettre
22:21qu'il m'a adressée
22:23est partie
22:24de je ne sais plus
22:25quelle prison
22:25où il était
22:26et elle m'est arrivée,
22:27il s'était passé
22:28à peu près deux ans,
22:29donc elle n'était plus
22:30tout à fait d'actualité.
22:32Et donc à ce moment-là,
22:33de toute façon,
22:33comme ce n'était pas lui,
22:34on ne voyait pas
22:35à quoi ça servait
22:36que j'aille le voir.
22:37Mais il a écrit
22:39en me disant
22:39qu'il voulait être jugé,
22:41en me disant
22:41évidemment que ce n'était pas lui.
22:43D'accord ?
22:45Il l'a,
22:46à de très nombreuses reprises,
22:48exprimé clairement
22:49par la négation,
22:52mais la négation
22:53peut valoir
22:53à faire pension
22:54dans certains cas
22:55avec certaines personnes,
22:57qu'il avait quelque chose
22:58à voir.
22:59Et je pense
23:00qu'il s'est délecté
23:01de voir
23:01qu'un alibi téléphonique
23:03aussi ténu
23:05que ça,
23:06aussi
23:07improbable.
23:10On a l'impression
23:11de lire
23:12le Club des Cinq.
23:14Eh bien,
23:14ça marche.
23:15Il a dû jubiler.
23:17Et vous voyez,
23:18quand vous disiez tout à l'heure
23:19qu'agent hospitalier
23:20qui était le patron
23:20de la PJ Versailles,
23:21ce n'est pas lui
23:22qui porte toute la responsabilité
23:23parce qu'il y a
23:23un service enquêteur,
23:24il y a des chefs de groupe,
23:25il y a toute une équipe
23:26qui était persuadée
23:27que ça n'était pas à fournir.
23:28Mais vous êtes un procureur
23:29de la République quand même.
23:30Quentin Proc dit
23:32à un patron de PJ,
23:33même à l'école
23:33des commissaires à Lyon,
23:35voilà,
23:36lui vous dit
23:37« plof,
23:38il ne connaissait rien ».
23:39Et ça se termine
23:40comme ça.
23:40C'est pour ça
23:41que je partage totalement
23:43l'opinion
23:44de M. Mouzin
23:45sur le jugement
23:46qui vient d'être rendu.
23:47C'est effectivement
23:48un jugement défensif
23:49parce qu'il y a
23:50naturellement
23:50une responsabilité
23:51extrêmement lourde
23:53des enquêteurs
23:54de la PJ
23:54et de leurs responsables
23:56au premier chef,
23:57le directeur,
23:58mais il y a
23:59une responsabilité
23:59très lourde
24:00du monde judiciaire.
24:02– De la DGAC
24:02à laquelle vous avez écrit ?
24:03– Oui, mais ça, bon…
24:04– Mais pas seulement.
24:05– Ils ont fait
24:07du juridisme.
24:07Je n'étais pas compétent
24:08géographiquement,
24:09je me mêlais
24:10de ce qu'ils ne me regardaient pas.
24:11Le côté humain,
24:12ça leur est parfois
24:12un peu étranger.
24:14Mais vous parliez
24:15de la direction d'enquête.
24:17Un directeur d'enquête,
24:18c'est un juge d'instruction,
24:19l'espèce.
24:19C'est lui qui dirige
24:20l'enquête.
24:21– Qui délivre
24:21des commissions
24:22obligatoires aux enquêteurs.
24:23– Ce n'est pas
24:23l'opégie,
24:24les opégies
24:25et puis il y a
24:26le procureur quand même
24:27qui n'est plus
24:28directeur d'enquête
24:28à partir du moment
24:29où le juge d'instruction
24:29est saisi,
24:30mais qui naturellement
24:31co-dirige entre guillemets
24:32selon les bonnes relations
24:36qu'il entretient
24:36avec son ou ses collègues
24:38de l'instruction.
24:39Il a aussi son mot à dire.
24:41Bon, il y a eu
24:42un silence extrêmement coupable
24:44de la justice.
24:46Alors les juges d'instruction,
24:4710 juges d'instruction
24:48en deux ans,
24:48on croit rêver
24:49sur une affaire comme ça.
24:51Il faut mettre
24:51deux juges d'instruction
24:52et puis passer un deal
24:54avec eux.
24:54Je veux dire,
24:55vous restez au moins
24:565 ou 6 ans,
24:57ça se fait,
24:57je l'ai vu,
24:585 ou 6 ans,
24:597 ans s'il faut,
25:00le maximum,
25:01et puis ensuite,
25:01vous aurez une priorité
25:02dans le choix.
25:03Vous voyez,
25:04comment peut-on imaginer
25:0610 juges d'instruction
25:07en deux ans ?
25:08C'est complètement irresponsable.
25:09– Donc dans cette condamnation,
25:10vous avez l'impression
25:11qu'il s'en tira à bon compte,
25:12que c'est un petit peu
25:13une justification à minima.
25:16Comment est-ce que
25:16vous caractérisez
25:17cette décision ?
25:17– C'est une justification à minima,
25:19mais c'est une excellente chose,
25:20au moins sur le plan
25:21des principes,
25:22que l'État soit reconnu
25:24comme ayant
25:24le service public
25:26de la justice,
25:27justice police,
25:28soit reconnu
25:28comme étant responsable.
25:29– Ce n'est pas
25:30qu'une faute grave de l'État,
25:31c'est une faute grave
25:32des services de l'État,
25:33en l'occurrence,
25:34la justice,
25:35un service de police judiciaire.
25:36Pourquoi est-ce qu'on
25:38ne sort pas des noms,
25:39qu'on ne dit pas
25:40telle, telle, telle personne
25:41qui avait dit ça ?
25:42Vous êtes,
25:44Eric, pardon,
25:45c'est difficile
25:45de vous poser la question comme ça,
25:46mais vous êtes satisfait
25:48de cette décision
25:48parce qu'on reconnaît
25:49que l'État a fauté,
25:50ou vous voudriez
25:50y aller plus loin aussi ?
25:51– Non, non, je suis satisfait.
25:53– Parce que ces gens
25:53continuent à faire leur travail,
25:54finalement.
25:54– Je suis satisfait,
25:54c'est ce que nous demandions.
25:57D'accord ?
25:57La page 14 du jugement,
25:59elle est claire,
25:59il y a une reconnaissance
26:00– De la responsabilité.
26:02– Que les services de l'État
26:03n'ont pas réussi
26:04à remplir leur mission.
26:05C'est ce que l'on voulait.
26:06Bon, c'est basé uniquement
26:07sur le défaut de cotation
26:08du dossier
26:10qui était reconnu
26:13par l'avocat de l'État
26:17dans ses pièces
26:19pendant la plaidoirie
26:21et par le procureur.
26:23Donc, il y avait quand même
26:24à un moment
26:25un consensus
26:25pour dire
26:26le défaut de cotation
26:27c'est une faute,
26:29ça veut dire
26:29que ça ne fonctionne
26:30pas correctement,
26:31mais ce jugement
26:32il est en fait
26:33rempli de contradictions.
26:34– Voilà.
26:35– C'est à la fois
26:36très important
26:36puisque l'État est condamné
26:38parce qu'il n'a pas
26:39su coté,
26:40mais en même temps
26:40c'est sans incidence
26:41parce que de toute façon
26:42ça n'aurait pas changé
26:43le cours des choses
26:44et celle était déjà morte.
26:45Donc, on joue tout le temps
26:48sur ces deux tableaux-là.
26:50Après, pour répondre
26:51à votre question
26:52des noms,
26:53moi j'ai toujours refusé
26:54de mettre des noms
26:55de qui que ce soit
26:57sur tous les gens
26:59qui sont intervenus
27:00dans ce dossier-là
27:01parce que ce n'est pas
27:01un problème de personne,
27:04c'est un problème
27:04d'institution,
27:06de système
27:07et c'est aujourd'hui
27:08pour ça que nous
27:09nous espérons
27:11avec le cabinet Sebon
27:11qu'on va réussir
27:12à exploiter
27:13ce jugement
27:15pour essayer
27:17de faire bouger les choses.
27:18– Alors c'est quoi
27:18faire bouger les choses ?
27:20La suite c'est le
27:20Paul Colquais de Nanterre ?
27:22Est-ce que c'est
27:22votre prochain combat ?
27:23Qu'est-ce que vous voulez
27:24mettre en place
27:25avec cette décision ?
27:26– Alors aujourd'hui
27:27vous savez qu'il n'existe pas
27:29de fichier des enfants
27:29disparus.
27:32Alors des associations
27:33ont commencé
27:34à fabriquer
27:35des fichiers
27:35de leur côté
27:36mais c'est quand même
27:37inadmissible
27:38d'autant plus que
27:39en octobre 2024
27:42on nous annonce
27:43le fichier est presque prêt
27:45on va appuyer sur le bouton
27:46il y a juste un petit détail
27:47de RGPD à régler
27:49sur le site
27:49du ministère de l'Intérieur.
27:51Donc l'association
27:52a écrit tout de suite
27:53au ministère de l'Intérieur
27:54et au ministère de la Justice
27:55pour dire
27:55alors on y va.
27:58Réponse
27:58non
27:59voyez les services
28:00de gendarmerie
28:00qui viennent de nous dire
28:01voyez avec la chancellerie.
28:04Donc on recommence
28:05et le résultat
28:06c'est qu'on n'a pas eu de réponse
28:07on ne sait pas
28:08où ça en est.
28:09Donc c'est une histoire simple.
28:10Dans l'ordre
28:10nous allons demander
28:11la création de ce fichier
28:13des enfants disparus.
28:14Nous allons demander
28:15à ce que les prélèvements
28:17ADN
28:17des enterrés sous X
28:18soient mis dans un fichier
28:19comme c'est prévu
28:21par la loi
28:22et que ce fichier
28:23soit créé.
28:24Ensuite
28:24on comparera
28:25les deux fichiers
28:25parce que peut-être
28:26qu'on recherche
28:27des enfants disparus
28:29qui sont enterrés
28:29dans le village
28:30d'à côté sous X.
28:31ça s'est passé
28:32ça s'est passé
28:33il y a au moins
28:34un exemple
28:35dans l'affaire Emile Louis.
28:37Ça serait quand même
28:38dans l'intérêt de l'État
28:39de mettre en place
28:40un système
28:41ça va peut-être coûter
28:42un petit peu d'argent
28:43mais ça coûte
28:44certainement moins cher
28:45que de monopoliser
28:47l'intervention
28:49de magistrats
28:50de services d'enquête
28:50qui tournent en rond
28:51parce qu'ils n'ont pas fait
28:52d'une vérification
28:53élémentaire comme celle-là.
28:55Ça leur coûtera moins cher
28:56puis en plus
28:56si ça va se faire condamner
28:57aussi ça leur coûtera moins cher.
28:59Et donc ça c'est les deux
29:01les premières pistes
29:02et ensuite la création
29:03d'une fondation
29:04qui s'occupera
29:05des problèmes
29:05de disparition d'enfants.
29:07Là c'est beaucoup
29:07plus compliqué
29:08et j'ai besoin
29:09d'être sûr
29:10que l'association
29:11me suit dans ce combat.
29:13Et pour ne pas être
29:14uniquement à charge
29:14on va dire
29:15est-ce que ça ne peut pas
29:15être non plus
29:16un problème d'époque
29:17en 2003
29:18on n'a pas les moyens
29:18d'aujourd'hui
29:19parce que ce même service
29:20l'APJ Versailles
29:21qui a totalement raté
29:23l'enquête
29:23sur la disparition
29:24de votre fille
29:24a été brillant
29:26dans la mort
29:29de la petite Louise
29:29il y a quelques mois
29:30de ça
29:30en 72 heures
29:32ils ont retrouvé
29:32l'auteur présumé
29:34un jeune garçon
29:34qui s'appelle
29:35et 72 heures
29:37donc est-ce que ça peut pas
29:38être aussi un problème
29:39d'époque
29:39parce qu'on n'a pas
29:40les mêmes moyens
29:40qu'aujourd'hui ?
29:41Pardon de vous interrompre
29:42un peu brutalement
29:44comme ça
29:44mais je crois pas
29:45et j'apporte un bémol
29:46sur ce que vient de dire
29:47monsieur Mouzin
29:48il ne faut pas personnaliser
29:49les choses
29:49moi j'ai toujours
29:50en 41 ans
29:52j'ai toujours vu
29:53des PJ
29:53qui travaillaient
29:54remarquablement bien
29:55l'exemple que vous avez donné
29:56ce n'est qu'un exemple
29:57parmi d'autres
29:58j'ai jamais eu
29:59à me plaindre
29:59d'une quelconque
30:01inefficacité
30:02des enquêteurs
30:03d'APJ
30:03c'est la première fois
30:04que je vois
30:05un tel travail bâclé
30:06pour reprendre votre expression
30:07qui est parfaitement juste
30:08pourquoi ?
30:09là c'est un problème
30:09de personne
30:10vous avez affaire
30:11à des enquêteurs
30:11qui sont pas bons
30:12vous avez affaire
30:13à un directeur
30:14qui n'est peut-être pas
30:15forcément à la hauteur
30:16me semble-t-il
30:17c'est très subjectif
30:19ce que je dis
30:20mais je le dis
30:20comme je le pense
30:21et ils sont rentrés
30:22dans cette espèce
30:23d'effet tunnel
30:23avec l'innocence
30:26de Fourniray
30:26et non pas voulu en démordre
30:28peut-être un peu
30:29un complexe de supériorité
30:30aussi
30:30on va pas quand même
30:31se faire apporter l'affaire
30:32sur un plateau
30:33par la police judiciaire belge
30:34ou par une petite
30:35police judiciaire
30:37de France
30:37on y arrivera nous-mêmes
30:37c'est ça ce que vous dites
30:38on y arrivera
30:39par nos propres moyens
30:40par résultat
30:41on a plus que ça
30:41il y a tout ça
30:42et puis le déni
30:43alors il y a le déni de grossesse
30:45ça existe
30:45tout le monde le sait
30:46mais il y a le déni de vérité
30:47encore aujourd'hui
30:48après la condamnation
30:49de Monique Olivier
30:51encore aujourd'hui
30:52il y a des enquêteurs
30:53qui étaient sur l'affaire
30:54d'Estelle Mouzin
30:55qui sont presque persuadés
30:58que c'est pas Fourniray
30:59ni Olivier
30:59alors qu'il y a de l'ADN partiel
31:01il y a les aveux de Fourniray
31:02les aveux précis
31:02et circonstanciels
31:03de Monique Olivier
31:04c'est vous dire à quel point
31:05ils sont en dessous de tout
31:06Michel vous voulez rajouter
31:08quelque chose ?
31:09Moi je ne suis pas
31:09tout à fait d'accord avec vous
31:10je ne dirais pas
31:11qu'ils ne sont pas bons
31:12parce qu'effectivement
31:13ils ont résolu plein d'enquêtes
31:14et c'est quand même
31:15un des problèmes
31:16du service de péché de France
31:18ils se sont trompés
31:19sur cette affaire-là
31:20et ils ont persisté
31:21dans l'erreur
31:22ça peut arriver
31:23mais il peut y avoir
31:24un contre-pouvoir quelque part
31:26par exemple
31:26un juge d'instruction
31:27au procureur
31:27qui leur dit
31:28regardez
31:29et ça n'a pas fonctionné
31:30pourquoi ça a marché
31:31en Belgique ?
31:32parce qu'en Belgique
31:33on a un système différent
31:34et que la PJ
31:35est rattachée
31:35au ministère de la Justice
31:37et que c'est
31:37les mêmes enquêteurs
31:39qui ont interrogé
31:40Monique Olivier
31:41pendant un an
31:41120 interrogatoires
31:43pour la faire avouer
31:44et derrière
31:44Michel Fourniray
31:46a avoué
31:46et c'est pas
31:48et en France
31:50c'est pas
31:51les enquêteurs
31:52ils gardent une enquête
31:52pendant 48 heures
31:53ensuite c'est le juge d'instruction
31:55qui prend le relais
31:55quand vous avez dit
31:56le juge d'instruction
31:56vous n'avez pas de patron d'enquête
31:58c'est ça le problème
31:59merci
32:00merci infiniment
32:01à tous les trois
32:01merci d'être venu parmi nous
32:02Eric Mouzin
32:03puisse votre combat
32:04en éclairer d'autres
32:05et permettre ainsi
32:06aux choses
32:07de bouger dans le bon sens
32:09c'est ce qu'on souhaite
32:09à tout le monde
32:10merci à tous les trois
32:11merci de vos lumières
32:13merci d'avoir regardé cette vidéo
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