- il y a 2 jours
Chaque week-end, l’émission pilotée par Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, et Pauline Revenaz, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.
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00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à tous, nous sommes dimanche, il est 13h, bienvenue dans Affaires Suivantes,
00:00:15ravi de vous retrouver avec mon complice Dominique Rizet.
00:00:17Bonjour Pauline, bonjour à tous.
00:00:18Au programme cette semaine, la possible exhumation du corps de Sophie Narme, 23 ans, agente immobilière, tuée en 1991.
00:00:25Le Paul Colcase de Nanterre enquête sur une probable implication de Dominique Pellicot et ce, bien avant l'affaire Mazan.
00:00:31Lui, ni les faits, nous serons avec l'avocate de la famille de Sophie Narme.
00:00:35Et Lydia Adjara porte plainte contre Raël pour viol, mais aussi acte de torture et de barbarie.
00:00:40Elle avait 4 ans lorsque sa mère l'a emmenée avec elle dans ce mouvement sectaire où elle affirme avoir été violée.
00:00:46Durant toute sa jeunesse, elle sera notre invitée avec son avocate, Annie Lebray.
00:00:50Enfin, quand une enquêtrice de l'IGPN, la police des polices, travaille sur un dossier de violence policière,
00:00:55quand l'actualité du mouvement des Gilets jaunes inspire un scénariste et permet de s'interroger sur les pratiques du métier.
00:01:01Dossier 137, c'est un film réalisé par Dominique Molle et écrit par Gilles Marchand.
00:01:05Et nous sommes ravis de les recevoir tout à l'heure.
00:01:07L'avocate, c'était Aline Lebray. On se retrouve tout de suite, vous ne bougez pas.
00:01:14L'exhumation du corps de Sophie Narme sera possible.
00:01:18En tout cas, rien ne s'y oppose maintenant. L'enjeu est de taille, savoir si l'ADN de Dominique Pellicot est présent sur le corps de cette jeune femme.
00:01:25C'était une agent immobilière de 23 ans qui a été violée et tuée.
00:01:29C'était en 1991 à Paris.
00:01:32Alors avec nous pour en parler, Maître Florence Rau, avocate de la famille de Sophie Narme.
00:01:36Merci d'être avec nous.
00:01:37Merci.
00:01:38Et le général d'Aoust, ex-directeur de l'IRCG, qui ne vous présente plus, qui a son rond de serviette ici dans l'émission.
00:01:43Dominique, avant de plonger dans cette possible avancée de l'enquête, en tout cas de la possibilité de le faire, un rappel des faits avec Pierre-Louis Bousset.
00:01:50Ce devait être une visite d'appartement ordinaire.
00:01:56Sophie Narme, agent immobilière de 23 ans, avait prévu de faire visiter un bien dans le nord de Paris.
00:02:01Un guet-apens qui aura coûté la vie à la jeune femme le 4 décembre 1991.
00:02:07Sophie Narme est retrouvée morte, étranglée et dénudée dans l'appartement vide.
00:02:11L'autopsie révèle qu'elle a aussi été droguée et violée.
00:02:15Les voisins ne se doutaient pas de l'horreur qui était en train de se produire dans leur immeuble.
00:02:19On n'a rien, rien entendu. Personne n'a rien entendu.
00:02:23Je n'étais pas là de la journée, je suis parti le matin à 8h, je suis rentré dans la soirée et voilà, la police est arrivée dans la nuit.
00:02:29Plus de 30 ans après les faits, en octobre 2022, Dominique Pellicot est mise en examen dans ce dossier.
00:02:34Le septuagénaire, condamné à 20 ans de prison pour avoir drogué et fait violer sa femme par des inconnus, ni toute implication dans l'affaire Sophie Narme.
00:02:42Le 7 novembre dernier, la cour d'appel de Versailles a ouvert la voie vers l'exhumation du corps de la victime.
00:02:48Une demande formulée par l'avocate de Dominique Pellicot, avec l'espoir que de nouvelles expertises fassent la lumière sur cette affaire.
00:02:55C'est une demande qui aurait pu être faite par la partie civile pour les intérêts de la famille de Sophie Narme.
00:03:01Et c'est une décision qui, à mon sens, est une avancée parce qu'elle sert et, à mon sens, elle va contribuer à la manifestation de la vérité.
00:03:09C'est désormais au juge d'instruction de déterminer les modalités de cette prochaine étape de l'enquête.
00:03:14La date de l'exhumation n'a à ce stade pas été communiquée.
00:03:18Alors, première question, Maître Roux, qu'attend évidemment la famille de Sophie Narme de ce possible acte d'enquête, à savoir l'exhumation du corps ?
00:03:26Alors, écoutez, à vrai dire, sa famille préfère ne pas y penser, vous voyez, parce que c'est quand même pas rien que de demander, 35 ans après un crime, l'exhumation du corps de cette malheureuse,
00:03:38qui a été, on le rappelle, droguée, qui a été violée, qui a été étranglée avec la ceinture de sa jupe, mais qui a aussi été poignardée et qui a été frappée, puisqu'on retrouve une fracture de son crâne.
00:03:52Donc, c'est pas rien d'avoir passé toutes ces années d'instructions, d'enquêtes, essuyées de non-lieux, des réouvertures, et puis des pistes qui peuvent s'avérer intéressantes,
00:04:08et puis qui finalement font flop, des pertes dans le dossier, des graves dysfonctionnements,
00:04:14puisque on a le sperme du violeur sur le corps de Sophie, la nuit où est faite l'autopsie, c'est-à-dire quelques heures après le crime.
00:04:24Et qu'est-ce qui devient ce prélevé ?
00:04:25On ne sait pas ce qu'il devient, et là, si quelqu'un, quelque part, m'entend sur ce plateau, je voudrais qu'il se souvienne où il a pu ranger les écouvillons,
00:04:36parce que ces écouvillons qui ont été prélevés ont été ensuite envoyés pour examen quelques jours plus tard, et entre les deux, se sont perdus.
00:04:45Alors, c'est quand même extraordinaire qu'entre l'IML Paris XII et le laboratoire de police scientifique, quelque part dans Paris,
00:04:53on arrive à perdre des choses aussi importantes.
00:04:57À partir de ce moment-là, on sait qu'il n'y a plus moyen de confondre l'auteur, peut-être sur d'autres prélèvements,
00:05:04mais en tout cas là, c'était vraiment le prélèvement qu'il ne fallait pas perdre.
00:05:09Et 35 ans plus tard, qu'est-ce qu'on peut imaginer qu'on va retrouver du sperme dans la tombe, sur le corps qui n'existe plus de Sophie ?
00:05:20Maître, on pose la question au général Daoust, avant de raconter comment elle est remontée jusqu'à Dominique Pellicot.
00:05:26Un corps 35 ans après, qu'est-ce qu'on peut retrouver ?
00:05:28Pour remettre dans le contexte et comprendre pourquoi on en arrive à Sophie Narbe,
00:05:32Il faut se rappeler qu'en 2020, Dominique Pellicot est surpris en train de photographier sous les jupes des femmes dans un supermarché.
00:05:41Et à ce moment-là, on le prélève.
00:05:44Et on voit que son ADN matche avec une autre affaire, Estelle Bé-Ville-Parisie,
00:05:50agent immobilière également, qui a été agressé avec de l'éthère, avec de violences, et qui réussit à s'en sortir.
00:06:00Donc, après, les enquêteurs et surtout le pôle des affaires non-élicitées de Nanterre rapprochent les deux affaires parce que le mode opératoire est le même.
00:06:13Quel est le mode opératoire ? De l'éthère ?
00:06:15Alors, le mode opératoire, c'est qu'effectivement, on va retrouver des liens, la victime est ligotée,
00:06:21on va retrouver une arme blanche, puisqu'il y a des coups,
00:06:26on va retrouver des coups eux-mêmes à leur donner avec les poings, les mains,
00:06:30on va retrouver de l'éthère, et ça, ça n'est pas anodin,
00:06:33puisque sur tous les autres dossiers qui n'étaient pas résolus et qui pouvaient se retrouver dans un fichier,
00:06:40on a fait les recherches, mais jamais il n'y avait d'éthère.
00:06:44Il pouvait y avoir des similitudes,
00:06:46mais pas autant que nous l'avons dans l'affaire de Marion,
00:06:50en 1999, et l'affaire de Sophie en 1991.
00:06:55Donc cet éthère, personne ne l'utilise.
00:06:58Il y a quelqu'un qui, sur ces deux scènes de crime, a utilisé l'éthère.
00:07:02Et a ranger les affaires aussi.
00:07:03Donc on résume, on résume, pardon Dominique, on a aussi les chaussures.
00:07:08Les chaussures, ça c'est très spécial.
00:07:11On a une mise en scène, c'est-à-dire que dans une violence indescriptible,
00:07:15on a des chaussures qui sont rangées, qui sont parallèles,
00:07:20qui sont disposées en fait.
00:07:21Les deux fois.
00:07:22Les deux fois.
00:07:22Le Dominique Pellicot, qu'on connaît tous pour ce qu'il a fait subir à sa femme,
00:07:27à son ad...
00:07:27Et sa maniacerie.
00:07:29Et sa maniacerie.
00:07:30Est prélevée, on met son ADN dans la machine,
00:07:32la machine dit, ça correspond à l'ADN retrouvé sur...
00:07:35Marion.
00:07:35L'agression d'une agent...
00:07:37Amitri Mori.
00:07:37D'une agent immobilier Amitri Mori.
00:07:40Et cette affaire ressemble à l'agression et la mort
00:07:43d'une deuxième agent immobilière, Sophie Narme.
00:07:47Maintenant, il faut faire le chemin à l'envers sur l'ADN.
00:07:51Si on exhume le corps de Sophie Narme,
00:07:53si la justice autorise cette exhumation,
00:07:56est-ce qu'on peut espérer retrouver une trace ADN encore ?
00:08:00Techniquement.
00:08:01Techniquement, l'espoir peut être là.
00:08:03Mais il faut aussi rester très prudent,
00:08:06parce que la dégradation naturelle d'un corps,
00:08:08ce sont des bactéries qui dégradent le corps
00:08:11parce que c'est la décomposition,
00:08:13c'est l'œuvre de la nature.
00:08:14Et l'ADN peut être lui aussi dégradé
00:08:17et on peut ne pas trouver.
00:08:19Alors, moi, vu de l'extérieur,
00:08:22comme spécialiste de la police technique et scientifique
00:08:25et entendre un avocat de la défense dire
00:08:27qu'on veut absolument, pour prouver l'innocence,
00:08:30non, on trouve de l'ADN ou on n'en trouve pas.
00:08:32Et si on n'en trouve pas,
00:08:33ça ne va pas prouver l'innocence.
00:08:36du client...
00:08:37On rappelle que Dominique Pellicot est mise en examen
00:08:40dans cette affaire et dans l'autre aussi.
00:08:42Tout à fait.
00:08:43Mais il faut se donner cette chance.
00:08:44Ah, bien sûr.
00:08:45Là, il ne faut pas passer à côté.
00:08:46Alors, si on n'a pas l'ADN,
00:08:47est-ce qu'on peut espérer trouver autre chose que l'ADN ?
00:08:50Alors...
00:08:51Sur les restes de ce cinéma ?
00:08:52Comme disait toujours ma voisine,
00:08:56c'est l'appel.
00:08:57Il y avait d'autres affaires aussi qui ont été perdues.
00:09:00Oui.
00:09:00D'aller sceller, il y a...
00:09:02Mais je crois qu'il faut...
00:09:03Si on parle de cette exhumation...
00:09:05Oui.
00:09:07...possible ?
00:09:08Possible.
00:09:08Qui n'a pas été ordonnée par la cour.
00:09:09Non, non, mais possible.
00:09:10Il faut quand même le rappeler parce que...
00:09:11Et qui avait été refusé il y a quelques mois, d'ailleurs.
00:09:13Alors, qui a été demandé,
00:09:15qui a été refusé par la juge Nathalie Turquet.
00:09:18En avril.
00:09:18Mais pas juste parce que je ne veux pas lui faire plaisir.
00:09:21Nathalie Turquet, qui est quelqu'un de très sérieux,
00:09:24a pris la précaution d'interroger le docteur Olivier Pascal,
00:09:28qui est quand même un expert en génétique.
00:09:31Tout à fait.
00:09:32À Nantes.
00:09:32À Nantes.
00:09:33Et qui a dit quoi ?
00:09:34Et qui a dit qu'après tout ce temps,
00:09:37les liquides, de toute façon, n'existeraient plus,
00:09:41qu'on ne retrouverait rien dans la sépulture,
00:09:44à part ce qu'on peut imaginer au bout de 35 ans.
00:09:49Et que le seul espoir,
00:09:51puisque moi-même j'avais été interrogée sur le sujet,
00:09:54et je n'étais pas forcément hostile à cette mesure,
00:09:57même si c'est cruel pour la famille,
00:09:59j'avais peut-être cet espoir
00:10:01que les ongles pouvaient nous apporter quelque chose
00:10:04parce que Sophie s'est débattue.
00:10:06Le problème, c'est qu'à l'autopsie,
00:10:08les ongles ont été prélevés.
00:10:10Et que du coup, ce mince espoir
00:10:13qui pouvait me rester
00:10:13disparaît des filets d'espoir.
00:10:15Mais ils sont où les ongles ?
00:10:15Pardon pour bien comprendre.
00:10:16Ils ont été prélevés à l'IML.
00:10:18Et ils ont disparu aussi ?
00:10:19Ils sont prélevés,
00:10:21donc ils ne sont plus sur le corps.
00:10:22Donc on ne peut pas les retrouver.
00:10:24Et l'IML ne les a pas gardés ?
00:10:25Alors, je ne sais pas.
00:10:27Mais je ne sais pas,
00:10:28puisque l'IML, dans ce dossier, a tout perdu.
00:10:31Ou l'IML, ou je ne sais qui, a tout perdu.
00:10:32De l'importance de la conservation des séries.
00:10:35Parce que ça n'est pas détruit,
00:10:36vu qu'on n'a aucun PV de destruction
00:10:38et que quand c'est détruit,
00:10:39on a des PV de destruction.
00:10:40Ça veut dire, pour ceux qui nous écoutent,
00:10:42qu'il y a des scellés de justice
00:10:44qui sont conservés dans une affaire judiciaire
00:10:47après un meurtre,
00:10:48qui sont conservés au greffe des scellés
00:10:50du tribunal en question ?
00:10:52Combien de temps ?
00:10:53C'est ça ?
00:10:53Alors, normalement,
00:10:54on devrait s'y trouver.
00:10:55Et Nathalie Turquet a mis deux ans
00:10:58à s'acharner,
00:10:59à essayer de retrouver ces scellés
00:11:01qu'on avait perdus.
00:11:03Et elle s'est heurtée à des murs.
00:11:05Il faut quand même le reconnaître.
00:11:06Jusqu'à ce qu'on lui dise une fois
00:11:09« Ah, mais je ne comprends pas.
00:11:10Sur ce numéro de RG,
00:11:12nous ne retrouvons rien. »
00:11:13Très bien.
00:11:14Le numéro de RG,
00:11:15c'est le numéro d'enregistrement.
00:11:17Le numéro de parquet,
00:11:17c'est le numéro d'enregistrement du dossier.
00:11:20Le dossier, il a souffert de deux non-lieux.
00:11:23Donc, à chaque fois, il est classé.
00:11:25Et puis ensuite, quand on le réouvre,
00:11:26on ouvre un nouveau numéro de parquet.
00:11:29Donc, finalement, au bout du compte,
00:11:31entre-temps, les formules ont changé,
00:11:33les procédures ont changé.
00:11:35Vous avez des QR codes à un moment donné,
00:11:37des codes barres une autre fois,
00:11:39des numéros de parquet qui changent.
00:11:40Bref, personne ne savait plus s'y retrouver.
00:11:43Et surtout, je crois que, finalement,
00:11:46je ne sais pas,
00:11:46mais est-ce que quelqu'un pourrait essayer
00:11:48de faire l'effort de chercher vraiment ?
00:11:51Ça, c'est un appel que vous lancez aujourd'hui.
00:11:52Oui, c'est un appel que je lance
00:11:53parce que Nathalie Turquet,
00:11:55elle a même été jusqu'à se rendre personnellement,
00:11:58physiquement, aux grèves décelées.
00:12:00On a commencé par lui refuser l'accès
00:12:02la première fois.
00:12:03Ensuite, il est allé.
00:12:05Mais ça n'a rien donné parce que,
00:12:06voilà, moi, je veux bien aller fouiller
00:12:08dans les dossiers.
00:12:09Je suis prête à ça.
00:12:10Mais je ne peux pas le faire.
00:12:12Les écouvillons d'ADN perdus ?
00:12:14Oui.
00:12:15Les ongles prélevés
00:12:16sous lesquels on aurait pu trouver
00:12:18l'ADN de l'auteur perdus ?
00:12:20D'autres choses.
00:12:20Est-ce qu'il reste les vêtements ?
00:12:21Vous parliez de la ceinture,
00:12:23la ceinture de sa jupe
00:12:24avec laquelle on l'a étonglée.
00:12:25Les vêtements étaient...
00:12:25Vous parliez des chaussures posées...
00:12:27Oui, les vêtements ont été perdus,
00:12:29puis retrouvés.
00:12:30Puis retrouvés.
00:12:31Oui.
00:12:31Comme quoi, il y a de l'espoir.
00:12:33Donc, tout n'est pas perdu.
00:12:34Non, tout n'est pas perdu.
00:12:35Et c'est pour ça que...
00:12:36Non, mais ce n'est pas sérieux.
00:12:37C'est pour ça que je ne perds pas espoir.
00:12:39Parce qu'il n'y a pas de crime parfait.
00:12:41Et parce que, je ne sais pas,
00:12:42quelque chose au fond de moi
00:12:43me dit qu'un jour...
00:12:45Ça fait 25 ans que je suis de ce dossier.
00:12:47Je ne suis pas à 2, 3, 4, 5, 10 ans près.
00:12:51On y arrivera.
00:12:53Mais que ce soit Dominique Pellicot
00:12:54ou que ce soit n'importe qui d'autre,
00:12:56honnêtement, ça m'est égal.
00:12:57Ce que je veux,
00:12:58c'est pouvoir dire à la mère de Sophie Narme,
00:13:01maintenant, voilà,
00:13:03on a un nom,
00:13:03on a un visage,
00:13:04on sait qui c'est.
00:13:05Alors, que dit la défense de Dominique Pellicot
00:13:07dans ce dossier ?
00:13:08On rappelle,
00:13:08il a déjà été mis en examen.
00:13:10Écoutez, maître Zavaro.
00:13:10L'accusation retient Dominique Pellicot
00:13:15dans les liens de la prévention
00:13:15sur un rapprochement de mode opératoire,
00:13:18mais sans éléments objectifs.
00:13:20Dans un dossier où
00:13:21M. François Vérov, à l'époque,
00:13:25a été, je pense, largement soupçonné
00:13:27puisqu'il y a des ressemblances flagrantes
00:13:30et assez terribles
00:13:30entre les deux faits,
00:13:32enfin, entre plusieurs faits
00:13:33qui ont été reprochés à François Vérov
00:13:34et l'homicide de Sophie Narme.
00:13:37Et je dis qu'on ne peut pas
00:13:38renvoyer un Dominique Pellicot
00:13:40devant une juridiction
00:13:41sur de simples rapprochements
00:13:43de mode opératoire.
00:13:44Entre des faits de 91
00:13:45et des faits de 99,
00:13:47une scène sur laquelle
00:13:47on a retrouvé son NDN, contact.
00:13:50Mais les deux faits
00:13:52ne sont pas de même nature,
00:13:53on le veuille ou non.
00:13:55Et je suis face à un homme
00:13:56qui me dit, moi,
00:13:56je suis totalement étranger
00:13:57aux faits de 91.
00:13:59Maître Rau, vous avez envie
00:14:00de répondre à maître Zavaro ?
00:14:01Alors, écoutez,
00:14:02oui, bien sûr,
00:14:03elle défend son client
00:14:04et elle a raison
00:14:05de faire cet exercice.
00:14:07Simplement,
00:14:08François Vérov, effectivement,
00:14:10moi-même,
00:14:10j'y ai pensé
00:14:11à un moment donné,
00:14:12mais j'avais aussi...
00:14:13Le grêlé.
00:14:13Le grêlé.
00:14:14François Vérov,
00:14:15pour le grand public,
00:14:16c'est le grêlé.
00:14:16Mais j'ai aussi pensé
00:14:17à Patrice Allègre,
00:14:18qu'on a bien connu
00:14:19il y a bien des années.
00:14:21Qui était passée en région parisienne.
00:14:21Voilà, qui était passée
00:14:22en région parisienne.
00:14:23J'ai aussi pensé
00:14:24à Guy Georges.
00:14:25J'ai pensé à tout le monde,
00:14:26à tous les gens comme ça
00:14:27qui étaient susceptibles
00:14:28de commettre
00:14:29ce genre de faits.
00:14:32François Vérov,
00:14:33donc le grêlé,
00:14:35n'a jamais utilisé des terres.
00:14:36Des terres.
00:14:39Des terres.
00:14:39Ni de quelque substance
00:14:41que ce soit
00:14:41qui endorment les gens.
00:14:43Il n'a jamais eu ce besoin,
00:14:45enfin, je ne sais pas
00:14:45si on peut appeler ça comme ça,
00:14:46en tout cas,
00:14:47il n'a jamais utilisé
00:14:48de substance
00:14:50qui endorment.
00:14:52C'était plutôt insanguin.
00:14:54Il s'en prenait
00:14:54plutôt violemment
00:14:55à ses victimes.
00:14:57C'est vrai que
00:14:58certaines scènes
00:14:59peuvent se ressembler
00:15:00dans la violence,
00:15:01dans certains coups portés,
00:15:03mais en tout cas,
00:15:04il n'est jamais démontré
00:15:07que le grêlé
00:15:08ait utilisé
00:15:09une substance
00:15:10quelle qu'elle soit,
00:15:11éther ou autre chose,
00:15:12qui vous fasse partir
00:15:14dans les vapes.
00:15:15Or,
00:15:15on sait que
00:15:17sur Sophie,
00:15:19il y a eu
00:15:20l'utilisation de l'éther.
00:15:22Ça pue
00:15:22quand on rentre
00:15:23dans l'appartement,
00:15:24quand la personne
00:15:25qui a retrouvé
00:15:26le corps de Sophie
00:15:27est rentrée,
00:15:27c'est la première chose
00:15:28qui lui vient à l'esprit,
00:15:29c'est cette odeur d'éther.
00:15:30On la retrouve
00:15:31à l'autopsie
00:15:32dans les poumons.
00:15:32Et sur
00:15:34la tentative de viol
00:15:35en 99 de Marion,
00:15:37elle est également
00:15:38endormie à l'éther.
00:15:40Donc c'est l'éther
00:15:41pour vous qui est le...
00:15:42Donc c'est un fil
00:15:43qui est supplémentaire,
00:15:44enfin c'est un indice
00:15:45qui est supplémentaire
00:15:46par rapport
00:15:47à d'autres similitudes
00:15:48qu'on pouvait trouver.
00:15:50Et
00:15:50on sait
00:15:52que
00:15:52sur la scène
00:15:53de crime
00:15:54de Marion,
00:15:55l'auteur
00:15:56c'est Dominique Pellicot.
00:15:57Que Dominique Pellicot
00:15:59a utilisé l'éther.
00:16:00Parce qu'il a été
00:16:00confondu
00:16:01par son ADN
00:16:01et qu'il a été obligé
00:16:02de reconnaître.
00:16:03Qu'il a été obligé de reconnaître.
00:16:05Il reconnaît qu'il était
00:16:06sur les lieux
00:16:07parce que c'est quand même
00:16:07difficile de ne pas reconnaître
00:16:09quand votre ADN
00:16:10est sur la chaussure
00:16:11de la victime,
00:16:12sur la moquette
00:16:12et un peu partout.
00:16:13C'est ce qui manque
00:16:13dans votre dossier.
00:16:14Et en revanche,
00:16:16bien sûr,
00:16:17comme il ne reconnaît
00:16:18jamais rien
00:16:19sans être acculé,
00:16:20il dit que pas du tout,
00:16:21il n'est pas venu du tout
00:16:22pour la violer
00:16:23mais pour faire connaissance.
00:16:24Ah oui.
00:16:25Ah bah oui.
00:16:26C'est comme ça.
00:16:26Ça ressemble un peu
00:16:27à Jean-Marc Rézère
00:16:28et la malheureuse Sophie Lothane.
00:16:30Oui, absolument.
00:16:31Très rapidement,
00:16:33en fait,
00:16:33le rapprochement,
00:16:34il est fait par une machine
00:16:34entre les deux affaires.
00:16:37Il est fait par le salvac,
00:16:38c'est ça ?
00:16:39Alors, le salvac a...
00:16:40Ça veut dire,
00:16:41attendez,
00:16:41système d'assistance
00:16:43et de lien
00:16:44des victimes,
00:16:46d'agression violente.
00:16:49D'accord, ça le bat.
00:16:50Et là-dessus,
00:16:52c'est quels sont
00:16:53les points communs ?
00:16:54Et pour revenir
00:16:55sur le profil psychologique
00:16:57de Dominique Pellicot,
00:16:58n'oubliez pas que
00:16:59l'affaire,
00:17:00sans le détailler
00:17:00et concernant son épouse,
00:17:02il a utilisé
00:17:02des substances,
00:17:03encore,
00:17:04pour la rendre
00:17:07totalement...
00:17:07C'est un habitué de ses produits.
00:17:09C'est un habitué,
00:17:10ça fait partie
00:17:11de son mode opérant dit.
00:17:13Merci beaucoup.
00:17:13Merci à tous les deux.
00:17:14On suivra ce dossier
00:17:15avec beaucoup d'attention.
00:17:15Vous reviendrez
00:17:16et nous expliquez
00:17:17quand exhumation
00:17:18il y aura.
00:17:19Merci à tous les deux.
00:17:20Dans un instant,
00:17:20vous allez écouter Lydia,
00:17:2243 ans,
00:17:22qui brise le silence.
00:17:23Elle accuse le gourou
00:17:24Raël de viol
00:17:25et d'actes de torture
00:17:26et de barbarie.
00:17:28C'est l'histoire
00:17:28d'une femme
00:17:29qui a grandi
00:17:29dans l'ombre de Raël,
00:17:30dans le sillage
00:17:31de cette secte
00:17:32qu'il a dirigée
00:17:32pendant 50 ans.
00:17:33Aujourd'hui,
00:17:34elle a décidé
00:17:34de briser le silence
00:17:35et de dénoncer cet homme.
00:17:37Porte plainte contre lui,
00:17:38notamment pour viol,
00:17:38abus de faiblesse,
00:17:39actes de torture
00:17:40et de barbarie.
00:17:40Merci d'être avec nous.
00:17:42Avec vous,
00:17:43à vos côtés,
00:17:43votre avocate,
00:17:44Maître Aline Lebray
00:17:45et puis Vincent Ventiguem,
00:17:46grand reporter
00:17:46au service PJ de BFM TV.
00:17:49Voyons d'abord
00:17:49qui est ce Raël
00:17:50de son vrai nom,
00:17:51Claude Vaurillon.
00:17:53Quelle est cette secte
00:17:53qu'il dirige
00:17:54depuis 50 ans ?
00:17:55On voit ça
00:17:55avec Pierre-Louis Bousset.
00:17:59Lydiane avait que 4 ans
00:18:00lorsqu'elle a rejoint
00:18:01le mouvement raëlien
00:18:02avec ses parents.
00:18:03À travers ses yeux d'enfant,
00:18:04elle pense avoir intégré
00:18:05une colonie de vacances,
00:18:07un tableau en apparence idyllique
00:18:08qui se ternit
00:18:09lorsqu'elle atteint 13 ans.
00:18:10Pendant des stages raëliens,
00:18:12je mange avec un évêque,
00:18:14justement un haut placé
00:18:15et il me dit
00:18:16que pour l'avenir,
00:18:18pour servir le prophète,
00:18:20je dois apprendre
00:18:20à lui faire des fellations.
00:18:21Donc il me guide
00:18:22sur la manière
00:18:23de faire ça.
00:18:24Le prophète en question
00:18:25le voici,
00:18:26Raël,
00:18:26de son vrai nom,
00:18:27Claude Vaurillon,
00:18:28fondateur du mouvement raëlien
00:18:30considéré en France
00:18:31comme une secte
00:18:31depuis 1995.
00:18:34Lydia affirme
00:18:35être devenue
00:18:35l'une de ses esclaves sexuelles
00:18:37vers ses 18 ans.
00:18:38Une jeune femme
00:18:39à l'entière disposition
00:18:40du gourou.
00:18:42Dans sa doctrine,
00:18:43le mouvement mélange
00:18:43référence aux extraterrestres
00:18:45et promotion
00:18:45du clonage humain,
00:18:47mais aussi
00:18:47une très grande liberté sexuelle
00:18:49y compris vis-à-vis des enfants.
00:18:51En 1992,
00:18:53Claude Vaurillon
00:18:54se défendait
00:18:54de tout endoctrinement.
00:18:56Vous êtes là,
00:18:57vous pouvez vérifier,
00:18:58vous pouvez circuler
00:18:58sur le terrain librement,
00:18:59il n'y a rien de tout ça,
00:19:00il n'y a aucune activité sexuelle
00:19:02dans notre organisation organisée.
00:19:05Les gens ont la liberté
00:19:05de vivre leur vie privée
00:19:06comme ils le veulent.
00:19:07Le gourou vit aujourd'hui
00:19:08au Japon
00:19:09avec deux de ses condisciples.
00:19:11Lydia a de son côté
00:19:12déposé plainte
00:19:12pour viol,
00:19:13abus de faiblesse
00:19:14et actes de torture
00:19:15ou de barbarie.
00:19:17L'avocat de Claude Vaurillon
00:19:18nous affirme
00:19:18ne pas en avoir été avisé
00:19:20et juge cette plainte
00:19:21irrecevable,
00:19:22infondée
00:19:22et portant
00:19:23sur des faits prescrits.
00:19:26Alors ma première question
00:19:27est pour vous,
00:19:27vous êtes la première
00:19:28à porter plainte contre Raël.
00:19:29Pourquoi briser le silence
00:19:31et pourquoi décider
00:19:32de porter plainte maintenant ?
00:19:33Premièrement,
00:19:34parce que je pense
00:19:35que c'est le même moment
00:19:36où je suis prête
00:19:36à le faire
00:19:37où j'accepte
00:19:39que je suis une victime
00:19:40premièrement
00:19:40et également
00:19:42s'il y a d'autres personnes
00:19:44pour ouvrir la voie
00:19:45en fait
00:19:45parce que je sais
00:19:46que je ne suis pas la seule
00:19:47à avoir subi des choses
00:19:49de par cet homme
00:19:50et ouvrir la voie
00:19:52à d'autres victimes
00:19:52qu'on se mette
00:19:53toutes ensemble
00:19:54et puis montrer
00:19:55qu'on peut
00:19:55donner sa voie
00:19:57même si ça ne mène à rien
00:19:59mais c'est important
00:20:00de dénoncer les choses.
00:20:00Pour bien comprendre
00:20:02le contexte,
00:20:02combien d'années
00:20:03vous avez vécu
00:20:04dans l'ombre
00:20:05de cette secte
00:20:06et dans l'ombre
00:20:07de ce personnage ?
00:20:08Est-ce qu'il y avait
00:20:09beaucoup d'enfants
00:20:09comme vous
00:20:10de jeune âge
00:20:11du même âge que vous
00:20:12qui gravitaient
00:20:13dans cette secte ?
00:20:14Alors moi,
00:20:15j'ai intégré
00:20:15le mouvement raélien
00:20:16j'avais 4 ans.
00:20:17C'est ma génétrice
00:20:18qui m'a emmenée dedans.
00:20:19Je m'y suis enfuie
00:20:19à 25 ans
00:20:20donc je suis restée
00:20:2121 ans.
00:20:23Donc quand j'étais plus jeune,
00:20:23effectivement,
00:20:24on était plusieurs enfants
00:20:25effectivement
00:20:25à être à Eden.
00:20:28Eden ?
00:20:29Eden, c'est le camping
00:20:30des raéliens.
00:20:31C'était le camping
00:20:32qui a été vendu.
00:20:32C'était où ?
00:20:33C'était à Valence d'Albijoie
00:20:34dans le sud de la France
00:20:35et à l'époque,
00:20:37il y avait plein d'enfants
00:20:37parce que moi,
00:20:38je retrouvais mes copains
00:20:39et mes copines
00:20:39et après,
00:20:40vu tous les soucis
00:20:41qu'il y a eu
00:20:41dans le mouvement raélien,
00:20:43les enfants ont été
00:20:44écartés.
00:20:46Donc il y en avait
00:20:46beaucoup moins par la suite
00:20:47et moi,
00:20:47les dernières années
00:20:48où j'y étais,
00:20:48il n'y en avait plus.
00:20:50Vous êtes restée
00:20:50en contact
00:20:51avec certains d'entre eux ?
00:20:52Vous avez des téléphones,
00:20:53des noms ?
00:20:54Personne.
00:20:59Vous êtes en capacité
00:21:04éventuellement
00:21:05de recueillir
00:21:05d'autres paroles
00:21:06si elles venaient à vous
00:21:07et de les judiciariser ?
00:21:09Oui,
00:21:09c'est l'objectif
00:21:10aussi de notre
00:21:11médiatisation
00:21:12du parcours
00:21:13judiciaire de Lydia
00:21:14parce que nous avons besoin
00:21:16de centraliser
00:21:18des témoignages
00:21:19d'éventuelles autres victimes
00:21:21parce que forcément,
00:21:23il y en a eu
00:21:23des femmes
00:21:25qui avaient été préparées
00:21:27pour se consacrer
00:21:28sexuellement à Raël.
00:21:29Il y en a.
00:21:30Donc,
00:21:30il y a d'autres victimes.
00:21:31Il y en a peut-être
00:21:32toujours encore
00:21:32puisque le mouvement
00:21:33est toujours actif
00:21:34et donc,
00:21:35nous avons ouvert
00:21:36une adresse mail consacrée
00:21:37parce que pour l'instant,
00:21:38notre plainte est certes
00:21:39déposée entre les mains
00:21:40d'un juge d'instruction
00:21:41mais il y a des temps
00:21:41d'enregistrement,
00:21:42c'est un peu long.
00:21:43Donc,
00:21:43il y a une adresse mail dédiée
00:21:45dont on pourra donner
00:21:46le nom tout à l'heure.
00:21:48Vous pouvez le faire
00:21:49dès aujourd'hui.
00:21:50Ça s'appelle
00:21:51appel à témoins
00:21:52sans S à la fin de témoins
00:21:53appel à témoins
00:21:54arrobas
00:21:55M-R-L-P
00:21:57tiré du 6
00:21:59avocats au pluriel
00:22:00.fr
00:22:00Vincent Vantiguem,
00:22:02cette plainte,
00:22:02elle semble un peu,
00:22:03en tout cas Raël,
00:22:04semble un peu inatteignable
00:22:06parce qu'il faut nous expliquer
00:22:06que d'abord,
00:22:07il a quitté le territoire français.
00:22:09Est-ce que la justice
00:22:09a les moyens
00:22:10de l'atteindre ?
00:22:11C'est la vraie question aujourd'hui.
00:22:13Il y a quelque chose
00:22:14de marquant aussi
00:22:15ces derniers mois,
00:22:16ces dernières années
00:22:16parce que vous l'avez dit,
00:22:17Raël,
00:22:17ça fait 50 ans,
00:22:18plus de 50 ans
00:22:19qu'il officie,
00:22:19plus de 50 ans
00:22:20qu'il dit avoir rencontré
00:22:21les extraterrestres
00:22:22et préparé leur arrivée sur Terre.
00:22:24C'est le but
00:22:25de son mouvement,
00:22:29vous disiez
00:22:29« je me sens prête
00:22:31à déposer plainte ».
00:22:31Il y a aussi un élément marquant,
00:22:33c'est un documentaire
00:22:34sur la plateforme Netflix
00:22:35qui a été diffusé
00:22:36il y a environ un an,
00:22:37un documentaire
00:22:38en quatre épisodes
00:22:39qui revient sur toute
00:22:39l'histoire du mouvement
00:22:40et qui,
00:22:41il faut bien le dire,
00:22:43tait quasiment
00:22:44tout ce qui a pu se produire
00:22:46sur les abus sexuels,
00:22:47sur les viols
00:22:48et sur les viols sur mineurs.
00:22:49C'est-à-dire qu'on voit
00:22:50cette liberté sexuelle
00:22:51sous couvert d'une forme
00:22:52d'échangisme,
00:22:53on laisse aux gens
00:22:54faire ce qu'ils veulent
00:22:54mais derrière,
00:22:55ce que vous décrivez,
00:22:56l'envers du décor,
00:22:57c'est quelque chose de terrible,
00:22:59c'est des actes de torture,
00:23:00c'est des viols sur mineurs.
00:23:01Voilà, c'est ça aussi
00:23:02et c'est la diffusion
00:23:03de ce documentaire
00:23:04qui vous a entraîné.
00:23:06Vous, c'est la bascule
00:23:06qui a fait ce documentaire ?
00:23:08Qui a fait, pardon Pauline,
00:23:09qui a fait ce documentaire ?
00:23:09Ce sont des journalistes
00:23:10qui l'ont proposé à Netflix
00:23:12et puis ce qu'on voit
00:23:14surtout dans ce documentaire,
00:23:15c'est que Raël continue
00:23:16de vivre presque normalement.
00:23:18Alors aujourd'hui,
00:23:18il est exilé,
00:23:19il vit sur l'île d'Okinawa
00:23:20au Japon.
00:23:21On le voit sur le documentaire
00:23:22où il se balade
00:23:23tranquillement sur la plage,
00:23:24il continue de méditer,
00:23:26il continue de parler
00:23:28de l'arrivée des extraterrestres
00:23:29et puis surtout,
00:23:30on voit qu'il est encore
00:23:31entouré par de jeunes femmes
00:23:33et il dit cette phrase
00:23:34qui est marquante,
00:23:35ça c'est dans le quatrième épisode,
00:23:36j'ai regardé encore cette semaine,
00:23:38il dit, moi aujourd'hui,
00:23:39tout le monde essaye
00:23:40de se rappeler du passé,
00:23:42moi je vis ma vie,
00:23:43j'essaye d'oublier,
00:23:44d'oublier complètement
00:23:45ce qui s'est passé,
00:23:46ce qui est totalement
00:23:46à l'opposé de ce que vous...
00:23:48Mais pardon,
00:23:48si la justice allait le chercher,
00:23:50projetons-nous,
00:23:52est-ce qu'on peut l'extrader ?
00:23:52Est-ce qu'il peut revenir ?
00:23:54Alors les procédures d'extradition
00:23:55avec le Japon
00:23:55sont extrêmement compliquées,
00:23:57on ne va pas se mentir,
00:23:58après c'est un ressortissant français,
00:24:00Raël,
00:24:00donc le devorillon de son vrai nom,
00:24:02il a été chanteur,
00:24:03il a été journaliste
00:24:03avant de se balader
00:24:04sur le puits de Dôme
00:24:05en 1973,
00:24:06d'avoir cette révélation
00:24:07que les extraterrestres
00:24:09allaient venir
00:24:09et le but de son mouvement
00:24:11c'est de construire
00:24:12une ambassade,
00:24:12il a toujours dit
00:24:13on doit construire
00:24:14une ambassade
00:24:15pour les accueillir,
00:24:16le jour où cette ambassade
00:24:17sera prête,
00:24:17ils pourront revenir nous voir
00:24:18et pour construire cette ambassade,
00:24:20j'ai besoin de quoi ?
00:24:21Dans un mouvement sectaire,
00:24:22il y a quoi ?
00:24:22Il y a de l'argent,
00:24:23évidemment,
00:24:24il demandait,
00:24:25je parle sous votre contrôle,
00:24:26mais il demandait
00:24:26à chacun de ses adeptes
00:24:27de reverser 10% de ses revenus.
00:24:29Exactement,
00:24:3010% pour la construction
00:24:31de l'ambassade,
00:24:33donc le mouvement raélien
00:24:3410% par an
00:24:35et 1% pour lui,
00:24:38pour qu'il vive aisément,
00:24:40qu'il voyage.
00:24:40Pour son propre train
00:24:41de personnel.
00:24:42Et attention,
00:24:42on ne parle pas
00:24:42d'un petit mouvement,
00:24:43c'est-à-dire que là,
00:24:44on est 50 ans après,
00:24:45ce mouvement revendique encore
00:24:46environ 100 000 adeptes
00:24:48à travers le monde,
00:24:49ce qui est énorme.
00:24:50Et je reviens aussi là-dessus
00:24:51parce que vous dites
00:24:51avoir intégré ce mouvement
00:24:52à l'âge de 4 ans,
00:24:54vous ne l'avez pas intégré
00:24:55de votre plein gré.
00:24:55À 4 ans,
00:24:56on n'est pas conscient,
00:24:56on est emmené par ses parents,
00:24:57on ne peut pas considérer
00:24:58que Lydia Djerra
00:24:59est une adepte de Raël.
00:25:01Malgré elle,
00:25:02en tout cas.
00:25:03Lydia,
00:25:03vous disiez tout à l'heure,
00:25:04moi j'ai été écartée
00:25:05de ce mouvement
00:25:05et puis d'autres aussi
00:25:06ont été écartées du mouvement,
00:25:08des jeunes,
00:25:08des enfants,
00:25:09mais écartées par qui ?
00:25:10Qu'est-ce qui les a fait
00:25:11quitter le mouvement
00:25:12parce qu'il y avait
00:25:12des soupçons
00:25:13donc d'agression sexuelle
00:25:15sur eux,
00:25:15j'imagine ?
00:25:16Qu'est-ce qui les a fait partir ?
00:25:17Où est-ce qu'ils sont ?
00:25:18Dans les années 90,
00:25:20quand M. De Chavane
00:25:21avait invité Raël
00:25:23sur un plateau télé,
00:25:25là il y a eu un avant
00:25:26et un après,
00:25:27c'est le bon mardi
00:25:27pour les raëliens
00:25:28et il a été très mal perçu,
00:25:31donc Raël,
00:25:32et à partir de ça,
00:25:34ils ont commencé
00:25:34à faire des recherches
00:25:36et puis à se rendre compte
00:25:36que la liberté sexuelle,
00:25:38ils se sont rendus compte aussi
00:25:39que dans les livres de Raël,
00:25:40il était écrit
00:25:40qu'il fallait apprendre
00:25:42la masturbation aux enfants
00:25:43et très jeunes,
00:25:44ça faisait partie
00:25:44du rôle de parent
00:25:45et donc après cette émission-là,
00:25:47comme Raël a commencé
00:25:48à avoir des soucis
00:25:49et qu'ils ont été considérés
00:25:51comme une secte
00:25:52à partir de ce moment-là
00:25:52à peu près,
00:25:53pas très longtemps après,
00:25:54Raël a décidé
00:25:55qu'il n'y aurait plus
00:25:56d'enfants mineurs
00:25:56dans le mouvement raëlien.
00:25:58Voilà comment est arrivée
00:26:00l'histoire
00:26:01qu'il n'y ait plus
00:26:01d'enfants mineurs
00:26:02dans le mouvement raëlien
00:26:03après tout ça.
00:26:04Après, il y a eu
00:26:04les chérubins aussi,
00:26:05il y a eu une période
00:26:06de les chérubins.
00:26:07Pardon, les chérubins ?
00:26:08Oui, les chérubins,
00:26:09c'était des petites filles
00:26:10souvent qui devaient garder
00:26:13leur virginité pour elles.
00:26:16Elles étaient mineures
00:26:17à l'époque
00:26:17et on appelait ça
00:26:17les chérubins.
00:26:18En fait, on le soupçonne.
00:26:20Moi, je n'ai pas été chérubine.
00:26:21D'accord.
00:26:22Parce que ce qu'il faut bien
00:26:23comprendre dans l'organisation
00:26:24de ce mouvement
00:26:24et pour reprendre en partie
00:26:26le témoignage
00:26:26que vous avez publié
00:26:27dans un livre
00:26:28qui s'appelle
00:26:28J'étais son esclave
00:26:29chez City Edition
00:26:31et qui constitue aussi
00:26:32la base de votre plainte,
00:26:33c'est que vous déposez
00:26:34aujourd'hui
00:26:34plainte contre Raël
00:26:35mais aussi contre
00:26:36deux de ses condisciples
00:26:37dont la mission
00:26:38pourrait-on dire
00:26:39était de vous violer,
00:26:41de vous préparer
00:26:42pour, à l'âge
00:26:43de votre majorité,
00:26:44pouvoir satisfaire
00:26:45les besoins,
00:26:45les envies du gourou.
00:26:46C'est bien ça.
00:26:47Exactement.
00:26:48Les premières choses
00:26:49marquantes,
00:26:50j'avais 13 ans.
00:26:51C'était un guide raëlien
00:26:52haut placé
00:26:53à côté de Raël
00:26:54et qui m'avait appris
00:26:56à pratiquer des fellations
00:26:58pour me préparer
00:27:03pour lui,
00:27:03pour Raël
00:27:04et après,
00:27:04à 15 ans,
00:27:05c'est Raël
00:27:06qui a choisi
00:27:06la personne
00:27:07qui m'a défleurée.
00:27:09Donc,
00:27:09il y a des complicités
00:27:10internes,
00:27:11il y a des plaintes
00:27:12multiples.
00:27:13Dans cette plainte
00:27:13contre Raël,
00:27:14il y a d'autres plaintes.
00:27:15Juridiquement,
00:27:16on est sur
00:27:17des premiers faits
00:27:19d'agression sexuelle
00:27:19et de viols
00:27:20commis par des disciples
00:27:21choisis par Raël
00:27:23dans une organisation
00:27:25qui prépare
00:27:26et qui organise
00:27:27ce qui va constituer
00:27:28des viols
00:27:29sur mineurs
00:27:30puis ensuite
00:27:30sur personnes majeures
00:27:32et donc Raël
00:27:33qui est à la tête
00:27:34du mouvement
00:27:34et qui ne peut pas
00:27:35ignorer ce qui se passe
00:27:35dans le mouvement
00:27:36puisqu'il va même
00:27:36choisir des évêques
00:27:38pour s'occuper
00:27:38de Lydia,
00:27:40il est complice
00:27:41par instigation
00:27:42et il sera responsable
00:27:43de la même façon
00:27:44que les personnes
00:27:44qui sont passées à l'acte
00:27:45alors que Lydia
00:27:46était mineure.
00:27:47Mais vous,
00:27:47votre conviction Lydia,
00:27:48c'est que vous n'êtes
00:27:49pas l'unique victime ?
00:27:50Je suis persuadée
00:27:51que je ne suis pas
00:27:52l'unique victime.
00:27:52La seule chose
00:27:53dont je suis persuadée
00:27:54sur laquelle je suis unique
00:27:55c'est les atrocités
00:27:56qu'il m'a fait subir.
00:27:58Je pense qu'il a fait
00:27:59d'autres atrocités
00:28:00que moi je n'ai pas connues
00:28:01mais à d'autres personnes
00:28:02mais je suis persuadée
00:28:04que je ne suis pas la seule.
00:28:05Il y a eu une majorité
00:28:05de femmes dans la secte ?
00:28:07Alors,
00:28:08il n'y a pas une majorité
00:28:09de femmes
00:28:09mais une majorité
00:28:11de femmes qui l'entourent.
00:28:12Ça c'est ce qu'on appelle
00:28:13l'ordre des anges
00:28:14donc il s'est fait
00:28:14un plein de nanas
00:28:16super jolis
00:28:17généralement
00:28:18et on était toutes là
00:28:19à son service
00:28:19sexuel.
00:28:21Sexuel.
00:28:21Et également
00:28:22à son service
00:28:23de l'intendance.
00:28:25Donc moi je lui faisais
00:28:25à manger
00:28:25je lui mettais ses chaussettes
00:28:26je faisais son entretien
00:28:28son ménage
00:28:29j'étais à son service
00:28:30tout le temps.
00:28:31Vous parlez du mouvement
00:28:32des anges
00:28:32qu'il faut savoir
00:28:33c'est que tout est
00:28:34extrêmement codifié
00:28:35avec des statuts
00:28:37vous aviez le statut
00:28:38de cordon doré
00:28:39plume rose
00:28:40est-ce que vous pouvez
00:28:41peut-être nous expliquer ?
00:28:42C'est des strates
00:28:42d'organisation ?
00:28:43Oui en fait c'est une hiérarchie
00:28:44comme dans une structure
00:28:46il y a deux structures
00:28:47dans le mouvement raélien
00:28:48une qui est forcément
00:28:49juste pour les femmes
00:28:49c'est ce qu'on appelle
00:28:50l'ordre des anges
00:28:51et en fonction
00:28:52de l'implication
00:28:53de critères
00:28:55également physiques
00:28:56et de la manière
00:28:58dont on va
00:28:58servir le prophète
00:29:00on a des grades
00:29:00sauf que moi
00:29:01Raël m'avait demandé
00:29:02d'être plume rose
00:29:03cordon doré
00:29:03donc c'est-à-dire
00:29:04que j'avais le droit
00:29:04d'avoir des rapports
00:29:05intimes qu'avec lui
00:29:06et les Elohim
00:29:07quand ils viendront sur terre
00:29:08et cordon doré
00:29:09j'étais suffisamment jolie
00:29:11pour pouvoir être
00:29:11à son service
00:29:12lui faire à manger
00:29:13le servir
00:29:14Mais à quel moment
00:29:15vous personnellement
00:29:17vous avez compris
00:29:17que c'était pas la norme
00:29:19puisque comme vous arrivez
00:29:20très jeune
00:29:20c'est ça qui est compliqué
00:29:21c'est une emprise
00:29:22un embrigadement
00:29:23un conditionnement
00:29:24à quel moment
00:29:24c'est pas le documentaire
00:29:25qui vous a fait basculer
00:29:26parce qu'avant
00:29:27vous deviez ça
00:29:28enfin c'est ça ma question
00:29:29c'est vous dans votre
00:29:30fort intérieur
00:29:30à quel moment
00:29:31vous vous dites
00:29:31ça c'est pas normal
00:29:33ou ça je crois
00:29:34que ça se fait pas
00:29:35alors depuis toute petite
00:29:36j'ai eu l'intime conviction
00:29:38qu'il y avait quelque chose
00:29:39qui était pas normal
00:29:40mais je m'interdisais
00:29:41de le penser
00:29:41ça c'était
00:29:42c'est ce qui fait l'emprise
00:29:44je m'interdisais complètement
00:29:45de le penser
00:29:45et plus j'ai grandi
00:29:47plus j'ai vécu des choses
00:29:48et au début
00:29:48et j'ai pris plaisir
00:29:49c'est ça qui est compliqué
00:29:50à faire comprendre
00:29:51j'ai pris plaisir
00:29:51à être au service
00:29:52de ce monsieur
00:29:53et à avoir la position
00:29:54que j'avais
00:29:54parce que je ne conscientisais
00:29:57pas à l'époque
00:29:58mais maintenant
00:29:59le déclic
00:30:00ça a été
00:30:01il n'y avait rien
00:30:03de prémédité
00:30:03un repas au restaurant
00:30:04une serveuse
00:30:05un regard
00:30:05regardez
00:30:06racontez-moi
00:30:07et bien en fait
00:30:08on était au restaurant
00:30:09et j'avais été punie
00:30:11parce que je n'avais pas
00:30:12assisté à deux réunions
00:30:13juste une sur les deux
00:30:14donc il m'a mis
00:30:15en bout de table
00:30:16réelle
00:30:16et j'étais honteuse
00:30:18d'avoir déçu le prophète
00:30:19et j'ai cette serveuse
00:30:21qui arrive
00:30:22et qui nous regarde
00:30:22et les fils
00:30:23dans mon cerveau
00:30:24ils se sont touchés
00:30:25en fait
00:30:25et le lendemain
00:30:26je me suis enfuie
00:30:27vous avez réussi
00:30:29à vous enfuir
00:30:29le lendemain
00:30:31je suis partie
00:30:31je me suis cachée
00:30:32dans une église
00:30:33parce que je ne voulais pas
00:30:33qu'on vienne me chercher
00:30:34et je suis partie
00:30:36il n'y avait rien de prémédité
00:30:38c'était plus le
00:30:40vous avez eu quel âge
00:30:40à ce moment-là ?
00:30:40j'avais 25 ans
00:30:42j'avais 25 ans
00:30:43et je pense qu'il aurait été
00:30:44plus logique
00:30:45vu le conditionnement
00:30:46que j'ai eu
00:30:46d'y être encore aujourd'hui
00:30:48moi j'ai eu de la chance
00:30:49dans mon malheur
00:30:50et là ce qui est intéressant
00:30:51sur cet épisode-là
00:30:53cet épisode du dîner
00:30:54que vous racontez très bien
00:30:55dans votre ouvrage
00:30:56c'est que vous vous dites
00:30:56en fait j'ai 25 ans
00:30:58mais j'ai rien
00:30:59à côté de ce mouvement
00:31:00je ne sais même pas
00:31:01qui appeler
00:31:01qui peut m'aider
00:31:02vous appelez quelqu'un
00:31:03un ami
00:31:04votre génitrice
00:31:05que vous n'appelez pas
00:31:06votre mère
00:31:06on a bien compris
00:31:07est dans le mouvement
00:31:08et allié toujours
00:31:09et c'est sa priorité absolue
00:31:11dans sa vie
00:31:11Vincent vous êtes
00:31:13les affaires judiciaires
00:31:14vous connaissez par cœur
00:31:15pour BFM TV
00:31:15vous êtes sur tous ces dossiers-là
00:31:17c'est quoi l'accroche ?
00:31:18comment est-ce qu'on peut
00:31:19accrocher ce type ?
00:31:20parce qu'en fait
00:31:20on le soupçonne de tout
00:31:21on vous croit
00:31:22mais on a la preuve de rien
00:31:23comment est-ce qu'on peut
00:31:25l'accrocher ?
00:31:25comment est-ce que la justice
00:31:26et maître aussi
00:31:27peut aller le chercher ?
00:31:28alors il y a plusieurs
00:31:29problèmes qui se posent
00:31:30le premier problème
00:31:31on l'a dit tout à l'heure
00:31:31c'est qu'il est aujourd'hui
00:31:32exilé au Japon
00:31:33que certains des faits
00:31:34que vous dénoncez
00:31:34ont été commis en Suisse
00:31:36ou au Canada
00:31:37qui remontent aux années
00:31:38de 2007-1996
00:31:42jusqu'à 2007
00:31:42c'est ça ?
00:31:43donc pour certains
00:31:44qui sont prescrits
00:31:45aujourd'hui
00:31:46le vrai moyen
00:31:47d'aller accrocher à elle
00:31:48et c'est tout l'objet
00:31:49de votre démarche
00:31:50c'est de trouver aussi
00:31:51d'autres témoignages
00:31:52d'autres femmes
00:31:54qui ont pu subir
00:31:54les mêmes faits
00:31:55de manière peut-être
00:31:56un peu plus récente
00:31:57et aussi de viser
00:31:58ce qu'on appelle
00:31:59la prescription glissante
00:32:00c'est un nouveau concept
00:32:01en droit
00:32:01qui permettrait
00:32:02de faire avancer
00:32:04la prescription
00:32:04jusqu'aux faits commis
00:32:05sur une victime
00:32:07déniante
00:32:07c'est aussi peut-être
00:32:09la démarche que vous visiez
00:32:10est-ce que vous pouvez
00:32:10nous expliquer ça ?
00:32:12Oui oui
00:32:12l'objectif
00:32:13de notre présence
00:32:14aujourd'hui
00:32:15c'est de pouvoir
00:32:16bénéficier
00:32:17du fait que
00:32:19Eurel est l'auteur
00:32:19de crimes sériels
00:32:20c'est-à-dire que
00:32:21depuis des années
00:32:22avec la même méthode
00:32:24le même formatage
00:32:25de cerveau
00:32:26les mêmes complices
00:32:27ils passent à l'acte
00:32:28sur des femmes
00:32:29qui sont soumises
00:32:30dans le cadre
00:32:30d'une emprise sectaire
00:32:31et cette
00:32:33sérialité
00:32:35de la commission
00:32:37de crimes
00:32:37fait que la loi
00:32:39prévoit désormais
00:32:40que le point de départ
00:32:41de la prescription
00:32:41c'est le dernier acte
00:32:43que ce soit commis
00:32:44sur Lydia
00:32:45ou sur d'autres victimes
00:32:46pardon mais là
00:32:48au Japon
00:32:48selon vous
00:32:49il continue
00:32:50c'est-à-dire
00:32:50qu'il est avec
00:32:51j'entends le sujet
00:32:53il est avec des adeptes
00:32:54là-bas
00:32:54mais est-ce qu'il continue
00:32:56ces méchants ?
00:32:56Il a la même
00:32:57hiérarchie
00:32:58avec les mêmes femmes
00:32:59autour de lui
00:33:00dans le documentaire Netflix
00:33:01on voit très clairement
00:33:02des femmes soumises
00:33:03qu'il regarde assez méchamment
00:33:04d'ailleurs
00:33:04parce qu'il y en a une
00:33:04qui n'a pas la bonne position
00:33:05au bon moment
00:33:06et qui sont
00:33:09vraisemblablement
00:33:10des victimes actuelles
00:33:11étant précisé
00:33:12que la loi française
00:33:13permet aussi
00:33:14de poursuivre
00:33:14des crimes commis
00:33:15à l'étranger
00:33:16par des français
00:33:17ou à l'étranger
00:33:18sur des français
00:33:19donc il n'y a pas
00:33:20de difficulté pour cela
00:33:21On va demander
00:33:22à Barnabé en régie
00:33:23c'est notre chef d'édition
00:33:24ce qu'il pourrait nous mettre
00:33:25l'adresse
00:33:25le internet
00:33:26que vous nous avez donnée
00:33:27Oui on va l'écrire
00:33:28en bas de l'écran
00:33:28pour cet appel
00:33:30Et donc c'est ce qui s'est passé
00:33:32pour Émile Louis
00:33:32l'histoire de la prescription
00:33:34glissante
00:33:34qui avoue un dernier meurtre
00:33:37qui avoue un meurtre
00:33:37C'est plutôt les dernières
00:33:38affaires pressantes Vincent
00:33:39et qui va être finalement
00:33:40rattrapé par les cheveux
00:33:41Alors Émile Louis
00:33:42à l'époque
00:33:42la prescription glissante
00:33:43n'existait pas
00:33:44mais c'est vrai
00:33:44qu'il a été rattrapé par ça
00:33:46pour on va le dire
00:33:47une stratégie aussi
00:33:48des gendarmes à l'époque
00:33:49de le faire avouer
00:33:50mais là aujourd'hui
00:33:51c'est vraiment
00:33:51de trouver des nouvelles victimes
00:33:52et du reste
00:33:53c'est aussi derrière ça
00:33:55que se retranche aujourd'hui
00:33:56l'avocat de réel
00:33:57avec qui j'ai échangé
00:33:58cette semaine
00:33:59et qui dit
00:33:59cette plainte
00:34:00c'est une plainte médiatique
00:34:01juste pour créer
00:34:02du tort à réel
00:34:03parce que de toute façon
00:34:04elle est irrecevable
00:34:05parce que la majorité
00:34:06des faits ont été
00:34:06commis à l'étranger
00:34:08elle est prescrite
00:34:09elle est infondée
00:34:09il n'y a pas de compétence
00:34:10ici en France pour juger
00:34:11voilà en tout cas
00:34:13la défense
00:34:14la stratégie de défense
00:34:15la façon dont va s'organiser
00:34:16la défense de Raël
00:34:17Mais il ne vous dit pas
00:34:17ça n'a pas existé ?
00:34:19Pour l'instant il ne dit pas
00:34:19alors il vous qualifie
00:34:21d'affabulatrice
00:34:22parce que ce qu'il faut
00:34:22bien préciser aussi
00:34:23c'est qu'en marge
00:34:24de cette affaire
00:34:25de viol
00:34:26de viol sur mineur
00:34:26de torture et de barbarie
00:34:28et d'actes de barbarie
00:34:29Raël vous a intenté
00:34:31des procès
00:34:31un premier procès
00:34:32pour un pur
00:34:33après une interview
00:34:34que vous aviez donnée
00:34:34à Canal Plus
00:34:35un procès qu'il a perdu
00:34:36il y a quelques semaines
00:34:37quelques mois
00:34:37et un procès en diffamation
00:34:39contre votre ouvrage
00:34:40qui vient à l'audience
00:34:41au mois de mars
00:34:42de l'année prochaine
00:34:42le but ici
00:34:44c'est du grand classique
00:34:46dans ce type d'affaires
00:34:46c'est de décrédibiliser
00:34:48la parole de la victime
00:34:49de la traiter
00:34:49d'affabulatrice
00:34:50en l'espèce
00:34:51et c'est comme ça
00:34:51qu'il vous considère
00:34:52Dans ces mouvements sectaires
00:34:53de la difficulté aussi
00:34:54de les poursuivre en justice
00:34:55Vincent avec cette opacité
00:34:57cet embrigadement
00:34:58cette emprise
00:34:58on en a parlé
00:34:59et il y a la mi-vilude
00:35:00qui essaye d'oeuvrer
00:35:01à la hauteur de ses moyens
00:35:04et comment est-ce qu'on lutte
00:35:06contre ces dérivés ?
00:35:08C'est quelque chose
00:35:08qui est extrêmement compliqué
00:35:10moi ça m'a rappelé aussi
00:35:10l'affaire
00:35:11alors qui est totalement différente
00:35:12mais celle des reclus
00:35:13de Montflanquin
00:35:14dans le sud de la France
00:35:15avec cette famille
00:35:16qui avait été
00:35:17sous l'emprise
00:35:17d'un seul homme
00:35:18et qui a été spoliée
00:35:19pendant des années
00:35:20et des années
00:35:20et qui a attendu
00:35:22qui a dû s'exiler
00:35:23à un moment donné
00:35:23en Angleterre
00:35:25enfin en Grande-Bretagne
00:35:26pour rester au service
00:35:27de la personne
00:35:27Mais l'histoire était folle
00:35:28rappelons-le
00:35:29c'est 11 membres
00:35:30de la même famille
00:35:30d'une même famille
00:35:31richissime
00:35:32propriétaire d'un château
00:35:33le château
00:35:34à Montflanquin
00:35:35et qui sont petit à petit
00:35:36année après année
00:35:37spoliés
00:35:38tous leurs biens
00:35:38tous leurs patrimoines
00:35:39et spoliés par un homme
00:35:40alors là il n'est pas question
00:35:41de violence sexuelle
00:35:42mais en l'espèce
00:35:43le temps que la justice passe
00:35:44ça a été extrêmement compliqué
00:35:45et aujourd'hui on le voit
00:35:46pour la justice
00:35:47la difficulté
00:35:48c'est aussi de définir
00:35:49ce qu'est l'emprise
00:35:50ce qu'est l'emprise sectaire
00:35:51alors on l'a dit
00:35:51dans le sujet tout à l'heure
00:35:52Raël est considéré
00:35:54depuis un rapport parlementaire
00:35:56de 1995
00:35:56comme un mouvement sectaire
00:35:58on ne peut pas vraiment dire secte
00:35:59on parle de mouvement sectaire
00:36:00avec des dérives
00:36:01mais vous l'avez dit
00:36:02là je parle sous votre contrôle
00:36:03vous avez écrit
00:36:04à la Mivilude
00:36:05vous avez tenté aussi
00:36:06d'avoir de l'aide d'association
00:36:08mais qu'est-ce que ça a donné ?
00:36:09rien du tout
00:36:09c'est-à-dire ?
00:36:10j'ai aucun retour
00:36:11aucune réponse ?
00:36:12même pas une réponse
00:36:13j'ai eu une réponse
00:36:14qui m'a été apportée
00:36:16moi un contact
00:36:17et il m'a été expliqué
00:36:19que la Mivilude
00:36:19ne se positionnait pas
00:36:20sur des dossiers individuels
00:36:22voilà la réponse
00:36:22c'est-à-dire qu'il faut faire
00:36:23une action collective
00:36:24pour pouvoir être entendue ?
00:36:24je ne sais pas
00:36:25quelle est la logique
00:36:26elle va travailler
00:36:26sur les grands mouvements
00:36:27plus que sur les structures
00:36:29plus que sur les personnes
00:36:31rappelez donc l'adresse
00:36:32que vous avez donnée
00:36:33tout à l'heure
00:36:33puisque c'est une sorte
00:36:35d'appel que vous lancez
00:36:36aujourd'hui à toute personne
00:36:37est-ce que c'est la bonne adresse ?
00:36:39c'est l'adresse exacte
00:36:40merci
00:36:40à toutes les personnes
00:36:41qui se sentiraient concernées
00:36:43impliquées
00:36:44ou qui auraient des choses
00:36:45à dire
00:36:46et pour pouvoir témoigner
00:36:47et bien il faut
00:36:48taper cette adresse
00:36:49et puis j'imagine
00:36:51que vous vous engagez
00:36:51à leur répondre ?
00:36:52évidemment
00:36:52je répondrai personnellement
00:36:54à chaque contact
00:36:56et surtout je transmettrai
00:36:57tous les contacts utiles
00:36:58à la justice
00:36:59il faut que les personnes
00:37:00qui m'écrivent
00:37:01sachent que l'objectif
00:37:02c'est de les transmettre
00:37:03à la justice
00:37:03là la suite justement
00:37:05du point de vue de la justice
00:37:05donc c'est une plainte
00:37:06qui a été déposée
00:37:07devant le doyen
00:37:07des juges d'instruction
00:37:08à Lyon
00:37:09on va vous demander
00:37:10une consignation
00:37:11c'est-à-dire de consigner ?
00:37:12non non on ne demande pas
00:37:13de consignation
00:37:13en tout cas elle n'est pas
00:37:14obligatoire pour toutes
00:37:15les personnes qui peuvent
00:37:15bénéficier de l'aide
00:37:16juridictionnelle de droit
00:37:17et c'est le cas des victimes
00:37:18de crimes à caractère sexuel
00:37:20donc il n'y aura pas
00:37:21de consignation pour Lydia
00:37:22il n'y a pas besoin
00:37:23de plainte préalable non plus
00:37:24parce que ce sont des faits
00:37:25criminels
00:37:25donc on peut saisir
00:37:26directement le juge d'instruction
00:37:27la plainte va être enregistrée
00:37:29par le greffe des doyens
00:37:30des juges d'instruction
00:37:30une fois que sa recevabilité
00:37:32va être constatée
00:37:33il n'y aura pas de difficulté
00:37:34là-dessus
00:37:34et bien un juge d'instruction
00:37:36sera désigné
00:37:36et va commencer à enquêter
00:37:37est-ce que vous avez peur
00:37:38l'une ou l'autre
00:37:39de représailles possibles
00:37:40je ne me rends pas compte
00:37:41de la dangerosité
00:37:42des gens qui gravitent
00:37:43encore autour de lui
00:37:44et de la force du mouvement
00:37:46si je puis dire
00:37:46encore en France
00:37:47parce qu'on a compris
00:37:47que lui était au Japon
00:37:49mais est-ce qu'il y a des gens
00:37:50qui pourraient vous en vouloir
00:37:51et qui pourraient vous menacer
00:37:52d'une manière ou d'une autre
00:37:53des gens mal intentionnés
00:37:54évidemment
00:37:55des gens qui croient
00:37:56dur comme fer
00:37:57à la réalité raélienne
00:37:58sûrement
00:37:59on a connu quand même
00:38:01au procès à Paris
00:38:02sur ce procès pour injure
00:38:03une présence de raéliens
00:38:05dans la salle
00:38:06une pression
00:38:06une pression réelle
00:38:08oui
00:38:08et puis il y a aussi
00:38:09les joies des réseaux sociaux
00:38:11et la possibilité
00:38:12de commenter
00:38:12de façon très désagréable
00:38:13ce qui se passe
00:38:14donc voilà
00:38:15ça peut être embêtant
00:38:16si les limites
00:38:18de la loi pénale
00:38:18sont dépassées
00:38:19je n'hésiterai pas
00:38:20à déposer plainte
00:38:21contre les personnes concernées
00:38:22mais c'est vrai
00:38:23qu'au procès pour injure
00:38:24c'était assez
00:38:25intriguant de voir
00:38:27que c'est un mouvement
00:38:27qui dure depuis 50 ans
00:38:28on l'a dit
00:38:29il est exilé au Japon
00:38:30on parle beaucoup moins
00:38:31aujourd'hui
00:38:32de la présence des raéliens
00:38:33en France
00:38:33mais dans la salle d'audience
00:38:34il y en a qui étaient là
00:38:36alors juste pour marquer
00:38:36leur présence
00:38:37c'est ça que vous pourriez dire
00:38:38mais qui pour vous aussi
00:38:40s'est vécu
00:38:40comme une forme de pression
00:38:41évidemment
00:38:41c'était pas un moment facile
00:38:43effectivement
00:38:43j'étais seule sur le banc
00:38:44des accusés
00:38:45ce qui m'était jamais arrivé
00:38:46de ma vie
00:38:46alors vous étiez prévenue
00:38:47ouais mais bon
00:38:49j'étais seule quand même
00:38:50et c'est des gens
00:38:51que j'ai connus
00:38:52c'est des gens
00:38:53qui ont fait partie
00:38:54de ma vie
00:38:54pour eux vous êtes une traître
00:38:56puisque vous êtes sortie
00:38:57je suis Judas
00:38:57vous êtes Judas
00:38:59voilà
00:39:00il y a une campagne
00:39:01sur les réseaux
00:39:02en ce moment
00:39:03contre moi
00:39:04il m'appelle Judas
00:39:05mais vous c'est quand même
00:39:05ce qui vous a sauvé
00:39:06aujourd'hui
00:39:06à quoi ressemble votre vie
00:39:08vous vous sentez quand même
00:39:09libérée
00:39:10il y a quand même
00:39:10quelque chose
00:39:11de l'ordre du soulagement
00:39:12depuis
00:39:13alors il y a
00:39:14c'est mêlé
00:39:15ouais c'est compliqué
00:39:16c'est pas tous les jours
00:39:17tout rose
00:39:17mais c'est tout ça
00:39:18ce que je fais aujourd'hui
00:39:19c'est justement
00:39:20pour arriver à une vie sereine
00:39:21et jolie
00:39:22mais aujourd'hui
00:39:23je suis encore dans la difficulté
00:39:25j'ai encore des moments
00:39:26où je n'y retournerai jamais
00:39:27je sais que c'est faux
00:39:28mais il y a des moments
00:39:29où je doute
00:39:30et ça c'est compliqué
00:39:32et vous
00:39:33vous avez
00:39:33l'impression
00:39:35que vous avez sacrifié
00:39:37alors
00:39:3720 ans de votre vie
00:39:38comment est-ce que
00:39:40vous formulez
00:39:41toutes ces années
00:39:42passées
00:39:43dans ce sillage
00:39:44je formule ça
00:39:45de la manière
00:39:46où je commence
00:39:47à vivre maintenant
00:39:47c'est le début
00:39:49du reste de votre vie
00:39:50bien sûr
00:39:51parce que ma vie d'avant
00:39:52c'était pas ma vie
00:39:52j'étais pas maîtresse
00:39:54de ma vie
00:39:54et là alors c'est compliqué
00:39:56mais je suis devenue
00:39:57maîtresse de ma vie
00:39:58et encore une fois
00:39:59c'est pas vous
00:40:00qui avez ça
00:40:01qui a fait votre vie
00:40:02j'entends
00:40:02non mais c'est important
00:40:03que vous le racontiez
00:40:04comme ça
00:40:04et que surtout
00:40:05vous ouvriez la porte
00:40:06je pense que le plus
00:40:07pédagogique à faire
00:40:08aujourd'hui
00:40:08c'est d'ouvrir la porte
00:40:09à ceux ou celles
00:40:10qui auraient envie
00:40:11de vous aider
00:40:12dans vos témoignages
00:40:13ou d'en apporter un autre
00:40:14vous construisez une vie
00:40:15aujourd'hui ?
00:40:16j'essaye
00:40:16j'essaye
00:40:18j'essaye vraiment
00:40:18je me bats pour
00:40:19je me bats pour arriver
00:40:21à trouver un sens
00:40:21et me sentir légitime
00:40:22d'exister
00:40:23parce que je sais pas
00:40:24je sais pas qui je suis
00:40:25donc je cherche
00:40:26quels sont mes goûts
00:40:28au moins toute ma vie
00:40:29on m'a dit
00:40:29il faut faire ci
00:40:30il faut faire ça
00:40:30il faut penser comme ci
00:40:31il faut penser comme ça
00:40:32vous apprenez à choisir
00:40:33vous-même
00:40:33j'apprends à choisir
00:40:34j'apprends à dire non
00:40:35apprenez à vos enfants
00:40:36à dire non s'il vous plaît
00:40:37mais j'apprends à dire non
00:40:39à 43 ans
00:40:41c'est des douleurs utiles
00:40:42puis l'un des objectifs
00:40:43aussi de cette démarche
00:40:44outre le fait de pouvoir
00:40:46enfin se voir reconnaître
00:40:47une qualité de victime
00:40:48ce qui est un statut
00:40:49particulier
00:40:50c'est à dire que
00:40:51Lydia va arrêter
00:40:52de culpabiliser
00:40:53parce qu'il y a quand même
00:40:53encore ça
00:40:54il y a un fond de culpabilité
00:40:55de pourquoi
00:40:56comment elle a pu
00:40:57ne pas s'extraire
00:40:58plus tôt du mouvement
00:40:59mais c'est aussi
00:41:00la libération de la parole
00:41:01d'autres victimes
00:41:02ça va permettre
00:41:03de les aider elles
00:41:04parce que je pense
00:41:05qu'il y a encore
00:41:05des femmes en souffrance
00:41:06qui sont peut-être
00:41:07sorties de la sac
00:41:08mais qui vivent mal
00:41:08et l'autre point
00:41:10qui est fondamental
00:41:11et qui fait partie
00:41:12de la démarche de Lydia
00:41:13c'est de la prévention
00:41:14c'est prévenir
00:41:15le fait que
00:41:17d'autres personnes
00:41:18pourraient tomber
00:41:18dans les conséquences
00:41:20gravissimes
00:41:20de ces mouvances sectaires
00:41:21d'autres personnes
00:41:22pourraient être victimes
00:41:23de raelles
00:41:23et de ces évêques
00:41:25ou adeptes
00:41:26et donc
00:41:26faire parler de ça
00:41:28c'est important
00:41:28pour tout le monde
00:41:29donc vous pourriez
00:41:30aller dans les écoles
00:41:31par exemple
00:41:31dans quelques années
00:41:32dans quelques mois
00:41:32témoigner des dangers
00:41:34de ces mouvances sectaires
00:41:35mais bien sûr
00:41:35je pense qu'un jour
00:41:36je ferai ça
00:41:37et de partout
00:41:38parce que l'emprise
00:41:39est partout
00:41:39et ça commence à la maison
00:41:41quand on dit aux enfants
00:41:42non il faut faire ça
00:41:43non
00:41:43apprenez à vos enfants
00:41:44à dire non
00:41:45et à penser par eux-mêmes
00:41:46il n'y a personne d'autre
00:41:47que vous
00:41:48qui doit vous dire
00:41:48ce que vous devez faire
00:41:49dans votre vie
00:41:49du moment où vous respectez
00:41:51les gens
00:41:51ça c'est primordial
00:41:53le message est passé
00:41:54je remets l'adresse
00:41:55sur l'écran
00:41:56appel à témoins
00:41:57avec vous
00:41:59maître
00:41:59qui s'engageait
00:42:00à répondre personnellement
00:42:01appel à témoins
00:42:02at mrlp-du6
00:42:04avocats au pluriel
00:42:05point fr
00:42:06merci
00:42:06le message est merci
00:42:07merci beaucoup
00:42:08à toutes les deux
00:42:08merci beaucoup
00:42:09Vincent d'être venu
00:42:10à présent
00:42:11un autre dossier
00:42:12dossier 137
00:42:13qui nous replonge
00:42:14dans l'actualité
00:42:15des gilets jaunes
00:42:15que nous avons largement
00:42:16traité à l'époque
00:42:17sur BFM TV
00:42:18cette fois-ci
00:42:18avec quelques années
00:42:19de recul
00:42:20un réalisateur
00:42:21et un scénariste
00:42:21se sont emparés
00:42:22de cette actualité
00:42:23pour construire un film
00:42:24dossier 137
00:42:26on va les accueillir
00:42:26dans un instant
00:42:27mais tout de suite
00:42:27la bande annonce
00:42:28comment vous justifiez
00:42:34votre geste
00:42:35nous sommes enquêteurs
00:42:37à l'IGPN
00:42:38la police des polices
00:42:39nous enquêtons
00:42:40sur les fautes
00:42:40que peuvent commettre
00:42:41certains policiers
00:42:41c'est une infirmière
00:42:42de l'hôpital
00:42:43qui m'a dit de venir ici
00:42:43pour porter plainte
00:42:44pour mon fils Guillaume
00:42:45c'est à la manifestation
00:42:46de samedi
00:42:47un policier
00:42:47qui lui a tiré dessus
00:42:48avec un flashball
00:42:49les flics là
00:42:50qu'on fait ça
00:42:51vous les avez retrouvé
00:42:51putain
00:42:52mais il a rien fait
00:42:53ses fils de pute
00:42:54ils l'ont défoncé
00:42:55alors qu'il a rien fait
00:42:55tu baisses d'un ton là
00:42:56mais si c'est ma parole
00:42:57contre la leur
00:42:58ça sert à rien
00:42:59on nous a dit
00:43:01que la république
00:43:02était en danger
00:43:03il nous a demandé
00:43:04d'empêcher les pillages
00:43:04et d'impacter
00:43:05les individus violents
00:43:06cibler les casseurs
00:43:07et les individus
00:43:08qui s'en prenaient
00:43:08aux collègues en tenue
00:43:09le gouvernement
00:43:09était en panique
00:43:10pouvez-vous me décrire
00:43:12ce que vous voyez
00:43:13sur les images
00:43:14on voit pas bien
00:43:14ah bon
00:43:15il me semble au contraire
00:43:16qu'on voit très bien
00:43:17qu'est-ce que vous avez vu
00:43:19dans la rue
00:43:20qui a dit que j'étais
00:43:21à la fenêtre
00:43:21j'espère qu'ils vont pas
00:43:23étouffer le feu
00:43:24tu vas pas t'y mettre
00:43:25toi aussi
00:43:25franchement c'est l'honte
00:43:27c'est des héros les mecs
00:43:28t'as vu tout ce qu'on leur demande
00:43:29tu peux pas te mettre
00:43:30un peu à leur place
00:43:30mais à force de trouver
00:43:31des excuses à ceux
00:43:32qui déconnent
00:43:32les flics sérieux
00:43:33qui essaient de bien
00:43:33faire leur boulot
00:43:34ils vont tous se barrer
00:43:34de la police
00:43:35ils sont jamais sanctionnés
00:43:38c'est pas le moment
00:43:39de provoquer
00:43:39la grogne des syndicats
00:43:40qu'est-ce qui vous arrive
00:43:41madame Bertrand
00:43:42si tout le monde pense
00:43:44qu'un autre point de vue
00:43:45que le ciel est hostile
00:43:45comment on tient ensemble
00:43:46je sais plus moi
00:43:48bonjour à tous les deux
00:43:55ravis de vous accueillir
00:43:56Dominique Molle
00:43:57et Gilles Marchand
00:43:58vous avez tous les deux
00:43:59plongé dans notre actualité
00:44:00parce que nous
00:44:01on a couvert
00:44:01pendant des semaines
00:44:03durant
00:44:03et des samedis précisément
00:44:04notamment avec cet individu
00:44:06qui est avec nous
00:44:07c'est ce samedi
00:44:07des gilets jaunes
00:44:08qui nous a aussi
00:44:09laissé des cicatrices
00:44:10d'abord ma première question
00:44:11elle est simple
00:44:12est-ce que c'est une histoire vraie
00:44:14inspirée
00:44:14ou est-ce que c'est un
00:44:15patchwork de plusieurs histoires
00:44:16comment est-ce qu'on arrive
00:44:17à cette histoire
00:44:18que vous présentez
00:44:19dans Dossier 137
00:44:20l'affaire
00:44:21qui est traité
00:44:25dans le film
00:44:26sur laquelle
00:44:27enquête
00:44:28le personnage interprété
00:44:29par Léa Drucker
00:44:30n'existe pas
00:44:31telle qu'elle
00:44:32mais est effectivement
00:44:34inspirée
00:44:35de plusieurs affaires
00:44:37réelles
00:44:37qu'on a pu
00:44:38étudier
00:44:40pendant
00:44:40la phase
00:44:41de documentation
00:44:42donc on les tricote
00:44:43ensemble
00:44:43comment on fait
00:44:43l'idée
00:44:44c'est effectivement
00:44:45avec la documentation
00:44:46qu'on a réunie
00:44:49en particulier
00:44:49Dominique
00:44:50et les observations
00:44:50qu'il a pu faire
00:44:51quand lui
00:44:52il a été
00:44:52quelques jours
00:44:54immergé
00:44:55à l'IGPN
00:44:56c'est de
00:44:57avec différentes affaires
00:45:00différentes choses
00:45:00qu'on nous a racontées
00:45:02d'en inventer une
00:45:04mais dont tous les éléments
00:45:06sont finalement
00:45:06réels
00:45:08moi j'ai un peu
00:45:09j'ai un peu de mal
00:45:09je vous le dis
00:45:10je mets les pieds
00:45:10dedans tout de suite
00:45:11j'ai un peu de mal
00:45:12avec la construction
00:45:13de l'histoire au départ
00:45:14parce que
00:45:14cinq flics
00:45:15de la BRI
00:45:16qui se baladent
00:45:17avec leur casque
00:45:18leur casque technique
00:45:19et qui vont
00:45:21tirer au LBD
00:45:22sur deux garçons
00:45:23de 20 ans
00:45:24qui sont dans la rue
00:45:25tout seuls
00:45:25puisque le scénar
00:45:26c'est ça
00:45:26ils ont quitté l'équipe
00:45:28ils sont venus
00:45:28avec la maman
00:45:29d'un des garçons
00:45:29la petite copine
00:45:30ils sont tous les deux
00:45:31dans une rue
00:45:32ils se font tirer sur
00:45:33on a vu
00:45:33il y a eu des utilisations
00:45:35de LBD
00:45:36dans tous les sens
00:45:37mais il n'y a pas eu
00:45:38d'histoire comme ça
00:45:39dans nos souvenirs
00:45:42j'en ai pas vu
00:45:43et j'ai fait
00:45:43alors attendez
00:45:44j'ai fait 28 samedis
00:45:45de gilets jaunes
00:45:46en direct ici
00:45:46mais des histoires
00:45:47comme ça après
00:45:48j'ai pas le souvenir
00:45:49que ça existait
00:45:49alors est-ce qu'il y en a eu
00:45:50une comme ça
00:45:51deux gars seuls
00:45:52dans une rue
00:45:52le côté isolé
00:45:53vous venez de le dire
00:45:54oui
00:45:55alors on commence pas
00:45:57très bien
00:45:58c'est le côté isolé
00:46:02dont parle Dominique
00:46:03c'est la configuration
00:46:04des lieux
00:46:04alors déjà
00:46:05vous commencez à spoiler
00:46:06le film
00:46:06ce qui est pas très
00:46:07sympathique
00:46:08c'est pas vrai
00:46:09c'est pas vrai
00:46:10parce que l'histoire
00:46:12est très intéressante
00:46:13alors je vais vous raconter
00:46:14quelque chose
00:46:15ce qui est vrai
00:46:16c'est qu'à un moment donné
00:46:17le gouvernement
00:46:18qui était en panique
00:46:18a envoyé
00:46:20des unités
00:46:20des forces de l'ordre
00:46:21qui ne sont pas
00:46:22entraînées au maintien de l'ordre
00:46:23dans la riz
00:46:25la bac
00:46:25et on le voit très bien
00:46:26sur 13 000 tirs
00:46:28de LBD
00:46:29qui ont été tirés
00:46:30pendant le mouvement
00:46:30des gilets jaunes
00:46:3180%
00:46:32plus de 80%
00:46:33l'ont été par des unités
00:46:35non formées
00:46:35au maintien de l'ordre
00:46:36moi j'ai vu des affaires
00:46:37où des
00:46:38où des policiers
00:46:41vous émerrez pas
00:46:41je vois bien
00:46:41non non non
00:46:43mais ça m'énerve
00:46:43où des policiers
00:46:45de la verrie
00:46:45ont tiré
00:46:46sur des manifestants
00:46:48avec des LBD
00:46:49de manière
00:46:50qui paraissait
00:46:50ni nécessaire
00:46:51ni proportionnée
00:46:52n'ayant pas entraîné
00:46:53des blessures
00:46:55aussi graves
00:46:55que dans le film
00:46:57mais après
00:46:57nous c'est une fiction
00:46:59donc on prend
00:47:00des éléments
00:47:01de différentes affaires
00:47:02voilà
00:47:03et ça c'est notre liberté
00:47:05de scénariste
00:47:07mais de dire
00:47:08qu'il n'y a pas eu
00:47:09de tir
00:47:09de la part
00:47:10je pose la question
00:47:10je ne dis pas
00:47:12il n'y a pas eu
00:47:12je pose la question
00:47:13je disais
00:47:13encore une fois
00:47:13l'affaire
00:47:14ce qu'on disait
00:47:16c'est que l'affaire
00:47:17telle qu'elle est traitée
00:47:17est une affaire fictionnelle
00:47:18mais tous les éléments
00:47:20qui la constituent
00:47:21sont des éléments réels
00:47:22alors évidemment
00:47:23si vous séparez
00:47:25vous dites
00:47:26toute l'histoire
00:47:27n'a pas existé
00:47:28non
00:47:28toute l'histoire
00:47:29n'a pas existé
00:47:29mais en revanche
00:47:30les blessures
00:47:31très graves
00:47:31ont existé
00:47:33des gens isolés
00:47:34qui se sont
00:47:35tirés dessus
00:47:37il y en a
00:47:38il y en a
00:47:38ce que j'aime bien
00:47:40moi en revanche
00:47:41ce que j'aime beaucoup
00:47:42en revanche
00:47:42c'est que derrière
00:47:43on sent ce que nous
00:47:44on a ressenti ici
00:47:45en plateau
00:47:45quand on racontait
00:47:46et qu'on restituait
00:47:47c'est la panique
00:47:49la violence
00:47:49le chaos
00:47:50la panique des gouvernants
00:47:51la panique de nos ministres
00:47:53et le n'importe quoi
00:47:55qui a suivi
00:47:55parce qu'effectivement
00:47:56quand les gars sont entendus
00:47:58il y a un gars de la BAC
00:47:59il y a un gars de la BRI
00:48:00qui disent
00:48:01moi c'est pas mon boulot
00:48:03moi la BAC
00:48:03c'est d'aller faire du crâne
00:48:05d'aller chercher des gars
00:48:06la BRI
00:48:07le commissaire de la BRI
00:48:08dit à la commandante
00:48:09Aléa Drucker
00:48:12il dit
00:48:12vous savez bien
00:48:12ce qu'on fait à la BRI
00:48:13je vais pas vous apprendre
00:48:14ce que c'est que le bout de la BRI
00:48:15c'est pas d'être ici
00:48:16donc à un moment
00:48:17on a pris les mauvaises personnes
00:48:18qu'on a mis à cet endroit là
00:48:19sans les briefer en fait
00:48:20et qui ont effectivement
00:48:21provoqué des dégâts
00:48:24on va regarder un extrait
00:48:25sur l'interrogatoire
00:48:26regardez
00:48:27bonjour monsieur Cordier
00:48:30je suis le commandant Bertrand
00:48:31de l'IGPN
00:48:32l'inspection générale
00:48:33de la police nationale
00:48:34mon collègue le major Guérini
00:48:35nous enquêtons sur les circonstances
00:48:38qui ont mené à la blessure
00:48:39de Guillaume Girard
00:48:39samedi dernier
00:48:40sa mère nous a dit
00:48:41que vous étiez avec lui
00:48:42au moment des faits
00:48:43est-ce exact ?
00:48:45ouais
00:48:45nous souhaitons vous entendre
00:48:47en qualité de témoin
00:48:48mais je sais même pas
00:48:49comment il va
00:48:50j'ai aucune nouvelle
00:48:50son pronostic vital
00:48:52n'est plus engagé
00:48:53mais les médecins
00:48:53ne le jugent pas en état
00:48:54d'être auditionné
00:48:55pas en état ça veut dire quoi ?
00:48:57il va y avoir des séquelles ?
00:49:00je ne sais pas
00:49:00putain mais il n'a rien fait
00:49:02ses fils de pute
00:49:03ils l'ont défoncé
00:49:03alors qu'il n'a rien fait
00:49:04tu baisses d'un ton là
00:49:05et tu parles correctement
00:49:07s'il te plaît
00:49:08et vous les avez retrouvés ?
00:49:10les flics là
00:49:11qui ont fait ça
00:49:11vous les avez retrouvés ?
00:49:12monsieur Cordier
00:49:12c'est nous qui posons les questions
00:49:13parce que vous allez me croire
00:49:14au tribunal
00:49:17ils m'ont même pas écouté
00:49:17ça a duré 5 minutes
00:49:19montrant en main
00:49:19tout ce qui comptait
00:49:20c'était
00:49:20une fiche d'interpellation
00:49:22rédigée par les flics
00:49:23qui disait que je leur avais tapé dessus
00:49:24c'est complètement faux
00:49:26monsieur Cordier
00:49:27nous ne sommes pas là
00:49:28pour enquêter
00:49:28sur votre interpellation
00:49:29mais sur ce qui est arrivé
00:49:30à monsieur Girard
00:49:31votre témoignage
00:49:32peut nous aider
00:49:33à comprendre
00:49:33ce qui s'est passé
00:49:34mais si c'est ma parole
00:49:36contre la leur
00:49:36ça ne sert à rien
00:49:37alors ce qui est très bien fait
00:49:39moi je trouve
00:49:40et c'est l'amoureuse
00:49:41de la matière PJ
00:49:42c'est que c'est très jargonnant
00:49:43c'est très réaliste
00:49:45et justement
00:49:45on s'y croit vraiment
00:49:46ce qui n'est pas toujours le cas
00:49:48dans les polars
00:49:49et dans les films
00:49:49de cet acabit
00:49:50Dominique
00:49:51comment est-ce que vous ressentez
00:49:52cet usage du jargon
00:49:54police-justice
00:49:55moi j'aime bien
00:49:55ça ancre
00:49:56et c'est ça qu'on a aimé
00:49:58aussi dans ce film
00:49:58moi j'aime bien
00:49:59parce qu'on sent aussi
00:50:00cette âme
00:50:02elle a son vraiment isolé
00:50:03dans son dossier
00:50:04alors je le disais tout à l'heure
00:50:05pardon j'ai vu que la moitié du film
00:50:07parce qu'ensuite
00:50:07je n'ai pas eu le lien
00:50:08le lien fonctionnait
00:50:09et puis non mais c'est bien
00:50:10parce que
00:50:11donc vous me l'avez raconté
00:50:12derrière elle est débarquée du dossier
00:50:14on donne le dossier à quelqu'un
00:50:15racontez tout le film aussi
00:50:17non mais c'est pas possible
00:50:18non mais franchement
00:50:20arrêtez
00:50:21bon alors qu'est-ce que je fais
00:50:21je m'en vais
00:50:22non mais on pose des questions
00:50:24sur ce nom
00:50:25alors allez-y
00:50:26racontez-le
00:50:27puisque vous savez le raconter
00:50:28moi je ne raconte pas le film
00:50:29moi j'ai fait le film
00:50:30moi je voudrais souligner
00:50:31les similitudes
00:50:32que vous avez éclairées
00:50:35entre les manifestants
00:50:36c'est parce que c'est un film à charge
00:50:38écoutez-moi
00:50:39non ce n'est pas un film à charge
00:50:40c'est un film qui questionne
00:50:42c'est un film qui questionne
00:50:44comment est-ce que
00:50:44je vais laisser Pauline vous parler
00:50:45allez-y
00:50:45alors moi je note des similitudes
00:50:47entre les manifestants
00:50:48et les forces de l'ordre
00:50:49parce que vous soulignez
00:50:50les mêmes origines sociales
00:50:52la mise à disposition
00:50:54de tous ces policiers
00:50:54on en a parlé
00:50:55même ceux qui n'étaient pas formés
00:50:56d'où ce type d'épisodes
00:50:58et de blessures
00:50:58et cette réaction
00:50:59de panique
00:51:00et ce que j'aime dans ce film aussi
00:51:02c'est le visage de cette France
00:51:04fracturée
00:51:04le visage de ce pays éclaté
00:51:07est-ce que vous diriez
00:51:08que vous avez voulu montrer ça aussi
00:51:10et il y a une expression
00:51:11que j'aime beaucoup
00:51:11de Léa Drucker
00:51:13à un moment qui dit
00:51:13comment peut-on tous tenir ensemble
00:51:15est-ce que c'était ça
00:51:16l'une des interrogations
00:51:18qui courait le film
00:51:19absolument
00:51:21l'idée que
00:51:23justement dans un pays
00:51:27une société
00:51:28parce qu'il ne s'agit pas
00:51:29que de la France
00:51:30très polarisée
00:51:31où on sent que
00:51:32les gens se positionnent
00:51:34immédiatement
00:51:35monsieur Edith
00:51:36donc le film est à charge
00:51:37le film cherche au contraire
00:51:39un équilibre
00:51:39des nuances
00:51:40pose des questions
00:51:41n'est pas dans la neutralité
00:51:45mais n'est pas non plus
00:51:46dans un engagement
00:51:47donc effectivement
00:51:49il pose
00:51:49des questions
00:51:51sur les rôles de chacun
00:51:52et sur la façon
00:51:53de comment
00:51:54dans cette société
00:51:55très tendue
00:51:56et polarisée
00:51:57on fait
00:51:58pour essayer
00:51:59d'être ensemble
00:52:00et ce montage
00:52:01très clippé
00:52:02avec des
00:52:03parce que vous avez
00:52:03plusieurs sources d'images
00:52:04et pour nous
00:52:05c'est très intéressant
00:52:05les caméras de surveillance
00:52:07de la préfecture
00:52:08les caméras de vidéosurveillance
00:52:09des images tournées
00:52:10par les équipes de télévision
00:52:12les nôtres
00:52:12d'autres
00:52:13je ne sais pas
00:52:13ça donne
00:52:14effectivement
00:52:15avec le recul
00:52:15nous on le savait
00:52:16quand on le couvrait
00:52:17mais il y a cette espèce
00:52:18de violence inouïe
00:52:20et effectivement
00:52:20de panique généralisée
00:52:23de l'usage
00:52:24c'est toute l'histoire
00:52:25de l'usage proportionné
00:52:26de la force
00:52:26dans ce type de situation
00:52:27oui
00:52:30en effet
00:52:32enfin après
00:52:33le
00:52:34comment dire
00:52:36il y a eu
00:52:37au moment des manifestations
00:52:39des moments
00:52:40de violence
00:52:41de la part
00:52:43de certains manifestants
00:52:45de la part
00:52:45de certains groupuscules
00:52:46qui se sont
00:52:47greffés dessus aussi
00:52:49et pas que d'extrême gauche
00:52:50aussi d'extrême droite
00:52:51bien sûr
00:52:51mais
00:52:53à un moment donné
00:52:55ça a servi aussi
00:52:56de justification
00:52:57pour
00:52:58pour toute la
00:53:02violence
00:53:04qui a été déployée
00:53:04par les forces
00:53:05de l'ordre
00:53:06et ça
00:53:07c'est problématique
00:53:09aussi
00:53:09parce que du coup
00:53:10à un moment donné
00:53:11c'est alimenté
00:53:13aussi par un discours
00:53:14on le sent dans le film
00:53:15enfin du politique
00:53:17qui va dire
00:53:17voilà
00:53:18c'est une situation
00:53:19de guerre
00:53:20il faut sauver
00:53:21la république
00:53:21etc
00:53:22et donc quand on envoie
00:53:23des unités
00:53:24d'autant plus
00:53:26des unités
00:53:26non formées
00:53:27qui sont suréquipées
00:53:28en armes
00:53:29et qu'on leur tient
00:53:30ce genre de discours
00:53:31et qu'on met tous
00:53:32les manifestants
00:53:32dans le même sac
00:53:33et qu'on insinue
00:53:35que tous les manifestants
00:53:37sont des ennemis
00:53:38de la république
00:53:38ça peut mener
00:53:39que
00:53:40au chaos
00:53:41et à des blessures
00:53:43et voilà
00:53:44et donc il faut aussi
00:53:46questionner
00:53:47non seulement
00:53:47les responsabilités
00:53:49individuelles
00:53:50de policiers
00:53:51qui ont commis
00:53:51des actes
00:53:52hors du principe
00:53:53de nécessité
00:53:54et de proportionnalité
00:53:55mais aussi
00:53:56il faudrait
00:53:58pouvoir
00:53:58questionner
00:53:59les responsabilités
00:54:00de la hiérarchie
00:54:01policière
00:54:01et du politique
00:54:02vous
00:54:03Gilles l'a évoqué
00:54:04vous avez fait
00:54:04une immersion
00:54:05à l'IGPN
00:54:06pendant quelques jours
00:54:07qu'est-ce que vous avez découvert
00:54:08parce que nous
00:54:08c'est une structure
00:54:09qu'on connaît
00:54:10mais évidemment
00:54:11on n'a pas la chance
00:54:11comme vous
00:54:12de voir passer
00:54:12plusieurs jours
00:54:13avec eux
00:54:13ce qui
00:54:16déjà
00:54:17c'était indispensable
00:54:18pour pouvoir
00:54:19mener à bien
00:54:19ce projet
00:54:20de pouvoir
00:54:21observer
00:54:22les enquêtristes
00:54:23et les enquêteurs
00:54:24dans leur travail
00:54:25de pouvoir
00:54:27assister
00:54:28à des auditions
00:54:28et surtout
00:54:29de pouvoir
00:54:31échanger
00:54:31avec elles
00:54:32et avec eux
00:54:33de parler
00:54:34des spécificités
00:54:35des difficultés
00:54:36du métier
00:54:38et c'est un métier
00:54:38qui est compliqué
00:54:39parce que c'est des flics
00:54:40c'est des anciens flics
00:54:41enfin ils sont toujours
00:54:43policiers
00:54:43ils étaient dans
00:54:45d'autres services
00:54:45exactement
00:54:45dans d'autres services
00:54:46qui sont montés
00:54:47à l'IGPN
00:54:47et qui sont relativement
00:54:49mal considérés
00:54:50on le voit d'ailleurs
00:54:50dans le film
00:54:51par leurs congénères
00:54:52parce qu'ils sont là
00:54:53pour rendre
00:54:54en tout cas
00:54:55pour enquêter
00:54:55sur des comptes
00:54:56que les collègues
00:54:57doivent rendre
00:54:58si je puis me permettre
00:54:59oui c'est ça
00:55:01enfin c'est ce qui
00:55:01m'intéressait aussi
00:55:02dans l'idée
00:55:04de choisir
00:55:04une enquêtrise
00:55:05de l'IGPN
00:55:06comme personnage
00:55:08central
00:55:08parce que
00:55:10alors non seulement
00:55:12ils sont mal aimés
00:55:13par le reste
00:55:15de la profession
00:55:15parce qu'ils enquêtent
00:55:16sur eux
00:55:17ou ils peuvent
00:55:18potentiellement
00:55:18enquêter sur eux
00:55:19mais aussi
00:55:20par certains médias
00:55:22et une partie
00:55:23des citoyens
00:55:24qui leur reprochent
00:55:25d'être jugés partis
00:55:26parce qu'on leur dit
00:55:28mais vous êtes policier
00:55:29comment vous pouvez faire
00:55:29votre travail
00:55:30de façon impartiale
00:55:32puisque vous êtes des policiers
00:55:33qui enquêtent sur des policiers
00:55:34et voilà
00:55:36donc c'est une situation
00:55:36assez inconfortable
00:55:38et c'est justement
00:55:39ce qui m'intéresse
00:55:40comment est-ce qu'on arrive
00:55:41à bien
00:55:42ou à mal
00:55:43faire son travail
00:55:43comment on arrive
00:55:44à enquêter
00:55:46de façon sérieuse
00:55:48dans cette situation
00:55:49qui n'est pas simple
00:55:50à tenir
00:55:50il y a une scène
00:55:51où on comprend
00:55:53que ces gens-là
00:55:54ne sont pas les bienvenus
00:55:55dans les enquêtes
00:55:56c'est au bullying
00:55:57Léa Drucker
00:55:59retrouve quelqu'un
00:56:00qui lui dit
00:56:01mais t'es une ancienne
00:56:02des stups
00:56:03qu'est-ce que tu fais là
00:56:05c'est une forme de trahison
00:56:06peut-être
00:56:06dans le corps de la police
00:56:08je pense que c'est une forme
00:56:09de trahison
00:56:10ça ne se passe pas bien
00:56:11avec les autres
00:56:11qui l'envoient promener
00:56:13pourtant elle est tenace
00:56:13qui l'en est prise
00:56:14oui en fait
00:56:15la question
00:56:16et le débat
00:56:18qui se pose
00:56:19qui est montré
00:56:22dans le film
00:56:23c'est est-ce que
00:56:23le fait
00:56:24de nommer
00:56:27des dysfonctionnements
00:56:28d'enquêter
00:56:28sur des policiers
00:56:30qui étaient hors cadre
00:56:32est-ce que c'est une façon
00:56:33de redonner du crédit
00:56:35à l'institution policière
00:56:37ou est-ce que ça la discrédite
00:56:38parce qu'on dit
00:56:39il y a des policiers
00:56:40qui se comportent mal
00:56:42et évidemment
00:56:43enfin les enquêtrices
00:56:44et les enquêteurs
00:56:45UGPN
00:56:45pensent que
00:56:46enfin disent
00:56:47bah non
00:56:47c'est important
00:56:48de faire ce travail
00:56:51et il y a beaucoup
00:56:53de ténacité
00:56:53la réponse est oui
00:56:54parce que
00:56:54s'il y a des policiers
00:56:55il faut le dire
00:56:56il faut les virer
00:56:57c'est super clair
00:56:58alors tous les deux
00:56:59tandem d'écriture
00:57:00et de réalisation
00:57:01déjà à l'oeuvre
00:57:02la nuit du 12
00:57:03moi je me souviens
00:57:03très bien de ce film
00:57:04qui m'avait beaucoup plu
00:57:05aussi
00:57:05qui était
00:57:06alors on va pas le raconter
00:57:07exactement
00:57:07mais l'histoire
00:57:08d'une jeune femme
00:57:09qui à la suite
00:57:10d'une sortie nocturne
00:57:11il va lui arriver
00:57:12le pire
00:57:13et il y a une enquête
00:57:13judiciaire
00:57:14qui est rondement menée
00:57:16j'ai compris le message
00:57:17on en dira pas plus
00:57:18qu'est-ce qui vous plaît
00:57:19tous les deux
00:57:19dans la matière PJ
00:57:20donc police-justice
00:57:22qui nous nous anime
00:57:22quotidiennement
00:57:23Dominique et moi
00:57:24bah en fait
00:57:26alors
00:57:26c'est vrai qu'on a fait
00:57:29d'autres films avant
00:57:29où il y avait des crimes
00:57:30mais il y en a d'autres
00:57:31mais il y avait de police
00:57:31en fait c'est venu
00:57:33surtout pour la nuit du 12
00:57:35de la lecture
00:57:36du livre de Pauline Guéna
00:57:38qui est une autrice
00:57:39qui a passé un an
00:57:40en immersion
00:57:42à la PJ de Versailles
00:57:43donc c'est un livre
00:57:44extrêmement documenté
00:57:45et qui parle
00:57:46de tous les côtés
00:57:47y compris les côtés
00:57:49les plus ingrats
00:57:50du travail
00:57:51de la police
00:57:53enfin de la PJ
00:57:54dans ce cas-là
00:57:55et c'est ça
00:57:55qui m'intéressait
00:57:56c'était que
00:57:57c'est des aspects
00:57:58qui souvent dans les fictions
00:57:59sont mis de côté
00:58:01parce que ça paraît
00:58:01pas très intéressant
00:58:02de voir des enquêteurs
00:58:03taper des PV
00:58:04nous on adore
00:58:05on est sujets
00:58:07qui vont faire leur course
00:58:08dans les sous-faire marchés
00:58:09et moi j'aime beaucoup
00:58:10comprendre le fonctionnement
00:58:13des institutions
00:58:13dans tous leurs détails
00:58:15et on avait envie
00:58:17d'intégrer
00:58:18ces choses-là
00:58:20que ce soit
00:58:21dans la nuit du 12
00:58:22et encore plus
00:58:23dans dossier 137
00:58:24parce que
00:58:26ça nous semblait
00:58:27possible
00:58:28de raconter ça
00:58:29de manière
00:58:30intéressante
00:58:31même si
00:58:32les choses en soi
00:58:33peuvent paraître
00:58:34un peu
00:58:34rébarbatives
00:58:36et donc
00:58:36y compris
00:58:37en incluant
00:58:38tout le jargon
00:58:39qui est très particulier
00:58:41nous c'est une poésie
00:58:42pour nous
00:58:42oui c'est vrai
00:58:44à force
00:58:45ça devient presque
00:58:46poétique
00:58:46tout le langage
00:58:48des PV
00:58:48des réquisitions
00:58:49c'est très jargon
00:58:50d'une manière générale
00:58:51les histoires
00:58:53de poli-justice
00:58:54les faits divers
00:58:55quand même
00:58:57interrogent souvent
00:58:58la société
00:59:00bien sûr
00:59:01et là en l'occurrence
00:59:03presque
00:59:03les principes démocratiques
00:59:05donc c'est
00:59:05souvent des choses
00:59:07qui sont considérées
00:59:08comme marginales
00:59:10mais qui sont
00:59:11des histoires
00:59:12très fortes
00:59:14et qui ont
00:59:15des ramifications
00:59:15dans toute la société
00:59:17c'est pas un hasard
00:59:18si certaines histoires
00:59:20judiciaires
00:59:21planent sur la société
00:59:22pendant des décennies
00:59:23et passionnent
00:59:24considérées par marginales
00:59:26pas par tout le monde
00:59:27alors je sais pas
00:59:30si je peux en parler
00:59:31je vais pas me faire engueuler
00:59:31donc je vais un peu
00:59:32non attends
00:59:33dis-moi d'abord
00:59:34de quoi tu veux parler
00:59:35est-ce que je peux dire
00:59:36que j'ai bien aimé
00:59:37la scène dans le supermarché
00:59:38où elle croise des gens
00:59:39tu peux dire ça ou pas
00:59:40oui tu peux
00:59:40Dominique
00:59:41en fait
00:59:42on peut raconter
00:59:44que ce qui est bien réussi
00:59:45c'est la
00:59:46je pars là
00:59:46non non non
00:59:47ce qu'on peut raconter
00:59:49c'est que
00:59:49elle est bien cette scène
00:59:50ce qui est très réussi
00:59:50non mais ce qui est très réussi
00:59:53c'est la collision
00:59:54entre ce monde professionnel
00:59:56et le quotidien
00:59:57vas-y Dominique
00:59:58non voilà
00:59:58à un moment
00:59:59elle fait ses courses
01:00:00et elle tombe sur quelqu'un
01:00:01et là
01:00:01elle se retrouve confrontée
01:00:02à un truc
01:00:03où elle en prend plein la figure
01:00:05elle peut pas répondre
01:00:06moi j'ai bien aimé cette scène
01:00:08parce que ça
01:00:08c'est la vraie vie des flics
01:00:10qu'on voit pas ailleurs
01:00:11qu'il n'y a pas raconte ailleurs
01:00:12donc pour ça bravo
01:00:13c'est vrai que
01:00:15on voit le personnage
01:00:18de quelqu'un
01:00:19de Léa Drukard
01:00:20pas que dans sa vie professionnelle
01:00:21mais dans sa vie privée aussi
01:00:24mais on sent que
01:00:25même dans sa vie privée
01:00:27elle porte le sac à dos
01:00:30de son travail
01:00:30et elle se fait allumer
01:00:31avec son fils
01:00:33avec son fils aussi
01:00:34qui va la questionner
01:00:35qui dit
01:00:35c'est pas nous qui avons parlé du fils
01:00:37pourquoi tout le monde
01:00:39déteste la police
01:00:40et voilà
01:00:41ça la prend de court
01:00:42enfin visiblement
01:00:43il n'ose pas dire
01:00:44que ses parents sont policiers
01:00:45enfin toutes ces choses-là
01:00:47nourrissent évidemment
01:00:48aussi le personnage
01:00:49et le film
01:00:50alors nous au service
01:00:51on a coutume de rappeler
01:00:52que la PJ
01:00:53c'est une matière inflammable
01:00:54qui exige du sang-froid
01:00:55de la rigueur
01:00:56l'amour de la matière
01:00:58et des gens
01:00:58est-ce que ça
01:00:58c'est un diagnostic
01:00:59que vous cultivez
01:01:01que vous validez ?
01:01:02dans l'idéal absolument
01:01:03et le personnage
01:01:04que Julia Drukert
01:01:06est quelqu'un
01:01:07de
01:01:07une personne rigoureuse
01:01:09qui a sûrement
01:01:10une forme d'idéal
01:01:11c'est-à-dire
01:01:12de désir
01:01:13de justice
01:01:14et qui se retrouve
01:01:15dans un dilemme
01:01:17voilà
01:01:17intime
01:01:18qui est fort
01:01:20qu'on ne va pas
01:01:21dévoiler
01:01:22mais qui est
01:01:22exactement
01:01:22je vous propose un deuxième extrait
01:01:24là il faut pas les mots
01:01:26c'est que Victor
01:01:28a peur de dire
01:01:29qu'on est policiers
01:01:30c'est la vérité
01:01:33le père d'un de ses copains
01:01:34m'a demandé
01:01:34dans quel établissement
01:01:34j'enseignais
01:01:35j'ai pas compris tout de suite
01:01:36votre fils Victor
01:01:38m'a dit que vous êtes
01:01:38prof de sport
01:01:39moi j'enseigne le français
01:01:39blablabla
01:01:40j'ai même pas osé rectifier
01:01:41t'en compte ?
01:01:42il raconte que je suis prof
01:01:45il a honte de dire
01:01:46que je suis flic
01:01:46dans quel monde en vit
01:01:47et toi t'alimente
01:01:49la détestation de la police
01:01:50n'importe quoi
01:01:51je fais juste mon travail
01:01:52d'enquêtrice
01:01:52comme je l'ai toujours fait
01:01:53quand t'étais au stup
01:01:55t'étais pas pareil
01:01:56tu sais quoi
01:01:56t'avais qu'à postuler
01:01:57à l'IGPN à ma place
01:01:58et moi je serais restée au stup
01:01:59t'étais bien content
01:02:01que j'y aille
01:02:01pour qu'un de nos deux
01:02:02ait des horaires réguliers
01:02:03et puisse s'occuper de Victor
01:02:04moi aussi ça me plaisait
01:02:05les stup
01:02:05alors oui
01:02:06à l'IGPN
01:02:07j'enquête sur des collègues
01:02:07ça m'enchante pas tous les jours
01:02:08mais quand il y en a
01:02:09qui font de la merde
01:02:09il faut qu'ils assument
01:02:10t'as vu tout ce qu'on leur demande
01:02:11tu peux pas te mettre
01:02:12un peu à leur place
01:02:13je fais que ça
01:02:14et à la de la plomb
01:02:17Léa Drucker
01:02:17il faut souligner sa performance
01:02:18pourquoi vous avez choisi la BRI ?
01:02:21Alors parce que
01:02:23ça me semblait intéressant
01:02:25parce que ça illustrait justement
01:02:27ce dont on évoquait tout à l'heure
01:02:29la panique du gouvernement
01:02:30qui envoie des policiers
01:02:33qui sont entraînés
01:02:35pour neutraliser des terroristes
01:02:37ou des preneurs d'otages
01:02:38pas pour faire du maintien de l'ordre
01:02:40et qui ont même pas l'équipement pour
01:02:42enfin ils ont un équipement lourd
01:02:44et là ils sont obligés presque
01:02:46de s'équiper eux-mêmes
01:02:48en partie
01:02:49donc c'est pas pour jeter l'opprobre
01:02:52sur la BRI
01:02:54mais pour montrer justement
01:02:55qu'il y a des contradictions partout
01:02:59et qu'effectivement
01:03:00au moment du Bataclan
01:03:01ils étaient à juste titre
01:03:03considérés comme des héros
01:03:05et on les a applaudis
01:03:07mais ça n'empêche pas
01:03:08qu'à d'autres moments
01:03:09certains d'entre eux
01:03:11peuvent commettre
01:03:13des choses
01:03:16répréhensibles
01:03:18et problématiques
01:03:18non non mais c'est vrai
01:03:20que nous-mêmes
01:03:21enfin on l'a vécu
01:03:21ça parce qu'on a quand même
01:03:22un paquet de copains flics
01:03:23dans toutes les unités
01:03:24pas seulement Béry
01:03:25et il y en a beaucoup
01:03:26qui nous ont dit
01:03:27on se demandait ce qu'on faisait là
01:03:28quoi
01:03:28c'est quand même
01:03:29on a envoyé le raid à Marseille
01:03:30il faut s'en souvenir
01:03:31sur des histoires
01:03:32des histoires de manif quand même
01:03:34mais parce que
01:03:35et c'est très bien
01:03:35mais qu'est-ce qu'on va faire là-bas
01:03:36qu'est-ce qu'on va foutre à Marseille
01:03:37c'est très bien ressenti
01:03:39l'arc de triomphe
01:03:40toutes les images d'actualité
01:03:42qu'on a vécu ici
01:03:43et qu'on se reprend
01:03:44en pleine figure
01:03:45entre guillemets
01:03:45c'est d'une violence inouïe
01:03:46en fait
01:03:46on le savait
01:03:47quand on le commentait
01:03:48mais là je trouve
01:03:49que c'est un double effet
01:03:50en se disant
01:03:50oui en fait
01:03:51il y avait de la flotte
01:03:52enfin il y avait la panique
01:03:53généralisée partout
01:03:54et il fallait tenir les digues
01:03:55en fait
01:03:56donc on fait
01:03:57on envoie
01:03:57et puis on voit
01:03:58ce que ça donne
01:03:58et nous on a aussi été
01:04:00en première ligne
01:04:00parce qu'il y a quand même
01:04:01des jeunes reporters
01:04:01et des jeunes cadreurs
01:04:03qui étaient dans les manifs
01:04:04alors il fallait faire attention
01:04:05pour les présentateurs
01:04:06de ne pas donner leur nom
01:04:07parce que sinon
01:04:08on les ciblait
01:04:09et on a
01:04:10et puis il y avait des cellules médicales
01:04:11aussi vous vous souvenez
01:04:12les French Medics
01:04:13qui étaient là
01:04:14et qui s'illonnaient
01:04:15les Street Medics
01:04:16pardon
01:04:16les Street Medics
01:04:17n'importe quoi
01:04:17et donc c'est vrai
01:04:19que c'est une période
01:04:19très particulière
01:04:20qui est quand même
01:04:20très bien restituée
01:04:21dans ce film
01:04:22il faut le dire
01:04:22oui oui bien sûr
01:04:23vraiment sincèrement
01:04:24c'est bien
01:04:25en plus on voit
01:04:26on voit beaucoup d'images
01:04:27de BFM
01:04:27nous on est contents aussi
01:04:28parce qu'on a
01:04:29en fait il y en a pas
01:04:30non il y en a une
01:04:31si vous l'avez reconstituée
01:04:33oh là là
01:04:35c'est méchant
01:04:35c'est méchant
01:04:36c'est méchant
01:04:37c'est tellement notre univers
01:04:38pendant si longtemps
01:04:39mais merci aussi
01:04:40parce que nous on l'a vécu
01:04:42on l'a vécu
01:04:42on l'a pas très bien vécu
01:04:43on l'a vécu terriblement
01:04:43on l'a vécu terriblement
01:04:45je me souviens
01:04:46d'une gosse
01:04:47une caméraman
01:04:47une cadreuse
01:04:48qui était revenue
01:04:49d'une manif
01:04:49qui était couverte de crachats
01:04:50qui avait posé sa caméra
01:04:52dans la rédaction
01:04:52et qui pleurait
01:04:53qui disait
01:04:54mais je leur ai rien fait
01:04:54maintenant tu leur as rien fait
01:04:55en plus tu allais raconter
01:04:56leur lutte
01:04:58parce qu'au début
01:04:59il n'y a aucun problème
01:05:00avec la colère des gilets jaunes
01:05:01tout le monde est en colère
01:05:02et puis ensuite
01:05:03ça commence à tourner mal
01:05:05et finalement
01:05:05ce qui vient dans le film
01:05:07c'est qu'il y a
01:05:07cet engrenage
01:05:08où même la société
01:05:10et même nos politiques
01:05:10ont pété les plombs
01:05:12et ont fait n'importe quoi
01:05:12et on le voyait nous
01:05:14quand on commentait ça
01:05:15et que
01:05:15je me souviens du jour
01:05:17où le Fouquets
01:05:17la tendue du Fouquets
01:05:19brûlait
01:05:19et un peu plus bas
01:05:20il y avait monsieur Castaner
01:05:21avec
01:05:22tout un tas de personnalités
01:05:24qui félicitaient
01:05:25qui serraient des mains
01:05:26à des policiers
01:05:27pendant que c'était
01:05:28le chaos partout
01:05:29nous on regardait ça
01:05:30on disait
01:05:30mais ça va se finir
01:05:33ça va se finir
01:05:33en émeutant guerre
01:05:34ce qui est intéressant aussi
01:05:35c'est ces origines sociales
01:05:36assez communes en fait
01:05:37on se rend compte
01:05:37que c'est des gens
01:05:38qui ne sont pas si éloignés
01:05:39les uns des autres
01:05:39simplement ils ne sont pas
01:05:40dans le même camp
01:05:41et ils vont être obligés
01:05:41par la force des choses
01:05:42de s'affronter
01:05:43rajouter là-dessus
01:05:44le point de vue de Léa Drucker
01:05:45je ne le raconterai pas
01:05:46mais qui du coup
01:05:47c'est à travers ses yeux
01:05:48on est dans son histoire
01:05:49et à travers elle
01:05:50et elle a bien une gueule
01:05:53de flic
01:05:53elle a bien une gueule
01:05:54de flic
01:05:55elle a bien une allure
01:05:56de flic
01:05:57oui mais c'est
01:05:57enfin moi
01:05:58en fait il y a quelques
01:05:59enfin c'était après
01:06:00la sortie de la nuit du 12
01:06:02il y avait une émission
01:06:02de radio
01:06:03où il y avait des policiers
01:06:04qui étaient invités
01:06:04une policière
01:06:05et qui m'avait dit
01:06:07que ce qui l'agaçait
01:06:08dans les fictions
01:06:09représentant des femmes flics
01:06:11c'est qu'on a l'impression
01:06:12qu'on les poussait toujours
01:06:13à avoir l'air durs
01:06:15et froids
01:06:16et rouler des mécaniques
01:06:17etc
01:06:17alors qu'elle disait
01:06:18c'est pas ça
01:06:19enfin c'est
01:06:20on est aussi féminine
01:06:22on va aussi au supermarché
01:06:23on s'occupe des gosses
01:06:25voilà
01:06:25on est dans son linge
01:06:26et donc
01:06:27ce qui nous intéressait
01:06:29c'était le côté humain
01:06:30du personnage
01:06:31aussi
01:06:32très bien récité
01:06:33alors racontez-nous
01:06:34le prochain projet
01:06:36à deux
01:06:36tous les deux
01:06:37on a le droit de le dire ?
01:06:39si vous le savez
01:06:41je veux bien
01:06:41il n'est pas encore né ?
01:06:43vous ne voulez pas faire un truc
01:06:44sur une chaîne d'info
01:06:44on continue
01:06:45non non non
01:06:46c'est pas une bonne idée
01:06:47mais continuez à explorer
01:06:48l'univers de l'APJ
01:06:49en tout cas c'est très réussi
01:06:50merci à tous les deux
01:06:51sorti 19 novembre
01:06:54donc mercredi prochain au cinéma
01:06:56dossier 137
01:06:57film réalisé par Dominique Molle
01:06:59écrit par Gilles Marchand
01:07:00j'espère qu'on vous a donné
01:07:01envie d'aller le voir
01:07:02en tout cas nous
01:07:02on a adoré
01:07:04merci à tous
01:07:05de nous avoir suivi
01:07:06la semaine prochaine
01:07:07même heure même endroit
01:07:07c'est à 13h
01:07:08mais c'est avec François Gapillan
01:07:09et Laurent Valdiguet
01:07:10et nous on prend la tangente
01:07:11mais promis
01:07:12il faut que je reste
01:07:13je dois rester encore un peu
01:07:14et vous avez maintenant
01:07:16rendez-vous avec l'info
01:07:16Anne Sefton
01:07:17et Mathieu Coache
01:07:18Nail.
01:07:18Merci à vous.
01:07:19Merci.
01:07:19Ce sont les großen
01:07:20– Sous-titrage FR 2021
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