- il y a 3 mois
Chaque week-end, l’émission pilotée par Pauline Revenaz avec à ses côtés Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.
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00:00...
00:00Bienvenue dans Affaires Suivantes, il est 13h, nous sommes le dimanche 31 août.
00:16Je suis ravie de vous retrouver, de vous accueillir avec mon complice Dominique Rizet.
00:19Bonjour Pauline, bienvenue dans Affaires Suivantes.
00:21Ensemble, nous allons plonger dans des affaires criminelles, intrigantes et passionnantes
00:24et vous allez nous aider Dominique, avec nos invités à les éclairer.
00:27Au sommaire, 4 corps flottants, 4 hommes retrouvés noyés, a choisi le roi et un possible tueur en série.
00:33C'est l'histoire la plus intrigante de l'été, quel est le profil de l'auteur présumé ?
00:37Comment relier les victimes entre elles et comment les enquêteurs travaillent pour tenter de faire parler les corps ?
00:42Et c'est l'un des plus grands procès de la rentrée, Frédéric Péchier, 53 ans, anesthésiste et animateur de Besançon,
00:48comparé aux assises, il est accusé de 30 empoisonnements dont 12 mortels.
00:53Il comparaît libre, clame son innocence, mais il encourt à la réclusion criminelle à perpétuité.
00:59Son état d'esprit, ses interrogations, sa vérité, son avocat sera avec nous.
01:05Enfin, une femme, une voix qui a porté dans le procès Mazan, un exercice de solitude aussi.
01:09L'avocate de Dominique Pellicot, maître Zavaro, sera notre invitée pour son ouvrage
01:13Défendre l'indéfendable.
01:15Elle nous racontera cette épreuve qu'elle a traversée contre Vans et Marais.
01:19Affaire suivante, c'est tout de suite.
01:23Une affaire très intrigante, 4 corps flottants repêchés à Choisy-le-Roi le 13 août dernier et une énigme.
01:41Un homme a été mis en examen pour meurtre par concours et placé en détention provisoire.
01:46Un sans domicile fixe d'une vingtaine d'années, mais qui a préféré garder le silence.
01:50Pour en parler avec nous, j'accueille le général d'Aoust, ancien directeur de l'IRCGN et du pôle judiciaire de la gendarmerie
01:55et professeur de sciences criminelles à l'université de Cergy-Pontoise.
01:59Bonjour mon général.
02:00Bonjour Pauline.
02:00Ravie de vous retrouver.
02:02Boris Karlamoff est avec nous du service police-justice.
02:04C'est vous qui avez couvert ce dossier cet été.
02:06Et puis évidemment Dominique pour nous éclairer.
02:08Alors d'abord, Boris, il va falloir nous expliquer.
02:11Il y avait quatre corps et il y a un cinquième corps qui a surgi la semaine dernière.
02:15Mais on l'a appris.
02:16Il n'y a pas de lien direct entre les quatre premiers corps et ce dernier.
02:19Oui absolument, puisqu'il y a un nouveau cadavre qui a donc été repêché dans la Seine.
02:22C'était mardi dernier vers 13h.
02:25C'est la brigade fluviale qui a fait la macabre découverte.
02:28Ce corps, il était à la dérive au niveau de Charenton-le-Pont dans ce département du Val-de-Marne
02:33à proximité donc de la commune de Choisy-le-Roi.
02:35Là où les quatre corps ont donc été retrouvés, c'était au mois d'août, en début de mois.
02:41Oui mais voilà, ce corps, il était en état de décomposition avancée.
02:44Selon les premières constatations, il s'agit d'un homme de type européen, de sexe masculin,
02:50qui aurait séjourné dans l'eau plusieurs jours.
02:52Ce qui a intrigué les enquêteurs, les policiers, c'est que bien ce corps se trouvait à proximité
02:56des lieux de la découverte des quatre cadavres.
02:59Donc au mois d'août, il y a donc eu une autopsie et selon nos informations,
03:04ce corps n'a aucun lien avec les quatre autres qui ont été découverts sous un pont de Choisy-le-Roi.
03:10Est-ce qu'on sait Boris, ce qui fait dire aux légistes que ce cinquième corps n'a aucun rapport avec les quatre autres ?
03:16Visiblement, il ne présentait pas les mêmes marques de violence qui ont été retrouvées sur les quatre corps.
03:21Il y a eu toute une batterie d'analyses, d'expertises scientifiques
03:25qui ont donc conclu à ce qu'il n'y ait aucun lien aujourd'hui entre ce cadavre-là
03:29et les quatre cadavres retrouvés au mois d'août, en début de mois, à Choisy-le-Roi.
03:33Parce qu'il faut le rappeler, mon général, ces quatre corps,
03:37ils portaient, notamment pour le premier, je crois, des signes de lésion et de violence
03:41et pour les autres, qui étaient difficilement visibles, il a fallu faire des exercices approfondis.
03:47Donc il y avait une signature, ils cherchaient une signature criminelle sur ces corps.
03:50Comment est-ce qu'on les relie entre eux ?
03:51Alors, pour relier les corps entre eux, ça a été un travail délicat
03:55parce que la dégradation des corps, on est en été, ils ont séjourné dans l'eau un certain temps,
04:00on les retrouve à peu près au même endroit du fait des courants et d'un tourbillon.
04:06Et derrière, le médecin légiste, lui, va devoir extraire suffisamment de données
04:11pour dire, bien, ils se sont noyés, sous la contrainte ou pas,
04:15parce qu'il peut y avoir des coups et blessures volontaires
04:17et puis on jette quelqu'un qui est assommé et qui va se noyer de lui-même,
04:21mais qui porte les stigmates de violence.
04:24Ou, au contraire, il n'y a aucun signe de noyade
04:27et on voit des lésions qui se montrent bien que la personne était morte avant.
04:33Là, pour aider à ça, on a aussi ce qu'on appelle les analyses, la recherche de diatomées.
04:39Ah, alors justement, l'IRCGN nous a ouvert les portes,
04:42on a fait un reportage avec Paul Conge et Camille Fournier.
04:45Quand la science est au service de l'enquête et visiblement, ce sont les micro-algues qui parlent,
04:50je vous propose tout de suite de regarder ce reportage et on se retrouve juste après.
04:53L'autopsie n'a pas suffi.
04:57Deux semaines après leur découverte, impossible de savoir de quoi sont morts
05:01deux des quatre corps repêchés dans la Seine le 13 août.
05:04Alors ici, à l'IRCGN, les scientifiques travaillent au niveau microscopique
05:09sur des tissus biologiques prélevés sur les défunts.
05:12Ce qu'on demande aux médecins légistes, c'est d'avoir à minima 20 grammes de poumons, foires, reins, cerveaux
05:18et d'avoir une section fémorale osseuse contenant encore la moelle osseuse.
05:24Ils font alors digérer ces tissus par des acides pour isoler les diatomées,
05:28des micro-algues naturellement présentes dans l'eau dont le squelette est composé de silice.
05:33L'objectif à ce niveau-là est d'éliminer toutes les parties biologiques
05:38et si possible, ne conserver que le squelette de silice
05:41qui est particulièrement résistant à la putréfaction, mais également aux attaques acides.
05:47Quand quelqu'un est encore en vie et se noie,
05:49ces algues microscopiques contenues dans l'eau sont alors inhalées par la victime.
05:52Ces diatomées vont se retrouver dans les poumons,
05:54les diatomées vont pouvoir passer dans le sang
05:56et à ce moment-là, si le cœur de la victime bat encore,
06:01les diatomées vont pouvoir circuler dans l'organisme
06:04et on va pouvoir retrouver ces diatomées dans les organes distants de la victime.
06:09Ce sera le diagnostic de la noyade.
06:11En revanche, si la personne est déjà décédée au moment où l'eau l'emporte,
06:14elle n'ingurgitera pas ses micro-organismes ou très peu.
06:17L'enquêteur pourra alors écarter cette piste de la noyade.
06:21Si on lui certifie que la personne n'est pas morte de noyade,
06:25là pour son enquête, on est vraiment sur un élément important.
06:28La nature au service de l'enquête.
06:30Dominique Coué, qu'est-ce que ça vous inspire, cette affaire ?
06:35Est-ce que vous vous souvenez de cas précédents ?
06:37Il y a eu une histoire, il y a eu un tueur d'homosexuels
06:39qu'on appelait le tueur hominitel.
06:41C'est la brigade criminelle de Paris, déjà,
06:43qui avait travaillé sur ce dossier.
06:45Il faut rappeler que dans ce dossier, les quatre victimes ont un profil un peu similaire.
06:48Elles fréquentent un lieu de fréquentation homosexuelle
06:52et puis il y en a qui ont cette sexualité déclarée.
06:56Voilà, donc ce lieu fréquenté par des homosexuels.
06:59Et donc, il y avait une histoire comme ça d'un homme qui en voulait aux homosexuels
07:02et qui tuait des homosexuels.
07:05On l'a appelé ce fameux tueur hominitel
07:07parce qu'à l'époque, il y a eu rendez-vous à ses partenaires grâce aux hominitel.
07:12C'était avant les réseaux sociaux.
07:15Et donc, c'est une histoire qui avait fait pas mal de bruit.
07:19Mais on avait une histoire avérée de quelqu'un qui...
07:23Alors là, Boris, on a un problème, c'est qu'on a un suspect
07:25qui n'est pas coopératif, c'est le moins qu'on puisse dire.
07:28Oui, absolument, puisqu'on va rappeler qu'il a fait 96 heures de garde à vue.
07:32Pourquoi ce délai-là ?
07:33Eh bien, parce que c'était à la base une enquête ouverte pour meurtre en concours,
07:36une procédure inédite.
07:38Donc, pendant ces 96 heures de garde à vue, ces quatre jours,
07:40il n'a fait aucun commentaire.
07:42Il a gardé le silence.
07:44Il a fait état, eh bien, juste d'une identité
07:48qui, visiblement, ne serait pas la bonne
07:50puisque les enquêteurs n'ont absolument pas cette identité-là.
07:53On va rappeler que lui se déclare de nationalité algérienne.
07:56Oui, mais voilà, les enquêteurs ont la certitude
07:57qu'il serait de nationalité tunisienne.
07:59Il y a eu cette présentation face à un magistrat instructeur.
08:02C'était dimanche dernier au tribunal judiciaire de Créteil
08:05dans le cadre d'un interrogatoire de première comparution.
08:08Même attitude de la part de cet homme.
08:10Aucun mot.
08:11Il reste mutique.
08:12Il a donc fait le choix, comme il en a le droit d'ailleurs,
08:14on va le rappeler, d'exercer son droit au silence.
08:16Donc, aucune explication quant au fait qu'ils lui sont aujourd'hui reprochés
08:19et une incertitude aujourd'hui sur le mobile.
08:22Même si les enquêteurs sont en train de travailler
08:24cette piste de crime homophobe,
08:27puisque dans ce squat-là, il y avait,
08:29c'était, vous l'avez dit Pauline,
08:30un lieu de rencontre entre homosexuels et rencontres éphémères.
08:35Pardon, mais pour ceux qui nous écoutent,
08:36mais je n'ai pas bien compris l'histoire des 96 heures de garde à vue.
08:3896 heures, c'est dans les affaires de terrorisme,
08:41de bandes organisées, de stupéfiants,
08:44pour éviter qu'on puisse défriger des produits.
08:46Pourquoi 96 ?
08:48Eh bien, parce que c'est une enquête pour meurtre en concours,
08:50on va rappeler ce que c'est, meurtre en concours, c'est...
08:51Nous, on a un peu appris la définition,
08:53oui, on a un peu appris l'appellation à ce moment-là.
08:56Ce sont des meurtres qui n'ont aucun lien entre eux
08:58et pour lesquels il n'y a eu aucune condamnation qui est intervenue.
09:01Donc, c'est une qualification qui est assez rare,
09:04je parle sous votre contrôle, François.
09:05Oui, c'est l'article 132-2 du Code pénal
09:07qui le prévoit, il est suivant,
09:09qui font que tant qu'une affaire n'est pas jugée
09:12et qu'il y a une succession d'infractions,
09:16eh bien, c'est en concours.
09:18Ça peut être des infractions successives,
09:20délictuelles, mais aussi, également,
09:22des crimes en concours,
09:24et c'est le cas.
09:25Ce qui fait qu'au lieu de faire 24 heures
09:26ou 48 heures de garde à vue
09:28pour chaque individu,
09:30tout est rassemblé.
09:31Pour chaque victime, tout est rassemblé.
09:34que c'est bon de vous avoir avec nous
09:35et d'écouter votre science, mon général.
09:38Alors, on a une piste possible d'un tueur en série,
09:41c'est ça qu'il faut rappeler.
09:43Et moi, j'ai une autre question, mon général et Dominique.
09:46À quelle fréquence on retrouve ?
09:48La brigade fluviale fait ce genre de découvertes ?
09:51Est-ce qu'il y a beaucoup de noyés
09:52qui ressortent à intervalles réguliers ?
09:54Alors, je suis content d'avoir regardé les statistiques là-dessus.
09:59Selon les années, dans la Seine
10:01et sur la région parisienne,
10:03parce qu'il faut regarder la région parisienne,
10:06ça va de 8 à 20 personnes
10:09que l'on retrouve dans le flou.
10:11Chaque année ?
10:12Chaque année.
10:13C'est des accidents, des suicides essentiellement.
10:17Mais parfois, comme cette fois-ci,
10:19il y a aussi des meurtres.
10:21Je sais que vous avez travaillé vous-même
10:23sur des épisodes avec beaucoup de noyés
10:26à échelle mondiale.
10:27On parle du tsunami, notamment de la Thaïlande en 2004.
10:31Quels souvenirs spécifiques vous en gardez ?
10:32Quelle est la spécificité des examens
10:35qu'on réalise sur ce genre de corps ?
10:37Alors, comme on le disait tout à l'heure,
10:39la difficulté est la dégradation.
10:41L'eau peut dégrader très vite,
10:43mais conserver en partie.
10:45C'est-à-dire qu'on observe une dégradation du corps
10:47qui fait que la reconnaissance des traits,
10:49très rapidement, à partir du moment
10:51où la personne est restée plusieurs jours,
10:53on n'arrivera pas à la retrouver.
10:55En revanche, si l'eau n'est pas trop chaude,
10:57le travail sur l'ADN va être facile.
10:59Et à partir de ce moment-là,
11:01si la personne est déjà connue,
11:03que ce soit par les familles
11:04qui ont signalé un disparu,
11:06qui ont donné leur ADN,
11:07dans le cadre de catastrophes,
11:09comme le tsunami ou autre,
11:10on pourra faire des comparaisons.
11:12Si, c'est dans le cadre
11:14qu'on a à faire criminelle,
11:16si les victimes sont déjà connues
11:17du fichier national automatisé
11:19des empreintes génétiques,
11:21là, c'était le cas.
11:23Et les personnes ont pu être identifiées.
11:25Si on n'a pas ça,
11:27c'est déjà beaucoup plus compliqué
11:28parce que pas de reconnaissance visuelle
11:30et pas d'autre élément que...
11:33En plus, on est dans un milieu
11:35qui est un milieu de SDF,
11:37donc mal connu, mal répertorié.
11:41Et là, c'est difficile
11:41pour partir.
11:43Là, sur les quatre,
11:43il y en a deux dont on connaît
11:45les ADN qui sont fichés
11:46et deux dont on a
11:47les empreintes digitales, c'est ça ?
11:48Et comment est-ce qu'on est remonté,
11:49Boris, au suspect ?
11:50Rappelez-nous,
11:51comment est-ce qu'on a fait ?
11:52Alors, il y a cet homme
11:52qui est interpellé
11:54peu de jours après la découverte.
11:56En fait, lorsque les enquêteurs
11:57vont procéder à son interpellation,
11:59ils vont s'apercevoir
11:59qu'il détient soit des papiers d'identité,
12:03soit une carte bancaire,
12:04soit des téléphones portables,
12:05autant d'éléments
12:06qui appartenaient aux quatre victimes.
12:09Et puis, pour l'une d'entre elles,
12:11il y a une tache de sang.
12:13Donc, sur le pantalon
12:14du mise en examen
12:15qui va être retrouvé,
12:16ils vont faire matcher l'ADN.
12:18Et là, surprise,
12:19eh bien, il y aura l'ADN
12:20de l'une des quatre victimes,
12:22à savoir le corps le moins dégradé
12:23qui va donc matcher
12:24avec la trace de sang.
12:25Donc, tout autant
12:26d'éléments matériels
12:27qui ont permis
12:28de remonter sa trace.
12:29Avant cela,
12:30il y avait un gros travail
12:31d'exploitation
12:32à la fois téléphonie,
12:33de vidéosurveillance
12:34et puis d'audition
12:35de témoins.
12:36Alors, difficile
12:37de prendre les empreintes
12:38digitales d'un noyer.
12:38Vous l'avez dit,
12:39il y a les noyés d'été,
12:40les noyés d'hiver.
12:41On va rentrer dans le détail,
12:41mais tout le monde va comprendre.
12:43Et je me souviens
12:44d'une époque,
12:45d'une enquête
12:45de la brigade de recherche
12:46de la gendarmerie de Boulogne,
12:48il y a 40 ans,
12:49un noyer avait été retrouvé
12:50et on faisait à l'époque,
12:51on enlevait,
12:52donc on découpait
12:52la peau du doigt
12:54de la victime.
12:55Les enquêteurs
12:56avaient des gants,
12:57mettaient la peau
12:58sur leurs doigts
12:58pour pouvoir appuyer
13:00parce qu'on ne peut pas
13:00prendre l'empreinte digitale
13:02d'une personne
13:02dont la chair
13:03est complètement décomposée.
13:04Comment ça se passe aujourd'hui ?
13:05Alors aujourd'hui,
13:05ça se passe pratiquement
13:06de la même façon.
13:07La seule différence,
13:08c'est qu'avant de procéder
13:10à l'enlèvement de la peau
13:14pour pouvoir la remettre
13:15autour d'un doigt
13:16et la dérouler,
13:18il faut lui rendre sa pulpe.
13:20Donc, on fait des injections
13:21dans le doigt
13:22qui vont retendre la peau
13:24parce que sans ça,
13:25tout le monde le sait,
13:26quand on prend un bain
13:27un peu long,
13:29on a toute la peau
13:30qui se frippe
13:31et on ne pourrait plus
13:33en retirer facilement
13:34les empreintes digitales.
13:35Donc, on repulpe le doigt
13:37et après,
13:39c'est là où on va enlever
13:40la peau
13:40qui va être mise
13:41sur un des techniciens
13:45ou un des experts.
13:46Bien sûr,
13:46il aura mis un gant
13:47et il fera le dérouler
13:49des empreintes digitales.
13:51Qu'est-ce qui reste
13:52comme étape
13:52dans l'instruction, Boris ?
13:53Il y a un mobile
13:54qui est encore un peu flou.
13:55Peut-être que ce suspect,
13:56ce mise en examen
13:57va être réinterrogé
13:58au fur et à mesure de...
13:59Il va l'être,
13:59oui absolument,
14:00puisqu'on va rappeler
14:00qu'il a été mis en examen
14:01pour meurtre en concours,
14:02placé en détention
14:03provisoire.
14:05Maintenant,
14:05on n'en est qu'au début
14:06de l'instruction.
14:06Il va falloir le convoquer
14:08sans doute à plusieurs reprises
14:09dans le bureau
14:10du magistrat instructeur.
14:11reste à savoir
14:12s'il va réserver sa parole
14:14à ses échéances à venir.
14:17Mais voilà,
14:17ils vont essayer
14:18d'en savoir plus
14:19déjà sur sa personnalité.
14:21Le mobile qui est quand même...
14:21Le mobile qui reste
14:23aujourd'hui en inconnu,
14:23même s'il y a cette hypothèse,
14:25je le disais,
14:25de crime en série
14:26pour des motifs homophobes.
14:27Mais attention,
14:28ce n'est pas la piste privilégiée.
14:29Il y a tout un tas de pistes
14:30à côté sur lesquelles
14:31travaillent les enquêteurs.
14:32On n'en est qu'au début
14:32et sans doute que
14:33nous n'aurons pas de réponse
14:35avant plusieurs mois,
14:36si ce n'est peut-être
14:36plusieurs années
14:37sur le mobile exact
14:38dans cette affaire.
14:40Il faut voir
14:42quel est le parcours
14:43de cet individu.
14:45Parce que je vous rappelle
14:45une affaire
14:46qui avait défrayé la chronique
14:47dans le milieu SDF.
14:49Francis Holm
14:50qui a été condamné
14:51définitivement en 1992
14:53qui a 11 victimes
14:54répertoriées
14:55à travers la France.
14:57Et c'était l'adjudant Abgral
14:59qui l'avait réussi
15:00à intervenir
15:02et en tout cas
15:02à le faire parler.
15:04Jean-François Abgral.
15:04De la ténacité
15:05des enquêteurs.
15:06Exactement.
15:07Mais surtout
15:07la difficulté
15:08de refaire un parcours
15:09avec une personne
15:10qui ne voulait pas parler.
15:12Et là,
15:12on commence à être
15:13dans le même cas.
15:14Il a fait un boulot
15:15incroyable Abgral.
15:16On en reparlera.
15:17Merci beaucoup Abgral.
15:18On le salue.
15:18Merci d'avoir été avec nous
15:19pour cette première
15:20et on compte sur vous
15:21tout au long de l'année
15:21pour nous éclairer.
15:23L'étrange docteur Péchy
15:24à présent.
15:25Il était médecin anesthésiste
15:26à Besançon.
15:27Avec une solide réputation,
15:28le docteur Péchy
15:29comparait dans 8 jours.
15:30Libre aux assises du Doubs
15:31à partir du 8 septembre.
15:33Il est accusé
15:33d'avoir tué 12 patients
15:35parmi 30 empoisonnements
15:37dans deux cliniques
15:38de Besançon.
15:38Qui est réellement ce docteur ?
15:40Comment se défend-il
15:41face à lui ?
15:42156 parties civiles.
15:43Le point sur l'affaire
15:44avec Pierre-Louis Brusset.
15:46À en croire ses collègues,
15:47il était parfois considéré
15:49comme la star
15:49des anesthésistes
15:50de Besançon.
15:51Une image
15:52de sauveur charismatique,
15:54aujourd'hui
15:54dans la tourmente
15:55d'une affaire tentaculaire.
15:57Frédéric Péchier,
15:58ex-anesthésiste
15:59de 53 ans,
16:00est soupçonné
16:00de 30 empoisonnements
16:01volontaires,
16:02dont 12 mortels.
16:04Selon les enquêteurs,
16:05les poches de réhydratation
16:06des patients
16:06étaient trafiquées,
16:08notamment en y injectant
16:09des surdoses d'anesthésiant
16:10ou de chlorure de potassium.
16:12Le poison s'écoule
16:13alors goutte à goutte
16:14dans la veine
16:15du patient
16:16lors de l'anesthésie
16:16et conduit
16:17à un arrêt cardiaque
16:18lors de l'opération.
16:20Pour l'accusation,
16:21Frédéric Péchier
16:22a commis ses crimes
16:23sur fond de tension
16:24avec ses collègues.
16:25Cela lui aurait également
16:26permis de démontrer
16:27ses qualités
16:28de réanimateur
16:29sur les patients.
16:30L'ex-anesthésiste
16:31n'a jamais été pris
16:32en flagrant délit,
16:33mais pour le parquet,
16:33pas de doute.
16:35Frédéric Péchier
16:35est le dénominateur commun
16:37de ces empoisonnements.
16:38Il est, je dis bien,
16:39le seul
16:40à avoir été présent
16:41le jour de l'ensemble
16:42des événements
16:43à désirables graves suspects
16:44ou en tout cas
16:45pour les opérations du lundi,
16:47avoir été présent
16:47le vendredi
16:48en fin de journée
16:48à la clinique,
16:50jour où les charieux
16:50d'anesthésie
16:51sont préparés
16:51pour le premier jour
16:52de la semaine suivante.
16:54Les patients concernés
16:55étaient pour la plupart
16:55en bonne santé.
16:57Certains de ceux
16:57ayant survécu
16:58doivent maintenant vivre
16:59avec un profond traumatisme.
17:00On a la peur au ventre
17:02de se refaire anesthésier,
17:03on a un priant
17:04de toutes les anesthésies possibles,
17:06donc on croise les doigts
17:07en se disant
17:07pourvu que je ne tombe
17:08jamais malade,
17:09pourvu que je ne me casse rien.
17:10Auprès de BFM TV,
17:12Frédéric Péchier
17:12continue de clamer
17:13son innocence
17:14dans ce dossier.
17:16Je comprends la haine
17:16des partis civils
17:17envers moi
17:18parce qu'on leur a vendu
17:19une fausse affaire.
17:20Je comprends
17:21qu'elles tiennent absolument
17:21à ce qu'il y ait
17:22une vérité d'empoisonnement.
17:23Le procès de Frédéric Péchier
17:25doit s'ouvrir
17:26le 8 septembre prochain.
17:28Alors qu'il comparaît libre,
17:29il encourt
17:29la réclusion criminelle
17:31à perpétuité.
17:33Alors j'accueille sur ce plateau
17:34Maître Randall Schwerdorfer,
17:36l'avocat de Frédéric Péchier.
17:37Merci d'être avec nous Maître.
17:38Bonjour.
17:38Et puis Willy Graf,
17:39journaliste à l'Est républicain
17:41et chef du bureau
17:41de Besançon.
17:42Bonjour.
17:43Vous allez couvrir ce procès
17:43pour découvrir l'instruction aussi.
17:45Et Boris,
17:46vous, vous allez couvrir
17:46le procès pour BFM TV.
17:48Boris, vous avez réussi
17:49à joindre le docteur Péchier
17:50vendredi par téléphone.
17:52Quel est son état d'esprit ?
17:54Que vous confie-t-il
17:55et comment est-ce que
17:55vous l'avez trouvé ?
17:57Oui, nous avons passé
17:58une dizaine de minutes
17:59ensemble au téléphone.
18:00C'est la deuxième fois
18:01que je l'appelais
18:02ces derniers jours
18:03et cette fois-ci,
18:04il nous a donné son accord
18:06pour qu'on puisse
18:07retranscrire ses propos.
18:09Je l'interroge forcément
18:10sur son état d'esprit actuel
18:11à moins de dix jours
18:11de l'ouverture
18:12de ce procès
18:13déjà qualifié de hors normes.
18:15Il me dit
18:16je ne suis pas particulièrement anxieux
18:17mais ce n'est pas non plus
18:19une partie de plaisir.
18:21Frédéric Péchier
18:21il est accusé
18:22d'avoir empoisonné
18:23trente patients
18:23dont douze mortels.
18:24À ce stade
18:25il y a 156 parties civiles
18:27qui se sont constituées.
18:29Me dit-il
18:30les parties civiles
18:30je les comprends
18:31on leur a donné
18:32un os arrongé
18:33en leur disant
18:33qu'elles avaient été empoisonnées
18:34alors que ce n'est pas vrai.
18:36Elles ont la certitude de cela
18:37ça va être dur pour elles
18:38d'entendre la vérité
18:39et de refaire face
18:39à la clinique
18:40et aux médecins
18:41qui les ont endormis.
18:42Je comprends
18:43leur haine de moi
18:44parce qu'on leur a vendu
18:45une fausse affaire
18:46et je comprends
18:46qu'elles tiennent absolument
18:47à ce qu'il y ait
18:48cette explication
18:49d'empoisonnement.
18:50Lors de son procès
18:51Frédéric Péchier
18:51affirme à BFMTV
18:52qu'il veut livrer
18:54sa vérité
18:55et qu'il a la certitude
18:56que celle-ci va sortir.
18:58Frédéric Péchier
18:59va donc être présent
19:00pendant ses trois mois
19:01et demi d'audience.
19:02Comment est-ce qu'il se prépare
19:03à cela ?
19:04Est-ce qu'il va supporter
19:05d'être présent
19:06tous les jours
19:07alors qu'on le rappelle
19:07il avait tenté
19:08de mettre fin à ses jours
19:09en octobre 2021 ?
19:11Aujourd'hui
19:11il affirme à BFMTV
19:12n'avoir aucun problème
19:13de santé.
19:14Il faudra bien tenir
19:15sur toute la longueur
19:16du procès.
19:17C'est comme une semaine
19:18de travail.
19:19Aujourd'hui
19:20on l'a interrogé également
19:21sur ce qu'il fait
19:22au quotidien.
19:23On va rappeler
19:23qu'il n'a fait aucun jour
19:24de détention provisoire.
19:25Il a été placé
19:26sous contrôle judiciaire
19:27avec interdiction
19:28de paraître
19:28dans ce département du Doubs.
19:30Il loge actuellement
19:31et ça depuis plusieurs années
19:32à côté de Poitiers
19:34chez ses parents
19:35et il me déclare
19:36c'est une vie
19:36où j'ai tout perdu.
19:37J'ai perdu mon mariage,
19:38j'ai perdu mon boulot,
19:39j'ai perdu mes amis,
19:40je ne suis plus avec eux,
19:41je suis à distance
19:42de ma famille,
19:42je n'ai pas vu grandir
19:44mon fils pendant son adolescence
19:45cela fait des années
19:45je passe mon temps
19:46dans le dossier
19:47à lire,
19:48à aider mes avocats
19:49dont vous faites partie
19:50maître Chouard-Dorfer
19:51ce n'est plus possible.
19:53Il faut que j'aille me battre
19:53une dernière fois
19:54quand je l'interroge
19:55sur vraiment ce qu'il attend
19:56de ce 8-7 ans au prochain
19:57que cela se termine.
19:59Je ne suis pas fatigué,
20:00je ne suis pas énervé,
20:01je veux que les gens
20:03écoutent pour une fois.
20:04Frédéric Péché affirme
20:05à BFM TV
20:06ne pas avoir d'intime conviction
20:07dans cette affaire
20:08dont il est le personnage principal,
20:10un homme qui se dit détruit
20:12et qui reste,
20:13on le rappelle,
20:13présumé innocent.
20:14Alors maître Chouard-Dorfer
20:15l'enjeu il est de taille
20:16puisqu'on l'a dit
20:17il comparaît libre
20:17mais il encoure
20:18la réclusion criminelle
20:19à perpétuité.
20:20Comment on prépare
20:21Frédéric Péché
20:22à l'Everest ?
20:23C'est ce face à quoi
20:25il va se retrouver ?
20:27D'abord,
20:27ça fait 8 ans
20:28qu'il attend ce procès.
20:31Pendant 8 ans
20:32à 4 reprises
20:33on peut dire
20:33que les juges d'instruction,
20:35le parquet de Besançon,
20:36la police judiciaire
20:37se sont acharnés
20:38pour le faire incarcérer.
20:39Acharnés vous dites ?
20:39Oui, acharnés.
20:40Ils n'ont jamais réussi
20:41à obtenir cette incarcération
20:43ce qui est exceptionnel
20:44d'avoir un homme
20:45qui est accusé
20:46notamment de 12 empoisonnements mortels
20:48qui est resté libre
20:49pendant 8 ans.
20:49Ça n'existe pas.
20:50Mais il y a des raisons
20:51et on s'expliquera
20:51à la Cour d'Assise.
20:53Comment on se prépare ?
20:55J'ai beaucoup aimé
20:56le résumé qui vient d'être fait.
20:57Tout est dit
20:58sur l'état de santé
20:58de Frédéric Péché
20:59sur son état d'esprit
21:00parce qu'il l'attend ce procès.
21:01Vous le retrouvez
21:02dans les mots
21:03qu'il a choisis avec Boris ?
21:04Totalement.
21:05Et je dirais
21:05parce qu'on me pose la question
21:07est-ce qu'il est abattu ?
21:08Est-ce qu'il est combattif ?
21:09Il est investi.
21:10Il est investi
21:11et ça fait 8 ans
21:12qu'il attend
21:12et donc c'est enfin
21:13le moment
21:14où il va pouvoir s'exprimer.
21:15Depuis 8 ans
21:16pendant 8 ans
21:16les juges d'instruction
21:17l'ont écouté
21:19lui ont posé des questions
21:21y compris les enquêteurs
21:22à deux reprises
21:23deux séries de garde à vue
21:24mais ne l'ont jamais entendu.
21:25Jamais.
21:26Écouté, entendu ?
21:27C'est deux choses
21:28très différentes.
21:29À la Cour d'Assise
21:29en plus
21:30enfin on aura un débat contradictoire.
21:32Tout va être discuté.
21:32Parce qu'il y a eu
21:34en tout cas
21:35au moins un empoisonnement
21:36c'est sûr
21:36et un empoisonneur
21:37à la clinique Saint-Vincent
21:38qui est-ce ?
21:39Est-ce que c'est la bonne personne
21:40dans le box des accusés ?
21:41On a toujours dit
21:41que ce n'était pas Frédéric Péché
21:42on l'a toujours maintenu
21:44il y a une Cour d'Assise
21:45et on verra ce qui se passe.
21:46Donc vous dites
21:46qu'il y a eu des empoisonnements
21:47oui il y en a eu
21:48mais ce n'est pas lui
21:49c'est quelqu'un d'autre.
21:49Je viens de dire
21:50qu'il y a avec certitude
21:51au moins un empoisonnement
21:52c'est le cas Gandon
21:53pour être très clair.
21:53Ce n'est pas lui
21:54qui l'a commis
21:55donc il faut trouver l'auteur.
21:56Ce n'est pas Frédéric Péché
21:57et effectivement
21:58il y a bien quelqu'un
21:59qui l'a fait
21:59et c'est bien quelqu'un
22:00de la clinique.
22:01C'est une évidence.
22:01D'accord avec ça ?
22:03Ça paraît évident
22:03ça ressort de la procédure
22:04et ce n'est pas contesté
22:06par la défense.
22:07C'est le point de départ
22:08de notre discussion.
22:09La question n'est pas
22:09de savoir s'il y a crime
22:10ou non
22:11la question c'est de savoir
22:12effectivement qui.
22:14Et ce n'est pas forcément
22:14le docteur Péché ?
22:15Ça ne m'appartient pas
22:17de répondre à cette question
22:18c'est tout l'intérêt
22:19de ces quatre mois d'audience.
22:20Vous vous la posez la question vous ?
22:21Est-ce que c'est vraiment lui ?
22:22Je me la pose bien sûr
22:23mais je me garde bien
22:24d'avoir un avis tranché
22:25et définitif.
22:26Dans notre métier
22:26il faut qu'on reste ouvert à tout
22:28mais c'est vrai
22:29que ça va être
22:29très très intense
22:31pendant quatre mois
22:32et on va voir
22:34ce qu'il en ressort.
22:35Le curseur
22:35il est entre 1
22:36et 30 empoisonnements
22:37à suivre.
22:40Vous avez préparé
22:41une question avec Pauline
22:41vous demandez
22:42mais depuis l'actualité
22:44qu'est-ce qui reste
22:45de cet homme
22:45du docteur Péché
22:46après sa tentative
22:47de suicide
22:48mais on a déjà la réponse
22:50parce qu'il est quand même
22:51très combatif
22:51quand il répond à Boris
22:53il est très combatif
22:54il n'a aucune parole
22:55attendez
22:55aucune parole
22:56rien pour les victimes
22:58rien
22:59si si
22:59il dit je comprends leur haine
23:01on leur a vendu
23:02une fausse
23:03je comprends leur haine
23:04c'est un peu facile
23:04mais dire bon
23:05je pense à elle
23:06ou j'ai
23:06il a toujours dit
23:07que pour lui
23:09de toute façon
23:10empoisonnement ou pas
23:11empoisonnement n'est pas la question
23:12il y a des victimes
23:13dans cette affaire
23:14quoi qu'il se soit passé
23:15il y a des gens
23:16qui ont été victimes
23:17qui ont souffert
23:18aujourd'hui
23:19qui ont des séquelles
23:20mais à qui on dit
23:21c'est un empoisonnement
23:22et à qui Frédéric Péché
23:23dit non
23:23ce sont des accidents
23:25d'anesthésie
23:25ce n'est pas la même chose
23:27sauf pour un cas
23:28c'est une parole sympathique
23:29pour elle
23:29je comprends
23:30c'est compliqué
23:33de s'exprimer
23:34et notamment
23:34en aussi peu de temps
23:35je peux vous assurer
23:36qu'il l'a
23:36ça reste un soignant
23:37et puis on le verra
23:38devant la cour d'assises
23:39surtout
23:39on le verra
23:39devant la cour d'assises
23:40mais ça reste quelqu'un
23:41qui a toujours
23:41gardé en ligne de mire aussi
23:43qu'il y a de vraies victimes
23:45dans cette affaire
23:45des gens qui ont vraiment souffert
23:46et qui ont failli mourir
23:47et dont certaines sont décédées
23:48et on s'expliquera
23:50sur tout ça
23:50à la cour d'assises
23:51par contre
23:51il a toujours dit
23:52la même chose
23:52c'est pas moi
23:54moi je n'ai rien fait
23:58d'apporter des explications
23:59vous-même
24:00vous avez été
24:00jusqu'à vous mettre en scène
24:01si je puis dire
24:02en essayant de polluer des poches
24:04de montrer comment est-ce
24:05qu'on polluait des poches
24:06expliquez-nous ce que vous avez fait
24:07c'était devant les caméras
24:08de télévision
24:08c'est il y a quelques années
24:09au départ de l'enquête
24:10les enquêteurs nous disent
24:11il est impossible
24:12pour un profane
24:13de polluer des poches
24:14ça ne peut être qu'un anesthésiste
24:15et même pas un infirmière anesthésiste
24:16on parle des poches
24:17qu'on administre
24:18des poches de soluté
24:18des poches de ringer
24:19qu'est-ce qu'on fait ?
24:20je me suis procuré des poches de ringer
24:22j'ai démontré
24:23après m'être entraîné
24:24pendant quelques heures
24:25j'ai démontré
24:25quelqu'un comme moi
24:26avec un petit peu d'entraînement
24:27qui ne suit qu'avocat
24:28j'arrivais à polluer des poches de ringer
24:30sans que ça se voie
24:31mais ça les a convaincus ?
24:32aussi bien qu'un infirmière anesthésiste
24:33mais ils n'ont jamais été convaincus
24:34d'aucun argument du docteur Péché
24:36pourquoi ?
24:36parce que depuis le départ
24:37de cette affaire
24:38les enquêteurs
24:39comme les juges d'instruction
24:40ont toujours été convaincus
24:42de la culpabilité
24:42de Frédéric Péché
24:43c'est-à-dire que
24:44on a
24:44quand je dis
24:45il n'a jamais été entendu
24:46c'est qu'on n'a jamais entendu
24:47ces arguments
24:48parce qu'on n'en voulait pas
24:49on a déterminé
24:50qui était le coupable
24:51dans cette affaire
24:52et ensuite on a construit le dossier
24:53c'est ça l'affaire Péché
24:54et le problème
24:55c'est que vous ne pouvez pas
24:56parler à des gens
24:57qui ne veulent pas vous entendre
24:58à la cour d'assises
24:59tous les éléments du dossier
25:01que vous ne connaissez pas d'ailleurs
25:02notamment à des charges
25:0330 000 pièces dans le dossier
25:06mais vous savez
25:07seuls les éléments à des charges
25:09ont été véhiculés
25:09par le procureur de la République
25:10les procureurs successifs
25:12seuls des éléments à charge
25:14contre Frédéric Péché
25:15notamment
25:16l'expertise psychocriminologique
25:18a été communiquée à la presse
25:20et a été abondamment commentée
25:21par la presse
25:22je n'ai pas vu
25:23que les éléments favorables
25:24avaient été communiqués
25:25dans la presse
25:26elles seront communiquées
25:27aux assises
25:27les journalistes
25:28pourront enfin
25:29comprendre
25:29ce qu'est l'affaire Péché
25:31avec tous les éléments
25:32la particularité
25:33c'est que
25:34rappelons-le pour nos auditeurs
25:35nos téléspectateurs
25:36il n'y a pas de scène de crime
25:37il n'y a pas de flagrant délit
25:38il n'y a pas de mobile évident
25:39mais il y a un faisceau
25:40d'indices graves
25:41et concordants
25:42selon l'accusation
25:42Willy je vous vois
25:43vous n'êtes pas d'accord
25:45si si je suis d'accord
25:46effectivement
25:46il n'y a pas
25:47il n'y a pas de la preuve
25:48irréfutable
25:49qui certifie
25:50que Frédéric Péché
25:51serait coupable
25:52en revanche
25:53voilà l'accusation
25:54a tissé une forme
25:55de tout oile d'araignée
25:56finalement autour de
25:57c'est le terme faisceau
25:59d'indices
25:59autour de Frédéric Péché
26:00et là pour le coup
26:01il y a une myriade de liens
26:02qui convergent vers lui
26:03non je devinais
26:04sur le côté scène de crime
26:05dans la mesure
26:07où là peut-être
26:09que Randall
26:09nous rejoindra là-dessus
26:11c'est sur le dernier cas
26:12il y a une scène de crime
26:13il y a même
26:14des sereines
26:15qui sont présentées
26:16comme l'arme du crime
26:17et c'est vrai
26:18que ce dernier cas
26:19pose énormément de questions
26:20et en fait
26:21le point de départ
26:22de l'affaire
26:22c'est ça
26:23c'est le dernier
26:23exactement
26:24et il y a bien
26:24une scène de crime
26:25et donc tous les cas
26:27vont être étudiés
26:29chronologiquement
26:29c'est pour ça aussi
26:30les 4 mois d'eau
26:31chronologiquement
26:32ça va être tentaculaire
26:33ça va être intense
26:34et ça va être
26:35une épreuve aussi
26:36vous le docteur Péchet
26:37vous l'avez rencontré
26:38en 2017 je crois
26:39dans le bureau
26:40de Randall Schwerderfer
26:41des mots qu'il a donnés
26:43à Boris
26:43et de ce que vous savez
26:44à l'approche du procès
26:45est-ce que vous mesurez
26:47le chemin qu'il a parcouru
26:48ou la descente
26:50je ne sais pas comment on dit
26:50entre 2017
26:51le début de l'affaire
26:52et aujourd'hui
26:53quel homme est-il ?
26:54Alors pour ce qui est des mots
26:55et pour répondre à votre question
26:56là on était donc
26:57mi-mars 2017
26:58ça faisait 10 jours
26:59que Frédéric Péchet
27:00était mis en examen
27:00l'affaire avait eu le temps
27:02de prendre un petit peu
27:02de l'empeur dans la presse
27:03et c'est vrai que c'était
27:04la première interview
27:05qu'il accordait à un média
27:05et les mots étaient déjà
27:08les mêmes dans le sens
27:08où on avait titré
27:09je veux donner ma vérité
27:10je crois que c'est ce
27:11qu'il a répété
27:12donc mot pour mot
27:13pour le coup
27:14on est sur la même ligne
27:16après en revanche
27:17moi j'avais en face de moi
27:19quelqu'un qui était
27:19voilà qui avait un certain
27:21charisme
27:22qui était
27:22qui avait une vraie stature
27:25et qui semblait
27:26déterminé à se battre
27:28là on sait que
27:29ces 8 années d'instruction
27:31l'ont quand même
27:32éreinté
27:32sa vie personnelle
27:33alors c'est pas trop
27:35à moi d'en parler
27:35mais il est parti quand même
27:36en lambeaux
27:36il le dit
27:38j'ai tout perdu
27:39donc ça veut dire
27:40qu'il a divorcé
27:40qu'il a ses enfants
27:41mais qu'il a quand même
27:42perdu son job
27:43ses amis
27:44sa famille
27:44et donc il y a une vraie question
27:45même si on s'attend tous
27:47à ce que bien sûr
27:48il soit là
27:48au premier jour de son procès
27:50mais il y a une vraie question
27:51sur la manière
27:51dont il va encaisser
27:53les 4 mois d'audience
27:54parce que je peux vous garantir
27:55que les 2 avocats de général
27:56et même les avocats
27:57de partie civile
27:58vont lui mettre
27:58une pression terrible
27:59et constante
28:00on l'avait rencontré
28:01il avait failli venir
28:02dans l'affaire suivante
28:03il y a 2 ans
28:03puis il a changé d'avis
28:04il n'est pas facile à gérer
28:05quand même
28:05parce qu'il ne devait venir
28:06pas venir
28:07la semaine suivante
28:07la semaine d'après
28:08puis il voulait venir
28:09avec telle et telle personne
28:10quand on l'avait rencontré
28:11il y avait vous
28:113 avocats
28:13sa soeur
28:13qui est avocate aussi
28:15et puis il y a eu
28:16une espèce d'histoire
28:18parce que l'un des avocats
28:20l'un des 3
28:21a dit
28:22moi je ne veux plus
28:23le défendre
28:24parce qu'en fait
28:24l'indemnité publique
28:26est jugée insuffisante
28:27dans le cadre
28:28de l'aide juridictionnelle
28:29il a l'aide juridictionnelle
28:30donc
28:30et il y a un des avocats
28:33qui dit
28:33c'est pas assez
28:34est-ce que vous pouvez nous dire
28:35maître Schwerdorfer
28:36combien votre cabinet
28:38le cabinet va
28:39toucher
28:40d'indemnité
28:41dans ce dossier
28:43pour ces 4 mois d'audience
28:44pour ces 4 mois d'audience
28:4540 000 euros
28:46divisé par 2
28:4620 000 euros
28:47pour 4 mois
28:48c'est-à-dire
28:48un peu moins
28:49de 5 000 euros
28:50par mois
28:50pour assurer la défense
28:52d'indemnité
28:53c'est pas un salaire
28:54loin de là
28:55sur lequel il restera
28:56pour mon cabinet
28:57à peu près
28:57moins 15 000 euros
28:58c'est-à-dire que c'est nous
28:59qui assumerons
29:00les frais de la défense
29:01donc ça va vous coûter de l'argent
29:02ça va nous coûter de l'argent
29:03pourquoi ?
29:03parce que le système
29:04de l'aide juridictionnelle
29:05en France
29:05et Martin Vetz
29:06qui était l'avocat
29:07de Salah Abdeslam
29:08m'a beaucoup aidé
29:08dans ce dossier-là d'ailleurs
29:09je remercie aussi l'ADAP
29:11et le coprésident
29:12Maître Boulay
29:13d'être intervenu
29:14la défense
29:15il n'y aura pas de procès équitable
29:17parce que
29:17pourquoi ?
29:18la défense n'est pas payée
29:19dans ces dossiers-là
29:19les partis civils
29:20cumulent les indemnités
29:21c'est pas l'argent
29:22des partis civils
29:23c'est que l'État
29:23indemnise jusqu'à 50 partis civils
29:26les avocats
29:27est-ce qu'on peut vous poser
29:29la question
29:29pour que ceux qui nous écoutent
29:30comprennent bien
29:31vous, vous allez avoir
29:32votre cabinet
29:334500 euros par mois
29:35pendant 4 mois
29:36c'est ça
29:36en face
29:37il y a des partis civils
29:38100, 130
29:39en face
29:39si vous prenez
29:40156
29:40156
29:41deux avocats
29:42combien
29:43les deux avocats
29:44des partis civils
29:45vont-ils toucher ?
29:46si vous prenez
29:46les deux avocats
29:47le bâtonnier
29:47Frédéric Bernat
29:48et le bâtonnier
29:49Stéphane Joriana
29:50vont toucher
29:50plus d'un million d'euros
29:51eux
29:52à deux
29:53pour intervenir
29:55dans ce procès
29:55là où la défense
29:56à deux
29:56va toucher
29:57moins de 40 000 euros
29:59et c'est ça qu'on dénonce
29:59en disant
30:00c'est pas normal
30:01et c'est ça
30:01qui avait été réglé
30:02par le conseil de l'ordre de Paris
30:03qui avait dit
30:04il faut une solidarité
30:04dans les apontats du 13 novembre
30:06il faut une solidarité
30:07confraternelle
30:07à armes égales
30:08en fait
30:08à armes égales
30:09et comment voulez-vous considérer
30:10que les avocats de défense
30:11qui ont 40 000 euros
30:12de budget à deux
30:13pour défendre Frédéric Pécher
30:14et les avocats de parties civiles
30:15dont je viens de parler
30:16qui ont plus d'un million d'euros
30:17pour assister les parties civiles
30:18il y a un procès équitable
30:19c'est totalement inéquitable
30:21entre les parties
30:22à tous les niveaux
30:23et c'est ça qu'on dénonce
30:23dans les attentats du 13 novembre
30:24les avocats des parties civiles
30:26ont redonné 10%
30:27de ce qu'ils avaient touché
30:28aux avocats de la défense
30:29et ça c'était juste
30:30et là on a
30:31le bâtonnier Bernard
30:32et le bâtonnier Joriana
30:33très clairement qu'on dit non
30:34on n'aidera pas
30:35et là
30:36c'est une attitude
30:37très contraire aux intérêts
30:39de la profession
30:39parce que très contraire
30:40à l'intérêt de l'exercice
30:41des droits de la défense
30:42le procès on l'a déjà dit
30:43ne peut pas être équitable
30:44avec des moyens
30:45aussi disparates
30:46entre la défense
30:47et les avocats de parties civiles
30:49on ne parle pas
30:50de l'argent des victimes
30:51on parle de l'argent
30:53alloué par l'État
30:54aux avocats
30:55bon
30:56revenons au judiciaire
30:57l'enjeu il est colossal
30:58qui tout double
30:59est-ce qu'il s'est préparé
31:00à la détention
31:01en cas de condamnation
31:02comment est-ce que vous lui
31:03en avez parlé
31:04j'imagine que vous avez évoqué
31:05la prison avec lui
31:06non
31:06il n'a jamais envisagé
31:08la détention
31:09on a envisagé la détention
31:11lorsqu'on était
31:12sur les débats
31:13de 2017
31:14et de 2019
31:15juge des libertés
31:16de la détention
31:16chambre de l'instruction
31:17puisque tout est possible
31:19à ce moment là
31:20ça a été écarté
31:21puisque ces instances
31:22ont refusé d'incarcérer
31:23Frédéric Pécher
31:24pour son procès
31:25nous n'avons jamais parlé
31:26de détention
31:26parce que Frédéric Pécher
31:27n'a jamais envisagé autre chose
31:28que d'être reconnu
31:29innocent
31:30des charges qui lui sont
31:32reprochées
31:33et n'a jamais envisagé
31:34on n'a jamais envisagé
31:35une seule seconde
31:36que ce procès
31:37pouvait se terminer
31:37par la prison
31:38donc s'il est condamné
31:39ce serait un choc immense
31:40psychologiquement
31:41humainement
31:41pour lui
31:42qui comparaît libre
31:43et qui est depuis 8 ans dehors
31:44je ne connais pas
31:45l'avenir
31:46je vis au jour le jour
31:47et surtout
31:47pendant un procès pénal
31:48et un procès d'assises
31:50vous les connaissez bien
31:50vous en avez suivi
31:51tout le monde ici
31:53connaît les procès d'assises
31:54tout est possible
31:55je ne sais pas
31:56et lui aussi
31:56puisque qu'est-ce qu'il vous dit Boris
31:57quand vous l'interrogez
31:58sur l'après-procès
31:59et sa vie future
32:00qu'est-ce qu'il répond ?
32:00il me parle d'un inconnu
32:01voilà
32:02il n'envisage rien
32:04et il ne prononce pas
32:05en l'état
32:05il n'a pas de vision
32:07sur son futur
32:08après ce procès
32:09alors sans doute
32:10dans cette histoire
32:11on aura un deuxième procès
32:12parce que si monsieur Péché
32:13est condamné
32:14le parquet fera sans doute appel
32:16et s'il est acquitté
32:17vous ferez sans doute appel
32:19donc on n'en est
32:20qu'un long cheminement judiciaire
32:21je ne sais pas
32:22on verra
32:23parce que c'est un procès
32:24il se passe aussi beaucoup de choses
32:25on entend
32:25tout ne se finit pas
32:28par un appel
32:28je ne sais pas
32:29j'attends beaucoup de l'audience
32:31tout va se passer
32:31dans cette audience
32:32il y a un dossier écrit
32:33et entre le dossier écrit
32:34et l'audience
32:35l'oralité des débats
32:36la contradiction
32:37il peut se passer
32:38énormément de choses
32:39et effectivement
32:41ce qui peut paraître
32:42une vérité au départ
32:43on parle d'indices
32:44Dominique
32:45monsieur Rizet
32:46vous parliez d'indices
32:47la différence entre indices
32:48et preuves
32:49elle est fondamentale
32:49aux assises
32:50il va falloir parler de preuves
32:51et il y a des jurés
32:52et il y a des jurés
32:53et c'est très important
32:54et je pense qu'au-delà
32:56de ce qu'ils savent
32:56au travers de la presse
32:57ils vont découvrir
32:59le vrai dossier péché
33:00et on verra ensuite
33:01quelle sera leur décision
33:02et pour moi ça reste
33:03une inconnue totale
33:03donc ça va être un procès
33:04très très ouvert pour vous
33:05totalement ouvert
33:06et il y a aussi des partis civils
33:07vous les avez rencontrés
33:08des partis civils
33:09oui oui bien sûr
33:10parce que eux
33:10leur grosse colère
33:11quand on parle de haine
33:12tout à l'heure
33:13au moins ils ont de la colère
33:14légitimement
33:15pourquoi pas
33:15le docteur péché
33:16c'est un suspect
33:17on leur a présenté
33:18comment ça réagit
33:21du côté des partis civils
33:22et comment ça va cohabiter
33:23dans cette cour d'assises
33:24justement
33:24parce que tous les jours
33:25il va venir à pied
33:25il va prendre place
33:26sur le banc
33:27ça va être particulier
33:27c'est vrai
33:27ça va être très particulier
33:28alors pour répondre
33:29à cette première question
33:30ça dépend des partis civils
33:32j'allais dire
33:32mais globalement
33:33on a senti des partis civils
33:34qui étaient sur les
33:35peut-être les deux
33:36trois premières années
33:37un petit peu circonspects
33:39il y avait certaines
33:39qui étaient quand même
33:40prudentes
33:40et qui étaient respectueuses
33:42de la présomption d'innocence
33:43à laquelle on est tous
33:44attachés ici
33:45et puis au fil des années quand même
33:47là je ne trouve plus
33:48aucune partie civile
33:49qui ait un doute
33:50sur la culpabilité
33:51de Frédéric Péchier
33:51ce qui fait que
33:53bon pour certains
33:54il y a oui
33:54une forme de colère
33:56voire de haine
33:56et surtout
33:58toutes me disent
33:59une soif de vérité
34:00une soif de réponse
34:01on veut comprendre
34:03certains ont perdu
34:04leur mère
34:04leur frère
34:05leur père
34:06d'autres ont des séquelles
34:08encore aujourd'hui
34:08qui ont changé
34:10leur quotidien
34:11et c'est vrai que
34:11derrière 30 cas
34:12il y a 30 noms
34:14il y a 30 visages
34:14il y a 30 histoires
34:15et ça aussi
34:16ça va être
34:16un fil rouge
34:19dans ce procès
34:19c'est qu'on va avoir
34:20des humains
34:20en face de nous
34:21qui ont souffert
34:22de cette situation
34:23indépendamment
34:24de la culpabilité
34:25de l'un ou de l'autre
34:26des médecins
34:27et c'est vrai que ça
34:29c'est quelque chose
34:29c'est une dimension
34:30qui va être très forte
34:31une organisation particulière
34:32pour le procès
34:33la salle d'audience
34:33ça va être assez grande
34:34effectivement
34:35ce qui est incroyable
34:36on est sur quand même
34:37l'équivalent de 12 assassinats
34:3918 tentatives d'assassinat
34:40et on a un accusé
34:41qui va rentrer
34:42par la grande porte
34:42et qui va pas se cacher
34:45voire même
34:45qui se considère
34:47comme innocent
34:47donc il va être
34:49dans ce registre là
34:49et qui va surtout
34:50partir tous les soirs
34:51prendre sa voiture
34:52regagner son domicile
34:53et moi
34:54c'est ce que je disais
34:55un petit peu au départ
34:56ce qui m'inquiète
34:57mais pour le coup
34:58c'est pas mon inquiétude
34:59elle est partagée
34:59par l'ensemble
35:00des acteurs du procès
35:01c'est qu'un soir
35:02moins bien qu'un autre
35:03parce qu'il va quand même
35:04être mis
35:05il va y avoir des hauts et des bas
35:06il va falloir que tous les matins
35:08il trouve la ressource morale
35:11physique
35:11mentale
35:12pour revenir à 8h30
35:14faire face à son destin judiciaire
35:15et sinon
35:16c'est débat
35:17reporté
35:18suspendu
35:19sur 4 mois
35:20c'est une grosse épreuve d'endurance
35:21à laquelle vous vous préparez
35:22tous les deux
35:22merci
35:22ça va être compliqué
35:23merci en tous les cas
35:24d'être venu avec nous
35:25et puis évidemment
35:27que ce dossier péché
35:28on l'évoquera
35:28à intervalles réguliers
35:30dans cette émission
35:30tout au long de ce procès
35:31qui ouvre donc
35:32on le rappelle
35:33le 8 septembre
35:33et qui se referme
35:34mi-décembre
35:35merci à tous les deux
35:36on accueille à présent
35:37une femme
35:38un repère dans le procès
35:39Mazan
35:39maître
35:40Béatrice Zavaro
35:42qui a défendu
35:43et qui défend
35:44toujours
35:44Dominique Pellicot
35:45c'est notre invitée
35:46le titre de son ouvrage
35:47merci maître
35:48merci d'être là avec nous
35:49défendre
35:51l'indéfendable
35:52c'est aux éditions
35:53Mareuil
35:54ce que je trouve
35:55remarquable
35:57dans votre livre
35:57c'est
35:58la pudeur
35:59avec laquelle
36:00vous racontez
36:00l'épreuve
36:01que vous avez traversée
36:02on ne se rendait pas compte
36:03quand on voyait
36:04les images
36:05à la télévision
36:05que vous étiez
36:06si seul
36:07et ça commence
36:09par un choix
36:09parce qu'au départ
36:10lorsque vous prenez
36:11la défense
36:12de Dominique Pellicot
36:12vous allez nous le raconter
36:13vous demandez
36:14si vous allez pouvoir
36:15le faire seul
36:16et lui vous demande
36:17de rester seul
36:19face au monde
36:20vous êtes lui
36:21et vous face au monde
36:22quels sont les mots
36:23qu'il a choisis
36:23et comment ça s'est noué
36:24ce pacte de défense
36:25alors cette expression
36:26c'est plutôt moi
36:27qui l'ai choisi
36:29et qui le lui est dite
36:31mais au fur et à mesure
36:33que l'instruction grossit
36:35que le nombre d'accusés
36:36grossit
36:37je lui dis
36:38monsieur Pellicot
36:39peut-être qu'il serait
36:40de bon ton
36:40qu'on soit deux
36:41à votre défense
36:42et il me dit
36:42j'ai accordé ma confiance
36:44je vous ai accordé ma confiance
36:45je ne l'accorderai pas
36:46à quelqu'un d'autre
36:46et à ce moment-là
36:47je lui dis
36:48alors je pense
36:49que ce sera vous et moi
36:50contre le monde entier
36:51et c'est ce qui s'est passé
36:52bien sûr
36:53bien sûr que c'est ce qui s'est passé
36:54tout à fait
36:55c'était vertigineux
36:57mais c'était vertigineux
36:58mais vertigineux
36:59sur le long cours
37:00c'est-à-dire qu'on s'en est rendu compte
37:02qu'on arrivait progressivement
37:03à quelque chose
37:04qui était en train de
37:05presque nous dépasser
37:06donc voilà
37:07Pellicot c'est mon Everest
37:09vous dites
37:09ah oui
37:10et il reste les sommets
37:11à franchir
37:12on va y revenir
37:12oui je crois que c'est le plus haut
37:14et l'Everest il me semble
37:15donc je ne sais pas
37:17je veux dire
37:17il y a des étapes de montagne
37:18à franchir
37:18pour aller jusqu'au sommet
37:19bien sûr
37:20vous vous dites
37:21finalement
37:22comment défendre l'indéfendable
37:23comment défendre Pellicot
37:25nous voudrions vous poser
37:26la question autrement
37:26comment est-ce qu'une femme
37:28peut défendre Pellicot
37:30et c'est une question
37:30qu'on vous a souvent posée
37:31et que monsieur Rizet
37:32m'avait déjà posée
37:34et quand même
37:34on va vous la reposer
37:35parce que vous avez peut-être
37:35évolué depuis
37:36ou changé
37:37ah non je ne crois pas
37:38alors
37:38voilà
37:39non je ne suis pas
37:41un avocat reste un avocat
37:43il n'est pas genré
37:44je ne me suis pas positionnée
37:45en tant que femme
37:46dans la défense de Pellicot
37:47alors bien évidemment
37:48j'ai ma sensibilité
37:50j'ai mon expression
37:51j'ai ma façon d'être
37:52qui est celle d'une femme
37:53mais pour autant
37:54j'étais avocat
37:56j'avais ma robe
37:57et je n'étais pas genré
37:58j'ai accepté ça
38:00sans me dire
38:01est-ce qu'il y a une femme
38:02est-ce que ça va poser
38:03une difficulté
38:03ça en a posé à certains
38:04qu'on soit clair
38:05en ayant conscience
38:08maître
38:08que quand vous vous leviez
38:09pour le défendre
38:10il valut mieux
38:10que ce soit une femme
38:11avocat
38:12avocate
38:13vous préférez le terme avocat
38:14il valut mieux
38:15que ce soit une femme
38:16avocat qui sait
38:17plutôt qu'un homme
38:17en fait la question
38:19peut-être
38:19on pourrait la poser aussi
38:20à madame Pellicot
38:21qui a choisi deux hommes
38:22pour la défendre
38:23donc je veux dire
38:25c'est malin
38:25on était
38:26un parto balle au centre
38:29voilà
38:30qu'est-ce que vous gardez
38:32de ces semaines d'audience
38:33on découvre dans ce livre
38:34les coulisses du procès
38:35à travers vos yeux
38:36on découvre la distance
38:37de vos confrères
38:38votre isolement
38:39votre concentration
38:40votre compagnon
38:41dit que vous êtes
38:41un moine soldat
38:43est-ce que vous avez traversé
38:44cette épreuve
38:45avec autant de densité
38:47et de concentration
38:48et qu'est-ce qui vous a fait
38:48le plus souffrir
38:49est-ce que le regard
38:50de vos pères
38:51a été difficile ?
38:53non le regard
38:54de mes pères
38:54n'a pas été difficile
38:55parce que
38:56je m'y attendais
38:57quelque peu
38:58je savais qu'en préparant
38:59cette affaire
38:59je disais toujours
39:01à mes proches
39:02je disais
39:03il faut que je sois armée
39:04parce que j'ai en face de moi
39:0635-40 avocats
39:07qui ne vont pas me louper
39:08je suis sur un fil
39:10écrivez-vous
39:10on me traite d'avocate générale
39:11ma position n'est ni facile
39:13à assumer
39:14ni confortable
39:15c'est ça
39:15bien sûr
39:16non non mais complètement
39:17complètement
39:17si vous voulez
39:18je savais tout ça
39:19mais ce qui a complètement
39:21changé la donne
39:22cette phrase-là
39:23elle est vraiment
39:23l'expression de mon sentiment
39:24mais au départ
39:25le 2 septembre 2024
39:27je sais que ça va être compliqué
39:28je sais que ça va être
39:30un combat un peu âpre
39:31entre les uns et les autres
39:32mais je n'imagine pas
39:33en fait
39:34d'abord je n'imagine pas
39:35que madame Pellicot
39:36ne demandera pas
39:37lui-clos
39:38la publicité étant un principe
39:39donc pas de difficulté
39:41mais quand
39:41madame Pellicot
39:42nous dit
39:43qu'elle ne demandera pas
39:44lui-clos
39:44je sens que là
39:45les choses bougent
39:46il y a un vrai virage
39:50qui est en train
39:50d'être amorcé
39:51et donc après
39:52oui
39:52peut-être fort
39:54de la présence
39:55de la presse
39:56les uns et les autres
39:57se sont un petit peu
39:58déchaînés
39:58donc c'était âpre
40:00oui effectivement
40:01le combat était âpre
40:02et je me suis
40:03j'étais encore
40:05un peu plus isolée
40:07que ce que je pouvais
40:08l'imaginer
40:08avant le début
40:09de cette audience
40:11les gens qui viennent
40:11vous en parler
40:12aujourd'hui au restaurant
40:13dans la rue
40:13vous disent quoi ?
40:15maintenant que le procès
40:16est terminé
40:16la condamnation
40:17est tombée
40:17la vie continue
40:18ils me disent
40:20merci
40:20les femmes
40:22certaines femmes
40:22me disent merci
40:23beaucoup d'ailleurs
40:24les autres me disent
40:26quel courage
40:27mes pères me disent
40:29tu as représenté
40:30la profession
40:31et tu as fait honneur
40:32à la robe
40:32des magistrats
40:35me saluent
40:36j'ai eu un retour
40:38extrêmement bienveillant
40:39parce que la ligne
40:40était ténue
40:41vous étiez quand même
40:41sur une ligne de crête
40:43pas facile
40:44j'étais sur une ligne de crête
40:46parce que
40:47je l'ai dit souvent
40:48je l'ai écrit
40:49madame Pellico
40:50n'était pas mon adversaire
40:52oui
40:52ça sort dans le livre
40:54d'ailleurs
40:54ça sort
40:55et puis
40:55madame Pellico
40:56c'est pas elle
40:57qui déclenche
40:58l'action publique
40:59c'est pas elle
41:00qui va se plaindre
41:01de viol
41:02c'est pas elle
41:03qui pousse la porte
41:03du commissariat
41:04pour dire
41:05j'ai été victime
41:06d'un viol
41:06je viens le dénoncer
41:07alors on le rappelle
41:08c'est d'abord
41:08le vigile
41:09de ce centre Leclerc
41:10qui
41:10oui c'est le vigile
41:12qui découvre
41:13monsieur Pellico
41:13en train de filmer
41:14les enquêteurs
41:15qui ont la bonne idée
41:16d'aller voir les disques durs
41:17et de remonter
41:17oui puisque le matériel
41:18informatique est saisi
41:20c'est comme ça
41:20que ça démarre
41:21bien sûr
41:21complètement
41:21ça part d'une façon
41:23complètement
41:24comment dire
41:25anodine
41:26on va dire
41:26puisque c'est
41:27enfin anodine
41:27dans le contexte
41:29d'une procédure pénale
41:30qui démarre
41:31matériel saisie
41:32etc
41:32et il regarde
41:33et il découvre
41:34effectivement
41:34cette femme
41:35qui est
41:36dans différentes positions
41:37avec différents hommes
41:38et on lui présente ça
41:39donc en fait
41:40même là
41:41tout est inversé
41:42tout est bouleversé
41:43dans ce dossier
41:44vous prêtez serment
41:45en 96
41:46c'est ça
41:46on a regardé tout de suite
41:47le 3 janvier 96
41:48vous défendez
41:49Christine de Viejeoncourt
41:50avec Sophie Beauté
41:52là vous défendez
41:53Pellico
41:53est-ce que votre clientèle
41:55a changé
41:55depuis que vous l'avez défendu
41:56est-ce que maintenant
41:57vous avez
41:57des violeurs
41:59est-ce que vous avez
41:59des dossiers
42:02plus de dossiers
42:03comme ceux-ci
42:04qui viennent à vous
42:04est-ce que ça a changé
42:05votre clientèle
42:06l'affaire Pellico
42:07ça n'a pas forcément
42:08changé ma clientèle
42:09alors il y a des gens
42:10qui sont venus me voir
42:11parce que justement
42:12j'avais défendu
42:12Dominique Pellico
42:13mais paradoxalement
42:15dans un autre sujet
42:16que la matière pénale
42:17et par contre
42:19ça a changé
42:19ma vie professionnelle
42:20c'est-à-dire que
42:21j'ai eu
42:23énormément de sollicitations
42:24pour des retours
42:25sur expérience
42:26on m'a demandé
42:27d'intervenir
42:28à des conférences
42:28à des facultés de droit
42:30ah oui
42:31je trouvais ça très intéressant
42:32vous écrivez
42:32que vous avez voulu
42:33faire une conférence
42:34sur les traversées
42:35en solitaire
42:36de différents métiers
42:36et je trouvais
42:37que la métaphore
42:38était appropriée
42:39et jolie
42:40vous avez traversé ça
42:41vous avez fait une transat
42:41en fait
42:42c'est ça exactement
42:43c'est l'Everest
42:44ou la mer
42:44mais en fait
42:47ce dont vous parlez
42:49madame
42:49c'est l'atelier
42:50de la langue française
42:51à Aix-en-Provence
42:52qui dans le cadre
42:53de la semaine
42:53de l'éloquence
42:54m'a demandé
42:55de venir parler
42:56de ma solitude
42:56à côté d'un navigateur
42:58et d'un ancien espoir
42:59et d'ailleurs
43:01le trait commun
43:01de nous trois
43:02c'était la grande solitude
43:03qui nous a habité
43:04pendant nos traversées
43:05respectives
43:05moi j'ai des questions
43:06sur Dominique Pellico
43:07parce que l'histoire
43:07n'est pas terminée
43:08dans l'interview
43:09que vous accordez
43:10à nos confrères
43:10de libération
43:11vous sous-entendez
43:11qu'en fonction
43:12de son état
43:13vous pourriez
43:13demander éventuellement
43:15un aménagement de peine
43:16comment va votre client
43:18aujourd'hui
43:18comment est-il en détention
43:20évidemment
43:20on pense au parti civil
43:22on pense à Gisèle Pellico
43:24à toute la déflagration
43:25familiale qu'il y a eu
43:26on en reparlera
43:27mais aujourd'hui
43:28précisément
43:29comment va-t-il ?
43:31Il va comme un homme
43:32qui est totalement
43:32à l'isolement
43:33c'est-à-dire qu'il était
43:35il est isolé vraiment
43:36pendant l'instruction
43:37il a commencé à être isolé
43:38en mai 23
43:40parce qu'il a subi
43:41des menaces en détention
43:42donc il fallait absolument
43:44qu'on puisse l'isoler
43:46et ensuite
43:46il est parti
43:47à l'isolement
43:48depuis le prononcé
43:50du verdict
43:50il est dans un régime
43:52de détention
43:53seul
43:54voilà
43:54et je ne suis
43:56que sa seule visiteuse
43:57et sa seule interlocutiste
43:58Vous allez une fois par semaine
43:59deux fois par semaine ?
44:00Non
44:00j'y vais
44:02une fois
44:03une fois par mois
44:04deux fois par mois
44:05parce qu'il n'est pas
44:05dans le ressort de Marseille
44:06donc c'est un peu plus compliqué
44:07en logistique
44:08mais c'est un homme
44:10qui est fatigué d'abord
44:12et puis
44:13il prend son mal en patience
44:15Est-ce qu'il a conscience
44:16de la déflagration
44:17d'abord
44:18de l'éco mondial
44:19qu'il y a eu sur ce procès
44:20est-ce que ça
44:20il en a conscience ?
44:21Complètement
44:21Et à micro échelle
44:23qui n'est pas la moindre
44:24du vertige
44:26que ça a donné
44:26dans sa propre famille
44:27et des séquelles
44:28encore béantes
44:31si je puis dire
44:32aujourd'hui
44:32puisque
44:32Caroline Darian
44:34sa fille
44:35a porté plainte
44:36elle ne parle plus
44:37à sa mère
44:38elle explique que sa mère
44:38n'est pas une icône
44:39et qu'elle ne pourra
44:40jamais lui pardonner
44:40tout ça
44:41commun c'est lui
44:43et il a conscience
44:44de ce qu'il a fait
44:46du mal
44:46et des fractures
44:47qu'il a pu ouvrir
44:48Alors il est conscient
44:49effectivement
44:50de cette déflagration
44:51familiale
44:52il est conscient
44:53des conséquences
44:54des actes commis
44:54ça je pense
44:55que le procès
44:56il n'a pas attendu
44:57le procès
44:58il le savait d'ores et déjà
44:59ce qui est très triste
45:00c'est cette rupture
45:02mère-fille
45:03ce qui est très triste
45:04c'est que
45:05il est face
45:07à sa fille
45:09qui est convaincue
45:10d'avoir subi
45:11quelque chose
45:11Mais est-ce que
45:12vous le croyez
45:12quand il dit
45:13qu'il n'a jamais
45:13touché sa fille ?
45:15Bien sûr
45:15Vous le croyez ?
45:16Il faut quand même
45:17se rappeler
45:17qu'au procès
45:19d'Avignon
45:19madame l'avocat
45:20générale
45:21quand elle prend
45:21la parole
45:22pour son réquisitoire
45:23dit
45:23alors textuellement
45:25je vais essayer
45:26de reprendre
45:27ces mots
45:27dit
45:28j'entends
45:30nous entendons
45:31au parquet
45:31la souffrance
45:33et
45:33oui la souffrance
45:35de madame
45:35Pellicot
45:36Caroline
45:37mais nous n'avons pas
45:39de façon très objective
45:40les éléments nécessaires
45:42à la poursuite
45:42de Dominique Pellicot
45:43Mais elle a déposé
45:44plainte en mars
45:45donc
45:45affaire suivante
45:48est-ce qu'il vous parle
45:49ça va être difficile
45:50de s'appeler
45:51Dominique Pellicot
45:51de ressortir
45:52il ne va pas faire 20 ans
45:53il va faire quoi
45:5414, 15
45:55donc il sortira bientôt
45:57dans quelques années
45:58mais vous avez quand même
45:58les deux tiers de sûreté
45:59oui il y a deux tiers de sûreté
46:00quand on fait
46:01même la période de sûreté
46:03vous le savez mieux que moi
46:04elle est révisable
46:05quand on a fait
46:05les deux tiers de sa sûreté
46:06on peut demander
46:07la révision de sa sûreté
46:08si elle est accordée
46:10sur une demande de sortie
46:11donc
46:12il va bien se tenir en prison
46:14donc il aura un bon dossier
46:15est-ce qu'il vous parle
46:18parfois de ce qu'il a
46:19l'intention de faire après
46:20est-ce qu'il va partir
46:20très loin
46:21il a d'abord d'autres dossiers
46:23est-ce qu'il va aller
46:24s'enfermer dans un monastère
46:25comme Jean-Claude Romand
46:26est-ce qu'il va
46:27qu'est-ce qu'il
46:27effectivement
46:29il y a d'abord
46:29l'affaire des colquais
46:31ce qu'il va falloir gérer
46:32donc on le rappelle
46:33il a deux dossiers
46:34deux mises en examen
46:34il y en a une
46:35pour laquelle il a
46:37c'est la même mise en examen
46:38pour les deux dossiers
46:39il a avoué pour l'un
46:40mais il a ni pour l'autre
46:42il a avoué partiellement
46:42pour l'un
46:4399
46:44et il conteste absolument
46:4691
46:46mais du coup
46:47l'instruction est toujours en cours
46:48l'instruction est toujours en cours
46:50il a un statut de libre
46:51dans cette affaire
46:53puisque le mandat de dépôt
46:54n'a pas été renouvelé
46:55donc
46:56l'instruction est en cours
46:58il y a des choses à faire
46:59il y a des choses qui sont faites
47:00et qui ne sont pas
47:01inintéressantes
47:02au contraire
47:03donc
47:04c'est une fois que
47:05peut-être tout ça
47:06sera évacué
47:08entre guillemets
47:09qu'on pourra envisager la suite
47:10mais en tout cas
47:11pour répondre à votre question
47:12on respecte et on s'applique
47:13la présomption d'innocence
47:15bien sûr
47:15donc supposons qu'il sorte
47:16là bientôt
47:17est-ce qu'il vous dit
47:18est-ce qu'il a un projet ?
47:19partir loin ?
47:20oui je pense que c'est ça
47:21forcément obligé
47:22obligé ?
47:24mais pas forcément obligé
47:26mais il a envie
47:27on voudrait vous poser
47:27une question brutale
47:28je vous en prie
47:29Jacques Vergès
47:30qu'on a connu
47:31et qu'on aimait beaucoup
47:32un jour
47:33avait répondu
47:34à une question
47:35on disait
47:36qui auriez-vous aimé défendre
47:38défendre la défendable
47:39il avait répondu
47:40Hitler
47:40vous
47:42qui auriez-vous aimé défendre ?
47:44en dehors de Dominique Pellicot
47:45mon dieu
47:47vous me posez une
47:48vous avez dit mon dieu
47:50vous auriez aimé défendre
47:51c'est une question vicieuse
47:52c'est Pauline
47:53qui l'a imaginée
47:54donc c'est une question vicieuse
47:56alors
47:56qui ?
47:58des gens passés
47:59de l'histoire
48:00oui des gens de l'histoire
48:00des gens
48:01des horribles personnages
48:02de l'histoire
48:03Guy Georges
48:05Guy Georges
48:05Guy Georges
48:08on a la réponse
48:09à votre question
48:10mais je crois que
48:12oui oui
48:12oui Guy Georges
48:13mais parce que
48:16vous me regardez
48:17très
48:17non non
48:18pas du tout
48:19non non
48:20non mais ce que je veux dire
48:22c'est qu'en fait
48:22oui parce que
48:23c'est tellement complexe
48:26je vous regarde avec
48:26beaucoup d'admiration
48:27parce que je voulais défendre
48:28ces gens-là
48:29merci beaucoup
48:29mais c'est tellement complexe
48:32c'est ça qui est
48:33c'est ça qui est
48:34qui est passionnant
48:35dans le métier
48:35c'est quand vous avez affaire
48:36à une personnalité complexe
48:38moi quand je rencontre
48:39Dominique Pellicot
48:40vous avez tellement
48:41un
48:42un
48:42un
48:43écart
48:44écart
48:45c'est même pas
48:46c'est encore trop faible
48:46entre sa vie de famille
48:48ce qu'il représente
48:49ce que les gens savent de lui
48:50et ce qu'on va découvrir
48:52c'est ça qu'il faut explorer
48:54on est sur une logique
48:55de reconnaissance des faits
48:56donc il n'y a pas de démonstration
48:58de la matérialité des faits
48:59mais donc
49:00c'est ça qui est passionnant
49:01à expliquer
49:02c'est ce que j'ai voulu
49:04essayer de faire
49:04à la cour criminelle
49:05c'est-à-dire dire
49:06attention
49:06vous jugez un homme
49:07et pour juger
49:08il faut comprendre
49:09c'est pas de moi
49:10vous le savez bien
49:10mais voilà
49:11donc
49:12c'est ça qui est passionnant
49:14c'est cette complexité
49:15de personnalité
49:16qui est passionnant
49:16vous jugez un homme
49:17il n'y a pas de monstre
49:18pardon
49:18je dis vous jugez un homme
49:20parce qu'il n'y a pas de monstre
49:21il fait partie
49:22en tout cas
49:22c'est dans les espoirs
49:23pour faire peur aux enfants
49:24il fait partie de notre humanité
49:25il y a des hommes dans la société
49:26ça fait partie de notre humanité
49:27parce que personne n'est à l'abri
49:29d'un parcours délinquantiel
49:32donc on rappelle le titre
49:33de votre livre
49:34Défendre l'indéfendable
49:35c'est dans la moisson des livres
49:37Post-Mazan
49:38c'est un livre très éclairant
49:39qui est édité
49:40chez Mareuil Édition
49:42alors à quoi un film de cinéma
49:43sur le procès
49:44ou sur votre client
49:45on voit dans le livre
49:46que vous avez été approché
49:47par de grands producteurs américains
49:49mais avant de vous quitter
49:50je voulais vous proposer
49:52un petit clin d'œil
49:52qui s'est signé Gérard Juniot
49:54l'acteur
49:54il n'est pas incarné
49:55dans un film
49:55qui sort le 1er avril
49:57le faux
49:57Xavier Dupont-de-Ligonnais
49:59vous savez celui qui avait été arrêté
50:00en lieu et place
50:01du vrai Xavier Dupont-de-Ligonnais
50:02à Glasgow
50:03c'était en octobre 2019
50:05il s'appelle Guy Joao
50:06cet homme
50:07c'est un ancien ouvrier de Renault
50:08et il y a eu une méprise totale
50:10le film
50:10ça ne s'invente pas
50:11il s'appelle
50:12Mauvaise pioche
50:13et ça sort donc le 1er avril
50:14écoutez
50:14c'est vrai que je me suis intéressé
50:16à l'histoire
50:17de ce pauvre monsieur
50:19qu'on a pris pour Dupont-de-Ligonnais
50:20alors qu'il y reconnaît
50:22il n'était pas du tout
50:23il ne me ressemblait pas du tout
50:26enfin c'est une totale bévue
50:29une fake news
50:30c'est vrai qu'il y a eu un emballement
50:31il y a eu un emballement médiatique
50:32et policier un peu fou
50:33que j'ai essayé de traiter
50:35moi je ne raconte pas la vraie histoire
50:36je me suis inspiré de ça
50:38et du mécanisme de comment
50:40et des dégâts que ça fait
50:42une fois que le souffle est retombé
50:45je suis content du film
50:46et j'ai un casting formidable
50:47il y a Thierry
50:48il y a Daroustin
50:50il y a Zabou
50:51il y a Michel Larocque
50:52il y a François Morel
50:53il y a Fifi Lachaud
50:54et Rine Kersi
50:55que j'ai réussi à détourner
50:56de leur univers
50:57et Paldor
50:59enfin bon
50:59je dois dire
51:00que je me suis vraiment régalé
51:01merci beaucoup
51:03de nous avoir suivis
51:04pour cette première
51:04ce fut un plaisir
51:05Dominique
51:06on se retrouve ici
51:07dimanche prochain
51:08même jour même heure
51:09avec un nouveau numéro
51:10d'affaires suivantes
51:10dimanche prochain
51:11sur la 13
51:12et préférez toujours
51:13l'original
51:14au contrefaçon
51:15place à l'info
51:16vous retrouvez tout de suite
51:17Mathieu Coache
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