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  • il y a 2 mois
Chaque week-end, l’émission pilotée par Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, et Pauline Revenaz, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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Transcription
00:00Un procès qui arrive à grands pas, celui de Cédric Jubilard, il s'ouvre le lundi 22 septembre dans 8 jours exactement devant la cour d'assises d'Albi avec une question.
00:08Cédric Jubilard est-il coupable de la disparition et de la mort de sa femme Delphine Jubilard dont le corps n'a pas été retrouvé ?
00:15Avec nous sur ce plateau en plus de nos deux invités, Mourad Batik, avocat de l'oncle et de l'attente de Delphine, et Maxime Rangstetter, journaliste, reporter, ligne rouge.
00:24Aujourd'hui, nous vous proposons justement un témoignage exceptionnel, celui de Jennifer, celle qui a partagé des parloirs avec Cédric Jubilard, une jeune femme de 31 ans, c'est son ancienne compagne.
00:33Ils se sont rencontrés sur les réseaux sociaux et ce qu'elle a raconté aux enquêteurs a de quoi intriguer.
00:37Elle est l'une des personnes à avoir le plus côtoyé Cédric Jubilard depuis sa mise en détention.
00:45Lorsqu'elle entretenait une relation avec son ex-compagnon, Jennifer C. s'était régulièrement rendue dans le parloir de la prison où Cédric Jubilard est incarcéré.
00:54Des moments durant lesquels il serait allé jusqu'à mimer le meurtre de sa femme Delphine.
00:58Il se met derrière moi en fait, il met son avant-bras sur mon front et son entre-bras a une clé de coude.
01:09Il m'a dit mais là est-ce que tu peux crier pour montrer qu'on ne peut pas crier quand on se fait étrangler ?
01:15Pour Jennifer C, ce qu'il s'est réellement passé à Cagnac-les-Mines dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 ne fait aucun doute.
01:21Cédric Jubilard aurait prémédité son acte.
01:24Mon intime conviction c'est que c'est Cédric quoi.
01:28Et ça faisait pour moi, c'est pas un meurtre, c'était un assassinat.
01:32C'était soit un film avec Cédric, soit il n'y a plus Delphine à peine.
01:37Pour les raisons aussi qu'il m'a évoquées, donc la maison, les enfants.
01:41Elle fait également part de menaces à peine voilées qu'aurait proféré Cédric Jubilard à son encontre.
01:46C'est à partir du mois de juin que Jennifer cesse de se rendre au parloir.
02:00Ce qui n'a pas empêché Cédric Jubilard d'essayer de la contacter à au moins cinq reprises.
02:05Voici l'un des messages qu'il a laissés sur le répondeur.
02:12Cédric Jubilard a été entendu jeudi par les enquêteurs pour subornation de témoins.
02:16en raison de ses appels.
02:18Il n'est désormais plus autorisé à contacter Jennifer C.
02:22Maxime, c'est vous qui avez rencontré cette jeune femme, Jennifer.
02:25D'abord, est-ce que tout ce qu'elle a pu vous raconter vous semble crédible
02:28et quelle impression elle vous laisse ?
02:30Oui, on l'a rencontré avec Nicolas Bajoni pour Ligne Rouge
02:33et l'impression qu'elle nous laisse, c'est quelqu'un peut-être d'un petit peu perdu,
02:39mais qui aujourd'hui en tout cas a vraiment peur de Cédric Jubilard.
02:42Je m'explique.
02:42Elle nous a paru sincère quand elle nous a raconté être tombée amoureuse de Cédric Jubilard
02:47pour expliquer qu'elle le contacte dès le début de l'affaire.
02:49Elle ne le connaît pas, elle habite à quelques heures de route.
02:53Elle lui envoie un message lorsqu'elle voit la médiatisation et la disparition de Delphine.
02:56À l'époque, elle lui propose de l'aider peut-être à la chercher.
02:59Et puis, ils maintiennent un lien comme ça pendant tout un certain temps.
03:02Cédric Jubilard a d'autres petites amies entre-temps.
03:04Et puis, quand il est en prison, ils finissent par se voir et par entamer une relation amoureuse,
03:09une relation charnelle au parloir.
03:11Et elle a vraiment été amoureuse de lui.
03:13Et elle, dans ce qu'elle nous dit, elle l'a cru innocent.
03:16Et elle tombe de haut.
03:18Elle parle aujourd'hui d'une forme d'emprise dont elle se serait déliée
03:21au moment où il lui fait ses aveux sur plusieurs parloirs.
03:24Donc, c'est quoi la bascule pour elle ?
03:26C'est quand il mime la scène d'étranglement ?
03:27J'ai du mal à comprendre.
03:28Je pense qu'elle aussi a du mal à la définir.
03:31Parce qu'en fait, ses aveux, il les fait sur plusieurs parloirs.
03:34Il commence un jour par lui dire, lui chuchoter à l'oreille lors d'un parloir
03:39« Oui, j'ai bien tué Delphine ».
03:41Avant ça, tout commence avec une inquiétude à l'approche du procès.
03:44Cédric Jubilard lui dit plusieurs fois « J'ai peur avec le procès que tu me quittes,
03:49que tu ne me répondes plus, tu vas entendre des horreurs sur moi,
03:50et donc tu ne me parleras plus ».
03:52Elle, elle le rassure, elle dit « Non, ne t'inquiète pas, je t'aime, ça ira au-delà, etc. »
03:56C'était un point où il parlait d'enfants, de voyages au Maldives, etc.
03:59Et ça continue comme ça.
04:02Et en fait, il finit par lui dire, elle lui dit « Mais pourquoi tu as si peur au procès ? »
04:05Et il finit par lui dire « Parce que j'ai vraiment tué Delphine ».
04:08Et là, c'est plusieurs parloirs où elle va à chaque fois l'interroger
04:11pour essayer d'en savoir un peu plus.
04:12Et il va finir par lui faire ses aveux complets
04:15où il explique comment il l'a tué en l'étranglant,
04:16comment il a transporté le corps avec la voiture.
04:19La seule chose qu'il a toujours refusé de lui dire,
04:21il lui disait « C'est mon jardin secret »,
04:23c'est là où il a laissé Delphine.
04:24Il y a beaucoup de zones d'ombre, Dominique, dans ce procès.
04:27Je vous sens un peu sidérée.
04:28Oui, non, moi je suis toujours surpris par ces personnes.
04:32Bon, ça vaut pour son ancien co-détenu, Marco,
04:34mais on en a parlé avec Max longuement.
04:37Ces personnes qui viennent un jour dire
04:39« Bah oui, j'allais le voir en prison »,
04:41donc qu'il aimait, qu'il est prête à faire un enfant avec lui,
04:43à partir en vacances au Maldives.
04:45Le 18 juin, dernière visite à la prison,
04:47elle part avec le baluchon de vêtements de Cédric Jubilard
04:50pour lui laver ses vêtements pour le procès
04:52qui aura lieu le 22 septembre.
04:53Elle lui achète des chemises,
04:55puis d'un seul coup, badaboum, plus rien.
04:58Elle ne va pas le voir la semaine suivante,
05:01ni la semaine d'après.
05:02Et d'un seul coup, elle se met à raconter
05:04ce qu'il lui a dit.
05:05C'est toujours…
05:07Bon, elle sera appelée au procès.
05:09C'est l'histoire d'une femme,
05:10c'est l'histoire d'une femme qui rentre dans un commissariat
05:12et qui dit « Mon mari m'a frappé.
05:14Neuf fois sur dix, c'est vrai.
05:15Mais la dixième fois, ce n'est pas vrai.
05:16Et donc, est-ce qu'elle lui a fait ses confidants ?
05:20Est-ce qu'il lui a fait ses confidences ?
05:21Est-ce qu'elle invente ?
05:23S'il lui a dit des choses,
05:24qu'est-ce qui lui prend un coup de venir les dire ?
05:26Est-ce que c'est parce que leur histoire d'amour se termine ?
05:28Est-ce qu'il y a un règlement de compte ?
05:29Moi, ce genre de truc, ça me déplaît tout le temps.
05:31De la nécessité…
05:32Sachant qu'il faut peut-être pour établir…
05:34Elle a mis un peu de temps quand même à le dire.
05:35Et en plus, ce n'est pas elle qui contacte entre les gendarmes.
05:37C'est un ami à qui elle a raconté tout ça.
05:40Mourad Batik, du coup, de la nécessité de ce procès.
05:42On en a besoin de ce procès devant la Cour d'Azur ?
05:44Bien sûr, on en a besoin.
05:46Et il va se passer des choses pendant ce procès.
05:47Il va y avoir des confrontations.
05:49Il va y avoir des interrogateurs poussés.
05:51On va refaire l'instruction à la barre.
05:53Et on espère que de ce procès pourra naître et émerger une forme de vérité.
05:58À tout le moins, il y aura une vérité judiciaire.
05:59Ça, c'est sûr. Moi, aujourd'hui, ce que veulent mes clients,
06:02c'est que Cédric explique ce qui s'est passé ce soir-là.
06:06Et où est le corps de Delphine ?
06:07C'est ça, les vraies questions que l'on doit résoudre pendant ce procès.
06:10Qu'est-ce qu'il va falloir aller explorer qui ne l'a pas encore été ?
06:14C'est ça, la question ?
06:15Alors, tout a été exploré.
06:16On a une procédure de plus de 15 000 cotes, 27 tomes.
06:19Enfin, c'est un dossier absolument phénoménal.
06:22Et toutes les pistes ont été explorées, ont été exploitées par les magistrats instructeurs
06:27qui ont bien fait leur travail.
06:29Il faut le dire, il faut le répéter.
06:31Si vous voulez, dans ce dossier, il y a plusieurs pistes qui ont été posées sur la table.
06:35Et donc, les enquêteurs, ils ont fait leur travail.
06:37Ils ont approfondi, étudié chacune des pistes.
06:40Et donc, on a ce qu'on appelle, dans le jargon, refermer les portes derrière soi.
06:44Dès qu'une piste n'était pas la bonne, on a refermé la porte.
06:46Il y a la piste de Cédric Jubilard.
06:48Et il y a toutes les autres pistes, celle du rôdeur, celle d'une disparition,
06:52celle d'un suicide, celle de l'amant, celle de la femme de l'amant.
06:55Et à chaque fois, sur chacune des pistes, après une enquête minutieuse, ça ne mène rien.
07:00La seule piste qui mène à quelque chose de tangible, à quelque chose où on peut avoir,
07:05non pas des indices, mais des preuves, c'est celle qui mène à Cédric.
07:08On parle du téléphone portable, on parle des lunettes cassées,
07:10on parle des cris d'effroi qui ont été entendus par les voisines.
07:15On parle du contexte, d'un contexte de jalousie compulsive.
07:19De séparation et de séparation.
07:20De séparation, puisque Cédric, rappelez-vous, il le dit.
07:23Je ne peux pas vivre sans Delphine, c'est mon oxygène.
07:26Ce n'est quand même pas rien de dire ça.
07:28Est-ce qu'on peut vivre sans oxygène ? Non.
07:29Cédric ne pouvait pas vivre sans Delphine.
07:31Oui, maître Patrick, mais on parle aussi de présomption d'innocence,
07:34parce que tout à l'heure, messieurs les gendarmes,
07:36on disait que le boulot avait été fait sur Agathe-Hilleret impeccable.
07:40Mais sur Cédric Jubilard, ce n'est pas impeccable.
07:43Ce n'est pas impeccable.
07:44Il manque le corps, quand même.
07:45Non ? Il manque le corps, il manque les aveux, il manque la scène de crime.
07:49Alors oui, bien sûr, tous les éléments que donne...
07:51Sur les aveux, un petit mot.
07:53Tous les éléments que donne maître Patrick, effectivement, ça va dans un sens,
07:57que dans un sens, mais pour le reste, ce n'est pas brillant comme enquête.
08:01Le boulot a été fait, je ne dis pas qu'il n'a pas été fait.
08:03Mais soit les gendarmes n'ont pas de chance, soit...
08:06En tout cas, factuellement, on n'a pas le corps de Delphine, il n'a jamais été retrouvé.
08:09Il y a deux choses là-dessus.
08:10Il n'y a pas le corps, il n'y a pas de scène de crime.
08:12Ça, c'est l'impression que l'on en a.
08:15S'il a été tué, effectivement, étranglé, ou d'une certaine manière,
08:18la scène de crime, elle est dans la maison.
08:20Sauf qu'on n'arrive pas à l'identifier.
08:22On ne veut pas des impressions, on veut des éléments.
08:24Il n'y a pas de traces suffisantes pour la matérialiser.
08:27Ça, c'est différent.
08:29Le fait qu'il y ait une absence de corps, ça n'a jamais empêché un procès pénal en France.
08:33Oui, ça n'a jamais empêché...
08:33Et il y en a déjà eu d'autres qui ont été condamnés ou acquittés, il y a les deux autres.
08:37C'est une difficulté.
08:38Le houlot de la PJ, gendarmerie, là, moyen, non ?
08:41Mais on ne peut pas reprocher au gendarme qu'il n'y ait pas d'aveu.
08:44J'entends toujours dire que la religion de l'aveu n'est plus une religion d'époque.
08:48Donc s'il n'y a pas d'aveu, en soi, ça ne doit pas être dramatique.
08:50On ne peut pas reprocher au gendarme que le corps n'ait pas été retrouvé.
08:52Je fais partie d'une génération qui considère que, comme d'ailleurs ça a été le cas dans l'affaire qu'on a traité juste avant,
08:59c'est le travail initial qui parfois demande du temps et beaucoup de sagacité.
09:02– Est-ce qu'il a été plus malin que les gendarmes ?
09:06– Je crois surtout que la difficulté dans ce type d'enquête pour les enquêteurs,
09:11c'est de raisonner de façon structurée face à un environnement qui ne l'est pas du tout.
09:15Parce que tous les protagonistes de cette affaire ne sont pas des gens structurés.
09:18En tout cas pour des gens qui raisonnent de façon pragmatique, j'allais dire quasi scientifique,
09:23comme on le fait dans le cadre d'une enquête judiciaire.
09:25C'est ça la difficulté, c'est qu'on ouvre des portes, mais on ouvre une porte,
09:28on ne sait jamais sur quoi on va tomber et puis on a des réponses qui sont parfois…
09:31– Ça veut dire quoi, ce ne sont pas des gens structurés ?
09:33– On est dans un environnement, la personne de Cédric Jubilard pose quand même question
09:41dans sa façon de se comporter.
09:43Les personnes qui gravitent autour sont des gens qui ne sont pas forcément très à l'aise
09:48aussi dans leur relation avec Cédric Jubilard, c'est ce qu'on entend aussi.
09:52il y a certainement des pressions ici ou là au sein des différentes structures
09:57ou cellules familiales ou autres.
09:59Donc on est dans un environnement qui est complexe.
10:02– Et puis la ventardise de Cédric Jubilard, c'est ça qui est assez choquant
10:06parce qu'il s'est quand même répandu auprès de plusieurs personnes et à maintes reprises.
10:11À travers les yeux de Jennifer, qu'est-ce qu'on en déduit sur sa personnalité ?
10:15– Jennifer, elle nous dit quelque chose, on le savait déjà, mais elle le confirme,
10:17c'est qu'en prison, il se fait appeler le magicien.
10:19– Pourquoi ?
10:19– Lui, revendique le surnom de magicien parce qu'il a fait disparaître Delphine Jubilard.
10:24C'est-à-dire qu'il n'a aucun problème à en parler, voire il en est même fier.
10:27– C'est ça.
10:27– On sait aussi que lorsqu'il y a des émissions, des documentaires,
10:30peut-être même cette émission, il a tendance à crier par la fenêtre de la prison
10:33aux autres détenus de regarder la télévision parce qu'on est en train de parler de lui.
10:37Ses aveux à Jennifer, c'est vrai qu'on en parle.
10:40On peut se demander si les gendarmes l'ont pris au sérieux
10:42parce que déjà, ils ont mis beaucoup de temps entre le moment où l'ami les appels
10:44et les considérés, ils n'ont pas fait de fouille depuis.
10:46Surtout, ce n'est pas les premiers aveux.
10:48Il y a le co-détenu où là, c'était une toute autre histoire,
10:50il l'aurait poignardé, etc.
10:52Et des observateurs du dossier me font remarquer
10:55qu'entre les premiers aveux et ses seconds aveux,
10:57la version s'est adaptée et elle s'est adaptée aux éléments du dossier.
11:01Si vous vous souvenez, l'aveu au détenu,
11:03il parlait d'un coup de couteau qui aurait tué Delphine.
11:05Et là, on a tout de suite dit, les enquêteurs de la section de recherche ont dit
11:07« ce n'est pas possible, il y aurait eu du sang partout. »
11:10Et là, maintenant, il l'a étranglé.
11:11Vous vous souvenez, la couette dont on a parlé,
11:13la couette qui a été mise dans la machine,
11:14là, il explique que parce qu'il aurait étranglé Delphine,
11:19je ne sais pas comment dire,
11:20elle s'est lâchée sur la couette.
11:23Et c'est pour ça qu'on a aussi l'impression
11:25qu'il s'adapte un peu, bref, qu'il a envie
11:27de revendiquer un petit peu tout ça,
11:28même si les aveux, il n'en a jamais fait à la section de recherche.
11:31Est-ce qu'il en fera la cour d'assises ?
11:33Moi, j'ai un doute.
11:33Ce fameux témoin qui change tout, Jennifer,
11:36semble-t-il ? Vous allez lui demander quoi,
11:38quand elle va arriver à la barre ?
11:40En fait, si vous voulez, pour moi,
11:41Jennifer, c'est la fin d'un cycle.
11:44Mais il n'y a pas eu d'aveux.
11:46Si, il y a eu des aveux.
11:47C'est simplement qu'il y a un double discours.
11:50Devant la justice, devant l'institution judiciaire,
11:52il n'a eu de cesse que de clamer son innocence.
11:54Et on voit que dans la sphère privée,
11:57auprès de sa mère, auprès de sa sœur,
11:58auprès de Marco, auprès de Jennifer,
12:00il a un autre discours où il passe aux aveux.
12:02Il n'y a jamais eu d'aveux crédit.
12:04Il n'y a jamais d'aveux qui tire avec le dossier.
12:05Il dit à sa mère Nadine,
12:07parfois elle m'énerve tellement
12:08que je vais finir par l'enterrer et on ne la retrouvera pas.
12:11Il dit à sa sœur, je ne la supporte plus.
12:13Il dit à Marco, je l'ai poignardée.
12:15Il dit à Jennifer, je l'ai étranglée.
12:17Mais tout ça, si vous étiez de l'autre côté,
12:19si vous étiez pour la défense,
12:20je suis sûr qu'on ait balayé ça.
12:22Qui ne pouvait pas venir sur ce plateau aujourd'hui ?
12:24Il y a évidemment tout ça.
12:27Et ce n'est pas anodin.
12:29Il n'y a pas d'attitude de type d'un homme innocent.
12:34Mais quand on est innocent,
12:35quand on a perdu sa femme,
12:36quand on a perdu la mère de ses enfants,
12:38on ne répand pas ce genre de propos à gauche, à droite.
12:43On est complètement d'accord.
12:43Il y a quand même une attitude qui pose question.
12:46Et puis au-delà de l'attitude,
12:47il y a une personnalité.
12:48Ce n'est pas moi qui le dis,
12:49c'est dans le dossier.
12:50Il y a une analyse psychologique,
12:51il y a une analyse psychiatrique.
12:53On sait que c'est un homme intelligent.
12:55On sait que c'est un joueur de poker.
12:57On sait que c'est quelqu'un qui aime maîtriser les cartes.
13:01Il y a une forme de manipulation.
13:03Il est très égotique,
13:04il est très égocentré.
13:06Et c'est quelqu'un qui aime qu'on parle de lui.
13:08L'attitude qu'il a depuis la disparition de Delphine,
13:11elle est hautement questionnable.
13:12Donc si vous voulez, il y a le avant,
13:13il y a le pendant, il y a le après.
13:15Le avant, il est hautement questionnable
13:17puisque c'est quelqu'un qui est obsessionnel
13:18sur Delphine et sur la disparition de Delphine.
13:21On rappelle, c'est quand même important
13:23et ce n'est pas rien,
13:24de dire que Delphine,
13:25elle était en train de changer de vie.
13:26Elle avait un amant.
13:27Elle a acheté une voiture.
13:29Elle se projetait à travers un nouvel appartement,
13:31à travers cet amant,
13:32avec qui elle le projetait de se marier,
13:34d'avoir des enfants.
13:35Ce sera lui aussi entendu à la cour d'assises.
13:36Lui, ce sera un témoin clé aussi.
13:38Donc si vous voulez, Delphine,
13:39elle était au bout du tunnel.
13:40Elle était au bout du tunnel.
13:41Elle voyait la lumière au bout du tunnel.
13:43Et ça, si vous voulez,
13:44Cédric le comprenait très bien.
13:46Et donc il savait qu'elle allait lui échapper.
13:48Elle allait lui échapper.
13:49Et il avait en tête,
13:51il avait vraiment peut-être dans les tripes
13:53et dans ses instants
13:53que si ce n'est pas lui qui est avec Delphine,
13:57personne ne sera avec Delphine.
13:59Maître, une attitude ne fait pas un coupable.
14:02On est en train de déduire d'une attitude
14:03le fait que Cédric Jubilard
14:05aurait forcément tué Delphine.
14:06Si on se fait un peu la voix de ses avocats,
14:08ils le répètent,
14:08les avocats de la défense,
14:09ils se disent qu'en fait,
14:10il a une personnalité un peu originale,
14:12Cédric Jubilard, si vous vous souvenez.
14:13Ça, c'est sûr.
14:13On a vu que lors des élections municipales
14:16qui se passaient pendant le Covid,
14:17il est venu habillé en tenue anti-contamination
14:20pour voter.
14:21Il y a plein d'éléments dans le dossier
14:23où il explique à ses avocats
14:25que s'il finit par donner,
14:27par faire des aveux à un co-détenu
14:29ou s'il aurait fait ses aveux,
14:31s'il finit par dire aux détenus,
14:33oui, je fais,
14:34c'est parce qu'en fait,
14:34il en a marre qu'on lui pose des questions.
14:36Il y a des moments
14:37où les gendarmes l'interrogent
14:38et ils semblent répondre n'importe quoi.
14:40Les avocats de la défense disent
14:41c'est parce qu'il en a tellement marre
14:42d'être la personne qui aurait tué Delphine
14:45qu'il dit ça par-dessus la jambe.
14:48Donc, on ne peut pas déduire de ça
14:49le fait qu'il aurait...
14:50Évidemment.
14:51Il manque un élément probant
14:52dans cette affaire,
14:53il y a un vrai doute.
14:53Évidemment, c'est pour ça qu'on a
14:54des éléments probants,
14:55on a des éléments matériels
14:56objectifs incontestables.
14:58C'est la paire de lunettes
15:00qu'on retrouve cassée
15:01qui correspond à la scène violente
15:04que décrit Louis,
15:06puisque dans l'entrebaillement de la porte...
15:07Louis le fils.
15:08Louis le fils,
15:09dans l'entrebaillement de la porte...
15:10Sept ans.
15:10Sept ans.
15:11Dans l'entrebaillement de la porte,
15:12il va entendre papa et maman
15:14se disputer très fort.
15:16Il va aller se réfugier sous sa couette.
15:18On a les cris d'effroi
15:20qu'entendent les voisines
15:22qui correspondent exactement
15:23à la dispute que décrit Louis
15:25de l'intérieur.
15:26On a la confirmation de l'extérieur.
15:28On a les lunettes,
15:29on a le téléphone portable
15:30qui est, comme par hasard,
15:32éteint ce soir-là,
15:33qui n'est jamais éteint.
15:35Alors, il y a un dossier téléphonie,
15:36visiblement,
15:37et un dossier GPS
15:38qui n'a pas forcément été totalement...
15:40Il y a les 180 appels
15:41qui sont passés dans la nuit
15:43comme pour se constituer des preuves.
15:45Il y a la manipulation
15:46du téléphone de Delphine
15:47qui n'est jamais concomitant
15:48au téléphone de Cédric Jubilard.
15:50Enfin, bref,
15:51moi, je refuse
15:52que l'on dise que ce dossier est vide.
15:53Je refuse
15:53que l'on dise que dans ce dossier...
15:54On n'a pas dit que ce dossier est vide.
15:55Attention, on a dit
15:56l'attitude ne fait pas...
15:57L'attitude ne fait pas...
15:58L'attitude ne fait pas.
15:59On a des éléments probants
16:01dans ce dossier.
16:01On a reçu ici, sur ce plateau,
16:04les avocats.
16:05Ils étaient trois,
16:05il n'y en a plus que deux.
16:06Emmanuel Franck,
16:07Alexandre Martin
16:08de Cédric Jubilard.
16:10On leur a dit...
16:11Je n'ai pas pris des pincettes.
16:13Que leur client était insupportable,
16:15qu'il a des attitudes insupportables.
16:18Ils se font photo deux mois après
16:20avec une nouvelle compagne
16:22alors qu'on cherche Delphine partout.
16:24Il est arrogant avec les journalistes.
16:26Il fume ses joints
16:27sur la place du village.
16:28Il est insupportable définitivement.
16:31Et en plus,
16:32il se prend pour un calore.
16:32Il est peut-être en train
16:33de nous écouter
16:34et de crier par la porte
16:35et la fenêtre de sa cellule
16:37de regarder chez la télé.
16:37Il est très con.
16:39Très, très con.
16:40Mais ses avocats nous répondent.
16:42Ses avocats nous répondent.
16:43Oui, mais ça ne fait pas
16:45de lui un coupable.
16:46On a le droit d'être stupide.
16:47Moi, je voudrais le regarder...
16:48On n'est pas forcément coupable d'eux.
16:52Je voudrais le regarder
16:52de nos deux invités.
16:53Qu'est-ce qui vous intrigue le plus
16:54dans ce dossier ?
16:55Parce qu'il y a quand même
16:56beaucoup, beaucoup de zones d'ombre.
16:57Qu'est-ce que vous aimeriez creuser,
17:00si je puis dire ?
17:00Je reviens à ce que je disais.
17:01C'est un environnement insaisissable,
17:03totalement déstructuré
17:04entre la vie des uns, des autres,
17:05les déclarations des uns, des autres.
17:07Un jour, ils sont à gauche,
17:08un jour, ils sont à droite,
17:09devant, derrière.
17:10Il faut suivre ce mouvement-là
17:11quand on est enquêteur.
17:12Regardez dans le dossier précédent,
17:13dans le côté dramatique
17:14du dossier précédent,
17:15on a une linéarité.
17:17Tout est en cohérence
17:18avec la personnalité
17:19de l'auteur présumé,
17:21avec les faits constatés sur le terrain,
17:22avec tout le travail d'enquête.
17:24Tout est en cohérence.
17:25Là, ça part dans tous les sens.
17:26Là, ça part dans toutes les directions.
17:27Mais si ça part dans tous les sens,
17:28est-ce que ce n'est pas justement
17:28parce que les gendarmes,
17:29ils n'ont jamais trouvé
17:30la preuve irréfutable ?
17:31Ils n'ont jamais trouvé,
17:32comme dans le dossier
17:33d'Andal Le Landais,
17:34l'ADN de la petite Miley dans le coffre ?
17:35Encore une fois, il y a des cas.
17:37Rappelez-vous de l'affaire
17:37Chanal
17:40et des disparus de Mourmelon.
17:41Pierre Chanal.
17:42On avait renvoyé l'adjudant Chanal
17:44pour huit homicides,
17:45on n'avait que deux dépouilles retrouvées.
17:47Donc derrière,
17:48il y a tout un travail d'enquête
17:49qui avait emporté la décision
17:51du magistrat instructeur
17:53de le renvoyer devant une cour d'assises.
17:54Au-delà de la question de la dépouille,
17:55est-ce que cet environnement...
17:57C'est vrai qu'il y a beaucoup
17:57de témoignages dans ce dossier
17:58avec des témoignages
17:59qui l'accablent beaucoup,
18:00qui disent, voilà,
18:01il était comme ça,
18:02il avait telle attitude,
18:03il criait sur son fils, etc.
18:05Est-ce que si on se base trop
18:06sur ce témoignage,
18:07ce n'est pas justement
18:08parce qu'il manque de preuves,
18:09de preuves scientifiques,
18:10de preuves formelles ?
18:11Il y a ce qu'on appelle
18:12l'environnement
18:12et la personnalité de l'individu
18:14qui va être d'ailleurs débattue
18:15dans les premiers jours
18:16de la cour d'assises.
18:19Ça, ça n'en fait pas un coupable,
18:22mais ça donne une façon d'être,
18:24une façon de réfléchir,
18:25de penser.
18:26Quand ça part un petit peu
18:27dans tous les sens,
18:28quand vous regardez bien l'affaire,
18:30c'est chaque fois
18:31qu'on revient à Cédric Jubilard.
18:32C'est-à-dire que c'est lui
18:33qui envoie comme une bulle
18:35qui éclate tout d'un coup.
18:36Vite, il faut aller chercher
18:37à tel endroit,
18:38à tel autre endroit.
18:39Et c'est lui qui mène la danse
18:41un petit peu.
18:41Exactement.
18:42La difficulté,
18:43c'est que vous l'avez dit,
18:44qu'il n'y a pas d'élément indiciel
18:48suffisamment probant
18:50pour dire,
18:51là, on en est sûr.
18:53En revanche,
18:54comme disait Maître Mourad
18:56tout à l'heure,
18:57eh bien...
18:58Maître Bati.
18:59Pardon, je vous prenais le prénom.
19:01Maître Mourad, ça marche.
19:03Le prénom.
19:04C'est qu'on a fermé
19:07toutes les autres pistes.
19:08Là, il n'y en a plus que deux.
19:10Soit c'est lui,
19:11soit ce sont les extraterrestres.
19:13Donc là,
19:13ça sera débattu.
19:14Le rôdeur a pas été éliminé.
19:16Le rôdeur...
19:17Si un fourniré ou un salaire
19:18qui leur dans le coin,
19:19on peut passer des années...
19:20Le rôdeur a été quand même
19:22largement cherché.
19:23Oui, je suis complètement d'accord
19:24avec Maxime.
19:25Les centaines d'heures de vidéos
19:27qui ont été vues
19:28justement pour déterminer
19:30tous les véhicules
19:31qu'il pouvait y avoir
19:31dans le coin,
19:32toutes les personnes
19:34qui déambulaient
19:35ont été passées au crible.
19:38Ils ont été interrogés.
19:39Mais pardon,
19:40mais sur la piste du rôdeur,
19:41Dominique Rizet,
19:42il n'y a que deux possibilités
19:43pour la piste du rôdeur.
19:45Soit le rôdeur
19:45entre dans le domicile
19:47par effraction
19:47et donc Cédric l'aurait su,
19:49l'aurait entendu,
19:50il aurait eu des traces
19:50sur la porte.
19:51Et donc il rentre,
19:53il prend Delphine,
19:54il la met sur ses épaules
19:55et il la met dans le coffre
19:56de sa voiture.
19:57Soit c'est Delphine
19:58qui sort de chez elle
19:59et qui se fait attraper
20:00par un rôdeur.
20:01L'imagine-t-on
20:02en plein soir d'hiver,
20:03en plein soir de Covid,
20:05Delphine sortir
20:06sans sa veste,
20:07sans son portefeuille,
20:08sans ses lunettes
20:08alors qu'elle n'y voit pas
20:09à deux mètres,
20:09en pyjama,
20:11en laissant ses enfants
20:13à l'intérieur,
20:14se balader
20:15en pyjama
20:16en hiver
20:17et puis se faire attraper
20:18par un rôdeur.
20:19À un moment donné,
20:19il faut mettre
20:20un tout petit peu
20:20de rationalité
20:21dans le dossier.
20:22Et si elle sort de la maison,
20:23elle est devant le portail,
20:24les deux chiens courent
20:25sur la route,
20:25trottinent sur la route,
20:26elle est juste sortie,
20:28juste devant chez elle
20:29et quelqu'un l'a attrapé.
20:30Après,
20:30on peut imaginer
20:31tous les scénarios.
20:33Vous,
20:33tous les trois,
20:34vous n'en imaginez
20:34qu'un seul,
20:35c'est ce qu'on se dit aussi.
20:36On se dit aussi.
20:39Imaginez qu'il soit,
20:39pardon Pauline,
20:40mais imaginez
20:41qu'on le condamne
20:42et il est condamné.
20:43D'accord ?
20:43D'ailleurs,
20:43c'est quasiment fait.
20:44Mais il y aura d'autres matchs.
20:46On l'explique au télespectateur,
20:47il y aura un procès en appel
20:48et il y aura sans doute
20:49un troisième procès.
20:50Absolument.
20:50Il est condamné.
20:51Et puis un jour,
20:52Delphine revient.
20:54Est-ce que quelqu'un
20:59qui est en train de défendre
20:59du bilat ?
21:00Non, non, non, mais c'est très bien.
21:00Parce qu'il est vraiment
21:01peut-être tellement
21:01qu'on n'a pas envie
21:03d'être sympa
21:03et de lui trouver des arguments.
21:05Non, mais moi,
21:05je m'en fiche.
21:06Moi, je préférerais avoir
21:07quelqu'un de pas sympa
21:08et d'innocent
21:08plutôt que quelqu'un
21:09de très sympa
21:10et de coupable.
21:10Joli.
21:10Donc, moi,
21:12c'est pas exactement
21:13le cas du film.
21:14C'est une mauvaise combinaison.
21:14Voilà.
21:16Delphine revient.
21:16Là, ce qui est intéressant,
21:18c'est quand même,
21:19allons jusqu'au bout
21:20de la piste du rôdeur.
21:21Bon, elle sort devant
21:22comment on explique
21:23la paire de lunettes
21:24fracassées
21:25que les gendarmes
21:26retrouvent à l'intérieur
21:27du domicile.
21:28Il faut quand même
21:28trouver une explication
21:29à cette paire de lunettes.
21:30Moi, j'en trouve
21:31une explication
21:31à cette paire de lunettes
21:32qui est fracassée
21:32sur laquelle il y a eu
21:33une expertise technique
21:35et scientifique.
21:36C'est de dire
21:36qu'elle s'est prise
21:37un gros coup de poing
21:38en plein visage.
21:40Alors, elle s'est prise
21:41un gros coup de poing
21:41en plein visage.
21:42Cédric Jubéard
21:43est retourné se coucher.
21:44Il ne l'a pas tuée.
21:45Elle est sortie
21:45pour respirer dehors
21:46avec les chiens
21:51de la nécessité du procès.
21:53Est-ce que ce procès
21:54est suffisamment ouvert ?
21:55Là, de toute façon,
21:57il n'y aura pas
21:57de demi-peine.
21:58Ce sera acquis tout double,
21:59on va le dire.
21:59C'est soit un acquittement,
22:01soit une réclusion criminelle.
22:02Donc, du coup,
22:03est-ce que c'est ouvert ?
22:03L'oralité des débats,
22:05elle va être vraiment
22:06très fondamentale.
22:07Et là, tous les avocats
22:09de la défense des partis civils,
22:11etc., pourront justement
22:12exprimer et s'exprimer
22:13et mettre en exergue
22:15soit les contradictions
22:16dans les témoignages
22:17tout autour de Cédric Jubilard,
22:20dans les incohérences.
22:21Il va y avoir aussi
22:22un débat d'experts.
22:23Oui.
22:24Vraiment.
22:25Sur la téléphonie ?
22:26Sur la téléphonie.
22:28Qui, derrière,
22:29où on a à la fois
22:30des incohérences
22:31dans la linéarité
22:34de ce que dit
22:36Cédric Jubilard,
22:37de ce qu'il fait,
22:39des manipulations
22:40qu'il a pu faire ou autre,
22:41y compris le téléphone
22:43de Delphine
22:44qui continue à borner
22:45et quand il n'est pas
22:47avec les gendarmes,
22:48il y a des tentatives
22:49et des essais
22:50sur son téléphone.
22:52Il y aura plein de débats.
22:52Il a borné sur la maison
22:54et il n'a jamais été retrouvé.
22:55Exactement.
22:55Des débats d'experts
22:56qui vont vraiment
22:57soit emporter
22:58soit être mis en difficulté.
23:00Je trouve que ce procès
23:02va être passionnant,
23:04forcément intéressant
23:05parce qu'on parle
23:06de tous les doutes.
23:07Moi, j'ai même un doute,
23:08j'ai envie de dire de base,
23:09je ne sais même pas
23:10qui est Cédric Jubilard.
23:11Est-ce que c'est un con,
23:13comme dit Dominique Rizet,
23:14qui s'amuse avec tout le monde
23:16parce qu'il est comme ça
23:17avant tard ?
23:17Il peut présenter
23:18un autre visage
23:19à la Cour d'Assise ?
23:19Ou est-ce que c'est
23:20quelqu'un de très intelligent,
23:22un criminel un peu expert
23:23qui a réussi à faire
23:24le crime parfait,
23:25ce que peu de gens
23:25arrivent à faire aujourd'hui
23:26en 2025 ?
23:27Je trouve que même ça,
23:28on n'arrive pas à savoir.
23:29On ne sait même pas
23:29qui il est.
23:30Ce dont il sait vanté.
23:31Ce dont il se vante.
23:32Mais alors,
23:32est-ce qu'il s'en vante
23:32parce qu'il est con ?
23:33Est-ce qu'il s'en vante
23:34parce qu'il est sûr de lui
23:35ou qu'il veut jouir
23:37de ce que ça lui apporte
23:38comme le faisait
23:39un Michel Fourniret ?
23:40Ce procès qui s'ouvre
23:41le 22 septembre,
23:42on va le suivre
23:42de manière linéaire
23:43jour après jour
23:44avec tout le service
23:45politique de justice
23:46de BFM TV.
23:47Avec vous Maxime,
23:48quelles sont les auditions
23:49que vous attendez le plus
23:49Mourad Batik ?
23:50Les témoins clés.
23:51Alors Jennifer,
23:52on l'a entendu,
23:52mais devant une Cour d'Assise,
23:54qu'est-ce que vous attendez ?
23:55Moi j'attends l'audition
23:56de Cédric Jubilat.
23:57Bien sûr.
23:58C'est celle que l'on attend tous
24:00parce que c'est celle
24:02où il peut passer à table,
24:04où il peut dire
24:05ce qu'il sait réellement passer.
24:07le dossier en réalité
24:08laisse très peu de place
24:10aux doutes.
24:11C'est une machine
24:12qui a été mise en place
24:14où effectivement
24:15les indices,
24:16les uns derrière les autres
24:17constituent des preuves
24:18et les preuves
24:18elles sont difficilement
24:20surmontables.
24:21Maintenant,
24:21qu'est-ce que lui va dire ?
24:22Comment lui va se comporter ?
24:23Moi je l'ai croisé,
24:24je l'ai vu,
24:24j'ai eu l'occasion de le voir
24:25lors de la reconstitution,
24:26on a été dans son domicile,
24:28dans son foyer.
24:29Moi ça m'intéressait
24:29de voir qui est Cédric Jubilat.
24:30Et alors quelle impression
24:31il vous a laissé ?
24:32Un joueur de poker.
24:33Un joueur de poker ?
24:34Un magicien comme il dit.
24:36Impassible,
24:37poker face,
24:38pas d'expression,
24:39pas de sentiment.
24:41Il rentre chez lui
24:42comme il rentrerait
24:43dans le domicile du voisin.
24:46Aucune émotion lisible.
24:47Maître Batik,
24:48on parle d'une reconstitution ?
24:49Ça s'appelle une reconstitution ?
24:50Alors c'était pas
24:51une reconstitution
24:52en l'espèce ?
24:54Vous voyez ça ?
24:55Ça déjà,
24:56quand vous dites
24:56une reconstitution,
24:57vous êtes en train de dire
24:58voilà,
24:58il a tué sa femme
24:59donc on a fait une reconstitution.
25:00C'est quoi ?
25:00C'est un transport de justice ?
25:02On était exactement
25:04dans la même sphère,
25:05dans les mêmes conditions.
25:06Effectivement,
25:07il n'y a pas de corps
25:07donc on ne pouvait pas
25:08reconstituer
25:08une scène probable.
25:11C'est une remise en situation ?
25:12C'était une mise en situation
25:13dans les lieux
25:15supposés du crime.
25:18Néanmoins,
25:19ce que je dis,
25:20ça ne diffère en rien.
25:22C'est important.
25:23Un individu
25:23qui retourne chez lui
25:24là où sa femme a disparu,
25:27là où ses enfants
25:28ont été élevés,
25:29là où la vie
25:30s'est arrêtée.
25:32Vous, moi,
25:33n'importe qui,
25:33ceux qui nous regardent
25:34se disent
25:35moi si j'y retourne
25:36après X mois,
25:37X années,
25:38évidemment il va se passer
25:38des choses à l'intérieur.
25:39Là, rien.
25:41Et un élément important,
25:42Dominique Rizet,
25:42vous le disiez,
25:43si elle revient un jour,
25:45il y a quand même
25:45quelque chose d'étrange.
25:46Cédric Jubilard,
25:47il va appeler entre 180
25:48et 190 fois
25:49le nombre de sa femme.
25:51Il a fait le 200.
25:51Voilà,
25:52depuis son téléphone portable
25:53jusqu'au petit matin,
25:56plus aucun appel après.
25:57Comme s'il savait,
25:58qu'à ce moment-là,
26:02on ne la retrouverait plus jamais.
26:03Ça,
26:03ce n'est pas complètement vrai,
26:04vous le savez.
26:05Il faut préciser
26:06que quelques mois plus tard,
26:07il y a le compte Facebook,
26:09le réseau social Facebook
26:10de Delphine
26:11qui a été réactivé
26:11par les gendarmes
26:13parce qu'il voulait
26:13mener différentes expertises
26:15et donc elle a paru connectée,
26:16vous savez,
26:16quand on est connecté.
26:17Et là,
26:17à ce moment-là,
26:18Cédric Jubilard,
26:19non seulement il a envoyé
26:20des messages à ce compte-là
26:21en disant
26:21tu es là,
26:22qu'est-ce que tu fais,
26:23etc.
26:23Je sais aussi
26:24qu'il a appelé
26:25le frère de Delphine,
26:26je crois,
26:26le frère ou la sœur Delphine
26:27pour dire
26:28qu'est-ce qui se passe,
26:28elle est connectée,
26:29etc.
26:29Pourquoi ça bouge ?
26:31Et que c'est même lui
26:31qui a semblé un petit peu modéré
26:32en disant
26:33attends,
26:33on ne sait pas ce que c'est,
26:34peut-être que c'est les gendarmes,
26:35etc.
26:35Il y a eu une vraie excitation,
26:38en tout cas,
26:38il y a vraiment quelque chose.
26:39Est-ce que vous êtes d'accord
26:40avec moi
26:40que le jour,
26:42le soir de la disparition,
26:43les appels s'arrêtent brusquement
26:44jusqu'à cette reconnexion ?
26:46Oui, mais ce jour-là,
26:47quand on regarde les messages
26:48et les appels,
26:48il paraît sincère,
26:49pour vous,
26:49c'est encore aussi
26:50de la manipulation ?
26:51Dès quel message ?
26:52Lorsque son compte Facebook
26:54se réactive ?
26:54Je pense qu'il sait très bien
26:56que Delphine ne répondra jamais.
26:58Pour vous,
26:59c'est une couverture ?
26:59C'est une couverture,
27:00comme les 180 appels
27:01qu'il va passer dans la soirée,
27:03là où, rappelons-le,
27:04au mois d'août,
27:05Delphine disparaît
27:06dans les mêmes conditions,
27:07c'est-à-dire qu'elle va se balader,
27:08regarder les étoiles
27:09et elle n'est pas rentrée
27:12à la maison ou au foyer,
27:13il va l'appeler
27:14dans les mêmes conditions,
27:15dans les mêmes circonstances,
27:17il va l'appeler cinq fois.
27:19Ce soir-là,
27:19il va l'appeler 184 fois.
27:21Comme s'il savait
27:22que cette fois-là,
27:23il fallait se créer une couverture.
27:24Donc, Cédric Jubilard,
27:25il va être interrogé
27:26au fil de l'eau.
27:27Comment ça va se passer,
27:28le procès ?
27:28C'est-à-dire qu'à chaque fois
27:29qu'il y aura un témoin clé,
27:30on va lui redonner la parole,
27:31il va pouvoir s'expliquer
27:32petit à petit
27:33et puis un jour,
27:33il y aura un gros interrogatoire
27:34sur le fond.
27:35Comment ça va se dérouler ?
27:36Il faut voir l'agenda
27:38et le planning du procès
27:38mais c'est vrai
27:39qu'il va être interrogé
27:40un petit peu tout au long.
27:41On suppose qu'il va être
27:42même cuisiné,
27:43je suppose,
27:43par les avocats des participants
27:44qui ont peut-être l'espoir
27:45de lui faire dire
27:46quelque chose
27:47qu'il n'avait jamais dit
27:48mais il va surtout être confronté
27:49à tous les éléments
27:50du dossier qu'on connaît déjà,
27:51aux expertises.
27:52Il va devoir s'expliquer
27:53sur pourquoi le téléphone
27:54de Delphine borne à 300 mètres
27:56ou sur pourquoi effectivement
27:57il a eu cette attitude différente
27:59entre la fois où il était sorti
28:00en août
28:00et cette fois-là le soir.
28:02Il va être cuisiné beaucoup
28:04et c'est vrai
28:04que son attitude
28:05va être intéressante à voir
28:06parce qu'on parle beaucoup de lui,
28:07on se demande
28:08comment il va être,
28:08comment il va agir.
28:09S'il est vraiment ce con impulsif,
28:11on peut croire que peut-être
28:13vous allez le réussir
28:14à faire craquer,
28:15maître, vous
28:15ou tous les autres avocats
28:16qui sont là
28:17et s'il est très intelligent,
28:19très fort
28:19ou qu'il n'a rien fait,
28:21peut-être qu'il ne fera aucun œuvre.
28:22Il y a un élément,
28:23il y a un témoin qui va venir,
28:24enfin un témoin,
28:25un expert qui va venir témoigner
28:26qui a travaillé sur la téléphonie.
28:27On en a parlé déjà
28:28sur le plateau de BFM TV,
28:30on n'a pas réussi dans un livre
28:31et donc selon cet expert,
28:34l'application,
28:36une application boussole
28:37sur le téléphone
28:38de Cédric Jubilard
28:39démontre que 17 fois,
28:42il est allé consulter
28:43un point GPS très précis
28:46à 10 mètres près.
28:47Dans une zone boisée ?
28:48Absolument,
28:49dans une zone boisée
28:49à une quinzaine de kilomètres
28:51de chez lui
28:52et que soit il y est allé
28:54physiquement avec son téléphone,
28:55soit son téléphone y est allé
28:56ou alors il l'a consulté
28:58et qu'il se serait passé
28:59quelque chose
29:00qui va être débattu
29:01techniquement à l'audience
29:02et vous connaissez bien
29:02cet élément.
29:04Ça en revanche,
29:05ça en revanche,
29:06pour lui,
29:07c'est pas bon.
29:08C'est pas bon du tout.
29:09C'est pas bon du tout.
29:09Cet expert alingant
29:11qui est un expert formidable
29:14aura beaucoup de choses
29:15à dire sur la téléphonie
29:16et effectivement,
29:18il a,
29:19il,
29:20Cédric Jubilard,
29:21a baladé
29:21les magistrats instructeurs
29:23par le biais de tiers
29:25en donnant
29:26de fausses informations,
29:27de fausses localisations
29:29mais effectivement,
29:30la téléphonie,
29:30c'est un élément têtu,
29:31c'est un élément factuel
29:32et la téléphonie,
29:34c'est difficilement,
29:37voilà,
29:37ça va être dur à contredire
29:39pour Cédric Jubilard
29:40et donc tous ces éléments-là,
29:41nous,
29:41on a fait une demande
29:42pour aller sur ce point-là,
29:44pour avoir un minimum
29:46un transport sur les lieux
29:47et peut-être...
29:47Vous avez eu une réponse négative ?
29:48On a eu une réponse négative
29:49mais parce que la lassitude,
29:51alors il y a deux choses,
29:52je pense qu'il y a la lassitude
29:53d'aller fouiller à gauche
29:55et à droite
29:56pour les magistrats d'une part
29:57et puis il y a la tenue du procès,
29:59l'idée c'était n'était pas
30:00de ralentir un procès
30:01qui est long,
30:02qui est hors normes,
30:03qui est conséquent,
30:03il y a un agenda...
30:04Il y a une organisation colossale.
30:06Il y a une organisation colossale
30:07et donc évidemment...
30:08Ça ne peut pas être entendable
30:09comme argument ça,
30:10si on suppose
30:11qu'il y a peut-être
30:11le corps de Delphine Jubilard...
30:12Oui mais on a supposé
30:13que le corps de Delphine Jubilard
30:14il était dans différents endroits
30:16puisque à travers Marco,
30:19à travers les uns,
30:19à travers les autres,
30:20il y a beaucoup de pistes
30:21qui ont été...
30:22On suivra en tout cas
30:23toutes ces explications.
30:24Je le rappelle,
30:25affaire suivante,
30:26le procès démarre
30:27le 22 septembre à Albi,
30:28on le suivra évidemment
30:29avec tout le service
30:30police-justice de BFM TV
30:32et puis je vous donne
30:32un autre rendez-vous
30:33la veille du procès,
30:34il y a ce documentaire
30:35Ligne Rouge
30:35qui a été fabriqué
30:37en partie par Maxime Wanchetter,
30:39Cédric Jubilard
30:40et s'il était acquitté,
30:42c'est le titre
30:42de ce documentaire
30:43que vous pouvez retrouver
30:44le dimanche à 21h,
30:46dimanche 21 septembre.
30:47Merci à tous
30:48d'être venus.
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