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  • il y a 2 mois
Chaque week-end, l’émission pilotée par Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, et Pauline Revenaz, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Affaires suivantes.
00:00:16Au sommaire, aujourd'hui, un dossier vieux de 30 ans, relancé cette semaine par un appel à témoins pour retrouver Tatiana Andouard,
00:00:24une lycéenne de 17 ans qui s'était volatilisée dans le quartier de la gare de Perpignan.
00:00:28On reçoit sa mère et son avocat dans un instant.
00:00:32On va aussi revenir, évidemment, dirais-je, sur la première semaine du procès de Cédric Jubilard.
00:00:38Semaine marquée notamment par la mise en difficulté des gendarmes, par les avocats de l'accusé qui continuent de clamer son innocence malgré une foule d'éléments accablants.
00:00:49L'audience de demain est elle aussi très attendue.
00:00:51On va vous expliquer pourquoi. Notez bien, à 13h30, vous pourrez découvrir un document ligne rouge exceptionnel consacré à cette première semaine du procès de Cédric Jubilard,
00:01:01qui va durer un mois au total.
00:01:03Et puis la dernière partie d'Affaires suivantes sera consacrée au livre de cette rentrée,
00:01:08dont on reçoit l'autrice Maître Néga Raeri, avocate de la famille de Chaynar, 15 ans, poignardée, brûlée vive en 2019 à Creil, dans l'Oise.
00:01:17Dans La jeune fille et la mort, elle analyse les raisons de ce qu'elle qualifie de calvaire judiciaire.
00:01:22Bienvenue, si vous nous rejoignez dans l'Affaires suivantes, que j'ai le plaisir de présenter aujourd'hui avec Laurent Valdiguet.
00:01:38Rebonjour, cher Laurent.
00:01:40Elle appartient à la catégorie des cold case, des affaires non élucidées en français.
00:01:45C'est l'affaire de la disparition de Tatiana Andujar, introuvable depuis 30 ans.
00:01:51La lycéenne, alors âgée de 17 ans, s'était volatilisée le 24 septembre 1995, dans le quartier de la gare de Perpignan.
00:01:59Première disparition d'une série en l'espace de quelques années dans ce secteur.
00:02:05Mais à la différence des autres jeunes femmes assassinées, Tatiana Andujar, elle n'a jamais été retrouvée.
00:02:11Bonjour Marie-Josée Garcia, merci d'être avec nous aujourd'hui dans l'Affaires suivantes.
00:02:16Vous êtes la maire de Tatiana.
00:02:19Si l'on vous reçoit aujourd'hui, en compagnie de votre avocat, maître Philippe Capsier, bonjour maître.
00:02:24Bonjour.
00:02:25C'est parce qu'un nouvel appel à témoins a été lancé cette semaine par la gendarmerie,
00:02:29en lien avec le pôle cold case de Nanterre qui a repris le dossier, voilà, trois ans.
00:02:34D'abord, madame Garcia, comment avez-vous accueilli cet annoncé, cet appel, ce nouvel appel à témoins ?
00:02:41Écoutez, c'est très important.
00:02:46C'est très important parce que je pense qu'effectivement, il y a même 30 ans après, peut-être des gens qui ne disent pas tout.
00:02:54Parce que vous dites 30 ans après, cette semaine, ça a fait donc 30 ans jour pour jour que votre fille s'est volatilisée.
00:03:02J'imagine qu'en 30 ans, on passe par plein de phases différentes, psychologiquement, face à l'absente.
00:03:09Mais une mère ne perd, j'imagine, jamais espoir.
00:03:16Non, je ne peux pas perdre espoir, en fait, de faire voir ce qui est devenu ma fille, c'est impossible.
00:03:20Il faut qu'on avance, et la seule façon d'avancer, c'est de garder espoir qu'on sache un jour la vérité.
00:03:28Cet appel à témoins, c'est vraiment une source d'espoir ?
00:03:32L'espoir d'une avancée, de l'enquête, d'un rebondissement, d'explications, d'éléments ?
00:03:41Dites-nous, quel est votre état d'esprit, justement, aujourd'hui ?
00:03:43Oui, cet appel à témoins, c'est très important, parce qu'il y a certainement des gens qui, peut-être, n'ont pas tout dit,
00:03:50parce que, peut-être, ils pensaient que ce n'était pas nécessaire, ou que ce n'était pas important.
00:03:55En fait, on se rend compte, il y a les réseaux sociaux, qu'il y a encore des gens qui disent des choses qu'ils n'avaient pas dit à l'époque.
00:04:01Donc, oui, c'est très important, cet appel à témoins, et je compte beaucoup sur les différents témoignages qui pourraient intervenir.
00:04:11Maître Capsier, je rappelle que vous êtes l'avocat de la famille de Tatiana.
00:04:15Intéressant ce que dit votre cliente à l'instant, faisant notamment référence aux réseaux sociaux.
00:04:21Il y a 30 ans, il n'y avait pas toute la technologie qu'il y a aujourd'hui, à commencer par les téléphones portables.
00:04:26Vous diriez que ce nouvel appel à témoins représente potentiellement un tournant, qu'il permet de nouveaux moyens d'enquête ?
00:04:33Parce qu'on rappelle qu'à la section de recherche de Montpellier, un gendarme travaille à plein temps sur ce dossier.
00:04:38Sur cet appel à témoins, il y a des avis partagés.
00:04:44Des esprits plus pessimistes y verraient peut-être la marque d'un échec.
00:04:50On ne fait pas partie de cela.
00:04:52Notre état d'esprit, à nous, c'est d'y voir là, au contraire, d'abord peut-être un élément de communication.
00:04:57Le pôle de l'Enterre et la section de recherche de Montpellier communiquent sur ce dossier.
00:05:02Donc pour nous, c'est important. Ils ont peut-être aussi, évidemment, l'idée de réveiller le souvenir chez quelqu'un qui pourrait être déterminant dans l'évolution de cette enquête.
00:05:13Et puis peut-être, on ne peut pas l'exclure, il y a peut-être derrière cet appel à témoins une stratégie d'enquête qui peut-être permettrait ou pas de surveiller un suspect.
00:05:22Vous dites peut-être à plusieurs reprises. On vous a contacté, on vous a expliqué la finalité de cet avis de recherche, les raisons ?
00:05:32Non, mais comme on n'a pas beaucoup d'informations, ce n'est pas un reproche pour personne, on est obligé, nous, à notre niveau, d'être souvent dans l'interprétation à partir d'informations que l'on reçoit.
00:05:42Et donc c'est aujourd'hui l'interprétation que nous faisons de cet avis de recherche.
00:05:45Un élément de communication, c'est sûr. Un élément peut-être d'investigation pour confondre ou piéger une piste, peut-être.
00:05:55Nous, en tout cas, on est encore bordés d'optimisme et dans l'attente de résultats.
00:06:02Alors c'est vrai qu'en 2022, quand le Paul Colquès s'est saisi de ce dossier, un dossier de 30 ans, il a estimé, parce que c'est le critère du Paul Colquès quand il a pris les affaires,
00:06:14il a estimé qu'il y avait un espoir. Parce qu'ils ont estimé, les magistrats de Nanterre et les gendarmes, ils ont estimé que dans tout ce qui avait été fait,
00:06:23il y avait peut-être des pistes qu'il fallait encore creuser. Ça, c'est la bonne nouvelle.
00:06:26Parce que c'est vrai que Tatiana, elle se volatilise en 1995, c'est la première de quatre jeunes filles depuis la gare de Perpignan.
00:06:32Et alors le malheur pour la famille...
00:06:33Les disparus de la gare de Perpignan.
00:06:34Les disparus de la gare de Perpignan.
00:06:36Le malheur pour la famille, c'est que les trois autres affaires criminelles ont été résolues.
00:06:39C'est Jacques Rançon, un tueur en série épouvantable, qui a finalement été arrêté en 2014 grâce à son ADN,
00:06:45parce que deux des victimes, les corps avaient été retrouvés, il y avait de l'ADN.
00:06:51Et puis la quatrième, celle de 2001, Fatima Hydraou, son tueur a été avoué, a été arrêté.
00:06:58C'est quelqu'un de Perpignan, Marc Delpech, il s'appelle.
00:07:01Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
00:07:04Il a été libéré en 2022.
00:07:07Et c'est vrai qu'aujourd'hui, et c'est ça qui paraît important,
00:07:11il y a des nouveaux témoignages qui semblent établir,
00:07:14qui auraient pu avoir un lien entre Tatiana et lui en 1995.
00:07:20Qu'est-ce que vous en pensez, Maître ?
00:07:23Je ne sais pas si ma propre conviction intéresse à la fois l'opinion publique et le juge d'instruction.
00:07:31Effectivement, nous avons, nous, à notre niveau, à partir de notre analyse du dossier,
00:07:34établi un certain nombre de faisceaux d'indices qui nous a mené assez naturellement sur la piste de Marc Delpech,
00:07:42qui a été placée en garde à vue en suivant, en 2017, qui n'a pas donné davantage de résultats.
00:07:48Mais nous, notre conviction aujourd'hui, mais ce n'est que la conviction d'une partie civile,
00:07:53c'est que c'est une piste et une hypothèse extrêmement sérieuse et, de mon point de vue, toujours d'actualité.
00:07:58Néanmoins, il y a des faits et je vous propose qu'on se raccroche à ces faits pour ensuite essayer d'émettre des hypothèses.
00:08:07Marc Delpech, lorsqu'il tue Fatima et Draoult en 2001, il y a ensuite des perquisitions chez lui, entre autres.
00:08:14Chez lui, les enquêteurs découvrent alors les épreuves d'un roman intitulé Tatiana,
00:08:19qui raconte la disparition d'une jeune fille près de la gare de Perpignan.
00:08:23Delpech évoque alors simplement un intérêt pour cette affaire.
00:08:30Problème, a priori, cette piste qui relie Delpech à Tatiana n'a pas été creusée, en tout cas pas plus que cela.
00:08:35Et puis, il y a un autre élément troublant.
00:08:37Le père de Tatiana avait entendu parler de Delpech avant la disparition de Tatiana,
00:08:43quelques jours avant, me semble-t-il.
00:08:44Il cherchait alors du travail.
00:08:45Tatiana lui avait parlé d'une connaissance qui pouvait peut-être lui proposer un boulot.
00:08:50Cette personne s'appelait Marc Delpech.
00:08:53Ça fait beaucoup, non ?
00:08:58Ça fait beaucoup et ça faisait en tout cas suffisamment pour caractériser ces fameuses raisons plausibles
00:09:03de le replacer en garde à vue en 2017.
00:09:06Ça n'a pas fait suffisamment d'éléments pour le mettre en examen,
00:09:10puisqu'on a considéré qu'il n'existait pas alors à ce moment-là d'indice grave ou concordant,
00:09:15justifiant qu'il soit présenté en suivant un juge d'instruction.
00:09:17C'est pour ça que la piste Delpech s'est arrêtée en 2017.
00:09:21Sachant qu'il a purgé sa peine pour le meurtre de Fatima Hedraou.
00:09:25Il n'est plus en prison.
00:09:26Il est remis en liberté, effectivement.
00:09:28Il a exécuté l'intégralité de sa peine criminelle et remis en liberté depuis, je crois, mars 2023.
00:09:34Nous sommes également avec le général François Daoust.
00:09:37Bonjour, bienvenue.
00:09:38Vous êtes l'ancien directeur de l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale
00:09:42et du pôle judiciaire de la gendarmerie.
00:09:44Vous êtes aussi professeur de sciences criminelles à l'université de Sergi-Pontoise.
00:09:48Comment on fait évoluer une enquête en l'espèce entre 1995 et 2025 ?
00:09:57Comment travaillent aujourd'hui les enquêteurs ?
00:09:59Comment ne pouvaient-ils pas le faire il y a 30 ans ?
00:10:01Alors, il y a ce qu'on appelle l'effet tunnel.
00:10:04Les premiers enquêteurs sont partis billes en tête sur plusieurs hypothèses qu'ils ont développées,
00:10:09qu'ils ont travaillées.
00:10:10Et à une période, en plus, où il y avait un tueur en série,
00:10:15le tueur de la gare de Pépiniens, on en a parlé tout à l'heure, Ranson.
00:10:19Et ils ont ressorti le dossier de Tatiana pour voir si ça pouvait coller.
00:10:23Mais ça ne pouvait pas coller.
00:10:24Ranson, à ce moment-là, il était en prison.
00:10:27Donc, il purgeait une peine pour 8 ans de réclusion criminelle
00:10:30dans une autre affaire, donc écartée.
00:10:33Ce qui fait qu'on revient à, point d'interrogation,
00:10:36est-ce qu'il y avait d'autres tueurs dans la région ou pour autre ?
00:10:39Une petite hypothèse qui a été très vite mise de côté,
00:10:44pas forcément approfondie.
00:10:45Patrice Allègre, Toulouse, Paris, Amiens,
00:10:48parce qu'il était voyageur.
00:10:51Elle part de Matabio, qui est la gare de Toulouse,
00:10:54pour aller à Parpignan.
00:10:55Mais ça n'a rien à accrocher.
00:10:59Et on en revient à ce Delpeche.
00:11:02Mais à l'époque, il n'y avait pas autant d'éléments que maintenant.
00:11:07Et c'est surtout, c'est pour ça que ça a décidé le pôle de Nanterre,
00:11:13un autre regard.
00:11:15Et pour éviter de repartir sur les mêmes façons de penser, etc.,
00:11:20la juge d'instruction a décidé de saisir non plus la police judiciaire,
00:11:25mais la section de recherche de Montpellier.
00:11:28Ce n'est pas que la police judiciaire était incapable de travailler.
00:11:31Loin de là, ils ont fait le travail qu'il y avait à faire.
00:11:33Mais pour éviter cette pensée unique et se raccrocher aux mêmes indices.
00:11:38Et au contraire, essayer d'ouvrir et d'appréhender l'affaire différemment.
00:11:42Et il me semble évident que dans ce contexte,
00:11:46la police de Delpeche va être de nouveau détricotée,
00:11:49mais avec un autre regard, beaucoup plus large.
00:11:52Donc il pourrait être placé de nouveau en garde à vue, de nouveau interrogé ?
00:11:56Alors, il faudra voir.
00:11:57Parce que la garde à vue, s'il a déjà été mis en garde à vue pour cette affaire-là...
00:12:01Ils ont consommé les heures de garde à vue.
00:12:02Ils ont consommé les heures de garde à vue.
00:12:04C'est la loi.
00:12:05En revanche, les juges d'instruction, eux, peuvent faire des interrogatoires
00:12:09qui ne sont pas dans les mêmes conditions que la garde à vue.
00:12:13C'est vrai que vous avez évoqué, au fond, deux pistes criminelles.
00:12:16A savoir, est-ce qu'elle se volatilise en sortant de la gare ?
00:12:18Vraisemblablement, elle faisait du stop pour rentrer chez elle, à des kilomètres de là.
00:12:23Est-ce qu'elle serait montée dans une voiture de quelqu'un qu'elle connaissait ?
00:12:28Auquel cas, est-ce qu'il y avait un lien, un antécédent avec quelqu'un ?
00:12:31Ou est-ce qu'elle a pu rencontrer complètement une rencontre fortuite ?
00:12:34Ça, ça serait l'hypothèse d'un tueur en série de passages.
00:12:37Ce qui surprend toujours, et puis là, ce qui n'est pas la chance des enquêteurs,
00:12:40c'est qu'on n'a jamais retrouvé son corps à Tatiana.
00:12:43Si je puis me permettre, justement, puisque vous parlez de ça,
00:12:47Laurent, Marie-Josée Garcia, vous parlez de conviction.
00:12:51Vous en êtes, vous, forgé une depuis 30 ans.
00:12:54Et est-ce que vous vous dites, ma fille est peut-être vivante ?
00:13:00Non.
00:13:01Non, c'est impossible.
00:13:02On a fait énormément d'appels à témoins.
00:13:04Je suis partie dans plusieurs pays aussi, faire des appels à témoins, à la télé,
00:13:10la presse internationale, à part les Tatiana,
00:13:13que ce soit la presse écrite, les quotidiens, les journaux locaux,
00:13:20les réseaux sociaux.
00:13:22Maintenant, depuis quelques années, je diffuse régulièrement la vie de recherche,
00:13:25la photo de ma fille.
00:13:26C'est impossible qu'elle soit aujourd'hui vivante quelque part.
00:13:30Si elle avait vu rien qu'une fois la vie de recherche qu'on publie,
00:13:34qu'on continue à publier,
00:13:35ma fille ne serait pas restée muette, c'est impossible.
00:13:38Ce qui est important dans les appels à témoins, même 30 ans plus tard,
00:13:41les gendarmes, ce n'est pas non plus des bouteilles à la mer de quelqu'un
00:13:44qui se souvient d'un coup.
00:13:45C'est que dans l'entourage de celui qui a croisé la route de Tatiana,
00:13:50à l'époque, il s'est passé quelque chose.
00:13:53Donc l'entourage de la personne qu'il a prise en stop,
00:13:56éventuellement qu'il a tué, fait disparaître, etc.
00:13:58Peut-être que dans cet entourage, il y a un événement dont il se souvient.
00:14:03Et cet événement, il peut être que quelqu'un ait dû nettoyer quelque chose.
00:14:08Le général Daouz, il sait bien tout ça.
00:14:09Les gendarmes ne font pas ça au hasard.
00:14:11Alors, il y a dans l'entourage de la personne qui a tué Tatiana,
00:14:15il y a forcément quelqu'un qui se souvient de quelque chose d'important à cette date-là.
00:14:19On ne peut miser que sur ça d'ailleurs, le général Daouz,
00:14:21parce qu'il y a un indice matériel.
00:14:23Oui, les indices matériels.
00:14:24Trois décennies plus tard.
00:14:25Alors, trois décennies plus tard, on pourrait en retrouver,
00:14:28mais à condition qu'on ait le lieu de l'enlèvement,
00:14:33ou le lieu où elle a été séquestrée, que l'on retrouve son corps.
00:14:38A défaut, effectivement, pratiquement pas de téléphonie à l'époque.
00:14:44Les caméras de vidéoprotection, il n'y en avait pratiquement pas.
00:14:48C'était exceptionnel.
00:14:49Ce qui fait qu'on a énormément de traces numériques qui n'existent pas.
00:14:53Et on est lié par, justement, ces appels à témoins.
00:14:57Le fait que tout d'un coup, quelqu'un se souvient qu'une personne de sa famille
00:15:00devait rentrer à telle heure absolument,
00:15:03et est arrivé particulièrement en retard,
00:15:05en donnant des explications alambiquées, dans un état d'agitation.
00:15:10Bref, c'est...
00:15:12On cherche un témoignage.
00:15:13Exactement.
00:15:13Et donc, ce nouvel appel à témoins est capital,
00:15:16qu'en soit le résultat à court ou moyen terme.
00:15:18Et il faudra trier le bon grain de livret,
00:15:21parce que les appels à témoins,
00:15:23il y en a beaucoup qui vont donner des éléments,
00:15:27mais hélas, la majorité, c'est du farfelu,
00:15:30de l'inexploitable ou d'une simple impression.
00:15:33Merci, merci à tous les trois.
00:15:35Merci, Marie-Josée Garcia.
00:15:36Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions ce matin,
00:15:39dans l'affaire suivante, cette mi-journée.
00:15:42Dans un instant, nous vous proposons un document,
00:15:44ligne rouge, exceptionnel, n'est-ce pas, Laurent,
00:15:47consacré à la première semaine du procès de Cédric Jubilard.
00:15:50Semaine marquée par des moments très intenses,
00:15:53entre les mots de l'accusé,
00:15:55et le face-à-face entre les gendarmes et enquêteurs
00:15:59et les avocats de Cédric Jubilard.
00:16:03A tout de suite.
00:16:12Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez dans l'affaire suivante.
00:16:15Cette semaine qui s'achève a été marquée par le début du procès
00:16:17le plus attendu de cette année 2025.
00:16:20Le procès de Cédric Jubilard,
00:16:22dont la femme Delphine est portée disparue depuis bientôt 5 ans
00:16:24et qu'il est accusé d'avoir tué.
00:16:26On n'a jamais retrouvé Delphine Jubilard.
00:16:29Cédric Jubilard n'a jamais avoué,
00:16:31ni aveu, ni scène de crime,
00:16:33ni preuve matérielle,
00:16:34mais énormément d'éléments
00:16:36qui peuvent paraître accablants.
00:16:38Ce qui est sûr, c'est que c'est une affaire complexe,
00:16:40énigmatique, au cœur d'un procès,
00:16:42qui entrera donc demain dans sa deuxième semaine.
00:16:44Revenons d'abord sur les temps forts
00:16:47des quatre premiers jours d'audience
00:16:48avec Stéphanie Zenati, Raphaël Redon,
00:16:50Isabelle Quintard et Juan Palencia pour Ligne Rouge.
00:16:58Albi se réveille ce lundi 22 septembre,
00:17:02habitée d'une rare effervescence.
00:17:05Au cœur de la cité médiévale,
00:17:07son tribunal s'apprête à vivre un procès d'ampleur,
00:17:10au suspense total.
00:17:11Celui de Cédric Jubilard,
00:17:15jugé pour homicide volontaire
00:17:17sur sa femme, Delphine Jubilard.
00:17:21Il est à peine 8 heures,
00:17:23ils sont déjà des dizaines
00:17:24à patienter pour espérer
00:17:26assister à ce premier jour d'audience.
00:17:28Ce que je conseille, c'est d'aller faire
00:17:32la queue là-bas, s'il vous plaît,
00:17:33parce que...
00:17:34Non, non, il y a une trentaine.
00:17:37Si on perd du temps,
00:17:38si on perd du temps,
00:17:39il n'y aura plus de place.
00:17:41On est arrivés ici pour 6 heures,
00:17:43pour qu'au final, on se voit dans les premiers,
00:17:45vu qu'ils annonçaient quand même
00:17:45une quarantaine de places
00:17:46au niveau de la cour d'assises,
00:17:48pour qu'au final,
00:17:49ils nous annoncent que là,
00:17:51à 8h20, qu'on ne puisse pas rentrer,
00:17:53parce qu'il n'y avait que 10 places.
00:17:54Quelques minutes plus tard,
00:17:58dans une contre-allée,
00:18:02face au public et aux caméras,
00:18:04Cédric Jubilard sort, menotté,
00:18:07de cette voiture de l'administration pénitentiaire,
00:18:10puis s'engouffre dans le palais de justice.
00:18:15Cette image furtive
00:18:16ne permet pas de répondre
00:18:18à la première question
00:18:19que se pose le public.
00:18:21Dans quel état l'accusé se trouve-t-il ?
00:18:234 ans après sa dernière apparition
00:18:25et son incarcération à l'isolement.
00:18:28C'est inimaginable
00:18:29les conditions de détention
00:18:30qui sont imposées à cet homme
00:18:32depuis 4 ans et demi.
00:18:33Il ne voit personne.
00:18:34Il est dans une cellule
00:18:35de 9 mètres carrés,
00:18:37tout seul.
00:18:37Il se promène dans une cage
00:18:39grillagée,
00:18:40sur le côté, au plafond.
00:18:41Voilà.
00:18:42Le seul détenu médiatique
00:18:43qui a subi ce traitement,
00:18:45c'est M. Abdeslam,
00:18:46un des auteurs
00:18:47des attentats du Bataclan.
00:18:48Vous voyez de quoi on parle.
00:18:51À l'intérieur de la salle d'audience,
00:18:53la tension monte.
00:18:56Et à la surprise générale,
00:18:57les caméras sont autorisées
00:18:58à rentrer.
00:19:00Cédric Jubilard
00:19:01a accepté de se montrer.
00:19:14Recroquevillé,
00:19:15il échange quelques mots
00:19:16avec ses avocats.
00:19:21Amégris, crâne rasé.
00:19:24Sa tenue et son attitude
00:19:25dévoilent un homme détaché
00:19:26avant les 4 semaines d'audience
00:19:28qu'il s'apprête à affronter.
00:19:29Allez, s'il vous plaît.
00:19:32Allez, je vais vous demander
00:19:34de sortir.
00:19:36Je vais vous demander
00:19:37de sortir, s'il vous plaît.
00:19:409h30,
00:19:40près de 5 ans
00:19:41après la disparition
00:19:42de Delphine Jubilard,
00:19:44le procès peut démarrer.
00:19:46Pour sa première question,
00:19:48la présidente
00:19:48s'adresse au suspect.
00:19:49Pouvez-vous vous présenter ?
00:19:56Je m'appelle Jubilard Cédric.
00:19:58Je suis né à Béziers,
00:19:59j'ai 38 ans.
00:20:01J'étais peintre en bâtiment,
00:20:02plaquiste.
00:20:04Les jurés sont ensuite
00:20:05tirés au sort.
00:20:076 citoyens,
00:20:084 hommes et 2 femmes
00:20:09qui forment le jury populaire
00:20:11aux côtés de magistrats
00:20:12professionnels.
00:20:13Ils auront ensemble
00:20:14l'immense responsabilité
00:20:16le 17 octobre prochain
00:20:17de dire si oui ou non
00:20:19Cédric Jubilard
00:20:20est responsable
00:20:21du meurtre de sa femme.
00:20:24Ce lundi,
00:20:25il clame en tout cas
00:20:26à nouveau son innocence.
00:20:30Avant toute chose,
00:20:31j'ai une question
00:20:31à vous poser.
00:20:32J'ai terminé mon rapport.
00:20:34Quelle est votre position
00:20:35aujourd'hui ?
00:20:38Je conteste toujours
00:20:40les faits qui me sont reprochés.
00:20:47Cédric Jubilard
00:20:48est le principal
00:20:48qui n'est pas les seuls suspects
00:20:49dans cette affaire
00:20:50sans corps ni aveux.
00:20:53Plusieurs éléments
00:20:53troublants de l'enquête
00:20:54semblent faire de lui
00:20:55un coupable idéal.
00:20:58Pour ses avocats,
00:20:59la tâche est immense.
00:21:02C'est vrai que Jubilard,
00:21:03c'est contradictoire
00:21:04ce que je veux dire,
00:21:05mais il ne se défend pas.
00:21:06Il répond aux questions
00:21:06telles qu'il est.
00:21:07Il répond sans détour.
00:21:08Quand il lui est demandé
00:21:09s'il fume encore
00:21:10du cannabis en détention,
00:21:11il dit oui.
00:21:12Quand il lui est demandé
00:21:13s'il a pu voler des choses
00:21:14à Leclerc,
00:21:14il dit oui.
00:21:15je crois que lui a compris
00:21:17qu'on n'en était pas là,
00:21:18qu'il n'allait pas être rattrapé
00:21:19par le trésor public
00:21:20ni par les centres Leclerc.
00:21:21Donc je crois
00:21:22qu'il répond de manière
00:21:23extrêmement simple
00:21:25et cache
00:21:26aux questions
00:21:28qui sont posées.
00:21:29Avant d'attaquer
00:21:31le fond de l'affaire,
00:21:32le tribunal se penche
00:21:33sur la personnalité
00:21:34de Cédric Jubilard.
00:21:37Ce portrait
00:21:38va teinter les débats,
00:21:41donner une première impression
00:21:42au juré.
00:21:45Pendant un an et demi,
00:21:46Gaëlle Carro-Alfort,
00:21:47psychologue,
00:21:48a dressé le profil
00:21:49psychologique
00:21:50de l'accusé.
00:21:52Cédric Jubilard,
00:21:53il ne m'a pas parlé
00:21:53spontanément de son épouse.
00:21:55C'est moi qui ai posé
00:21:56des questions,
00:21:57effectivement.
00:21:57Cédric Jubilard,
00:21:58il parle spontanément
00:21:59de pas grand-chose.
00:22:01Cédric Jubilard,
00:22:03un homme qu'elle décrit
00:22:04comme exubérant,
00:22:05sociable,
00:22:06mais aussi colérique
00:22:07et arrogant.
00:22:09Globalement,
00:22:09il est quand même
00:22:10beaucoup décrit,
00:22:11il énerve tout le monde.
00:22:12C'est quand même
00:22:13quelqu'un qui n'est pas
00:22:14une personnalité lisse
00:22:15et qui est plutôt agaçant.
00:22:17C'est quelqu'un
00:22:17qui est sans filtre,
00:22:18effectivement.
00:22:18Il le dit,
00:22:19moi je suis un connard
00:22:20et j'assume.
00:22:22Pendant plusieurs heures,
00:22:24l'enquêtrice
00:22:24retrace alors sa vie,
00:22:26revient notamment
00:22:27sur son enfance
00:22:28et sur ses parents,
00:22:30dont le rôle apparaît
00:22:31comme déterminant
00:22:32dans la construction
00:22:32de l'homme
00:22:33qu'il est devenu aujourd'hui.
00:22:36Sa mère,
00:22:36effectivement,
00:22:37en tout cas dans la construction
00:22:38de sa personnalité,
00:22:39est une pièce centrale
00:22:40parce que c'est une mère
00:22:41qui n'est pas une mère.
00:22:42Elle est adolescente
00:22:43lorsqu'elle le met au monde
00:22:45et il n'y a pas de place
00:22:46pour lui.
00:22:47Ça a été un dominé
00:22:48toute sa vie,
00:22:48toute son enfance,
00:22:49toute son adolescence
00:22:50et effectivement,
00:22:51en grandissant,
00:22:52il devient dominant
00:22:53lorsqu'il le peut.
00:22:54Pourquoi ?
00:22:54Parce qu'il ne connaît
00:22:55que ça comme rapport.
00:22:56C'est ou dominé ou dominant,
00:22:58il n'est jamais
00:22:58dans des rapports justes.
00:23:00D'ailleurs,
00:23:01lorsque les avocats
00:23:02de Cédric Jubilard
00:23:03l'interrogent
00:23:03sur ses méthodes d'éducation
00:23:05et sur son lien
00:23:06avec ses enfants,
00:23:08l'enquêtrice répond
00:23:09sans détour
00:23:10et balaie l'adjectif
00:23:11autoritaire
00:23:12employé par l'avocate
00:23:13pour préférer
00:23:15parler d'un père violent,
00:23:16humiliant parfois
00:23:17avec son fils Louis,
00:23:19âgé de 6 ans
00:23:20au moment
00:23:21de la disparition
00:23:21de sa mère.
00:23:23Nous savons
00:23:23que de sa naissance
00:23:25jusqu'à l'âge
00:23:25de 6 ans,
00:23:27il s'est fait
00:23:27un petit peu bousculer
00:23:28par un père sévère
00:23:29pour employer
00:23:30des termes
00:23:31qui relèvent
00:23:32du doux euphémisme.
00:23:33Quand le bourreau
00:23:34est le père,
00:23:35par définition,
00:23:36on est un peu déchiré
00:23:37puisqu'il aurait dû
00:23:38vous protéger
00:23:39et c'est celui
00:23:40qui vous secoue.
00:23:40Ça donne des choses
00:23:41un peu bizarres
00:23:42qui consistent
00:23:43effectivement
00:23:43pour le gamin
00:23:44à dire
00:23:44moi mon papa
00:23:46je l'aime
00:23:47mais
00:23:47trois points
00:23:48de suspension.
00:23:49Voilà,
00:23:49ça c'est l'état
00:23:50d'esprit
00:23:50d'un enfant
00:23:51de 6 ans.
00:23:52Tout au long
00:23:53de l'audience,
00:23:54les avocats
00:23:55des partis civils
00:23:55déterminés
00:23:56à faire condamner
00:23:57Cédric Jubilard
00:23:58vont alors tenter
00:23:59de montrer
00:23:59qu'il est un mauvais père,
00:24:01un homme froid
00:24:02qui depuis le début
00:24:03de sa détention
00:24:04reste sans nouvelles
00:24:05de Louis et Elia.
00:24:07Ces deux enfants
00:24:07qui vivent désormais
00:24:09chez leur tante.
00:24:10Pas question
00:24:11de les faire témoigner
00:24:12au procès,
00:24:13leur parole est relayée
00:24:14à la barre
00:24:15par leur administratrice
00:24:16et par leurs avocats
00:24:17qui interrogent
00:24:19l'accusé.
00:24:20J'ai soutenu
00:24:21d'organiser
00:24:21des visites médiatisées
00:24:22de Louis au parloir
00:24:25de la prison
00:24:25de là où est
00:24:26Cédric Jubilard
00:24:28et qu'il n'a rien fait
00:24:29pour que ça se passe.
00:24:30Donc il fallait
00:24:30le rappeler ça.
00:24:32L'avocate
00:24:33de Cédric Jubilard
00:24:34passe alors
00:24:34à l'offensive
00:24:35et questionne
00:24:36son client.
00:24:37Votre fils Louis
00:24:39a demandé
00:24:40à vous voir
00:24:41est-ce que vous avez
00:24:42envie que vos enfants
00:24:43viennent vous voir
00:24:43en prison ?
00:24:44En prison non
00:24:45mais en visio oui.
00:24:47On vous l'a proposé ?
00:24:48Non, personne.
00:24:50Vous avez baissé les bras ?
00:24:52Mon dernier courrier
00:24:52date du 28 juillet
00:24:54et mon courrier
00:24:55n'a toujours pas
00:24:55été transmis.
00:24:58Louis et Elia Jubilard
00:24:59aujourd'hui
00:25:0011 et 6 ans
00:25:01attendent pourtant
00:25:02des réponses
00:25:03de la part
00:25:03de leur père.
00:25:04C'est ce que rapporte
00:25:06l'administratrice
00:25:06des deux enfants.
00:25:08Louis est convaincu
00:25:09du décès de sa mère.
00:25:10Elia pense
00:25:11qu'elle est vivante.
00:25:13Elle nous dit
00:25:13qu'elle aimerait
00:25:14avoir une baguette magique.
00:25:15Elle fait abracadabra
00:25:16pour que sa maman
00:25:17revienne
00:25:17pour ne pas l'oublier.
00:25:19Louis est convaincu
00:25:21que c'est son père
00:25:21qui l'a fait.
00:25:26Les 14 parties civiles
00:25:27sont représentées
00:25:28par 10 avocats.
00:25:30Face à eux
00:25:30Cédric Jubilard
00:25:32lui peut compter
00:25:32sur Maître Emmanuel Franck
00:25:34et Maître Alexandre Martin
00:25:36ses deux conseils
00:25:37qui tout au long
00:25:38de la semaine
00:25:39vont tenter
00:25:40de saper
00:25:40un à un
00:25:41les éléments
00:25:41du dossier
00:25:42pour redorer
00:25:43l'image
00:25:43de leur client.
00:25:45Moi j'essaye
00:25:46et on essaye
00:25:47de faire ce qu'on peut
00:25:48avec le dossier
00:25:48qu'on a.
00:25:49Et ce dossier
00:25:50n'a jamais cherché
00:25:51autre chose
00:25:51que de raconter
00:25:52une histoire.
00:25:53Il y a des éléments
00:25:54dans le dossier
00:25:54qui nous font avoir
00:25:55une autre lecture
00:25:56de l'histoire
00:25:57et des éléments
00:25:58dans le dossier
00:25:58qui manifestement
00:25:59n'ont pas intéressé
00:26:00les enquêteurs.
00:26:01Toutes les portes
00:26:01n'ont pas été fermées,
00:26:02que des pistes
00:26:03n'ont pas été exploitées,
00:26:05mal exploitées
00:26:06et que des choses
00:26:07ont complètement été
00:26:07mises de côté.
00:26:10Par exemple,
00:26:11cette découverte
00:26:12sept mois
00:26:13après la disparition
00:26:14de Delphine Jubilard.
00:26:16Leur livret de famille
00:26:17est retrouvé
00:26:18sur la voie publique
00:26:19à Albi.
00:26:20Un élément clé
00:26:21que les enquêteurs
00:26:22n'auraient pas suffisamment
00:26:23exploité,
00:26:24estime Emmanuel Franck.
00:26:25Dans quel état
00:26:28il est,
00:26:29on ne sait pas.
00:26:30Qui le retrouve,
00:26:31on ne sait pas.
00:26:32On apprendra
00:26:33après qu'il est
00:26:33en très bon état,
00:26:35ce qui pose question.
00:26:36Et vous n'avez pas fait
00:26:37un petit prélèvement
00:26:38ADN dessus ?
00:26:39Mais vous voyez
00:26:40que c'est grave, là.
00:26:43Je n'ai pas de réponse.
00:26:46Les avocats
00:26:47de Cédric Jubilard
00:26:48peuvent également
00:26:49compter sur des témoins
00:26:50venus semer le doute,
00:26:51comme cet homme.
00:26:52A la barre,
00:26:54il raconte avoir vu
00:26:55une voiture
00:26:55à environ 2 km
00:26:57du domicile des Jubilards
00:26:58le 16 décembre 2020
00:27:00au petit matin,
00:27:01soit quelques heures seulement
00:27:02après la disparition
00:27:04de Delphine.
00:27:05Moi, j'allais au travail
00:27:06tous les matins.
00:27:09Je prends une route
00:27:10de campagne,
00:27:12si vous voulez,
00:27:12on ne voit jamais de voiture.
00:27:14Et voilà,
00:27:14ce jour-là,
00:27:15sans le savoir
00:27:16qu'il y avait
00:27:16cette histoire
00:27:17de Mme Gubdard,
00:27:18on a vu une voiture
00:27:19allumée
00:27:20sur le bas-côté
00:27:21de la route
00:27:22avec le plafon
00:27:24allumé.
00:27:25Et vous voyez
00:27:25un homme aussi,
00:27:26vous dites ?
00:27:26Oui,
00:27:27qui est arrivé
00:27:27sur le côté gauche.
00:27:29C'est-à-dire,
00:27:29il n'est pas dans
00:27:30la voiture à ce moment-là ?
00:27:31Non.
00:27:32Et ça vous étonne ?
00:27:34J'ai été surpris
00:27:35sur le moment
00:27:35parce qu'on n'avait
00:27:36jamais vu de personne
00:27:37dans ce chemin.
00:27:39On n'avait jamais vu
00:27:39de voiture
00:27:40et jamais vu personne
00:27:41dans ce chemin de campagne.
00:27:44Le témoin est formel.
00:27:45Lorsqu'il apprend
00:27:46la disparition
00:27:47de Delphine Jubilard,
00:27:48il contacte la gendarmerie
00:27:50qui, dit-il,
00:27:51lui assure que
00:27:51ce qu'il a vu
00:27:52n'a pas de rapport
00:27:53avec l'affaire.
00:27:56Vous trouvez normal
00:27:58qu'à 48 heures
00:27:59de la disparition
00:28:00de Delphine Jubilard,
00:28:01vous appelez la gendarmerie,
00:28:03vous dites
00:28:03j'ai vu un type courir
00:28:04comme un dératé
00:28:05une voiture allumée
00:28:06et que pendant 15 jours,
00:28:08vous ne soyez pas auditionné ?
00:28:10La présence inhabituelle
00:28:12de cette voiture
00:28:13pourrait pourtant,
00:28:14selon les avocats
00:28:15de Cédric Jubilard,
00:28:16permettre d'innocenter
00:28:17leurs clients.
00:28:18Car à cette heure-là,
00:28:19il était justement
00:28:20chez lui
00:28:21avec les gendarmes.
00:28:22On a assisté
00:28:23pendant trois heures
00:28:24à vraiment
00:28:26une démolition en règle
00:28:30de la part de la défense
00:28:31par rapport à des indices
00:28:32qui apparaissent
00:28:33un petit peu fragiles.
00:28:35et la défense
00:28:37a tout repris
00:28:37les indices
00:28:38les uns après les autres
00:28:39pour tout torpiller
00:28:42de manière méthodique
00:28:44avec du bon sens,
00:28:46avec des arguments
00:28:47qui s'entendent.
00:28:48Et c'est toute la difficulté
00:28:49de cette enquête
00:28:50puisque lorsqu'un indice
00:28:51nous paraît à charge,
00:28:53on peut aussitôt
00:28:55lui opposer le contraire.
00:28:57Au total,
00:28:5965 témoins
00:29:00vont se relayer
00:29:01à la barre
00:29:01au cours des 4 semaines
00:29:02de procès.
00:29:03mardi dernier,
00:29:05deux d'entre eux
00:29:06sont particulièrement attendus.
00:29:08Deux femmes,
00:29:09deux gendarmes,
00:29:10Fanny et Sophie.
00:29:14Elles doivent éclairer
00:29:16cette nuit
00:29:16du 15 décembre 2020
00:29:18où elles sont arrivées
00:29:19les premières
00:29:20au domicile du couple
00:29:21juste après
00:29:22la disparition
00:29:23de Delphine Jubilard.
00:29:25Voici leur déclaration
00:29:26au lendemain des faits.
00:29:30J'arrive la première
00:29:31et vu que c'est éclairé
00:29:33à l'intérieur,
00:29:34je le vois accroupi.
00:29:35Pour moi,
00:29:35M. Jubilard
00:29:36est accroupi
00:29:37devant la machine à laver.
00:29:40Dans mon souvenir,
00:29:41le hublot est ouvert.
00:29:42Il est en train
00:29:42de le refermer
00:29:43quand il nous voit arriver.
00:29:45Je ne saurais pas dire
00:29:46ce qu'il y avait
00:29:46dans la machine
00:29:47ni ce qu'il faisait
00:29:48exactement.
00:29:49Pour que les jurés
00:29:54se fassent une meilleure idée,
00:29:55des documents
00:29:56sont projetés
00:29:57comme les photos
00:29:58de la reconstitution
00:29:59des faits
00:30:00car le comportement
00:30:01de Cédric Jubilard
00:30:01devant cette machine
00:30:02à laver
00:30:03paraît surprenant.
00:30:07Pardon de le dire ainsi,
00:30:09mais l'hygiène
00:30:10corporelle
00:30:11de Cédric Jubilard
00:30:12interroge
00:30:13sur cette pratique.
00:30:15Je ne pense pas
00:30:16qu'il passait sa vie
00:30:17à faire des machines
00:30:19à laver.
00:30:21A l'époque déjà,
00:30:22cette pièce du dossier
00:30:23autour de la machine
00:30:24à laver
00:30:24cristallise les attentions
00:30:26des enquêteurs.
00:30:28Pourquoi Cédric Jubilard
00:30:29la remplit-il
00:30:29en pleine nuit ?
00:30:31Tente-t-il d'effacer
00:30:32d'éventuelles preuves ?
00:30:33La couette à l'intérieur
00:30:34aurait-elle un lien
00:30:35avec la disparition ?
00:30:38Ça, c'est quelque chose
00:30:40qui va lui être reproché
00:30:41dès le début
00:30:42et lui,
00:30:43il va l'expliquer
00:30:43de la façon suivante.
00:30:44Il va dire
00:30:45« Moi, j'ai appelé
00:30:45à 4h09 du matin.
00:30:47Ils arrivent
00:30:4750 minutes après.
00:30:49Dans l'intervalle,
00:30:50je ne vais pas me recoucher.
00:30:51Je n'ai pas du tout
00:30:51envie de dormir.
00:30:52Je suis inquiète.
00:30:53Je ne sais pas quoi faire.
00:30:53Je prends des choses
00:30:54qui sont par terre
00:30:55puisque nous savons
00:30:56que ce n'est pas
00:30:57très ordonné chez lui.
00:30:58Je vais les mettre
00:30:58dans la machine à laver
00:30:59en attendant qu'ils arrivent.
00:31:00Il aurait dû faire quoi ?
00:31:01Se servir un verre d'eau ?
00:31:03Prendre un café ?
00:31:03De toute façon,
00:31:04tout lui aurait été reproché.
00:31:07Ce mardi,
00:31:08les deux gendarmes
00:31:09sont à nouveau questionnés
00:31:10sur la scène
00:31:11de la machine à laver.
00:31:12Un doute persiste.
00:31:14Cédric Jubilard
00:31:15s'en est-il servi ?
00:31:17Les deux gendarmes
00:31:18sont aussi interrogés
00:31:19à propos du témoignage
00:31:20de la meilleure amie
00:31:21de Delphine Jubilard.
00:31:23Elle leur aurait déclaré
00:31:24que la jeune femme
00:31:25pouvait s'absenter
00:31:26en pleine nuit
00:31:26pour promener ses chiens.
00:31:30Or, devant le jury,
00:31:32aucune des deux gendarmes
00:31:33n'a évoqué
00:31:33cette information cruciale,
00:31:36ce que les avocats
00:31:37de la défense
00:31:37ne vont pas manquer
00:31:38et de relever.
00:31:42Êtes-vous briefée
00:31:43avant de venir ?
00:31:45Je prépare seule.
00:31:47Donc seule,
00:31:48vous oubliez
00:31:48la même chose
00:31:49que votre collègue
00:31:50qui a préparé seule
00:31:51elle aussi, d'accord ?
00:31:53Vous vous êtes réunie
00:31:56avec les enquêteurs ?
00:31:58Euh...
00:31:58Oui.
00:31:59On avance,
00:32:00ce n'est pas votre procès,
00:32:01mais comme par hasard,
00:32:02vous faites la même erreur.
00:32:03Ce que l'on a relevé,
00:32:08c'est qu'il y a
00:32:09deux omissions
00:32:10qui ont été faites
00:32:11par les deux gendarmes
00:32:12à deux moments différents,
00:32:14deux points très précis
00:32:15qui sont à décharge
00:32:16et comme par hasard,
00:32:17ces deux gendarmes
00:32:18ont oublié
00:32:18ces deux points précis.
00:32:20C'est très curieux quand même
00:32:21que l'on puisse avoir
00:32:22deux éléments à décharge
00:32:23qui ne soient pas exposés
00:32:25par deux gendarmes
00:32:26à deux moments différents.
00:32:27Les avocats pointent
00:32:28des lacunes
00:32:29dans leur déposition
00:32:29et vraiment,
00:32:30on sent que pied à pied,
00:32:31ils ne vont pas lâcher
00:32:32pendant quatre semaines
00:32:32à chaque fois qu'il y a moyen
00:32:34de retourner un témoin
00:32:35et de montrer
00:32:36qu'il y a des failles,
00:32:37ils vont aller là-dedans.
00:32:39Pour les avocats
00:32:40de la partie civile,
00:32:41il ne s'agit que
00:32:42de débats périphériques
00:32:43qui ne permettent pas
00:32:44de disculper
00:32:45Cédric Jubilard.
00:32:48C'est vrai qu'apprendre
00:32:49les choses de manière isolée,
00:32:50on finit pratiquement
00:32:51par s'y perdre.
00:32:52On crée un brouillard
00:32:53de guerre
00:32:54qui n'est pas compatible
00:32:55avec l'idée
00:32:56qu'il faut se faire
00:32:57de l'ampleur
00:32:58et de la qualité
00:32:59des moyens
00:32:59qui ont été déployés
00:33:00pour retrouver
00:33:01Delphine Jubilard.
00:33:02Au terme
00:33:04d'une première
00:33:05semaine tendue
00:33:06et indécise,
00:33:07les témoins
00:33:08et les jurés
00:33:08ont commencé
00:33:09à retracer le fil
00:33:10de la disparition
00:33:10de Delphine Jubilard.
00:33:13Les débats,
00:33:13parfois houleux,
00:33:15n'ont pas encore
00:33:15permis de percer
00:33:16le mystère
00:33:17toujours entier
00:33:17de cette nuit
00:33:18du 15 décembre 2020.
00:33:22Des témoins clés,
00:33:24comme l'amant
00:33:24de Delphine Jubilard
00:33:25et ses plus proches amis,
00:33:27pourraient,
00:33:27dans les prochains jours,
00:33:29changer la donne.
00:33:29Et on revient
00:33:35à présent,
00:33:36Laurent,
00:33:37sur cette première
00:33:38semaine du procès
00:33:38de Cédric Jubilard
00:33:39avec nos invités,
00:33:40Elina Rostand.
00:33:40Bonjour.
00:33:41Bonjour.
00:33:41Bienvenue.
00:33:42Vous êtes rédactrice,
00:33:43spécialiste de faits divers
00:33:43et autrice du formidable livre,
00:33:46très instructif surtout,
00:33:48intitulé
00:33:48L'affaire Jubilard,
00:33:49un crime parfait ?
00:33:50C'est important.
00:33:52Dirigé dans le cadre
00:33:52d'une collection
00:33:53par Dominique Rizet
00:33:54et Stéphane Simon,
00:33:55général François Daud,
00:33:56c'était toujours avec nous.
00:33:58Re, bienvenue.
00:33:59Et Jean-Wilfrid Forquès.
00:34:01Bonjour Jean-Wilfrid.
00:34:02Vous suivez,
00:34:03depuis lundi,
00:34:04ce procès,
00:34:06Cédric Jubilard
00:34:07pour BFM TV et RMC.
00:34:08Revenons quand même
00:34:10avec vous,
00:34:11Jean-Wilfrid,
00:34:12sur le premier moment
00:34:13tant attendu.
00:34:15C'était bien sûr
00:34:15l'apparition
00:34:16de Cédric Jubilard
00:34:17dans le boxe,
00:34:18lundi,
00:34:19face à de très nombreuses caméras.
00:34:21Racontez-nous ce moment,
00:34:23vous qui l'avez vécu
00:34:24de près,
00:34:25Jean-Wilfrid.
00:34:27Oui, François,
00:34:28une vingtaine de caméras,
00:34:29une quinzaine
00:34:30de crépitements
00:34:31d'appareils photos,
00:34:33beaucoup de monde
00:34:33dans le boxe,
00:34:34300 journalistes accrédités.
00:34:36C'est le procès
00:34:36que l'on attend
00:34:37pour cette rentrée.
00:34:38On découvre un homme
00:34:40qui arrive dans le boxe
00:34:42en jean
00:34:42avec un haut
00:34:43de survêtement
00:34:44bleu et noir.
00:34:45Un homme
00:34:46qui a le visage creusé,
00:34:47le regard tendu,
00:34:50crispé,
00:34:51visagé,
00:34:52massié également,
00:34:53je dirais.
00:34:54Cet homme s'engouffre
00:34:55dans le boxe,
00:34:56il reste debout
00:34:56quelques secondes,
00:34:57puis s'assoit.
00:34:58Il est un peu agité,
00:35:00je dirais,
00:35:00au début
00:35:00de ce début de procès.
00:35:02et puis,
00:35:03petit à petit,
00:35:05Cédric Jubilard
00:35:06prend ses marques,
00:35:07ses repères dans le boxe,
00:35:09il adresse quelques regards
00:35:10à l'assistance,
00:35:11il a peu de relais
00:35:12dans la salle,
00:35:13tout le monde
00:35:13dit la défense
00:35:15et semble-t-il contre lui.
00:35:17Donc,
00:35:17il baisse la tête,
00:35:18il écoute,
00:35:18il a écouté de longues minutes,
00:35:20notamment la lecture
00:35:21de l'ordonnance
00:35:22de mise en accusation
00:35:23et puis,
00:35:24il s'est un petit peu
00:35:25déridé,
00:35:26il est rentré
00:35:26dans son procès
00:35:27et c'est un Cédric Jubilard
00:35:29qui,
00:35:29lorsqu'il prend la parole
00:35:30est chirurgicale,
00:35:32méthodique,
00:35:32il parle peu
00:35:33mais il parle juste.
00:35:35Ses avocats lui ont dit
00:35:36il faut surtout pas
00:35:37de débordement,
00:35:38il faut rester
00:35:38dans le couloir central
00:35:40pour que,
00:35:41in fine,
00:35:42on puisse aboutir
00:35:43sur l'acquittement.
00:35:44On va voir ce qui se passe
00:35:45au cours de la deuxième semaine
00:35:47à partir de demain.
00:35:48Je sens qu'avant
00:35:49que le procès ne débute,
00:35:50on se le disait tous
00:35:51au regard des éléments
00:35:52dont on dispose
00:35:53sur la psychologie
00:35:54de Cédric Jubilard
00:35:55et sur des éléments,
00:35:56des prises de parole
00:35:57de Cédric Jubilard
00:35:58depuis la disparition
00:36:00de sa femme,
00:36:01il peut être
00:36:01son pire ennemi.
00:36:03Pour l'instant,
00:36:03il s'est tenu,
00:36:04c'est un peu comme cela
00:36:05qu'on pourrait le dire
00:36:06en tout cas
00:36:06depuis le début
00:36:08de son procès,
00:36:09l'image,
00:36:10le son
00:36:10et puis aussi
00:36:12Elina Rostand,
00:36:13Générale d'Aouste,
00:36:14Laurent,
00:36:15les enfants,
00:36:17il en a déjà
00:36:18été question
00:36:18et c'est normal
00:36:19durant ce procès,
00:36:21notamment du fils aîné
00:36:22des Jubilards.
00:36:24Louis,
00:36:25que l'on n'a pas
00:36:25encore entendu,
00:36:26mais dont les propos
00:36:28ont été retranscrits
00:36:29par l'administratrice
00:36:30qui est en charge
00:36:31des enfants.
00:36:32Oui,
00:36:33alors les enfants
00:36:33ne viendront pas
00:36:34au procès
00:36:35et puis ça se comprend
00:36:36mais effectivement
00:36:37il y a une administratrice
00:36:38ad hoc
00:36:38qui est là
00:36:39pour venir
00:36:39transcrire,
00:36:41retranscrire
00:36:42la parole des enfants.
00:36:43Ce qui est assez étonnant,
00:36:45c'est effectivement
00:36:46que Louis,
00:36:47qui avait 6 ans
00:36:47au moment des faits,
00:36:48qui a 11 ans
00:36:49aujourd'hui,
00:36:51il semble convaincu
00:36:52de la culpabilité
00:36:53de son père,
00:36:54il dit
00:36:54je sais que ma maman
00:36:55est décédée,
00:36:55je sais que c'est mon papa
00:36:57qui a fait le coup
00:36:58et moi ce qui m'a beaucoup marqué
00:37:00c'est qu'il parle
00:37:01de sa propre culpabilité,
00:37:02c'est-à-dire
00:37:02il se sent coupable
00:37:04de ne pas avoir séparé
00:37:06ses parents
00:37:06la nuit du 15 au 16 décembre 2020
00:37:09quand il a entendu
00:37:10cette dispute.
00:37:10Il s'est,
00:37:11si je peux le rappeler,
00:37:13levé de son lit,
00:37:15il a pris le chemin
00:37:16du salon,
00:37:17il a vu ses parents
00:37:18se crier dessus,
00:37:19se tenir par le cou,
00:37:21se pousser,
00:37:21donc il fait vraiment
00:37:23un récit extrêmement détaillé
00:37:25et circonstancié
00:37:26et puis il a eu peur
00:37:27que ses parents s'énervent,
00:37:29il est reparti dans son lit
00:37:30se coucher
00:37:30et là c'est son papa
00:37:31qui ferme la porte,
00:37:32cette porte qui sépare
00:37:33le salon
00:37:34de la partie nuit
00:37:35et à partir de là,
00:37:37plus rien,
00:37:38donc ce pauvre petit garçon
00:37:40dit,
00:37:40si j'avais séparé
00:37:41mes parents à ce moment-là
00:37:42peut-être que ma maman
00:37:43serait toujours en vie.
00:37:44Il a 11 ans aujourd'hui.
00:37:45Oui, c'est vrai
00:37:45que ce qu'il faut bien
00:37:46expliquer d'entrée quand même
00:37:47c'est que cette première semaine,
00:37:49c'est vrai que Jubilard
00:37:50il n'a pas encore été interrogé.
00:37:52La première semaine
00:37:53elle campe le décor.
00:37:55Alors c'est vrai aussi
00:37:56que dans ce procès,
00:37:57Jean Wilfrid
00:37:58qui le suit
00:37:58de minute par minute,
00:38:00chacun est venu
00:38:01un peu dire,
00:38:01apporter son impression,
00:38:03sa vérité.
00:38:05Les jurés
00:38:05ont été sélectionnés
00:38:07mais il n'y a pas encore,
00:38:09on n'est pas encore allé
00:38:10dans le cœur du sujet.
00:38:11Alors ça donne
00:38:12des impressions générales
00:38:13à chaque fois.
00:38:14Comme vous dites,
00:38:15l'impression générale
00:38:16c'est que la famille
00:38:16pense que c'est
00:38:17Cédric Jubilard
00:38:18et puis en face
00:38:19la défense
00:38:19elle s'est défendue.
00:38:21Cédric Jubilard
00:38:22dont les avocats
00:38:23ont attaqué très fort
00:38:25dès le début de ce procès.
00:38:26C'est le moment
00:38:28fort
00:38:29qu'a retenu pour nous
00:38:30Mélanie Bertrand
00:38:30qui elle aussi
00:38:31assiste à ce procès
00:38:32envoyé spécial de BFM TV
00:38:33à Albi.
00:38:34Écoutons-la.
00:38:34L'image forte de la semaine
00:38:37ce sont les deux avocats
00:38:38de Cédric Jubilard
00:38:39que l'on a vu se battre
00:38:40pied à pied
00:38:41tenter de démonter
00:38:42chaque argument
00:38:43contre lui
00:38:44pour espérer
00:38:44dans trois semaines
00:38:45peut-être
00:38:46décrocher son acquittement.
00:38:48Pendant plusieurs jours
00:38:48on a eu un défilé
00:38:49de gendarmes
00:38:50en uniforme
00:38:51qui sont venus
00:38:51exposer quatre ans
00:38:52d'enquête
00:38:53tous les éléments
00:38:54accablants
00:38:55selon eux
00:38:55contre Cédric Jubilard
00:38:56les données numériques
00:38:58techniques
00:38:58la téléphonie
00:38:59de l'accusé
00:39:00qui selon eux
00:39:00pointe vers une seule
00:39:02et unique piste
00:39:02celle du mari
00:39:03celle de Cédric Jubilard
00:39:04mais à chaque fois
00:39:05les avocats de la défense
00:39:06quand ils ont la parole
00:39:07ils montent sur le ring
00:39:08ils tentent de torpiller
00:39:10chaque argument
00:39:10ils connaissent le dossier
00:39:12par cœur
00:39:12et on les sent vraiment
00:39:13très très combatifs
00:39:15dans le box
00:39:15l'accusé lui
00:39:16il les regarde
00:39:17parfois impassibles
00:39:18leur objectif
00:39:19il est simple
00:39:19montrer que l'enquête
00:39:20a été mal faite
00:39:21et que si elle est mal faite
00:39:22d'autres pistes
00:39:23sont peut-être possibles
00:39:25bref
00:39:25instiller le doute
00:39:26dans l'esprit des jurés
00:39:27Écoutons justement
00:39:28l'un des avocats
00:39:29de Cédric Jubilard
00:39:30interrogé par BFM TV
00:39:31si vous voulez
00:39:33a été pointé du doigt
00:39:34tout ce qui n'a pas été fait
00:39:35quand même
00:39:36c'est énorme
00:39:36des figesses
00:39:37qui n'ont pas été interrogées
00:39:38des relations particulières
00:39:40entre l'enquêteur
00:39:41et un suspect
00:39:43quand même
00:39:43évident
00:39:44des investigations
00:39:46qui n'ont pas été menées
00:39:47des prélèvements
00:39:48qui n'ont pas été envoyés
00:39:49au laboratoire
00:39:50s'agissant de personnes
00:39:51qu'on a raison
00:39:52de suspecter
00:39:54et on a repris
00:39:54avec maître Franck
00:39:55le procès verbal
00:39:56criminalistique
00:39:57du 11 juin 2021
00:39:59retenez cette date
00:40:00on est à 5 jours
00:40:01de l'interpellation
00:40:02de Cédric Jubilard
00:40:03et il est noté quoi ?
00:40:05vous l'avez entendu
00:40:05cette liste à l'après-vert
00:40:07que l'on a faite
00:40:08pas de traces de lutte
00:40:09pas de traces de crimes
00:40:10pas de traces de sang
00:40:12ni dans la maison
00:40:13ni dans le jardin
00:40:14ni dans la voiture
00:40:15on fait quoi avec ça ?
00:40:17Jean-Wilfrid
00:40:19vous qui assistez
00:40:20encore une fois
00:40:20au procès
00:40:21est-ce que vous diriez
00:40:21que cette première semaine
00:40:22a fait naître des doutes ?
00:40:27écoutez
00:40:27en tout cas François
00:40:28moi je suis cette affaire
00:40:29depuis 5 ans
00:40:30lorsqu'on suit
00:40:32une affaire criminelle
00:40:33les informations
00:40:34elles tombent pas du ciel
00:40:35comme ça
00:40:37par hasard
00:40:37c'est pas l'opération
00:40:38du Saint-Esprit
00:40:38il y a des informations
00:40:40qui fuitent
00:40:41lorsqu'on dit ça
00:40:43en termes journalistiques
00:40:44donc les journalistes
00:40:45s'abreuvent
00:40:45d'informations
00:40:46qui arrivent
00:40:47et je dirais
00:40:48que d'une certaine façon
00:40:49depuis le début
00:40:50de cette affaire
00:40:51on a raconté
00:40:52les PV verts
00:40:53mais dans cette histoire
00:40:54il y a aussi
00:40:54les PV rouges
00:40:55les procès d'Arbeau
00:40:56rouges
00:40:57et l'enquête
00:40:58a fait un travail
00:40:59la défense
00:40:59a fait un travail
00:41:00absolument incroyable
00:41:01ils ont lu
00:41:0315 000 pages
00:41:04de procédures
00:41:04ils ont écouté
00:41:05des écoutes
00:41:06et l'autre jour
00:41:07à l'audience
00:41:07ils ont servi
00:41:08les PV rouges
00:41:09et lorsque
00:41:10on regarde
00:41:12cette affaire
00:41:13aujourd'hui
00:41:13on a
00:41:14le récit
00:41:15qui a été formulé
00:41:16pendant 5 ans
00:41:17et puis il y a le récit
00:41:19qu'on a découvert
00:41:20à l'audience
00:41:21alors
00:41:21l'intérêt dans l'histoire
00:41:23c'est pas forcément
00:41:23les journalistes
00:41:24l'intérêt dans l'histoire
00:41:25c'est les jurés
00:41:266 jurés
00:41:284 hommes
00:41:282 femmes
00:41:29plus 3 magistrats
00:41:30professionnels
00:41:31que vont-ils déduire
00:41:32de ce qu'on a
00:41:33compris dans un premier temps
00:41:35et ce qu'on a
00:41:36découvert
00:41:36l'autre jour
00:41:37à l'audience
00:41:38avec ce directeur
00:41:41d'enquête
00:41:41ce gendarme
00:41:42qui a été mis en difficulté
00:41:43face à des défaillances
00:41:45de l'enquête
00:41:46pointées
00:41:46très sérieusement
00:41:48par les deux avocats
00:41:49de la défense
00:41:49Écoutons justement
00:41:51Jean Wilfried
00:41:51sur ce témoin
00:41:52à propos de cette voiture
00:41:54qu'il a aperçue
00:41:55qu'il dit avoir aperçue
00:41:56au petit matin
00:41:57le 16 décembre 2020
00:41:59Moi j'allais au travail
00:42:01tous les matins
00:42:03et
00:42:04alors je prends une route
00:42:05une route de campagne
00:42:07si vous voulez
00:42:07on ne voit jamais de voiture
00:42:08et voilà
00:42:09ce jour-là
00:42:10sans le savoir
00:42:11qu'il y avait
00:42:12cette histoire
00:42:12de madame Gildar
00:42:13on a vu une voiture
00:42:15allumée
00:42:15sur le bas côté
00:42:16de la route
00:42:18avec le plafonnier allumé
00:42:20au prix sur le moment
00:42:21parce qu'on n'avait
00:42:22jamais vu de personne
00:42:23dans ce chemin
00:42:24on n'avait jamais vu de voiture
00:42:25et jamais vu personne
00:42:26dans ce chemin de campagne
00:42:28on s'est posé des questions
00:42:29et plus tard
00:42:31on avait appelé
00:42:31la gendarmerie
00:42:32Laurent
00:42:33Ah mon général
00:42:34c'est vrai que vos collègues gendarmes
00:42:36c'est toujours difficile
00:42:37comme exercice
00:42:38de venir défendre
00:42:39à la barre d'une cour d'assises
00:42:40dans un chaudron pareil
00:42:42de venir défendre
00:42:43son enquête
00:42:43mais c'est vrai que
00:42:44votre collègue le major
00:42:45il a été mis en difficulté
00:42:48à plusieurs reprises
00:42:49il a répondu aux avocats
00:42:50de Cédric Jubilard
00:42:51qui ne savaient pas
00:42:52là il y a ce témoignage
00:42:53il y a le carnet etc
00:42:55est-ce qu'ils sont suffisamment
00:42:56préparés à ça
00:42:57vos collègues ?
00:42:58Alors il y a une préparation
00:42:59mais quand on arrive
00:43:01dans une cour d'assises
00:43:03on ne sait jamais
00:43:04sauf à être spécialiste
00:43:07ou en tout cas
00:43:07naturellement
00:43:08de la rhétorique
00:43:09répondre
00:43:10quand tout d'un coup
00:43:11on est mis en difficulté
00:43:12ou on est impressionné
00:43:14par la charge même
00:43:15du procès
00:43:15c'est-à-dire
00:43:17que vous avez vu
00:43:17le nombre de caméras
00:43:18qu'il y avait
00:43:19le nombre de journalistes
00:43:21la pression
00:43:21qu'il y avait
00:43:22pour tout le monde
00:43:22ce qui fait que
00:43:24la préparation
00:43:25des enquêteurs
00:43:27qui y sont venus
00:43:28n'était pas celle
00:43:29comme les premiers
00:43:30gendarmes
00:43:31qui étaient les primo-intervenantes
00:43:32qui n'étaient pas
00:43:33des enquêtristes
00:43:34qui étaient là
00:43:34pour chercher
00:43:35une personne disparue
00:43:36et pas pour faire
00:43:37une enquête
00:43:37sur une éventuelle meurtre
00:43:39et bien
00:43:39ils n'ont pas
00:43:40la même préparation
00:43:41que les avocats
00:43:42dont c'est le métier
00:43:44et ils se sont préparés
00:43:45depuis des mois
00:43:46à travailler là-dessus
00:43:48c'est ça aussi un procès
00:43:49ce sont des moments
00:43:51inattendus
00:43:52ça c'est pour l'ambiance
00:43:53mon général
00:43:54mais quand on dit
00:43:54à ce directeur d'enquête
00:43:56vous n'avez pas fait d'ADN
00:43:57sur le livret de famille
00:43:58ah ben
00:43:59alors
00:44:00quelle aurait été
00:44:01la pertinence
00:44:02de l'ADN
00:44:02sur le livret de famille
00:44:03qu'on retrouve
00:44:04celui de monsieur
00:44:06et de madame
00:44:07ben oui
00:44:08il était dans la famille
00:44:09ou éventuellement
00:44:10de quelqu'un d'autre
00:44:10quelqu'un d'autre
00:44:11tous ceux qui ont pu le toucher
00:44:12quand il a été ramassé
00:44:13dans la rue
00:44:14apporté à quelqu'un
00:44:14quand on leur dit
00:44:15il y a 200 personnes
00:44:16inscrites au figès
00:44:17des délinquants sexuels
00:44:18dans les environs
00:44:18vous n'en avez surveillé
00:44:19que 65
00:44:20pourquoi pas les 200
00:44:21alors
00:44:22vous êtes sous le feu
00:44:24des questions
00:44:26c'est la même chose
00:44:28j'ai l'avocat
00:44:28en face de moi
00:44:29quand on consulte
00:44:31le figès
00:44:31on sort
00:44:33le maximum
00:44:34et on va passer
00:44:35à un premier tamis
00:44:37pour savoir
00:44:38quels sont
00:44:38ceux
00:44:39dans le profil
00:44:39qu'on pourrait correspondre
00:44:40le mieux
00:44:41à une éventuelle rencontre
00:44:44quand on a
00:44:44certains
00:44:45qui sont dans le figès
00:44:46parce que ce sont
00:44:47des
00:44:47spécialistes
00:44:49de la pédopornographie
00:44:50consultés sur internet
00:44:52c'est pas
00:44:53une jeune femme
00:44:54d'une trentaine d'années
00:44:55sur un bord de route
00:44:56qui va les intéresser
00:44:57donc on en a
00:44:58un grand nombre
00:44:59qui sont éliminés
00:45:00comme ça
00:45:00et on se concentre
00:45:01sur ceux qui ont déjà eu
00:45:03des actions
00:45:03en la matière
00:45:04Elina Rostand
00:45:06en quatre jours
00:45:07d'un procès
00:45:07qui va durer un mois
00:45:08on a appris des choses
00:45:09cette histoire
00:45:10de voiture
00:45:11aperçue
00:45:12à 5h du matin
00:45:13le 16 décembre
00:45:15ce livret de famille
00:45:17des jubilards
00:45:18retrouvé
00:45:20à Albi
00:45:20vous saviez ça
00:45:21vous ?
00:45:22mais pas du tout
00:45:22en fait
00:45:23je l'apprends
00:45:24j'ai quand même
00:45:25décortiqué
00:45:25l'ordonnance
00:45:26de mise en accusation
00:45:27une vingtaine de fois
00:45:28elle fait 70 pages
00:45:29pour pouvoir rédiger
00:45:30le livre
00:45:31et effectivement
00:45:32à force est de constater
00:45:33qu'il y a des éléments
00:45:34qui n'y sont pas
00:45:34dans cette ordonnance
00:45:35de mise en accusation
00:45:36donc il y a également
00:45:38ce que vous n'avez pas cité
00:45:39la box internet
00:45:40qui n'a pas été saisie
00:45:42il y a le livret de famille
00:45:43il y a l'histoire de la voiture
00:45:44on ne sait pas
00:45:45si elle est bleu marine
00:45:46si elle est noire
00:45:47on ne sait pas
00:45:47si c'est une 207
00:45:48une 308
00:45:49tout ça est très étonnant
00:45:51parce que ça prouve
00:45:52effectivement
00:45:52qu'il y a des trous
00:45:53dans la raquette
00:45:53ce que je voudrais juste
00:45:55rappeler sur le contexte
00:45:57de ce procès
00:45:59et ça
00:46:00ça a donné le ton
00:46:01ces quatre premiers jours
00:46:02et ça va donner le ton
00:46:03sur les semaines suivantes
00:46:04c'est qu'un procès d'assise
00:46:06c'est une pièce de théâtre
00:46:08donc il y a des très très
00:46:09très bons acteurs
00:46:10qui ont l'habitude
00:46:10des avocats
00:46:11qui font des effets de manche
00:46:12qui sont de très bons orateurs
00:46:13attention
00:46:14d'ailleurs
00:46:15à ne pas se laisser
00:46:16si je puis dire
00:46:17embarquer
00:46:17mais c'est ça
00:46:18ils sont excellents
00:46:19ils ont un talent oratoire
00:46:21ils sont très talentueux
00:46:21ils sont excellents
00:46:22on rappelle
00:46:23c'est important de le dire
00:46:24que les avocats
00:46:24de la défense
00:46:25sont là pour
00:46:26défendre un client
00:46:28et c'est une relation
00:46:29commerciale
00:46:30qu'il y a entre eux
00:46:31donc évidemment
00:46:31ils vont tout déployer
00:46:33pour montrer
00:46:34que l'enquête
00:46:35a été très mal faite
00:46:37et pour démonter
00:46:37tous les témoignages
00:46:38à suivre
00:46:38on ne peut pas ne pas parler
00:46:39également aujourd'hui
00:46:40de la téléphonie
00:46:42qui est l'un des points
00:46:43capitaux de ce dossier
00:46:44qui a commencé
00:46:45à être abordé
00:46:46et là aussi
00:46:47Jean Wilfrid
00:46:47vous en avez été témoin
00:46:48ça a donné lieu
00:46:49à un moment
00:46:50fort et un peu gênant
00:46:51aussi il faut bien le dire
00:46:52de cet ex-policier
00:46:55qui a lui aussi
00:46:57été mis en difficulté
00:46:59Oui un policier
00:47:02un peu fantasque
00:47:03on va dire
00:47:04entre guillemets
00:47:05je pèse mes mots
00:47:06un peu fantasque
00:47:07à la barre
00:47:07avec des explications
00:47:08un petit peu farfelues
00:47:10qui ont été pointées
00:47:10du doigt
00:47:11par l'avocat général
00:47:12par la présidente
00:47:14et évidemment
00:47:14par la défense
00:47:16par maître Franck
00:47:17et par maître Martin
00:47:19ce qui est sûr
00:47:20en termes de téléphonie
00:47:21et pour l'instant
00:47:22on n'a pas trop
00:47:23d'indications
00:47:23sur la première
00:47:24semaine d'audience
00:47:25mais peut-être
00:47:26on va le savoir
00:47:26plus tard
00:47:27et notamment
00:47:28lorsque Cédric Jubilard
00:47:30devra se justifier
00:47:31s'expliquer
00:47:32c'est que fait-il
00:47:33entre en gros
00:47:3423h et 4h du matin
00:47:36lorsque ce téléphone
00:47:37est éteint
00:47:38de quelle manière
00:47:39l'éteint-il
00:47:40pourquoi l'éteint-il
00:47:41parce que
00:47:41d'après l'ordonnance
00:47:43de mise en accusation
00:47:44d'après les 15 000 pages
00:47:46de procédures
00:47:47qui ont été consultées
00:47:48par les avocats
00:47:49de la défense
00:47:49et par les gens
00:47:50qui suivent le dossier
00:47:51notamment les avocats
00:47:52de la partie civile
00:47:52et bien
00:47:53Cédric Jubilard
00:47:54éteint très très très
00:47:55rarement son téléphone portable
00:47:57ça ça fera partie
00:47:58des questions
00:47:59et cette question
00:48:01et bien c'est un peu
00:48:01une question pivot
00:48:03qui est à charge
00:48:05contre Cédric Jubilard
00:48:07dans le box des accusés
00:48:08Et alors il y a Elina Rostand
00:48:09et ça je dois dire
00:48:11que quand on lit
00:48:11votre livre
00:48:12ça fait halluciner
00:48:15si je puis dire
00:48:15il y a ces points GPS
00:48:17vous pouvez nous réexpliquer
00:48:19ces 16
00:48:20ces 17
00:48:2116 plus 1
00:48:22points GPS
00:48:23qui sont identifiés
00:48:251 à 3h21
00:48:27la nuit de la disparition
00:48:29les 16 autres
00:48:30à l'approche
00:48:31de la disparition
00:48:32si je puis dire
00:48:32les semaines qui précèdent
00:48:33la disparition
00:48:33de Delphine Jubilard
00:48:34et puis
00:48:35après la disparition
00:48:36plus rien
00:48:37plus rien
00:48:37ce qu'il faut rappeler
00:48:39c'est qu'il y a eu
00:48:39des analyses en deux temps
00:48:40la première analyse
00:48:41a été faite
00:48:41juste après
00:48:42les quelques semaines
00:48:44après la disparition
00:48:45de Delphine Jubilard
00:48:46la première analyse
00:48:47est juste faite
00:48:48entre le 15 et le 16
00:48:49donc la nuit
00:48:50et fait ressortir
00:48:51un point GPS
00:48:51à 3h21
00:48:53au sud de Cazoule
00:48:54alors Cazoule
00:48:54c'est un petit village
00:48:55et il y a
00:48:56une forêt
00:48:57juste à quelques mètres
00:48:59un point GPS
00:49:00du téléphone
00:49:00un point GPS
00:49:01qu'on a retrouvé
00:49:02dans le téléphone
00:49:03de Cédric Jubilard
00:49:04la grande difficulté
00:49:05à ce moment là
00:49:05ça a été
00:49:06pendant quelques mois
00:49:07d'essayer de prouver
00:49:08comment un point GPS
00:49:09peut ressortir
00:49:10sur un téléphone
00:49:11qui est effectivement
00:49:12éteint
00:49:12puisqu'il est avéré
00:49:13que le téléphone
00:49:14de Cédric Jubilard
00:49:15entre 22h08
00:49:16et 3h53
00:49:17le lendemain
00:49:18il est au domicile
00:49:19au domicile
00:49:20en tout cas
00:49:21j'en sais rien
00:49:21un téléphone
00:49:22au moins
00:49:22il a borné
00:49:23son téléphone principal
00:49:24en tout cas
00:49:24et c'est notre théorie
00:49:25a de toute façon
00:49:26borné à son domicile
00:49:27avant d'être éteint
00:49:28manuellement
00:49:29à 22h08
00:49:30et reborné au domicile
00:49:32à 3h53
00:49:33avant d'être rallumé
00:49:34ce qui se passe
00:49:35entre les deux
00:49:35on n'en sait rien
00:49:36par contre
00:49:36ce qui est très étonnant
00:49:37c'est d'avoir
00:49:37ce point GPS
00:49:38à 3h21
00:49:39et il a été expliqué
00:49:41à l'époque
00:49:41que c'était un bug technique
00:49:43info positif
00:49:44il y a quand même eu
00:49:44un déplacement
00:49:45de deux gendarmes
00:49:45sur les lieux
00:49:46et on met dans le livre
00:49:48les points GPS précis
00:49:49latitude, longitude, près
00:49:51et aussi la carte
00:49:52avec les lieux
00:49:53il y a eu un déplacement
00:49:54de deux gendarmes
00:49:55mais il n'y a pas eu
00:49:56de fouille à l'époque
00:49:56quatre années se passent
00:49:58et au début
00:49:59de l'année 2025
00:50:00il y a une deuxième expertise
00:50:02qui est faite
00:50:02et c'est là qu'on retrouve
00:50:0316 points GPS supplémentaires
00:50:05entre le 14 novembre 2020
00:50:07et le 16 décembre
00:50:09c'est-à-dire période
00:50:10pendant laquelle
00:50:10Cédric Jubilard
00:50:11disait à qui
00:50:12voulait l'entendre
00:50:12je vais tuer ma femme
00:50:13j'en ai marre
00:50:14je vais l'enterrer
00:50:14personne va jamais
00:50:15la retrouver
00:50:16donc l'hypothèse
00:50:17elle est la suivante
00:50:18on repère
00:50:19enfin il repère
00:50:21et ensuite
00:50:24il va cacher
00:50:25le corps de Delphine Jubilard
00:50:27je dis bien
00:50:27hypothèse
00:50:28c'est une hypothèse
00:50:29mais surtout
00:50:29il a fallu expliquer
00:50:31comment des coordonnées GPS
00:50:32pouvaient être présents
00:50:34sur un téléphone
00:50:34qui est éteint
00:50:35vous avez une explication
00:50:36j'ai une explication
00:50:37l'explication
00:50:38et on s'est basé
00:50:38sur beaucoup d'experts
00:50:39en téléphonie
00:50:40dont la personne
00:50:41qui justement
00:50:41a été très mal menée
00:50:42à la barre jeudi dernier
00:50:44l'explication serait
00:50:46un second téléphone
00:50:47un téléphone de secours
00:50:48dans lequel il y aurait
00:50:49une application Boussole
00:50:50cette application Boussole
00:50:51consultée
00:50:52soit pour aller repérer
00:50:53un lieu
00:50:54soit pour être
00:50:55sur les lieux
00:50:56et trouver là
00:50:57excusez-moi
00:50:58où il aurait pu faire
00:50:59un trou en fait
00:50:59pour préparer
00:51:00au moment de rallumer
00:51:02son téléphone principal
00:51:03comme l'application
00:51:05Boussole
00:51:06est commune
00:51:07à ses identifiants
00:51:08il y a une synchronisation
00:51:09de données
00:51:10alors là je vous l'explique
00:51:11en quelques mots
00:51:12mais ce qui m'étonne
00:51:14c'est que votre journaliste
00:51:15a dit que c'était
00:51:16un expert complètement fantasque
00:51:18je le connais très bien
00:51:19je l'ai eu au téléphone
00:51:20jeudi en sortant
00:51:21il était anéanti
00:51:22il a eu un problème
00:51:24de clé USB
00:51:25parce que la cour d'assises
00:51:27n'arrivait pas
00:51:27à utiliser son powerpoint
00:51:28pour l'afficher
00:51:30on revient à l'extrême
00:51:32pression
00:51:32à l'extrême pression
00:51:34exactement
00:51:34tout a été suspendu
00:51:36pour qu'il puisse
00:51:37imprimer les papiers
00:51:38parce que sinon
00:51:38on ne voyait rien
00:51:39et à l'entrée
00:51:41et je vais demander
00:51:42au général Daoust
00:51:43de donner une explication
00:51:46là-dessus
00:51:46la première phrase
00:51:47qu'on lui a dite
00:51:49c'est lui demander
00:51:50est-ce qu'il a vraiment
00:51:51une crédibilité
00:51:52et une légitimité
00:51:53alors ça c'est
00:51:54hélas
00:51:56c'est très
00:51:56c'est très classique
00:51:57dans l'ordonnancement
00:51:59théâtral
00:52:00de la cour d'assises
00:52:01il faut savoir
00:52:02que c'est un spécialiste
00:52:04qui est demandé
00:52:05au titre
00:52:06de l'article 114
00:52:07alinéa 5 ou 6
00:52:08du code de procédure pénale
00:52:09par les avocats
00:52:11que ce soit
00:52:11de la défense
00:52:12ou des parties civiles
00:52:13donc il n'est pas
00:52:14entendu comme
00:52:15expert judiciaire
00:52:17mais comme un spécialiste
00:52:18à partir de là
00:52:19la première phrase
00:52:20pour déstabiliser
00:52:21c'est les avocats
00:52:23de la défense
00:52:23qui ont dit
00:52:24mais vous n'êtes pas
00:52:24expert inscrit
00:52:25donc balayé
00:52:27circulé
00:52:27il n'y a rien à voir
00:52:28vous n'avez aucune compétence
00:52:29et rien que ça
00:52:31ça commence
00:52:32à asseoir
00:52:33une personne
00:52:34qui était là
00:52:35pour faire un exposé
00:52:36technique
00:52:36mais qui commence
00:52:38à être déjà
00:52:39décrédibilisé
00:52:40avant même
00:52:41d'avoir pu
00:52:41commencer son exposé
00:52:43c'est la règle du jeu
00:52:44mais du contraire
00:52:45il y a face à lui
00:52:45quatre jurés
00:52:47quatre hommes
00:52:48et deux femmes
00:52:49qui ne liront
00:52:50aucune de ses expertises
00:52:51mais c'est sûr
00:52:52qui ne liront
00:52:53rien du dossier
00:52:54tout est fait
00:52:54pour que dans la salle
00:52:55d'assises
00:52:56à l'arrivée
00:52:57ils aient à répondre
00:52:58dans le silence
00:52:59et le recueillement
00:53:00de leur conscience
00:53:00dit la loi
00:53:01à une seule question
00:53:02avez-vous une intime conviction
00:53:03donc c'est vrai
00:53:04que si votre expert
00:53:05est à ce point
00:53:06mal préparé
00:53:07et à ce point déstabilisé
00:53:08il y a peu de chance
00:53:10j'ai l'impression
00:53:10que la cour d'assises
00:53:11se déplace
00:53:11pour aller vérifier
00:53:12pour aller vérifier
00:53:13le lieu
00:53:14projetons-nous un petit peu
00:53:15pour terminer
00:53:16parce que demain
00:53:17demain lundi
00:53:18Jean Wilfrid
00:53:19on attend
00:53:20avec impatience
00:53:21l'audition
00:53:22de l'ancien procureur
00:53:23de Toulouse
00:53:24expliquez-nous
00:53:24et expliquez-nous aussi
00:53:25en quoi d'une certaine manière
00:53:26c'est lié avec ce qu'on vient
00:53:27de se dire là
00:53:28écoutez Laurent le sait
00:53:31vos invités en plateau
00:53:32le savent évidemment
00:53:33un procureur de la république
00:53:35l'ancien procureur
00:53:36de la république de Toulouse
00:53:37à la barre
00:53:38dans un procès d'assises
00:53:39c'est vraiment
00:53:40rarissime
00:53:41il est attendu à la barre
00:53:43parce que
00:53:43eh bien
00:53:44la défense
00:53:45considère
00:53:46que l'enquête
00:53:46a été biaisée
00:53:47par ce procureur
00:53:48de la république
00:53:49c'est lui
00:53:50qui a géré
00:53:50pour faire simple
00:53:51le dossier
00:53:52dès l'instant
00:53:53où il y a la disparition
00:53:54de Delphine Jubilard
00:53:55jusqu'à la mise
00:53:56à un examen
00:53:57de Cédric Jubilard
00:53:58c'est lui
00:53:59qui gère
00:54:00l'enquête
00:54:01confiée aux gendarmes
00:54:02notamment de la section
00:54:03de recherche
00:54:03de Toulouse
00:54:04aux gendarmes
00:54:05de la cellule
00:54:06disparue 81
00:54:07c'est lui
00:54:08qui donne le travail
00:54:10qui donne les missions
00:54:11en gros
00:54:11au quotidien
00:54:12durant les semaines
00:54:13et c'est lui
00:54:14qui gère le dossier
00:54:15en gros
00:54:15jusqu'à la mise
00:54:16à un examen
00:54:16on le rappelle
00:54:17mise à un examen
00:54:18qui arrive
00:54:19un semestre plus tard
00:54:20puisque l'affaire
00:54:21se passe
00:54:21le 15 décembre
00:54:242020
00:54:25et la mise
00:54:26à un examen
00:54:27de Cédric Jubilard
00:54:28intervient
00:54:28le 18 juin
00:54:302021
00:54:31à partir
00:54:32de ce moment là
00:54:33ce procureur
00:54:34de la république
00:54:34passe le relais
00:54:35aux deux magistrates
00:54:37deux juges
00:54:37d'instruction
00:54:38qui instruisent
00:54:38cette affaire
00:54:39le procureur
00:54:40de la république
00:54:41a fait d'ailleurs
00:54:42ici
00:54:42une conférence
00:54:43de presse
00:54:44à Toulouse
00:54:44au palais de justice
00:54:45une conférence
00:54:46de presse
00:54:47qui a été
00:54:47le moins qu'on puisse dire
00:54:49électrique
00:54:49ce qui promet
00:54:50ce qui promet
00:54:51demain
00:54:51peut-être également
00:54:52une ambiance électrique
00:54:54avec à nouveau
00:54:54un mano à mano
00:54:56entre le procureur
00:54:57à la barre
00:54:57et les avocats
00:54:58de la défense
00:54:59au bout de
00:55:01de nos surprises
00:55:02est-ce que
00:55:03général Daous
00:55:04on peut imaginer
00:55:05un procès
00:55:05qui s'interrompt
00:55:06pour que soit
00:55:08procédé à des fouilles
00:55:09pour qu'il soit procédé
00:55:10à des fouilles
00:55:10par exemple
00:55:12si on estime
00:55:13que le travail
00:55:14n'a pas forcément
00:55:15été fait
00:55:15comme ça
00:55:15il y a deux possibilités
00:55:17sur les points GPS
00:55:19par exemple
00:55:19oui
00:55:19c'est à la main
00:55:21de la présidente
00:55:21de la cour d'assises
00:55:22qui peut
00:55:24interrompre le procès
00:55:25en disant
00:55:26j'ai besoin
00:55:27de compléments
00:55:27d'informations
00:55:28sur telle question
00:55:28telle question
00:55:29telle question
00:55:30voire un complément
00:55:31d'expertise
00:55:31en téléphonie
00:55:32par exemple
00:55:33puisqu'il n'a pas pu
00:55:34s'exprimer
00:55:35ni faire sa démonstration
00:55:36arriver à comprendre
00:55:37comment
00:55:38des points GPS
00:55:40qui ne sont pas sortis
00:55:41un bug
00:55:43ou une erreur
00:55:44d'extraction
00:55:45ne créent pas
00:55:46des traces matérielles
00:55:47comme ça
00:55:47donc ça a bien marqué
00:55:49elle peut
00:55:50elle peut le faire
00:55:51ou
00:55:52elle peut attendre
00:55:53le résultat du procès
00:55:55que ça soit
00:55:57qu'il soit
00:55:58condamné
00:55:59qu'il soit
00:55:59innocenté
00:56:00certainement
00:56:01le parquet
00:56:02fera appel
00:56:03donc il y aura
00:56:04un procès d'assises
00:56:05et avant
00:56:06le procès d'assises
00:56:07dès la fin
00:56:09de la sentence
00:56:09c'est elle
00:56:10qui va demander
00:56:11un complément
00:56:12à la matière
00:56:14si elle estime
00:56:15nécessaire
00:56:15Laurent
00:56:16vous en avez
00:56:16fait des procès
00:56:17là on dit
00:56:19beaucoup
00:56:20ces 4 premiers jours
00:56:21d'audience
00:56:21la mise en difficulté
00:56:22des gendarmes
00:56:23par les avocats
00:56:23de Cédric Jubilard
00:56:24il y a fort à parier
00:56:26que Cédric Jubilard
00:56:27lui-même
00:56:27peut-être dans les prochains jours
00:56:28en tout cas les prochaines semaines
00:56:29va être cuisiné
00:56:30ah oui oui
00:56:30il va être interrogé
00:56:31il n'a pas encore été
00:56:33mis en difficulté
00:56:33pas la semaine prochaine
00:56:34apparemment
00:56:34il faut demander à Jean-Bruy Lefrid
00:56:35mais c'est vrai
00:56:36que la semaine prochaine
00:56:37il y a aussi un autre gros morceau
00:56:39qui se dessine de cette audience
00:56:41parce que vous savez
00:56:41qu'il y a le couple Jubilard
00:56:42et puis il y a l'autre couple
00:56:44de l'affaire Jubilard
00:56:44Cathy et Jean
00:56:46son amant de Montauban
00:56:48Cathy sera entendue à la barre
00:56:50jeudi
00:56:51on sait que le fameux 15 décembre
00:56:53le jour de la disparition de Delphine
00:56:55elle a appris
00:56:56que son mari
00:56:56allait la quitter
00:56:58elle a téléphoné à Delphine
00:56:59ça va être une journée
00:57:01c'est un échange d'ailleurs
00:57:02qu'on peut raconter
00:57:02que vous pouvez raconter
00:57:03il est dans votre livre
00:57:05oui oui
00:57:06cet échange
00:57:07entre la femme
00:57:09de l'amant de Delphine
00:57:10et Delphine Jubilard
00:57:12c'est un échange
00:57:12très étonnant
00:57:13on ne s'imagine pas
00:57:15dans ce type de circonstances
00:57:16qu'il puisse y avoir
00:57:17autant de respect
00:57:18entre deux femmes
00:57:18autant de compréhension
00:57:19alors on ne sait pas exactement
00:57:22ce qui s'est passé
00:57:22est-ce que c'est Jean
00:57:23qui a officiellement annoncé
00:57:25à sa compagne
00:57:25Cathy
00:57:26ça y est
00:57:27j'ai trouvé quelqu'un
00:57:28je te quitte
00:57:28parce que déjà
00:57:29ça sentait le roussi
00:57:29dans leur couple
00:57:30est-ce qu'elle est tombée
00:57:31sur des échanges aussi
00:57:33et qu'elle l'a confrontée
00:57:34ça en tout cas
00:57:34on n'a pas le détail
00:57:35en tout cas ce qui est sûr
00:57:36c'est que cette Cathy
00:57:38envoie un message
00:57:39le 15 décembre
00:57:40à Delphine Jubilard
00:57:42en lui disant
00:57:42j'ai appris
00:57:43je sais ce qui se passe
00:57:44je suis anéantie
00:57:46parce que je suis une femme
00:57:47brisée, quittée, etc
00:57:48mais je vais m'effacer
00:57:51au profit de votre relation
00:57:52je ne peux pas faire autrement
00:57:54de toute façon
00:57:55est-ce que juste
00:57:56tu ne peux pas s'il te plaît
00:57:57attendre la fin
00:57:58des périodes de Noël
00:57:59pour que comme on a
00:58:01un petit garçon de 3 ans
00:58:02de notre côté
00:58:02et vous, vous avez deux enfants
00:58:03au moins qu'on passe
00:58:04la période de Noël
00:58:05de façon sereine
00:58:07et cette relation
00:58:08indulterine
00:58:08Cédric Jubilard
00:58:09venait de la prendre
00:58:10quasiment
00:58:11avant la disparition
00:58:13juste avant la disparition
00:58:14de sa femme
00:58:15alors lui
00:58:16depuis le mois d'août
00:58:17il parlait de divorce
00:58:19donc ça faisait déjà
00:58:19des mois
00:58:20que le couple
00:58:20était en train
00:58:21de discuter
00:58:22de cette séparation
00:58:23officielle
00:58:24lui avait des doutes
00:58:25sur la fidélité
00:58:27de sa femme
00:58:27il la voyait perdre du poids
00:58:28acheter de la lingerie
00:58:30se remettre du maquillage
00:58:31etc
00:58:31et son obsession
00:58:33depuis les dernières semaines
00:58:34son obsession
00:58:35c'était de trouver
00:58:36la preuve
00:58:37de l'infidélité
00:58:37de sa femme
00:58:38donc pour moi
00:58:39il n'avait pas
00:58:40la confirmation
00:58:41le matin du 15
00:58:42il ne le savait pas encore
00:58:43puisqu'il avait des doutes
00:58:44des échanges
00:58:45entre Cédric Jubilard
00:58:46et des amis
00:58:47de Delphine
00:58:48la nuit de la disparition
00:58:49prouve qu'il était en recherche
00:58:50de l'identité de l'amant
00:58:52tout se noue le 15
00:58:53c'est ça l'intensité
00:58:54donc il savait bien
00:58:56qu'il y avait un amant
00:58:57mais pas forcément qui
00:58:58il en sera question
00:58:59évidemment dans la suite
00:59:00de ce procès
00:59:00que vous pouvez suivre
00:59:01en direct sur BFMTV
00:59:02grâce au compte rendu
00:59:04notamment de Jean-Wilfrid Forkest
00:59:05merci Jean-Wilfrid
00:59:06de Mélanie Bertrand
00:59:07de Maxime Clirudza
00:59:08aussi pour BFMTV
00:59:09merci Général Daoust
00:59:10un peu plus de deux ans
00:59:13après la condamnation
00:59:14du meurtrier de Chayna
00:59:15poignardée
00:59:16brûlée vive
00:59:17à Creil dans l'Oise
00:59:18l'avocate de sa famille
00:59:19maître Négara Eri
00:59:20publie un livre
00:59:20La jeune fille et la mort
00:59:21on en parle avec elle
00:59:23dans un instant
00:59:23mais d'abord retour sur l'affaire
00:59:24avec Pierre-Louis Bousset
00:59:25les dernières années
00:59:28de la vie de Chayna
00:59:29ont été marquées
00:59:30par une succession de drames
00:59:31en 2017
00:59:32elle est victime
00:59:33d'agressions sexuelles
00:59:34à l'âge de 13 ans
00:59:35deux ans plus tard
00:59:37pour avoir déposé plainte
00:59:38elle est passée à tabac
00:59:39puis le 25 octobre 2019
00:59:41l'horreur franchit
00:59:43un nouveau palier
00:59:44le corps calciné de Chayna
00:59:46est retrouvé
00:59:47dans ce cabanon de Creil
00:59:48les expertises révèlent
00:59:50que l'adolescente
00:59:50de 15 ans
00:59:51a été poignardée
00:59:52avant d'être brûlée vive
00:59:54pour les parents
00:59:55de la jeune fille
00:59:56la peine est immense
00:59:57mais ils restent décidés
00:59:58à obtenir justice
00:59:59ils font avancer
01:00:01on n'a pas le choix aussi
01:00:02et on avance aussi pour elle
01:00:04elle n'est pas partie pour rien
01:00:06elle n'est pas partie comme ça
01:00:07on ne peut pas laisser
01:00:08une chose comme ça
01:00:09arriver en France
01:00:10au jour d'aujourd'hui
01:00:11non
01:00:11quelques jours après le meurtre
01:00:13le petit ami de Chayna
01:00:14un lycéen
01:00:15sans casier judiciaire
01:00:16est arrêté
01:00:17puis mis en examen
01:00:18pour assassinat
01:00:19selon l'enquête
01:00:20Chayna était enceinte de lui
01:00:22et souhaitait garder l'enfant
01:00:23son petit ami en revanche
01:00:24voulait la convaincre d'avorter
01:00:26d'après le parquet
01:00:27le suspect craignait
01:00:28la réaction de ses parents
01:00:29très stricte
01:00:30en matière de sexualité
01:00:32de plus
01:00:33son téléphone aborné
01:00:34tout comme celui de Chayna
01:00:35près du cabanon
01:00:36peu avant les faits
01:00:38lors de son procès
01:00:39l'avocat général
01:00:40requiert 30 ans
01:00:41de réclusion criminelle
01:00:42contre l'accusé
01:00:43il est finalement condamné
01:00:44à 18 ans de prison
01:00:46bonjour Néga Réry
01:00:48bonjour François
01:00:49soyez la bienvenue
01:00:50dans l'affaire suivante
01:00:50merci
01:00:51vous êtes l'avocate
01:00:52de la famille de Chayna
01:00:53vous publiez donc
01:00:54La jeune fille et la mort
01:00:55aux éditions du Seuil
01:00:56un livre dans lequel
01:00:57vous revenez bien sûr
01:00:58vous l'avez lu aussi
01:00:59Laurent
01:01:00sur les faits
01:01:01les procès
01:01:02notamment le dernier
01:01:03qui a abouti
01:01:04à la condamnation
01:01:04de l'assassin de Chayna
01:01:05mais aussi
01:01:06sur les raisons
01:01:07de ce que vous qualifiez
01:01:08de calvaire judiciaire
01:01:09pour Chayna
01:01:10en premier lieu
01:01:11évidemment
01:01:11d'abord maître
01:01:12j'aimerais savoir
01:01:13vu l'horreur
01:01:14qui est partout
01:01:15dans ce dossier
01:01:16dans ce livre aussi
01:01:18il faut bien le dire
01:01:18comment on fait face
01:01:20en tant qu'avocat
01:01:21en tant qu'avocate
01:01:21comment on réussit
01:01:22à rester concentré
01:01:24à accomplir sa mission
01:01:25au service de ses clients
01:01:26en l'espèce
01:01:27la famille de Chayna
01:01:29on fait face
01:01:30en travaillant
01:01:30on fait face
01:01:32en donnant
01:01:34de la matière
01:01:35à son sentiment
01:01:36de colère
01:01:37moi quand j'ai découvert
01:01:39Chayna
01:01:39c'est quelques jours
01:01:40après son assassinat
01:01:42les parents de Chayna
01:01:43viennent me voir
01:01:44et c'est à cette occasion-là
01:01:45qu'ils m'apprennent
01:01:47l'existence
01:01:48de deux précédentes procédures
01:01:50la première
01:01:51c'est une procédure
01:01:52pour viol en réunion
01:01:53que Chayna avait initiée
01:01:54en déposant plainte
01:01:56deux ans auparavant
01:01:57à 13 ans
01:01:57donc
01:01:58contre
01:01:58une autre personne
01:02:00que le meurtrier
01:02:01et
01:02:02quelques mois plus tard
01:02:04un an exactement
01:02:05un an et demi après
01:02:06elle porte à nouveau plainte
01:02:08contre ce même individu
01:02:09pour violences en réunion
01:02:10et donc
01:02:11moi je me suis retrouvée
01:02:12en charge de trois affaires
01:02:14en ayant la mort
01:02:15pour point de départ
01:02:15et c'est sûr
01:02:17que j'ai dû revoir
01:02:18réanalyser
01:02:21réétudier
01:02:21le traitement judiciaire
01:02:23qui avait été fait
01:02:23au cours de ces deux
01:02:25précédentes affaires
01:02:25et c'est là
01:02:26que j'ai en effet
01:02:26constaté
01:02:29qu'il y a des choses
01:02:29qui n'allaient pas
01:02:31la parole de Chayna
01:02:32n'avait pas été correctement
01:02:32entendue
01:02:33parce qu'à ce moment-là
01:02:33fin 2019
01:02:34quand vous découvrez
01:02:35non pas le
01:02:36mais les dossiers
01:02:36en réalité
01:02:37vous avez
01:02:38face à vous
01:02:39une famille
01:02:39dévastée
01:02:41évidemment
01:02:41mais qui croit
01:02:42à ce moment-là
01:02:43qui a confiance
01:02:44à ce moment-là
01:02:45en la justice
01:02:46qui croit à ce moment-là
01:02:47en la justice
01:02:47alors la justice
01:02:49a commencé à travailler
01:02:50sur les différentes affaires
01:02:51Chayna
01:02:51deux ans auparavant
01:02:53simplement là
01:02:54on en est
01:02:54à l'assassinat
01:02:55et évidemment
01:02:56je vais mobiliser
01:02:57tout mon effort
01:02:58tout mon travail
01:02:58sur l'assassinat
01:02:59mais je découvrirai
01:03:00également
01:03:01qu'il y aura eu
01:03:03des défaillances
01:03:04judiciaires
01:03:05lors des deux
01:03:05précédentes affaires
01:03:06et c'est justement
01:03:07cette colère
01:03:07qui va progressivement
01:03:09m'envahir
01:03:10et qui va faire
01:03:13que je vais travailler
01:03:14et plus tard
01:03:15écrire ce livre
01:03:16pour répondre
01:03:17à votre question
01:03:17ce qui permet
01:03:18de faire face
01:03:19quand on est un avocat
01:03:20c'est évidemment
01:03:21de travailler
01:03:21sur les dossiers
01:03:22et puis moi
01:03:23j'ai la chance
01:03:23d'avoir pris la plume
01:03:26pour justement
01:03:26faire
01:03:27Justement vous dites
01:03:28j'ai pris la plume
01:03:29pourquoi vous l'avez écrit
01:03:31ce livre
01:03:33on a l'impression
01:03:34parce qu'on sent bien
01:03:35Laurent
01:03:36que vous maître
01:03:37vous avez tenu
01:03:38à mettre de l'humanité
01:03:39de la dignité
01:03:39restaurer la parole
01:03:40de Chahina
01:03:42au coeur de ce livre
01:03:43mais c'est quoi
01:03:43c'est une forme
01:03:44de rattrapage
01:03:45de compensation
01:03:46de suite logique
01:03:48selon vous
01:03:48en tout cas
01:03:49du procès
01:03:49il y a plusieurs choses
01:03:51d'abord
01:03:51il y a eu 5 procès
01:03:53qui ont eu lieu
01:03:53à chaque fois
01:03:54à titre posthume
01:03:552 pour le viol
01:03:57en réunion
01:03:57correctionnalisé
01:03:582 pour les violences
01:03:59en réunion
01:03:59et puis un procès
01:04:00pour l'assassinat
01:04:01et à chaque fois
01:04:02je me suis rendu compte
01:04:03que la parole de Chahina
01:04:04sa réputation
01:04:06a été salie
01:04:08elle la victime
01:04:09elle la victime
01:04:11absolument
01:04:11elle la victime
01:04:12brûlée vive
01:04:13sans cesse
01:04:14c'est-à-dire que
01:04:15jusqu'au procès
01:04:16de son assassin
01:04:17elle a été traitée
01:04:19de fille facile
01:04:19et ça c'est quelque chose
01:04:20qui a été assez pénible
01:04:22à entendre
01:04:23et il m'a fallu
01:04:23à un moment donné
01:04:24prendre la plume
01:04:25pour reprendre l'expression
01:04:26afin de réhabiliter
01:04:28sa parole
01:04:29et sa dignité
01:04:29ça c'est la première chose
01:04:30et ensuite
01:04:31il y a un constat
01:04:33assez contre-intuitif
01:04:34que j'ai fait
01:04:37c'est que
01:04:38le fait d'avoir gagné
01:04:39chacun de ces 5 procès
01:04:40puisqu'à chaque fois
01:04:41les mises en cause
01:04:41ont été condamnées
01:04:43n'a pas fait en sorte
01:04:45que notre amertume
01:04:48celle de la famille
01:04:49et de moi-même
01:04:50cesse
01:04:50bien au contraire
01:04:51et que la réputation de Chahina
01:04:52soit rétablie au passage
01:04:53au passage
01:04:53et surtout
01:04:54il y a eu une amertume
01:04:55et une colère
01:04:55qui n'a cessé d'augmenter
01:04:56qui n'a cessé
01:04:58d'aller grandissante
01:04:58en dépit des victoires
01:05:00judiciaires
01:05:01et c'est ça aussi
01:05:02que j'ai voulu interroger
01:05:02dans ce livre
01:05:03dans le livre
01:05:03vous répondez d'un seul mot
01:05:04à la question de François
01:05:06vous dites pardon
01:05:07c'est-à-dire à la fin
01:05:08au nom de Chahina
01:05:10vous demandez
01:05:10que vous tutoyez
01:05:11pardon
01:05:11et puis traverse
01:05:13de tout le livre
01:05:14l'immense dignité
01:05:15de sa famille
01:05:16alors sa famille
01:05:17vous en faites un portrait
01:05:18il leur arrive
01:05:19mille et une aventures
01:05:20avec la justice
01:05:21toutes plus dérangeantes
01:05:23déroutantes
01:05:24accablantes
01:05:25les unes que les autres
01:05:26mais alors
01:05:27vous décrivez une famille
01:05:28on a l'impression
01:05:29du roi
01:05:30et d'une reine
01:05:31des contes de fées
01:05:32d'une dignité
01:05:34qui vous parle très peu
01:05:35qui accepte les décisions
01:05:37qui sont d'un courage
01:05:38extraordinaire
01:05:39alors vous rendez hommage
01:05:40à cette famille
01:05:41et puis pour elle
01:05:42vous demandez pardon
01:05:43et puis la justice
01:05:45la justice
01:05:46vous a pas toujours entendu
01:05:48moi j'ai été
01:05:49j'ai été prise
01:05:51par une très grande tristesse
01:05:53en fait
01:05:53tout au long de ces
01:05:54affaires
01:05:55un grand chagrin
01:05:56parce que
01:05:57je peux pas m'empêcher
01:05:59de retirer cette image
01:06:00de Chahina
01:06:02qui reçoit
01:06:02les coups de couteau
01:06:03au moment de son décès
01:06:05et qui
01:06:06peut-être se dit
01:06:07qu'à cet instant-là
01:06:08la justice
01:06:09s'est détournée d'elle
01:06:09Chahina n'a pas assisté
01:06:11à ces victoires
01:06:11ces victoires ont été posthumes
01:06:13et jusqu'à son décès
01:06:14l'idée qu'elle se sera faite
01:06:18probablement
01:06:19de la réponse judiciaire
01:06:20c'est une idée
01:06:21de défaillance
01:06:23et une idée
01:06:23d'indifférence
01:06:24et cette indifférence-là
01:06:26au seuil de la mort
01:06:27pour cette gamine
01:06:28qui était en réalité
01:06:29une victime
01:06:30et qui judiciairement
01:06:31a été réhabilitée
01:06:32en qualité de victime
01:06:33en qualité de victime
01:06:34c'est quelque chose
01:06:34de très dur
01:06:35Oui parce que vous racontez
01:06:35la confrontation
01:06:36pour la viol en réunion
01:06:38c'est vrai qu'elle est
01:06:40elle est victime
01:06:42mais alors dans le bureau
01:06:42du juge d'instruction
01:06:43elle est quasi coupable
01:06:45c'est comme si
01:06:47Outreau n'avait jamais eu lieu
01:06:48quand on relit
01:06:50ce qui s'est passé là
01:06:51Cette confrontation
01:06:52la lecture de cette confrontation
01:06:53sur le PV
01:06:54alors moi je n'y ai pas assisté
01:06:55mais je l'ai lu
01:06:55et rien que la lecture
01:06:56est en effet
01:06:57assez bouleversante
01:06:58parce qu'on imagine
01:06:59cette scène
01:07:00où d'abord numérairement
01:07:01elle est en minorité
01:07:02parce qu'il y a ces mises en cause
01:07:03qui sont là
01:07:03avec leurs avocats
01:07:04donc on a six
01:07:05contre deux
01:07:05mais surtout
01:07:06il y a une espèce
01:07:06d'acharnement
01:07:07et dès le démarrage
01:07:08de cette confrontation
01:07:09encore une fois
01:07:09cette affaire
01:07:10pour cette affaire
01:07:10ils seront tous condamnés
01:07:12quelques années plus tard
01:07:12mais dans le cadre
01:07:14de cette confrontation là
01:07:15on a le sentiment
01:07:15que c'est sa parole
01:07:16à elle
01:07:17qui dès le démarrage
01:07:18est mise en doute
01:07:20et jusqu'au bout
01:07:20d'ailleurs à un moment donné
01:07:21elle demandera à sortir
01:07:22et assez rapidement
01:07:24on la fera rentrer
01:07:26en considérant
01:07:27qu'il faut qu'elle réponde
01:07:28aux questions
01:07:28comme si elle était
01:07:29elle-même accusée
01:07:30Vous soulignez
01:07:31à l'instant
01:07:31la grande
01:07:33très grande dignité
01:07:34de la famille
01:07:36de Shaina
01:07:37de ses parents
01:07:37de son frère
01:07:38qui vous amène
01:07:39à cette question
01:07:40à un moment
01:07:41dans votre livre
01:07:42que je trouve très intéressante
01:07:43jusqu'à quel point
01:07:44une victime
01:07:44doit-elle rester digne
01:07:45en réponse à une justice
01:07:46qui paraît la mépriser
01:07:47et si elle le demeure digne
01:07:49est-ce de dignité
01:07:50qu'il s'agit
01:07:51ou de soumission
01:07:52en demandant
01:07:53à la famille de Shaina
01:07:55de continuer à croire
01:07:55en la justice
01:07:56alors que celle-ci défaillait
01:07:57ne les ai-je pas forcés
01:07:58à se soumettre à elle
01:08:00dignité et soumission
01:08:02deux mots distincts
01:08:03pour une situation unique
01:08:04et j'ignore encore à ce jour
01:08:05lequel des deux employés
01:08:06fort
01:08:07j'ignore encore lequel des deux employés
01:08:09vous-même
01:08:09vous n'avez pas la réponse
01:08:10non j'ai pas la réponse
01:08:11la difficulté
01:08:12ça a été qu'en tant qu'avocat
01:08:14il a fallu que je les accompagne
01:08:15tout au long de ces audiences
01:08:16posthumes donc
01:08:17pour Shaina
01:08:18et au fur et à mesure
01:08:20les parents de Shaina
01:08:21et son frère
01:08:22comprenaient
01:08:22qu'il y avait eu des défaillances
01:08:23et pourtant
01:08:24il fallait que la famille
01:08:26continue à croire
01:08:27en la justice
01:08:27puisqu'on demandait
01:08:29à la justice
01:08:29de résoudre
01:08:32de juger
01:08:33les mises en cause
01:08:34donc ça a été
01:08:35un jeu d'équilibriste
01:08:36très désagréable pour moi
01:08:37parce qu'il a fallu
01:08:38à la fois
01:08:39que je les encourage
01:08:40à poursuivre
01:08:41jusqu'au bout
01:08:42et en même temps
01:08:43que je leur donne
01:08:45des explications
01:08:45sur les défaillances
01:08:46il y a un autre constat
01:08:47qui traverse au fond
01:08:48toutes les affaires judiciaires
01:08:49dont on parle souvent
01:08:50et les procès
01:08:51surtout quand les procès
01:08:51ont un jugement
01:08:53qui peut choquer l'opinion
01:08:55c'est que vous dites
01:08:55la justice
01:08:56le coup près est tombé
01:08:57il a été condamné
01:08:58à 18 ans
01:08:59sans explication
01:09:00et vous dites
01:09:01l'explication
01:09:02elle manque toujours
01:09:03il faudrait que la justice
01:09:04elle puisse un peu
01:09:05expliquer ses décisions
01:09:07ça résonne
01:09:08oui ça résonne
01:09:09mais rendre la justice
01:09:12c'est pas seulement
01:09:13prononcer une décision
01:09:14judiciaire
01:09:14en fait c'est la réponse
01:09:17à cette espèce
01:09:17de constat
01:09:18contre-intuitif
01:09:18que j'avais eu
01:09:19et dont je vous parlais
01:09:20tout à l'heure
01:09:20ça paraît naïf
01:09:22mais rendre une décision
01:09:23c'est pas un résultat
01:09:24c'est pas atteindre
01:09:25le résultat
01:09:25c'est pas juste une peine
01:09:27c'est de dire
01:09:29c'est tout le traitement judiciaire
01:09:30et alors en tant qu'avocate
01:09:31de la défense
01:09:32j'avais capté
01:09:33depuis très longtemps
01:09:33qu'effectivement
01:09:34le traitement judiciaire
01:09:34est essentiel
01:09:35pour un mise en cause
01:09:36parce que c'est ce qui lui permet
01:09:37de comprendre la justice
01:09:38mais en réalité
01:09:40ce traitement judiciaire
01:09:41cette qualité de traitement judiciaire
01:09:43elle doit s'appliquer
01:09:43également pour les victimes
01:09:45et les parties civiles
01:09:46et ça on a un peu tendance
01:09:47à l'ignorer
01:09:47merci maître
01:09:48Eric
01:09:49merci d'avoir accepté
01:09:50l'invitation d'affaires suivantes
01:09:51merci Laurent
01:09:52c'est ravi de vous retrouver
01:09:53pour affaires suivantes
01:09:54merci
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