- il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00À la suite de notre émission, nous sommes ensemble jusqu'à 18h45.
00:03On a eu un nouveau moment politique aujourd'hui de discussion.
00:06Il a tourné assez court.
00:07C'est lorsque Sébastien Lecornu, le chef du gouvernement,
00:10enfin du gouvernement qu'on n'a pas encore,
00:12il est Premier ministre à l'hôtel de Matignon.
00:14Il a reçu l'intersyndical.
00:15Il a reçu l'intersyndical CFDT, CGT, FO, CFE, CGC, CFTC, UNSA, FSU et solidaire.
00:21Il devait discuter des orientations budgétaires.
00:24Marie Chantret, ça a tourné court, je le disais.
00:26Tout le monde est sorti fâché, en colère, en disant
00:28rendez-vous le 2 octobre pour une nouvelle journée de manifestation.
00:31Sauf que, visuellement, il garde quelques cartes dans sa manche, Sébastien Lecornu.
00:35Oui, on comprend dans l'entourage du Premier ministre
00:37qu'après ses consultations, Sébastien Lecornu a l'intention
00:43de faire ses propositions de budget d'ici la fin de la semaine.
00:47On a encore peu d'informations sur la forme que cela prendra,
00:51mais vraisemblablement, il va donner, peut-on parler d'arbitrage,
00:55en tout cas des orientations et des choix que pourrait faire ce budget à venir.
00:59On le rappelle, le compte à rebours est enclenché,
01:01la rentrée parlementaire, c'est le 1er octobre prochain dans l'hémicycle
01:05et le budget doit être au plus tard déposé le 7 octobre prochain.
01:09Michel Barnier, si on remonte un peu dans le temps,
01:11avait décalé un peu ce délai parce qu'il était dans la même situation,
01:17c'est-à-dire d'urgence et en même temps contraint par ses oppositions.
01:21Alors peut-être que Sébastien Lecornu s'accordera quelques jours supplémentaires,
01:24mais très clairement, on est dans ce qu'on appelle un langage sportif, le « money time ».
01:28Avant ce « money time », est-ce qu'on aura quand même des choses précises
01:33sur les sujets qui fâchent, à savoir la réforme des retraites,
01:37est-ce que Sébastien Lecornu va s'engager peut-être à suspendre la réforme des retraites
01:41et puis la fameuse taxe sur les plus riches demandée à corps et à cri par de nombreux opposants ?
01:48Sur la réforme des retraites, là encore une fois, restons extrêmement prudents,
01:52mais ce que l'on comprend dans l'entourage du Premier ministre,
01:55mais aussi dans l'entourage du Président de la République,
01:56qui laisse évidemment toutes les marges de manœuvre à Sébastien Lecornu,
02:01mais quand même, il y a quelques lignes rouges aussi du côté du château,
02:04et on comprend que la suspension de la réforme des retraites,
02:07ce serait un risque financier beaucoup trop sérieux.
02:10Et on est observé de près, par Bruxelles, par la Commission européenne,
02:13que les agences de notation n'ont pas toutes rendu, là aussi,
02:16leur copie concernant nos finances publiques,
02:19et qu'il s'agirait de ne pas prendre ce risque-là.
02:21Sur la taxation des hauts patrimoines,
02:23on a là aussi compris, les informations de BFMTV,
02:26qu'il y avait une volonté d'aller vers cela.
02:29Ne parlons pas de la taxe Zuckman,
02:31ce n'est pas ça qui sera retenu à la fin,
02:33mais de faire, effectivement, partager l'effort un peu plus.
02:38Il faut maintenant connaître le dispositif,
02:40comment cela va atterrir.
02:42Mais on a entendu, du côté du Premier ministre,
02:46parce que les sondages sont là,
02:47l'opinion aussi le réclame,
02:48qu'il faut aujourd'hui que les plus hauts patrimoines
02:51sont forcément touchés à l'appareil productif et professionnel,
02:54mais participent à l'effort collectif
02:56et à ce budget de l'an prochain.
02:58Pierre Gattaz, bonsoir.
02:59Bonsoir.
03:00« Gagnez plus et maintenant »,
03:01c'est le titre de votre livre chez Fayard.
03:03Votre travail mérite d'être bien payé.
03:05C'est quoi un bon budget, selon vous ?
03:07C'est un budget équilibré,
03:09qui motive les gens qui créent de la richesse,
03:11qui créent de l'emploi,
03:12qui créent l'avenir de la France,
03:13et qui démotivent tous ceux qui travaillent un peu moins ou pas
03:17et pour les remettre au travail.
03:19Première chose.
03:20Deuxième chose, c'est un budget comme une entreprise.
03:22Une entreprise, ça a un chiffre d'affaires,
03:24ça doit dégager impérativement des profits à la fin
03:26pour faire de l'humanitaire, pour faire de la planète,
03:29pour faire de l'innovation,
03:30pour régler les problèmes des grands défis de demain
03:32dont je parlerai tout à l'heure.
03:33Lorsque vous avez une structure dans une entreprise
03:35ou dans un ménage,
03:36quand vous avez des dépenses qui dépassent le chiffre d'affaires,
03:39ça ne va pas du tout.
03:40Dans un ménage, vous voyez tous, vous faites attention,
03:42vous serrez la vis,
03:44vous avez un train de vie que vous descendez.
03:46Donc il faut descendre le train de vie de l'État ?
03:48Ça fait 40 ans, 40 ans,
03:50qu'on gère extrêmement mal la France.
03:53Avec une sphère publique qui est devenue obèse,
03:56je rappelle les chiffres,
03:5757% de dépenses publiques en PIB,
03:59c'est-à-dire 8 points de plus de PIB
04:01que la moyenne européenne.
04:023 fois 8 de 24, ça fait 240 milliards de trop.
04:05Cette fiscalité, c'est celle qui est condamnée
04:07par les Gilets jaunes,
04:08le canal historique, par les Gueux, par les Nicolas qui payent,
04:11par tous les patrons, dont moi le premier,
04:13en disant comment voulez-vous que nous,
04:15guerriers de l'économie,
04:16on est en face des Chinois, des Américains,
04:18des Allemands,
04:19les droits de douane à gérer,
04:20l'innovation, la motivation de nos troupes,
04:22on a un sac à dos de pierres de fiscalité dans le dos
04:24qui fait 240 milliards.
04:26– Et on veut en rajouter des pierres.
04:27– Et gentiment, on veut en rajouter,
04:28donc de la taxe Stucman dont on parlera peut-être tout à l'heure,
04:31mais c'est de la folie furieuse.
04:33Il faut nous inciter,
04:34il faut nous alléger,
04:35il faut nous remercier.
04:36J'ai assisté à une rencontre avec Angela Merkel,
04:39il y a 10 ans,
04:40il y avait 1000 patrons dans la salle,
04:41elle les a encensés,
04:43encouragés,
04:44vous êtes les meilleurs,
04:45vous faites les meilleurs bagnoles du monde.
04:47C'était extraordinaire,
04:47et à la fin de cette réunion,
04:49je me souviens…
04:49– Vous trouvez qu'on maltraite l'échelle d'entreprise en France ?
04:51– Aujourd'hui, c'est insupportable,
04:52les petites phrases qu'on entend depuis la dissolution,
04:55mais depuis quelques semaines,
04:56quelques mois,
04:57c'est « vous êtes des parasites »,
04:58ça c'est M. Mélenchon,
04:59« vous allez souffrir »,
05:00le PS a dit ça,
05:01« il faut que les patrons souffrent ».
05:03Vous vous rendez compte de ces phrases
05:05qui sont délirantes,
05:06alors qu'on crée la richesse, l'emploi,
05:08on veut…
05:09Moi, j'ai 3500 personnes dans mon groupe Radial,
05:11j'en ai 1700,
05:12je fais vivre 1700 familles dans 5 usines,
05:14et on se dit,
05:15mais comment on est maltraité,
05:16si vous voulez,
05:16et on continue de nous maltraiter,
05:18alors que c'est nous qui créons l'emploi à la richesse,
05:20c'est nous qui générons l'impôt,
05:22et cet impôt,
05:23on nous dit,
05:24quand on nous enlève gentiment un CICE,
05:27etc.,
05:27ce sont des cadeaux aux entreprises,
05:28c'est l'argent public,
05:29mais l'argent public,
05:30c'est nous,
05:31c'est pas eux,
05:31c'est nous,
05:32c'est nous qui générons cet argent,
05:34si vous voulez,
05:35donc c'est là où ça ne va pas du tout,
05:37et quand je vois le modèle italien,
05:39le modèle italien,
05:39c'est exactement l'inverse qui se passe,
05:41le modèle suisse,
05:41ils ont une fiscalité très intéressante,
05:45qui fait que la Suisse a des performances exceptionnelles,
05:48ils ont 2% de chômage,
05:50y compris des jeunes,
05:51ils ont une sphère publique à 35% du PIB,
05:53nous c'est 57,
05:54ils ont une industrie à 20%,
05:57et ils attirent les grandes fortunes,
05:59alors les grandes fortunes,
06:00qui ne sont pas des gens qui restent à rien faire,
06:02parce que ceux-là,
06:03en effet,
06:03on peut les taxer,
06:04mais souvent,
06:05les grandes fortunes,
06:06ce sont des gens qui ont des patrimoines industriels,
06:09etc.,
06:09c'est une valeur virtuelle,
06:11tant que vous n'avez pas vendu le truc,
06:13vous n'êtes pas riche,
06:14c'est tout,
06:15donc en fait,
06:15si vous voulez,
06:15les Italiens ont fait une fiscalité incroyable,
06:17pour attirer plein de gens,
06:18et vous voyez comment,
06:20avec les locomotives de l'économie,
06:22que vous attirez par l'incitation fiscale,
06:24vous êtes bien meilleur,
06:25et vos performances générales,
06:26la Suisse est un exemple exceptionnel,
06:28ça fait 40 ans qu'ils nous mettent dans la vue,
06:30si vous voulez,
06:30alors on nous dit,
06:31oui,
06:31mais il y a un train de vie incroyable,
06:33mais non,
06:33il y a un niveau de vie équivalent,
06:35ça reste un SMIC à Genève,
06:37c'est 3008,
06:38avec le train de vie équivalent,
06:39vous êtes à 2005,
06:40vous avez parlé avec du 116 euros net en France,
06:43depuis que vous avez commencé votre propos,
06:45Thomas Piketty,
06:45l'économiste,
06:46co-auteur de ce que l'égalité veut dire,
06:48aux éditions du Seuil,
06:49vous écoute,
06:50Thomas Piketty,
06:51bonsoir,
06:52les patrons français sont maltraités,
06:55c'est pas là qu'il faut porter l'attention et la taxe ?
07:00Écoutez,
07:00vous savez,
07:01tout le monde aimerait payer moins d'impôts,
07:04moi je sais que c'est humain,
07:05enfin,
07:05s'il n'y a pas les personnes qui sont en cause,
07:07là j'entendais parler de souffrance,
07:09de personnes qui se sont accusées,
07:11pour moi,
07:12c'est vraiment pas les personnes qui sont en cause dans tout ça,
07:15c'est uniquement une question d'argent,
07:17tout simplement,
07:18c'est-à-dire que,
07:19vous savez,
07:19les dépenses publiques inutiles,
07:21ou d'ailleurs parfois les dépenses privées inutiles,
07:23il y en a évidemment,
07:24il faut essayer de les trouver,
07:26de les réduire quand on peut,
07:27mais l'idée qu'on peut comme ça trouver 200 milliards d'euros
07:31de dépenses publiques inutiles,
07:33et qu'il suffit d'arriver au pouvoir et de les réduire,
07:36moi je veux bien,
07:37mais Nicolas Sarkozy a essayé,
07:38Emmanuel Macron a essayé,
07:39donc M. Gattaz,
07:40vous pouvez y aller,
07:41lancez-vous,
07:43et faites-le au gouvernement,
07:44montrez-nous comment vous faites,
07:45mais c'est un peu des propos faciles,
07:48parce que si c'était vrai,
07:49tout serait très simple,
07:51mais en pratique,
07:52ce qui...
07:52Mais est-ce que c'est pas facile aussi de dire
07:53qu'il suffit de taxer les plus riches ?
07:55Alors,
07:55non, c'est pas si facile,
07:57parce qu'il y a beaucoup de résistance,
07:58vous voyez,
07:58mais alors sur cette question des plus riches,
08:01moi je veux simplement partir d'une réalité très simple,
08:04qui est que,
08:05vous savez,
08:06c'est pas la première fois en France
08:07qu'on a un tel niveau de dette publique,
08:08c'est la quatrième fois dans l'histoire en France,
08:11c'est arrivé à un moment de la Révolution française,
08:14c'est arrivé après la Première Guerre mondiale,
08:15et après la Seconde Guerre mondiale.
08:17La bonne nouvelle,
08:18c'est qu'on s'en est toujours sortis,
08:20sauf que c'est pas simple,
08:21c'est-à-dire que ce que montre l'histoire,
08:22c'est que quand on a ce niveau de dette publique,
08:25il y a toujours un moment où d'une façon ou d'une autre,
08:28les patrimoines privés sont touchés,
08:31et ceux qui prétendent qu'on peut se sortir d'une dette publique
08:35dans ce niveau sans mettre à contribution
08:37les plus hauts patrimoines privés,
08:39en fait,
08:39soit ignorent l'histoire,
08:41soit sont hypocrites,
08:42parce que ce qui se passe souvent,
08:43c'est que,
08:44vous voyez,
08:44je vois beaucoup d'opposition aujourd'hui à cette taxe de 2%,
08:47dont je rappelle,
08:48ce dont il est question,
08:50c'est une taxe de 2% sur les personnes
08:53qui disposent plus de 100 millions d'euros de patrimoine,
08:56d'après le magazine Challenge
08:59et les magazines économiques qui suivent les fortunes françaises,
09:02c'est les 500 plus grandes fortunes françaises
09:04qui ont progressé de 500% entre 2010 et 2025,
09:07donc avec une taxe de 2% par an,
09:10il faudrait un siècle pour revenir au niveau de 2010
09:13à supposer que les personnes en question
09:14n'aient aucune confiance à l'internel.
09:16Pierre Gattaz,
09:17je voudrais vous répondre sur ça.
09:18On est sur des montants,
09:18non mais attendez,
09:19laissez-moi finir,
09:20on est sur des montants qui sont objectivement,
09:22enfin si on regarde les chiffres,
09:23qui sont extrêmement faibles,
09:25et moi ce qui m'étonne,
09:26ce qui m'étonne quand même beaucoup dans cette discussion,
09:28c'est que les mêmes personnes qui disent
09:30c'est impossible de demander 2% de contribution par an
09:33à ceux qui possèdent plus de 100 millions de patrimoine,
09:36n'ont aucun problème
09:37quand par ailleurs on a des impôts
09:39sur les patrimoines des classes moyennes
09:41et des plus pauvres extrêmement lourds.
09:43Le premier impôt de ces dernières années,
09:45c'est quoi ?
09:45C'est évidemment l'inflation,
09:46parce que quand vous avez 10% d'inflation
09:48parce qu'on ne finance pas les dépenses publiques,
09:51ça veut dire toute l'épargne des ménages
09:53qui ont simplement de l'épargne sur un livret d'épargne,
09:55ils se sont pris 10% d'impôt dans la vue,
09:57et là aucun problème,
09:58ce n'est pas grave.
09:59La taxe foncière,
10:01c'est un impôt sur le patrimoine extrêmement lourd,
10:02c'est-à-dire que vous avez une maison,
10:06un appartement qui vaut 200 000, 500 000 euros,
10:09vous avez un emprunt pratiquement du même niveau,
10:12donc en fait vous avez un patrimoine net qui est nul,
10:14vous allez rembourser pendant 20 ans, 30 ans
10:16comme si vous payez un loyer,
10:18vous payez la même taxe foncière
10:19que quelqu'un qui a le même appartement,
10:21mais qui a un million d'euros de patrimoine financier.
10:24Il n'y a aucune logique économique
10:26qui peut défendre ça.
10:26Et moi j'aimerais, M. Gattaz,
10:29et tous ceux qui défendent aujourd'hui les milliardaires,
10:32que vous défensez aussi les classes moyennes
10:34et les classes populaires,
10:35quand on les matraque de cette façon-là.
10:37Mais bien sûr.
10:37Et à un moment donné,
10:39il n'y a pas de façon miracle.
10:39M. Piketty,
10:42je suis d'accord qu'il n'y a pas cette pouvoir d'achat,
10:44et je suis d'accord que l'assenceur social ne marche plus.
10:47C'est pour ça que j'ai écrit un bouquin
10:48qui s'appelle Gagner plus,
10:49c'est maintenant avec trois autres patrons
10:51de Rosen, Fontanet et H.
10:52Pourquoi ?
10:53Parce qu'on s'est aperçu en effet
10:54qu'à 1450 euros le SMIC,
10:57d'abord les personnes risquent de rester très longtemps
10:59à ce niveau-là,
11:00et deuxièmement qu'ils n'ont plus d'espoir
11:01d'augmenter leur niveau,
11:03et troisièmement que les enfants risquent d'être au chômage
11:05ou de gagner peu.
11:06Mais ce qu'on a constaté, cher M. Piketty,
11:09ce n'est pas le problème de faire payer
11:10500 fortunes, 15 milliards ou 10 milliards.
11:13Le trou, c'est une dette énorme de 3 000 milliards.
11:16Et ça ne suffira pas, 20 milliards ?
11:18Je ne vous ai pas interrompu, cher monsieur.
11:19Je ne vous ai pas interrompu.
11:20Et le problème qu'on a vu
11:22avec ceux à qui j'ai fait ce bouquin,
11:25c'est tout, c'est très très simple.
11:26Vous avez une super publique à 57% du PIB.
11:30La moyenne est à 49% des pays,
11:32la moyenne européenne.
11:33Vous avez 8 points de plus,
11:35fois 3 000 milliards,
11:36ça fait 3 fois 24,
11:36240 milliards de trop d'impôts.
11:39Et vous avez les gilets jaunes
11:40qui sont partis il y a quelques années,
11:42vous avez les gueux,
11:43vous avez les Nicolas qui payent.
11:45Tout le monde en a marre de cette fiscalité,
11:47M. Piketty.
11:48Et il faut bien la réduire.
11:50Alors, j'ai fait aussi le calcul,
11:51c'est que vous avez 1 million de fonctionnaires en trop.
11:531 million.
11:54Ils sont où ?
11:54Mais ils sont très simples.
11:55Il y a 3 parties dans les fonctionnaires.
11:57Vous avez le régalien,
11:58on n'y touche pas.
11:59Au contraire.
12:00Il faut muscler,
12:00justice, police,
12:01les médecins,
12:02les enseignants, etc.
12:03On n'y touche pas.
12:03Vous avez 6 couches dans les territoires.
12:05Il y a 2 millions de fonctionnaires
12:07dans les territoires.
12:086 couches.
12:09Les Suisses sont à 3.
12:10Les Allemands sont à 3.
12:12Pourquoi nous on a 6 couches
12:13avec les départements,
12:13les agglos de communes,
12:14les machins, etc.
12:15Il faut réduire.
12:16On pense qu'on peut réduire
12:17de 500 000 fonctionnaires.
12:18Je vais expliquer comment après.
12:20Ensuite, vous avez l'administration.
12:21Il y a une semaine.
12:22Monsieur Piketty,
12:24je ne vous ai pas interrompu.
12:25Vous avez ensuite l'administration.
12:26250 000 personnes encore
12:28qui sont de trop dans les hôpitaux.
12:30On le sait,
12:30il y a 35 % de structures.
12:32Nous, dans nos boîtes,
12:33pour survivre,
12:34pour survivre,
12:35on gère la structure dans les ménages.
12:37On gère nos dépenses tout le temps.
12:38Pourquoi l'État français
12:39ne gérait pas ses dépenses ?
12:40Troisième sujet sur l'administration,
12:42c'est que vous avez des états d'agences.
12:45L'ADEME,
12:46il y a 1 200 agences.
12:48L'ARCOM,
12:49qu'est-ce que font ces gens ?
12:50L'ARCOM,
12:50ils sont à 500 personnes.
12:51L'ADEME,
12:52je ne sais plus combien de personnes
12:53ils sont.
12:53C'est des centaines par chaque fois.
12:55On replace des fonctionnaires
12:56que j'appelle des improductifs.
12:58Ce sont des gens talentueux.
12:59Mon épouse est magistrate.
13:01J'ai plein de gens
13:02qui sont des fonctionnaires
13:03qui sont des gens
13:04extrêmement forts et engagés.
13:06Vous les mettez où,
13:06ces fonctionnaires ?
13:07Moi, je les mets dans l'industrie.
13:08Je veux remonter l'industrie
13:10de 10 % à 15 %.
13:12Sur quel sujet ?
13:13La planète,
13:14l'eau,
13:14le recyclage des matériaux,
13:15changer les plastiques,
13:16le militaire,
13:17la santé,
13:17l'intelligence artificielle,
13:19les datas,
13:20la Smart City.
13:21Vous avez 15 filières fondamentales
13:24qui font peur à tous les jeunes.
13:25On va mourir de chaud,
13:26on va mourir parce que
13:27Poutine va arriver, etc.
13:28Mais non, vous n'allez pas mourir.
13:29On va refaire
13:30de l'innovation de la recherche.
13:31Et là,
13:32vous recréez un million d'emplois
13:33dans l'industrie.
13:34En montant à 15 ans,
13:34c'est possible
13:35parce qu'on a une très bonne base.
13:36Et vous réinjectez
13:37des gens
13:38qui pourraient
13:39être fonctionnaires rapidement.
13:41Vous les réinjectez
13:42avec un enthousiasme fou
13:43pour créer l'avenir de demain,
13:45la fierté de la France de demain,
13:46les futurs Airbus de demain,
13:48les futurs TGV.
13:48Il y en a 15 filières
13:50et vous ne remplacez pas
13:52un fonctionnaire sur deux.
13:53Et en ne faisant pas
13:54un fonctionnaire sur deux,
13:55vous économisez au moins 5 milliards.
13:56– Alors Thomas Piketty
13:57sur cette démonstration…
13:57– Voilà ce que je pense.
13:58Excuse-moi, j'ai fini.
14:00– Attendez qu'il vous réponde
14:01simplement sur les strates,
14:02tout ce que vous avez défini,
14:03M. Piketty.
14:03– Oui, non mais bon,
14:05écoutez,
14:05votre million de fonctionnaires
14:07en moins
14:07et vos 240 milliards
14:08de dépenses publiques en moins
14:10en supprimant
14:10quelques agences de l'État,
14:12moi je vous dis simplement,
14:13j'espère que dans votre entreprise
14:15vous savez mieux compter que ça
14:16parce que là,
14:17enfin si vous savez faire ça,
14:18mais allez donc,
14:19pourquoi vous n'avez pas été
14:20au gouvernement
14:20avec Sarkozy,
14:21avec Macron,
14:22qui avait annoncé
14:23qu'ils allaient réduire
14:24toutes ces dépenses
14:25et qu'ils n'ont pas su faire ?
14:26Donc il y a un moment…
14:27– Mais oui,
14:27mais parce qu'il ne s'est pas géré
14:28comme une entreprise,
14:29on sait faire ça
14:29dans les entreprises,
14:30M. Piketty.
14:31– Ce n'est pas crédible.
14:32– Pourquoi on ne le fait pas
14:32dans l'État ?
14:33On sait le faire tous les jours
14:34dans nos entreprises,
14:35tous les jours on fait ça.
14:36On gère des dépenses
14:36tous les jours pour ce biaisier.
14:38– Attendez,
14:38juste sur la dépense publique
14:39et la dépense privée,
14:40je veux juste prendre un exemple
14:41qui n'est pas anecdotique
14:43en termes de montant
14:44qui est celui de la santé.
14:46Comme vous savez sans doute,
14:48le secteur de la santé
14:49aux États-Unis
14:50qui est principalement privé
14:51s'approche actuellement
14:52de 20% du PIB.
14:54On est à 18-19% du PIB.
14:56En Europe,
14:57en particulier en France
14:58où le système
14:59est principalement public,
15:00on est à 12-13% du PIB.
15:02Donc on a 6-7 points de PIB
15:04de plus de dépensés
15:05dans la santé aux États-Unis,
15:06principalement du fait
15:07du coût excessif
15:09de la santé privée.
15:10Qu'est-ce que ça donne
15:11en termes d'indicateurs
15:12de santé publique ?
15:13Les indicateurs de santé publique
15:14sont bien meilleurs
15:15en Europe qu'aux États-Unis.
15:17Donc cette idée
15:18que mécaniquement,
15:19parce qu'on baisse
15:20la dépense publique,
15:21on va avoir plein d'efficacité
15:23qui va arriver
15:23du secteur privé
15:24et qu'on va avoir
15:25le meilleur service
15:26pour moins cher,
15:27je ne dis pas
15:28que ça n'arrive jamais.
15:29Entendez-moi bien,
15:31je pense qu'il y a des secteurs
15:32où ça peut arriver,
15:33donc moi je ne suis pas
15:34dogmatique là-dessus.
15:35Je dis simplement
15:35que sur les gros secteurs
15:37publics dont on parle
15:38actuellement,
15:39qui sont en pratique,
15:40la santé,
15:40l'éducation,
15:41la sécurité,
15:42parce que si vous croyez
15:43que vous allez faire
15:44un million de fonctionnaires
15:44en moins
15:45sans toucher aux soignants,
15:46sans toucher aux enseignants,
15:48sans toucher aux policiers,
15:49je vous dis tout de suite,
15:49c'est du baratin.
15:50Ça n'existe pas.
15:51C'est pas vrai, monsieur.
15:52Les grandes masses,
15:52elles sont là.
15:53Et sur ces secteurs-là,
15:55eh bien oui,
15:55vous en avez pour votre argent.
15:56C'est-à-dire que par rapport
15:57à ce que coûterait un Français
15:59la santé privée
16:00ou l'éducation privée
16:02pour ses enfants,
16:03eh bien oui,
16:03parfaitement,
16:04le secteur public
16:05est plutôt un rapport
16:07au bénéfice
16:07qui peut être amélioré
16:09mais qui est très correct.
16:10Donc il faut sortir
16:11de ce genre d'affirmations
16:12qui ne tiennent pas la route
16:14en termes de comparaison.
16:15Mais monsieur Piketty,
16:16vous êtes sur un modèle
16:17en effet qui ne marche pas,
16:18qui n'a jamais marché,
16:19un modèle qui n'a jamais marché,
16:22qui peut peut-être fonctionner
16:23en Corée du Nord,
16:24en Europe et dans tous les marchés,
16:27tous les pays qui réussissent,
16:29on utilise le libéralisme
16:30et le capitalisme
16:31que vous le vouliez ou pas,
16:32c'est comme ça que ça fonctionne.
16:33Et pour que ça fonctionne,
16:34on motive les locomotives
16:35de l'économie
16:36pour faire de l'innovation,
16:37de la recherche,
16:37embaucher, etc.
16:38On récompense la réussite
16:39et deuxièmement,
16:40on fait très attention
16:41à la fonction publique.
16:43On a un million
16:44de trop de fonctionnaires
16:45par rapport à ce que je dis.
16:46Je vous parle de l'Europe
16:46par rapport aux Etats-Unis,
16:46vous me répondez
16:46sur la Corée du Nord.
16:48Oui, les Etats-Unis,
16:49vous prenez un cas de figure
16:50qui est exceptionnel,
16:51qui est la santé,
16:51on sait qu'ils gèrent ça très mal.
16:53Je vous parle de l'Allemagne.
16:54Je vous parle de 20% du PIB.
16:55Je vais vous parler
16:56de l'Allemagne et de la Suisse.
16:57L'Allemagne,
16:57les Allemands,
16:58les Allemands ont 25%
17:00de population de plus que nous,
17:01ils sont 85,
17:02on est 65 de tête
17:03et ils ont autant
17:04de fonctionnaires que nous.
17:05Il y a un problème.
17:06Donc ça veut dire que
17:06nous avons en fait
17:07un million de trop
17:08de fonctionnaires
17:09par rapport à l'Allemagne
17:09et nous avons 2 millions
17:10de fonctionnaires de trop
17:11par rapport à la Suisse,
17:12cher M. Piketty.
17:13Vous vous rendez compte
17:14parce qu'ils ont une sphère publique
17:15à 35% du PIB.
17:16Et il ne faut pas me dire
17:17qu'ils sont mal soignés,
17:18il ne faut pas me dire
17:19que ça ne marche pas,
17:19il ne faut pas me dire
17:20que c'est la révolution permanente.
17:21La santé au total
17:21leur coûte aussi cher.
17:22Vous vous trompez.
17:23Vous le payez autrement.
17:25Alors attendez,
17:25Thomas Piketty,
17:26Pierre Gattaz,
17:26attendez,
17:27Thomas Piketty,
17:27Pierre Gattaz,
17:28permettez que je m'immise
17:29simplement dans votre discussion
17:31parce qu'il y a un propos
17:33que vous avez tenu,
17:34Thomas Piketty,
17:34on va voir ce qu'en dit
17:36Pierre Gattaz,
17:36vous dites,
17:37si jamais les riches
17:37veulent échapper à la taxe Zuckmann
17:39et qu'ils veulent partir
17:45c'est effroyable.
17:45C'est sérieux ou pas ?
17:47C'est sérieux ou pas ?
17:48Monsieur Piketty,
17:49c'est digne des pires dictatures
17:50d'extrême-gauche.
17:51Voilà justement.
17:52Attends,
17:52il va s'expliquer.
17:53Il va s'expliquer.
17:54C'est horrible.
17:56Là,
17:56vous inventez des propos
17:57mais complètement...
17:58Non,
17:58vous l'avez écrit sur BFM,
17:59je crois.
18:00Non,
18:00la question,
18:01c'est si vous partez de France,
18:05en général,
18:05vous avez des actifs en France,
18:08donc si vous ne payez pas,
18:09on parle de personnes
18:10qui refuseraient de payer
18:11ses impôts,
18:12qui n'acquitteraient pas
18:13les impôts
18:14auxquels il est soumis
18:14par la loi française.
18:15Tout un chacun,
18:17si vous arrêtez de payer
18:18vos impôts,
18:19moi j'aimerais bien
18:19pouvoir fixer moi-même
18:20le montant de vos impôts
18:21mais vous ne pouvez pas
18:21organiser une société
18:22où vous fixez vous-même
18:24le montant de vos impôts
18:25et vous ne pouvez pas
18:25réserver cette possibilité
18:27juste à une catégorie
18:27de personnes.
18:28Donc,
18:28tout un chacun,
18:29s'il ne paye pas ses impôts,
18:31qu'est-ce qui va lui arriver ?
18:32Il va lui arriver
18:32qu'on va par exemple
18:33lui saisir de l'argent
18:34sur des comptes
18:35ou lui saisir de l'argent
18:36sur cette propriété.
18:37Alors ensuite,
18:38il y a le cas de figure
18:39où une personne,
18:40la situation théorique
18:42que j'imaginais
18:44dans cette citation,
18:44c'est,
18:45mettons que vous avez
18:46l'actionnaire
18:46d'une entreprise
18:47qui a fait des profits
18:49en France,
18:50qui a accumulé
18:50des profits en France,
18:51peut-être en bénéficiant
18:52d'aides publiques
18:53parfois en France
18:54ou même,
18:55plus généralement,
18:56même si vous n'avez pas
18:56spécifiquement d'aides publiques,
18:58quand vous avez utilisé
18:59les infrastructures
19:00du pays,
19:01les routes,
19:03les infrastructures publiques,
19:04le système éducatif,
19:05le système sanitaire,
19:06le système légal.
19:07Et imaginons,
19:08cas purement théorique,
19:09qui à mon avis
19:10n'est pas très représentatif,
19:11mais que cette personne
19:12liquide totalement
19:14les actifs de l'entreprise,
19:16part avec la caisse
19:17à l'étranger
19:18et a une dette fiscale
19:19vis-à-vis de la France.
19:20Moi,
19:20je vous pose la question,
19:21si cette personne
19:22revient en France,
19:24arrive à l'aéroport
19:25pour passer des vacances
19:26en France,
19:26qu'est-ce que vous faites ?
19:28Vous voulez dérouler
19:28le tapis rouge ?
19:30Vous voyez,
19:30il y a un moment,
19:30je dis simplement
19:33que chacun des obligations
19:35vis-à-vis de l'État,
19:37en particulier
19:38quand vous avez
19:39bâti une fortune
19:40en utilisant
19:41les infrastructures du pays
19:43qui sont payées
19:43par les contribuables du pays,
19:45vous ne pouvez pas
19:45après dire
19:46« moi,
19:47je m'enlève les mains
19:47de ma dette fiscale. »
19:50Alors,
19:50pour répondre à Pierre Gattaz,
19:51c'est plus simple que ça.
19:53Attention,
19:53si vous fuyez,
19:54on ne vous rattrape pas.
19:55M. Bighetti,
19:56je trouve ça épouvantable
19:57ce que vous dites,
19:57c'est-à-dire que vous êtes
19:58vraiment dans la coercition
19:59la plus terrible
20:00de l'extrême-gauche,
20:02je suis désolé
20:03de parler comme ça,
20:04mais ça me terrorise
20:05ce que vous dites là,
20:06c'est-à-dire qu'on va punir les gens,
20:07alors que ce sont des...
20:09Moi,
20:09j'ai perdu mes 20 concurrents
20:10de Radial
20:11pendant 30 ans
20:12à cause de l'ISF,
20:13avant la loi du travail.
20:14J'avais 20 concurrents
20:15dans les composants électroniques,
20:16dans les connecteurs,
20:17ils sont partis.
20:18Pourquoi ?
20:18Parce qu'ils ont eu
20:19l'ISF à payer tous les ans.
20:21Je prends l'exemple
20:21d'une boîte de 100 millions d'euros,
20:22puisque vous dites
20:23que c'est 100 millions d'euros.
20:24Le type fait 3% net,
20:26c'est-à-dire 3 millions
20:26tous les ans,
20:27il se dégage un petit peu
20:28de bénéfices
20:28et il réinjecte
20:29la majorité
20:30de ces 3 millions
20:30dans la boîte.
20:31Vous lui demandez
20:32de payer une taxe Zuckmann,
20:332 millions.
20:34Vous mettez à bas
20:35l'investissement,
20:36l'innovation
20:36de ces boîtes familiales
20:38qui sont dans la vallée de l'Arve,
20:39dans la vallée de Yonax,
20:40qui sont sur le terrain,
20:41dans les territoires,
20:42vous les mettez à bas
20:42pour faire quoi ?
20:43Pour donner,
20:44remplir un gouffre sans fin,
20:46un trou noir de l'administration
20:47qui est extrêmement mal géré.
20:50Extrêmement mal géré.
20:51Je rappelle,
20:51nous avons 1 million
20:52de fonctionnaires de trop
20:53par rapport aux Allemands,
20:542 millions de fonctionnaires
20:55de trop par rapport aux Suisses.
20:56Et les impôts qu'on paie,
20:58c'est nous qui les gênerons,
20:59M. Piketty.
21:00C'est grâce à nos hommes,
21:02nos femmes,
21:02nos salariés,
21:03nos ingénieurs,
21:04notre innovation.
21:05Vous pensez que c'est
21:06de l'argent public ?
21:07Oui, c'est de l'argent public
21:07qui vient de chez nous.
21:08We want our money back.
21:10Et en fait,
21:10c'est ça qu'on veut gérer.
21:11Merci à tous les deux.
21:14Merci M. Piketty,
21:15Thomas Piketty.
21:16Merci Pierre Gatta.
21:17Je rappelle le titre
21:18de votre livre,
21:19Gagnez plus,
21:20c'est maintenant.
21:20Votre travail mérite
21:21d'être bien payé
21:22aux éditions Fayard.
21:24Merci d'avoir débattu
21:26pour vous proposer des solutions.
21:27On vous propose même
21:28de rentrer au gouvernement.
21:29Il y a 30 mesures
21:30qui sortent de la France.
21:31Vous pourriez rentrer
21:32dans le gouvernement
21:32avec un cornulat.
21:33Je suis un industriel
21:34de par exemple
21:35besogneux.
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