- il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00On va revenir maintenant aux affaires politiques intérieures avec le signé Consigné.
00:04On va surtout s'intéresser à ce que dit un rapport de la Cour des Comptes
00:08qui épingle la gestion de France Télévisions, le groupe public télévisuel.
00:13Il est dans une situation financière critique, voilà ce que dit la Cour,
00:17présidée par Pierre Moscovici, qui impose sans délai des réformes structurelles,
00:22jusqu'ici ajournées.
00:24La menace est grande, la dynamique des charges, écrit le rapport,
00:27ainsi que le poids des investissements nécessaires rendent aujourd'hui inéluctables
00:32des changements dans le groupe, dit le rapport de la Cour des Comptes,
00:37qui est très précis, très étaillé.
00:40La Cour des Comptes estime que France Télé se trouve dans une situation
00:44qui n'est plus soutenable, qu'une entreprise normale ne pourrait tolérer
00:47et qu'il existe un réel risque hypothétique de dissolution du groupe public.
00:53On va en parler en débat dans Signé Consigné.
00:57– Bonsoir Charles Consigné. – Bonsoir.
01:00– Bonsoir Roselyne Bachelot, content de vous retrouver.
01:03Je rappelle que vous êtes ancienne ministre de la Culture.
01:06Charles Consigné, on arrête les frais, suite à ce rapport de la Cour des Comptes pour France Télé ?
01:10– Écoutez, France Télévisions, c'est 2,5 milliards d'euros par an de subventions publiques,
01:18sur un budget total de 4 milliards, le reste étant des recettes de France Télévisions.
01:23Donc la moindre des choses dans ces cas-là, c'est de regarder un tout petit peu les dépenses.
01:28Moi, ça fait longtemps que je considère que ce groupe est en roue libre.
01:34Je le dis comme je le pense.
01:36Je pense qu'il n'y a pas besoin de 9000 salariés pour l'audiovisuel public français.
01:41Je pense que quand on a 9000 salariés, on n'a pas besoin non plus de passer par autant de sous-traitants.
01:48Or, beaucoup de programmes de France Télévisions sont fabriqués non pas par les salariés de France Télévisions,
01:53mais par des sociétés de production indépendantes.
01:57Et les chiffres que je relève dans ce rapport de la Cour des Comptes, à mon sens, sont assez effrayants.
02:05C'est-à-dire, vous avez par exemple, ça paraît, on va nous dire que c'est dérisoire,
02:10mais il y a des véhicules de fonction.
02:12Par exemple, vous en avez 53 avec des chauffeurs.
02:14Ça représente quand même 4 611 000 euros par an.
02:18Vous avez 4 millions d'euros de taxis.
02:22Ça fait plus de 10 000 euros par jour.
02:24Vous avez surtout 46 millions de frais de réception en 2024.
02:29Je ne sais pas si on se rend compte que 46 millions d'euros,
02:32ça fait 126 000 euros par jour en frais de réception.
02:35Donc, je pense qu'il n'est pas question de faire de la démagogie ou que sais-je sur ce sujet.
02:41Après, on peut considérer, on peut défendre l'idée qu'on a besoin d'avoir un audiovisuel public en France.
02:48Moi, je pense qu'on pourrait se limiter à une chaîne, privatiser toutes les autres et diviser ce budget par 10.
02:54Alors, il faut un audiovisuel public.
02:56C'est une garantie de pluralisme.
02:58Moi, ce que je note dans ce rapport de la Cour des Comptes,
03:02c'est que finalement, il y a un satisfait site global qui est donné à la qualité des programmes,
03:07qui est donné à la confiance que font les spectateurs dans l'audiovisuel public,
03:13au gain d'ailleurs d'audience qu'enregistre l'audiovisuel public,
03:18qui assure d'ailleurs aussi une couverture territoriale avec ses chaînes régionales
03:23que ne seraient pas capables de faire ou que ne voudraient pas faire
03:28si on privatisait l'audiovisuel public.
03:31– Il y a des BFM régions, Roselyne.
03:32– Comment ?
03:33– Il y a des BFM partout en région.
03:34– Bien sûr.
03:35– Donc le privé peut le faire aussi.
03:36– Voilà.
03:37– Je ferme la parenthèse.
03:38– Il y a aussi, BFM ne veut pas tout.
03:41Il est bon d'équilibrer entre l'audiovisuel privé et l'audiovisuel public,
03:45y compris en région, même si vous vouliez, évidemment,
03:49peut-être mettre la main sur l'ensemble du système.
03:52Bien.
03:53Non, ce qu'il y a, le vrai problème de l'audiovisuel public
03:57et avec lequel je ne vais absolument pas être d'accord avec Charles Consigny,
04:01c'est que cet audiovisuel est sous-doté financièrement.
04:04– Il faudrait plus d'argent.
04:05– Mais bien sûr.
04:06– Il faut toujours plus.
04:07– Attendez, mais non, ce n'est pas plus.
04:09– Il faut expliquer, allez-y.
04:10– Permettez-moi d'expliquer.
04:12C'est que le budget public de l'audiovisuel public
04:16a été calqué au moment de la disparition de la redevance.
04:21Et la redevance du service public de l'audiovisuel
04:26était très bas en France.
04:28138 euros avec toute une série de dégrèvements massifs
04:32liés à l'âge, liés à la condition sociale.
04:36Et je demande de comparer le financement de l'audiovisuel public français
04:40avec l'audiovisuel allemand ou l'audiovisuel anglais.
04:43Je ne parle pas de l'audiovisuel suisse
04:45où la redevance est à plus de 350 euros si on fait l'équivalent.
04:49– Il y a des recettes publicitaires aussi en plus.
04:50– Oui, mais ça existe aussi ailleurs.
04:56Je peux aller jusqu'au bout.
04:58En Angleterre, par exemple, 182 euros.
05:01Ou en Allemagne, 220 euros.
05:03Et tout le monde la paye en Allemagne.
05:05Que vous ayez la télévision ou pas,
05:07vous payez, c'est lié à l'occupation d'un appartement.
05:12Donc on a fait payer à l'audiovisuel public
05:14une diminution de son financement.
05:19Moi, j'estime que l'audiovisuel public est sous-doté,
05:23ce qui explique un certain nombre de difficultés.
05:26Alors maintenant, et où je vais être d'accord avec Charles,
05:28que comme dans toute structure humaine,
05:31on réfléchisse à des choses qui faillent changer,
05:37qu'on se dise, ah tiens, on ne devrait pas donner autant d'argent,
05:40il y a 53 voitures, on devrait en mettre 48.
05:43Absolument d'accord.
05:45– Ou zéro.
05:45– Peut-être pas quand même, enfin.
05:47– Est-ce qu'on a besoin de chauffeurs ?
05:48– On a besoin de chauffeurs quand on dirige.
05:50– Non, on ne changera pas le modèle, le système économique.
05:56Les économies sont nécessaires, mais…
05:59– Le gros perd de l'argent, là.
06:00– Je vous ai connu quand même un peu plus grande gueule sur le sujet,
06:04chère Roselyne.
06:05– Sur l'audiovisuel public, ça m'étonnerait.
06:07– Sur tous les sujets, je vous ai connu plus grande gueule.
06:11– Je parle en connaissance.
06:12Je veux quand même dire une chose,
06:14c'est que j'ai une émission sur l'audiovisuel public,
06:17mais il n'y a pas de…
06:18– Mais pas sur France Télévisions.
06:20Là, on parle beaucoup de France Télévisions dans ce rapport.
06:23– Non, non, sur Radio France.
06:23– Quand on a salué la gestion, d'ailleurs,
06:25dans le rapport de la Cour des comptes du début de l'année.
06:28– La question, ce n'est pas
06:29est-ce qu'on a besoin d'avoir ou pas quelques chaînes publiques.
06:31Évidemment qu'on peut avoir quelques médias publics.
06:34Je ne suis pas sûr, par exemple, que France Info TV,
06:36qui, avec 0,8% de part d'audience,
06:39est dotée d'un budget de 40 millions d'euros,
06:41je ne suis pas sûr que c'était nécessaire et urgent.
06:44Il faut bien comprendre qu'on a, dans ce pays,
06:47un problème de dette publique.
06:50On cherche des milliards partout.
06:52Et on a en même temps des gens qui dépensent 46 millions d'euros
06:57en frais de réception, 126 000 euros par jour.
07:01Donc, pardon, on a ici un problème de gestion.
07:04Et par ailleurs, en réalité, ce truc-là, tout le monde le sait,
07:08est une espèce de citadelle avec un certain nombre de personnes
07:12qui font leur fortune sur le dos du contribuable.
07:15Ça, c'est quelque chose qui existe.
07:16Des producteurs, des animateurs,
07:18des tas de gens qui font leur fortune sur le dos du contribuable.
07:21Qui, par exemple ?
07:22Je ne veux pas citer de noms.
07:24Oh, si, si, des noms.
07:26Non, non, tout le monde, il suffit d'aller regarder.
07:28Je ne veux pas faire d'attaque à dominem.
07:30Je pense qu'il y a des gens qui se sont considérablement enrichis
07:33en vendant des programmes et qui, en plus, le font.
07:36Alors qu'il y a déjà les salariés pour les construire,
07:38mais c'est un groupe qui n'est pas réformé.
07:40La Cour des Comptes relève même.
07:41Elle dit qu'il y a des rémunérations étonnantes
07:44par rapport à des charges de travail très faibles.
07:47Ça, c'est la Cour des Comptes qui ne le disent pas moi.
07:49Je ne veux pas jeter de noms en pâture.
07:50Je pense qu'il y a des gens qui se sont goinfrés.
07:52Effectivement.
07:52Et par ailleurs, moi, ce qui me choque,
07:55c'est qu'en plus de ça, il y a une idéologie
07:57qui est très forte à France Télévisions.
07:59Puisque quand vous prenez le verbatim,
08:01excusez-moi, de Delphine Ernaut,
08:03vous avez le verbatim de quelqu'un
08:05qui est un militant socialiste.
08:07Bon, pourquoi pas ?
08:08Mais je pense qu'elle sort de son rôle.
08:10Quand elle nous dit qu'elle ne veut pas
08:12représenter la France telle qu'elle est,
08:14mais telle qu'elle veut la voir,
08:16il y a un problème.
08:16Quand elle estime que sa mission,
08:18c'est de mettre en avant la diversité,
08:20la parité, la représentation des minorités
08:23ou l'écologie, je suis désolé,
08:24il y a un problème.
08:25Et quand elle dit enfin qu'elle veut plus de diversité
08:28et moins de mâles blancs de plus de 50 ans,
08:31en réalité, elle est woke.
08:32Et quand on voit enfin,
08:33et je terminerai par là,
08:35ce qui s'est passé avec messieurs Legrand et Cohen,
08:38excusez-moi, il y a un problème de neutralité.
08:39Alors là, on attend du service public
08:41de la neutralité et de la tenue dans les comptes.
08:44C'est un autre débat,
08:45elle n'a vu l'un ni l'autre.
08:46Alors, est-ce que France Télévisions est de gauche ?
08:48Parce qu'il y a deux accusations portées par Charles.
08:51Charles, donc c'est trop cher
08:52et c'est trop à gauche.
08:53C'est ça.
08:53Souvent, quand c'est trop à gauche, c'est trop cher.
08:56Oui, enfin...
08:57Ben oui, vous l'avez constaté ou pas ?
08:59Moi, j'en reviens, j'en reviens...
09:01Vous ne voulez pas répondre sur la couleur politique ?
09:03Non mais...
09:04Alors là, on rentre dans un autre débat.
09:06Moi, j'écoute le service public de la radio, par exemple.
09:11Je trouve que...
09:12J'écoute le matin France Inter.
09:14Je alterne d'ailleurs avec d'autres radios.
09:16Et je trouve l'information équilibrée.
09:19Et les Français lui font confiance, d'ailleurs,
09:21avec un taux d'audience qui écrase le reste de la concurrence.
09:28Non mais ce que je trouve intéressant
09:30dans cet audiovisuel public,
09:32c'est qu'on peut décider qu'on n'a plus d'audiovisuel public.
09:35Non, on peut réduire la voilure.
09:37Mais de toute façon, pour assurer un service aux citoyens,
09:42un service de l'audiovisuel, il n'y a que trois façons.
09:44Il y a le financement public.
09:47Il y a le péage.
09:48Enfin, la redevance.
09:50Je parle du...
09:52Et la redevance.
09:54On voit bien que si on privatise en partie
09:57l'audiovisuel public,
09:59il faudra que la personne le finance.
10:02Donc, il n'y aura que deux solutions.
10:04Il y aura le péage.
10:06Ça, c'est possible.
10:07Ou la publicité.
10:09C'est le troisième élément dont on n'a pas parlé.
10:11Ici, c'est la publicité...
10:12En faisant des économies aussi.
10:13Voilà.
10:14Mais ils en ont aussi de la publicité sur France Télévisions.
10:18Mais le marché publicitaire, il est captif.
10:20C'est-à-dire, vous n'allez pas...
10:22Vous n'allez pas augmenter les recettes publicitaires.
10:26Le marché, il est connu.
10:27Vous allez baisser les dépenses.
10:28Non, vous allez fragiliser un certain nombre d'autres...
10:33Vous allez fragiliser un certain nombre d'autres sociétés de l'audiovisuel.
10:39Est-ce qu'on a besoin de huit chaînes ?
10:40Emmanuel Macron voulait fermer France 4,
10:42mais finalement, elle n'a pas fermé.
10:43Mais c'est d'ailleurs ce qui s'est passé.
10:45Est-ce qu'on a besoin de huit chaînes ?
10:46On a fermé une chaîne.
10:48La chaîne d'outre-mer.
10:49On a fermé une chaîne.
10:50Non, mais il y a eu une bonne chose qui a été faite,
10:52c'est la fusion des...
10:54Enfin, le grand service de la télévision,
10:56ce qui devient France Télévisions,
10:58d'avoir fusionné France 2, France 3, etc.
11:00Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même d'ancien problème politique, Roselyne Bachelot ?
11:04Je lisais, par exemple,
11:05Léa Salamé explique qu'elle a décidé de présenter le 20h de France 2
11:10parce que des temps sombres arrivent en France
11:12et qu'elle s'est sentie une responsabilité.
11:14Elle explique que c'est la conversation qu'elle a eue
11:16avec la présidente de France Télévisions.
11:18Elle a le droit d'avoir ses opinions politiques
11:21et de voir son engagement comme journaliste comme elle le souhaite.
11:25Mais en même temps, est-ce qu'il n'y a pas un problème de neutralité à ce moment-là ?
11:27Non, mais pour avoir regardé le journal...
11:30Je veux dire, est-ce que c'est drôle ?
11:32Pour avoir regardé le journal de Léa Salamé...
11:34Non, je ne vous dis pas qu'elle fait un journal de gauche.
11:36Mais c'est ce qui aurait présidé Assas.
11:39On ne va pas lui faire un procès d'intention.
11:41Non, non, non, écoutez...
11:43On a l'impression, elle a donné le sentiment
11:46que les dirigeants de ce groupe se vivaient comme...
11:49Je remercie, la diversité est largement représentée
11:53dans l'ensemble du paysage audiovisuel.
11:55Et puis par ailleurs, plus largement,
11:57on sait qu'on a un problème de dépense publique.
12:00Pourquoi est-ce que France Télévisions échapperait
12:02aux efforts qu'on demande à tout le monde ?
12:04Est-ce qu'il faut demander des efforts aussi à France Télévisions ?
12:06Je viens de le dire, je viens que toute entreprise publique
12:10doit évidemment faire attention et que des...
12:15Enfin, comme j'allais dire un mot...
12:18Qu'une optimisation doit se faire
12:20et que s'il y a des économies qui doivent être réalisées,
12:23elles sont à réaliser.
12:24Et que le rapport de la Cour des comptes,
12:26qui donne un satisfait site à l'audiovisuel public
12:29pour sa qualité, pour la façon dont il donne
12:32de l'information, du divertissement et de la culture,
12:36eh bien, ces missions sont remplies.
12:39Et qu'ils pointent un certain nombre de choses.
12:41En disant d'ailleurs, le président de la Cour des comptes l'a dit,
12:45ce n'est pas un rapport accablant,
12:47il donne des pistes d'optimisation des dépenses.
12:50Observons-les !
12:50Le divertissement, je ne suis pas sûr que ce soit
12:53la mission du service public,
12:55ni audiovisuel, ni...
12:57Vous dites que ce n'est pas accablant,
12:59mais quand il est écrit que c'est dans une situation
13:01qui n'est plus soutenable qu'une entreprise normale
13:03ne pourrait tolérer...
13:05Ce n'est pas à l'État de divertir les citoyens, excusez-moi.
13:08Non, ce n'est pas à l'État de divertir les citoyens.
13:10Parce que quand vous allez à la comédie française,
13:13vous estimez que vous n'êtes pas divertis.
13:14On est instruits, on n'est pas divertis.
13:15On est divertis au passage.
13:17Mais vous êtes à peine à jouir, Jean-Continier.
13:20On est élevés.
13:22Voilà, on reçoit quelque chose de...
13:24Heureusement que les grandes sociétés culturelles
13:26sont compliqués.
13:28Le divertissement, c'est les jeux téléphoniques.
13:32Il y en a sur France 2.
13:33Quand France 2 diffuse James Bond,
13:35moi, je préférerais qu'il diffuse la comédie française,
13:38par exemple.
13:38Est-ce que c'est le rôle de France 2 diffusé James Bond
13:41le dimanche soir ?
13:42Merci, Roselyne Bachelot.
13:44Merci, Charles Consigny.
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