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Marschall Truchot : Crépol, pourquoi l'enquête piétine ? - 22/09
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il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00
On va parler maintenant de la reconstitution numérique de la mort du jeune Thomas.
00:06
C'était lors du bal à Crépaule dans la Drôme.
00:07
On était entre novembre 2023.
00:09
Déjà, qu'est-ce qu'une reconstitution numérique, Maxime Bornsthalter ?
00:12
C'est comme une reconstitution judiciaire de base,
00:16
c'est-à-dire qu'on va essayer de recréer la scène de crime.
00:19
Ce qui s'est déroulé, le but, c'est de savoir exactement qui était où, à quelle position,
00:23
et peut-être de faire apparaître certaines incohérences.
00:26
Par exemple, quelqu'un qui dit « moi, j'étais placé comme ça et je voyais ça »,
00:29
la reconstitution permet de prouver qu'il était incapable de le voir.
00:32
Et qu'est-ce qu'une reconstitution numérique ?
00:34
C'est la même chose sans aller sur place, sans recréer les conditions de lumière,
00:37
mais en le faisant informatiquement, numériquement.
00:40
Et là, elle est en train de se dérouler dans une salle d'audience
00:42
et pas à l'endroit du bal de Crépaule.
00:44
C'est quelque chose qu'on fait souvent maintenant ?
00:45
Oui, ça fait 25 ans que c'est utilisé, mais forcément c'est plus moderne,
00:50
ça coûte aussi moins cher.
00:52
Mais c'est vrai que pour que ce soit très concret,
00:53
il faut s'imaginer que vous avez un expert qui arrive
00:57
et qui est une sorte de caméra, une caméra laser
01:00
que vous posez au milieu d'une pièce, d'une scène de crime,
01:02
et puis qui va en quelques minutes ou parfois quelques dizaines de minutes,
01:06
mais c'est assez rapide, scanner toute la pièce avec tous les objets.
01:11
Et ce qui va permettre ensuite, et parfois d'ailleurs maintenant
01:13
avec des casques de réalité virtuelle,
01:14
ça peut aussi être de revivre la scène de façon infinie,
01:18
ce qui permet effectivement, comme le disait Maxime,
01:19
de corroborer certains détails, certains témoignages,
01:23
et surtout de bouger en fait dans la scène.
01:26
C'est-à-dire que vous allez pouvoir vous mettre dans le point de vue
01:30
de n'importe quelle personne qui se trouvait sur la scène,
01:32
voire totalement partout.
01:34
Parce qu'on est dans une salle où il y a beaucoup de monde,
01:35
dans ce bal de Crépaule.
01:37
Exactement.
01:38
Et sur votre écran d'ordinateur, en fait,
01:39
vous pouvez tout simplement évoluer dans la scène
01:44
et pour ensuite vérifier que si vous mettez effectivement
01:46
du point de vue d'un des intervenants, d'un des témoins,
01:50
ce qu'il décrit par exemple par rapport à la luminosité,
01:53
ce qu'il pouvait voir ou ne pas voir,
01:54
s'il y avait une table par exemple dans son champ de vision,
01:57
peut-être vraisemblable ou pas.
01:59
Deux ans après les faits, ça veut dire qu'on piétine,
02:00
que l'enquête piétine, si on a besoin de faire ça ?
02:03
L'enquête, elle est compliquée.
02:05
Depuis le début, on le dit, elle est vraiment compliquée
02:07
parce qu'il y a 14 accusés, 9 qui sont en détention provisoire,
02:10
53 parties civiles, mais il y a plusieurs centaines de témoins.
02:14
On l'a dit, c'est un bal, c'était à la fin d'un bal,
02:16
et c'est une attaque, un affrontement entre plusieurs personnes.
02:21
Donc c'est très compliqué.
02:22
Et l'enquête, elle a avancé, elle a réussi à identifier...
02:25
On sait qui a tué Thomas ?
02:27
C'est ça, c'est ça la grande question aujourd'hui.
02:29
Non, c'est ça le problème, et c'est ça aussi qu'attend la reconstitution.
02:32
D'ailleurs, tout le monde l'attend.
02:33
Les parties civiles veulent savoir qui a donné le coup de couteau.
02:35
Pour l'instant, on sait qu'aucun ne reconnaît
02:37
être l'auteur du coup de couteau mortel à Thomas.
02:40
Aucun des 14 accusés ne le reconnaît.
02:41
Et les parties civiles, notamment la famille de Thomas Perrotto,
02:45
ils ont envie de le savoir, ils ont envie de savoir
02:47
qui a tué leur fils et pourquoi.
02:49
Mais j'ai envie de dire, même les avocats des accusés,
02:51
même les accusés, ils ont envie de savoir.
02:52
Parce que, pour l'instant, tant qu'il n'y en a aucun qui est désigné,
02:56
ils vont tous être poursuivre.
02:57
Justement, nous sommes avec Maître Romaric Château,
03:00
qui est avocat de l'un des suspects de cette affaire Crépole.
03:03
Bonsoir Maître, merci d'être en direct avec nous sur BFM TV.
03:07
Donc cette reconstitution numérique a lieu en ce moment-même,
03:09
ça peut permettre de faire avancer l'enquête ?
03:12
Je l'espère. Ce sont des moyens importants qui sont mis en place
03:17
par la justice pour que cette reconstitution puisse se faire.
03:20
Et le but, évidemment, vous l'avez dit, c'est qu'au terme de cette reconstitution,
03:24
on puisse avoir des réponses aux questions qu'on se pose
03:26
et qu'on puisse individualiser le rôle qui peut être reproché à chacun.
03:31
Parce que, pour l'instant, on est dans une situation un peu extraordinaire.
03:35
Deux ans après les faits, 14 personnes mises en examen,
03:39
9 détenues, mais il n'y a qu'une personne qui met le coup de couteau.
03:41
Donc il va falloir faire du sur-mesure et dire de manière précise
03:44
qu'est-ce qui peut être reproché à chacun.
03:46
On espère que cette reconstitution va nous apporter ses réponses.
03:50
D'accord, mais ça veut dire que grâce à cette reconstitution,
03:53
on va pouvoir innocenter votre client, c'est ça ?
03:57
On espère. La question, elle se pose un peu différemment.
04:01
C'est au magistrat instructeur, au ministère public,
04:03
de montrer les éléments de preuve qui peuvent exister contre mes clients.
04:08
Et on espère qu'au terme de cette reconstitution,
04:11
la version, les versions de mes clients vont pouvoir être confirmées
04:16
par ces reconstitutions.
04:18
On comprend mieux les mouvements de foule.
04:20
On peut se déplacer dans les différents espaces
04:22
parce que l'échange n'a pas eu lieu en un seul endroit.
04:26
Donc c'est extrêmement intéressant.
04:28
C'est un outil qui est puissant.
04:29
Il y a du temps qui est donné.
04:31
Et il faut vraiment qu'au terme de cette reconstitution,
04:34
le tri puisse être fait, qu'on puisse sortir du flou.
04:36
On ne peut pas accepter qu'au drame humain consistant à la mort de Thomas
04:40
suive une injustice qui consisterait à condamner plein de personnes
04:46
alors qu'il n'y en a qu'une qui a donné un coup de couteau.
04:49
Maxime ?
04:50
Alors Maître Château, justement, c'est le premier jour
04:52
de cette reconstitution numérique qui peut durer à peu près
04:54
jusqu'au 1er octobre, voire plus.
04:57
Une reconstitution, ça dépend aussi de comment on collabore,
05:00
comment les accusés collaborent.
05:01
Alors justement, cette première journée, ça se passe comment ?
05:03
Vous avez espoir que ça avance et que quelqu'un dise quelque chose ?
05:07
Bon, il n'y a pas nécessairement de loi du silence.
05:12
J'ai entendu ça dans des reportages ou dans des articles.
05:16
Les souvenirs sont confus.
05:18
Bon, on est sur une scène de nuit, 350 personnes sur place,
05:22
de l'alcool.
05:23
Il n'y a pas de la mauvaise volonté des mises en examen.
05:26
Vous n'avez pas, et aujourd'hui, c'était des victimes qui ont été entendues,
05:29
vous n'avez pas de souvenirs précis.
05:31
Donc, on essaie d'avancer.
05:31
La personne qui a donné le coup de couteau,
05:34
sait très bien que c'est elle, cette personne.
05:36
Bien sûr.
05:37
Est-elle nécessairement mise en examen ?
05:40
Est-ce que cette personne a été interpellée ?
05:41
Parmi les 14 ?
05:42
Est-ce qu'elle est en fuite ?
05:44
Qui peut le dire ?
05:45
Mais c'est une des questions qui se posent.
05:47
Peut-être qu'elle est dans les 14 mises en examen.
05:49
Peut-être qu'elle n'y est pas.
05:51
Et on parle d'une personne.
05:52
Là, il y en a 14.
05:54
Donc, vous comprenez bien là toute la difficulté du dossier.
05:57
Donc, il y a une volonté de participer.
05:59
En tout cas, en ce qui concerne mes clients,
06:00
très contents d'être convoqués à cette reconstitution.
06:02
Ils ont déjà répondu en garde à vue.
06:04
Ils ont répondu aux magistrats instructeurs.
06:06
Ils vont répondre, là, aux questions encore des magistrats instructeurs
06:10
et expliquer leur version dans le cadre de cette reconstitution numérique.
06:13
Et on espère qu'à la fin, on verra bien qu'en fait,
06:16
ils ne sont pas, au moment des coups mortels,
06:19
armés d'un couteau en train de taper une personne.
06:21
Et c'est ça qui leur est reproché.
06:23
Nous sommes avec Marie-Hélène Thoraval,
06:25
Madame la maire d'Hiverdroite, de Romand-sur-Isère, dans la Drôme.
06:28
Bonsoir, Madame la maire.
06:30
La non-résolution pour le moment du meurtre de Thomas pèse sur la commune ?
06:36
Elle pèse sur la commune de Romand, bien évidemment.
06:40
Mais elle pèse aussi sur la commune de Crépolle,
06:42
et je dirais même de manière plus élargie sur l'ensemble du territoire.
06:46
Je pense aussi que les Français qui ont beaucoup compati aussi à ce drame,
06:51
eh bien, attendent aussi une réponse.
06:54
Donc c'est vrai qu'elle est particulièrement attendue.
06:58
Aujourd'hui, on va arriver au terme de la détention provisant.
07:02
Il y a cette reconstitution,
07:04
et je pense que c'est une bonne chose que cette reconstitution puisse se dérouler.
07:08
Il nous a été expliqué par l'avocat, notamment le cadre,
07:12
de cette reconstitution.
07:14
Moi, je pense aussi que, techniquement,
07:16
elle peut donner très certainement des indications
07:20
qu'on n'aurait peut-être pas eues sur une reconstitution en réel.
07:24
Je veux juste rappeler que ça s'est passé la nuit.
07:27
Et de reconsidérer et de pouvoir réunir l'ensemble des conditions
07:31
qui étaient effectivement celles qu'elles étaient lors de cette nuit dramatique,
07:36
c'est vraiment difficile.
07:37
Vous craignez la remise en liberté des deux suspects ?
07:42
Alors, ce que je crains, c'est la remise en liberté des suspects,
07:47
parce qu'est-ce qu'ils vont revenir sur leur lieu d'habitation ?
07:52
Vont-ils revenir à Remont ?
07:54
Ça, je l'ignore.
07:54
J'ai interrogé l'État la semaine dernière sur ce point-là.
07:58
Quel est l'accompagnement qui va être le leur ?
08:01
Et comment aussi vont être contrôlés si des assignations sont prises ?
08:08
Comment tout cela va-t-il être contrôlé ?
08:11
Mais est-ce que la justice va assez vite dans cette affaire, justement ?
08:17
On trouve toujours qu'elle ne va pas assez vite.
08:19
Moi, je dis que la situation, elle était extrêmement complexe.
08:22
On le voit, on le voit aussi au travers des différentes éditions,
08:27
on le voit aussi au travers des différents témoignages.
08:31
Et ça fait plusieurs fois que je le dis.
08:32
Moi, j'ignore aujourd'hui, et comme beaucoup de personnes,
08:35
si l'auteur du coup de couteau mortel,
08:38
s'il est effectivement derrière les barreaux.
08:40
C'est une question.
08:41
Merci, madame la maire, madame Marie-Hélène Thoreval.
08:45
Donc, reconstitution jusqu'environ au 1er octobre.
08:49
Et ensuite ?
08:50
Et ensuite, déjà, on verra ce qui va être tiré de la reconstitution.
08:54
Peut-être qu'on peut imaginer qu'il va y avoir de nouveaux interrogatoires
08:56
parce qu'il y a des contradictions qui vont apparaître.
08:59
Et puis un jour, ce sera un procès quand l'instruction sera terminée.
09:03
Merci d'avoir été avec nous.
09:04
Merci à Maître Château aussi d'avoir été en direct.
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