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  • il y a 2 mois
Chaque week-end, l’émission pilotée par Philippe Gaudin avec à ses côtés Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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00:00– Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez dans Affaires suivantes.
00:07Cette semaine qui s'achève a été marquée par le début du procès le plus attendu de cette année 2025.
00:13Le procès de Cédric Jubilard, dont la femme Delphine est portée disparue depuis bientôt 5 ans
00:17et qu'il est accusé d'avoir tué.
00:19On n'a jamais retrouvé Delphine Jubilard.
00:22Cédric Jubilard n'a jamais avoué, ni aveu, ni scène de crime, ni preuve matérielle,
00:27mais énormément d'éléments qui peuvent paraître accablants.
00:31Ce qui est sûr, c'est que c'est une affaire complexe, énigmatique,
00:34au cœur d'un procès qui entrera donc demain dans sa deuxième semaine.
00:38Revenons d'abord sur les temps forts des quatre premiers jours d'audience
00:41avec Stéphanie Zenati, Raphaël Redon, Isabelle Quintard et Juan Palencia pour Ligne Rouge.
00:51Albi se réveille ce lundi 22 septembre, habité d'une rare effervescence.
00:57Au cœur de la cité médiévale, son tribunal s'apprête à vivre un procès d'ampleur,
01:03au suspense total.
01:06Celui de Cédric Jubilard, jugé pour homicide volontaire sur sa femme Delphine Jubilard.
01:14Il est à peine 8 heures, ils sont déjà des dizaines à patienter
01:18pour espérer assister à ce premier jour d'audience.
01:21Ce que je conseille, c'est d'aller faire la queue là-bas, s'il vous plaît, parce que...
01:27Non, non, il y a une trentaine.
01:30Si on perd du temps, il n'y aura plus de place.
01:34On est arrivés ici pour 6 heures,
01:36pour qu'au final, on se voit dans les premiers,
01:37vu qu'ils annonçaient quand même une quarantaine de places au niveau de la cour d'assises,
01:41pour qu'au final, ils nous annoncent que là, à 8h20,
01:45qu'on ne puisse pas rentrer, parce qu'il n'y avait soit disant que 10 places.
01:47Quelques minutes plus tard,
01:51dans une contre-allée, face au public et aux caméras,
01:57Cédric Jubilard sort, menotté, de cette voiture de l'administration pénitentiaire,
02:03puis s'engouffre dans le palais de justice.
02:05Cette image furtive ne permet pas de répondre à la première question que se pose le public.
02:13Dans quel état l'accusé se trouve-t-il ?
02:164 ans après sa dernière apparition et son incarcération à l'isolement.
02:19C'est inimaginable les conditions de détention qui sont imposées à cet homme depuis 4 ans et demi.
02:26Il ne voit personne.
02:27Il est dans une cellule de 9 mètres carrés, tout seul.
02:30Il se promène dans une cage grillagée, sur le côté, au plafond.
02:34Voilà.
02:34Le seul détenu médiatique qui a subi ce traitement,
02:37c'est M. Abdeslam, un des auteurs des attentats du Bataclan.
02:41Vous voyez de quoi on parle.
02:41A l'intérieur de la salle d'audience, la tension monte.
02:48Et à la surprise générale, les caméras sont autorisées à rentrer.
02:53Cédric Jubilard a accepté de se montrer.
03:07Recroquevillé, il échange quelques mots avec ses avocats.
03:11Amégris, crâne rasé.
03:17Sa tenue et son attitude dévoilent un homme détaché
03:19avant les 4 semaines d'audience qu'il s'apprête à affronter.
03:23Allez, s'il vous plaît.
03:25Allez, je vais vous demander de sortir.
03:28Je vais vous demander de sortir, s'il vous plaît.
03:329h30, près de 5 ans après la disparition de Delphine Jubilard,
03:36le procès peut démarrer.
03:38Pour sa première question, la présidente s'adresse au suspect.
03:42Pouvez-vous vous présenter ?
03:48Je m'appelle Jubilard Cédric.
03:51Je suis né à Béziers, j'ai 38 ans.
03:53J'étais peintre en bâtiment, plaquiste.
03:55Les jurés sont ensuite tirés au sort.
03:596 citoyens, 4 hommes et 2 femmes,
04:02qui forment le jury populaire aux côtés de magistrats professionnels.
04:06Ils auront ensemble l'immense responsabilité le 17 octobre prochain
04:10de dire si, oui ou non,
04:12Cédric Jubilard est responsable du meurtre de sa femme.
04:17Ce lundi, il clame en tout cas à nouveau son innocence.
04:22Avant toute chose, j'ai une question à vous poser.
04:25J'ai terminé mon rapport.
04:27Quelle est votre position aujourd'hui ?
04:29Je conteste toujours les faits qui me sont reprochés.
04:39Cédric Jubilard est le principal et seul suspect
04:42dans cette affaire sans corps, ni aveux.
04:45Plusieurs éléments troublants de l'enquête
04:47semblent faire de lui un coupable idéal.
04:50Pour ses avocats, la tâche est immense.
04:55Cédric Jubilard, c'est contradictoire ce que je vais dire,
04:57mais il ne se défend pas, il répond aux questions telles qu'il est.
05:00Il répond sans détour.
05:01Quand il lui est demandé s'il fume encore du cannabis en détention,
05:04il dit oui.
05:05Quand il lui est demandé s'il a pu voler des choses à Leclerc,
05:07il dit oui.
05:08Je crois que lui a compris qu'on n'en était pas là,
05:11qu'il n'allait pas être rattrapé par le trésor public
05:13ni par les centres Leclerc.
05:14Donc je crois qu'il répond de manière extrêmement simple
05:18et cache aux questions qui sont posées.
05:23Avant d'attaquer le fond de l'affaire,
05:25le tribunal se penche sur la personnalité de Cédric Jubilard.
05:30Ce portrait va teinter les débats,
05:34donner une première impression au juré.
05:37Pendant un an et demi,
05:39Gaëlle Caroual-Fort, psychologue,
05:41a dressé le profil psychologique de l'accusé.
05:45Cédric Jubilard, il ne m'a pas parlé spontanément de son épouse.
05:48C'est moi qui ai posé des questions, effectivement.
05:50Cédric Jubilard, il parle spontanément de pas grand-chose.
05:53Cédric Jubilard, un homme qu'elle décrit comme exubérant,
05:58sociable, mais aussi colérique et arrogant.
06:02Globalement, il est quand même beaucoup décrit,
06:04il énerve tout le monde, quoi.
06:05Enfin, c'est quand même quelqu'un qui n'est pas une personnalité lisse
06:08et qui est plutôt agaçant.
06:10C'est quelqu'un qui est sans filtre, effectivement.
06:11Il le dit, moi, je suis un connard et j'assume.
06:13Pendant plusieurs heures, l'enquêtrice retrace alors sa vie.
06:19Revient notamment sur son enfance et sur ses parents,
06:23dont le rôle apparaît comme déterminant dans la construction de l'homme
06:25qu'il est devenu aujourd'hui.
06:27Sa mère, effectivement, en tout cas dans la construction de sa personnalité,
06:32est une pièce centrale parce que c'est une mère qui n'est pas une mère.
06:35Elle est adolescente lorsqu'elle le met tout le monde
06:37et il n'y a pas de place pour lui, quoi.
06:40Ça a été un dominé toute sa vie, toute son enfance, toute son adolescence
06:43et effectivement, en grandissant, il devient dominant lorsqu'il le peut.
06:46Pourquoi ? Parce qu'il ne connaît que ça comme rapport.
06:49C'est ou dominé ou dominant.
06:50Il n'est jamais dans des rapports justes.
06:52D'ailleurs, lorsque les avocats de Cédric Jubilard
06:56l'interrogent sur ses méthodes d'éducation
06:58et sur son lien avec ses enfants,
07:01l'enquêtrice répond sans détour
07:03et balaie l'adjectif autoritaire employé par l'avocate
07:06pour préférer parler d'un père violent,
07:09humiliant parfois, avec son fils Louis,
07:12âgé de 6 ans au moment de la disparition de sa mère.
07:16Nous savons que de sa naissance jusqu'à l'âge de 6 ans,
07:19il s'est fait un petit peu bousculé par un père sévère
07:22pour employer des termes qui relèvent du doux euphémisme.
07:26Quand le bourreau est le père, par définition,
07:29on est un peu déchiré puisqu'il aurait dû vous protéger
07:32et c'est celui qui vous secoue.
07:33Ça donne des choses un peu bizarres
07:35qui consistent effectivement pour le gamin à dire
07:37« Moi, mon papa, je l'aime, mais 3 points de suspension. »
07:42Voilà, ça c'est l'état d'esprit d'un enfant de 6 ans.
07:45Tout au long de l'audience,
07:46les avocats des partis civils déterminés à faire condamner Cédric Jubilard
07:50vont alors tenter de montrer qu'il est un mauvais père.
07:54Un homme froid qui, depuis le début de sa détention,
07:57reste sans nouvelles de Louis et Elia.
07:59Ces deux enfants qui vivent désormais chez leur tante.
08:03Pas question de les faire témoigner au procès.
08:06Leur parole est relayée à la barre
08:07par leur administratrice et par leurs avocats
08:10qui interrogent l'accusé.
08:12J'ai soutenu d'organiser des visites médiatisées de Louis
08:16au parloir de la prison de là où est Cédric Jubilard
08:20et qu'il n'a rien fait pour que ça se passe.
08:23Donc il fallait le rappeler, ça.
08:25L'avocate de Cédric Jubilard passe alors à l'offensive
08:28et questionne son client.
08:30Votre fils Louis a demandé à vous voir.
08:34Est-ce que vous avez envie que vos enfants
08:35viennent vous voir en prison ?
08:37En prison, non, mais en visio, oui.
08:39On vous l'a proposé ?
08:41Non, personne.
08:43Vous avez baissé les bras ?
08:44Mon dernier courrier date du 28 juillet
08:46et mon courrier n'a toujours pas été transmis.
08:51Louis et Elia Jubilard,
08:53aujourd'hui 11 et 6 ans,
08:54attendent pourtant des réponses de la part de leur père.
08:57C'est ce que rapporte l'administratrice des deux enfants.
09:01Louis est convaincu du décès de sa mère.
09:03Elia pense qu'elle est vivante.
09:05Elle nous dit qu'elle aimerait avoir une baguette magique.
09:08Elle fait abracadabra pour que sa maman revienne
09:10pour ne pas l'oublier.
09:12Louis est convaincu que c'est son père qui l'a fait.
09:18Les 14 parties civiles sont représentées par 10 avocats.
09:23Face à eux, Cédric Jubilard, lui,
09:25peut compter sur Maître Emmanuel Franck
09:27et Maître Alexandre Martin,
09:29ses deux conseils,
09:30qui tout au long de la semaine
09:31vont tenter de saper un à un les éléments du dossier
09:35pour redorer l'image de leurs clients.
09:38Moi, j'essaye de...
09:39Et on essaye de faire ce qu'on peut avec le dossier qu'on a.
09:42Et ce dossier n'a jamais cherché autre chose
09:44que de raconter une histoire.
09:46Il y a des éléments dans le dossier
09:47qui nous font avoir une autre lecture de l'histoire
09:49et des éléments dans le dossier
09:51qui manifestement n'ont pas intéressé les enquêteurs.
09:53Toutes les portes n'ont pas été fermées,
09:55que des pistes n'ont pas été exploitées,
09:58mal exploitées,
09:59et que des choses ont complètement été mises de côté.
10:03Par exemple,
10:04cette découverte,
10:05sept mois après la disparition de Delphine Jubilard,
10:08leur livret de famille
10:09est retrouvé sur la voie publique à Albi.
10:13Un élément clé
10:13que les enquêteurs n'auraient pas suffisamment exploité,
10:17estime Emmanuel Franck.
10:18Dans quel état il est ?
10:22On ne sait pas.
10:23Qui le retrouve ?
10:24On ne sait pas.
10:25On apprendra après qu'il est en très bon état.
10:27Ce qui pose question.
10:29Et vous n'avez pas fait un petit prélèvement ADN dessus ?
10:32Mais vous voyez que c'est grave, là.
10:36Je n'ai pas de réponse.
10:37Les avocats de Cédric Jubilard
10:40peuvent également compter sur des témoins
10:42venus semer le doute,
10:44comme cet homme.
10:46À la barre,
10:47il raconte avoir vu une voiture
10:48à environ 2 km du domicile des Jubilards
10:51le 16 décembre 2020 au petit matin,
10:54soit quelques heures seulement
10:55après la disparition de Delphine.
10:58Moi, j'allais au travail,
10:59comme tous les matins.
11:02Je prends une route de campagne,
11:05on ne voit jamais de voiture.
11:06Et voilà, ce jour-là,
11:08sans le savoir qu'il y avait eu
11:09cette histoire de Mme Jubilard,
11:11on a vu une voiture allumée
11:13sur le bas-côté de la route
11:15avec le plafonnier allumé.
11:18Et vous voyez un homme aussi, vous dites ?
11:19Oui, qui est arrivé sur le côté gauche.
11:22C'est-à-dire qu'il n'est pas dans la voiture à ce moment-là ?
11:23Non.
11:25Et ça vous étonne, ça ?
11:27J'ai été surpris sur le moment
11:28parce qu'on n'avait jamais vu de personne
11:30dans ce chemin.
11:32On n'avait jamais vu de voiture
11:32et jamais vu personne
11:34dans ce chemin de campagne.
11:36Le témoin est formel.
11:38Lorsqu'il apprend la disparition
11:39de Delphine Jubilard,
11:41il contacte la gendarmerie
11:42qui, dit-il, lui assure que ce qu'il a vu
11:45n'a pas de rapport avec l'affaire.
11:49Vous trouvez normal qu'à 48 heures
11:51de la disparition de Delphine Jubilard,
11:54vous appelez la gendarmerie,
11:55vous dites,
11:56« J'ai vu un type courir comme un dératé,
11:58une voiture allumée,
11:59et que pendant 15 jours,
12:01vous ne soyez pas auditionné ? »
12:04La présence inhabituelle de cette voiture
12:05pourrait pourtant,
12:07selon les avocats de Cédric Jubilard,
12:09permettre d'innocenter leurs clients.
12:11Car à cette heure-là,
12:12il était justement chez lui
12:13avec les gendarmes.
12:14On a assisté pendant trois heures
12:17à vraiment une démolition en règle
12:23de la part de la défense
12:24par rapport à des indices
12:25qui apparaissent un petit peu fragiles.
12:28Et la défense a tout repris,
12:31les indices les uns après les autres,
12:32pour tout torpiller de manière méthodique,
12:37avec du bon sens,
12:38avec des arguments qui s'entendent.
12:41Et c'est toute la difficulté de cette enquête
12:42puisque lorsqu'un indice
12:44nous paraît à charge,
12:46on peut aussitôt lui opposer le contraire.
12:50Au total, 65 témoins vont se relayer à la barre
12:54au cours des quatre semaines de procès.
12:57Mardi dernier,
12:58deux d'entre eux sont particulièrement attendus.
13:01Deux femmes, deux gendarmes,
13:03Fanny et Sophie.
13:07Elles doivent éclairer cette nuit
13:09du 15 décembre 2020,
13:11où elles sont arrivées les premières
13:12au domicile du couple,
13:14juste après la disparition de Delphine Jubilard.
13:18Voici leur déclaration au lendemain des faits.
13:21« J'arrive la première
13:24et vu que c'est éclairé à l'intérieur,
13:26je le vois accroupi.
13:28Pour moi, monsieur Jubilard est accroupi
13:30devant la machine à laver.
13:32Dans mon souvenir,
13:33le hublot est ouvert.
13:35Il est en train de le refermer
13:36quand il nous voit arriver.
13:38Je ne saurais pas dire
13:39ce qu'il y avait dans la machine
13:40ni ce qu'il faisait exactement. »
13:42Pour que les jurés se fassent une meilleure idée,
13:48des documents sont projetés
13:49comme les photos de la reconstitution des faits,
13:52car le comportement de Cédric Jubilard
13:54devant cette machine à laver
13:55paraît surprenant.
13:57« Pardon de le dire ainsi,
14:01mais l'hygiène corporelle de Cédric Jubilard
14:04interroge sur cette pratique.
14:08Je ne pense pas qu'il passait sa vie
14:09à faire des machines à laver. »
14:14À l'époque déjà,
14:15cette pièce du dossier
14:16autour de la machine à laver
14:17cristallise les attentions des enquêteurs.
14:20Pourquoi Cédric Jubilard
14:22la remplit-il en pleine nuit ?
14:24Tente-t-il d'effacer d'éventuelles preuves ?
14:26La couette à l'intérieur
14:27aurait-elle un lien avec la disparition ?
14:32« Ça, c'est quelque chose
14:32qui va lui être reproché dès le début.
14:35Et lui, il va l'expliquer de la façon suivante.
14:37Il va dire « Moi, j'ai appelé à 4h09 du matin.
14:40Ils arrivent 50 minutes après.
14:42Dans l'intervalle, je ne vais pas me recoucher.
14:44Je n'ai pas du tout envie de dormir.
14:45Je suis inquiet.
14:45Je ne sais pas quoi faire.
14:46Et donc, je prends des choses
14:47qui sont par terre
14:48puisque nous savons
14:49que ce n'est pas très ordonné chez lui.
14:51Et je vais les mettre dans la machine à laver
14:52en attendant qu'ils arrivent.
14:53Alors, il aurait dû faire quoi ?
14:54Se servir un verre d'eau ?
14:55Prendre un café ?
14:56De toute façon,
14:57tout lui aurait été reproché.
15:00Ce mardi,
15:01les deux gendarmes sont à nouveau questionnés
15:03sur la scène de la machine à laver.
15:05Un doute persiste.
15:07Cédric Jubilard s'en est-il servi ?
15:10Les deux gendarmes sont aussi interrogés
15:11à propos du témoignage
15:13de la meilleure amie de Delphine Jubilard.
15:15Elle leur aurait déclaré
15:16que la jeune femme pouvait s'absenter
15:18en pleine nuit
15:19pour promener ses chiens.
15:20Or, devant le jury,
15:25aucune des deux gendarmes
15:26n'a évoqué cette information cruciale,
15:29ce que les avocats de la défense
15:30ne vont pas manquer de relever.
15:32Êtes-vous briefée avant de venir ?
15:37Je prépare seule.
15:40Donc seule,
15:41vous oubliez la même chose
15:42que votre collègue
15:43qui a préparé seule,
15:44elle aussi, d'accord ?
15:48Vous vous êtes réunie
15:49avec les enquêteurs ?
15:50Euh...
15:51Oui.
15:52On avance,
15:53ce n'est pas votre procès.
15:54Mais comme par hasard,
15:55vous faites la même erreur.
15:56Ce que l'on a relevé,
16:01c'est qu'il y a deux omissions
16:03qui ont été faites
16:03par les deux gendarmes
16:05à deux moments différents,
16:07deux points très précis
16:08qui sont à décharge.
16:09Et comme par hasard,
16:10ces deux gendarmes
16:11ont oublié
16:11ces deux points précis.
16:12C'est très curieux quand même
16:14que l'on puisse avoir
16:15deux éléments à décharge
16:16qui ne soient pas exposés
16:17par deux gendarmes
16:19à deux moments différents.
16:20Les avocats pointent des lacunes
16:21dans leur déposition.
16:23Et vraiment,
16:23on sent que pied à pied,
16:24ils ne vont pas lâcher
16:24pendant quatre semaines.
16:26À chaque fois qu'il y a moyen
16:26de retourner un témoin
16:28et de montrer qu'il y a des failles,
16:29ils vont aller là-dedans.
16:32Pour les avocats
16:32de la partie civile,
16:34il ne s'agit que
16:34de débats périphériques
16:36qui ne permettent pas
16:37de disculper
16:38Cédric Jubilard.
16:40C'est vrai qu'apprendre
16:41les choses de manière isolée,
16:43on finit pratiquement
16:44par s'y perdre.
16:45On crée un brouillard de guerre
16:46qui n'est pas compatible
16:48avec l'idée
16:49qu'il faut se faire
16:50de l'ampleur
16:51et de la qualité des moyens
16:52qui ont été déployés
16:53pour retrouver Delphine Jubilard.
16:54Au terme d'une première
16:58semaine tendue
16:58et indécise,
17:00les témoins
17:00et les jurés
17:01ont commencé
17:01à retracer le fil
17:02de la disparition
17:03de Delphine Jubilard.
17:05Les débats,
17:06parfois houleux,
17:07n'ont pas encore permis
17:08de percer le mystère
17:09toujours entier
17:10de cette nuit
17:11du 15 décembre 2020.
17:15Des témoins clés,
17:16comme l'amant
17:17de Delphine Jubilard
17:18et ses plus proches amis,
17:20pourraient,
17:20dans les prochains jours,
17:21changer la donne.
17:22Et on revient
17:28à présent,
17:29Laurent,
17:30sur cette première
17:30semaine du procès
17:31de Cédric Jubilard
17:32avec nos invités,
17:33Elina Rostand.
17:33Bonjour.
17:34Bonjour.
17:34Bienvenue.
17:35Vous êtes rédactrice,
17:35spécialiste de faits divers
17:36et autrice
17:37du formidable livre,
17:39très instructif surtout,
17:40intitulé
17:41« L'affaire Jubilard,
17:42un crime parfait ? »
17:43c'est important,
17:44dirigé dans le cadre
17:45d'une collection
17:46par Dominique Rizet
17:47et Stéphane Simon,
17:48général François Daoust
17:49est toujours avec nous.
17:50Re, bienvenue.
17:52Et Jean-Wilfrid Forquès.
17:53Bonjour Jean-Wilfrid.
17:55Vous suivez depuis lundi
17:57ce procès,
17:59Cédric Jubilard,
18:00pour BFM TV et RMC.
18:02Revenons quand même
18:03avec vous,
18:04Jean-Wilfrid,
18:04sur le premier moment
18:06tant attendu,
18:07c'était bien sûr
18:08l'apparition
18:09de Cédric Jubilard
18:10dans le boxe,
18:11lundi face
18:12à de très nombreuses caméras.
18:14Racontez-nous ce moment,
18:15vous qui l'avez vécu
18:17de près,
18:17Jean-Wilfrid.
18:20Oui François,
18:21une vingtaine de caméras,
18:22une quinzaine
18:23de crépitements
18:24d'appareils photos,
18:26beaucoup de monde
18:26dans le boxe,
18:27300 journalistes
18:27accrédités.
18:28C'est le procès
18:29que l'on attend
18:30pour cette rentrée.
18:31On découvre un homme
18:32qui arrive dans le boxe
18:34en jean
18:35avec un haut
18:36de survêtement
18:36bleu et noir,
18:38un homme
18:38qui a le visage
18:40creusé,
18:40le regard
18:41tendu,
18:43crispé,
18:44visagé,
18:45massié également,
18:45je dirais.
18:46Cet homme s'engouffre
18:47dans le boxe,
18:48il reste debout
18:49quelques secondes
18:50puis s'assoit.
18:51Il est un peu agité,
18:52je dirais,
18:53au début
18:53de ce début de procès.
18:55Et puis,
18:56petit à petit,
18:58Cédric Jubilard
18:59prend ses marques,
19:00ses repères
19:01dans le boxe,
19:02il adresse
19:02quelques regards
19:03à l'assistance,
19:03il a peu de relais
19:04dans la salle.
19:06Tout le monde
19:06dit la défense
19:07et semble-t-il
19:08contre lui.
19:09Donc il baisse la tête,
19:11il écoute,
19:11il a écouté
19:12de longues minutes,
19:13notamment la lecture
19:14de l'ordonnance
19:15de mise en accusation
19:16et puis il s'est un petit peu
19:18déridé,
19:19il est rentré
19:19dans son procès
19:20et c'est un Cédric Jubilard
19:21qui,
19:22lorsqu'il prend la parole
19:23est chirurgicale,
19:24méthodique,
19:25il parle peu
19:26mais il parle juste.
19:28Ses avocats lui ont dit
19:29il ne faut surtout pas
19:30de débordement,
19:31il faut rester
19:31dans le couloir central
19:33pour que,
19:34in fine,
19:34on puisse aboutir
19:35sur l'acquittement.
19:36On va voir ce qui se passe
19:37au cours de la deuxième semaine
19:39à partir de demain.
19:41Je sens qu'avant
19:42que le procès ne débute,
19:43on se le disait tous
19:44au regard des éléments
19:45dont on dispose
19:46sur la psychologie
19:46de Cédric Jubilard
19:48et sur des éléments,
19:49des prises de parole
19:50de Cédric Jubilard
19:51depuis la disparition
19:52de sa femme,
19:54il peut être
19:54son pire ennemi.
19:55Pour l'instant,
19:56il s'est tenu,
19:57c'est un peu comme cela
19:58qu'on pourrait le dire
19:59en tout cas depuis
19:59le début de son procès,
20:01l'image,
20:02le son
20:03et puis aussi
20:04Elina Rostand,
20:05Générale d'Aouste,
20:07Laurent,
20:08les enfants,
20:10il en a déjà été question
20:11et c'est normal
20:12durant ce procès,
20:14notamment du fils aîné
20:15des Jubilards.
20:16Louis,
20:17que l'on n'a pas
20:18encore entendu
20:19mais dont les propos
20:20ont été retranscrits
20:22par l'administratrice
20:23qui est en charge
20:24des enfants.
20:25Oui,
20:25alors les enfants
20:26ne viendront pas
20:27au procès
20:28et puis ça se comprend
20:29mais effectivement
20:30il y a une administratrice
20:31ad hoc
20:31qui est là
20:32pour venir
20:32transcrire,
20:34retranscrire
20:34la parole des enfants.
20:36Ce qui est assez étonnant,
20:38c'est effectivement
20:39que Louis,
20:40qui avait 6 ans
20:40au moment des faits,
20:41qui a 11 ans
20:42aujourd'hui,
20:44il semble convaincu
20:45de la culpabilité
20:46de son père.
20:46Il dit
20:47je sais que ma maman
20:47est décédée,
20:48je sais que c'est mon papa
20:50qui a fait le coup
20:51et moi ce qui m'a
20:52beaucoup marqué
20:53c'est qu'il parle
20:53de sa propre culpabilité
20:55c'est-à-dire
20:55il se sent coupable
20:57de ne pas avoir
20:58séparé ses parents
20:59la nuit du 15 au 16 décembre 2020
21:01quand il a entendu
21:02cette dispute.
21:04Il s'est,
21:04si je peux le rappeler,
21:06levé de son lit,
21:07il a pris le chemin
21:09du salon,
21:10il a vu ses parents
21:11se crier dessus,
21:12se tenir par le cou,
21:13se pousser,
21:14donc il fait vraiment
21:16un récit extrêmement détaillé
21:18et circonstancié
21:18et puis il a eu peur
21:20que ses parents s'énervent,
21:21il est reparti dans son lit
21:23se coucher
21:23et là c'est son papa
21:24qui ferme la porte,
21:25cette porte qui sépare
21:26le salon
21:27de la partie nuit.
21:28et à partir de là,
21:30plus rien,
21:31donc ce pauvre
21:32petit garçon dit
21:33si j'avais séparé
21:34mes parents à ce moment-là
21:35peut-être que ma maman
21:36serait toujours en vie.
21:36Il a 11 ans aujourd'hui.
21:38Oui,
21:38c'est vrai que ce qu'il faut
21:38bien expliquer d'entrée
21:39quand même,
21:40c'est que cette première semaine,
21:42c'est vrai que Jubilard,
21:42il n'a pas encore été interrogé,
21:44la première semaine,
21:46elle campe le décor.
21:48Alors c'est vrai aussi
21:49que dans ce procès,
21:50Jean-Wilfrid qui le suit
21:51de minute par minute,
21:53chacun est venu un peu dire,
21:54apporter son impression,
21:56sa vérité.
21:57Les jurés ont été sélectionnés,
22:00mais il n'y a pas encore,
22:01on n'est pas encore allé
22:02dans le cœur du sujet.
22:04Alors ça donne des impressions
22:06générales à chaque fois.
22:07Comme vous dites,
22:08l'impression générale,
22:09c'est que la famille pense
22:09que c'est Cédric Jubilard.
22:11Et puis en face,
22:12la défense,
22:12elle s'est défendue.
22:14Cédric Jubilard,
22:15dont les avocats
22:16ont attaqué très fort
22:17dès le début de ce procès.
22:19C'est le moment fort
22:22qu'a retenu pour nous
22:22Mélanie Bertrand
22:23qui elle aussi assiste
22:25à ce procès,
22:25envoyée spéciale de BFM TV
22:26à Albi.
22:27Écoutons-la.
22:28L'image forte de la semaine,
22:30ce sont les deux avocats
22:31de Cédric Jubilard
22:32que l'on a vu se battre
22:33pied à pied,
22:34tenter de démonter
22:35chaque argument contre lui
22:36pour espérer
22:37dans trois semaines peut-être
22:38décrocher son acquittement
22:40pendant plusieurs jours.
22:41On a eu un défilé
22:42de gendarmes en uniforme
22:43qui sont venus exposer
22:45quatre ans d'enquête.
22:46Tous les éléments
22:47accablants,
22:48selon eux,
22:48contre Cédric Jubilard,
22:49les données numériques,
22:51techniques,
22:51la téléphonie de l'accusé
22:52qui, selon eux,
22:53pointe vers une seule
22:54et unique piste,
22:55celle du mari,
22:56celle de Cédric Jubilard.
22:57Mais à chaque fois,
22:58les avocats de la défense,
22:59quand ils ont la parole,
23:00ils montent sur le ring,
23:01ils tentent de torpiller
23:02chaque argument.
23:03Ils connaissent le dossier
23:04par cœur
23:05et on les sent vraiment
23:06très, très combatifs.
23:07Dans le box,
23:08l'accusé, lui,
23:09il les regarde parfois
23:10impassibles.
23:11Leur objectif,
23:12il est simple,
23:12montrer que l'enquête
23:13a été mal faite
23:14et que si elle est mal faite,
23:15d'autres pistes
23:16sont peut-être possibles.
23:17Bref,
23:18instiller le doute
23:19dans l'esprit des jurés.
23:20Écoutons justement
23:21l'un des avocats
23:21de Cédric Jubilard,
23:23interrogé par BFM TV.
23:25Si vous voulez,
23:26a été pointé du doigt
23:27tout ce qui n'a pas été fait
23:28quand même,
23:29c'est énorme,
23:29des figesses
23:30qui n'ont pas été interrogées,
23:31des relations particulières
23:32entre l'enquêteur
23:34et un suspect
23:36quand même évident,
23:37des investigations
23:38qui n'ont pas été menées,
23:40des prélèvements
23:41qui n'ont pas été envoyés
23:42au laboratoire
23:42s'agissant de personnes
23:44qu'on a raison
23:45de suspecter.
23:46Et on a repris
23:47avec Maître Franck
23:48le procès verbal
23:49criminalistique
23:50du 11 juin 2021.
23:52Retenez cette date,
23:53on est à 5 jours
23:54de l'interpellation
23:55de Cédric Jubilard.
23:56Et il est noté quoi ?
23:57Vous l'avez entendu,
23:58cette liste à l'après-vert
24:00que l'on a faite.
24:01Pas de traces de lutte,
24:02pas de traces de crimes,
24:04pas de traces de sang,
24:05ni dans la maison,
24:06ni dans le jardin,
24:07ni dans la voiture.
24:09On fait quoi avec ça ?
24:11Jean-Wilfrid,
24:12vous qui assistez
24:12encore une fois au procès,
24:14est-ce que vous diriez
24:14que cette première semaine
24:15a fait naître des doutes ?
24:18Écoutez,
24:20en tout cas François,
24:21moi je suis cette affaire
24:22depuis 5 ans.
24:24Lorsqu'on suit
24:25une affaire criminelle,
24:26les informations,
24:27elles ne tombent pas
24:28du ciel comme ça,
24:29par hasard,
24:30ce n'est pas l'opération
24:31du Saint-Esprit.
24:32Il y a des informations
24:33qui fuitent
24:34lorsqu'on dit ça
24:35en termes journalistiques.
24:36Donc les journalistes
24:37s'abreuvent
24:38d'informations
24:39qui arrivent.
24:40Et je dirais
24:41que d'une certaine façon
24:42depuis le début
24:43de cette affaire,
24:44on a raconté
24:45les PV verts.
24:46mais dans cette histoire,
24:47il y a aussi
24:47les PV rouges,
24:48les procès d'Arbeau rouges.
24:50Et l'enquête a fait
24:51un travail,
24:52la défense a fait
24:52un travail absolument
24:53incroyable.
24:55Ils ont lu
24:5515 000 pages
24:56de procédures,
24:57ils ont écouté
24:58des écoutes
24:58et l'autre jour
25:00à l'audience,
25:00eh bien ils ont servi
25:01les PV rouges.
25:02Et lorsque
25:03on regarde
25:05cette affaire,
25:05aujourd'hui,
25:06on a le récit
25:08qui a été formulé
25:09pendant 5 ans
25:10et puis il y a
25:11le récit
25:12qu'on a découvert
25:13à l'audience.
25:14Alors,
25:14l'intérêt dans l'histoire,
25:16ce n'est pas forcément
25:16les journalistes.
25:17L'intérêt dans l'histoire,
25:18c'est les jurés.
25:206 jurés,
25:214 hommes,
25:212 femmes
25:22plus 3 magistrats
25:23professionnels.
25:24Que vont-ils déduire
25:25de ce qu'on a
25:26compris dans un premier temps
25:28et ce qu'on a
25:28découvert
25:29l'autre jour
25:30à l'audience
25:31avec ce directeur
25:33d'enquête,
25:34ce gendarme
25:35qui a été mis
25:35en difficulté
25:36face à des défaillances
25:38de l'enquête
25:39pointées
25:39très sérieusement
25:40par les 2 avocats
25:42de la défense.
25:42Écoutons justement
25:43Jean-Wilfrid
25:44sur ce témoin
25:45à propos de cette voiture
25:47qu'il a aperçue,
25:48qu'il dit avoir aperçue
25:49au petit matin
25:49le 16 décembre 2020.
25:53Moi,
25:54j'allais au travail
25:54tous les matins
25:55et je prends une route
25:58de campagne
26:00si vous voulez,
26:00on ne voit jamais
26:01de voiture
26:01et ce jour-là,
26:03sans le savoir
26:04qu'il y avait
26:05cette histoire
26:05de Mme Goudard,
26:07on a vu une voiture
26:08allumée
26:08sur le bas-côté
26:09de la route
26:10avec le plafon
26:12allumé.
26:13Au prix sur le moment
26:13parce qu'on n'avait
26:14jamais vu de personne
26:15dans ce chemin,
26:17on n'avait jamais vu
26:18de voiture
26:18et jamais vu personne
26:19dans ce chemin de campagne.
26:21On s'est posé des questions
26:22et plus tard,
26:23on avait appelé
26:24la gendarmerie.
26:25Laurent ?
26:26Mon général,
26:27c'est vrai que vos collègues
26:28gendarmes,
26:29c'est toujours difficile
26:30comme exercice
26:31de venir défendre
26:32à la barre
26:32d'une cour d'assises
26:33dans un chaudron pareil,
26:35de venir défendre
26:36son enquête,
26:36mais c'est vrai
26:37que votre collègue,
26:37le major,
26:39il a été mis en difficulté
26:41à plusieurs reprises,
26:42il a répondu aux avocats
26:43de Cédric Jubilard
26:44qui ne savaient pas,
26:45là il y a ce témoignage,
26:46il y a le carnet,
26:47etc.
26:48Est-ce qu'ils sont
26:48suffisamment préparés
26:50à ça,
26:50vos collègues ?
26:51Alors,
26:51il y a une préparation,
26:53mais quand on arrive
26:54dans une cour d'assises,
26:56on ne sait jamais,
26:57sauf à être spécialiste,
26:59ou en tout cas,
27:00naturellement,
27:01de la rhétorique,
27:02répondre quand tout d'un coup
27:04on est mis en difficulté
27:05ou on est impressionné
27:06par la charge même
27:08du procès.
27:09C'est-à-dire que vous avez vu
27:10le nombre de caméras
27:11qu'il y avait,
27:12le nombre de journalistes,
27:13la pression qu'il y avait
27:15pour tout le monde,
27:15ce qui fait que la préparation
27:18des enquêteurs
27:20qui y sont venus
27:21n'était pas celle
27:22comme les premiers gendarmes
27:24qui étaient les primo-intervenantes,
27:25qui n'étaient pas
27:26des enquêtrices,
27:27qui étaient là
27:27pour chercher
27:28une personne disparue
27:29et pas pour faire
27:30une enquête
27:30sur une éventuelle meurtre.
27:32Eh bien,
27:32ils n'ont pas
27:33la même préparation
27:34que les avocats
27:35dont c'est le métier
27:36et ils se sont préparés
27:38depuis des mois
27:39à travailler là-dessus.
27:41C'est ça aussi un procès ?
27:43Ça, c'est pour l'ambiance.
27:43Ce sont des moments inattendus ?
27:45Ça, c'est pour l'ambiance,
27:46mon général.
27:46Mais quand on dit
27:47à ce directeur d'enquête
27:48vous n'avez pas fait d'ADN
27:50sur le livret de famille ?
27:52Alors, quelle aurait été
27:54la pertinence de l'ADN
27:55sur le livret de famille ?
27:57Qu'on retrouve celui
27:57de monsieur et de madame ?
28:00Ben oui,
28:01il était dans la famille.
28:02Ou éventuellement
28:02de quelqu'un d'autre.
28:03Quelqu'un d'autre,
28:04tous ceux qui ont pu le toucher
28:05quand il a été ramassé
28:06dans la rue
28:07et apporté à quelqu'un.
28:07Quand on leur dit
28:08qu'il y a 200 personnes
28:09inscrites au figest
28:10des délinquants sexuels
28:10dans les environs,
28:11vous n'en avez surveillé
28:12que 65.
28:13Pourquoi pas les 200 ?
28:14Alors,
28:15on en a...
28:16Vous êtes sous le feu
28:17des questions, là.
28:19C'est la même chose.
28:21J'ai l'avocat en face de moi.
28:22Quand on consulte le figest,
28:24on sort le maximum.
28:27Et on va passer
28:28à un premier tamis
28:29pour savoir
28:30quels sont ceux
28:31dans le profil
28:32qu'on pourrait correspondre
28:33le mieux
28:34à une éventuelle rencontre.
28:37Quand on a certains
28:38qui sont dans le figest,
28:39parce que ce sont
28:40des spécialistes
28:42de la pédopornographie
28:43consultés sur Internet,
28:44ce n'est pas une jeune femme
28:46d'une trentaine d'années
28:48sur un bord de route
28:49qui va les intéresser.
28:50Donc,
28:51on en a un grand nombre
28:52qui sont éliminés comme ça
28:53et on se concentre
28:54sur ceux
28:55qui ont déjà eu
28:55des actions
28:56en la matière.
28:58Elina Rostand,
28:58en quatre jours
28:59d'un procès
29:00qui va durer un mois,
29:01on a appris des choses.
29:02Cette histoire de voiture
29:04aperçue
29:04à 5h du matin
29:06le 16 décembre,
29:09ce livret de famille,
29:10des jubilards,
29:11retrouvé à Albi,
29:13vous saviez ça, vous ?
29:14Mais pas du tout,
29:15en fait,
29:16je l'apprends.
29:17J'ai quand même
29:18décortiqué l'ordonnance
29:19de mise en accusation
29:20une vingtaine de fois,
29:21elle fait 70 pages
29:22pour pouvoir rédiger le livre
29:23et effectivement,
29:25à force est de constater
29:26qu'il y a des éléments
29:26qui n'y sont pas
29:27dans cette ordonnance
29:28de mise en accusation.
29:30Donc,
29:30il y a également
29:30ce que vous n'avez pas cité,
29:32la box Internet
29:32qui n'a pas été saisie,
29:35il y a le livret de famille,
29:36il y a l'histoire
29:37de la voiture,
29:37on ne sait pas
29:38si elle est bleue marine,
29:39si elle est noire,
29:40on ne sait pas
29:40si c'est une 207,
29:41une 308.
29:44Ça prouve effectivement
29:45qu'il y a des trous
29:46dans la raquette.
29:47Ce que je voudrais juste
29:48rappeler sur le contexte
29:50de ce procès,
29:53et ça a donné le ton
29:54ces quatre premiers jours
29:55et ça va donner le ton
29:56sur les semaines suivantes,
29:57c'est qu'un procès d'assise,
29:59c'est une pièce de théâtre.
30:01Donc,
30:01il y a des très,
30:01très,
30:01très bons acteurs
30:02qui ont l'habitude,
30:03des avocats
30:04qui font des effets de manche,
30:05qui sont de très bons orateurs.
30:06Attention,
30:07d'ailleurs,
30:08à ne pas se laisser,
30:09si je puis dire,
30:10embarquer.
30:10Mais c'est ça,
30:11ils sont excellents.
30:12Ils ont un talent oratoire.
30:13Ils sont très talentueux,
30:14ils sont excellents.
30:15On rappelle,
30:16c'est important de le dire,
30:17que les avocats de la défense
30:18sont là pour défendre un client
30:21et c'est une relation commerciale
30:23qu'il y a entre eux.
30:24Donc,
30:24évidemment,
30:24ils vont tout déployer
30:26pour montrer que l'enquête
30:28a été très mal faite
30:29et pour démonter
30:30tous les témoignages à suivre.
30:31On ne peut pas ne pas parler
30:32également aujourd'hui
30:33de la téléphonie
30:34qui est l'un des points capitaux
30:36de ce dossier
30:37qui a commencé à être abordé.
30:39Et là aussi,
30:39Jean Wilfrid,
30:40vous en avez été témoin,
30:41ça a donné lieu
30:42à un moment fort
30:43et un peu gênant aussi,
30:44il faut bien le dire,
30:45de cet ex-policier
30:48qui a, lui aussi,
30:50été mis en difficulté.
30:54Oui,
30:54un policier un peu fantasque,
30:56on va dire,
30:57entre guillemets,
30:58je pèse mes mots,
30:59un peu fantasque à la barre
31:00avec des explications
31:01un petit peu farfelues
31:02qui ont été pointées du doigt
31:03par l'avocat général,
31:05par la présidente
31:06et évidemment,
31:07évidemment,
31:08par la défense,
31:09par maître Franck
31:10et par maître Martin.
31:12Ce qui est sûr
31:13en termes de téléphonie
31:14et pour l'instant,
31:15on n'a pas trop d'indications
31:16sur la première semaine d'audience,
31:18mais peut-être
31:18on va le savoir plus tard
31:20et notamment lorsque
31:21Cédric Jubilard
31:22devra se justifier,
31:24s'expliquer,
31:25c'est que fait-il
31:26entre en gros
31:2723h et 4h du matin
31:28lorsque ce téléphone
31:30est éteint,
31:31de quelle manière
31:32l'éteint-il,
31:32pourquoi l'éteint-il,
31:33parce que d'après
31:35l'ordonnance
31:36de mise en accusation,
31:37d'après les 15 000 pages
31:39de procédures
31:40qui ont été consultées
31:40par les avocats
31:41de la défense
31:42et par les gens
31:42qui suivent le dossier,
31:43notamment les avocats
31:44de la partie civile,
31:45eh bien,
31:46Cédric Jubilard
31:47éteint très, très,
31:48très rarement
31:49son téléphone portable.
31:50Ça, ça fera partie
31:51des questions
31:52et cette question,
31:54eh bien,
31:54c'est un peu
31:54une question pivot
31:55qui est à charge
31:57contre Cédric Jubilard
31:59dans le box des accusés.
32:01Et alors,
32:01il y a Elina Rostand
32:02et ça, je dois dire
32:04que quand on lit
32:04votre livre,
32:06ça fait halluciner,
32:08si je puis dire,
32:09il y a ces points GPS.
32:11Vous pouvez nous réexpliquer ?
32:12Alors,
32:12c'est 16,
32:13c'est 17
32:1416 plus 1, oui.
32:15ces points GPS
32:16qui sont identifiés
32:181 à 3h21,
32:20la nuit de la disparition,
32:22les 16 autres
32:22à l'approche
32:24de la disparition,
32:25si je puis dire,
32:25les semaines qui précèdent
32:26la disparition
32:26de cette Delphine Jubilard
32:27et puis,
32:28après la disparition,
32:29plus rien.
32:30Plus rien.
32:31Ce qu'il faut rappeler,
32:31c'est qu'il y a eu des analyses
32:32en deux temps.
32:33La première analyse
32:34a été faite
32:34juste après les quelques semaines
32:37après la disparition
32:38de Delphine Jubilard.
32:39La première analyse
32:40est juste faite
32:41entre le 15 et le 16,
32:42donc la nuit,
32:43et fait ressortir
32:43un point GPS
32:44à 3h21
32:45au sud de Cazoule.
32:47Alors,
32:47Cazoule,
32:47c'est un petit village
32:48et il y a une forêt
32:50juste à quelques mètres.
32:52Un point GPS
32:52du téléphone de Cédric Jubilard.
32:53Un point GPS
32:54qu'on a retrouvé
32:55dans le téléphone
32:56de Cédric Jubilard.
32:56La grande difficulté
32:57à ce moment-là,
32:58ça a été,
32:59pendant quelques mois,
32:59d'essayer de prouver
33:01comment un point GPS
33:02peut ressortir
33:03sur un téléphone
33:04qui est effectivement éteint.
33:05Puisqu'il est avéré
33:06que le téléphone
33:07de Cédric Jubilard,
33:08entre 22h08
33:09et 3h53
33:10le lendemain,
33:11Il est au domicile des Jubilards.
33:12Au domicile,
33:13en tout cas,
33:14je n'en sais rien.
33:14Un téléphone,
33:15au moins,
33:15est au domicile des Jubilards.
33:15Il a borné son téléphone principal,
33:17en tout cas,
33:17et c'est notre théorie,
33:18a de toute façon
33:19borné à son domicile
33:20avant d'être éteint
33:21manuellement à 22h08
33:22et reborné au domicile
33:24à 3h53
33:26avant d'être rallumé.
33:27Ce qui se passe entre les deux,
33:28on n'en sait rien.
33:28Par contre,
33:29ce qui est très étonnant,
33:30c'est d'avoir ce point GPS
33:31à 3h21.
33:32Et il a été expliqué
33:33à l'époque
33:34que c'était un bug technique,
33:36un faux positif.
33:36Il y a quand même eu
33:37un déplacement
33:37de deux gendarmes
33:38sur les lieux
33:39et on met dans le livre
33:40les points GPS précis,
33:43latitude, longitude, près
33:44et aussi la carte
33:45avec les lieux.
33:46Il y a eu un déplacement
33:47de deux gendarmes
33:48mais il n'y a pas eu
33:48de fouille à l'époque.
33:50Quatre années se passent
33:51et au début de l'année 2025,
33:53il y a une deuxième expertise
33:54qui est faite
33:55et c'est là qu'on retrouve
33:5616 points GPS supplémentaires
33:58entre le 14 novembre 2020
34:00et le 16 décembre,
34:02c'est-à-dire période
34:02pendant laquelle
34:03Cédric Jubilard disait
34:04à qui voulait l'entendre
34:05« Je vais tuer ma femme,
34:06j'en ai marre,
34:07je vais l'enterrer,
34:07personne ne va jamais la retrouver. »
34:09Donc l'hypothèse,
34:10elle est la suivante.
34:11On repère,
34:12enfin,
34:12il repère
34:13et ensuite,
34:17il va cacher
34:18le corps de Delphine Jubilard.
34:20Je dis bien hypothèse.
34:21C'est une hypothèse,
34:22mais surtout,
34:22il a fallu expliquer
34:24comment des coordonnées GPS
34:25pouvaient être présents
34:27sur un téléphone
34:27qui est éteint.
34:28Vous avez une explication ?
34:29J'ai une explication,
34:30l'explication,
34:31et on s'est basé
34:31sur beaucoup d'experts
34:32en téléphonie,
34:33dont la personne
34:33qui justement
34:34a été très mal menée
34:35à la barre jeudi dernier.
34:37L'explication serait
34:39un second téléphone,
34:40un téléphone de secours
34:41dans lequel il y aurait
34:41une application Boussole.
34:43Cette application Boussole
34:44consultée
34:45soit pour aller repérer
34:46un lieu,
34:47soit pour être
34:48sur les lieux
34:49et trouver là,
34:50excusez-moi,
34:51où il aurait pu faire
34:51un trou,
34:52en fait,
34:53pour préparer.
34:54Au moment de rallumer
34:55son téléphone principal,
34:57comme l'application Boussole
34:58est commune
35:00à ses identifiants,
35:01il y a une synchronisation
35:02de données.
35:03Alors,
35:03là,
35:04je vous l'explique
35:04en quelques mots,
35:05mais ce qui m'étonne,
35:06c'est que votre journaliste
35:08a dit que c'était
35:09un expert complètement fantasque.
35:11Je le connais très bien.
35:12Je l'ai eu au téléphone
35:13jeudi en sortant.
35:14Il était anéanti.
35:15Il a eu un problème
35:16de clé USB
35:17parce que la cour d'assises
35:19n'arrivait pas
35:20à utiliser son PowerPoint
35:21pour l'afficher.
35:23On en revient
35:24à l'extrême pression.
35:25À l'extrême pression,
35:26exactement.
35:28Tout a été suspendu
35:29pour qu'il puisse
35:29imprimer les papiers
35:31parce que sinon,
35:31on ne voyait rien.
35:33Et à l'entrée,
35:34et je vais demander
35:35au général Daoust
35:36de donner une explication
35:38là-dessus,
35:39la première phrase
35:40qu'on lui a dite,
35:42c'est lui demander
35:43est-ce qu'il a vraiment
35:44une crédibilité
35:44et une légitimité.
35:45C'est très classique
35:50dans l'ordonnancement
35:52théâtral
35:52de la cour d'assises.
35:55Il faut savoir
35:55que c'est un spécialiste
35:57qui est demandé
35:58au titre
35:58de l'article 114
36:00alinéa 5 ou 6
36:01du code de procédure pénale
36:02par les avocats
36:04que ce soit
36:04de la défense
36:05ou des parties civiles.
36:06Donc,
36:07il n'est pas entendu
36:08comme expert judiciaire
36:09mais comme spécialiste.
36:11À partir de là,
36:12la première phase
36:13pour déstabiliser,
36:14c'est les avocats
36:15de la défense
36:16qui ont dit
36:16mais vous n'êtes pas
36:17un expert inscrit.
36:19Donc,
36:19balayé,
36:19circulé,
36:20il n'y a rien à voir.
36:21Vous n'avez aucune compétence.
36:23Et rien que ça,
36:24ça commence à asseoir
36:26une personne
36:27qui était là
36:27pour faire un exposé
36:28technique
36:29mais qui commence
36:31à être déjà
36:32décrédibilisé
36:33avant même
36:33d'avoir pu
36:34commencer son exposé.
36:35C'est la règle du jeu
36:36puisqu'il y a face à lui
36:38quatre jurés,
36:40quatre hommes
36:41et deux femmes
36:41qui ne liront
36:42aucune de ses expertises.
36:44Mais c'est sûr.
36:45Qui ne liront
36:45rien du dossier.
36:46Tout est fait
36:47pour que dans la salle d'assises
36:48à l'arrivée,
36:50ils aient à répondre
36:50dans le silence
36:52et le recueillement
36:53de leur conscience
36:53dit la loi
36:54à une seule question
36:55avec vous une intime conviction.
36:56Donc,
36:56c'est vrai que si votre expert
36:57est à ce point
36:59mal préparé
36:59et à ce point déstabilisé,
37:02il y a peu de chances
37:02de l'impression
37:03que la cour d'assises
37:03se déplace
37:04pour aller vérifier
37:06le lieu.
37:07Projetons-nous un petit peu
37:08pour terminer
37:09parce que demain,
37:10demain lundi,
37:11Jean Wilfrid,
37:12on attend
37:12avec impatience
37:14l'audition
37:14de l'ancien procureur
37:16de Toulouse.
37:17Expliquez-nous
37:17et expliquez-nous aussi
37:18en quoi d'une certaine manière
37:19c'est lié avec ce qu'on vient
37:20de se dire là.
37:23Écoutez,
37:23Laurent le sait,
37:24vos invités en plateau
37:25le savent évidemment,
37:26un procureur de la République,
37:28l'ancien procureur
37:29de la République de Toulouse
37:30à la barre
37:31dans un procès d'assises
37:32c'est vraiment
37:33rarissime.
37:34Il est attendu à la barre
37:35parce que la Défense
37:37considère
37:38que l'enquête
37:39a été biaisée
37:40par ce procureur
37:41de la République.
37:42C'est lui
37:42qui a géré,
37:43pour faire simple,
37:44le dossier
37:44dès l'instant
37:45où il y a la disparition
37:47de Delphine Jubilard
37:48jusqu'à la mise
37:49à l'examen
37:50de Cédric Jubilard.
37:51C'est lui
37:51qui gère l'enquête
37:53confiée aux gendarmes
37:55notamment de la section
37:56de recherche
37:56de Toulouse,
37:57aux gendarmes
37:58de la cellule
37:59disparue 81.
38:00C'est lui
38:01qui donne le travail,
38:03qui donne les missions
38:04en gros au quotidien
38:05durant les semaines
38:06et c'est lui
38:07qui gère le dossier
38:07en gros jusqu'à la mise
38:09à l'examen,
38:09on le rappelle,
38:10mise à l'examen
38:11qui arrive un semestre
38:12plus tard
38:13puisque l'affaire
38:14se passe
38:14le 15 décembre
38:172020
38:18et la mise
38:19à l'examen
38:19de Cédric Jubilard
38:20intervient
38:21le 18 juin 2021.
38:24A partir de ce moment-là,
38:26ce procureur
38:27de la République
38:27passe le relais
38:28aux deux magistrates,
38:30deux juges d'instruction
38:31qui instruisent
38:31cette affaire.
38:32Le procureur
38:33de la République
38:33a fait d'ailleurs
38:34ici une conférence
38:36de presse
38:36à Toulouse,
38:37au Palais de Justice,
38:38une conférence
38:39de presse
38:40qui a été
38:40le moins qu'on puisse dire
38:41électrique,
38:42ce qui promet
38:43demain peut-être
38:45également
38:45une ambiance électrique
38:46avec à nouveau
38:47un mano-a-mano
38:49entre le procureur
38:50à la barre
38:50et les avocats
38:51de la défense.
38:53Au bout
38:53de nos surprises,
38:55est-ce que
38:56Général Daous
38:57on peut imaginer
38:57un procès
38:58qui s'interrompe
38:59pour que soit
39:00procédé à des fouilles,
39:02pour qu'il soit procédé
39:03à des fouilles ?
39:03Ça, c'est à la main
39:04de la présidente.
39:05Par exemple,
39:05si on estime
39:06que le travail
39:07n'a pas forcément été fait
39:08comme ça,
39:08il y a deux possibilités.
39:11Sur les points GPS,
39:11par exemple.
39:12Oui,
39:13c'est à la main
39:13de la présidente
39:14de la Cour d'assises
39:15qui,
39:16peut interrompre
39:18le procès
39:18en disant
39:19j'ai besoin
39:19de compléments
39:20d'informations
39:20sur telle question,
39:22telle question,
39:22telle question.
39:23Voir un complément
39:23d'expertise
39:24en téléphonie,
39:25par exemple,
39:26puisqu'il n'a pas pu
39:27s'exprimer
39:27ni faire sa démonstration,
39:29arriver à comprendre
39:30comment des points GPS
39:33qui ne sont pas sortis,
39:34un bug
39:36ou une erreur
39:37d'extraction
39:37ne créent pas
39:38des traces matérielles
39:39comme ça.
39:40Donc,
39:41ça a bien marqué.
39:42Elle peut le faire
39:44où elle peut attendre
39:46le résultat
39:47du procès,
39:49que ce soit
39:49qu'il soit
39:51condamné
39:51ou qu'il soit
39:52innocenté.
39:53Certainement,
39:54le parquet
39:55fera appel.
39:56Donc,
39:57il y aura
39:57un procès d'assises
39:58et avant
39:59le procès d'assises,
40:00dès la fin
40:01de la sentence,
40:03c'est elle
40:03qui va demander
40:04un complément
40:05à la matière
40:07si elle l'estime
40:08nécessaire.
40:08Laurent,
40:09vous en avez fait
40:10des procès,
40:10si je puis dire.
40:11Là,
40:12on dit beaucoup
40:13ces quatre premiers
40:13jours d'audience,
40:14la mise en difficulté
40:15des gendarmes
40:16par les avocats
40:16de Cédric Jubilard.
40:18Il y a fort à parier
40:18que Cédric Jubilard
40:19lui-même,
40:20peut-être dans les prochains jours,
40:21en tout cas les prochaines semaines,
40:22va être cuisiné.
40:23Ah oui,
40:23il va être interrogé.
40:24Il n'a pas encore été mis en difficulté.
40:25Pas la semaine prochaine,
40:26apparemment,
40:27il faut demander à Jean-Bruy-Ilfrid,
40:28mais c'est vrai
40:28que la semaine prochaine,
40:30il y a aussi
40:31un autre gros morceau
40:32qui se dessine
40:33de cette audience
40:33parce que vous savez
40:34qu'il y a le couple Jubilard
40:35et puis il y a l'autre couple
40:36de l'affaire Jubilard,
40:37Cathy et Jean,
40:39son amant de Montauban.
40:41Cathy sera entendue
40:42à la barre,
40:43jeudi.
40:44On sait que le fameux 15 décembre,
40:46le jour de la disparition
40:47de Delphine,
40:48elle a appris
40:48que son mari
40:49allait la quitter,
40:51elle a téléphoné à Delphine.
40:52Ça va être une journée...
40:54C'est un échange d'ailleurs
40:54qu'on peut raconter,
40:55que vous pouvez raconter.
40:57Il est dans votre livre.
40:58Oui, oui.
40:59Cet échange
40:59entre la femme
41:01de l'amant de Delphine
41:03et Delphine Jubilard.
41:05C'est un échange
41:05très étonnant.
41:06On ne s'imagine pas
41:07dans ce type de circonstances
41:09qu'il puisse y avoir
41:09autant de respect
41:10entre deux femmes,
41:11autant de compréhension.
41:13Alors,
41:14on ne sait pas exactement
41:14ce qui s'est passé.
41:15Est-ce que c'est Jean
41:16qui a officiellement annoncé
41:17à sa compagne,
41:18Cathy,
41:19ça y est,
41:20j'ai trouvé quelqu'un,
41:20je te quitte,
41:21parce que déjà,
41:22ça sentait le roussi
41:22dans leur couple.
41:23Est-ce qu'elle allait tomber
41:24sur des échanges aussi
41:25et qu'elle l'a confrontée ?
41:26Ça, en tout cas,
41:27on n'a pas le détail.
41:28En tout cas,
41:28ce qui est sûr,
41:29c'est que cette Cathy
41:31envoie un message
41:32le 15 décembre
41:33à Delphine Jubilard
41:34en lui disant
41:35« J'ai appris,
41:36je sais ce qui se passe,
41:37je suis anéantie
41:38parce que je suis une femme
41:39brisée,
41:40quittée,
41:40etc.
41:41Mais je vais m'effacer
41:43au profit de votre relation.
41:46Je ne peux pas faire autrement
41:47de toute façon.
41:48Est-ce que juste,
41:49tu ne peux pas,
41:49s'il te plaît,
41:50attendre la fin
41:50des périodes de Noël
41:52pour que,
41:53comme on a un petit garçon
41:54de trois ans
41:54de notre côté
41:55et vous,
41:55vous avez deux enfants,
41:56au moins qu'on passe
41:57la période de Noël
41:58de façon sereine ?
42:00Et cette relation adultérine,
42:01Cédric Jubilard
42:02venait de la prendre
42:03quasiment
42:04avant la disparition,
42:06juste avant la disparition
42:07de sa femme.
42:08Alors lui,
42:09depuis le mois d'août,
42:11il parlait de divorce.
42:12Donc ça faisait déjà
42:12des mois
42:13que le couple
42:13était en train
42:14de discuter
42:14de cette séparation officielle.
42:17Lui avait des doutes
42:18sur la fidélité
42:19de sa femme.
42:20Il la voyait
42:20perdre du poids,
42:22acheter de la lingerie,
42:23se remettre du maquillage,
42:24etc.
42:25Et son obsession
42:26depuis les dernières semaines,
42:27son obsession,
42:28c'était de trouver
42:29la preuve de l'infidélité
42:30de sa femme.
42:31Donc, pour moi,
42:32il n'avait pas la confirmation
42:33le matin du 15,
42:35il ne le savait pas encore
42:36puisqu'il avait des doutes.
42:37Des échanges entre Cédric Jubilard
42:39et des amis de Delphine
42:41la nuit de la disparition
42:42prouvent qu'il était en recherche
42:43de l'identité de l'amant.
42:45Tout se noue le 15.
42:46C'est ça,
42:46l'intensité dracique
42:47de cette affaire.
42:48Donc, il savait bien
42:49qu'il y avait un amant
42:50mais pas forcément qui.
42:51Il en sera question,
42:52évidemment,
42:52dans la suite de ce procès
42:53que vous pouvez suivre
42:54en direct sur BFM TV
42:55grâce au compte-rendu
42:56notamment de Jean-Wilfrid Forkest.
42:58Merci Jean-Wilfrid.
42:59De Mélanie Bertrand,
43:00de Maxime Clirudza
43:01aussi pour BFM TV.
43:02Merci Général Daoust.
43:03Merci Jean-Wilfrid.
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