- il y a 3 mois
Chaque jour, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Vous voulez quand même qu'on se penche plus précisément sur cette proposition de François Bayrou cet après-midi à l'université d'été, de la CFDT,
00:10un pas qu'il fait donc vers la gauche quand il réaffirme qu'il va demander un effort plus spécifique pour le budget 2026 sur les hauts revenus.
00:21On écoute le Premier ministre.
00:22Lorsque vos moyens sont plus importants, votre contribution au redressement des finances publiques doit l'être aussi.
00:31C'est pourquoi un effort spécifique sera demandé aux plus hauts revenus, à ceux qui optimisent leur fiscalité en particulier.
00:39Et les niches fiscales qui profitent d'abord aux ménages aisés et aux grandes entreprises seront supprimées chaque fois qu'elles seront constatées comme injustes et inutiles.
00:50– Marc Toiti nous rejoint dans le Conseil économique chez Itoro.
00:56D'un mot d'abord, d'un point de vue politique, est-ce que réellement ça peut faire bouger les choses ?
01:01– C'est surtout, est-ce que ça peut être entendu ? Est-ce que ça peut être une façon d'amorcer, d'hameçonner, si vous me permettez, la gauche ?
01:08Moi je pense qu'il est trop tard, je pense que la ficelle est un peu grosse.
01:11En plus, on met l'accent, et à raison d'ailleurs, le Premier ministre s'adressait au public de la CFDT, donc c'est un public plutôt de gauche.
01:22Mais les trois mesures qui ont un accent de gauche qu'il a prononcé, il les a déjà dites, il les avait dites le 15 juillet, sauf que ça n'avait pas été relevé.
01:32Et d'une certaine façon, notamment pour la taxation des revenus les plus élevés, il l'a redit hier aussi, de façon très significative.
01:39– Ça va être intéressant de voir s'il le dit après-demain, après-demain, devant les entreprises, devant le patronat.
01:46Ça, ça va être intéressant de le voir, s'il maintient cette proposition.
01:51– Et vous avez raison, ce n'est pas nouveau, mais ce qu'il laisse entendre là, c'est que cette contribution des plus hauts revenus
01:57serait plus importante que ce qui avait été établi initialement.
02:01– Oui, d'abord la pérenniser, donc il y avait déjà cette contribution sur les hauts revenus, la pérenniser,
02:08et puis éventuellement faire cette taxe aussi sur ceux qui défiscalisent, vous avez via des holdings,
02:15et puis aussi peut-être sur le patrimoine de ces richesses-là.
02:19On va voir, il y a trois possibilités en tous les cas, il y a trois pistes ouvertes.
02:22– Et sur l'optimisation fiscale aussi.
02:24– Oui, la défiscalisation, ce que j'appelle défiscalisation.
02:26– Marc, toi, t'y taxer les riches, c'est la solution ?
02:29– Non, mais on est en pleine démagogie, il faut être très clair je pense aujourd'hui.
02:32C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous voyez, depuis qu'il a annoncé effectivement ce vote de confiance,
02:37les taux d'intérêt ont augmenté, ça va nous coûter encore au moins 4 milliards d'euros.
02:40Vous voyez ce que je veux dire ?
02:41Donc c'est exactement ce que ça va ramener, la taxation sur les riches.
02:44Je vous rappelle que cette année, nous allons payer quand même près de 70 milliards d'euros
02:49juste pour les intérêts de la dette.
02:51Les chiffres de Bercy sont assez incroyables.
02:53En 15 ans, parce qu'on entend…
02:54– Oui, il les a rappelés du reste du premier ministre.
02:56– On entend parfois, on nous dit, oui mais la dette ça ne coûte rien,
02:58ça c'est assez incroyable, mais certains veulent même l'annuler,
03:01tout va bien dans le meilleur des mondes.
03:02Vous savez combien ça coûte en 15 ans ?
03:03Juste les intérêts de la dette, parce que, ok, le capital on ne le rembourse pas,
03:06mais au moins on rembourse les intérêts.
03:09996 milliards d'euros, c'est le chiffre de Bercy,
03:12ça serait peut-être certainement plus que maintenant les taux d'intérêt sont en train d'augmenter.
03:15Donc vous vous rendez compte, 1000 milliards d'euros,
03:17juste pour les intérêts de la dette, complètement fichus en l'air.
03:21C'est là où il faut faire des efforts.
03:22Et donc, moi je suis complètement justement en désaccord,
03:25il faut arrêter de demander aux Français de se serrer la ceinture.
03:27Nous sommes numéro 1 du monde,
03:29nous sommes numéro 1 du monde en termes de pression fiscale.
03:31– Là on parle de qui d'ailleurs précisément,
03:33quand on parle de ces très hauts revenus ?
03:35On parle d'une toute petite portion d'application d'euros.
03:38– Mais c'est là qu'est le problème, c'est que malheureusement,
03:40on le voit aujourd'hui, ces sub-ultra-riches,
03:42ils ne sont déjà plus là, il y en a de moins en moins malheureusement.
03:44Et donc c'est très facile, Edwige l'évoquait,
03:47en termes d'optimisation fiscale,
03:49c'est pas de la fraude fiscale, c'est de l'optimisation fiscale,
03:51c'est tout à fait légal, ne l'oublions pas, défiscalisation.
03:54Donc à partir de là, évidemment, ça sera très facile d'aller voir ailleurs,
03:56et donc on va se vider évidemment de ces personnes-là,
03:59qui malgré tout consomment.
04:00Ce qui est dangereux, c'est de trouver des boucs émissaires.
04:03– Ce n'est pas qu'on va forcément se vider, moi je pense.
04:04– Ce qui est dangereux, c'est qu'on cherche des boucs émissaires,
04:06qui d'ailleurs ne payeront pas plus qu'avant,
04:07parce qu'eux justement, ils ont accès à des fiscalistes.
04:09– Mais la politique, c'est des symboles aussi.
04:11– Oui, mais encore une fois, ce qui compte aujourd'hui,
04:13c'est de réduire cette dépense publique,
04:15de la haute fonction publique.
04:17Les dépenses de fonctionnement, ce n'est pas du social,
04:19ça a augmenté de 100 milliards d'euros depuis 2021.
04:22100 milliards d'euros, c'est de dépenses de fonctionnement qui flambent.
04:25On a 700, ce qu'on appelle des ZODAC,
04:27c'est-à-dire Organismes de Diverses Administrations Centrales,
04:30700, ça coûte 150 milliards d'euros par an.
04:33Je ne dis pas qu'il faut toutes les supprimer,
04:35mais quand même, vous voyez,
04:36moi je pense que M. Bayrou, il aurait pu dire,
04:37voilà, on va commencer justement par la haute fonction publique,
04:40par les dépenses publiques qui ne servent pas à grand-chose,
04:42on va préserver les dépenses publiques,
04:44notamment sociales, qui servent justement à quelque chose,
04:47et puis après on verra le reste.
04:48Mais on commence en disant, il faut augmenter les impôts,
04:51bon, évidemment, ça n'a pas de sens,
04:53et ce qui est très dangereux, c'est que ça ne marche pas.
04:55Donc là, aujourd'hui, depuis deux jours,
04:57j'ai pas mal d'investisseurs étrangers qui m'appellent,
04:59ils commencent à se demander ce qui se passe vraiment en France,
05:01parce qu'ils s'inquiètent, mais on a entendu...
05:02La France retrouve ses vieux déments.
05:03Voilà, le 8 septembre, il y aura certainement,
05:05donc une démission, a priori, on verra bien,
05:07mais du gouvernement, donc à partir de là,
05:09qui va nous prêter ?
05:11J'ai entendu que M. Mélenchon a dit aujourd'hui
05:12qu'il voulait qu'on n'allait pas rembourser
05:13les étrangers qui détenaient notre dette,
05:15ok, très bien, sauf que si on ne les rembourse pas,
05:18ils ne voudront plus nous prêter.
05:19Et là, les taux d'intérêt vont exploser.
05:21Et il faut le savoir, quand les taux d'intérêt explosent,
05:24en plus, ce n'est pas possible,
05:24mais quand les taux d'intérêt explosent,
05:26qui payent ?
05:27Ce sont les entreprises, ce sont les ménages,
05:29ce sont les salariés,
05:30donc ça génère une récession, ça fait augmenter le chômage.
05:33Donc malheureusement, c'est les Français
05:34qui vont payer.
05:36– Il vient quand même de quoi il s'agit sur cette mesure
05:38qui est très symbolique,
05:40qui rapporterait quand même,
05:41selon les mots d'Amélie de Montchalin,
05:43environ 2 milliards d'euros.
05:45– C'est rien ?
05:46– C'est rien, c'est-à-dire par rapport
05:47– Par rapport à l'effort
05:49– Les taux d'intérêt de la dette ?
05:50– La contribution sur les revenus,
05:53c'est à partir de 3% à partir de 250 000 euros
05:56pour un célibataire,
05:58500 000 euros évidemment pour un couple.
05:59– Ça c'est cette contribution qui existe
06:02et qui va peut-être être pérennisée.
06:04Derrière, on va voir s'il va justement la pérenniser
06:06ou s'il va décider peut-être une taxe sur les patrimoines.
06:10– On parle de qui concrètement, Samy ?
06:11– Non mais on parle surtout,
06:13on se posait la question à la rédaction,
06:14c'est vrai, qui sont ces riches ?
06:16À partir de quels revenus finalement on est riches ?
06:19Il paraît que dès qu'on se pose la question,
06:20c'est que finalement on l'aura un petit peu.
06:21On commence en tout cas…
06:23– C'est mon âme de la question, je ne suis pas.
06:25– J'aimerais bien, j'aimerais bien.
06:29– L'Observatoire des inégalités en tout cas
06:31a publié un excellent rapport.
06:33Vous êtes riche si, lorsque vous êtes seul,
06:36vous avez 4056 euros de revenus,
06:39vous êtes considéré comme riche en France.
06:40– François Hollande, c'est de cette heure.
06:41– Non, c'est du net.
06:42– C'est du net, c'est du net.
06:43– C'est du net après un peu,
06:44et vous faites bien de le dire ma chère Julie.
06:46Pour un couple sans enfant, c'est 6084 euros.
06:48Alors pour un couple avec deux enfants,
06:49c'est à partir de 10 138 euros.
06:52Alors chacun jugera évidemment de ces chiffres.
06:54Mais en gros, à partir du moment
06:56où vous gagnez trois fois le SMIC en France,
06:58vous êtes considéré comme riche.
07:00Mais vous allez me dire,
07:01ça dépend également de l'endroit où on vit.
07:03Ah oui, parce que l'immobilier, le loyer, le logement,
07:06c'est une part énorme dans le budget des ménages.
07:10Regardez, j'ai fait un petit comparatif.
07:11À Paris, pour 45 mètres carrés,
07:13vous ne trouverez rien en dessous de 1500 euros.
07:16Et alors si vous habitez dans le centre-ville de Metz,
07:18dans cette très belle ville de Metz,
07:20et bien pour la même surface,
07:21vous allez payer 580 euros.
07:23Donc il faut aussi prendre ça en compte.
07:24Et alors un mot sur le patrimoine,
07:27puisque vous êtes considéré comme fortuné,
07:29selon cet observatoire des inégalités,
07:32à partir de 531 000 euros,
07:34sachant que vous payez l'impôt sur la fortune immobilière,
07:37enfin ce fameux IFI,
07:38à partir d'un million trois cent mille euros.
07:40Donc voilà, ça donne un petit ordre de grandeur.
07:42– Intéressant, même si en l'occurrence,
07:45sur cette mesure-là,
07:46on parle d'une toute petite portion d'ultra-ultra-riches,
07:48ce que vous décrivez.
07:51Il y a une philosophie derrière, malgré tout.
07:53On a beaucoup parlé de la taxe d'Ukman.
07:56Gabriel Dukman, économiste,
07:57qui lui proposait un impôt planché de 2%
08:01sur le patrimoine des ultra-ultra-riches.
08:03Ça avait été adopté à l'Assemblée nationale,
08:05rejeté par le Sénat.
08:07Et lui, il était parti d'une philosophie.
08:09Il disait que les études récentes avaient montré
08:12qu'à partir d'un certain niveau de fortune,
08:14l'impôt devenait régressif.
08:18Et donc, pour des raisons de justice fiscale,
08:22c'était un lieu qu'on pouvait activer.
08:25– Le gros problème, c'est que les personnes
08:28qui sont très aisées, au-delà des 4 000 euros,
08:30bien au-delà, ils ont accès à ce qu'on appelle
08:32des fiscalistes, qui vont leur trouver des solutions
08:34tout à fait légales pour payer moins d'impôts.
08:36Donc c'est là, l'horreur, c'est que la classe moyenne
08:39qui n'a pas accès justement, ou très peu,
08:42à ces fiscalistes, elle va payer plus d'impôts.
08:44C'est le cas de le dire.
08:45Donc c'est ce qui fait que globalement,
08:47finalement, on a cette injustice fiscale,
08:48mais qui n'est pas liée au fait que,
08:50voilà, on va prendre les 2 %, les ultra-riches,
08:52certainement, ça sera un fusil à un coup.
08:54Parce qu'une fois que vous avez fait ça une fois,
08:56ces ultra-riches, évidemment, vont se domiciler à l'étranger,
08:58vont payer moins d'impôts.
08:59Je vous rappelle que la France, parce qu'il faut quand même pas l'oublier,
09:02la France est le numéro 1 mondial en termes de pression fiscale,
09:06de ce qu'on appelle le poids des prélèvements obligatoires,
09:08par rapport à notre PIB.
09:09Il n'y a pas un pays au monde qui fait plus que nous.
09:11Donc là, on a l'impression qu'en fait, on ne paye pas d'impôts en France,
09:13que c'est un paradis fiscal.
09:15Là, il faut être clair que, comme tous les autres pays,
09:17on paye moins d'impôts qu'en France,
09:18en fait, tous les autres pays sont des paradis fiscaux,
09:20par rapport à la France.
09:20Mais c'est ça qui est dangereux, c'est que, attention,
09:24vous savez, on parle souvent de la crise grecque, par exemple.
09:27On disait à l'époque, oui, les Grecs, ils ne prélevaient pas l'impôt,
09:29parce qu'en fait, c'est des déclarations sur l'honneur, etc.
09:31Donc aujourd'hui, il faut savoir que les Grecs,
09:33ils ont réussi, ils ont compris à prélever davantage, effectivement, les impôts.
09:36– Les Églises orthodoxes, ça ne fait toujours pas d'impôts.
09:39– Ça reste encore loin de chez nous, bien sûr, mais le danger, c'est quoi ?
09:41– La perception reste quand même meilleure en France.
09:42– Justement, c'est là où j'arrive.
09:43– C'est moi ce qui m'inquiète derrière, c'est que si ça va trop loin,
09:46après, il y a un risque d'exode fiscal, voire de non-consentement à l'impôt.
09:50Ça, c'est extrêmement dangereux, parce que là, vous créez une...
09:53– Le rapport fiscal qu'avait décrit Pierre Moscovici lorsqu'il était ministre des Finances.
09:56– Ce qu'on appelle trop d'impôts tue l'impôt,
09:58c'est-à-dire qu'à partir du moment où vous augmenterez trop vos impôts,
10:00ça casse une réunion de l'assiette fiscale.
10:02– Le consentement à l'impôt baisse en France.
10:04– Exactement, et donc ça peut être très dangereux, vous aurez moins de recettes à la fin.
10:07– Ce qui est tout à fait étonnant dans ce pays, c'est que dans le débat qui nous occupe aujourd'hui,
10:11on parle de quoi ? On parle de fiscalité, on parle de prélèvement,
10:15on ne parle jamais de faire en sorte que, par la croissance, on se développe.
10:21Il n'y a pas un mot là-dessus.
10:23Ni la droite, ni la gauche, personne ne parle de ça.
10:25Or, on réduira les inégalités, on réduira nos...
10:30– En créant de la richesse.
10:31– En créant de la richesse.
10:32– Et aucune réflexion sur la façon dont on peut créer de la richesse.
10:36– Et comment on la crée alors ?
10:37– On crée de la richesse, me semble-t-il, d'abord en réindustrialisant le pays,
10:42c'est-à-dire en favorisant, ça c'est en baissant la fiscalité,
10:46en favorisant les investissements, et puis en attirant et en travaillant plus également,
10:54mais pas travailler plus ceux qui travaillent déjà,
10:57en faisant en sorte que ceux qui ne travaillent pas se mettent au travail,
11:00rentrent sur le marché du travail.
11:02Et toute cette réflexion-là, elle n'est pas conduite finalement.
11:04– Et moi, avec de l'innovation, parce que je termine par rapport à ce qui était à ma place tout à l'heure,
11:08parce qu'effectivement, le fait de le dire, la décroissance et l'avenir, c'est extrêmement dangereux.
11:12Parce qu'effectivement, la décroissance, ça détruit des emplois.
11:15Alors moi, je dis qu'aujourd'hui, on peut effectivement avoir une vision écologique, mais économique.
11:19Moi, ce qui me gêne, c'est quand on oppose l'économie et l'écologie.
11:22Je pense qu'on peut faire les deux à la fois, au travers notamment de l'innovation.
11:25Parce que ce qui crée de la richesse également, c'est cette innovation,
11:28où on va mieux utiliser le monde pour justement, d'un point de vue écologique,
11:32faire de la croissance tout en détruisant moins le monde, en améliorant son fonctionnement.
11:37Ça, c'est de la croissance positive.
11:39On crée effectivement de la richesse, on crée des emplois.
11:42Et donc, à ce moment-là, on a moins de déficit, donc on a moins de dettes.
11:45Vous voyez, ça, c'est une vision dynamique.
11:46La vision restrictive qui est de dire, on va faire moins de déficit en augmentant les impôts, ça ne marche pas.
11:51Donc, il est à côté de la plaque, là, François Bayrou ?
11:53Ben, évidemment.
11:55Quand il propose de taxer les plus en revue ?
11:57Non, mais il est à droite à gauche, il fait de la politique.
12:01Mais il n'y a pas que lui, le pauvre chéri.
12:02C'est-à-dire que ça fait déjà des années que ça...
12:04Le pauvre chéri, oui.
12:05Non, mais là, on le voit bien, il est...
12:06Moi, je pense qu'il a fait le 8 septembre, parce qu'il a peur, tout le monde, du 10 septembre et puis la suite.
12:11Il se dit, finalement, si je vais partir avant, que ça, je vais éviter la placaille ensuite.
12:14Donc, ça ira plus vite.
12:15Mais c'est vrai que c'est triste, parce qu'on se dit, peut-être que, qui va proposer un budget demain ?
12:20Un budget crédible ?
12:20Mais Yves parlait de l'importance du symbole, aussi, en politique rocaille et diallo.
12:24Est-ce que ce symbole-là de taxer les plus hauts revenus, il peut parler à la gauche ?
12:29Et il peut faire en sorte de débloquer un peu cette situation, les faire changer d'avis sur ce vote de confiance le 8 septembre ?
12:36Mais évidemment, c'est capital.
12:37Il faut quand même me rappeler qu'une grande partie de la population, Emmanuel Macron a l'image d'un président
12:41qui a été extrêmement favorable aux personnes les plus fortunées.
12:44Il y a ce rapport aussi, enfin, là, ça concerne davantage les entreprises,
12:47mais il y a ce rapport sénatorial qui a été publié il y a quelques temps sur les aides publiques aux entreprises
12:51qui ont été comptabilisées dans un montant de 211 milliards d'euros.
12:56Enfin, ce sont des choses qui impactent la mentalité collective.
13:03C'est-à-dire que ça les frappe, en fait, de voir à quel point les démarches présidentielles gouvernementales
13:10donnent le sentiment d'épargner davantage les personnes qui sont plus à l'aise.
13:13Je trouve que ce débat-là qui consiste à nous dire que les pauvres riches,
13:16si on les taxe davantage et si on leur demande simplement d'incarner ce principe
13:20qui est le principe de la fraternité, qui est parti quand même de la devise républicaine...
13:23Ils paient des impôts quand même.
13:24Oui, bien entendu.
13:24Mais ce que je veux dire, c'est que dans une période de crise,
13:26les personnes qui sont plus...
13:28Ils paient des impôts, mais ils ont aussi les moyens de faire en sorte
13:31d'en payer proportionnellement moins que des gens qui ont moins d'argent
13:34parce qu'ils ont des personnes pour les conseiller.
13:36Et c'est un problème.
13:36Ça veut dire que la justice fiscale, elle n'est pas réellement là.
13:38Donc à un moment donné, on ne peut pas prétendre être patriote, défendre un pays
13:43et ne pas vouloir l'aider à la mesure de ses possibilités à s'en sortir
13:48et justement incarner ce principe de fraternité qui consiste à contribuer à la France.
13:53Et pour ce que vous disiez sur la France...
13:54Mais ils contribuent déjà largement.
13:55Non mais ce que je dis, je répète...
13:56Non mais je comprends très très bien ce que vous disiez.
13:57Ce que je dis, c'est qu'ils contribuent, mais ils peuvent limiter leur contribution
14:01parce qu'ils ont les moyens d'être accompagnés de conseillers
14:03qui font que finalement, en proportion, ils contribuent moins que des personnes
14:06qui n'ont pas d'autre choix que de payer les impôts qu'on leur demande de payer
14:09parce qu'ils ne peuvent pas y échapper de la même manière.
14:12Même s'ils le font de manière légale, mais si ça existe de manière légale,
14:15c'est parce qu'il y a des dispositions qui le permettent.
14:17Par ailleurs, ce que vous disiez sur la croissance, moi je ne suis pas entièrement d'accord
14:19parce qu'on ne peut pas raisonner comme si on vivait sur une planète qui était infinie.
14:23C'est-à-dire qu'à un moment donné, les biens, l'énergie, tout ce qu'on exploite en fait...
14:28D'où la nécessité de l'innovation.
14:29Oui, c'est une innovation qui n'est pas coûteuse en termes d'énergie.
14:33Ah bah évidemment, c'est ça la clé.
14:35On va trouver des nouvelles sources de création d'énergie, par exemple,
14:37des nouvelles technologies de l'énergie ou de l'agroalimentaire.
14:39Sauf qu'on va réagir de la croissance, de toute façon écologique.
14:42Oui, ce que concrètement, aujourd'hui, on a tous des smartphones qui viennent de minerais,
14:45qui sont exploités au Congo et qui génèrent des morts, etc.
14:48Et si vous demandez aux Français et à vous et à nous de ne plus avoir de smartphone,
14:52de ne plus avoir de télévision, de ne plus avoir de Netflix, etc.
14:55Je pense que là, il y aura beaucoup de monde...
14:57Non, mais ce que je veux dire, c'est que ça a l'air marrant,
15:00mais en fait, pour les Congolais, ce n'est pas drôle.
15:01Enfin, je veux dire, on peut en rire parce qu'on est le moyen d'en rire.
15:04Mais à un moment donné, il faut aussi se poser la question de la conscience qu'on a,
15:07de la responsabilité qu'on a par rapport à d'autres personnes qui vivent en fait de personnes bien.
15:10Mais donc, pardon, pour aller au bout de ce raisonnement, ce symbole-là, il est important.
15:16Et donc, il sera au cœur des discussions au sein du PS dans les prochains jours ?
15:20C'est capital.
15:20Et ce sera à même de les faire changer d'avis ?
15:23Par rapport à...
15:24Au vote de confiance, le 8 ?
15:25Non, je ne pense pas que ça suffira.
15:26Je pense que... Enfin, en tout cas, d'après ce que disent les socialistes aujourd'hui,
15:30ils ont bien vu que le fait de s'être rapprochés du gouvernement,
15:33ça a quand même eu un effet négatif sur leur base et sur leur image dans l'ensemble de la gauche.
15:38Je pense que ce n'est pas l'avenir du PS que de se placer au centre.
15:41Je veux dire, il y a déjà une entité centriste qui est assez conséquente
15:43et il y a un réservoir de voix quand même assez important à gauche
15:46et ils n'ont pas intérêt à déserter cet espace politique.
15:49Mais ce qu'il y a...
15:50Je voulais juste terminer sur une... Enfin, la devise des chercheurs, vous la connaissez ?
15:53C'est qu'ils l'ont fait parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible.
15:56Donc, c'est vrai qu'à priori, on se dit, oui, mais l'innovation, non, ça va détruire la planète.
16:00Justement, c'est ça l'importance, de se dire, on va réussir à innover,
16:03à trouver des nouvelles sources de création d'énergie
16:04et là, justement, on détruira moins la planète.
16:06On réussira, effectivement, à avoir une planète plus saine.
16:09Regardez, dans les années 80, il y avait à l'époque la moitié de l'humanité
16:13qui vivait sous le seuil de pauvreté extrême, avec moins de 1 dollar par jour.
16:17La moitié de l'humanité.
16:18Ensuite, justement, il y a eu la croissance, l'innovation, etc.
16:20La mondialisation.
16:21Aujourd'hui, c'est 8,5% qui vivent sous le seuil de pauvreté extrême.
16:26Donc, évidemment, c'est encore beaucoup.
16:28Mais vous prenez compte le progrès qu'on a fait, justement,
16:30grâce, finalement, à ce développement économique.
16:32Donc, voilà, moi, je suis dans cette vision, effectivement, positive.
16:35Et pas en augmentant les impôts.
16:36Moi, je pense qu'il faut, surtout en France, on est numéro 1,
16:39il faut baisser les impôts.
16:40Et surtout pour la classe moyenne, bien entendu.
16:42Dans un pays comme la France, on se demande si, finalement,
16:44pour essayer de survivre politiquement,
16:47et que, économiquement, ça soit efficace,
16:49est-ce qu'il ne faut pas avoir une politique très, très offensive
16:55sur la baisse des charges, sur la baisse des prélèvements obligatoires,
16:59mais que pour que ça, ça passe, parce que dans l'esprit de beaucoup,
17:02quand on fait ça, ça veut dire qu'on fait des cadeaux aux riches,
17:06est-ce que, dans le même temps, il ne faut pas, eh bien,
17:09revenir sur une taxation des plus hauts revenus
17:12concomitamment à cette politique offensive
17:15sur la baisse de la pression des prélèvements obligatoires ?
17:19– On se demande si ce n'est pas ça qu'il faut faire.
17:22– C'est ça la clé, d'ailleurs, vous voyez, on parlait tout à l'heure
17:24des aides aux entreprises.
17:25Pour bien que les entreprises, bien sûr, il y a les grosses boîtes du CAC 40,
17:27il y a beaucoup de PME, aujourd'hui, on atteint des records historiques
17:30de faillites d'entreprises en France.
17:31On n'a jamais vu ça.
17:33Donc, c'est vrai que, s'il n'y avait pas eu ces aides,
17:35ça aurait été peut-être encore pire.
17:37Donc, il faut faire attention à ce chiffre des aides,
17:38parce qu'il y a beaucoup d'aides qui, ensuite, ont été des entreprises
17:40qui en avaient besoin.
17:41C'est vrai que, moi, je suis d'accord,
17:42j'ai pas arrêté de le dénoncer à l'époque de Bonneau-le-Mer,
17:44on a arrosé le sable, c'est-à-dire on donnait n'importe comment
17:46des entreprises qu'on appelle zombies, qui, ensuite, ont disparu.
17:49Donc, il fallait bien, je dirais, allouer ces dépenses.
17:52Ça n'a pas été fait, malheureusement.
17:53Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, ces aides, pour beaucoup d'entreprises,
17:56c'est indispensable.
17:57Par contre, c'est vrai que le grand enjeu, c'est que, malheureusement,
18:00on n'a pas suffisamment, justement, ciblé ces dépenses
18:05pour permettre, notamment en termes d'innovation, etc.
18:07Donc, encore une fois, n'oublions pas que nos entreprises,
18:09ce n'est pas que les boîtes du CAC 40,
18:10c'est beaucoup de PME qui sont en train de disparaître aujourd'hui.
18:13Et c'est ça qui est très triste.
18:14Donc, il faut restaurer, effectivement, la confiance.
18:16Et malheureusement, là, on va vivre une période, je pense, très difficile,
18:19avec des taux d'autorité qui vont augmenter.
18:21Sur la situation, justement, économique de la France,
18:23le ministre de l'Économie dit la chose suivante.
18:25Nous ne sommes, aujourd'hui, sous la menace d'aucune intervention,
18:29ni du FMI, ni de la BCE, ni d'aucune organisation internationale.
18:33On part heureux, j'ai envie de dire !
18:35C'est un peu un rétro-pédalage.
18:37C'est un rétro-pédalage parce qu'il avait tenu des propos alarmistes un peu plus tôt.
18:42Et ça a eu un impact sur les marchés financiers énorme.
18:44Ça a beaucoup perturbé, notamment, d'où la flambée des taux d'intérêt français.
18:48Donc, aujourd'hui, c'est pour ça qu'il a été obligé, sur X,
18:50de faire ce rétro-pédalage, où il expliquait qu'on n'avait aucune menace
18:54ni de la part du FMI, ni de la part de la BCE.
18:57Donc, ça, c'est un point, je pense, quand même important.
19:01C'était un dérapage dont il n'a pu se passer parce que, déjà,
19:04quand on a des taux d'intérêt qui sont en train de grimper très vite,
19:07là, je pense qu'il a fait une bévue.
19:09Mais il y a un vrai risque de crise financière en France ?
19:11Bien sûr ! Je pense que cette crise a déjà commencé.
19:13Regardez, depuis deux jours, le taux d'intérêt de la dette publique française a augmenté.
19:17On est à plus de 3,5% sur le taux de 10 ans.
19:20Alors que le taux d'intérêt allemand a baissé, à 2,70.
19:22Donc, c'est-à-dire que les investisseurs se disent « Oula ! En France, ça commence à devenir dangereux.
19:26Je vais choisir ma valeur refuge qui est l'Allemagne. »
19:28Et regardez ce qui s'est passé depuis quelques jours également.
19:30Le taux d'intérêt français, donc, à 10 ans, est passé devant le taux d'intérêt grec.
19:34On a 30 points d'écart, 30 points de base, avec le taux d'intérêt portugais, ce qui est énorme.
19:39Et l'Italie, on est en train de se rapprocher à plus que 10 points d'écart.
19:42Et sur le taux à 5 ans, alors là, la France est numéro 1.
19:45Donc, ça veut dire qu'on n'inspire plus confiance.
19:47C'est ça, moi, qui m'inquiète aujourd'hui.
19:49Et donc, si on n'a pas des mesures crédibles qui sont prises,
19:52si on n'a pas un budget crédible demain, et malheureusement, ça ne sera pas le cas,
19:55ça ne peut que continuer, malheureusement, sachant qu'on a 54% de notre dette
19:59qui est détenue par des investisseurs étrangers, qui, justement, sont très sujets à cela.
20:03Et donc, à partir de là, bien sûr, les Français aussi pourront avoir des inquiétudes.
20:07Donc, il faut être quand même... Je ne le souhaite pas, bien entendu.
20:09Il faut être quand même très prudent.
20:11Mais je me souviens, à l'époque de la crise grecque,
20:13quand les dirigeants grecs disaient « Vous savez, on est protégé, il ne peut rien nous arriver. »
20:17Non, certes, mais aujourd'hui, justement, on nous dit pareil.
20:20La France, on ne pourrait jamais connaître une situation à la grecque.
20:22Je ne suis pas sûr, bien sûr, l'échelle n'est pas la même.
20:26La dette grecque, c'était 350 milliards d'euros.
20:28Nous, c'est 3 500 milliards d'euros. Vous voyez, un zéro de plus.
20:31C'est sûr qu'on ne pourra pas laisser tomber la France comme ça.
20:33C'est non comparable, oui.
20:33Exactement. Mais, en termes de crise financière,
20:36il faut savoir que, malheureusement, impossible n'est pas français.
20:38Je pense qu'une crise financière peut arriver beaucoup plus vite qu'on peut l'imaginer.
20:41On dramatise un peu trop, Marc Toiti.
20:43On ne peut pas nous comparer à la Grèce.
20:44Par contre, on peut nous comparer à l'Espagne, à l'Italie,
20:48qui sont des grands pays du Sud.
20:49Et c'est sûr qu'aujourd'hui, on a une situation qui est plus compliquée
20:52qu'avant. Il faut quand même rappeler qu'on était la première,
20:55la deuxième économie européenne.
20:58Donc, de ce point de vue-là, il y a un déclassement très net de la France.
Recommandations
21:39
|
À suivre
33:51
27:18
23:26
41:39
26:33
9:17
42:19
21:28
5:42
1:49:25
25:17
18:14
11:43
14:22
25:31
29:50
41:27
13:48
4:31
23:25
8:56
12:03
22:30
17:43
Écris le tout premier commentaire