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  • il y a 2 mois
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Le MEDEF, vous l'avez vu, organise un énorme meeting pour lutter contre certaines théories dangereuses, je cite, pour les entreprises,
00:08et notamment contre l'attaque Zuckman sur les hauts patrimoines.
00:12On a désormais une date fixée aujourd'hui par le MEDEF, ce sera le 13 octobre prochain. Est-ce que vous irez ?
00:18Moi, je ne suis pas patron.
00:20Mais en tant qu'ancien patron, c'est que vous soutenez la cause.
00:23Non, je n'irai pas. Si j'étais invité, je verrai.
00:28Je ne dirai pas, mais je trouve tout à fait normal qu'à la veille d'un budget, chacun montre ses muscles.
00:39Les syndicats le font. J'ai compris qu'ils avaient annoncé deux journées d'action.
00:44Le patron a le fait.
00:45Le 2 octobre prochain.
00:46Le patron a le fait. On ne connaît pas le budget, mais on indique tout de suite ce que l'on ne souhaite pas.
00:55– Ça faisait longtemps quand même qu'on n'avait pas vu les patrons aussi remonter, non ?
00:59– Je pense que le débat sur la fameuse taxe Zuckman a durci les relations, effectivement.
01:08Et je pense que c'était un débat pas très utile, parce qu'en deux mots, il va falloir que tout le monde fasse des efforts.
01:20Et on sait qu'une baisse des dépenses publiques pèse plus sur les classes moyennes et populaires que sur les personnes aisées ou riches.
01:31Et donc, il apparaît normal, une partie de l'opinion publique, qu'il y ait une pression fiscale qui s'exerce au titre de la solidarité sur les plus aisés et les plus riches.
01:48Je distingue bien aisés et riches. C'est-à-dire que moi, je ne suis pas… J'ajoute les deux.
01:54– Alors, est-ce que c'est la taxe Zuckman qu'il faut ? Personnellement, je pense que non.
02:03Parce que je pense que cette taxe, c'est une fausse bonne solution.
02:08Alors, elle plaît à beaucoup de monde, parce que ça touche 1 600 personnes ou 1 700.
02:13Donc, ça ne nous concerne pas.
02:16Ça rapporte 20 milliards…
02:16– 1 800, plus précisément.
02:18– 1 800, excusez-moi. Excusez-moi, Jean-Michel.
02:21– Ah non, mais rien de grave, mais je vais préciser les choses.
02:24– 1 200, ça rapporte de l'argent.
02:33– Ils estiment entre 15 et 20 milliards d'euros.
02:36– On ne sait pas du tout comment ça rapporte.
02:40Mais enfin, le chiffre de 20 milliards circule.
02:43Et puis, en plus, on taxe des gens qui ne font pas pitié.
02:45Donc, tout ça présente beaucoup d'avantages.
02:48Moi, je pense que ce n'est pas une bonne solution,
02:51parce que c'est une taxe qui, d'abord, est très difficile à mettre en œuvre,
02:58parce que le Conseil constitutionnel est parfaitement clair.
03:01Il ne faut pas que ça soit confiscatoire.
03:03C'est-à-dire qu'il ne faut pas que ça dépasse 60% du revenu des personnes.
03:07Or, dans un certain nombre de cas, on l'a bien vu, Mistral et autres,
03:11les actionnaires, dans des entreprises qui ne dégagent pas de bénéfices,
03:16vont se trouver dans cette situation.
03:19Donc, il va falloir les exclure.
03:20Mais comment ? Sur quels critères ? Comment on va faire pour les exclure ?
03:23Ça va être extrêmement compliqué.
03:25– Donc, si je vous suis…
03:26– Et alors, j'ajoute un point, un deuxième point, parce que c'est important.
03:28Je trouve que c'était très commode.
03:34On trouvait 20 milliards par miracle.
03:36Et ça permettait aux autres, j'allais dire à nous tous, de ne pas faire d'efforts.
03:42Je pense que l'effort, il doit être pour tout le monde, à l'exception des plus fragiles.
03:46J'ajoute, à l'exception des plus fragiles.
03:49Mais il doit être pour tout le monde.
03:50Et donc, je pense que les personnes aisées et riches…
03:55Et je dis aisées et riches parce que ça doit être plus large.
03:58Moi, je n'aime pas une mesure qui cible 1 800 personnes
04:01et les désignes du doigt, un peu les stigmatisent.
04:05Donc, je pense que c'est de la solidarité.
04:08On n'est pas en train de stigmatiser des mauvais contribuables.
04:11Il y a de la solidarité qui doit s'exprimer.
04:13Mais il faudra trouver des mesures qui soient plus générales.
04:16Moi, j'ai été intéressé ce matin, dans un journal économique du matin,
04:20par ce qu'a proposé Marc Fénault, du Modem.
04:23Il a donné des pistes.
04:26Eh bien, il y en a quelques-unes qui sont intéressantes.
04:28Alors, lesquelles ?
04:30Quelle est la piste proposée par Marc Fénault,
04:33qui vous semble de la plus pertinente en l'État ?
04:35Fénault a proposé, par exemple, d'augmenter la flat tax.
04:38Il a proposé…
04:40Une hausse de la flat tax sur les revenus du capital,
04:42c'est l'une des pistes, visiblement, sur la table à l'heure qu'il est.
04:46Il a proposé de rétablir une sorte d'ISF qui sortirait l'outil de travail.
04:52Oui, il a proposé de…
04:53Alors, attendez, attendez.
04:55Arrêtons-nous là-dessus.
04:56Arrêtons-nous là-dessus.
04:57Effectivement, et c'est un petit peu ce dont tout le monde parle.
05:00Ça fait la une de tous les journaux demain.
05:01Je veux dire très franchement que ce n'est pas une voie que je privilégiais, celle-là.
05:06Celle-là ?
05:06La flat tax.
05:07Alors, cette…
05:08En plus, moi, je ne suis pas fiscaliste.
05:10Je ne suis pas là pour vous dire ce qu'il faut…
05:13Oui, mais l'avis d'un ex-grand patron est particulièrement intéressant en ces temps.
05:19C'est vrai que…
05:20Il ne faut pas toucher aux entreprises.
05:22Je le dis très franchement.
05:24C'est ça, la ligne rouge.
05:24Il ne faut pas toucher aux entreprises pour une raison très simple.
05:26Moi, j'ai été…
05:28Je suis pour la politique de l'offre.
05:30Je crois même avoir été un peu à l'origine de cette politique de l'offre.
05:33Oui.
05:34Lorsque j'ai fait mon rapport en 2012, vous n'étiez pas né.
05:37Moi, j'ai été aidé.
05:39Moi, j'ai été aidé.
05:40Oui, vous, vous, Jean-Marc.
05:43Bon.
05:45Et cette politique de l'offre, d'ailleurs, qui a coûté très cher à François Hollande,
05:48parce que c'est ça qui a généré l'effrondeur.
05:51Donc, cette politique de l'offre, elle donne des résultats encourageants.
05:54Il ne faut pas l'arrêter.
05:57Les résultats encourageants, il y a eu 2 millions de créations d'emplois.
05:59Alors, ce n'est peut-être pas la politique de l'offre qui l'a fait,
06:01mais il y a eu 2 millions de créations d'emplois.
06:03On a arrêté de perdre de l'emploi dans l'industrie.
06:05Pardon.
06:05Alors, arrêtons-nous sur cette proposition-là.
06:08Visiblement, parmi les pistes étudiées...
06:09Vous voulez parler fiscalité.
06:11Oui, parce que c'est le sujet qui intéresse un peu tout le monde en ce moment.
06:14Parmi les pistes, il y a cette contribution sur le patrimoine non professionnel.
06:18Et les experts autour de la table, Jean-Marc Sylvestre, vous allez nous le confirmer,
06:22nous disent que c'est une sorte d'ISF, de retour de l'ISF.
06:27C'est le principe même de l'ISF.
06:29Marc Penneau le dit très franchement.
06:31Non, mais est-ce que c'est vraiment très différent de l'IFI ?
06:35De l'IFI actuel ?
06:35Oui, l'IFI, l'impôt sur la fortune...
06:38Attendez, attendez, parce que c'est compliqué pour les gens qui nous regardent.
06:40L'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière, mise en place par Emmanuel Macron.
06:44Écoutez, ça permettrait de mettre dedans l'assurance-vie, par exemple.
06:51En plus, les livrets de caisse d'épargne, pour ceux qui en ont, etc.
06:56Ça permettrait d'élargir l'IFI actuel.
07:00Vous voyez imposer l'assurance-vie ?
07:03Pardon ?
07:03Vous voyez imposer l'assurance-vie aujourd'hui ?
07:05Ça va être un tollé.
07:07Je vous rappelle que ça se faisait du temps de l'ISF.
07:12Oui, oui, oui, justement.
07:15Non, mais je ne suis pas très partisan de cette disposition.
07:20Je suis plus intéressé, par exemple, par le fait d'augmenter l'impôt sur les sociétés des bénéfices distribués.
07:27Pas des bénéfices non distribués.
07:29Mais vous dites quand même, pardonnez-moi, parce que j'aimerais qu'on s'arrête là-dessus.
07:33Encore une fois, ça fait la lune de tous les journaux.
07:34On a regardé demain, donc il faut bien expliquer en quoi ça consiste.
07:36C'est taxer les hauts patrimoines sans toucher donc à l'outil de travail.
07:43Et en ça, vous nous dites, ce n'est pas la meilleure des solutions, mais on peut l'accepter.
07:49Personnellement, ce n'est pas une solution que je privilégie.
07:51Je ne sais pas comment elle rapporte.
07:53Parce que tout ça, il faut savoir comment ça rapporte.
07:55Moi, je ne suis pas la direction du budget ou la direction des finances publiques.
08:00Je ne suis pas capable de vous dire combien ça rapporte.
08:02Alors, ça dégagerait visiblement entre 2 et 3 milliards d'euros par an.
08:07L'ISF rapportait très peu.
08:08Il rapportait 3, 4 milliards.
08:10Et il a d'ailleurs coûté beaucoup plus cher qu'il n'a rapporté.
08:12Oui, je vois quel calcul vous faites allusion, Jean-Marc Sylveste.
08:17Mais je n'ai pas été complètement convaincu par ce calcul.
08:22L'ISF est un impôt qui a eu son temps.
08:25Et je ne propose pas qu'on fasse revivre les vieux systèmes.
08:34Ceci étant dit, il n'y a pas d'obstacle de principe.
08:38J'ai un obstacle de principe dès lors qu'on touche aux entreprises.
08:41Parce que je sais qu'on ne peut pas continuer à baisser les impôts des entreprises.
08:44Ce qu'il faudrait faire pour les impôts de production.
08:46Mais on ne peut pas le proposer actuellement.
08:48C'est évident que ça ne serait pas accepté.
08:50Mais il faudra y penser un autre jour.
08:54Mais je pense que les entreprises ont des charges qui sont plus fortes en France qu'ailleurs.
09:02Nettes des aides.
09:03Je suis clair.
09:05Nettes des aides.
09:06C'est-à-dire que si vous prenez l'ensemble des prélèvements sur les entreprises.
09:09Et que vous déduisez les aides qu'elles reçoivent.
09:12Donc c'est-à-dire les prélèvements nets.
09:14Nous sommes à 10% du PIB.
09:16Alors que les Allemands sont à 8% du PIB.
09:19Vous dites 2% c'est rien.
09:20C'est 50 milliards.
09:23Donc on est déjà trop taxé.
09:24C'est ce que vous dites.
09:25Parce que les oppositions soulignent les aides aux entreprises qui s'élèvent à environ 200 milliards par an.
09:32Alors les calculs sont extrêmement variés.
09:35Le France Stratégie a fait 4 scénarios.
09:40Il y en a un à 139 et un à 220.
09:42Donc vous voyez, il y a de la marge.
09:45Ça dépend de ce qu'on mettait dedans.
09:46Quand vous êtes à 215, vous avez dedans, par exemple, la compensation apportée par l'État à la SNCF pour son système de retraite.
09:56Parce que comme le système de retraite de la SNCF est plus favorable que le système de droit commun, l'État compense la différence.
10:05Est-ce que c'est une aide aux entreprises ?
10:08Bon, ça se discute.
10:09Vous dites qu'il y a un mauvais procès qui est fait sur les aides.
10:14Puisque là, on voit bien que depuis le rapport sénatorial...
10:18Je ne dis pas qu'il n'y ait pas un procès.
10:19J'ai été interrogé.
10:20Vous avez été auditionné.
10:22Auditionné par cette commission.
10:25Je pense qu'il faut...
10:28Moi, je ne suis pas contre le fait qu'on regarde les aides.
10:30Celles qui sont efficaces et celles qui ne sont pas efficaces.
10:33Est-ce qu'on supprime celles qui sont inefficaces ?
10:35Il y a un peu de ménage à faire, sans doute.
10:37Il y a certainement du ménage à faire.
10:38Sur les conditions, la conditionnalité des aides,
10:42il faut que cette conditionnalité soit claire,
10:45directement liée à l'objet des aides,
10:49et qu'on puisse le vérifier.
10:52Et il n'y a peut-être pas assez de contrôle.
10:54Mais dire que les entreprises françaises se gobergent d'aides...
11:00Ça, c'est de l'argument politique.
11:02Ça, je pense que ça n'est pas...
11:04Vous avez l'impression quand même que les Français n'aiment pas les patrons,
11:07n'aiment pas les entreprises ?
11:08Je pense qu'il faudrait que les Français comprennent
11:12qu'une partie de leur avenir est liée à celui de ces entrepreneurs.
11:20Les entrepreneurs en France doivent être considérés comme des gens qui servent le pays.
11:27Et je suis, moi, tout à fait du côté de ceux qui essayent de produire.
11:37Et les entrepreneurs qui ont réussi, mais aussi, parce qu'on n'en parle pas assez,
11:40ceux qui ne se sont pas encore lancés.
11:42Parce qu'avec les taxes Huckman, vous allez comprendre qu'un entrepreneur
11:44qui décide de lancer sa boîte en France, on lui dit, en gros,
11:46si ta boîte réussit et qu'elle est valorisée à plusieurs milliards,
11:49tu vas payer très cher.
11:50Donc, t'as intérêt à ne pas créer ta boîte en France.
11:52– Oui, mais si on faisait la taxe Huckman, on serait obligé d'exclure ces gens-là.
12:00Parce que ça serait confiscatoire.
12:03Et le Conseil constitutionnel serait...
12:04Ce qui fait que d'ailleurs que ça serait extrêmement compliqué à mettre en œuvre.
12:08Mais moi, je pense que la France a besoin d'entrepreneurs.
12:13Elle a besoin d'entreprises dynamiques.
12:16Nous étions, Jean-Marc Suleves et moi-même, la semaine dernière,
12:20ou il y a 15 jours, dans une réunion d'entrepreneurs, de PME.
12:26Ce sont ces gens-là qui font avancer les choses.
12:31Leurs salariés aussi.
12:32Leurs sorts sont liés.
12:34Donc, je crois que les Français doivent comprendre que les entrepreneurs
12:38sont des personnes qui méritent le respect et le soutien.
12:44– Et pour l'instant, ce n'est pas le cas.
12:46– Quand on fait des sondages, on s'aperçoit que les chefs d'entreprise
12:50bénéficient quand même d'une certaine côte.
12:53Si je les compare aux politiques, et excusez-moi aux journalistes...
12:57– Vous avez raison, on n'est pas trop populaire.
12:58– Mais de toute façon, les politiques et les journalistes sont toujours les derniers.
13:01Ça, ce n'est pas un problème.
13:01Mais ce qui est plus préoccupant, vous qui avez quand même occupé
13:05des fonctions d'entrepreneur, enfin de grand patron,
13:09c'est quand même, ces dernières années, il y a incontestablement
13:11une dégradation...
13:14– Écoutez, dans les sondages, non.
13:17Les sondages montrent que les Français font confiance
13:22d'abord aux pompiers, aux maires,
13:27et les chefs d'entreprise...
13:27– Ils aiment bien leur boîte en général.
13:29– Les chefs d'entreprise sont assez proches de cela.
13:32Donc je ne pense pas qu'il y ait eu...
13:33– Mais est-ce que les organisations patronales, c'est un petit peu différent,
13:37est-ce que dans le conclave, vous savez, cette négociation sociale
13:41qu'il y a eu avant l'été...
13:42– Dont j'ai beaucoup regretté l'échec.
13:44– Alors voilà, justement, est-ce que là, il n'y a pas eu un peu de rigidité
13:47de la part du patronat qui n'a pas voulu, dans la dernière ligne droite,
13:52un peu céder sur quelques aspects de la réforme des retraites
13:55et pas le cœur, et qui peut-être va coûter très cher trois mois plus tard.
13:59– Je partage votre avis.
14:01Nous avons raté une occasion de traiter le problème des retraites dans ce pays,
14:09qui est quand même un problème qui va nous empoisonner l'existence
14:12et qui va être au cœur de la prochaine campagne présidentielle.
14:16C'est-à-dire que pendant un an et demi, nous allons en entendre parler.
14:19Donc on avait eu l'occasion, avec le premier syndicat français,
14:23plus la CFTC, d'avancer sur ce sujet.
14:27J'ai beaucoup regretté que ça ne conclut pas.
14:32Je n'ai pas participé aux négociations dans le détail,
14:35donc je ne veux pas imputer l'échec à tel ou tel,
14:38mais je pense que ça méritait qu'on fasse des efforts.
14:42– Mais M. le Président, il y a eu une grande négociation,
14:44il y a quelques années, à laquelle vous avez participé,
14:47parce que dans votre longue carrière d'industriel,
14:49vous avez été président de Peugeot.
14:51À un moment où on était en train de décider,
14:55pour l'industrie automobile, le passage à l'électrique.
14:58Exact ? Vous étiez là ?
15:00– Oui, j'étais là, j'étais là.
15:01– Comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce fiasco d'aujourd'hui ?
15:05À Poissy, dans une usine que vous avez dû inaugurer,
15:08avec 2 000 ou 3 000 sommages partiaires.
15:12Et ce n'est pas fini.
15:13– Environ 2 000.
15:14– Cette affaire a été traitée de manière inacceptable.
15:19Les chefs d'entreprise de l'industrie automobile n'ont pas été consultés.
15:26– Vous avez été consultés ?
15:28– Non, on n'a pas été consultés.
15:30On a été consultés après.
15:32Pas avant.
15:33Il y a eu un débat entre le Conseil et le Parlement européen.
15:41Le Conseil proposait 2040 pour passer à tout électrique.
15:48Le Parlement était sur 2030.
15:51Donc on a transigé, on a fait au milieu, en arbitrage.
15:54Aucune étude d'impact.
15:56Personne n'a mesuré les conséquences d'une telle décision.
16:01qui ouvrait un boulevard aux Chinois qui ont 10 ans d'avance sur la voiture électrique.
16:08Et maintenant, eh bien…
16:09– C'est perdu ? Le marché est perdu pour nous ?
16:11– Le marché n'est pas perdu.
16:12Rien n'est jamais perdu, pourvu qu'on se batte.
16:15Mais il va falloir se battre.
16:16Il va falloir se battre.
16:17Et un moyen de se battre, c'est de voir comment on travaille avec les Chinois.
16:23Et moi, je soutiens ce qu'avait fait Carlos Tavares à l'usine de Saragosse.
16:29Il s'est associé avec CATL, le premier fabricant mondial de batteries,
16:35pour faire une usine 50-50.
16:39– Pour en revenir, on a beaucoup de questions de téléspectateurs.
16:42On a une question de Sophie.
16:44On est pris pour des vaches à lait.
16:45On paye nos impôts, on paye nos cotisations.
16:48Mais quand j'ai besoin d'un médecin, je n'ai pas de rendez-vous avant trois mois.
16:52Est-ce que l'argent public est bien utilisé ?
16:56Ces sentiments-là, c'est un sentiment qu'on entend beaucoup, Bruno Jeudy,
17:01peut-être dans ce climat actuel.
17:04– Oui, parce que d'abord, il y a eu des rapports
17:08qui ont montré justement l'accumulation d'organismes parapublics, d'agences.
17:17Donc il y a des chiffres qui sont assez vertigineux,
17:19mettant tout au même plan,
17:20parce qu'il y a des agences qui sont sans doute toutes petites,
17:23puis d'autres qui sont très importantes.
17:24Certaines qui ne servent à rien, d'autres qui servent beaucoup.
17:27Après, il y a eu aussi des rapports qui pointent le gaspillage d'argent public
17:31dans certaines grandes organisations publiques.
17:35Tout ça contribue à faire monter le sujet autour du gaspillage
17:39qui est évidemment exploité, parfois à raison,
17:42parfois de manière excessive par certains partis politiques.
17:45Et du coup, chez les Français, l'idée s'installe
17:47que l'argent est mal dépensé.
17:49Il faut reconnaître qu'il y a quand même une grande partie de notre richesse
17:52qui est dépensée dans l'argent, qui est dans la sphère publique,
17:57de manière bien plus importante que chez certains de nos voisins.
18:01Sur l'hôpital, par exemple, c'est criant.
18:03La suradministration du système hospitalier français,
18:08les chiffres le montrent.
18:10Alors après, moi je ne suis pas un spécialiste dans la part de gaspillage à dents.
18:13Mais il y a un sentiment de gaspillage et d'injustice.
18:16On y revient à regarder ce que dit Henri.
18:17Depuis 2017, j'ai surtout vu des cadeaux aux grandes entreprises
18:20et aux plus riches au nom du fameux ruissellement.
18:23Mais moi, dans mon quotidien, je n'ai rien vu ruisseler du tout.
18:26Ne s'étant pas trompé de politique fiscale.
18:28Et j'aimerais qu'on écoute François Ruffin,
18:29le député François Ruffin de La Somme,
18:31sur BFM TV ce matin,
18:33qui va un petit peu dans ce sens aussi.
18:34On écoute.
18:36On vit dans un pays où les milliardaires
18:38payent deux fois moins d'impôts en proportion
18:39que leurs secrétaires et que les infirmières.
18:42Est-ce que c'est normal ?
18:43Est-ce que vous trouvez ça normal ?
18:45Donc, il s'agit là de relever
18:47l'imposition des plus grandes fortunes de notre pays,
18:51dont le patrimoine a été multiplié par 14 en 30 ans.
18:54Vous savez, en une année de crise Covid,
18:55les 500 fortunes de notre pays ont vu leurs fortunes quasiment doubler.
19:01Plus 236 milliards d'euros.
19:03Pour les gens qui nous écoutent, Jean-Marc Sylvestre,
19:06notre spécialiste économie sur ce plateau,
19:08on a besoin de vous.
19:08Est-ce que réellement, les riches paient moins d'impôts
19:13que leurs secrétaires ?
19:14Proportionnellement à ce qu'il y a.
19:16Proportionnellement à ce qu'on le dit.
19:18Proportionnellement et en pourcentage, oui.
19:20C'est exact.
19:22Mais le sentiment d'inégalité avant impôts est terrible.
19:26C'est-à-dire que les inégalités en France avant impôts sont terribles.
19:29ICI les a analysées.
19:30Ça va de 1 à 18.
19:32Si on prend les 10% les plus riches par rapport aux 10% les moins riches,
19:37on a une différence de 1 à 18.
19:38Mais après redistribution, après impôts,
19:41on est dans les pays les plus égalitaires.
19:44L'écart n'est que de 1 à 3.
19:46Donc il y a aussi un ressentiment de la part de l'opinion publique,
19:49une méconnaissance de la part de l'opinion publique,
19:52de tout ce que représente la redistribution qui reçoit.
19:55En matière de services publics, vous n'êtes pas de prestations.
19:58Je dois dire que je suis extrêmement surpris par ce chiffre de 1 à 3.
20:02– C'est le chiffre de l'État ?
20:05– Je suis extrêmement surpris.
20:09Je voudrais savoir comment c'est calculé.
20:11Parce que ça voudrait dire la moyenne des 10% les plus faibles,
20:16les plus pauvres, c'est 1 500 euros par mois.
20:21– Bien sûr.
20:22– 1 500 euros par mois pour une famille.
20:27C'est ça, c'est le maximum, 1 500 euros.
20:30Ça voudrait dire que les plus riches ne recevraient que 4 500 euros ?
20:37C'est-à-dire 3 fois.
20:38– Non mais on peut se réconcilier avec François Ruffin en disant
20:41qu'effectivement il y a un sentiment d'injustice,
20:43si ce n'est d'ailleurs une injustice mathématique, fiscale,
20:46c'est-à-dire que les riches paieraient en proportion moins que les plus précaires.
20:50Mais attendez, on peut résoudre cette équation-là plus simplement
20:53qu'en augmentant les impôts des riches.
20:54on peut baisser les impôts des plus précaires.
20:56Et les impôts de tout le monde d'ailleurs.
20:57En réalité le problème de l'injustice fiscale est là,
20:58c'est que tout le monde paye trop d'impôts.
21:00– Non mais les plus précaires ils payent l'impôt indirect,
21:02ils ne payent pas l'impôt direct.
21:03– Il n'y a pas d'impôt direct.
21:04– Les plus précaires, oui, mais la moyenne.
21:06– Ils payent la TVA.
21:07– Vous connaissez tous les Français,
21:08tout le monde paye trop d'impôts dans ce pays.
21:09– Mais si les plus riches payent moins d'impôts,
21:15que les 0,01% payent moins d'impôts que les 1%
21:20et que les 10% qui les suivent.
21:24Pour une raison très simple,
21:25c'est qu'une partie de leur argent est dans ces fameux holdings familiales.
21:30Ça mérite peut-être qu'on regarde exactement
21:32ce qu'il y a dans ces holdings familiales.
21:33S'il n'y a que l'outil de travail, ça peut se concevoir.
21:37Mais s'il y a autre chose que l'outil de travail,
21:40c'est à la direction des finances publiques de faire le gendarme
21:45pour vérifier que cette structure de holding familial
21:49n'est pas détournée de son objectif.
21:51– Dans notre discussion, il y a quand même un grand absent,
21:54si je peux me permettre.
21:56Et je parle à l'ancien chevènementiste que vous êtes.
22:00– Le chevènementiste ancien plutôt.
22:02– Exactement, le chevènementiste ancien.
22:04C'est ce que vous préférez.
22:06C'est la question quand même, j'entends,
22:08on cherche à faire des économies, voir qui on va taxer,
22:11mais il y a quand même un grand absent.
22:12Et depuis des années, c'est la question quand même
22:14de la croissance en fait, des recettes par la croissance,
22:17de la réindustrialisation.
22:19Et je m'adresse au président que vous êtes,
22:21de la fabrique de l'industrie.
22:23Entre 1995 et 2015, mais vous connaissez ces chiffres mieux que moi,
22:26la moitié des usines ferment, on est à un million d'emplois.
22:29Et ça c'est un grand absent des discussions.
22:31– Alors, vous avez tout à fait raison.
22:34– Je vous remercie.
22:34– Encore une fois,
22:36il y a eu quand même,
22:41à partir de 2015-2016,
22:44un changement.
22:45Pour la première fois depuis 40 ans,
22:48l'industrie n'a plus perdu d'emplois.
22:50Pour la première fois depuis 40 ans,
22:52on a créé plus d'usines qu'on en a perdu.
22:54Et c'est pour ça que je dis que la politique de l'offre
22:56n'a pas que des inconvénients,
22:58elle a même quelques avantages.
23:00Ceci étant dit, la croissance française est faible.
23:02– Une des raisons de la faiblesse de la croissance française,
23:06je m'excuse de faire un peu de technique,
23:07c'est que la productivité ne progresse pas.
23:10C'est-à-dire la capacité,
23:12ce que chaque une heure de travail permet de produire,
23:17eh bien ça ne progresse pas.
23:18Or la productivité, c'est ça qui crée la croissance.
23:21– Donc travailler plus.
23:22– Alors, vous avez raison.
23:28Si on ne peut pas travailler mieux, il faut travailler plus.
23:31– Dans les deux cas, on ne gagne pas plus.
23:32Ça n'incite pas les gens à travailler mieux ou à travailler plus en réalité.
23:35Encore une fois, c'est le problème de l'impôt.
23:36– Ça peut être, c'est pas l'impôt qui empêche le genre de travailler plus,
23:43je ne le pense pas.
23:44– Il y a des stades où il est plus avantageux de ne pas travailler plus,
23:47parce que sinon on va payer plus d'impôt.
23:48– Moi je suis pour travailler plus, pour baigner plus quand même.
23:50– Mais est-ce que vous ne pensez pas, M. le Président,
23:52que les riches notamment, ou les personnes aisées dont vous parlez,
23:56se méfient de l'usage que l'État fait de leur argent ?
24:01Est-ce que, comme aux États-Unis, le débat avait eu lieu
24:03avec Warren Buffett et Bill Gates, pour dire à l'État,
24:07on ne paye pas assez d'impôts ?
24:09Et donc ils voulaient payer des impôts, mais les loger,
24:11ce qu'ils ont fait d'ailleurs, dans des fondations,
24:13en décidant eux-mêmes des investissements publics qu'ils allaient faire.
24:16– Non mais Jean-Marc Gilles, on est d'accord
24:19pour considérer que l'argent public n'est pas toujours bien utilisé.
24:23– Non, le fait mis.
24:26– Mais n'allons pas vers l'idée qu'il y aura un grand gaspillage,
24:31et que ça serait miraculeux de réduire.
24:35Parce que qu'est-ce qui pèse dans le… qu'est-ce qui pèse ?
24:38– Les rémunérations.
24:39– Les retraites.
24:40– Les retraites.
24:41– Un quart.
24:42– C'est les retraites qui pèsent, et c'est le budget social qui pèse.
24:46Et ce budget social, il permet quand même de faire ce que vous avez expliqué tout à l'heure,
24:51c'est-à-dire que le taux de pauvreté serait de 25% en France s'il n'y avait pas de redistribution,
24:55et il est de 15%.
24:57C'est-à-dire que c'est un taux de pauvreté qui nous place plutôt pas mal en Europe,
25:02même s'il vient de croître un peu.
25:04Mais ça, c'est de la redistribution, donc ce n'est pas de l'argent perdu.
25:08– Sur les retraites, il y a quand même une bonne partie des retraités
25:10qui n'ont pas besoin d'aussi grosses retraites.
25:13– Alors, sur…
25:14– Ils ne sont pas du tout précaires.
25:14– Non, mais je ne parle pas de ça.
25:17Mais les retraites, vous allez toucher aux retraites.
25:19Le problème, c'est de savoir si on est capable de régler ce problème des retraites.
25:27– De la répartition.
25:28– En tenant compte du vieillissement des populations.
25:31Et moi, je pense qu'il faut qu'on sorte de cette affaire des retraites.
25:37– Qu'on aille vers une capitalisation.
25:38– Non, je ne suis pas jusque là.
25:43Je dis d'abord qu'il faudrait au moins résoudre le problème du système de répartition.
25:49– Avec le conclave, on n'est pas passé loin, on est passé juste à côté.
25:53Et je pense en plus que cette réforme avait été mal engagée,
25:57parce que moi, je pense qu'il ne fallait pas partir sur l'âge légal,
26:00il fallait partir sur la durée des cotisations.
26:03C'est ça, ce qu'avait fait Marisol Touraine, et ça a marché.
26:06– Elle a poussé les curseurs, quoi.
26:08– Pour en revenir à ce qui peut être annoncé là, dans les tout prochains jours,
26:12avant la fin de la semaine, taxer les plus riches.
26:15C'est intéressant de regarder ce qui se fait autour, quand même.
26:17Vous êtes penché là-dessus, Samy Sfaxi.
26:18– Tentez de vous rassurer, c'est quoi ce petit sourire, Julie ?
26:21– Je souris quand je vous vois, Samy, c'est naturel.
26:24– C'est vrai, vous avez ça naturellement.
26:26– Bon, et alors, qu'est-ce qui se fait autour ?
26:27C'est une idée qui fait son chemin de partout ?
26:29– Moi, je suis là pour vous rassurer ce soir, absolument,
26:30parce que si vous pensiez que ce débat, qu'on se déchirait,
26:34qu'on était les seuls à se déchirer sur cette question,
26:36vous vous trompez sur la question des taxations des plus riches.
26:41En réalité, les États, c'est vrai, ont besoin de recettes fiscales
26:44pour financer la transition climatique, la transition démographique,
26:47et puis aussi la hausse des dépenses militaires
26:50qui ne cessent de progresser dans les pays.
26:52Alors, vous allez voir, qui a dit…
26:55– On va jouer avec qui a dit ce soir.
26:58– Qui a dit, le déficit n'est pas soutenable,
27:00est-il faux que ça saigne ?
27:01Ça doit venir des riches de la classe, des milliardaires.
27:04Ça ne peut pas venir des classes moyennes,
27:06c'est suffisamment dur de s'en sortir aujourd'hui.
27:09– C'est un milliardaire.
27:09– Ce n'est pas Philippe Martinez.
27:10– C'est pas, c'est un milliardaire.
27:13– Est-ce qu'on a des choix ?
27:14– Non, alors, c'est un milliardaire, on va aller…
27:16– C'est un milliardaire.
27:17– Non, c'est un grand milliardaire,
27:19c'est pas un milliardaire, mais c'est Steve Bannon.
27:21Voilà, c'est Steve Bannon.
27:22– Oui, du côté, donc, dans le camp Maga,
27:25dans le camp de…
27:26– Du côté Trump.
27:27– On ne s'attendait pas forcément
27:28à avoir ce type de sortie aux États-Unis.
27:30Donc, ça agite également la classe américaine.
27:32Chez les Républicains aussi, on se pose cette question.
27:34Allez, on va partir au Royaume-Uni.
27:37Saviez-vous que jusqu'à maintenant,
27:38le régime des non-domiciliés au Royaume-Uni
27:42permettait à des étrangers de s'installer en Angleterre
27:45et d'être exemptés d'impôts
27:46sur l'ensemble de leurs fortunes
27:48qui étaient conservées hors d'Angleterre ?
27:50Eh bien, tout ça, c'est terminé.
27:51Voilà, parce que le Royaume-Uni aussi a besoin
27:53d'entrées fiscales.
27:54– Ce qui fait que ces personnes partent à Milan ?
27:56– Absolument !
27:57– Nouvelle Eldorado des riches.
27:59Ne spoilez pas la chronique de Jean-Marc Sylvestre tout à l'heure.
28:01– Ça avait attiré d'ailleurs beaucoup d'oligarques russes
28:04qui embêtaient les Anglais.
28:06Et puis le Brésil.
28:07Le Brésil, on en a souvent parlé également.
28:09Lula qui, lui, veut taxer les plus riches
28:11pour réduire l'impôt des classes moyennes.
28:13Regardez ce qu'il a dit.
28:14C'est assez édifiant, c'est assez radical et direct.
28:16« Taxer les riches n'empêchera pas ceux qui contribuent
28:19de manger leur viande, leurs salades, leurs crevettes,
28:22leurs homards, leurs filets mignons.
28:24Mais cela permettra aux pauvres de manger un peu de viande. »
28:28Et voilà, c'est vrai que c'est un débat qui agite en tout cas tous les continents.
28:31– Donc finalement, pourquoi est-ce qu'on en fait, nous,
28:33tout un pataquette en France alors ?
28:34– C'est drôle, c'est l'idée de Marine Le Pen.
28:36Lula est alignée sur la question de l'injustice fiscale avec Marine Le Pen.
28:41– On parle pas sur la même idéologie politique.
28:43– Non, on est pas tout à fait sur le même programme sur le reste.
28:45Mais sur la justice fiscale, effectivement, Marine Le Pen dit elle aussi
28:47qu'il faut pouvoir taxer les riches à condition que ça permette
28:50de réduire les impôts des autres Français.
28:52– Alors, il y a une question de Karim.
28:53Je suis pour la taxe Zuckman parce que je pense qu'il est normal
28:56que des milliardaires participent davantage.
28:58Mais on nous dit que si on l'applique, ils vont tous s'en aller.
29:02Franchement, est-ce que c'est vrai ?
29:03– Je ne pense pas que ce soit le principal problème.
29:06Franchement, je ne pense pas que ce soit le principal problème de cette taxe.
29:09Cette taxe qui n'a pas que…
29:12qui ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette indignité.
29:16Je crois surtout qu'elle est anticonstitutionnelle
29:19et que donc elle a un avenir limité devant elle.
29:23Je ne suis pas un spécialiste de droit constitutionnel,
29:25mais elle est, pour un certain nombre de personnes,
29:28elle va apparaître comme confiscatoire.
29:29Donc, elle sera rejetée par le Conseil constitutionnel.
29:32– Alors, si ça pose encore question, ce n'est pas encore sûr, mais…
29:34– L'idée qui est avancée par les défenseurs,
29:37les partisans de cette taxe, justement,
29:39sur la question des entreprises numériques qui n'ont pas…
29:44– Des start-up.
29:45– Des start-up.
29:46– En gros, on leur redonnerait des actions.
29:50– C'est-à-dire qu'ils paieraient en actions.
29:52– Oui.
29:52– Ils paieraient en actions.
29:53– Ça vous paraît… – Oui, c'est une nationalisation.
29:54– Ça vous paraît complètement…
29:55– C'est ce qu'on appelle une expropriation.
29:57– Oui, c'est du communisme.
29:59– C'est du collectivisme.
29:59– Pas du collectivisme, c'est une sorte…
30:04Ça sera jugé comme une expropriation sans compensation.
30:08Et je pense que ça, ça ne sera pas accepté par le Conseil constitutionnel.
30:12– Sur le risque d'évasion des riches, ça a fait beaucoup réagir.
30:18Je voulais qu'on écoute à nouveau le député François Ruffin,
30:21qui évoque, si les riches venaient à quitter le pays,
30:26une privation des droits civiques comme mesure contraignante.
30:30On écoute à nouveau François Ruffin sur BFM TV ce matin.
30:32– Je suis tout à fait favorable à ce qu'il y ait des mesures contraignantes
30:36qui soient mises sur ceux qui finalement choisissent
30:39de ne pas appartenir à la patrie.
30:41Ceux qui menacent en permanence de fuir, de partir.
30:45Je veux dire, oui, il faut des mesures contraignantes.
30:47Pourquoi pas une privation des droits civiques ?
30:50On est là dans le choix qu'ils font
30:54de ne pas appartenir à la communauté nationale.
30:56– Une privation des droits civiques comme punition
30:59si les riches décident de quitter le territoire en cas de taxation.
31:04Et les droits civiques, c'est quoi ?
31:05C'est plus le droit de vote par exemple ?
31:07– Oui, mais là, on est un peu dans le n'importe quoi.
31:11– On peut faire un mur et appeler la...
31:12– On est dans la punition.
31:15Alors on peut considérer que, ça a été expliqué par M. Gallois,
31:19peut-être qu'il faut voir un certain nombre de dispositifs,
31:21les holdings et tout ça.
31:22Mais il n'en reste pas moins que ces personnes
31:24aient créé beaucoup d'emplois en France.
31:26et il paraît quand même que les partisans de ce député
31:31se souviennent bien quand même que les électeurs,
31:34ils ont besoin d'emplois.
31:35– Parce qu'il y a même...
31:36– Punir les patrons, ça nous renvoie,
31:38mais alors à des...
31:39– Il faut reconnaître qu'il s'agit de patrons
31:42un peu particuliers.
31:45– C'est un avocat.
31:46– Et je pense qu'ils doivent contribuer, ceux-là.
31:49– Ils doivent contribuer, tout le monde doit contribuer.
31:51– Ils doivent contribuer.
31:52– Même plus contribuer.
31:53– Et je pense qu'ils peuvent contribuer plus qu'ils ne peuvent.
31:55– Mais c'est l'idée de taxer l'outil de travail.
31:57– Mais je pense qu'il ne faut pas taxer l'outil de travail.
32:02Et je pense que l'idée de sanction du type suppression des droits civiques
32:07poserait un problème là aussi.
32:10les gens ont le droit quand même de circuler.
32:13On ne va pas empêcher les gens de circuler.
32:15– Et puis surtout les Français ont le droit de circuler.
32:17– Moi, les exilés fiscaux, ça ne me plaît pas.
32:22Ça ne me plaît pas.
32:22Je trouve normal de payer des impôts en France.
32:24Je fais partie des riches et aisés que j'évoquais.
32:29Je trouve normal de payer des impôts.
32:31Je suis prêt à en payer plus.
32:32Mais il y a des exilés fiscaux.
32:39Je n'aime pas beaucoup ça.
32:40Je n'aime même pas ça du tout.
32:42Mais il n'en reste pas moins que je ne vois pas comment on peut les punir.
32:46– Oui.
32:46– Pas de sens.
32:46– Cyril Chabagné nous a rejoint, président de la CFTC.
32:50– Bonsoir.
32:50– Bienvenue et merci de nous rejoindre en 7h tardive.
32:53Une réaction à ça, ça va un petit peu trop loin.
32:55C'est la chasse aux riches là ?
32:56– Ça n'a pas beaucoup de sens de priver des droits civiques.
32:59Il y a quand même une liberté de choisir et une liberté de circuler.
33:02Donc autant il faut évidemment faire participer davantage ceux qui le peuvent.
33:09Moi je ne suis pas un grand fan de la taxe Zuckman en soi
33:13parce que j'ai toujours un problème sur le bien professionnel.
33:17Je pense qu'il faut faire une grosse différence entre l'argent qui rapporte de l'argent
33:21et l'argent qui sert à de l'investissement.
33:24Voilà, donc la nuance.
33:25Alors il y a parfois des choses à vérifier
33:27parce qu'on a vu déjà dans des biens professionnels
33:29certains milliardaires mettre des yachts.
33:31Je ne suis pas certain que ce soit un bien professionnel.
33:34Donc il y a sûrement un peu de police à faire là-dedans.
33:36Mais c'est très important de faire la différence
33:39entre l'argent qui sert à l'investissement
33:40et l'argent qui crée de l'argent.
33:42Et donc il faut une participation mais sur cette partie-là.
33:46– Alors vous faites partie de ceux qui étaient à Matignon.
33:49– Tout à fait.
33:49– Ce matin.
33:50Vous en êtes ressorti pas tout à fait convaincu.
33:55C'est un euphémisme.
33:56Et donc vous annoncez la nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre prochain.
34:04Il n'y a rien qui vous a été dit
34:06qui a pu vous laisser penser que ça a avancé un peu dans votre sens.
34:09On parle de taxer les riches.
34:11Pourtant ça fait partie de vos demandes, non ?
34:14– Oui, on parle de beaucoup de choses mais on n'a pas d'annonce jusqu'à présent.
34:18Alors dans les choses plutôt positives ce matin,
34:20on a un Premier ministre qui souhaite redonner sa place au dialogue social,
34:25qui souhaite nous impliquer davantage dans toute une série,
34:30et d'ailleurs il doit nous écrire très prochainement,
34:31toute une série de négociations et de thématiques assez intéressantes,
34:35dans lesquelles d'ailleurs il nous certifie
34:37qu'il ne fera pas de lettres d'orientation de cadrage très strictes,
34:40ça change avec le passé,
34:42et sur lesquelles on aurait une certaine souplesse dans la négociation.
34:45Ça c'est le côté positif.
34:46– Mais ce n'était pas le but de la réunion de ce matin.
34:50Le but de la réunion de ce matin c'était de savoir,
34:52dans toutes les mesures qui ne nous convenaient pas,
34:54de la préparation du budget de François Bayrou,
34:58les mesures qu'il gardait, les mesures qu'il ne gardait pas.
35:00– Alors visiblement, pour l'instant,
35:04et c'est ce qu'a réaffirmé Marie-Lise Léon de la CFDT,
35:07il enterre une nouvelle réforme de l'assurance chômage,
35:10ça c'est un premier point, c'était l'une de vos demandes,
35:12et visiblement il va annoncer donc une nouvelle contribution des plus hauts revenus.
35:18Il met des choses sur la table ?
35:20– Alors il y a trois points plutôt positifs.
35:23Un, oui, je pense qu'il n'est pas sur une nouvelle grande réforme de l'assurance chômage.
35:27En fait, il voudrait sûrement qu'on parle uniquement d'un problème
35:30qui sont les ruptures conventionnelles, mais pas une grande réforme.
35:34Deuxième point, alors il a parlé, il a évoqué de manière assez floue
35:42en disant les prélèvements obligatoires, je ne veux pas forcément qu'ils augmentent,
35:47mais il faut revoir la distribution dans ces prélèvements obligatoires.
35:50Donc on comprenait, c'était un peu sous-entendu,
35:52qu'il fallait faire participer un peu plus les riches,
35:54peut-être un peu moins certaines catégories.
35:57Mais c'était assez flou et pas encore tout à fait déterminé.
36:00Et un troisième point qui est plutôt positif,
36:02et ça rejoint ce que M. Louis Gallois a dit tout à l'heure,
36:05et je m'en réjouis, qu'au moment où on demande une transparence de partout,
36:08sur les 211 milliards d'aides publiques,
36:10même si on mélange beaucoup de choses qui sont difficiles à mélanger,
36:13mais je ne veux pas faire le combat des chiffres.
36:14Les aides aux entreprises.
36:15Les aides aux entreprises, les aides publiques,
36:17il fallait de la transparence aussi, donc ça méritait une évaluation.
36:21Je me suis d'ailleurs permis de lui dire que si on évaluait,
36:23j'espère que c'était pour en tirer des conséquences,
36:25sinon on gagnerait du temps et de l'argent à ne rien faire.
36:28Et donc il devrait y avoir cette évaluation pour corriger,
36:31voir les aides qui sont efficaces, celles qui ne le sont pas,
36:34celles qu'il faut arrêter.
36:34– Il y a un rapport sénatorial sur la question.
36:36– Alors il y a le rapport sénatorial,
36:37mais il était déjà là au moment de François Bayrou,
36:41et jamais a été évoqué l'évaluation des aides publiques des entreprises.
36:45Serait-ce que l'évaluer pour un deuxième temps conditionné,
36:48c'est un petit plus.
36:49Mais vous voyez que sur toutes les autres mesures
36:51qu'il y avait dans le budget,
36:53je pense notamment à l'année blanche,
36:55je pense donc à la non-revalorisation des prestations sociales,
36:57je pense au doublement de la franchise.
36:59« Non, il ne nous a pas parlé non plus par rapport au doublement
37:02de la franchise médicale. »
37:03Enfin, il y a des tas de sujets sur lesquels on n'a pas de réponse.
37:05En nous disant,
37:07« Premièrement, je ne suis pas capable de vous répondre aujourd'hui,
37:09mes négociations ne sont pas terminées. »
37:11Il y a un autre argument,
37:13là on ne l'a pas compris,
37:14qui était,
37:15il a d'ailleurs dit qu'il était le Premier ministre
37:17avec le moindre pouvoir de la Ve République,
37:19c'est vrai qu'il y a un Parlement où c'est très compliqué,
37:21je peux comprendre ça,
37:22et en nous disant,
37:23« Le budget que je vais présenter,
37:24que je vais mettre sur la table,
37:25comme je veux un grand échange au Parlement,
37:30évidemment le projet final va être très différent
37:33du projet que je mettrai sur la table du projet initial. »
37:36Donc je ne veux pas m'engager sur quelque chose
37:37dont je ne maîtrise pas la finalité.
37:39Mais nous, on ne lui demandait pas de s'engager
37:41sur le projet final,
37:42parce qu'évidemment qu'il y aura un débat au Parlement
37:43et des amendements,
37:45mais on demandait au moins de s'engager
37:46sur des mesures sur le projet initial.
37:48Qu'est-ce qu'il va mettre sur la table au Parlement ?
37:50Vous avez raison.
37:52Je vous lis précisément ce qu'a dit
37:54et c'est Sophie Binet qui l'a rapporté.
37:56Le Premier ministre nous a dit
37:57que jamais dans la Ve République,
37:59un Premier ministre n'avait été aussi fragile.
38:02Nous sommes en position de force.
38:04Ce qu'il a voulu vous dire par là aussi,
38:07c'est qu'il a besoin,
38:09de votre sens, du compromis aussi.
38:12C'est qu'il n'a pas de majorité au Parlement,
38:15c'est qu'il ne va pas pouvoir adhérer
38:16à toutes vos requêtes, toutes vos demandes.
38:18Oui, mais moi, je n'ai aucun problème pour faire...
38:21Vous partez ?
38:23Mais non, mais vous restez avec nous, Louis Gallois.
38:26Qu'est-ce qui se passe ?
38:28L'émission n'est pas terminée.
38:30Il a tellement été surpris
38:31que j'étais d'accord avec lui sur le sujet,
38:33que ça l'a fait tourner.
38:34Ça l'a mis en état de choc.
38:36Sauf si vous départir.
38:37Je pensais que nous nous succédions.
38:38Ah non, non, non, non.
38:39Vous êtes ensemble,
38:40on est tous communis sur le plateau.
38:44Vous êtes bienvenus jusqu'au bout, Louis Gallois.
38:46Oui, donc je disais qu'évidemment
38:48qu'on était ouverts au compromis.
38:50Parce qu'on n'a pas tellement l'impression, pardon.
38:52On a l'impression que vous êtes muté sur les retraites,
38:53par exemple, et que là-dessus,
38:55c'est revenir aux 62 ans ou c'est la grève ?
38:58Alors d'abord, c'est non aux 64 ans,
39:00ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
39:02La nuance n'est pas neutre.
39:04Et deuxièmement, évidemment qu'il y a toujours
39:06ce sujet qui est brûlant chez nous
39:08et mal digéré des 14 manifestations
39:10qu'on a faites il y a maintenant deux ans.
39:12Mais le sujet principal pour lequel
39:14on est allé dans la rue le 18 septembre,
39:16c'est la conférence de presse de François Bayrou
39:18avec les annonces très dures sur le budget
39:20qui reposaient quasi uniquement
39:22sur les salariés, les retraités et les fonctionnaires.
39:24Quelles sont les revendications pour le 2 octobre
39:26et quels sont, si je puis dire,
39:28les buts de guerre, concrètement, précisément ?
39:30Mais ça reste les mêmes.
39:32C'est-à-dire, je vais essayer de répondre
39:34un peu aux deux questions en même temps,
39:35mais le compromis, nous, on est partant.
39:37On a toujours dit qu'on était prêt à la CFTC
39:39à faire des efforts qui avaient un vrai sujet
39:41de déficit et de dette
39:42et que donc, y compris que les salariés
39:45et les retraités participent à l'effort,
39:47on était prêt à le faire.
39:48Le problème, c'est que pour que les salariés
39:50et les retraités participent à l'effort,
39:51il faut que tout le monde participe à l'effort.
39:53Il faut que ce soit juste et équitable.
39:54Et c'est ça, le véritable problème du budget Bayrou.
39:58C'était pas juste...
39:59Les entreprises n'avaient absolument rien
40:01à mettre sur la table.
40:02L'efficience de l'État n'était pas revue.
40:04Donc c'était ça, le problème.
40:05Nos exigences, elles restent les mêmes.
40:07Moi, l'année blanche, sur certaines revalorisations
40:10de prestations qui sont soumises aux revenus,
40:12je peux comprendre qu'on les gèle
40:13pour les tranches les plus hautes.
40:15Est-ce qu'on peut geler les prestations sociales
40:17pour des personnes qui sont au SMIC
40:19et sur lesquelles il n'y a pas
40:21une très grande inflation ?
40:22En fin, le dernier trimestre,
40:23on est quand même à 1,7% d'inflation.
40:25C'est très compliqué sur les retraités.
40:26Pour vous aussi, c'est injuste, Louis Gallois ?
40:28Moi, j'ai été très choqué
40:31du fait qu'on bloque le RSA,
40:35l'allocation pour adultes handicapés,
40:40pour les APL, je l'ai.
40:42Alors, on plaint les personnes aisées
40:46qui vont avoir des impôts.
40:48Mais là, c'était dramatique.
40:50Ce sont des gens qui sont...
40:51Moi, j'ai des activités associatives
40:53et je les vois.
40:55Ce sont des gens qui sont à 5 euros près par mois.
40:57Et on leur dit,
40:59il n'y aura pas de prise en compte
41:01de l'inflation.
41:02C'est pour ça que je disais,
41:03on ne peut pas faire un budget
41:04qui demande quelque chose
41:06de plus fragile.
41:07Ce n'est pas possible.
41:08Tout le monde fait un effort,
41:09mais on épargne les plus fragiles
41:11et on le fait en fonction de ses moyens.
41:13Et c'est ça qui est important.
41:14Vous sentez juste un dernier mot là-dessus
41:16sur cette mobilisation du 2 octobre.
41:18Vous sentez qu'il y a encore...
41:21Vous avez de quoi mobiliser à nouveau.
41:24On parlait de 500 000 personnes le 18.
41:26septembre dernier.
41:28500 000 pour les policiers,
41:291 million pour la CGT.
41:31Il faut s'attendre à quoi le 2 octobre ?
41:34On va essayer de faire au moins aussi bien
41:35que le 18 septembre.
41:37Oui, on est encore en capacité de mobiliser
41:39parce que les inquiétudes
41:41qu'il y a eu durant l'été
41:42et en ce début du mois de septembre
41:43ne sont pas levées.
41:44Parce qu'il n'y a pas de réponse
41:46sur toutes les questions
41:46qu'on vient d'évoquer
41:48et tous les exemples
41:49que M. Gallois vient de prendre.
41:51Donc, tant qu'il n'y a pas de réponse claire,
41:53on sera en capacité de mobiliser.
41:54Alors, j'ai cru comprendre
41:55que le Premier ministre
41:56allait donner quelques pistes nouvelles
41:59d'ici la fin de la semaine.
42:01Demain ?
42:01Demain.
42:02D'ailleurs, c'était assez marrant
42:03de l'annoncer après la rencontre
42:05avec le patronat
42:06et pas nous l'avoir dit le matin à nous.
42:07Il garde la surprise.
42:08Un peu surprenant.
42:09Donc, on verra s'il y a quelques directives,
42:13quelques mesures
42:14qui permettent de calmer la colère.
42:17de la rencontre.
42:19Et puis, on verra s'il y a quelques jours.
42:20Et puis, on verra s'il y a quelques jours.
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