- il y a 2 mois
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir. r.
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00:00Henri Guénaud qui nous a donc rejoint, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
00:04Alors, il y a plusieurs pistes qui sont sur la table pendant ces négociations,
00:07les négociations qui sont en cours en ce moment.
00:09Il y a rouvrir le dossier des retraites et il y a cette fameuse taxe Zuckmann,
00:132% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros.
00:18J'aimerais qu'on écoute Gérard Larcher là-dessus, totalement opposé.
00:22On écoute.
00:24Nous avons voté contre le Sénat très largement au mois de juin.
00:27Nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l'impôt qui est décidé.
00:33Donc, la taxe Zuckmann, non.
00:35Est-ce que la suspension de la réforme des retraites pourrait être acceptable ?
00:38Écoutez, non.
00:41La réforme des retraites est une nécessité.
00:44On peut ajuster un certain nombre d'éléments.
00:46Est-ce qu'il faut ouvrir le conclave ?
00:47Mais il y a un certain nombre d'éléments qui n'ont pas totalement abouti au conclave.
00:52La pénibilité, la situation des femmes.
00:54Est-ce que la solution, Henri Guéno, passe par la taxation des ultra-riches pour répondre à ce besoin de plus de justice fiscale dans le pays ?
01:03Alors, d'abord, une chose qui me paraît nécessaire, c'est de ne pas confondre tous les débats.
01:07C'est-à-dire, il y a le débat sur le déficit, la dette, etc.
01:09Et puis, il y a le débat sur la justice fiscale.
01:13Ça ne me paraît pas le meilleur moment pour ouvrir le débat sur la justice fiscale.
01:16Il y a un débat parfaitement légitime.
01:17Mais l'ouvrir aujourd'hui, c'est une impasse.
01:21Parce que personne n'a de mandat pour imposer une vision particulière de la justice sociale.
01:29Ça, c'est un sujet qui concerne les élections présidentielles,
01:32qui est un choix de société.
01:34Bon, qui concerne un choix de société.
01:35Donc, ce n'est pas le moment.
01:37Ça n'a pas de sens d'ouvrir ce débat.
01:38Je ne comprends pas. Pardon. Pourquoi ?
01:40Pourquoi ça n'a pas de sens ?
01:40Pourquoi ? Parce que vous avez vu la tête de l'Assemblée ?
01:43Vous avez vu l'état du pays ?
01:44Oui, mais l'idée, justement, c'est que chacun fasse un effort.
01:47Mais personne, ce n'est pas un problème d'effort.
01:48Et peut-être que Sébastien Lecornu ouvre la porte.
01:50Mais pourquoi c'est un problème d'effort ?
01:51Il y a une conception de la justice sociale chez LFI qui n'est pas la mienne.
01:54Je n'ai envie de faire aucun effort pour la ressembler.
01:57Et ils n'ont envie de faire aucun effort pour partager la mienne.
02:00Mais ce n'est pas pourtant le rôle des responsables politiques
02:02d'essayer de trouver des compromis, de débloquer des situations, etc.
02:05Il faut trouver des compromis quand il y a des compromis qui sont possibles.
02:08Mais vous voyez, Pierre, la situation politique aujourd'hui n'est pas une situation normale.
02:12C'est une situation où un gouvernement ne peut pas engager de grandes réformes,
02:17ne peut pas réformer le pays.
02:18Il n'a pas de mandat.
02:21Il n'y a un mandat ni pour un gouvernement LR,
02:23ni pour un gouvernement socialiste, ni pour un gouvernement du centre.
02:26Donc il est impossible que Sébastien Lecornu parvienne à convaincre les socialistes
02:32sans froisser les républicains.
02:34C'est impossible.
02:34Mais ce n'est pas sur ce genre de sujet.
02:36Vous pensez que si, vous, Victor Révoz ?
02:38Je pense que sur cette mesure-là, oui.
02:41Le nouveau gouvernement, comme auraient dû l'être d'ailleurs les précédents,
02:46il a d'abord à assurer la continuité de l'État
02:49et deuxièmement à faire face aux événements et aux problèmes qui sont posés.
02:52Alors, par exemple, il est obligé de trouver un accord
02:56pour savoir quelle doit être la position de la France
02:59par rapport au traité du Mercosur.
03:01Ça, c'est un sujet auquel on ne peut pas échapper.
03:04Donc, voilà, là, il faut se mettre d'accord.
03:06Quelle sera la position de la France ?
03:07Mais, en revanche, on est dans une grande réforme fiscale
03:11ou le grand soir fiscal aujourd'hui, ça n'a aucun sens.
03:14Personne n'a les moyens politiques de le faire.
03:16Personne n'a le mandat pour le faire.
03:17Vous savez, le grand problème de ce débat, du débat politique aujourd'hui,
03:26c'est que tous les partis politiques, les représentants des partis,
03:31pensent que les choses se passent à l'Assemblée nationale, entre les partis.
03:35Non, les choses se passent avec le peuple français aujourd'hui.
03:38Et les partis sont prisonniers de leurs électorats.
03:41Si le Rassemblement national avait voulu négocier avec M. Béroud,
03:45s'il avait voulu trouver une porte de sortie et voter la confiance,
03:48il ne l'aurait pas pu, il ne l'aurait pas pu, sauf à perdre son électorat.
03:52Bon, aucun parti de gauche ne l'aurait pu non plus, sauf à perdre son électorat.
03:56Donc, chacun est dans son couloir et il ne se passe pas rien.
03:59Chacun est prisonnier d'une société qui est fracturée et radicalisée,
04:04qui n'est ni droitisée ni gauchisée, elle est radicalisée.
04:09Tout le monde est radicalisé.
04:10Les partis, ils représentent une fraction de cette population radicalisée
04:13et ils en sont prisonniers.
04:15Donc, la situation n'est pas du tout une situation habituelle.
04:18Ce n'est pas une cohabitation.
04:20On ne peut même pas aller vers une coalition.
04:23Personne n'a reçu mandat pour ça.
04:25Tout ce qu'on peut faire, c'est d'essayer quelque chose qui ressemble.
04:28Alors, pas tout à fait à l'Union nationale, parce qu'il n'y a pas la guerre,
04:32mais quelque chose qui pourrait s'appeler l'unité nationale,
04:35la recherche de l'unité nationale, dans un moment très compliqué,
04:38où le gouvernement ne peut pas gouverner normalement.
04:40– Oui, mais on est quand même dans une situation, Henri Guéno,
04:44alors si on vous prend au pied de la lettre,
04:46si on prend vos propos au pied de la lettre,
04:48on se dit que c'est un gouvernement technique qu'il faut.
04:51C'est ça.
04:52– Non, mais je termine, je termine.
04:55Soit c'est un gouvernement technique,
04:57soit c'est un gouvernement, c'est là où peut-être,
05:00on peut être en désaccord,
05:01qui ne fasse pas un grand soir fiscal,
05:05parce que ça, ça paraît tout à fait impossible et hors sujet,
05:09mais de faire en sorte que pour que les uns et les autres puissent s'asseoir à la même table,
05:15eh bien, il y ait des petits compromis,
05:18notamment sur le front fiscal,
05:21peut-être sur le front régalien en échange,
05:24et voilà, et on n'avance comme ça qu'à un cas jusqu'à 2027.
05:28– Et si vous appelez les petits compromis, je suis tout à fait d'accord,
05:32mais la vie est faite de petits compromis dans tous les cas de figure.
05:35Simplement, ces petits compromis ne peuvent pas être des morceaux significatifs,
05:40des programmes des uns et des autres.
05:41– C'est ça, c'est ça.
05:43– En revanche, technique, je n'aime pas le mot, pourquoi ?
05:46Si vous allez, par exemple, à prendre une position sur le Mercosur,
05:48ce qui est inéluctable.
05:49– Mais ce n'est pas technique, ça.
05:50– Voilà, ce n'est pas technique,
05:51donc ce n'est pas un gouvernement technique,
05:53c'est un gouvernement où des hommes politiques qui ont une expérience politique,
05:57éventuellement on peut leur ajouter des experts, des technocrates
06:00ou des patrons d'entreprises, mais en minorité,
06:02mais en tout cas, où ceux qui vont au gouvernement,
06:04ils vont pour faire leur devoir, avant tout,
06:06et non pour être les porte-parole de leur parti.
06:09Moi, je n'ai rien entendu de plus absurde que,
06:12lorsque il y a eu un Premier ministre à l'air,
06:13on a dit ça y est, l'air est au pouvoir.
06:14Non, l'air n'était pas au pouvoir.
06:16Après, on a dit les centristes sont au pouvoir.
06:18Non, les centristes n'étaient pas au pouvoir.
06:19Et demain matin, même si vous nommiez un Premier ministre socialiste,
06:22s'ils ne seraient pas au pouvoir.
06:24Voilà, donc il faut, moi j'avais trouvé,
06:27je trouve qu'il y a un exemple qui permet de comprendre ce que je veux dire.
06:32À l'Assemblée nationale, je répète ça depuis plusieurs jours,
06:35mais à l'Assemblée nationale, il y a une commission des finances.
06:38Cette commission des finances, elle a un président
06:40et elle a un rapporteur général du budget.
06:43Les deux personnages qui sont les plus importants,
06:47sur lesquels repose le travail de la commission des finances.
06:50Et puis la vote du budget ensuite.
06:51Ces deux personnages sont tout ce qu'il y a de plus opposé,
06:55mais radicalement opposé entre M. Charles de Courson et Coquerel.
07:01Si vous voulez, tous les séparent.
07:02Tous les séparent, sociologiquement, intellectuellement, politiquement, etc.
07:05Et pourtant, ces deux hommes réussissent à travailler ensemble,
07:09c'est-à-dire à faire passer les devoirs de leur charge avant qu'ils restent.
07:13Ils n'ont pas la pression des électeurs et l'image.
07:18Je suis d'accord avec votre analyse là-dessus.
07:20Sur les partis pris en otage par les électeurs, c'est vrai.
07:22Alors l'électeur a toujours raison, c'est le propre de la démocratie.
07:24Mais effectivement, lorsque je disais qu'Heller avait peut-être une chance de négocier,
07:27et que je pense qu'Heller était capable de faire le doron
07:28et d'accepter une contribution des plus riches
07:30en échange d'une non-augmentation des impôts pour le reste des Français,
07:34et si ça ne touche pas les entreprises.
07:35Je pense que, temporairement, Heller pourrait accepter.
07:38Mais le problème, c'est qu'Heller va devoir se retourner vers ces électeurs
07:40qui ne vont pas comprendre cette décision-là.
07:42Et que vous leur dites, vous n'êtes plus de droite.
07:43En fait, vous êtes devenu socialiste.
07:44Ça va tomber sur la personne de Bruno Retailleau,
07:46qui va devoir expérimenter la décision.
07:47Il y a déjà une contribution sur les plus riches,
07:52qu'on a d'ailleurs bien du mal à mettre en œuvre.
07:55Il est sorti beaucoup d'articles récemment sur ce sujet.
07:57Et l'administration fiscale a du mal à la mettre en œuvre.
07:59Mais elle existe déjà.
08:00Elle a été déjà une des voies de compromis du dernier budget.
08:03Mais tant que c'est un petit compromis, un petit ajustement,
08:07oui, tout est possible.
08:08Mais si vous allez plus loin,
08:10vous voulez une majorité à l'Assemblée sur un texte,
08:12vous remettez en cause la réforme des retraites.
08:13D'un mot, Lydia.
08:14Et ensuite, on a un téléspectateur qui est témoigné.
08:17J'écoute le débat depuis tout à l'heure.
08:19Et en fait, je suis fascinée par une chose.
08:20C'est qu'on parle beaucoup de la taxe Zuckman.
08:23Alors, c'est dans le cœur de l'actualité.
08:24Mais on ne parle plus du tout de comment réduire les dépenses.
08:28Quelles dépenses ?
08:29Quelle agence on va supprimer ?
08:31Comment on va réduire le nombre de fonctionnaires ?
08:33Tout ça, c'est totalement éclipsé.
08:35Et il y a cette taxe qui s'est imposée dans le débat.
08:38Et on a l'impression que c'est vraiment le nœud gordien
08:40de toute la vie politique actuelle.
08:43Parce que le PS est au cœur du jeu aujourd'hui.
08:45Tout est passé à gauche.
08:46Il pourrait aussi imposer le fait que les dépenses
08:49doivent être drastiquement réduites.
08:50Nous sommes d'accord, mais le PS ne sera pas d'accord.
08:52Moi, je vais vous dire une chose.
08:53Je ne suis pas d'accord non plus.
08:55Le PS est origineux.
08:56Non, non, c'est pas ça.
08:56Vous ne réduirez pas les dépenses.
08:58D'ailleurs, personne dans les 50 dernières années,
09:00dans aucun pays n'a réellement réduit ses dépenses.
09:03On les fait baisser.
09:04On fait baisser le poids de dépenses dans le PIB.
09:06Il y a d'autres moyens.
09:07Il y a d'autres moyens.
09:09On ne réduit pas les dépenses.
09:10On ne réduira pas la dette en montant non plus.
09:13Vous imaginez ce que ça veut dire.
09:14Ça veut dire dégager pendant 10-20 ans
09:17des excédents budgétaires.
09:19C'est impensable.
09:20C'est-à-dire que vous renoncez à utiliser vos ressources
09:23pour autre chose que pour réduire en montant la dette.
09:26D'autre part, on est devant un mur de dépenses.
09:28Un mur de dépenses.
09:29Regardez la situation.
09:30Aucune réforme n'est possible en Higuaino
09:32pour réduire les dépenses.
09:33Attendez.
09:34Devant un mur de dépenses, la santé, c'est les soignants,
09:39l'enseignement, les policiers, la justice, l'armée.
09:43De toute façon, il y a des dépenses à faire
09:45parce qu'on ne peut plus tenir,
09:46on ne peut plus tenir sans ruiner le potentiel de croissance
09:49et même la cohésion sociale.
09:51Donc, si vous me dites réformer, ça veut dire
09:53ici, supprimer des emplois pour en mettre là,
09:57je suis d'accord.
09:58Pour le reste, c'est impensable,
10:00sauf à changer complètement de société.
10:02Et là, on se renvoie à la question du débat présidentiel.
10:05Ce n'est pas là qu'on va faire ça.
10:07C'est pas dans ce moment.
10:08Et plus on s'y prend.
10:09Et plus on s'y prend.
10:10Et plus on s'y prend.
10:11Mais les agences, ça me fait doucement rire,
10:14les agences, la plupart d'entre elles,
10:17il y a toujours des ménages à faire partout,
10:18des choses à regrouper,
10:20mais la plupart de ces agences sont juste des outils
10:24pour mettre en œuvre des politiques publiques.
10:26Donc, ce qu'elles dépensent,
10:28ce n'est pas des frais de fonctionnement.
10:30Les frais de fonctionnement,
10:32si vous supprimez les agences,
10:34les dépenses restent,
10:35sauf les frais de fonctionnement.
10:37Mais les frais de fonctionnement vont rester aussi.
10:38Les frais de fonctionnement vont rester aussi.
10:40Ils vont rester aussi, les frais de fonctionnement,
10:42parce qu'il faut toujours des gens
10:45pour mettre en œuvre ces politiques.
10:46Si vous voulez faire des vraies diminutions de dépenses,
10:50il faut supprimer des politiques publiques.
10:52Non pas supprimer les agents.
10:54Supprimer les politiques publiques.
10:56Et donc, ça, ce sont des choix politiques.
10:59Ce sont des choix politiques majeurs.
11:03Et ça, vous ne le ferez pas aujourd'hui.
11:04Intéressant d'avoir les témoignages aussi ce soir
11:06de ceux qui manifestent.
11:08Il y a eu le 10 hier et il y aura le 18 dans quelques jours.
11:11Manès Nadel est avec nous.
11:14Vous êtes étudiant.
11:15Bonsoir à vous.
11:16Bonjour.
11:17Vous étiez avant ça à la tête de l'Union syndicale étudiante.
11:22C'est bien ça ?
11:23Lycéenne, lycéenne.
11:24Lycéenne, pardonnez-moi.
11:26Pourquoi vous êtes dans la rue, vous ?
11:29Écoutez, je pense que le débat qu'on a là,
11:32il est intéressant.
11:33Un peu plus que celui avec Laurent Jacobelli, je trouve.
11:36Je pense que dans ce pays, il y a un seul problème, en réalité.
11:39Il y a 30 ans, les 500 plus riches avaient 6% du revenu national.
11:43Et aujourd'hui, ils en ont 42%.
11:45Voilà.
11:46Donc, tous nos problèmes, tous nos conflits qui sont censés être résolus
11:49par la politique, par la démocratie dans ce pays,
11:51aujourd'hui, ne le sont pas.
11:53Et on se rend bien compte que...
11:54Mais j'étais sur votre chaîne à l'époque aussi pour en parler.
11:56Il y a un an, on a voté.
11:58Ensuite, là, l'Assemblée nationale, encore une fois, vote.
12:01Elle censure le gouvernement.
12:03Et il se passe encore et encore la même chose.
12:05Donc, je pense qu'il y a une exaspération qui est générale
12:07du point de vue social, du point de vue économique
12:10et bien sûr du point de vue démocratique.
12:12Tout est en train de se mêler.
12:14Et je mets en garde parce que la répression qu'on a vue,
12:17et je l'ai vue hier, et elle a été déployée dans toute la France
12:19de manière vraiment inédite pour une période,
12:22un mouvement dans cette période-là,
12:23elle ne permet pas qu'on règle sereinement les problèmes dans ce pays.
12:26Et un problème dans ce pays, il y en a un.
12:27Le premier, c'est l'accumulation de richesses insupportables
12:31par toute une partie de la population
12:33qui, justement, fait qu'on n'a plus l'argent,
12:36qu'on ne va plus chercher l'argent, en tout cas où il est,
12:38pour financer l'État, les services publics.
12:40Et ça, si on n'arrive pas à le régler démocratiquement,
12:43honnêtement, je pense qu'il n'y a plus qu'un seul moyen pour le régler,
12:46c'est dans la rue et comment.
12:48Vous répondez à comment, Réphélès ?
12:50Non, parce qu'on connaît ce jeune homme fort brillant,
12:53mais très, très, très ultra politisé
12:56et qui a un discours militant qui peut se concevoir.
13:00Ce qu'on peut lui répondre déjà,
13:02c'est que le gros problème, et on n'en parle jamais d'ailleurs,
13:06c'est comment on fait de la croissance dans ce pays.
13:10Et on ne fait pas de la croissance dans un pays
13:11en allant chercher l'argent des plus riches.
13:15Jamais de la vie.
13:15Parce que de toute manière, les plus riches,
13:17ils ont les moyens soit de faire de l'optimisation fiscale,
13:20soit de quitter le territoire.
13:22Donc, ce qu'il faut, c'est comment on recrée de la croissance chez nous.
13:28On recrée de la croissance, évidemment.
13:31D'abord, eh bien, en favorisant l'investissement.
13:34Pour favoriser l'investissement, précisément,
13:37il faut baisser notre pression fiscale,
13:40qui est terrible dans notre pays,
13:42qui est un des pays les plus pressés sur le plan...
13:45qui est le plus pressurisé, pardon, sur le plan fiscal.
13:48C'est aussi réflécher tout l'argent
13:52qui est mis dans les services publics,
13:54parce qu'il y a, je dirais,
13:56il y a plein de voies d'eau là-dedans qui...
13:58C'est terrible.
13:59Plus on va, plus on dépense,
14:00et moins les services publics sont performants.
14:02Donc, c'est ça l'idée.
14:05C'est ça qui est terrible,
14:06c'est que ce discours que tient ce jeune homme,
14:08qui est un discours de gauche,
14:11d'une gauche assez radicale...
14:12C'est un discours qu'on entend beaucoup,
14:14et pas que sur la gauche radicale, quand même.
14:16Le problème, c'est qu'il osculte...
14:19Enfin, il osculte pas, il occulte le reste.
14:24Et le reste, qui est capital,
14:25c'est de faire de la croissance.
14:27Alors là, je...
14:28Est-ce que je peux reposer la question ?
14:30Peut-être la réponse de Manes Chadel, pardonnez-moi,
14:34et je vous donne la parole, Henri Guéno, bien sûr.
14:35Vous en prie.
14:36Merci.
14:37Écoutez, on peut se poser la question de faire de la croissance.
14:39On pourrait aussi se poser la question de pourquoi, etc.
14:41Mais je rentre même pas dans ce débat-là.
14:43C'est vrai que la planète, c'est un tout petit peu important,
14:45mais voilà.
14:46La croissance, si vous voulez, comment on l'a fait ?
14:48C'est important quand même, Manes Chadel.
14:50Oui, oui, mais tout à fait.
14:52On l'a fait avec, tout simplement, de la consommation.
14:55Non.
14:55Avec...
14:56Non.
14:56Non, non.
14:57Il y a des fruits de la croissance qui existent dans tous les pays du monde.
15:00Et quand on compresse, justement, la dépense publique,
15:02comme voulait le faire Bayrou,
15:03et comme va le faire de la même manière Sébastien Lecornu,
15:06c'est-à-dire en dépensant moins dans les hôpitaux, dans les écoles,
15:10et in fine, en faisant en sorte que les gens n'ont pas le même pouvoir de consommer
15:14et donc de faire, justement, de la croissance,
15:16eh bien, finalement,
15:17non seulement, on aura enlevé l'argent qui allait dans la poche des gens,
15:22on les aura encore plus appauvris,
15:23et au final, ils achèteront encore moins,
15:25et il y aura encore moins de croissance.
15:26Vous savez, je suis peut-être très politisé,
15:28mais j'ai aussi passé mon bac en sciences économiques et sociales,
15:31et ça, ça fait partie aussi des chocs.
15:33Non, mais alors, Jean-Marc Sylvestre, voulez-vous vous dire quelque chose ?
15:39Non, mais la seule question que j'avais envie de poser à notre ami,
15:44c'est que pour faire de la consommation,
15:46il faut du pouvoir d'achat,
15:48il faut pouvoir consommer, il faut pouvoir dépenser.
15:51La France, aujourd'hui, ne consomme plus,
15:53vous avez totalement raison,
15:54la consommation est flat,
15:56elle est même molle,
15:57elle est même décroissante.
15:58En revanche, la masse de pouvoir de dépenser
16:02n'a jamais été aussi importante.
16:04Regardez ce qui se passe sur les livrets A des caisses d'épargne,
16:07sur les plans de retraite qu'il y a dans les banques,
16:10c'est de l'épargne liquide, disponible,
16:13qui ne sert à rien,
16:14sauf à rassurer les détenteurs de l'épargne.
16:19Alors, il y a quand même un problème
16:20beaucoup plus important que celui que vous soulevez.
16:25Si on veut d'argent...
16:26Dans le revenu national,
16:29la part importante qu'il faut aller chercher,
16:31c'est dans l'épargne.
16:31Ce n'est pas dans cette part des 42%
16:33détenus par les 500 plus riches dont je vous parlais.
16:36Ça, c'est une obsession.
16:38C'est une obsession, monsieur.
16:40C'est la réalité.
16:40Mais ce n'est pas aller chercher dans l'épargne.
16:43Mais ce que dit Jean-Marc,
16:45c'est que le problème que vous soulevez,
16:47Manès Nadel,
16:48est mineur par rapport à la solution
16:50que propose Jean-Marc,
16:51c'est de dire que les gens ont ce pouvoir d'achat
16:53puisqu'on se trouve dans l'épargne.
16:54Donc le problème n'est pas que les gens
16:55n'ont pas assez de pouvoir d'achat.
16:57La solution n'a jamais été aussi élevée au journal.
17:00Donc les gens ont l'argent de 49%.
17:02Ça n'a jamais été aussi élevée.
17:03Ça n'a jamais été aussi élevée du PIB.
17:04Comment ?
17:05Vous voyez, je pense franchement,
17:07ce n'est pas très sérieux de dire
17:08que le problème dans ce pays,
17:09ce n'est pas l'épargne
17:10et l'augmentation des inégalités
17:11qui est une réalité,
17:13un fait fléberant.
17:15Et le malaise social dans notre pays,
17:17il existe.
17:18Encore une fois, ça non plus,
17:19je ne l'ai pas inventé.
17:19Et l'expression qui en a été faite hier,
17:21elle existe également.
17:22On ne peut pas ne pas la prendre en compte du tout.
17:24Juste une question,
17:26parce que les téléspectateurs
17:27nous écrivent aussi en même temps.
17:28Rémi vous adresse la question suivante.
17:31Fait ce constat, en tout cas,
17:33les manifestants se sont tirés
17:34une balle dans le pied
17:35par la violence et la casse.
17:37Je pense qu'il faut effectivement
17:39y répondre en tant que personne
17:40impliquée dans ces mouvements-là
17:42parce que la violence,
17:43c'est un vrai problème.
17:44Ce que j'aimerais commencer par dire à Rémi,
17:46c'est que les gens qui ont manifesté hier,
17:48ils sont comme tout le monde.
17:50D'ailleurs, c'est tout le monde.
17:52Donc personne n'aime la violence.
17:53Vous voyez, personne n'a envie d'avoir mal.
17:55Personne n'a envie de plus pouvoir respirer
17:57parce qu'il y a de la fumée, etc.
17:58La violence, elle arrive quand il y a une répression
18:01comme il y a eu hier.
18:02Et je suis désolé, mais c'est encore une fois...
18:03Une répression, vous dites ?
18:05Une réalité.
18:06Mais écoutez, hier,
18:08dans mon lycée où j'étais il y a quelques années,
18:10à Tours,
18:11un lycée où il y a toujours eu des blocages
18:12d'établissements, si vous voulez,
18:13pacifiques, festifs, etc.
18:15C'est peut-être ça le problème, non ?
18:16Pour aller chercher les vidéos,
18:17Paul-Louis Courrier,
18:18le lycée, il s'appelle comme ça,
18:19vous pouvez tous aller chercher la vidéo.
18:20Des lycéens ont été frappés au sol par la police.
18:24D'accord ?
18:24Il y a eu des interpellations
18:26durant le mouvement du 10 septembre
18:28comme il n'y en avait jamais eu
18:29durant un début de mouvement classique
18:31à cette période-là de l'année.
18:32Donc là, franchement,
18:33il y a une réalité qu'il faut prendre en compte,
18:34c'est que la violence,
18:35elle n'arrive pas de nulle part.
18:37Et moi, je ne dirais pas du tout
18:38que les manifestants se sont tirés une balle dans le pied,
18:40comme vous l'avez dit, avec la violence.
18:41Alors, on a filmé, effectivement,
18:42un immeuble qui a brûlé.
18:44Il s'avère que c'était finalement
18:45une lacrymo jetée par un policier.
18:47La violence, elle arrive quand...
18:48Ce n'est pas encore définitif.
18:49La procureure a évoqué cette hypothèse,
18:51mais l'enquête est en cours.
18:54Merci beaucoup, Manestadelle.
18:55Le terme de répression me semble un peu excessif,
18:57mais j'aimerais qu'on avance un peu.
18:59Ce que je veux dire, c'est que la consommation,
19:01elle ne tombe pas du ciel.
19:02La consommation, elle ne s'invente pas.
19:04Les gens consomment s'ils ont envie de consommer,
19:07s'ils trouvent des produits.
19:09J'aimerais juste, avec vous, évoquer quelque chose,
19:12Auréguénaud.
19:12C'est une espèce de confusion générale.
19:15Alors, le problème avec votre interlocuteur,
19:19c'est qu'il dit des choses vraies et des choses fausses,
19:21mélanger les unes aux autres,
19:22et qu'un moment, il faut faire le tri.
19:26Alors d'abord, je voudrais remarquer
19:27que ça, c'est le drame de cette époque,
19:29c'est que rapporter un flux à un stock,
19:33c'est absurde.
19:34C'est-à-dire que dire,
19:36la richesse, c'est tant du revenu national,
19:39ça ne veut rien dire en réalité.
19:41Le revenu national, c'est le revenu d'une année,
19:42et la richesse, c'est le stock accumulé pendant des années.
19:45Ça pose le problème d'ailleurs,
19:46plus du capitalisme financier
19:48et de son éventuel réforme,
19:49mais qui ne dépend pas de l'Assemblée nationale française,
19:52et a fortiori dans la situation où nous nous trouvons.
19:54Donc c'est un autre sujet.
19:55C'est un vrai sujet.
19:56C'est un vrai sujet.
19:57Les inégalités dans le monde,
19:58elles se sont beaucoup accrues,
20:00et à un point qui est devenu insupportable
20:01dans beaucoup de sociétés.
20:02Mais c'est un autre sujet.
20:04Maintenant, la deuxième remarque,
20:05je voudrais rebondir sur ce que disait Yves Tréa.
20:07la croissance, c'est le sujet.
20:12C'est le sujet.
20:13Alors ça paraît banal,
20:14on se dit, il n'y a pas de recette.
20:16Non, il n'y a pas de recette,
20:17mais il y a quand même des choses à faire.
20:19Alors je remarque que Sylvestre parle de l'épargne.
20:22Là, j'ai une petite divergence avec lui,
20:24ça ne vous étonnera pas,
20:25mais sur un nouveau sujet,
20:27c'est l'épargne liquide,
20:28mais cette épargne-là,
20:29elle ne sert pas à rien.
20:31Toute l'épargne,
20:32elle est utilisée, réinvestie dans l'économie,
20:34en France ou ailleurs.
20:35Il n'y a pas d'épargne
20:36qui reste dans des tiroirs de la banque.
20:38Il y a une épargne dans la caisse des dépôts
20:40qui est considérée.
20:41Elle n'est pas investie dans l'économie.
20:42Sinon, on aurait un taux d'investissement.
20:44Mais si,
20:44mais elle peut être investie en France ou ailleurs.
20:47Elle peut être investie en France ou ailleurs.
20:48Elle peut servir aussi
20:49à financer une partie de la dette publique,
20:51mais cette épargne-là,
20:52elle n'est pas dans un tiroir.
20:53Avant, vous aviez ce qu'on appelait
20:55la thésaurisation.
20:56C'est-à-dire que les gens,
20:57ils mettaient sous leur matelas.
20:59Et c'était d'ailleurs une des idées de Keynes,
21:01c'est comment faire sortir ces encaisses cachées
21:03pour qu'elles reviennent dans l'économie.
21:04Là, ils sont tous à la banque.
21:06Et les banques,
21:06elles ne gardent pas d'argent dans leur tiroir.
21:08Bon, alors, peut-être qu'on s'en sert mal.
21:10Henri Guedot, j'ai une dernière question.
21:12Pourquoi les Français le font ?
21:15Pourquoi ils épargnent beaucoup ?
21:17Et beaucoup trop, sans doute.
21:18Pourquoi ?
21:18Parce qu'ils sont inquiets.
21:19Parce qu'ils sont inquiets.
21:20Et qui les a rendus inquiets ?
21:22Tous les imbéciles
21:23qui ont expliqué l'année dernière.
21:25Oh là là, c'est dramatique.
21:27Vous savez, on est en faillite.
21:29C'est terrible.
21:30Et ça, c'est la première des choses.
21:31La deuxième chose, c'est que non seulement on a dramatisé,
21:34mais qu'en plus, on a créé l'instabilité politique.
21:37Quel besoin avait-on de dissoudre ?
21:39Quel besoin y avait-il de déposer un 49-3 sur le budget ?
21:41Un dernier mot, Henri Guedot,
21:43vous, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
21:45Vous avez vu que Sébastien Cornu
21:47est allé voir Nicolas Sarkozy dans ses bureaux, visiblement.
21:50Pourquoi est-ce que tout le monde va voir Nicolas Sarkozy ?
21:52Vous avez quelques secondes pour répondre à cette question, Henri Guedot.
21:54C'est parce que c'est l'un des derniers
21:56qui a une véritable expérience du pouvoir
21:58et qui a fait moins de fautes que les autres.
22:01C'est un peu maladroit,
22:02alors qu'il essaie de convaincre à sa gauche,
22:04il fait un peu ?
22:04Non, je ne crois pas.
22:05Non, c'est assez normal qu'il aille voir.
22:07C'est normal.
22:07Je vous rappelle que...
22:08Dernier président, il vient de BMP.
22:10Oui.
22:11Il ira voir François Hollande.
22:12Et puis, il est né en politique avec Nicolas Sarkozy.
22:16Merci beaucoup.
22:17Merci à tous.
22:17Merci, Henri Guedot,
22:18d'être venu sur ce plateau,
22:21d'avoir répondu à nos questions.
22:22Merci à tous de m'avoir accompagné.
22:24Je vous souhaite une bonne nuit,
22:25un bon week-end.
22:25Et je vous dis à lundi, 22h minuit.
22:27Demain, c'est Émilie Broussoulou.
22:29Bon week-end.
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