- il y a 3 mois
Chaque jour, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00On accueille notre autre invité, Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur.
00:05Merci d'être avec nous. Vous pouvez y aller.
00:08Je peux y aller en direct.
00:09Bonne soirée.
00:11On va vous soumettre la même liste qu'on vient de soumettre à Éric Coquerel,
00:14la liste des premiers ministrables.
00:17Peut-être qu'on peut l'avoir, cette liste.
00:20Dans le camp d'Emmanuel Macron, on évoque, on le disait,
00:24Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, Roland Lescure, Gérald Darmanin.
00:28À droite, Xavier Bertrand.
00:31Et à gauche, il y a les noms de Bernard Cazeneuve et de Lucie Castex,
00:36que souhaitent une partie de la gauche.
00:40Donc, qui vous semble être le premier ministrable le plus plausible ?
00:46On a également évoqué Jean Castex, par exemple.
00:48Ça, c'est la théorie d'Yves Tréhard.
00:51Pierre Moscovici.
00:53C'est effectivement un jeu un peu particulier.
00:56Et moi, ce qui me frappe et me laisse peut-être aller à une certaine réflexion
01:02à partir de votre question, c'est que ce double quinquennat d'Emmanuel Macron
01:07restera marqué par deux surprises.
01:12Deux surprises ratées.
01:13Donc, il y a eu la dissolution en juin 2024.
01:16Et il y a la surprise du vote de confiance, qui risque de se transformer en vote de défiance.
01:23Maintenant, si vous m'annoncez que Bruno Retailleau pourrait être un premier ministre,
01:29ça serait finalement la troisième.
01:30Mais cette fois-ci, bonne surprise.
01:31Sauf qu'a priori, il n'a pas tellement envie de se griller avant 2027, Bruno Retailleau.
01:36Est-ce que c'est une option, vraiment, Bruno Retailleau ?
01:38Depuis quand même presque les débuts de la cinquième,
01:41que la meilleure route pour rejoindre l'Elysée ne passe pas forcément par Matignon.
01:44Donc, après, je ne sais pas quels sont les dessins de Bruno Retailleau.
01:50Mais enfin, s'il a décidé de se présenter à la tête des Républicains
01:53et il a remporté la présidence, c'est qu'il vise plutôt l'Elysée.
01:58Après, c'est sûr que cette affaire de François Bayrou a pris tout le monde par surprise.
02:04Ce ministre n'était pas au courant quasiment de l'annonce qu'il a fait lundi.
02:10Ça perturbe le calendrier de Bruno Retailleau,
02:13qui n'avait sûrement pas prévu peut-être de se retrouver à choisir
02:19de rester dans un gouvernement ou pas après le 8 septembre,
02:23si un nouveau premier ministre qui formera un nouveau gouvernement l'appelait.
02:26Donc ça, c'est un peu compliqué.
02:28C'est un élément pour le ministre de l'Intérieur à prendre en considération,
02:33d'autant plus qu'il est dans la reconstruction de sa famille politique,
02:36il y a les municipales.
02:38Ça perturbe un peu les plans des Républicains.
02:41Et par ailleurs, il faudra voir si tous les députés votent bien cette confiance.
02:45Je n'en suis pas certain, parce qu'il y en a un certain nombre,
02:48même si la grande partie va sans doute suivre ce qu'a décidé Bruno Retailleau,
02:52ça peut discuter.
02:53Plusieurs vont dire qu'on va attendre le discours du premier ministre.
02:55Bruno Retailleau qui a bien dit qu'on votera pour.
02:58La confiance a...
03:00Mais ça ne veut pas dire qu'on se soutient...
03:02Non, il a...
03:03Très exactement, enfin, il y a deux points sur ce que vient de dire Bruno Jeudy.
03:07J'ai un petit désaccord sur un plan historique avec ce qu'il vient d'affirmer.
03:12C'est que non, les leçons, on ne peut pas tirer de leçons dans l'histoire de la Ve République
03:17concernant les modalités d'accès à la présidence de la République.
03:21Il y a des premiers ministres qui sont devenus présidents de la République.
03:24Georges Pompidou, Jacques Chirac...
03:25Jacques Chirac a mis 10 ans quand même.
03:27Il a mis, vous avez raison, il a mis un certain temps.
03:30Mais enfin, il est arrivé, puis il est arrivé aussi pour un certain temps.
03:33Donc finalement, tout ceci s'équilibre.
03:34La proposition qu'ont exprimé les Républicains par la voix de Bruno Retailleau,
03:42c'est de dire que finalement, on sait une chose.
03:47On sait une chose.
03:48C'est que dans la période qui s'ouvre, il y aura soit des turbulences, soit une crise, soit le chaos.
03:56Mais on sait que ça sera une des trois.
03:58Et que la vocation des Républicains, la vocation de la droite républicaine,
04:03ce n'est pas d'ajouter une crise à ce que je viens de décrire.
04:08Ça, c'est le premier élément.
04:10Le deuxième élément, bien sûr que les Républicains ont un passif avec François Bayrou.
04:16Un passif dans l'histoire de 2007.
04:19Il avait appelé, plus ou moins pour Ségolène Royal, 2012 pour François Hollande.
04:25Bien sûr qu'il y a un passif.
04:27Mais il faut reconnaître qu'il a fait un constat, qui est un constat dont il n'a pas le monopole,
04:35mais qui est un constat qui est partagé sur, vous l'avez évoqué, la longueur de journée à juste titre,
04:41sur l'importance de la dette.
04:45Il y a un élément, moi, je trouve, sur lequel il aurait dû insister.
04:48C'est qu'à partir du mois d'octobre, et je parle sous le couvert de Marc Touatine notamment,
04:53ce n'est pas désagréable vis-à-vis des autres participants, moi, je me tourne vers lui d'abord,
04:57et Jean-Marc Sylvestre aussi, pardon, mais à partir du mois d'octobre, l'État n'a plus...
05:01Attention, Rien de portefeuille.
05:02C'est pour ça que je suis assez prudent, vous voyez.
05:06Mais à partir du mois d'octobre, l'État n'a plus un sou.
05:08On assure les fins de mois que par l'emprunt.
05:11Donc il a raison, naturellement, de dire cela.
05:14Il y a raison aussi de dire qu'on a un problème de travail,
05:18pas tellement de durée du travail, mais de nombre de personnes qui sont au travail.
05:21Moi, je suis frappé qu'on n'insiste pas sur un exemple très simple,
05:25c'est qu'aujourd'hui, on a 70% de la population en âge de travailler
05:28seulement dans notre pays qui travaille.
05:31Au Pays-Bas, c'est 82%.
05:32Si on avait le même pourcentage, ça nous rapporterait 140 milliards.
05:37Ce que demande le BEDA d'ailleurs aujourd'hui,
05:38travailler plus, c'est un impératif économique.
05:40Et il y a un troisième élément sur lequel il a raison d'insister.
05:44Mais je trouve que là, pour le coup, les familles politiques,
05:46et notamment le représentant de la France insoumise qui vient de nous quitter,
05:51c'est sur la dépense publique.
05:52Bien sûr que l'on dit, tout le monde est d'accord pour dire,
05:54sauf eux d'ailleurs, que la dépense publique est trop importante.
05:57Sauf que moi, je constate qu'il y en a très peu qui proposent des solutions.
06:01Et même le président de la République propose 2 milliards d'euros pour l'Ukraine.
06:06Je ne parle pas de jugement sur le fond,
06:07mais enfin, il propose une dépense supplémentaire.
06:11La gauche réclame le retour à 62 ans à l'âge de départ à la retraite.
06:16Inutile de vous dire le coût que cela représente.
06:19Et le Rassemblement national lui propose un effort,
06:21par exemple, je puise ça dans son programme,
06:24de 10 milliards d'euros supplémentaires pour la défense.
06:26Donc les familles proposent des dépenses supplémentaires.
06:29Donc nous, les Républicains, on dit oui pour ce vote de confiance.
06:35Ce n'est pas un vote de confiance pour Emmanuel Macron.
06:37Ce n'est pas un vote de confiance pour François Bayrou.
06:40C'est un vote pour protéger les Français.
06:42Parce qu'on ne veut pas, encore une fois, ajouter du chaos à la crise.
06:45Mais est-ce que... Pardon.
06:46Est-ce que vous pensez qu'il peut réussir, malgré tout, son coup, François Bayrou ?
06:51Peut-être qu'on peut le réécouter.
06:52François Bayrou, qui était sur le 20h de TF1 ce soir,
06:54qui a l'air, en tout cas, d'y croire encore.
06:59On écoute.
07:00Il reste 12 jours.
07:02Et 12 jours, c'est très très long pour parler.
07:06J'ai dit une chose simple.
07:08Nous n'avons pas ouvert de négociation
07:10parce qu'il y a une question à poser avant les négociations.
07:15C'est est-ce qu'on est d'accord sur la gravité et sur l'urgence des choses ?
07:18Et j'ai dit que j'étais prêt à examiner,
07:21mesure par mesure, comme on dit, décision par décision,
07:25la totalité de ce que nous avons annoncé.
07:29Voilà, 12 jours pour convaincre.
07:32D'abord, un mot sur vous qui connaissez.
07:35Vous connaissez François Bayrou.
07:36Oui.
07:36Échangez avec lui.
07:37Je l'ai même vu il y a quelques jours.
07:39Dans un contexte un peu particulier,
07:42mais je l'ai croisé il y a quelques jours.
07:43Après sa décision ?
07:44Non, juste avant.
07:45Juste avant.
07:46Mais ce n'était pas lié aux vacances.
07:48Et vous l'aviez vu venir, ce qui s'est passé là ?
07:54Vous qui avez discuté avec lui ?
07:56Non, je ne l'ai pas vu.
07:58C'est une question un peu personnelle,
08:00mais je ne pense pas dire quelque chose d'exceptionnel là-dessus.
08:04C'est que j'ai perçu chez lui le sentiment
08:07qu'il avait imprimé cette volonté de réagir face au mur qui est devant nous.
08:18Et donc ça, je l'ai perçu.
08:21Mais, encore une fois, je ne dis pas qu'il a raison sur tout.
08:25Mais c'est le sentiment que j'ai eu au-delà de cette très rapide conversation.
08:28Vous ne l'avez pas senti démissionnaire ?
08:32Non, je ne l'ai pas senti du tout démissionnaire.
08:34Je l'ai même senti plutôt heureux d'être dans la fonction.
08:37Alors, comment on explique qu'il n'ait pas pensé ?
08:40On a l'impression qu'il fait des choses dans le désordre.
08:42Comment on explique qu'il ne se soit pas dit,
08:44avant de proposer ce vote de confiance,
08:46je vais m'assurer que ça peut passer ?
08:50Vous savez, moi qui suis un sarkoziste définitif,
08:54Nicolas Sarkozy avait une formule,
08:57il disait « le pire risque est de ne pas en prendre ».
08:59C'était mieux dit que ça, mais enfin, c'était ça l'idée en tout cas.
09:02Et peut-être que c'est ça le raisonnement de François Bayrou,
09:05en se disant que, de toute manière, il y avait le mur du budget,
09:08on voyait bien que l'état des forces politiques à l'Assemblée
09:12faisait qu'il y avait le mur qui se dressait très haut,
09:16et que donc, il fallait bousculer les choses.
09:18Sur ce plan-là, il a un jour.
09:19Mais, encore une fois, je précise, pour les Républicains,
09:23ce vote, naturellement, ce sera le vote de confiance,
09:27mais ça ne veut pas dire que c'est un vote de blanc-seing.
09:29Il y a des sujets sur lesquels il n'y a pas eu d'avancée,
09:34il n'y a pas eu d'éléments de la situation migratoire,
09:37le coût de l'immigration,
09:39quelles sont les mesures qui pourraient être prises
09:41et qui pourraient permettre, justement,
09:43aussi des économies dans nos dépenses publiques.
09:45Il y a un certain nombre de points qui nécessiteront,
09:48et qui nécessiteront, pendant cette période, des discussions.
09:52– Alors, Jean-Marc Sylvain, c'est Rachel Binas.
09:54– Mais est-ce que ce débat,
09:55qui semble passionné quand même la majorité de la population,
10:01ne met pas cette question de la dette
10:03au centre de la préoccupation,
10:06qui sera celle des candidats à la présidentielle ?
10:08Ils ne pourront pas échapper à des solutions,
10:10puisque les solutions ne sont que structurelles.
10:13Ce ne sont pas les solutions, les mesures qu'on nous a présentées
10:16qui pourront régler, définitivement, le problème de la dette.
10:18C'est la réforme du modèle social,
10:20c'est la réforme du modèle de société,
10:21de l'administration de l'État, des services publics, etc.
10:24C'est vraiment un débat présidentiel qui s'engage.
10:27Ce débat-là engage la présidentielle.
10:28– C'est vrai, mais la manière de l'appréhender,
10:31à mon avis, ne correspond pas à ce dont on a besoin.
10:37Parce qu'aujourd'hui, que dit-on ?
10:38On dit, ce qui est tout à fait juste,
10:41on dit, voilà, 2017, 2262 milliards de dettes.
10:472024, enfin 2025, 3350 milliards.
10:52Donc effectivement, c'est souligné, c'est plus de milliards.
10:55Mais 1 milliard, pardon, ça ne veut rien dire.
10:56On ne sait pas ce que c'est, ce sont des montants.
10:59On y va, on va un petit peu plus proche,
11:03on devient un peu plus proche,
11:04quand on commence à dire, attention, on s'endette,
11:07et ça, François Bayon a eu raison de le dire,
11:09on s'endette de 5 000 euros par seconde.
11:11Ça, c'est très bien.
11:13Ensuite, on devient un peu plus précis
11:15quand on dit, oui, mais attention,
11:17les seuls intérêts de la dette,
11:18c'est plus que ce qu'on dépense pour la défense,
11:20c'est plus que ce qu'on dépense pour l'école
11:23qui est de vos enfants, ça va encore augmenter.
11:25Ça sera 70 milliards l'année prochaine.
11:28Et on peut aller comme ça jusqu'à 100 milliards
11:30assez rapidement, mais en tout cas,
11:31l'année prochaine, en 2026, ça serait 70 milliards.
11:34Et on dit, c'est plus que ce qu'on dépense
11:36pour votre sécurité, pour la gendarmerie,
11:38la police, ceux qui vous protègent.
11:40Donc là, on devient un peu plus précis.
11:42Et puis, on arrive à, attention,
11:44vous êtes déjà endetté à votre naissance
11:45de 60 000 euros.
11:47Bon, parce que c'est ça, aujourd'hui, le montant.
11:49Donc, la dette, ce qui me frappe,
11:51et c'est une bonne chose,
11:53c'est qu'il y a une prise de conscience progressive
11:55beaucoup plus importante dans l'opinion.
11:58Elle était inexistante, pour en parler,
12:00simplement, il y a 15 ans.
12:01Et aujourd'hui, ça devient effectivement un enjeu.
12:04Et donc, je pense que ça sera un des thèmes
12:06majeurs de la campagne présidentielle.
12:08Rachelle Binès.
12:09La première étape, si, hélas,
12:13Bérou n'a pas la confiance,
12:15ça sera Matignon.
12:16Parmi les figures que l'on a vues,
12:18les figures politiques,
12:20est-ce qu'il y en a une
12:21qui vous séduit plus que les autres ?
12:25Et si vous ne voulez pas répondre,
12:26ce que je peux comprendre,
12:27quel est, selon vous,
12:27le profil qu'il faudrait à Matignon ?
12:31Et moi, on veut que vous répondiez.
12:33Non, mais ça, ça ne me dérange pas.
12:35Aujourd'hui, je le dis en privé,
12:38j'essaie de dire la même chose en privé qu'en public.
12:42Ce n'est pas toujours le cas, mais enfin, on essaie.
12:44C'est tout à votre honneur.
12:45Mais je pense qu'aujourd'hui,
12:47Bruno Retailleau serait un atout.
12:49Je ne sais pas si, effectivement,
12:51comme le dit Bruno Jeudy,
12:52si ça serait son intérêt,
12:53mais je pense que ça serait un atout pour le pays.
12:56Je ne parle pas d'atout pour tel ou tel.
12:57Y compris la plus haute fonction de l'État.
13:00Et j'ai aussi entendu ce qui était dit tout à l'heure
13:03sur la démission du président de la République.
13:06Écoutez, bon...
13:06Vous parlez des propos d'Éric Coquerel.
13:08Oui, des propos...
13:08Et de Jean-François Copé, pardon.
13:10Oui, mais j'entends très bien.
13:12Moi, je ne porte pas de jugement là-dessus,
13:15parce que c'est une décision qui est une décision personnelle
13:18et bien sûr très politique.
13:20Mais là où je voudrais faire une observation,
13:23c'est que dans l'histoire de nos républiques,
13:25il y a eu des présidents de la République qui ont démissionné.
13:29Il y en a eu cinq.
13:31Cinq.
13:32Sur les cinq, il y en a quatre
13:34qui ont dit qu'ils ne démissionneraient jamais.
13:38Un seul a dit qu'il démissionnerait.
13:41C'est le général de Gaulle.
13:42Les autres, c'est Patrice de MacMahon,
13:44le maréchal de MacMahon,
13:46c'est Jules Grévy,
13:48c'est Jean-Casimir Perrier
13:49et Alexandre Milleron.
13:52Alexandre Milleron,
13:53il était président au moment de la victoire,
13:56ce qu'on a appelé le cartel des gauches,
13:58c'est-à-dire en réalité d'une opposition.
14:01Et il avait dit
14:02« Je ne démissionnerai jamais ».
14:04Donc Emmanuel Macron...
14:05Comment ils l'ont fait démissionner ?
14:08Ils l'ont fait démissionner
14:09parce qu'on a appelé la grève des ministères.
14:12C'est-à-dire refus de constituer un gouvernement.
14:15Et c'est pour ça que j'écoutais
14:16ce que disait M. Coquerel.
14:18Mais s'il n'y a pas de grève de ministères,
14:21on ne va pas forcer ce qu'il y a.
14:22C'est une question importante.
14:25Peut-être justement,
14:25si M. Macron démissionne,
14:27à ce moment-là,
14:28il y a une porte ouverte
14:28pour Bruno Rotaillot.
14:31Et peut-être une union élargie
14:33autour des Républicains.
14:34Est-ce que ce n'est pas une chance, finalement ?
14:35Est-ce qu'on va pouvoir tenir comme ça
14:37encore un an et demi
14:39avec X premiers ministres,
14:42voire une dissolution encore,
14:44voire la défiance,
14:45bien sûr, des investisseurs,
14:46mais surtout des Français ?
14:47C'est ça qui m'inquiète aujourd'hui.
14:48Moi, je fais beaucoup de conférences en province.
14:50Je vois aujourd'hui
14:50les chefs d'entreprise,
14:51les particuliers
14:52qui sont extrêmement inquiets sur l'avenir.
14:53Donc, est-ce qu'il n'y a pas
14:54le monde de dire « Stop »
14:55et justement d'ouvrir
14:57une vraie alternative
14:58du vrai 109 ?
15:00Parce que là, effectivement,
15:01on ne peut pas forcer M. Macron à partir.
15:02Peut-être qu'il pourrait
15:03prendre ses responsabilités
15:04parce que si on en est là aujourd'hui,
15:05c'est quand même
15:05en grande partie grâce à lui
15:07ou à cause de lui
15:08avec cette dissolution.
15:09On voit où on en est aujourd'hui.
15:10Et peut-être que ça se fait
15:11une ouverture
15:11pour, on va dire,
15:13la droite,
15:13l'union de la droite
15:14comme on l'a appelé longtemps
15:14et qui aujourd'hui
15:16pourrait se faire autour
15:17de M. Retailleau.
15:17Vous n'y croyez pas ça ?
15:19Autrement dit,
15:19c'est qu'on traverse
15:19une crise de régime.
15:21Je vous dis,
15:22à l'heure actuelle,
15:23on ne sait pas
15:24ce qui va se passer.
15:25On sait qu'il y a des turbulences.
15:27Ça peut être
15:28de se transformer en crise
15:29et ça peut être le chaos.
15:31Mais on sait
15:31que ça sera un des trois.
15:33Moi, je préférais
15:34que ça soit limite
15:35à des turbulences.
15:36C'est l'intérêt de notre pays.
15:37Mais en même temps,
15:37je comprends bien.
15:38J'entends autour de moi
15:41comme vous,
15:42notamment les responsables
15:43de PME,
15:44ils comprennent sur un plan
15:45personnel, familial,
15:46qui détestent l'incertitude.
15:48Le pire,
15:49c'est l'incertitude.
15:50On n'aime pas ça
15:50dans notre vie.
15:52Mais on aime encore moins
15:53ça en économie.
15:55Effectivement,
15:55mais aujourd'hui,
15:56c'est encore prématuré.
15:57Dans les scénarios
15:59où vous décrivez,
16:00le premier,
16:01les turbulences,
16:01c'est un changement
16:02de Premier ministre.
16:03C'est celui qui,
16:05sans doute,
16:05est privilégié
16:06au moment où on parle
16:06par le Président
16:07de la République.
16:08La question,
16:09c'est est-ce qu'un nouveau
16:10Premier ministre
16:11pourra réussir
16:12ce que François Bayrou
16:13ne peut pas
16:14ou est-ce qu'au fond,
16:15on va faire du cabotage
16:17jusqu'à peut-être
16:18faire un budget
16:20par ordonnance
16:20pour l'année 2026 ?
16:22On peut vivre sans budget.
16:24L'Espagne vit sans budget.
16:25France va être compliquée
16:27et on peut vivre
16:28aussi sans gouvernement.
16:29La Belgique l'a démontré.
16:30Vous voyez ?
16:31On a des exemples.
16:32On a la solution.
16:36Sauf que,
16:37avec la dette
16:37que nous avons,
16:38ça va être compliqué.
16:38Avec la dette,
16:39il faut quand même rassurer.
16:40Encore une fois,
16:40n'oublions pas que cette dette,
16:42chaque année,
16:42on dit que c'est
16:4365 milliards d'euros
16:45d'intérêt de la dette,
16:46mais chaque année,
16:46il faut rembourser également.
16:47C'est l'ancienne dette.
16:48Il faut générer
16:51une certaine confiance.
16:53Si on fait du cabotage,
16:55comme vous l'évoquiez
16:55à l'instant,
16:56je pense que ça va être
16:57quand même très compliqué
16:58à gérer.
16:58Pour en venir à la question,
17:00Bruno Jeudy,
17:03qui pose la question,
17:05si on met
17:06un nouveau Premier ministre,
17:08en quoi est-ce que lui
17:08trouvera la solution ?
17:11Comment se sortir de ça ?
17:13Dans une démocratie,
17:15la seule manière
17:16de s'en sortir,
17:17c'est par les urnes.
17:20Donc,
17:20ce n'était pas le cas
17:21dans la dissolution.
17:22– Ça, vous rejoignez
17:23ce que dit Edouard Philippe
17:24cet après-midi,
17:26c'est-à-dire,
17:26en gros,
17:27la dissolution
17:28n'est probablement
17:29pas la meilleure solution,
17:30mais elle paraît inéluctable.
17:34Moi, je pense que pour l'instant,
17:35on va sans doute être
17:35plutôt sur un nouveau choix
17:36de Premier ministre.
17:37On en a eu deux,
17:38qui ont compris
17:38deux routes différentes.
17:39Le premier,
17:40Michel Barnier,
17:41a tenté d'amadouer
17:43Marine Le Pen.
17:44Il a négocié jusqu'au bout,
17:46ça n'a pas marché,
17:47il a chuté.
17:48Et là, François Bayrou,
17:48il avait pris la voie
17:50de négocier
17:50avec le Parti Socialiste,
17:51ça a marché une première fois.
17:53C'est un cas.
17:54Dans le cas,
17:55ça a permis
17:55de faire passer un budget.
17:56Et là, on voit
17:57que cette fois-ci,
17:58depuis finalement
17:59le congrès du PS,
18:00ça ne marche plus.
18:01Est-ce qu'il y a
18:02une troisième voie possible
18:03entre ces deux routes
18:05qui ont été choisies
18:06successives ?
18:07– Non, mais on n'est pas
18:08en contradiction.
18:10Au fond de moi,
18:11je pense que,
18:12d'abord,
18:12j'observe qu'on va arriver
18:14au quatrième Premier ministre
18:15en 18 mois.
18:16C'est quand même
18:17pas tout à fait...
18:18– Ça fait un peu
18:19la fin de la quatrième, ça.
18:20– Ça sent,
18:21effectivement,
18:22la fin de la quatrième
18:23ou l'époque
18:25où on regardait
18:26avec condescendance
18:27l'Italie.
18:28Pour parler simple.
18:29Donc aujourd'hui,
18:30on doit plutôt être modeste.
18:31On doit plutôt être modeste.
18:33Donc je pense qu'en réalité,
18:35c'est pour ça
18:35qu'on n'est pas en contradiction.
18:36Il y a une espèce
18:37de chronologie.
18:38si le Premier ministre
18:41n'obtient pas
18:42ce vote de confiance,
18:44ce qui aujourd'hui
18:44est arithmétiquement
18:45vraisemblable,
18:47il faut faire attention
18:48parce qu'arithmétique
18:49et politique,
18:49ça ne fait pas forcément
18:50bon ménage.
18:51Donc il peut toujours
18:52y avoir des éléments
18:52étonnants.
18:54Enfin, en tout cas,
18:54arithmétiquement,
18:55aujourd'hui,
18:56il semblerait que ce vote
18:57de confiance soit encore une fois
18:59un vote de défiance,
19:00finalement,
19:00soit une marque de défiance.
19:02Ça veut dire que l'étape
19:03suivante,
19:03c'est la dissolution.
19:05Et après la dissolution,
19:07vous serez de nouveau
19:07autour de cette table
19:08et vous poserez la question
19:09que M. Pochrane soulevait.
19:11Est-ce que vous avez été surpris,
19:12Brice Orteveuse,
19:12que vous connaissez très très bien
19:14François Bayrou,
19:15lundi,
19:16donc visiblement,
19:17il prépare sa décision
19:18dans le grand secret
19:18et il annonce ce vote
19:20de confiance
19:21et depuis,
19:22il essaie de remettre
19:23les choses en ordre
19:24et il décide de convoquer
19:25les chefs de partage.
19:26Est-ce que vous ne trouvez pas
19:26que cette faute de temps,
19:28est-ce qu'à un moment,
19:31il est déconnecté
19:33à ce point-là
19:33pour commettre
19:35une telle erreur
19:35ou est-ce que ça vous a surpris ?
19:39– Non,
19:39la surprise,
19:40oui,
19:41mais c'était fait pour ça.
19:42Enfin,
19:42je dirais,
19:42c'était fait pour vous
19:43en quelque sorte.
19:44C'était fait pour les médias,
19:46pour montrer qu'il était
19:49à l'initiative.
19:51Donc,
19:51oui,
19:52oui,
19:52j'ai été surpris.
19:53Mais finalement,
19:55encore une fois,
19:56il y a deux rendez-vous
19:57où il y avait le 10 septembre
19:58qu'on faisait monter.
20:00Moi,
20:00personnellement,
20:01je ne le sentais pas monter
20:02moi sur le terrain.
20:02On parlait avec
20:04les interlocuteurs
20:07de l'État
20:07localement,
20:08on ne sentait pas trop
20:09les choses monter.
20:10Mais ça aurait pu monter,
20:11s'accélérer dans les derniers temps.
20:12Donc,
20:12il y avait ce rendez-vous
20:13du 10 septembre,
20:14il y avait le rendez-vous
20:15inéluctable du budget.
20:18Peut-être a-t-il eu raison
20:19de bousculer.
20:20– Il y a une question,
20:20Natacha,
20:21qui nous écoute.
20:21Si demain,
20:22Emmanuel Macron
20:23dit sous l'Assemblée,
20:23le Rassemblement national
20:24a-t-il une chance
20:25d'arriver à Matignon ?
20:28C'est même quasi sûr,
20:29non ?
20:30– Alors,
20:30d'abord,
20:31aujourd'hui,
20:32la 133 siège,
20:34la majorité absolue
20:35est quand même loin.
20:36Alors,
20:36c'est vrai que s'il y avait
20:37des élections législatives,
20:39on n'a pas beaucoup d'études
20:40qui nous montrent,
20:41sans doute,
20:41qu'ils auraient plus de députés.
20:43Il faut voir si le Fonds républicain,
20:45qui la dernière fois,
20:46sans doute,
20:47fait perdre des députés
20:49au Rassemblement national,
20:51leur permettrait cette fois-ci
20:51d'en avoir plus.
20:52je ne crois pas personnellement
20:53qu'ils soient en mesure
20:54d'avoir la majorité absolue,
20:55mais c'est sûr que si demain,
20:57il y avait des élections législatives
21:00anticipées,
21:01et on se retrouverait
21:02avec un RN à 200 députés,
21:04je ne vois pas comment
21:05Emmanuel Macron
21:06ne propose pas
21:07un poste à Matignon
21:09à Jordan Bardella
21:10ou Marine Le Pen.
21:12– Mais vu la situation
21:12de la gauche
21:13et le niveau de fracture
21:15au sein de la gauche,
21:16visiblement,
21:17au sein du RN,
21:17on fait ses calculs
21:18et on a de l'espoir.
21:20– C'est possible.
21:21Après, la gauche,
21:21vous savez,
21:22elle arrive toujours
21:22à se rassembler
21:23dans la dernière ligne droite
21:24d'une campagne électorale.
21:25– Mais bien, ça s'est surpris.
21:26– Donc, même si aujourd'hui,
21:28c'est chérichat
21:28entre les socialistes
21:30et les mélenchonistes,
21:32rien ne dit que
21:33pour sauver un siège de député,
21:36il n'y a pas un accord in fine.
21:37– N'oublions pas qu'en 2024,
21:38justement,
21:39lors des présidences
21:39des élections législatives,
21:40c'est quand même,
21:41voilà, M. Attal,
21:42M. Macron qui ont dit
21:43« Ben non, il faut quand même
21:44voter pour LFI et autres.
21:46Est-ce qu'ils vont encore
21:46faire le même choix cette fois-ci ? »
21:49– Ça, on verra.
21:49– C'est peut-être plus compliqué,
21:49à mon avis.
21:50– Ça, on verra.
21:50Mais déjà, la gauche,
21:51il faut déjà qu'en son sein,
21:53elle arrive à son...
21:53Parce que ça,
21:54entre l'été dernier et aujourd'hui,
21:56il s'est passé quand même
21:57beaucoup de choses
21:57au sein de la gauche.
21:58– C'est un scénario
21:59qui vous effraie ?
22:00La potentielle victoire du RN
22:04en cas d'une dissolution ?
22:06– En tout cas,
22:06ce qui est certain,
22:07c'est que ma famille politique,
22:09elle,
22:10lors de la dernière élection législative,
22:12n'a pas appelé
22:13à voter LFI.
22:14Et elle ne va pas changer.
22:18J'en suis convaincu,
22:19même s'il n'y a pas eu
22:19encore de décision formée,
22:20mais je suis convaincu
22:21qu'elle ne changera pas.
22:23Et dans une démocratie,
22:24il faut respecter
22:25le suffrage universel.
22:27Moi, ce n'est pas
22:28ce que je souhaite.
22:28Ce que je souhaite,
22:29c'est que les Républicains
22:30retrouvent,
22:31et c'est possible,
22:33retrouvent un rôle
22:34de responsabilité
22:37pour conduire l'État.
22:39Et de ça, j'y crois.
22:41On a traversé
22:42des périodes très compliquées.
22:44Vous avez cité
22:45des personnes
22:46qui étaient à un moment donné
22:47avec nous,
22:47qui nous ont un peu lâchés,
22:48qui reviennent plus ou moins,
22:50enfin des choses comme ça.
22:51Mais aujourd'hui,
22:52on est une famille
22:53qui a des adhérents.
22:55On est autour
22:55de 140 000 adhérents.
22:57Par rapport aux années
22:58d'après-guerre,
22:59c'est rien.
23:00Mais aujourd'hui,
23:01on est la première force
23:02militante du pays.
23:04Bon, on est la première force
23:05au Sénat,
23:06et le Sénat joue un rôle
23:07naturellement
23:08dans ces périodes compliquées.
23:09Il y a une cinquantaine
23:12de députés
23:12qui se battent
23:14assez courageusement,
23:14d'ailleurs,
23:15parce que c'est difficile
23:16de tenir une décrette
23:17et une ligne d'équilibre.
23:19Donc moi,
23:20je préfère parler
23:21du possible succès
23:23de ma famille politique.
23:24de ma famille politique.
23:27Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
27:18
|
À suivre
1:43:02
21:28
14:22
33:51
21:02
1:49:25
21:39
33:30
19:06
18:26
25:31
26:33
20:39
7:59
5:42
13:35
41:39
16:02
34:20
25:17
4:15
11:43
5:43
13:26
Commentaires
1