- il y a 21 minutes
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Alors on va parler de ces mesures qui sont prises par le gouvernement.
00:03On va en parler dans un instant avec vous Brigitte Gauthier, bonsoir.
00:06Bonsoir.
00:07Co-fondatrice de l'association L214.
00:09Alors la ministre de l'agriculture annonce une vaccination élargie,
00:13mais pour l'instant, la ligne du gouvernement ne varie pas.
00:16L'abattage du troupeau entier reste la solution privilégiée pour, dit-elle,
00:21éviter la propagation de la maladie.
00:22On rappelle les faits d'abord avec Karl Aplon.
00:24Cet agriculteur s'est lancé dans l'élevage de races à viande il y a 3 ans
00:30et possède aujourd'hui un troupeau de 25 vaches.
00:33D'ici une dizaine de jours, ces bêtes pourront être vaccinées.
00:37Un véritable soulagement pour cet éleveur.
00:39La politique d'éradication de la maladie en France,
00:42on s'aperçoit là qu'il y a des trous dans la raquette,
00:44que ça a forcé de constater que ça ne fonctionne pas, que la maladie continue.
00:47Là, le fait de passer dans cette zone me rassure fortement,
00:50sachant que quand on lit un peu ce que dit l'OMS par rapport à la DNC,
00:54la principale manière de s'en prémunir, c'est bien de vacciner massivement.
00:59Une fois vacciné, il faudra attendre 21 jours
01:02pour que l'ensemble du cheptel soit immunisé contre la maladie.
01:06Depuis l'apparition de la dermatose nodulaire au mois de juin,
01:09la stratégie du gouvernement repose sur trois piliers.
01:11L'abattage de toutes les bêtes dans les foyers infectés,
01:14des restrictions de déplacement de troupeaux
01:16et jusqu'ici, une vaccination dite d'urgence de tous les bovins
01:20dans un rayon de 50 km autour des zones touchées.
01:23Mais désormais, le gouvernement monte d'un cran.
01:26En Occitanie et Nouvelle-Aquitaine sont en zone réglementée ou en zone vaccinale.
01:33La vaccination y sera obligatoire.
01:36Nous allons, dans les semaines qui viennent, vacciner près d'un million d'animaux
01:40et donc protéger les éleveurs.
01:42La ministre de l'Agriculture doit prochainement s'entretenir avec les élus des zones touchées
01:47par les foyers de dermatose.
01:49Car face à la stratégie de l'État, la profession agricole s'oppose ouvertement.
01:53D'un côté, la coordination rurale et la Confédération paysanne
01:56s'opposent à l'abattage systématique et réclament une vaccination élargie.
02:00De l'autre, la FNSEA et les jeunes agriculteurs
02:03estiment que l'abattage reste la solution la plus efficace pour contenir la maladie.
02:07Mais pour de nombreux éleveurs, la vaccination n'est pas une solution miracle.
02:11Un troupeau vacciné contre la DNC peut rester soumis à des restrictions de mouvements
02:16et d'exportations, notamment vers les pays qui exigent un statut sanitaire indemne
02:20ou qui refusent les animaux vaccinés.
02:23Brigitte Gauthier, justement, quel est votre regard sur la question ?
02:27Est-ce que vous comprenez ces agriculteurs qui se trouvent en détresse
02:30au moment où on leur annonce qu'il faut abattre tout un troupeau
02:34même s'il n'y a qu'une bête qui est touchée par la maladie ?
02:37Oui, totalement.
02:39Ça paraît complètement déjà scandaleux.
02:42Certains ne sont pas scandalisés et disent que ça fait partie du protocole.
02:46Ça fait partie du protocole, mais on sait très bien que
02:48si on avait appliqué ce protocole pour le Covid,
02:50on ne serait plus ici pour en parler.
02:52Tous les cas contacts avaient été...
02:55On n'applique pas du tout la même chose qu'on applique d'un autre côté.
02:59Mais là, il faut peut-être le redire,
03:02c'est pour pouvoir préserver les exportations.
03:04Donc, c'est des débouchés pour pouvoir envoyer les animaux ailleurs se faire tuer.
03:09Donc, pas être tué sur place, mais être tué ailleurs.
03:11Le principe même de l'élevage, c'est d'élever des animaux pour les envoyer à l'abattoir.
03:17Il y a une étude qui a été faite au Royaume-Uni qui dit que 49% des éleveurs
03:20décrivent l'abattage comme un jour horrible.
03:22Et là, en fait, les éleveurs se trouvent confrontés en direct
03:25avec l'abattage de leurs animaux sur place.
03:28On a aussi beaucoup de témoignages.
03:29Nous, on a encore montré les images de l'abattoir de Cône-Cours-sur-Loire
03:31où on voit les animaux se faire abattre.
03:33De la même façon, ce sont des éleveurs qui nous appellent pour nous dire
03:37« Mais non, moi, je n'élève pas mes animaux pour qu'ils terminent dans ces conditions-là. »
03:41Les réactions sont très diverses et variées.
03:45On n'a aucune écoute aussi sur, depuis maintenant 15 ans qu'on montre ces images,
03:51on n'a aucune écoute non plus des différents ministères de l'Agriculture
03:54qui sont aujourd'hui au moins de la FNSEA.
03:55La FNSEA, c'est l'agroalimentaire.
03:59Et au lieu, là, vous avez l'air de penser ou de dire
04:02ou ce que j'entends, c'est la crise agricole, c'est 2024, etc.
04:06Il me semble que ça fait bien plus longtemps que ça qu'il y a une crise agricole.
04:10On peut parler de plusieurs dizaines d'années.
04:13Oui, Victor Hérault nous le disait juste avant en disant que justement
04:16les différents gouvernements n'avaient jamais appris de leur terre.
04:20Oui, mais même avant...
04:20Ils se sont toujours retrouvés confrontés à des crises agricoles.
04:23Ça fait des décennies que ça dure.
04:25On est en face d'une crise et quelque part, c'est normal.
04:28On est avec des changements climatiques qui arrivent,
04:31avec toutes les conséquences que ça a.
04:34On dépend de plus en plus des importations,
04:36que ce soit sur l'alimentation animale, sur la viande.
04:38On importe la moitié des poulets qu'on consomme aujourd'hui en France.
04:41Les engrais, où on dépend de la Russie.
04:45Nos fruits et légumes, notamment nos fruits, ne viennent pas d'ici.
04:49Donc on a des problèmes de souveraineté alimentaire.
04:50Oui, vous vous dites que c'est un problème beaucoup plus profond.
04:54Deux modèles agricoles et alimentaires.
04:57Et aujourd'hui, il y a un grand tabou, c'est le fait de dire qu'il faut consommer,
05:01qu'il faut réduire notre consommation d'animaux, en fait.
05:04Que ce soit des animaux importés ou produits sur place,
05:07il faut diminuer de moitié le nombre d'animaux qu'on tue.
05:08Mais alors là, on n'est pas vraiment sur ce sujet ce soir.
05:13Ce soir, on parle de l'ADNC, mais on pourrait parler de la grippe aviaire.
05:16Parce que là, on est concentré sur les bovins.
05:17Il en sera question dans un instant.
05:19Alors je vous rassure, l'émission est longue, elle dure jusqu'à minuit.
05:21Donc on a différentes thématiques.
05:23Mais là, pour l'instant, je voulais justement vous faire réagir plutôt
05:26sur ces mesures qui sont prises par le gouvernement.
05:30Notamment avec David Quint.
05:32Voilà, c'est ce que vous nous disiez.
05:34Ce ne sera sans doute pas l'avis de David Quint.
05:36Bonsoir.
05:37Vous êtes vétérinaire, président du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.
05:43Merci beaucoup d'être avec nous.
05:44Que dites-vous, monsieur, à ceux qui remettent en cause
05:47les mesures de lutte contre la dermatose nodulaire aujourd'hui ?
05:52Eh bien que malheureusement, à l'heure actuelle,
05:54il n'y a pas de mesures qui montrent une efficacité équivalente
06:00à l'échelle d'un troupeau, d'un éleveur.
06:05Évidemment qu'on comprend le drame que ça peut représenter
06:07et que ça représente quand il faut abattre l'ensemble des animaux du lot.
06:13Parce que vous dites, l'abattage total, on se limite dans les cadres des mesures
06:20aux animaux du lot concerné et non pas à l'élevage en entier.
06:27Évidemment, si tous les animaux sont en contact les uns avec les autres,
06:31eh bien effectivement, ça aboutit à l'abattage du troupeau en entier.
06:34Mais à la base, c'est l'unité épidémiologique, c'est-à-dire les animaux qui sont élevés ensemble.
06:39Ces mesures, elles sont destinées à empêcher la circulation du virus
06:48et la multiplication du virus au sein des animaux
06:50et pour éviter que les mouches piqueuses qui sont les vecteurs de cette maladie
06:56ne puissent trouver une source contaminée pour aller contaminer une autre bête.
07:01Donc évidemment que c'est très difficile,
07:03mais aujourd'hui, on n'a pas de mesures plus efficaces pour empêcher cette circulation virale.
07:10Donc vous voulez dire, David Quint, aujourd'hui,
07:12que les agriculteurs ne veulent pas voir la vérité en face, c'est ça ?
07:18Pourquoi est-ce qu'il y a tant de colère alors ?
07:19Oui, mais parce que vous nous dites que finalement, c'est très simple,
07:22c'est ce qu'il faut mettre en place et qu'il y a beaucoup de détresse derrière.
07:26Je n'ai pas dit que c'était très simple.
07:29Non, non, non, oui, je caricaturais un petit peu,
07:31mais qu'en gros, c'est le protocole, c'est comme ça.
07:34Non, non, mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
07:36Je vous ai aussi dit qu'un éleveur, c'est normal,
07:39il élève ses animaux,
07:41effectivement, il est au contact de ses animaux tous les jours,
07:44il les soigne tous les jours.
07:46Et donc je pense que c'est difficile, dans cette situation,
07:48de prendre le recul nécessaire pour se rendre compte de l'objectif à atteindre,
07:55c'est-à-dire arrêter la circulation de cette maladie le plus vite possible.
07:59Ce que je voudrais dire, c'est que dans les Savoies,
08:01les éleveurs qui ont accepté le sacrifice de leurs troupeaux,
08:04ils l'ont fait pour protéger les autres.
08:07Et ce n'est pas la mesure d'abattage des animaux qui a fait défaut aujourd'hui.
08:15Et la circulation et l'avancée, l'évolution de la situation,
08:21elle est liée, on le sait,
08:24puisqu'on sait que les mouches ne peuvent pas voler sur des distances comme celle-là.
08:28Compte tenu de la durée de survie du virus dans les pièces buccales des mouches concernées,
08:34on sait que pour que la maladie fasse des bons,
08:37comme elle l'a fait depuis les Savoies jusque dans le Rhône,
08:41puis jusque dans le Jura, puis jusque dans les Pyrénées-Orientales,
08:44elle est maintenant remontée vers l'Ariège et vers la Haute-Garonne,
08:49on sait que ces mesures, elles sont liées à des mouvements d'animaux.
08:52Et c'est un des autres piliers qui a fait défaut,
08:56et non pas les mesures d'abattage.
08:58Il faut comprendre...
08:58Alors, M. Quint, pardon, est-ce que le nerf de la guerre, c'est la vaccination ?
09:03Alors, le nerf de la guerre, c'est la vaccination.
09:05La problématique qu'on a, c'est que la vaccination,
09:09elle est aujourd'hui réglementairement limitée à des zones autour de foyers,
09:15et que quand les animaux sont déplacés au-delà de la zone de vaccination
09:19qui pourrait servir à apporter une immunité aux troupeaux,
09:23eh bien malheureusement, on tombe dans des zones où les animaux ne sont pas vaccinés
09:27et où l'immunité contre la maladie n'est pas développée.
09:30Et donc, la problématique, ça a été, dans la plupart des cas, les mouvements.
09:34Et oui, la vaccination fait partie des mesures de lutte,
09:39et la vaccination est une manière de protéger les animaux en périphérie des foyers.
09:46La question d'après, c'est que penser de la vaccination à l'échelle bien plus large ?
09:54Elle a commencé, puisqu'effectivement, il y a eu un élargissement de la zone
09:58au niveau de certains départements.
10:02Là, je pense aux Landes, aux Gers et à la totalité du 31.
10:06Mais cette décision, elle entraîne des contraintes,
10:13notamment pour les éleveurs de ces zones-là,
10:16puisque ça donne une entrave au commerce des animaux
10:22et des mouvements des animaux dans ces zones.
10:23– Oui, et c'est ce qui est aussi remis en cause.
10:27Merci beaucoup, David Quint, d'avoir été avec nous.
10:30J'ai le sentiment, Stéphane Gallet, que vous avez du mal à entendre ces arguments.
10:34– Oui, c'est kafkaïen, parce qu'en fait, on n'a pas mis en place la vaccination
10:38pour protéger les flux des animaux.
10:40Et on reproche aux agriculteurs de disséminer et de faire la contamination
10:44à cause des flux d'animaux.
10:46Donc, je veux dire, là, il y a un problème quand même.
10:50Ça veut dire qu'en fait, on a protégé en priorité le commerce
10:54et on est en train de nous reprocher, de dire,
10:55vous bougez vos animaux, là, ça ne va pas, vous participez à la contamination.
10:59– Vous trouvez que le message est compliqué ?
11:01– Ce que je suis en train de dire aussi, c'est qu'en fait,
11:04le clinique, le vétérinaire, il est au service du politique.
11:11Et c'est un outil du politique.
11:13Donc, on fait des choix politiques.
11:14Et c'est là qu'il faut discuter, en fait.
11:17C'est quels choix politiques ont été faits pour appliquer ces stratégies sanitaires.
11:20Depuis le départ, le choix politique, il est clair, c'est maintenir l'export.
11:23Point barre.
11:24Je ne critique pas le fait qu'on fasse du commerce.
11:26C'est mon métier.
11:28Je dis que le commerce, on s'organise, on négocie.
11:32Et par contre, on préserve l'élevage, on préserve les animaux
11:37et on préserve les humains.
11:38Ça devrait être ça, la priorité.
11:40Ça révèle quoi aussi, cette crise ?
11:41Ça révèle un problème de gouvernance.
11:43Parce que qu'est-ce qui se passe ?
11:45C'est qu'en fait, la ministre est en co-gestion avec la FNSEA
11:49depuis qu'elle est arrivée, mais les autres ministres aussi.
11:52Ça fait 50 ans qu'ils sont en co-gestion avec la FNSEA.
11:54Donc moi, quand j'étais au comité national d'orientation des politiques animales et végétales,
11:59quand on a parlé de la vaccination,
12:00on était les seuls à défendre la vaccination, le dernier.
12:04Pourquoi ? Parce que tous les dirigeants de la FNSEA, la FNPL, la FNB,
12:08les chambres d'agriculture, enfin tous, ils sont pléthores.
12:11Quand on parle de Parlement, il faut se rendre compte
12:13que la FNSEA inonde toutes les institutions agricoles.
12:17Donc quand on parle de Parlement, il n'y a pas d'équilibre des rapports des forces
12:20puisqu'ils sont omniprésents.
12:22Ils étaient contre, justement pour préserver en priorité cet export.
12:26Donc en fait, la ministre, elle a obéi à quoi ?
12:28Elle a obéi à Arnaud Rousseau.
12:29Et quand j'entends l'extension de la vaccination
12:31que nous, on demande depuis des mois,
12:35et pas que nous, les maires, etc.,
12:37il a été autorisé pourquoi ?
12:39Il faut se poser la question, il a été autorisé pourquoi ?
12:41Parce que la veille,
12:44Arnaud Rousseau a pris son téléphone,
12:46il a dit, Madame la ministre,
12:47là, il y a le feu, dans mes rangs,
12:50les FNSEA locales ne m'écoutent plus,
12:52il faut desserrer un peu et autoriser la vaccination.
12:59Donc moi, je le dis vraiment, on a un problème de gouvernance
13:02quand c'est quelqu'un de l'agrobusiness qui dirige le monde agricole en France.
13:07Il va falloir quand même un jour, on arrive à avoir un ministre qui est neutre.
13:12Et je le dis, comme je l'ai dit dans l'émission précédente,
13:14si c'est Arnaud Rousseau, le ministre de l'Agriculture,
13:17je demande sa démission, officiellement.
13:19Parce qu'il est responsable
13:21de tout le merdier dans lequel on est.
13:22Et il sera sans doute responsable aussi
13:24du fait que la France se couche
13:26pour ne pas s'opposer à l'accord UE-Mercosur.
13:29Est-ce qu'il y a uniquement,
13:31Thierry Pouche,
13:32des questions économiques qui ont été mises sur la table
13:34dès le début ? C'est aussi ça le problème ?
13:36Et en même temps, on ne pouvait pas les nier non plus.
13:39Je ne nie pas
13:40les dimensions économiques
13:41de cette crise, comme elles ont été
13:44présentes. Il y a deux ans,
13:46au moment de la grippe aviaire, où on a battu
13:4820 millions de volailles, il y a eu une répercussion
13:50économique pour les producteurs
13:52de volailles, pour les producteurs de foie gras.
13:54Donc ça, il n'y a aucun doute là-dessus.
13:56Nous sommes exportateurs nets
13:58de jeunes brutards qui partent
14:00vers l'Espagne, l'Italie ou la Grèce.
14:02Et l'année dernière, en 2024,
14:04on était à presque 2 milliards d'exportations.
14:07Donc si on n'exporte
14:08plus, pour les raisons
14:10qui viennent d'évoquer, évidemment,
14:12ça va faire un manque à gagner pour
14:14les exportateurs et pour les éleveurs
14:16en particulier. Alors, c'est moins le cas
14:18pour la viande transformée.
14:20Les importations de carcasses et de morceaux
14:22augmentent de plus en plus.
14:24Et cette crise-là, ça a été rappelé
14:25à plusieurs reprises.
14:27Elle s'inscrit quand même dans un contexte
14:28très particulier, celui de la ratification
14:31de l'accord Mercosur,
14:33le 19 décembre, la semaine prochaine.
14:36Donc là, on est vraiment
14:38sur des dimensions économiques.
14:40Il y a à la fois le coût de l'abattage,
14:42puisque l'éleveur, il va perdre
14:44son outil de production.
14:46Alors, il peut avoir des compensations financières.
14:48Encore faut-il savoir à quel moment
14:50elles vont intervenir.
14:51Il va y avoir le coût
14:53de la remise en forme
14:55d'un cheptel par la suite.
14:57Et puis, à plus court terme, donc...
14:58Si on le rappelle,
14:59c'est des dizaines d'années de travail.
15:02Oui, en général, une crise agricole,
15:04que ce soit presque même dans le monde
15:05de la production végétale,
15:07comme dans la viticulture
15:08ou dans le monde de l'élevage,
15:09il faut environ entre 5 et 10 ans
15:11pour reconstituer un outil de production.
15:13Et c'est coûteux, il faut investir.
15:15Ces éleveurs étaient jusqu'à présent
15:18parfois endettés.
15:19Donc, il y a aussi un problème
15:20de remboursement de ces dettes
15:22alors que l'outil de production
15:23va disparaître.
15:24Donc là, on est vraiment
15:25dans un contexte extrêmement compliqué
15:27du point de vue économique,
15:29parce qu'il y a le fameux accord Mercosur.
15:32Et puis, il ne faut pas oublier non plus
15:34qu'il y a une perspective
15:35de nouvelle réforme
15:36de la politique agricole commune
15:37en 2028.
15:39D'après les premiers éléments
15:40qui ont été diffusés
15:42par la Commission européenne,
15:44le budget de la PAC
15:45devrait être révisé à la baisse
15:46de façon assez forte,
15:48même si rien n'est pour l'instant figé.
15:50Mais là encore,
15:52ça peut attiser, évidemment,
15:53l'agricolère du monde agricole.
15:56Aujourd'hui, je voudrais vous faire réagir,
15:57Thierry Arnaud,
15:58sur une déclaration
15:58de la ministre de l'Agriculture,
16:00Annie Gennevard,
16:01ce soir, dans Sud-Ouest,
16:03elle dit ce soir,
16:04il n'y a plus aucun foyer actif
16:05de dermatose,
16:07ce qui signifie que le gouvernement
16:09persiste et signe
16:10et dit que c'est la bonne solution.
16:12Oui, il n'y a pas de doute
16:14dans l'esprit du gouvernement
16:16sur le choix de la méthode
16:17depuis le début.
16:19On considère que c'est le reflet
16:20du consensus scientifique
16:22et c'est le reflet d'une approche
16:23qui consistait à éradiquer le virus
16:26de la manière la plus radicale
16:28et donc la plus efficace possible
16:30et qu'il valait mieux
16:32sacrifier quelques troupeaux
16:33plutôt que de voir le virus
16:35se répandre un peu partout
16:37de manière beaucoup plus importante.
16:41Et donc, le choix,
16:42il a été fait comme cela
16:44jusqu'à présent.
16:45Ensuite, qu'il n'y ait plus
16:46de foyer actif,
16:46c'est aussi une façon de dire
16:47que la température peut redescendre
16:49et que les abattages,
16:51à partir du moment
16:51où il n'y a plus de foyer actif,
16:52il n'y a plus forcément
16:53de raison d'abattre des troupeaux.
16:57Cela étant posé,
16:58si j'ai bien écouté les vétérinaires
17:00qui se succèdent sur notre antenne
17:02depuis plusieurs jours
17:03voire plusieurs jours maintenant,
17:04Amélie,
17:04certains nous expliquent aussi
17:06qu'il n'y a pas de certitude
17:08dans la matière
17:09parce qu'on peut avoir
17:10des porteurs sains
17:11que les vétérinaires eux-mêmes
17:12ne sont pas à même de détecter
17:15et que ça,
17:16ça reste une vraie interrogation
17:18pour la suite également.
17:19Oui, allez,
17:19je vous donne la parole
17:21dans un tout petit instant.
17:22Je voudrais juste
17:23qu'on aille retrouver
17:23Antoine Forestier
17:25qui est toujours sur la roquette d'Albi.
17:28Oui, bonsoir Antoine.
17:29Vous êtes à nouveau
17:30accompagné sur place.
17:31On sait qu'il y a encore
17:32beaucoup de monde autour de vous
17:33qui est mobilisé
17:34pour toute la nuit.
17:37Oui, avec le président
17:38de la coordination rurale
17:39du Tarn, Nicolas Buzelin,
17:40merci de répondre à nos questions.
17:42On a déjà fait un direct
17:42ensemble tout à l'heure.
17:43On était quoi,
17:43une cinquantaine ?
17:44C'est ça.
17:45Ça a bien augmenté depuis.
17:46Ça y est,
17:46la mobilisation est en train
17:47de prendre ici à Albi ?
17:48Tout à fait, oui.
17:49On voit que finalement,
17:50on est dans le vrai,
17:51on est au cœur du sujet,
17:53on est dans le dur.
17:53On a commencé,
17:55on était une petite dizaine
17:57ou quinzaine de tracteurs
17:58et à l'heure actuelle,
17:59je ne sais pas,
18:0070, 80 tracteurs
18:01et 200 personnes,
18:04je pense qu'on y est
18:04et en espérant que demain,
18:07la mobilisation continue.
18:08Mais bon, c'est prévu,
18:09les gens sont mobilisés,
18:10on a des coups de téléphone
18:11de partout,
18:11donc ça risque de s'inscrire
18:13dans la durée.
18:14Qui est présent là ce soir ?
18:15Uniquement des gens,
18:15des sympathisants
18:16de votre syndicat
18:17ou alors c'est plus ouvert que ça ?
18:18Non, non, non, non.
18:19Aujourd'hui,
18:20qu'on soit rouge, jaune, bleu ou vert,
18:22on est tous concernés
18:23quand même par l'élevage.
18:24On s'aperçoit
18:25qu'il y a des gens
18:26qui sont venus
18:27parce qu'ils craignent pour eux
18:28et aujourd'hui,
18:29l'étiquette pour eux
18:30n'a plus de sens.
18:31Qu'est-ce qui a fait
18:31que vous avez décidé
18:32de bloquer ce qui s'est passé
18:34ces derniers jours,
18:35notamment en Ariège,
18:36le fait que ça n'avance pas trop,
18:37les négociations,
18:38il y avait un rendez-vous
18:39à la préfecture aujourd'hui,
18:39mais bon, voilà,
18:40pas grand-chose
18:40en est ressorti.
18:41Tout à fait,
18:42par rapport à ce qui s'est passé
18:43à l'Ariège.
18:44Après, bon,
18:44on a nos homologues
18:46avéronnés et losériens
18:47qui sont dehors.
18:49On se devait
18:50et on se doit
18:50d'être tous solidaires
18:51si on veut faire basculer
18:52le gouvernement aujourd'hui
18:53par rapport aux décisions
18:54et aux protocoles mis en place.
18:56Il y a un mouvement
18:56qui a été emblématique
18:57dans le département voisin
18:58à Haute-Garonne
18:58il y a un an et demi,
18:59deux ans.
19:00Ils étaient restés
19:00neuf jours sur l'A64.
19:02Vous êtes prêts
19:03à rester aussi longtemps ici ?
19:04Ça va être en train
19:04de s'organiser ?
19:05Comment voyez les choses
19:06dans le futur ?
19:06Tout à fait.
19:07Aujourd'hui,
19:07on est prêts à rester
19:08le maximum de temps possible
19:10et je pense que ça s'inscrira
19:11sur la durée.
19:13C'est une obligation.
19:14Aujourd'hui,
19:15on est là,
19:15on n'a pas l'intention
19:16de partir
19:17et on restera.
19:19On restera le temps qu'il faut.
19:20Ça, c'est clair.
19:21Et qu'est-ce qui ferait
19:22que vous seriez amené
19:23à partir ?
19:24Quelle avancée
19:25vous souhaitez obtenir
19:26concrètement ?
19:27L'avancée principale
19:28aujourd'hui,
19:29il faut être clair,
19:29c'est l'arrêt de l'abattage.
19:31Une négociation bilatérale
19:33avec les autres pays,
19:34notamment avec l'Italie
19:35et l'Espagne,
19:36parce qu'on veut quand même
19:37continuer à pouvoir
19:38exporter.
19:38Sinon, demain,
19:39clairement,
19:40si on n'a pas d'entrée d'argent,
19:41on est mort.
19:43Et voilà.
19:44Et dans le meilleur des cas,
19:46la déclassification
19:46de cette maladie
19:47qui résoudrait pas mal
19:49le problème.
19:49Aujourd'hui,
19:50vous avez rencontré,
19:51pas vous personnellement,
19:52mais il y a eu une délégation
19:53qui a été reçue
19:54par le préfet du Tarn.
19:55Bon, disons que c'est
19:55la première étape.
19:56Lui fait remonter
19:56au ministre concerné.
19:59Vous voulez parler
19:59avec qui prochainement ?
20:00Est-ce qu'il faut que la ministre
20:01se déplace sur le terrain
20:02pour rencontrer directement
20:03les agriculteurs ?
20:04Et si oui,
20:04est-ce qu'elle sera bien reçue ?
20:06Si la ministre arrive
20:08avec le bon protocole,
20:10je pense qu'elle sera bien reçue.
20:12Si jamais elle doit se déplacer
20:13pour affirmer ses positions,
20:14il vaut mieux
20:15qu'elle reste là
20:15où elle est clairement.
20:16Je ne pense pas
20:17qu'elle soit bien reçue
20:17quand ils se le disent.
20:18Aujourd'hui,
20:20soit la ministre
20:20prend ses dispositions
20:21ou si elle ne veut pas le faire,
20:22on change de ministre,
20:23il nous mette quelqu'un
20:24qui soit capable
20:24de gérer l'agriculture demain.
20:26Le message est passé.
20:27Merci beaucoup.
20:28Merci à vous.
20:28On le disait,
20:30peut-être 300, 400 personnes,
20:31peut-être un peu plus,
20:32on n'a pas compté,
20:32mais c'est vraiment un mouvement
20:34qui est en train de prendre
20:34l'ampleur ici à Albi
20:36avec certains de ces agriculteurs
20:37présents derrière moi
20:38qui ont garé leur tracteur
20:39un peu plus loin
20:40et qui comptent bien passer
20:41la nuit ici
20:42et rester sur ce blocage.
20:43De toute façon,
20:44on ne pourra pas circuler
20:44sur la route nationale 88.
20:46Vous voyez,
20:46il y a des balleux de paille
20:47qui ont été installés
20:47de l'autre côté des pneus.
20:49Donc la circulation
20:50va rester coupée.
20:50Si vous invitez Albi
20:52ou les environs,
20:53il ne sera pas possible
20:53de circuler ici
20:54sur la rocade
20:55qui entoure la ville.
20:57Merci beaucoup
20:58de nous faire vivre
20:58ces événements en direct
21:00depuis Albi,
21:01Antoine Forestier.
21:02Merci également
21:02à Mathieu Le Peignet
21:04qui est juste derrière la caméra.
21:06Vous nous avez rejoint,
21:08Rocaille Adialo.
21:08Bonsoir.
21:09Merci beaucoup.
21:10On l'entend.
21:11Beaucoup de détresse.
21:12C'est un dialogue
21:12qui ne passe plus.
21:13Encore une fois,
21:14ce n'est pas la première fois
21:14qu'on l'entend sur ce plateau.
21:16Ce soir,
21:18beaucoup d'agriculteurs
21:19ce soir disent
21:20que le dialogue
21:22ne passe plus
21:22avec la ministre de l'Agriculture,
21:24notamment Annie Gennevar.
21:25Pour plusieurs raisons.
21:26La première,
21:27c'est qu'elle a quand même
21:27tardé à réagir
21:29et effectivement,
21:30elle a finalement pris position
21:31d'une manière
21:33qui arrivait vraiment
21:34tardivement finalement
21:36dans tout ce qui s'est
21:38après toutes les mobilisations.
21:39Et puis elle ne s'est toujours
21:40pas déplacée d'ailleurs.
21:41Et je pense que
21:42d'après ce que j'ai compris,
21:43elle ne sera pas forcément
21:44accueillie avec bienveillance.
21:46Mais ce que ça montre,
21:47ce n'est pas seulement
21:48une des connexions
21:49entre la ministre
21:50qui représente le gouvernement
21:51et les agriculteurs
21:53de manière générale,
21:53mais entre des mesures
21:54qui sont pensées
21:55depuis un espace
21:56qui est de plus en plus lointain
21:57et un savoir-faire paysan
21:59qui n'est pas forcément
21:59considéré des mesures
22:00qui considèrent
22:02les exploitations
22:02comme un bloc monolithique
22:04avec des solutions
22:04qui s'appliquent
22:05de manière inconsidérée
22:07sans finalement considérer
22:08que les agriculteurs
22:09pourraient avoir
22:10leur mot à dire
22:11avec une approche
22:12peut-être plus individuelle
22:13et sans penser aussi
22:14qu'effectivement
22:15que ces mesures
22:15peuvent,
22:16comment dire,
22:18avoir une incidence
22:20sur des...
22:21peuvent faire en sorte
22:22que des exploitations
22:23ne soient plus viables.
22:24C'est-à-dire que tout le monde
22:24n'est pas...
22:25Enfin, toutes les exploitations
22:27ne sont pas égales
22:27face à ces mesures
22:28telles qu'elles sont prises.
22:29Et puis encore une fois,
22:31je trouve que c'est vraiment
22:32la subordination
22:34à la fois du vivant
22:36et du savoir-faire agricole
22:37par rapport à des logiques
22:38de marché.
22:39Parce que finalement,
22:40prôner l'abattage massif
22:41d'animaux,
22:43c'est aussi répondre
22:43à des critères
22:44qui sont demandés
22:45par le marché,
22:45qui demandent
22:46à ce que les cheptels
22:46et l'air sains
22:47et qui veulent effectivement
22:49garantir une possible exportation.
22:52Donc on est vraiment
22:52dans des logiques,
22:53pour moi,
22:53qui sont très très libérales
22:54et qui ne tiennent pas compte
22:55individuellement
22:57des exploitations
22:57telles qu'elles sont.
22:58Et encore une fois,
22:58qui privilégient
23:00l'élimination
23:01aux soins du vivant
23:02et des animaux
23:03en particulier.
23:04Oui.
23:04Je voudrais faire réagir aussi
23:06Thierry Coué
23:06qui est avec nous.
23:08Bonsoir, monsieur.
23:09Vous êtes secrétaire général
23:10adjoint de la FNSEA,
23:13éleveur en Bretagne.
23:15J'ai le sentiment
23:15que la FNSEA
23:16est en train
23:17de se faire
23:17beaucoup d'ennemis
23:18dans le monde
23:19des agriculteurs.
23:20Justement,
23:20j'aimerais qu'on comprenne
23:21exactement pourquoi.
23:23Vous,
23:24vous êtes plutôt
23:24sur la ligne
23:25du gouvernement.
23:27Est-ce que vous persistez
23:28et signe ce soir,
23:29notamment quand on entend
23:30Agnès Gennevar
23:30qui dit dans les colonnes
23:31de Sud-Ouest,
23:33il n'y a plus aucun
23:33foyer actif de dermatose.
23:35Ça veut dire que
23:36c'est la bonne solution ?
23:39Écoutez,
23:39c'est une solution
23:41en tout cas
23:41qui a fait ses preuves
23:42dans tous les autres
23:43pays européens,
23:44dans le Moyen-Orient
23:45et aujourd'hui
23:46en Afrique aussi.
23:49Donc,
23:50je veux bien
23:50que l'on soit à part
23:51et on est prêt,
23:53nous,
23:53en tout cas,
23:54la FNSEA
23:54à écouter
23:55à la fois
23:56les épidémiologistes
23:57mais aussi
23:58les spécialistes
23:59vétérinaires.
24:00En tout cas,
24:01nous,
24:02on est éleveurs,
24:03on a aussi
24:04notre expérience
24:05et l'expérience
24:07aujourd'hui
24:07avec cette nouvelle maladie
24:09parce que
24:09je rappelle quand même
24:10que c'est une nouvelle maladie
24:12vectorielle,
24:13c'est-à-dire que c'est
24:14un insecte
24:15qui donne
24:16et propage
24:17cette maladie
24:18d'animaux
24:18à animaux.
24:20Mais la règle
24:22qui consiste
24:23aujourd'hui
24:24en tout cas
24:24à suivre
24:25l'éradication
24:26de cette maladie
24:28nous paraît
24:29la plus viable.
24:31En tout cas,
24:33c'est celle
24:33que nous préconisent
24:35les épidémiologistes
24:37et les vétérinaires.
24:38Alors moi,
24:38je veux bien
24:38que tout le monde
24:39soit vétérinaire
24:40et épidémiologiste
24:41mais dans ces cas-là,
24:42il faut peut-être
24:43que l'on
24:44retourne tous
24:46à l'école.
24:47En tout cas,
24:48moi,
24:49je pense,
24:50en tout cas,
24:51nous pensons
24:51qu'aujourd'hui,
24:53même si c'est difficile
24:55et c'est très difficile
24:56pour les éleveurs,
24:57en tout cas,
24:57nous,
24:58on se bat
24:58pour que les éleveurs
24:59soient indemnisés,
25:01soient aussi pris en charge.
25:03On a mis en place
25:04un réseau sentinelle
25:05justement
25:07pour que l'ensemble
25:08des techniciens
25:11mais aussi de la MSA
25:13et les spécialistes
25:14de la MSA
25:14suivent de près
25:16justement ces gens
25:17qui sont dans le désarroi
25:20aujourd'hui
25:20et qui subissent
25:21ce genre de choses.
25:24Mais ça n'empêche
25:25que de toute façon,
25:26il faudra bien
25:27se débarrasser
25:27de cette maladie
25:28parce qu'on ne peut pas
25:29la traîner comme ça
25:30pendant des années.
25:32Donc ça veut dire
25:32que plutôt on le fera
25:33et c'est l'envie
25:34des agriculteurs
25:34que l'on interroge
25:36Thierry Coué
25:37parce que,
25:37pardonnez-moi,
25:38mais je sens que
25:39Stéphane Gallet
25:40n'est pas de votre avis.
25:43En tout cas,
25:44vous,
25:44qu'est-ce que vous dites ?
25:45Je vous entendais tout à l'heure
25:46demander la démission
25:47de M. Rousseau
25:49notamment.
25:50Oui,
25:50enfin,
25:51là,
25:52je voulais réagir.
25:52Non, non, non,
25:53je disais que c'était
25:54Stéphane Gallet
25:55qui demandait ça.
25:56Je voulais réagir
25:56à plusieurs choses.
25:57D'abord,
25:57on nous dit
25:57que c'est une nouvelle maladie.
25:59J'ai des collègues
25:59en ce moment
25:59qui sont à la Réunion
26:00et ils discutent aussi
26:02avec les paysans
26:03et les paysannes
26:04qui sont sur place
26:04et eux,
26:05ils l'ont vécu.
26:05En 92,
26:06la maladie de la dermatose,
26:08elle a été circonscrite
26:11par un abattage électif
26:13et par de la vaccination.
26:14Donc,
26:14on a quand même
26:15un peu de regard
26:16sur ce qu'est la maladie
26:17et il y a eu la maladie.
26:17Vous dites qu'il y a
26:18d'autres chemins possibles.
26:19Oui,
26:20mais c'est ce que je dis.
26:20Depuis le départ,
26:21nous,
26:21on prône l'abattage partiel,
26:23la vaccination
26:23et l'arrêt des mouvements
26:26des animaux.
26:27En 2016,
26:28il y a eu aussi
26:28dans les Balkans
26:29la dermatose nodulaire
26:30contagieuse
26:31et ils se sont aperçus
26:32assez vite,
26:33en fait,
26:33qu'il n'y avait pas
26:34de différence
26:35de solution,
26:39enfin,
26:39de résultat
26:41entre l'abattage partiel
26:43et l'abattage nocale
26:44à partir du moment
26:45où on mettait en œuvre
26:46la vaccination.
26:47Donc,
26:47c'est ça qu'on dit
26:48depuis le départ.
26:48Et je voudrais juste
26:49vous dire une chose,
26:50c'est que vous allez avoir
26:50du mal,
26:51ici,
26:52sur ce plateau,
26:53à trouver un vétérinaire
26:54qui aille à sens contraire
26:56du message du gouvernement.
26:57Pourquoi ?
26:58Parce que chaque vétérinaire
26:59qui va dans le sens contraire,
27:00et on en a beaucoup,
27:01nous aussi,
27:02on les rencontre tous les jours,
27:03ils sont sur le terrain,
27:04chaque vétérinaire
27:05qui va dans le sens contraire
27:06du mot d'ordre du gouvernement
27:08va se faire taper dessus
27:09par l'ordre des vétérinaires.
27:11Ça a déjà été le cas.
27:12Donc,
27:12ça,
27:13ça pose aussi
27:13une problématique,
27:14en fait,
27:15encore une fois,
27:15de gouvernance
27:16et de liberté de la parole
27:18et de confrontation
27:19des scientifiques.
27:22Rappelez-vous aussi
27:23de la période Covid
27:24où il y avait quand même
27:25beaucoup,
27:26beaucoup de confrontations
27:27et de voies divergentes
27:29sur comment on gérait
27:30la contagion
27:31et la maladie ?
27:31Et aujourd'hui,
27:32vous avez le sentiment
27:32de ne pas être défendu
27:34de la bonne façon
27:35par la FNSEA ?
27:36Moi,
27:36je n'ai pas à être défendu
27:37par la FNSEA,
27:38je suis la Confédération Paysanne.
27:39Non,
27:39bien sûr,
27:40non,
27:40mais pardon,
27:41je parlais plutôt
27:42pour les agriculteurs
27:43parce que c'est vrai
27:43que ça peut être difficile
27:45à suivre pour les téléspectateurs
27:46notamment ou le grand public
27:47qui est loin de ces questions-là.
27:49Tous les syndicats
27:49ne sont pas du tout
27:50sur la même ligne.
27:51Encore une fois,
27:52la FNSEA,
27:53mais ce n'est pas d'aujourd'hui
27:53et je parle des dirigeants,
27:56je ne parle pas des adhérents
27:57qui sont de toute bonne foi
27:58dans les départements
27:59et on les rencontre au quotidien
28:01et c'est mes collègues,
28:02c'est mes voisins,
28:03mais les dirigeants,
28:04en fait,
28:04ne travaillent pas
28:04pour les paysans et les paysannes.
28:06Ils ne défendent pas
28:06les éleveurs et les éleveuses,
28:07ils défendent les intérêts
28:08de l'agro-industrie.
28:10Je ne sais pas
28:10quand est-ce qu'on comprendra
28:11dans ce pays
28:12que Arnaud Rousseau,
28:13qui est le président
28:14d'un groupe Avril,
28:15qui a des intérêts au Brésil,
28:17c'est compliqué pour lui
28:18de s'opposer
28:19à l'Aquarium Mercosur
28:20parce qu'en fait,
28:21l'Aquarium Mercosur,
28:22il va bénéficier
28:23à ses filiales
28:24qui sont implantées au Brésil.
28:25Donc,
28:26quand vous avez
28:32une puissance de la FNSEA
28:34et qui est au plus proche
28:35du gouvernement,
28:37on est en droit
28:38de se poser des questions
28:40sur quelles sont
28:41ses intentions
28:41à défendre
28:43les éleveurs et les éleveuses,
28:44ceux qui,
28:44comme moi,
28:45au quotidien,
28:46vivent du métier
28:47de la traite
28:47ou du métier
28:48de la vente
28:49des animaux
28:50pour l'avion.
28:50Vous comprenez ?
28:52Ce n'est pas que je veux
28:53taper sur la FNSEA
28:54pour taper sur la FNSEA,
28:55mais en fait,
28:55elle fait partie du problème.
28:57Donc,
28:57je ne peux pas passer
28:57à côté du sujet.
29:00Moi, par contre,
29:00ce que je voudrais,
29:01parce qu'avant
29:01de finir,
29:02c'est aussi dire
29:03que la politique
29:05et la stratégie sanitaire
29:07d'Annie Gennevard
29:09et du gouvernement
29:10ne fait pas
29:11que tuer des vaches.
29:13Elle tue aussi
29:14tout ce qui fait
29:15l'essence
29:15du métier d'éleveur
29:17et elle désespère
29:18les jeunes.
29:19Il y a les jeunes
29:19en ce moment
29:20qui se mobilisent
29:20dans les lycées agricoles.
29:21On n'avait quasiment
29:22jamais vu ça.
29:23Pourquoi ?
29:23Parce que moi,
29:24je les ai vus
29:24sur les blocages.
29:25Ils sont désespérés
29:26de quel peut être
29:27leur devenir,
29:28quel peut être
29:29leur avenir
29:30s'ils ont à la fois
29:31des difficultés économiques,
29:32s'ils ont à la fois
29:33des difficultés climatiques,
29:34à la fois des difficultés
29:35avec la biodiversité
29:36et en plus
29:37des épées de Damoclès,
29:39de stratégies sanitaires
29:40qui viennent d'en haut
29:41et qui les culpabilisent
29:43en plus
29:43parce que c'est eux
29:43leurs responsables
29:44de la contagion
29:45de la maladie.
29:46Vous vous rendez compte
29:46un peu
29:47à quel point
29:47ce gouvernement,
29:49non seulement
29:49il ne protège pas,
29:51mais il sacrifie ?
29:52l'intest
30:08en plus
30:08l'intest
30:08l'intest
30:09plein
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