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Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Générique
00:00La colère agricole refait donc surface aux quatre coins de la France.
00:15Les agriculteurs remettent en cause la gestion de la crise sur la dermatose nodulaire,
00:20cette maladie qui touche les bovins.
00:22La ministre de l'Agriculture affirme cet après-midi que la seule solution c'est l'abattage
00:27et cette réponse ne satisfait pas.
00:29Nous serons sur place dans un instant là où certains agriculteurs tentent de bloquer le pays.
00:34Mais d'abord partons dans le département de l'Ariège.
00:37Le troupeau de bovins touchés par la dermatose a été abattu aujourd'hui.
00:41Depuis deux jours, des centaines d'agriculteurs se mobilisaient pour éviter la mort de 207 vaches.
00:47Le récit de Garance Amespiel.
00:51Un cas de dermatose nodulaire détecté sur cette exploitation
00:55et c'est le troupeau entier qui est condamné.
00:57Les plus de 200 bêtes de cette ferme ont été abattues ce matin.
01:02Leurs cadavres emportés dans ces camions-bennes pour leur incinération.
01:07Face aux gendarmes, après une nuit de tension,
01:09quelques dizaines d'agriculteurs sont présents pour faire entendre leur colère.
01:14Suite à ces événements, les agriculteurs ne vont pas baisser les bras,
01:17les éleveurs ne vont pas baisser les bras.
01:18On a détruit un outil de travail ici.
01:20On a détruit 20 ans de travail au plus de ces éleveurs.
01:25Une révolte qui s'étend à d'autres départements.
01:31À Carbone, c'est l'autoroute A64 qui a été bloquée.
01:34La colère agricole aujourd'hui, elle est partout en France.
01:37Et on n'attend plus après les syndicats.
01:40On le voit, ce ne sont plus les syndicats qui lancent des mouvements.
01:43C'est les agriculteurs qui ont décidé de se reprendre la main.
01:45Et il faut...
01:48La ministre de l'Agriculture a quant à elle réitéré la position des autorités
01:52et réaffirme la nécessité d'abattre les animaux touchés par la dermatose nodulaire.
01:58L'ennemi, c'est le virus.
01:59C'est une guerre sanitaire que nous menons.
02:02Il est fondamental que nous la gagnons pour les éleveurs.
02:05Parce que sinon, les catastrophes humaines, sociales, économiques seraient absolument désastreuses.
02:12Une déclaration qui n'a pas adouci la colère des agriculteurs.
02:16Les appels à la mobilisation se multiplient désormais sur tout le territoire.
02:22Et nos équipes sont aux côtés des agriculteurs sur la A64.
02:26Ils bloquent l'autoroute qui relie Toulouse à Bayonne.
02:30Bonsoir Antoine Forestier.
02:31Merci d'être avec nous.
02:32Vous êtes à Carbone.
02:34Qu'est-ce qui est prévu pour ces prochaines heures, Antoine ?
02:37Ça a été très rapide, cet appel à la mobilisation.
02:41On va vous le montrer sur ces images de Mathieu Le Peignet.
02:44Il y a plus de 150 tracteurs qui sont garés sur cette autoroute.
02:48Ils sont arrivés en milieu d'après-midi.
02:50Et désormais, on retrouve exactement le même blocage qu'il y a un an et demi ici.
02:55Fort de leur expérience, ils ont réitéré exactement la même chose qu'à l'époque.
02:59Ici, à quoi s'attendre ?
03:00C'est la question qu'on pose sans cesse à ces agriculteurs et qu'on échange depuis tout à l'heure.
03:04Ils nous disent qu'ils sont déterminés, prêts à rester ici tant qu'il le faut,
03:08tant qu'ils n'ont pas obtenu des discussions, des avancées avec les autorités.
03:13On sait qu'il y a une réunion qui est prévue avec la préfecture de Haute-Garonne demain,
03:17en début d'après-midi, avec Jérôme Baye, un des responsables ici,
03:21qui va pouvoir échanger avec le préfet.
03:22À l'époque, il y a un an et demi, lors des précédentes mobilisations,
03:26c'est le Premier ministre qui était venu ici sur place.
03:28Il y avait une mobilisation qui avait duré neuf jours.
03:30Donc on sait qu'ici, on sait s'organiser.
03:32On sait faire ça de manière calme et pacifique.
03:35Ça a été encore rappelé par le leader du mouvement tout à l'heure
03:38et on ne partira pas d'ici tant qu'on n'aura pas obtenu de nouvelles choses.
03:42Concernant cette maladie bovine ici, on ne comprend pas qu'il faille abattre tout un cheptel
03:48lorsque une seule vache est touchée par la maladie.
03:51Et puis surtout, ce qu'on n'a pas supporté, c'est les images que vous venez de voir dans le reportage juste avant,
03:55la répression des forces de l'ordre hier.
03:58Certains des agriculteurs étaient présents sur place.
04:00Et c'est ça aussi qui a fait que cette mobilisation a pris très vite
04:03et a fait qu'aujourd'hui, ce soir, il y a plus de 150 tracteurs qui sont garés sur cette autoroute.
04:08Près de 400 personnes sur place qui se disent prêts à rester plusieurs jours
04:11parce qu'ils espèrent obtenir des avancées sur ce dossier de cette maladie bovine.
04:16Merci beaucoup Antoine Forestier.
04:19Évidemment, on reste avec vous toute la soirée pour surveiller ces mobilisations.
04:24On est en plateau avec Maurice Safran.
04:26Bonsoir Maurice, éditorialiste à Challenge.
04:29Et Victor Hérault, bonsoir.
04:30Bonsoir Émilie.
04:31Journaliste politique à Valeurs Actuelles.
04:33D'abord, une première réaction.
04:34Maurice Safran, c'est vrai qu'on le sent, ce monde agricole est à cran.
04:38Là, on sent que c'est comme une goutte d'eau qui fait déborder le vase
04:41avec notamment l'abattage de ces 207 vaches ce matin dans l'Ariège.
04:45C'est vrai que les images sont extrêmement violentes.
04:49C'est encore plus violent pour les éleveurs.
04:52Mais je pense que le mot colère n'est pas le bon mot en ce moment.
04:55C'est le désespoir.
04:57C'est beaucoup plus le désespoir que la colère.
04:59Ils sont dans une situation maintenant depuis plusieurs années
05:02qui est de plus en plus difficile.
05:04Et c'est vrai qu'ils ne comprennent pas la politique sanitaire.
05:08La politique sanitaire, bien entendu, qu'il faut l'appliquer.
05:11Mais visiblement, ils ne la comprennent pas.
05:13Ils ne l'admettent pas.
05:14Et cette violence de ces troupeaux qui sont abattus,
05:18il faut quand même comprendre pour eux que c'est extrêmement difficile,
05:22extrêmement compliqué.
05:24Est-ce que ce qui est mal vécu aussi, Victor Hérault,
05:26c'est un problème de connexion ?
05:28Disons que beaucoup d'agriculteurs, d'éleveurs,
05:31estiment que le gouvernement est complètement déconnecté de la réalité.
05:35Il semble qu'il n'y ait pas eu beaucoup de dialogue entre le gouvernement,
05:39les syndicats agricoles, les agriculteurs,
05:41vis-à-vis de la violence de ces abattages,
05:47de la police envoyée sur place, etc.
05:49Les scènes ont été assez violentes.
05:50Maintenant, c'est vrai, je pense que la situation agricole en France est une poudrière
05:53et que là, il y a eu l'étincelle de cette question sanitaire-là,
05:57mais qu'il faut distinguer la question sanitaire et les réponses à cette question sanitaire.
06:01Est-ce que l'abattage est la seule et la meilleure solution ?
06:03C'est ce que dit la ministre.
06:04Voilà, c'est ce que dit la ministre,
06:05avec l'appui d'un certain nombre de médecins, de vétérinaires.
06:08Je ne suis ni médecin, ni vétérinaire, ni scientifique,
06:10donc je ne pourrais pas trancher ce débat-là.
06:12Mais cette question-là s'ajoute à toutes les autres questions
06:15qui tracassent le milieu agricole depuis des années.
06:17Et il faut le dire, souvenez-vous de la colère,
06:19puisque ça a été repris, ce slogan « agriculteurs en colère »,
06:22donc c'était février 2024,
06:23quand Emmanuel Macron est chahuté, notamment au Salon de l'agriculture.
06:27Énormément de promesses, il avait fait 13 heures de débats avec les agriculteurs,
06:30énormément de promesses, il avait tout compris, etc.
06:33C'est ça le sujet, c'est que rien n'a changé depuis.
06:36Les agriculteurs sont toujours à cran et sont toujours…
06:38Rien n'a changé depuis ?
06:39Rien, pour la situation agricole ?
06:41Non, c'est même pire, parce qu'ils voient arriver ce Mercosur
06:44dont ils sentent que ça va finir par leur tomber dessus,
06:46et la mise en concurrence qu'ils jugent déloyales avec des pays extra-européens.
06:50Donc la situation s'aggrave pour eux,
06:53rien n'a été, à mon sens et au sens des agriculteurs,
06:56apporté sur la table pour changer la situation.
06:58Et en plus s'ajoute à cela la situation sanitaire
07:01et la réponse du gouvernement sans concertation préalable avec les syndicats,
07:04ça fait beaucoup.
07:04Donc vous voulez dire que ça devait arriver finalement ?
07:07Oui, mais quand on écoute la ministre, c'est assez troublant,
07:09parce que c'est une femme politique d'expérience,
07:11elle ne parle que sanitaire.
07:12Alors elle a raison de parler sanitaire,
07:14mais il faut également donner une réponse
07:16au monde agricole sur le fond,
07:19sur les mesures qui sont à prendre, sur l'Europe.
07:21Il y a effectivement la question de l'Europe
07:23qui est au milieu de la table, grosse comme une maison.
07:25Donc c'est effectivement compliqué.
07:27Et puis il y a un point qui est absolument essentiel dans cette histoire,
07:31c'est que les agriculteurs sont toujours soutenus par les Français.
07:34Les Français soutiennent leurs agriculteurs.
07:36Donc ce mouvement sera, comme d'habitude, extrêmement populaire.
07:41Et pourtant, comme le dit Victor Hérault,
07:43il n'y a pas grand-chose qui est fait pour les agriculteurs.
07:46Et finalement, cette colère pouvait à nouveau s'anticiper.
07:48On est avec Pascal Lavergne.
07:51Bonsoir.
07:52Vous êtes ancien député Renaissance.
07:56Pardon, on n'est pas du tout avec Pascal Lavergne.
07:59On sera avec lui dans un tout petit instant.
08:00On est avec Jérôme Bayle.
08:01C'est bien vous, Jérôme Bayle ?
08:03Je ne vous vois pas encore à l'image.
08:06Bonsoir.
08:08Alors, oui, absolument.
08:09Vous n'êtes pas député Renaissance.
08:11Je retire tout de suite ce que j'ai dit.
08:12Vous êtes éleveur de bovins en Haute-Garonne.
08:18Allez-y.
08:18Et donc, c'est sûr de la contestation agricole, évidemment.
08:22Et vous êtes aux côtés de ces agriculteurs ce soir qui sont en colère.
08:29Je ne sais pas s'ils sont en colère.
08:31Ils sont surtout choqués des images qu'ils ont vues hier soir
08:33et de l'événement qu'on a subi
08:36puisqu'on était chez nos voisins arriégeois.
08:40Et malheureusement, le mouvement a dépassé le mouvement agricole.
08:46Et on va dire que la terminaison de la soirée n'a vraiment pas été joyeuse.
08:53Qu'est-ce que vous vous dites, Jérôme Bayle,
08:55quand aujourd'hui vous entendez le gouvernement,
08:57et notamment la ministre de l'Agriculture,
08:59dire qu'il n'y a pas d'autre solution que l'abattage d'un troupeau complet ?
09:03Qu'est-ce que j'entends ?
09:08J'entends que surtout, elle ne nous entend pas
09:10puisque depuis quelque temps, il y a la coordination rurale
09:14et la confédération paysanne qui défendent ça.
09:18Moi, au début, j'étais un peu sceptique.
09:20Je voulais faire confiance à l'administration,
09:23sauf qu'aujourd'hui, on voit que ça ne marche pas,
09:25que dans notre département, dans notre région,
09:30les cas explosent de partout
09:32et qu'on n'arrive pas à contenir la maladie.
09:34Encore chez nous, à Haute-Garonne, aujourd'hui,
09:3734 animaux vont être euthanasiés demain.
09:41Voilà, on n'arrive plus à la maîtriser.
09:44Et je pense que, comme je l'ai dit,
09:47c'est sortir grandi de reconnaître
09:50qu'il faut modifier une stratégie.
09:51Ça veut dire la modifier pour qu'on soit extrêmement concrets,
09:56Jérôme Bayle ?
09:56Qu'est-ce qu'il faudrait changer ?
09:59Nous, on avait proposé un protocole
10:03avec les syndicats agricoles arriégeois,
10:06avec les ultras,
10:07avec la chambre d'agriculture d'Ariège de Haute-Garonne.
10:10On a proposé un protocole
10:11pour assouplir un peu tout ça
10:13et on était même prêts,
10:15sur cet élevage au bord de Surarize,
10:17à faire une ferme expérimentale
10:19pour voir où la maladie peut aller vraiment sur le terrain
10:22parce que, tout simplement,
10:24on n'a pas nos animaux,
10:26on n'a pas des foyers entiers
10:27et donc, on ne voit pas si la maladie progresse,
10:30ne progresse pas,
10:31si les animaux peuvent s'immuniser, se soigner.
10:34On n'en sait rien.
10:35Donc, je pense qu'il faut avancer là-dessus.
10:38Et après aussi,
10:39ce qu'il faut prendre en compte,
10:40c'est, on va dire, le changement de saison.
10:42Aujourd'hui, on a rentré tous nos animaux dans les bâtiments
10:46et les abattages seront de plus en plus nombreux,
10:51surtout sur des gros lots, malheureusement.
10:53Maurice Safran a une question pour vous, Jérôme Bayle.
10:56Pour être clair, Jérôme Bayle,
10:57est-ce que vous remettez totalement en cause
10:59le système sanitaire tel qu'il fonctionne en ce moment ?
11:02On ne peut pas, pour une maladie,
11:08remettre tout le système sanitaire français en doute.
11:11Au contraire, on fait nos preuves.
11:13Sauf qu'aujourd'hui, on a une maladie qui est nouvelle.
11:17Donc, à nous d'essayer de la contrôler.
11:20L'État, je pense, a fait ce qu'il pouvait.
11:23Ils ont pris des mesures dès le départ
11:25qui pensaient les meilleures.
11:27Mais comme j'expliquais à la ministre,
11:29nous, dans le Sud-Ouest,
11:30on est une terre de sport, de rugby.
11:32Et sur le tableau noir,
11:34des fois, on était sûr de gagner le match.
11:36Et au final, sur le rectangle vert,
11:38on le perdait parce que la stratégie n'était pas bonne.
11:41Il fallait s'adapter, la changer
11:43parce qu'il y avait un facteur extérieur
11:44qu'on ne maîtrisait pas.
11:46Et donc, j'espère qu'elle sera capable de le faire.
11:49Oui, Jérôme Bayle,
11:50on voit du monde autour de vous qui est réuni.
11:54Qu'est-ce qu'on vous dit autour de vous ?
11:55Est-ce que les agriculteurs prévoient
11:58d'autres actions autour de vous ?
12:00Qu'est-ce qu'on vous dit ?
12:02– Mais nous, les agriculteurs qui sont ici,
12:07ils sont très inquiets.
12:09Mais aujourd'hui, nous n'avons pas que des éleveurs.
12:12Le mal-être agricole ne se repose pas,
12:17excusez-moi, que sur la crise de l'ADNC.
12:19Aujourd'hui, ça va plus loin.
12:22Nous avons énormément de céréaliers qui sont inquiets
12:24parce que le cours des céréales n'a jamais été aussi bas.
12:28Il y a une nouvelle taxe sur les engrais
12:29qui va entrer en vigueur au 1er janvier.
12:32La ministre nous avait dit lors de la venue
12:34de Emmanuel Macron à Toulouse
12:36qu'elle allait combattre pour la faire supprimer
12:39et nous tenir au courant.
12:40Eh bien, on n'a toujours pas de nouvelles.
12:42Donc, il y a beaucoup d'inquiétudes.
12:43On a vu qu'en janvier 2024,
12:46on voulait avancer sur les retenues collinaires.
12:48Eh bien, depuis janvier 2024,
12:50soi-disant, on a allégé le processus
12:52et le système de fonctionnement.
12:54Mais on ne fait toujours pas de retenues collinaires.
12:57Voilà, il y a énormément d'inquiétudes.
12:59On peut parler de ce prix d'intervention
13:00que nous, on veut réviser
13:02parce que nous avons un prix d'intervention
13:04sur les céréales qui n'a pas évolué depuis 2001.
13:08Et aujourd'hui, en 25 ans,
13:10le coût de production a doublé
13:12et le prix d'intervention ne bouge pas.
13:14Voilà, des inquiétudes, il y en a beaucoup.
13:16J'espère que ce mouvement,
13:18eh bien, encore une fois,
13:19sera un mouvement national
13:21et que ça mobilisera tout le monde
13:23et qu'on va faire avancer cette agriculture française
13:25qui ne mérite pas de mourir.
13:27Oui, Jérôme Bayle,
13:28juste une dernière question.
13:29Est-ce que vous avez eu l'accord de la préfecture
13:32pour occuper cette partie de l'autoroute ?
13:34Vous êtes sur la A64, on le rappelle.
13:39Je pense que si on n'avait pas eu l'accord,
13:42on ne serait pas rentré sur l'autoroute.
13:44On est quand même des personnes responsables.
13:46Et pour tout vous dire,
13:48d'après moi,
13:48avec le comité d'accueil qu'on avait,
13:51ils auraient pu nous empêcher de rentrer
13:52même s'il y a plus de 150 tracteurs.
13:56Voilà, je pense que j'ai pris des engagements.
13:58J'ai donné ma parole,
13:59j'ai donné des garanties
14:02comme quoi nous allons respecter
14:03comme on l'avait fait en janvier 2024.
14:05Les biens, les personnes, rien dégradé.
14:08L'autoroute, sachez qu'on ne l'a pas bloqué.
14:10On l'a simplement dévié
14:12puisque les gens sortent à la sortie juste avant
14:15et on rentre sur l'autoroute 2 km plus loin.
14:17Donc nous avons fait juste une déviation.
14:20Mais je pense qu'aujourd'hui,
14:23la cause est là, la cause est bonne.
14:26Et quand je vois le soutien de la population
14:28du Volvestre et même d'ailleurs qu'on a,
14:32on ne peut que les en remercier.
14:34Je peux vous dire que ça fait 5 ou 6 ans
14:37qu'on est sur l'autoroute
14:38et on a déjà des réserves pour au moins un mois.
14:41Donc on se pose même la question
14:42comment on n'avait rien de prévu pour le réveillon
14:45si on n'allait pas réveillonner un sable ici.
14:48Vous êtes prêts à tenir encore très longtemps.
14:50Merci beaucoup Jérôme Bayle
14:52d'avoir été avec nous en direct sur BFMTV.
14:56Tenir en tiendra
14:57puisqu'on est tout simplement déterminés.
15:00Merci beaucoup Jérôme Bayle.
15:02Victor Hérault, c'est vrai que c'est ce qu'il disait
15:04et c'est ce qu'on soulignait sur ce plateau.
15:06Les agriculteurs, en général,
15:08on le soutient des Français
15:10et on le voit d'ailleurs sur l'accord de la préfecture
15:12qui a été donné aux agriculteurs
15:14pour occuper une partie de l'autoroute
15:16même si Jérôme Bayle nous l'expliquait,
15:18c'est dévié.
15:19On leur permet quand même de se mobiliser
15:22et de faire des actions du local.
15:23Oui, et puis ça c'est une vieille maxime
15:25parce que c'est un soutien transpartisan.
15:27Il y a une vieille maxime qui dit
15:28le partisan défend son parti,
15:30le paysan défend son pays.
15:31Ça c'est quelque chose auquel les Français
15:32sont très attachés.
15:33Effectivement, il ne faut pas oublier
15:35que ces gens-là nourrissent
15:36toute la population française
15:37et que c'est un bijou qu'on est en train de s'accager,
15:39un bijou français.
15:40Encore une fois, je rappelle que le problème
15:41là n'est pas seulement le problème sanitaire.
15:43Le problème sanitaire s'ajoute
15:44à une précarité immense,
15:45des ventes à perte pour la plupart des agriculteurs,
15:48des normes qui s'accumulent,
15:49des taxes, Jérôme Bayle en parlait tout à l'heure,
15:51et encore une fois,
15:52la concurrence de pays extra-européens
15:53qui vient s'ajouter à tout cela.
15:54C'est une situation qui dure depuis des années,
15:56des années, des années,
15:57qui ne cesse de s'aggraver
15:58et dont chaque ministre se succédant,
16:02comment dire,
16:03le séisme politique qu'on traverse
16:05n'aide pas trop à la chose,
16:06mais chaque ministre qui se succède,
16:07chaque président de la République,
16:09chaque premier ministre dit
16:10je vais apporter la solution,
16:11j'ai écouté, je vais changer
16:13et je vais vous apporter des solutions.
16:15Ça n'est jamais fait.
16:16Tout se dirige toujours dans la même direction.
16:18Je note qu'Emmanuel Macron,
16:19sur cette question-là,
16:20a fait un petit peu comme ce qu'il avait fait
16:21avec les gilets jaunes.
16:22C'était les deux crises qu'il avait traversées,
16:23agriculteurs en colère et gilets jaunes.
16:25Lorsqu'il dit aux gilets jaunes,
16:26je vais ouvrir les cahiers des doléances.
16:27Il les a ouverts, il les a remplis,
16:28il les a refermés,
16:29il les a mis dans un placard,
16:30on ne les a plus jamais ressortis.
16:31Et sur les agriculteurs,
16:32c'est un peu la même chose,
16:33c'est je vous ai écouté pendant 13 heures.
16:34Mais il y a des mesures qui ont été prises
16:35depuis deux ans.
16:36Lesquelles ?
16:36Parce que franchement,
16:37ça ne se ressent pas sur le terrain.
16:38Quand on écoute sur l'antenne de BFM
16:41le président de la FNSEA
16:43et qu'on écoute Jérôme,
16:45j'ai oublié son nom.
16:45On se rend bien compte
16:48que ce n'est pas le même monde.
16:49Ce n'est pas la même agriculture,
16:51ce n'est pas les mêmes enjeux,
16:52ce n'est pas les mêmes défis,
16:53ce n'est pas les mêmes revendications.
16:54Ce sont deux mondes radicalement différents
16:55qui ne se comprennent pas non plus.
16:57Donc là, il y a un second problème.
16:59Là, c'est une agriculture de pauvres
17:02contre une agriculture de riches.
17:03Et ça, c'est également extrêmement compliqué.
17:06On a retrouvé le bon Pascal Lavergne
17:09parce que tout à l'heure,
17:10on pensait l'avoir en duplex.
17:12Bonsoir, Pascal Lavergne.
17:14Merci d'être avec nous en direct sur BFM TV.
17:17On le rappelle,
17:18vous êtes ancien député Renaissance.
17:20Et alors vous, le monde agricole,
17:21c'est un monde que vous connaissez bien
17:22parce que vous êtes aussi éleveur de bovins.
17:25On entendait tout à l'heure Jérôme Bayle
17:27parler de détresse.
17:29Est-ce que c'est le mot que vous employez ce soir ?
17:31La colère, le désespoir, la détresse peut-être ?
17:35Effectivement, ce monde agricole,
17:36je le connais depuis 37 ans,
17:38depuis que je travaille,
17:40soit comme conseiller agricole,
17:42soit comme agriculteur moi-même.
17:45J'ai été député, effectivement,
17:48au chevet principalement de l'agriculture,
17:50rapporteur de la loi d'orientation agricole,
17:53rédacteur d'une loi également
17:55par rapport au traitement par drone.
17:57Mais peu importe, ce n'est pas le sujet.
17:59Mais ce que je vois, effectivement,
18:01tous les jours,
18:03au travers des collègues que je rencontre,
18:05c'est cette détresse, cette colère,
18:07parce qu'il n'y a pas de lisibilité.
18:09Et là, en fait,
18:10c'est l'étincelle qui,
18:12avec cette DNC,
18:14c'est l'étincelle, en fait,
18:15qui met le feu au baril de poudre.
18:17Ces problématiques d'abattage de troupeaux,
18:22on les connaît depuis longtemps.
18:23Ils sont pratiqués pour d'autres épisocies,
18:25pour d'autres maladies.
18:27Sauf qu'aujourd'hui,
18:28de nouvelles maladies apparaissent.
18:30Nous n'avons pas forcément
18:31les réserves de vaccins pour le faire.
18:34Nous avons également une politique commerciale
18:36qui ne nous permet pas forcément
18:38d'utiliser ces vaccins,
18:39parce qu'après, on ne sait pas
18:41si on est sur des troupeaux sains
18:42ou pas des troupeaux sains.
18:44Donc, il faut vraiment remettre
18:46l'ouvrage sur le métier,
18:48rediscuter avec tout le monde.
18:49Et je crois que c'est ce qui n'a pas été fait,
18:51malheureusement,
18:52avec les agriculteurs
18:54et avec la diversité, aujourd'hui,
18:57du monde, on va dire,
19:01agricole, en termes syndicals.
19:04Donc, il faut que tous ces gens
19:05soient en capacité de se parler
19:06pour qu'on n'arrive pas à des situations
19:08telles que celles qu'on a connues
19:10ou en ceinture avec des forces de l'ordre
19:14une exploitation agricole.
19:16C'est pour l'agriculteur que je suis
19:18quelque chose qui me fend le cœur
19:20au-delà d'un abattage, évidemment,
19:22qui est extrêmement douloureux.
19:24Et je voudrais avoir vraiment un mot
19:25pour ces collègues agriculteurs
19:27qui ont leur troupeau abattu,
19:29parce que je sais, j'imagine,
19:31ce que c'est que le syndrome
19:32de la stabulation vide.
19:34Et c'est quelque chose
19:35d'extrêmement douloureux,
19:36parce que nous sommes attachés
19:37à nos animaux.
19:38– Oui, justement, vous vous dites
19:40que vous les comprenez.
19:41Est-ce que vous sentez,
19:43Pascal Laverne,
19:45qu'il y a une déconnexion, finalement,
19:47entre les politiques
19:48et ceux qui vivent de leur métier
19:51dans l'agriculture ?
19:52– Je ne sais pas s'il y a une déconnexion,
19:54mais en tout cas,
19:55il y a un manque de dialogue.
19:56Il y a sans doute
19:57des administrations centrales
19:59qui appliquent des réglementations
20:01sans tenir compte, effectivement,
20:03de cette détresse.
20:04Et quand je dis que c'est la goutte d'eau
20:06ou l'étincelle qui fait exploser
20:08le baril de poudre,
20:09quand on est en face
20:11de diminution, en fait,
20:14des aides à l'agriculture
20:16qui sont annoncées
20:16il y a quelques mois,
20:182 milliards de moins
20:19au niveau de la politique agricole commune
20:22et qu'on est face
20:24à des difficultés comme ça,
20:25comment voulez-vous
20:26que ce baril de poudre
20:27n'explose pas ?
20:28Aujourd'hui, les agriculteurs,
20:30ils ont besoin d'être soutenus.
20:31Et tout à l'heure,
20:32les personnes que vous aviez
20:33sur le plateau disaient
20:34« Les Français,
20:35l'opinion publique soutient
20:36les agriculteurs ».
20:37Mais peut-être avez-vous oublié
20:39également les 2 millions
20:41de personnes
20:41qui ont signé une pétition
20:43contre la loi du plomb ?
20:44Est-ce que ceux-ci,
20:45ils étaient pour les agriculteurs ?
20:47Alors que tous les agriculteurs
20:48de France
20:49étaient pour ce texte-là.
20:51Alors les Français
20:52sont également
20:52à double,
20:54on va dire,
20:54à double visage,
20:55à double facette.
20:56Il faut également
20:56qu'ils clarifient
20:57leur position,
20:58les Français,
20:59qu'ils arrêtent finalement
21:00d'avoir des exigences
21:01en direction du monde paysan
21:03et les soutenir
21:04quand ils sont en difficulté
21:06face à des gouvernements.
21:08Et alors,
21:08Pascal Lavergne,
21:09pendant que vous parlez,
21:09on voit cette mobilisation
21:11d'agriculteurs,
21:12d'éleveurs
21:13qui sont en ce moment
21:14sur l'autoroute
21:15à 64
21:16entre Toulouse
21:17et Bayonne.
21:20Qu'est-ce qu'on doit
21:20en déduire ?
21:21Ils ne lâcheront pas,
21:22là, après ce qui s'est passé,
21:23notamment ce matin
21:24dans le département
21:25de l'Ariège ?
21:26Écoutez, moi,
21:27je ne suis pas
21:27dans les circuits
21:29de syndicats agricoles,
21:32mais j'ai l'impression
21:33qu'on est reparti
21:34sur une crise
21:35comme celle
21:35que nous avons connue
21:36au mois de janvier
21:38ou au mois de février
21:392024.
21:41Et il faut vraiment
21:42que le dialogue
21:43soit rétabli
21:45autour de la table
21:46et qu'effectivement,
21:47on se pose
21:48cette question
21:49de la vaccination totale.
21:51Je crois qu'il faut,
21:52malgré tout,
21:52faire confiance
21:53à la politique sanitaire.
21:55Jérôme Bayl a dit
21:55lui-même,
21:56je pense que de ce point
21:57de vue-là,
21:57c'est un modéré,
21:58a dit que jusque-là,
21:59nous avions une politique
22:00sanitaire qui était
22:01extrêmement sécurisante.
22:04Si le gouvernement français
22:05avait la volonté,
22:07finalement,
22:07de détruire l'agriculture,
22:09eh bien,
22:09il laisserait les choses
22:10se faire,
22:11il laisserait les contaminations
22:12se faire.
22:13Ce n'est pas le cas.
22:14Moi, je veux que nous
22:14continuions à avoir
22:15un troupeau sain
22:16et que nous soyons capables
22:18d'avoir,
22:19d'être des fers de lance
22:20dans le monde.
22:22Néanmoins,
22:22il faut également
22:23que les pouvoirs publics
22:24soient à la hauteur
22:25des réponses,
22:27des indemnisations
22:28qui soient correctement faites
22:30et qu'il n'y ait pas
22:30des tergiversations
22:32des administrations centrales
22:33pendant des mois et des mois
22:34devant des gens
22:35qui sont dans des détresses
22:37financières
22:37à n'en plus finir.
22:38Merci, Pascale Lavergne,
22:40d'avoir été avec nous
22:41en direct sur BFM TV.
22:42Je suis alltid,
22:43je suis là,
22:44je suis là.
22:44Je suis là,
22:45je suis là,
22:46je suis là,
22:46j'ai été en train
22:47de parler.
22:48Je suis là,
22:49j'espère et je suis là,
22:50dis-moi,
22:51j'espère que vous avez
22:52une petite minute.
22:53Je suis là,
22:54je suis là,
22:54je suis là,
22:55j'espère que vous avez
22:56des fins,
22:56je suis là,
22:57j'espère que vous avez
22:58en sorte...
22:58de scorcher
22:58avec moi,
22:59d'être
23:00qui on a
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