00:00Prenons maintenant la direction du Royaume-Uni, puisqu'on a eu des nouvelles rassurantes de la famille royale ce soir.
00:07L'information est tombée il y a quelques minutes.
00:11Le roi Charles III s'est exprimé à la télévision pour sensibiliser autour du dépistage du cancer.
00:18On va partir à Londres pour retrouver Laura Calmus.
00:21Bonsoir, vous êtes notre correspondante sur place.
00:24C'est vrai que le Royaume-Uni a eu des nouvelles rassurantes ce soir.
00:27Exactement, on attendait un peu toute la journée savoir quel allait être ce message du roi Charles III.
00:35Car on savait que le roi Charles III avait fait ce message préenregistré dans le cadre d'une émission Stand Up to Cancer qui est diffusée sur Channel 4.
00:44Et comme vous l'avez dit, c'est une bonne nouvelle car le roi a expliqué que son traitement allait être allégé.
00:51On sait qu'il avait un traitement hebdomadaire.
00:53Maintenant, il aura des traitements beaucoup moins fréquents.
00:58Mais aussi, ce que l'on sait et ce que dit le palais tout de même, c'est qu'il n'est ni guéri ni en rémission.
01:05On ne sait non plus pas quelle est la nature de son cancer, ni son stade, ni même les traitements.
01:12Mais en fait, les choses vont dans la bonne direction.
01:15Et si le roi a décidé de s'exprimer aujourd'hui, c'est aussi pour sensibiliser la population et pour leur dire qu'ils doivent aller se faire dépister.
01:25Il a expliqué que 9 millions de Britanniques ne se faisaient pas dépister alors qu'ils devaient le faire.
01:31Et qu'un diagnostic précoce était bien meilleur pour les cancers.
01:35Il a aussi rappelé qu'une personne sur deux au Royaume-Uni allait être diagnostiquée d'un cancer au cours de sa vie.
01:42Un chiffre édifiant qui, en fait, a permis aux Britanniques, encore une fois, d'être sensibilisées par le dépistage du cancer.
01:52Merci beaucoup, Laura Camus, en direct de Londres.
01:56Pour en parler, on est toujours avec Thierry Arnaud, mais aussi avec Elisabeth Gousseland.
01:59Bonsoir. Journaliste et auteur de Mégane ou Le Désespoir des princesses aux éditions de l'Archipel.
02:06Je vous fais juste écouter le roi Charles III qui s'est exprimé ce soir.
02:11Grâce à un diagnostic précoce, à une intervention efficace et au respect des prescriptions médicales,
02:19mon programme de traitement contre le cancer pourra être allégé à partir de l'année prochaine.
02:23Cette étape importante est à la fois une bénédiction personnelle et un témoignage des progrès remarquables
02:31qui ont été réalisés dans le domaine des soins contre le cancer ces dernières années.
02:36Elisabeth Gousseland, c'est vrai que c'est extrêmement rare d'entendre un souverain en activité s'exprimer sur ses problèmes de santé.
02:44Oui, faisons un point sur, justement, le Royaume-Uni.
02:47Remontons à la reine Victoria qui avait ce conseiller spécial et sans doute son amant extraordinaire qui s'appelait Benjamin Disraeli
02:55et à qui nous devons le célèbre proverbe « Never explain, never complain, never complain, never explain ».
03:03« Ne nous plaignons pas et n'expliquons pas ».
03:05Ce soir, Charles III fait une entorse, quelque part, au conseil d'Israeli, à son dicton,
03:12et en même temps respecte cette devise, c'est-à-dire qu'il ne s'explique pas et qu'il ne se plaint pas.
03:19Ça veut dire que depuis 2023 maintenant, je crois, il a été trouvé une hypertrophie de la prostate, relativement bénigne.
03:30C'est pour ça que les médecins ont donné cette information.
03:34Elle est plutôt rassurante parce que beaucoup de gens, beaucoup d'hommes, ont ce genre de problème à 70 ans,
03:39ce qui est l'âge du souverain, et on en était restés là.
03:43Et donc, ça fait quand même plus d'un an, et cette nouvelle est tombée après son sacre, après son couronnement,
03:49que les ennuis s'accumulent, qu'on pourrait parler de mauvais oeil, de shkoumoun, etc.
03:54Donc, il fallait absolument que les conseillers lui disent de prendre la parole.
03:59Mais cette parole, il l'a prise avec un recul extrême, c'est-à-dire qu'il ne nous donne toujours pas son diagnostic.
04:05Nous ne savons pas de quel cancer il s'agit.
04:07De même que pour Kate...
04:08Finalement, il n'en dit pas beaucoup.
04:10Il en dit, never explain, never complain, le minimum syndical.
04:14De même que Kate, et là, il y a un alignement, un mantra britannique des Windsor,
04:20Kate, nous ne savons pas non plus de quel cancer elle est affectée.
04:24Alors, semblable à sa belle-fille, finalement...
04:27C'est juste qu'elle est en rémission.
04:28Voilà, semblable à sa belle-fille, il nous donne de lui de bonnes nouvelles.
04:32Ce qui est tout à fait intéressant pour le peuple britannique et pour la planète entière,
04:37car en effet, cette famille bénéficie d'une aura et d'un intérêt spectaculaire all over the world.
04:44Thierry Arnaud, c'est déjà beaucoup pour la famille royale de dire que le traitement est réduit.
04:51Oui, et ça aurait été inimaginable du temps de la reine Elisabeth,
04:55qui n'a jamais livré le moindre détail, la moindre information sur son état de santé,
04:58alors qu'on la voyait parce que c'était visible très malade singulièrement dans les derniers mois de sa vie, bien sûr.
05:05Mais il y a la volonté du roi Charles de vivre avec son temps.
05:09Alors, cette transparence, elle a effectivement une portée limitée.
05:13Vous venez de le dire, on ne sait pas de quel type de cancer il souffre.
05:16Néanmoins, lorsque ce cancer a été diagnostiqué, ce qui est effectivement à l'occasion du traitement d'une condition de sa prostate,
05:24le cancer a été annoncé.
05:25Le fait qu'il subisse des traitements aussi, ne serait-ce que parce que cela a obligé, dans un premier temps au moins,
05:31à suspendre une grande partie de ses activités.
05:34Et aujourd'hui, au fond, il se place dans le rôle du père de la nation pour faire œuvre de pédagogie.
05:39Et il explique aux Britanniques que c'est précisément parce que le diagnostic est intervenu suffisamment tôt
05:44qu'il peut continuer à mener une vie qu'il dit pleine et active,
05:50et qu'il a pu reprendre pleinement ses fonctions.
05:53Et un porte-parole de Buckingham Palace ajoute ce soir que si le roi ne précise pas de quel type de cancer il souffre,
06:01c'est précisément parce qu'on considère que le message est plus efficace s'il reste générique, en quelque sorte.
06:07C'est-à-dire que si on parle de tous les types de cancers, et ce qu'il dit s'applique à tous ceux qui souffrent de ce fléau,
06:14par opposition au fait d'avoir un diagnostic plus précis ou une information plus précise,
06:18qui, selon ce même porte-parole de Buckingham Palace, aurait peut-être amoindri la portée de l'avertissement qu'il lance ce soir,
06:26encore une fois, il se place au rôle de père de la nation,
06:28et il invite les Britanniques à se faire screener, si l'on peut dire en franglais, pour éviter un diagnostic trop tardif.
06:36On est toujours en direct avec Laura Calmus depuis Londres.
06:40Laura, finalement, ces déclarations, elles peuvent avoir quel poids sur la société britannique ?
06:46Bien, elles sont très importantes pour la société britannique.
06:49Je vais vous donner un exemple, un chiffre, par exemple.
06:52Lorsque le roi s'est exprimé, justement, sur son hypertrophie de la prostate, c'était en décembre 2023,
06:59eh bien, il y a eu une explosion des consultations des pages NHS jusqu'à 1000%.
07:05C'est-à-dire que le service de santé qui communiquait sur cette page, sur cette maladie, avait été consulté beaucoup plus de fois.
07:14Et en fait, eh bien, les associations saluent déjà l'impact du discours en expliquant, eh bien, que ça a une portée sur les gens.
07:23Et comme vous l'avez dit en plateau, c'est un peu le père de la nation.
07:27On avait envie de savoir comment il gérait son cancer.
07:29On l'a vu aussi avec Kate Middleton, qui s'est déjà exprimée, qui a montré aussi de la vulnérabilité.
07:35Et cette fois-ci encore, le roi Charles III est là pour expliquer aux Britanniques qu'il faut aller se faire dépister.
07:42Oui, Laura Gousseland, justement. Parlez de son...
07:44Vous avez...
07:45Pardon, oui, j'ai fait un mix entre Laura Calmus et vous.
07:49C'est tout à fait légitime.
07:50Et Isabelle Gousseland, pardon.
07:51Parlez de son cancer pour le roi Charles III.
07:53Est-ce que ça peut le rendre encore plus populaire auprès de la population britannique ?
07:58Alors, prise de parole hygiénique, pédagogique, édifiante, de prévention, de santé, formidable.
08:04Je voudrais rappeler que cette famille royale, les Windsor, bénéficie aussi d'une espèce de longévité exceptionnelle.
08:13La grand-mère, la mère d'Elisabeth, Elisabeth, Philippe d'Edimbourg,
08:19ils sont tous crédités d'aller jusqu'à 90, voire 100 ans.
08:24Donc ça, c'est un point.
08:25Le deuxième point, c'est le contexte.
08:28Il y a un contexte de rareté, d'exceptionnalité de la prise de parole,
08:33parce que dans la Constitution, précisément, le roi, le monarque ou la reine ne doivent pas interférer dans les affaires d'État.
08:39Or, les prises de parole fortes, les discours du roi, on peut les compter sur les doigts de la main.
08:46Il y a le fameux discours du roi, en 1939, le roi Georges, le père d'Elisabeth,
08:52qui, malgré son bégaiement, un film célèbre en a été tiré, avertit la nation de l'entrée en guerre de la Deuxième Guerre mondiale.
08:59Et puis après, il y a une sorte de silence radio.
09:01Et puis on arrive au Covid, et on arrive à Elisabeth II,
09:04qui très courageusement explique que nous allons vaincre ce fléau,
09:09que tous ensemble, c'était avant sa mort, c'était deux ans avant sa mort, nous y arriverons.
09:13Et voici le troisième discours, je dirais, propédiotique, solidaire, patriote, universaliste et humanitaire de la monarchie.
09:26On peut vraiment, sur un siècle, les compter sur les doigts d'une main.
09:30Ça, c'est le contexte historique.
09:31Maintenant, il y a la dimension familiale.
09:34Et là, cette prise de parole va lui valoir des points,
09:37puisque je suppose que Thierry a déjà rappelé que les sondages ne sont pas très bons sur la monarchie,
09:43sont en baisse.
09:45Dans les années 80, c'était 80% d'approbation.
09:47Là, on est plutôt vers 50%.
09:49Et le contexte familial est catastrophique.
09:51Moi, j'ai écrit un livre sur Meghan et Harry,
09:53et toutes les femmes fortes de Buckingham.
09:56Et nous savons à quel point Harry plante des couteaux dans le dos de sa famille
10:00depuis Los Angeles, depuis la Californie, en permanence.
10:04Mais donc, qu'est-ce que ça peut apporter cette nouvelle déclaration du roi Charles III ?
10:09C'est une reprise en main des reines.
10:12Au lieu de se taire et d'accueillir Donald Trump ou de venir à Paris,
10:16là, il fait preuve d'une force de caractère, d'une bienveillance.
10:21Et c'est aussi une façon, pour les communicants, et dans la communication,
10:26d'effacer toutes les scories.
10:28Quand je dis scories, je parle aussi du prince Édouard,
10:30et du fait qu'on lui ait retiré ses titres royaux,
10:33qu'il est lié à l'affaire Epstein.
10:34Le prince Andrew, vous voulez dire, je pense.
10:36Pardon ? Le prince Andrew, absolument.
10:38Édouard n'est pas du tout dans le temps.
10:39Heureusement qu'il y a Thierry Arnaud qui suit.
10:41Elisabeth, Laura, Andouard, Andrew.
10:43Oui, bien sûr, le prince Andrew, quasiment pédophile et avéré,
10:47que sa mère avait sauvé une extrémiste en apportant 12 millions de livres
10:50pour étouffer l'affaire.
10:53Et Harry et Meghan qui ne cessent de planter des couteaux dans le dos de la couronne.
10:58Et voilà.
10:59Merci beaucoup d'avoir été parmi nous pour évoquer ce sujet.
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