- il y a 3 jours
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00La Tribune présente
00:01Le 18-19 d'Edwige Chevrillon
00:06Retour dans le 18-19 avec mon invité Loïc Quentin, le président de la FNAIM.
00:13Bonsoir Loïc Quentin.
00:14Bonsoir Edwige Chevrillon.
00:15Merci d'être là.
00:16Vous aussi, beaucoup de questions à vous poser.
00:18Vous avez votre propre actualité.
00:20Enfin, vous avez beaucoup d'actualités parce qu'il y a aussi la question du budget.
00:23Vous avez piqué un coup de gueule en disant
00:24« Mais attends, c'est une véritable catastrophe pour l'immobilier. »
00:28Mais vous avez d'abord, c'est votre actualité,
00:31non pas la conférence sociale demain sur le travail,
00:34mais vous avez votre congrès, lundi, grand congrès,
00:36comme chaque année, pendant deux jours,
00:38avec une ouverture, tiens, une ouverture d'Edouard Philippe.
00:41Vous faites un peu de provocation, non, vis-à-vis du gouvernement ?
00:44C'est pas une provocation.
00:44Parce que c'est lui, il veut pas voter le budget,
00:46enfin, s'il se démarque, il veut dire qu'il faut que Macron démissionne
00:49et vous l'invitez au congrès de la FNAIM.
00:51C'est pas une provocation, c'est aussi le témoignage d'un homme
00:54qui a été Premier ministre, c'est le premier ministre qui a...
00:58Le plus longtemps possible.
00:59Le plus long dans les deux mandats d'Emmanuel Macron.
01:02Donc, je dirais, c'est aussi...
01:04Il devait venir à notre congrès l'année passée,
01:06on l'a invité cette année, il l'a accepté.
01:07Voilà, je dirais qu'aujourd'hui, c'est un témoignage important
01:10d'un ancien Premier ministre à notre congrès,
01:12sur sa vision aussi politique sur le logement,
01:14puisqu'il est candidat à la présidentielle.
01:16Vous avez quand même quelqu'un du gouvernement ?
01:19Bien évidemment.
01:20Oui, Vincent Jean-Bruns.
01:21Notre ministre, Vincent Jean-Bruns, sera là le lendemain,
01:24face à face, face à face avec lui,
01:27et notamment sur les questions, je le serai avec Édouard Philippe,
01:29pour lui poser des questions, notamment sur la vision,
01:31leur vision respective, notamment du logement.
01:33Alors évidemment, la vision du logement, on va revenir là-dessus,
01:35Leuil-Quentin, mais c'est intéressant parce que c'est à trois mois
01:38des municipales, c'est un enjeu très important pour les maires,
01:41le logement, l'immobilier, parce qu'on voit bien qu'il y a une énorme crise du logement.
01:47Vous-même, vous dites, on n'a plus de crise de l'immobilier,
01:50on a une crise du logement.
01:51Donc c'est un enjeu pour les municipales ?
01:53Eh bien, ça va devenir un enjeu pour les municipales,
01:55parce qu'on a l'impression qu'il y a une espèce de cristallisation politique
01:58de tous les sujets au travers des municipales qui arrivent,
02:01et demain avec les présidentielles.
02:02Et ce qui nous fait, je dirais, laisse présager que,
02:05pendant ce temps-là, rien va se passer pour le logement.
02:07Les mesures qui devraient être prises ne seront pas prises.
02:10Et on sent déjà avoir des tensions dans les différents territoires,
02:13notamment avec un retour du vieux spectre,
02:16encadrer les loyers dans les villes.
02:18D'ailleurs, il y a un projet de loi qui vient d'adopter
02:20en commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale,
02:23visant à replacer, recadrer l'encadrement des loyers
02:26dans toutes les grandes villes, non plus sur être candidat,
02:29mais de façon automatique quand le maire le décide.
02:32Vous êtes opposé complètement à l'encadrement des loyers ?
02:35Bien évidemment.
02:35Parce qu'on voit que ça peut permettre, notamment dans la capitale,
02:38où les loyers sont quand même très élevés,
02:41ça peut permettre à des familles d'habiter dans la ville.
02:46Vous savez, aujourd'hui, l'encadrement des loyers ne concerne
02:49qu'un nouveau logement qui arrive sur le marché.
02:52Or, aujourd'hui, 48% du parc locatif est déjà soumis
02:56à un plafonnement de l'augmentation du loyer,
02:59qui est soumis à la seule variation de l'IRL.
03:00Donc l'encadrement n'a rien à voir là-dedans.
03:02Dès qu'un logement se libère, il est plafonné en augmentation.
03:05Et je rappelle quand même que l'indice, l'IRL,
03:08a augmenté moins vite que l'inflation ces dix dernières années.
03:11Donc c'est un repère.
03:12Donc je crois que c'est plutôt, je dirais, une vision idéologique
03:16et un peu dogmatique de comment résoudre la crise de logement.
03:19On ne va pas résoudre la crise de logement
03:20en remettant, en faisant une goutte de plus d'eau
03:24qui va faire déborder le vase,
03:25à savoir que déjà il y a une perte de confiance totale des Français
03:28dans l'investissement locatif.
03:30– Oui, on va revenir sur ces trois points.
03:32C'est la question du statut du bailleur privé.
03:34On va revenir sur la crise de l'immobilier.
03:35Moi j'ai quand même juste un petit point dans l'actualité.
03:38On a vu un aller-retour un peu rapide
03:40sur la mise en place éphémère
03:44d'une augmentation de la taxe foncière.
03:46Pas mise en place, mais d'une hausse de la taxe foncière.
03:49Est-ce que vous, vous trouvez que c'était quand même
03:51une aberration de faire ça en ce moment ?
03:53– Surtout en ce moment…
03:53– Ça risque de revenir, c'est pour ça que je…
03:55– Oui, dans tous les cas, c'est un vieux débat.
03:56Vous savez, depuis longtemps, on parle de réviser
03:59les valeurs locatives cadastrales depuis 30 ans.
04:01J'entends ce débat que nous n'avons pas engagé
04:03et qui avait été fait d'ailleurs sur les valeurs locatives commerciales,
04:06mais pas en matière d'habitation.
04:08Donc c'est un vieux débat qui va ressurgir,
04:10parce qu'aujourd'hui, de le faire de façon arbitraire
04:12et notamment en recadrant les éléments de confort
04:15pour augmenter la taxe foncière,
04:17est-ce que c'est la réponse à l'appel des maires
04:19d'avoir de nouvelles ressources ?
04:20– Pour lequel, vous savez, les recettes…
04:22– Pour ça, je vous pose la question.
04:23– Les recettes sur les maires, c'est 48% des recettes
04:25des collectivités locales.
04:26Donc c'est quelque chose de très important.
04:28Je pense que dans tous les cas, on l'a déjà vu,
04:30l'augmentation de la taxe foncière,
04:31et notamment au regard des droits de mutation
04:33sur les transactions à titre onéreux,
04:35ont fait l'objet d'une augmentation permise par le gouvernement.
04:38Donc je crois que le moment était malvenu
04:40pour augmenter, notamment envoyer un signal d'augmentation.
04:43– Oui, mais en même temps, vous le dites bien,
04:45c'est quand même, pas la principale,
04:47enfin oui, c'est le principal revenu
04:50des collectivités locales.
04:53Or, les droits de mutation, ils ont baissé, pourquoi ?
04:54Parce qu'il y a eu une crise de l'immobilier.
04:56Donc est-ce qu'aujourd'hui, vous pouvez les rassurer
04:58en disant, on est sortis de la crise de l'immobilier ?
05:02– Alors vous savez, il y a déjà eu des crises de l'immobilier,
05:04on a eu une crise en 2008,
05:05et déjà eu un crise d'alerte.
05:08On était tombés à 577 000 transactions,
05:11là on est tombés qu'à 850 000,
05:13donc je dirais qu'aujourd'hui,
05:15on a connu pire en situation.
05:18Je crois que les maires auraient dû notamment
05:20être attentifs à l'évolution d'un marché
05:22qui n'est pas réglé pour l'éternité,
05:23qui peut à tout moment connaître effectivement une décrue.
05:27Donc je crois aujourd'hui, on peut rassurer les maires,
05:29c'est que le marché reprend des couleurs.
05:31On a repris, on va reprendre 10% de transactions
05:33de volume en plus en 2025.
05:36C'est important, on l'avait évalué.
05:38– Dans quoi ? Dans l'ancien ?
05:40– Dans l'ancien, dans l'existant, je ne parle que de l'existant,
05:42mais le droit de mutation à titre onéreux,
05:44principalement, c'est les recettes départementales
05:47et des collectivités locales sont portées sur les transactions
05:49dans l'ancien, et donc là, on aura 10% déjà en 2025
05:53d'augmentation selon les territoires, bien évidemment,
05:56parce qu'ils n'évoluent pas tous de la même façon.
05:57– C'est intéressant, on a les chiffres,
05:58il y a une disparité territoriale quand même très forte.
06:01– Oui, c'est très très forte, tous les territoires ne sont pas…
06:03– Donnez-nous quelques exemples pour ceux qui nous écoutent à la radio,
06:05ceux qui regardent la télévision, il y a une carte qui va s'afficher, mais…
06:09– La hausse moyenne de l'immobilier France entière,
06:11donc c'est 1%, mais il y a des territoires,
06:14Paris a augmenté, Paris-Sante a augmenté jusqu'à 5%
06:17sur certains erreurs de ce moment,
06:18baisse donc sur l'île de France,
06:21des villes comme Nice continuent notamment
06:23de voir leurs prix augmenter,
06:25et Nice par exemple c'est une ville
06:27où les prix n'ont jamais baissé
06:29alors qu'ils ont été corrigés après, corrigés ailleurs.
06:31Donc là il y a une disparité parce qu'il n'y a pas d'homogénéité
06:34des marchés entre eux,
06:35la montagne continue d'augmenter,
06:36le littoral continue à bien se maintenir et augmenter,
06:38donc le secteur rural reprend un petit peu
06:41un peu des couleurs,
06:42donc tous les marchés ne suivent pas les mêmes évolutions.
06:46– Donc crise de l'immobilier c'est derrière nous,
06:48la crise du logement,
06:49c'est forcément lié, mais…
06:51– Oui, mais on peut avoir une crise de l'immobilier,
06:53c'est une crise de logement,
06:53crise de l'immobilier parce que les ponctuels c'est cyclique,
06:56on l'a vu par le passé de nombreuses reprises,
06:58moi j'ai connu six crises du logement en l'espace de 40 ans,
07:02là c'est six crises de l'immobilier en l'espace de 40 ans,
07:04là on assiste à une crise de logement
07:06parce que cette crise elle concerne à la fois,
07:09je dirais le secteur du neuf,
07:11à la fois le secteur de l'existant,
07:13le secteur locatif privé et le secteur locatif social.
07:16Tous les secteurs sont impactés par une crise
07:20qui est brutale et violente,
07:21alors qui est arrivée, peut-être générée,
07:24comme détonateur, c'est un motif économique,
07:26l'augmentation subie des taux d'intérêt,
07:28mais qui a révélé, je dirais,
07:29qui a mis fin à un endormissement,
07:33je dirais si je peux dire comme ça,
07:34de notre regard sur l'immobilier.
07:36On a eu des années de croissance très fortes,
07:38et on a regardé ailleurs.
07:40Et la maison brûlait.
07:40Oui, mais j'ai envie de dire,
07:43là, vos maires, ils vont regarder ailleurs,
07:44parce que vous parlez de la crise du logement,
07:47mais on sait bien que l'élection municipale,
07:50c'est très très néfaste pour le logement,
07:54parce que tout le monde veut dire,
07:55il y a une crise du logement,
07:56mais personne ne veut un nouveau logement à côté de lui.
08:00Oui, alors ça c'est la...
08:01Est-ce que c'est un des messages que vous allez faire passer aux maires ?
08:04Non, mais ça c'est la crise de la construction,
08:05je crois qu'aujourd'hui, les années précédentes...
08:07Bien évidemment, mais vous savez,
08:11c'est comme à l'Assemblée nationale,
08:12il y a 11 groupes parlementaires,
08:14tout le monde constate qu'il y a une crise de logement,
08:16mais on ne voit pas de propositions
08:17adaptées à la situation réelle de notre pays.
08:19On voit des positions, je dirais,
08:21à surenchérir sur une réglementation excessive,
08:25et ne pas, je dirais, libérer un marché qui est nécessaire.
08:28Aujourd'hui, les maires sont, je dirais,
08:30prisonniers aussi d'une politique foncière
08:32qui n'est plus au rendez-vous.
08:33On a introduit un dispositif zéro artificialisation net,
08:36qui empêche de libérer du foncier
08:38pour faire face aux besoins en construction.
08:40C'est absolument épouvantable.
08:41En termes économiques,
08:42est-ce qu'on peut imaginer un secteur industriel ou autre
08:45qui se prive d'une quantité,
08:47d'une matière première indispensable
08:48à un processus de production et de logement ?
08:50Il faut savoir ce que l'on veut.
08:52Où on accompagne la démographie
08:54et l'évolution de la population ?
08:55Quand je vois des maires,
08:57comme à Bayonne notamment,
08:58qui se plaignent de l'afflux de trop de propriétaires
09:01de résidences secondaires parce qu'ils ont une croissance,
09:04je dirais que s'ils ont des problèmes
09:04qui n'ont rien à voir avec un maire dans la Creuse
09:07ou dans l'Aveyron ou dans des territoires...
09:09La Creuse et l'Aveyron,
09:11il y a aussi du tourisme...
09:13Mais de façon moindre.
09:15Donc les problématiques ne sont pas les mêmes.
09:17Or, les maires ont toujours eu les pouvoirs
09:18d'intervenir sur le droit du sol,
09:21pouvoir préempter,
09:22pouvoir et notamment avoir une politique volontaire
09:24en termes de construction de logements.
09:25Mais vous avez raison,
09:26généralement un maire bâtisseur est un maire battu.
09:29Et aujourd'hui, un maire battu,
09:31c'est peut-être un maire sangru.
09:32C'est peut-être là que les élections municipales...
09:34Un maire sangru.
09:35Voilà.
09:35...sera un véritable détonateur et révélateur
09:37notamment de ce qu'ont fait les maires qui l'ont fait.
09:40Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:40Parce que vous, ce sont vos interlocuteurs.
09:43Donc, est-ce que vous pensez
09:44qu'on va avoir des maires sangrues,
09:46pour reprendre cette expression ?
09:47Oui, parce qu'il y a des maires
09:48qui n'ont pas voulu bâtir.
09:49D'autres l'ont fait.
09:50Ou d'autres ont frédé.
09:51Vous savez qu'il y a des villes...
09:52Moi, je suis à Nantes,
09:53la maire ne veut plus construire.
09:55Voilà.
09:56Oui, mais il y a eu beaucoup de construction aussi.
09:57Il y a eu beaucoup de construction,
09:58mais par contre...
09:59La ville de Nantes,
10:00je n'ai pas les chiffres évidemment en tête.
10:01Vous voyez, c'est la meilleure démonstration.
10:03C'est une ville qui est restée relativement stable
10:06et qui n'a pas vu d'augmentation de ses loyers.
10:08D'ailleurs, c'est une mairie socialiste,
10:10mais il n'y a pas d'encadrement des loyers à Nantes.
10:11Voilà.
10:12Donc, parce qu'on a construit suffisamment.
10:14Il faut avoir un choc d'offres
10:15pour faire face effectivement à une pénurie.
10:17C'est la pénurie qui engendre une augmentation des prix.
10:19Pourquoi on n'arrive pas...
10:21Pourquoi on n'arrive pas...
10:22On reviendra sur le budget actuel,
10:23parce que nous, on vous dit
10:25que c'est une catastrophe pour l'immobilier.
10:27Mais on a eu, là, je crois,
10:28depuis qu'Emmanuel Macron a été élu président,
10:31on a eu huit ministres du logement.
10:34En tout, on a eu cinq gouvernements,
10:36sept ministres du logement,
10:37dont un qui est resté 14 heures.
10:38Donc voilà, c'est ça la vérité.
10:40Mais sept ministres du logement,
10:41moi que j'ai connus en trois ans.
10:42En trois ans.
10:43En trois ans, c'est ça.
10:44En trois ans.
10:45Assurons-moi plus loin et encore beaucoup plus.
10:46J'ai remonté le L.O.A.,
10:47y compris le premier quinquennat.
10:49Tout à fait.
10:49Mais comment vous expliquez
10:50qu'on n'arrive pas à avoir une petite jogement ?
10:52Alors certains disent, c'est simple,
10:54Emmanuel Macron, il n'aime pas de toute manière,
10:56il n'aime pas l'immobilier, il n'aime pas l'immobilier,
10:58il n'aime pas les...
10:59Vous savez, on a vécu...
11:01Ce n'est pas dans son ADN.
11:02D'abord, ce n'était pas dans son programme.
11:04Et je ne dirais pas que c'est uniquement Emmanuel Macron.
11:07Toutes les campagnes présidentielles
11:09ont laissé de côté une véritable vision pour le logement.
11:12Il n'y avait aucune proposition pour le logement
11:15dans les campagnes,
11:16les deux dernières ou trois dernières campagnes présidentielles.
11:18Exactement.
11:19Voilà, tout à fait.
11:20Et comment vous expliquez ça ?
11:21Parce qu'on a vécu dans l'aveuglement.
11:23Vous savez, on a vécu aussi...
11:25Vous prenez la crise de 2008 jusqu'à aujourd'hui.
11:27On a vécu sur un des marchés
11:29qui ont été portés par une baisse tendancielle régulière
11:31des taux d'intérêt.
11:32On est passé de 5,50 et on est arrivé à 0,81.
11:35Donc pendant ce temps-là,
11:36on a alimenté artificiellement un marché
11:38via un pouvoir d'achat
11:39qui était généré par des taux d'intérêt de plus en plus faibles.
11:41Et on a regardé ailleurs.
11:42Alors que c'était là, au contraire,
11:44qu'il fallait agir
11:44et suivre notamment les évolutions.
11:46Alors, pourquoi ce budget est-il une catastrophe,
11:50Loïc-Quentin ?
11:51Pour l'instant, aujourd'hui, nous, on regarde
11:53ce qui est octroyé, ce qui est inscrit au...
11:55Il y a juste la question, enfin juste, pardonnez-moi,
11:58la question du statut du bailleur privé.
12:01Non, ce n'est pas uniquement la question du bailleur privé.
12:03Ce qui est important, si vous voulez,
12:04c'est de pouvoir loger les Français.
12:06Mais les chiffres, ils sont là.
12:07Quand vous avez, aujourd'hui,
12:09deux chiffres simples qui illustrent l'attention,
12:1117% des étudiants renoncent à faire des études
12:13parce qu'ils ne trouvent pas un logement
12:14ou choisissent le logement avant de trouver la faculté.
12:18Vous avez aussi 19% des propriétaires d'appartements F
12:23qui doivent faire des travaux de rénovation énergétique
12:25en plus de 80 ans et n'ont pas les moyens de les faire.
12:28Donc, on est dans une crise, je dirais, du logement
12:31et notamment qui oblige à dégager des moyens budgétaires.
12:35Mais que ce soit sur l'investisseur privé
12:37ou l'accession à la propriété,
12:38on ne parle même plus d'accession à la propriété,
12:40il faut aider une France, je dirais,
12:42qui souffre dans l'accession au logement.
12:44Et notamment, je parle des ménages les plus faibles.
12:46Je trouve qu'on n'en les aide pas.
12:48La fin du logement social à vie, vous êtes pour ?
12:52Je pense que ce n'est pas une question...
12:53On ne voit pas les choses comme ça.
12:55C'est direct, c'est que...
12:55C'est ma question, pardonnez-moi.
12:57Aujourd'hui, je pense qu'il faut inverser le modèle,
13:01faire en sorte que le logement social,
13:04finalement, ne soit pas destiné à rester la propriété
13:07uniquement des veilleurs sociaux,
13:09mais puisse devenir la propriété
13:11et notamment de ceux qui assurent le remboursement
13:14via certainement des aides de l'État,
13:16et le financement du logement social.
13:18C'est-à-dire, je pense, leurs occupants.
13:20Et donc, il peut y avoir, à ce niveau-là,
13:22une possibilité d'accompagner les locataires
13:24et de devenir propriétaires de leur logement.
13:25Sur, encore, juste avant de passer justement
13:28au statut du bailleur privé,
13:30la question de l'IFI et de réintégration
13:32éventuellement des biens locatifs.
13:35Où est-ce que ça en est, ça ?
13:37Là, c'est un amendement qui a été déposé,
13:39notamment à l'Assemblée nationale,
13:41soutenu par un député, notamment du Modem,
13:44et qui avait notamment recueilli
13:47un accord général et qui avait souti.
13:49Mais à la force de sous-amendements,
13:51on est arrivé à une incohérence la plus totale.
13:53Au départ, l'IFI, c'était à l'impôt
13:54sous la fortune improductive.
13:56Et notamment, en considérant qu'un logement
13:58mis à disposition d'occupants
14:01était en quelque sorte un élément productif.
14:05À ce titre, il ne fait pas de taxer.
14:06Et on est arrivé exactement à l'inverse.
14:08On a intégré à la fois tous les logements
14:10et tous les immobiliers, plus les avoirs financiers.
14:12C'est-à-dire qu'on est revenu à, finalement,
14:15à un ISF, ancienne définition.
14:17Mais là, on en est où ?
14:19De toute manière, vous me direz,
14:21on n'en sait rien, mais...
14:22Non, parce que...
14:23C'est dans le budget ?
14:24C'est dans le budget adopté à l'Assemblée nationale.
14:27Le Sénat, notamment, lui, a repris la copie initiale.
14:31Oui, dans laquelle il n'y avait pas...
14:33Je ne pense pas que le Sénat a soutenu
14:35cet amendement relatif,
14:36notamment à la création de l'IFI.
14:37Ça va revenir à l'Assemblée nationale.
14:40Donc, est-ce que, en deuxième lecture,
14:42est-ce que cette loi sera adoptée ?
14:44Sinon, eh bien, on ira vers une ordonnance
14:47ou un 49.3.
14:48Exactement, une loi spéciale.
14:50La question qu'on peut se poser, justement,
14:52c'est sur cette question du statut du bailleur privé.
14:56C'est...
14:57Alors, expliquez-nous en deux mots
14:58qu'est-ce que c'est, c'est-à-dire
15:00pourquoi c'était si important
15:02et où est-ce qu'on en est ?
15:04Parce que moi, j'ai entendu...
15:04Vous avez piqué un goût de gueule.
15:06Il y a Pascal Boulanger,
15:07qui est le président des promoteurs immobiliers aussi.
15:10Où est-ce qu'on en est ?
15:11Vous savez, que restent-ils
15:14des intentions de nos gouvernements,
15:16de nos députés,
15:17pour soutenir le logement ?
15:19Il ne restait, à cette date,
15:21que le statut du bailleur privé.
15:23En réalité, le statut du bailleur privé,
15:25vous savez que le Pinel a pris fin
15:26au 31 décembre 2024.
15:28Et depuis le 31 décembre 2024,
15:30on se rend compte qu'aujourd'hui,
15:31la vente de logements neufs est à la peine.
15:33C'est-à-dire qu'on a fait la démonstration
15:34que sans perfusion fiscale,
15:36ce marché ne peut pas vivre.
15:37C'est un sujet.
15:38C'est un vrai problème.
15:39Vous êtes d'accord ?
15:40On est d'accord.
15:41Oui, justement.
15:41Et là, ça aurait été l'occasion
15:43de repenser le prix de revient
15:44de la construction neuve
15:45et comment on peut construire
15:46à la fois sur un prix plus maîtrisé
15:49en matière de neuf.
15:50Il faut enlever des normes.
15:51Comment ?
15:52Il faut enlever des normes.
15:53Oui, il faut enlever des normes
15:54et puis peut-être aussi,
15:55je dirais,
15:56ce qui est imposé aux promoteurs
15:57parce que ça,
15:57c'est une véritable hypocrisie française.
15:59On impose aux promoteurs
16:00de vendre des logements à perte
16:02aux bailleurs sociaux.
16:03C'est-à-dire qu'on fait financer
16:04sur, notamment,
16:05les ventes consenties à des tiers
16:07au travers d'avantages fiscaux,
16:09le financement du logement social.
16:10C'est à l'état de financer
16:11le logement social
16:12et notamment de façon
16:13à avoir des réductions.
16:14Je vous le donne des prix.
16:15Nice, c'est 2 500 euros
16:16ventes à bailleurs sociaux.
16:17Nantes, c'est 2 400.
16:18Voilà la réalité des prix.
16:19À Nantes, on vend 7 000 moyennes
16:21le prix à un particulier,
16:22à un investisseur.
16:23Donc, on ne peut pas continuer comme ça.
16:25Il faut remettre de l'ordre
16:26dans un désordre financier
16:28pour rendre la construction neuve
16:29plus attractive
16:30et aussi moins de réglementations
16:32et notamment moins d'exigences
16:34dans le processus de construction.
16:36Nous avons besoin
16:37de construction et de logements neufs.
16:39Et le statut du bailleur privé,
16:41on s'est focalisé là-dessus.
16:42Qu'est-ce que ça change,
16:43pour les gens qui nous écoutent ?
16:44Qu'est-ce que ça change, en fait ?
16:45Qu'est-ce que ça change ?
16:46Le statut du bailleur privé,
16:47c'est une idée.
16:48Alors, je peux vous dire,
16:49c'est une idée qui avait été portée
16:50par la FNM en 2008.
16:51Bon.
16:52On peut dire,
16:53on n'a pas terminé.
16:54Depuis 2008, on en parle
16:56et on a cessé d'en parler.
16:57C'était juste après
16:58la crise des subprimes.
16:59Mais c'était de dire
17:00comment ramener une offre locative.
17:02Et on comparait notamment,
17:03et le principe était le suivant,
17:05moi j'avais contribué
17:05à l'époque aux travaux,
17:06c'était de dire
17:07un bailleur social est exonéré
17:09d'impôts sur les sociétés,
17:11mais évidemment,
17:11il pratique des loyers moins chers.
17:13On peut considérer
17:14qu'un propriétaire investisseur
17:15soit exonéré d'impôts
17:16sur ses revenus fonciers,
17:18s'il consacre le même avantage
17:19au niveau du loyer.
17:20C'est une façon aussi
17:21d'amener le secteur privé
17:22à notamment à fournir
17:24des loyers maîtrisés.
17:26C'est ça l'idée de principe.
17:27Or, cette idée,
17:28elle a complètement évolué,
17:30elle a dégénéré,
17:31et notamment entre le rapport
17:32d'Aubres-Cosson
17:33qui était extrêmement,
17:34je dirais, illusoire,
17:35et la finalité.
17:37Aujourd'hui,
17:37c'est un coup d'épée dans l'eau,
17:38il ne se passera rien.
17:39Oui, mais si,
17:40normalement,
17:41ça doit rentrer face du sang,
17:42et ça tue,
17:43mais c'est les modalités
17:44qui ne vous satisfont pas.
17:46D'abord, premièrement,
17:48il n'y a que le 9 qui est concerné.
17:49Le 9 en était écarté.
17:50Je rappelle quand même
17:52qu'avec la loi climat-résilience,
17:54on a 700 000 logements
17:55considérés comme
17:56des passoires énergétiques
17:57classé F
17:58qui vont sortir du parc locatif
17:59dans deux ans.
18:01700 000 logements.
18:02Nous, on demande
18:03la suspension de cette indécence
18:04parce qu'on n'y arrivera pas
18:05et les propriétaires
18:06ne peuvent pas faire face
18:07à ces obligations.
18:08Donc, le rendez-vous
18:09est impossible
18:10et on essaie
18:10de faire comprendre
18:11à la classe politique
18:12qui a besoin de se mobiliser.
18:14Là, il y a urgence
18:14parce que c'est 10%
18:15du parc locatif
18:16qui est composé
18:17de 7 200 000 unités.
18:19Comment se portent,
18:20juste à la...
18:20Il nous reste une minute,
18:21Loïc-Quentin.
18:22Comment se portent
18:23les agences immobilières ?
18:27Je voulais élargir un peu
18:29parce qu'on a vu
18:30pendant cette crise
18:31qu'on a traversé
18:32un des grands, grands impacts.
18:35Ça a été la fermeture
18:38d'un nombre incroyable
18:39d'agences immobilières
18:39mais parce qu'il y avait
18:40une bulle
18:41qui a fait qu'il y avait
18:42plein d'agences immobilières
18:44et là, du coup,
18:44il y en a beaucoup
18:45qui ont disparu.
18:46Oui, bulle et simplement,
18:47on a perdu 32% des volumes,
18:49c'est-à-dire 32%
18:50du chiffre d'affaires
18:50de toutes les agences immobilières.
18:52Donc, on a perdu
18:52les agences immobilières.
18:53On n'a pas
18:53les agences immobilières.
18:54Il ne faut pas se compter.
18:55Par exemple,
18:55la FMI, c'est combien ?
18:56On a perdu, alors,
18:57sur le marché en globalité,
18:59statistiques,
18:59URSAF,
19:003 000 entreprises,
19:0115 000 salariés.
19:02Voilà l'impact de la crise
19:03sur les agences immobilières
19:04et nous, au niveau
19:05de nos effectifs,
19:06comme toutes, d'ailleurs,
19:07on a perdu 11%
19:08de nos adhérents.
19:08Voilà la réalité.
19:09Et j'ose le dire,
19:10c'est vrai,
19:11c'est une réalité économique
19:12et qui nous impacte tous
19:13et qui impacte d'ailleurs
19:14tous les réseaux,
19:15toutes les entreprises françaises
19:16qui, notamment,
19:18ont pour objet
19:19l'activité immobilière.
19:20Oui, donc c'est vrai.
19:21Donc, c'est un congrès,
19:22finalement,
19:22qui se trouve dans un climat...
19:24combatif et déterminé
19:26parce qu'on ne lâchera jamais.
19:27On va dire sous tension.
19:28Oui, sous tension.
19:29Oui, sous tension.
19:30Mais je pense que notre rôle,
19:32c'est de faire comprendre
19:32qu'il y a urgence
19:33à se mobiliser.
19:34Le thème du congrès,
19:36c'est logement,
19:36agir enfin.
19:38Agir enfin,
19:39agir,
19:39c'est le mot qu'il faut.
19:40Merci.
19:40Merci beaucoup,
19:41Loïc-Antin,
19:41entre lesquels de l'Union.
19:42Bon congrès.
19:43Loïc-Antin,
19:44le patron de l'AFNIM
19:45était notre invité.
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