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Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00Le 18-19 d'Edvie Chevrillon
00:04Bonsoir à tous, bienvenue dans le 18-19.
00:11Trois invités dans le 18-19 tout d'abord évidemment pour la grande interview,
00:15Stéphane Travert, ancien ministre, ancien ministre vous vous souvenez de l'agriculture.
00:18Il est aujourd'hui, enfin depuis un mois tout juste, il est président de la commission des affaires économiques.
00:23Avec lui on va parler de beaucoup de sujets, on va parler du Mercosur,
00:26avec justement les députés LR qui demandent un vote parce qu'ils contestent l'accord qui a été signé au niveau de l'Union Européenne.
00:32On parlera bien sûr aussi de Chine, est-ce qu'il faut croire aux promesses de son président en France, Donald Tang ?
00:40Et puis bien sûr on reviendra sur la hausse de la CG, est-ce que c'est la taxe de trop ?
00:44Vous savez la hausse de la CG sur le capital et puis on parlera de la loi d'Escrozaille.
00:49Il a beaucoup d'idées sur cette question, il faut dire que c'est lui qui avait encouragé ça
00:55en tant que ministre de l'agriculture.
00:56Ensuite c'est Gilles Raveau, maître de conférence à Paris 8, économiste de gauche,
01:01qui s'est tout opposé à Gabriel Zucman, il sera face à Jean-Marc Lagnel.
01:05Mais tout de suite, c'est Stéphanie Collot pour son journal de l'écho.
01:10Il est 18h, bonsoir Stéphanie.
01:13Bonsoir Edwige.
01:14Et justement c'est une mesure explosive pour de nombreux épargnants.
01:17Les députés ont adopté une hausse de la CG sur les revenus du capital.
01:22Une victoire pour les socialistes, mais une mauvaise nouvelle pour les épargnants.
01:26La mesure prévoit de porter la CSG de 9,2 à 10,6%.
01:30Une hausse de 1,4 points qui va rapporter 2,8 milliards d'euros l'année prochaine.
01:36Il y a eu aussi un vote totalement inattendu à l'Assemblée.
01:40Les députés ont supprimé la C3S, un impôt de production qui pèse sur les entreprises,
01:45avec à la clé un manque à gagner de plus de 5 milliards d'euros pour le budget de la Sécu.
01:50Cet amendement n'avait pas vocation à être adopté pour des raisons budgétaires évidentes.
01:55Jean-Pierre Farandou a appelé les députés à la raison.
01:58Une seconde délibération sera organisée dans le courant de la semaine.
02:02Les députés rejettent par ailleurs une cotisation patronale de 8% sur les tickets restaurant et les chèques vacances.
02:08Elle a été proposée par le gouvernement.
02:10La mesure aurait rapporté 950 millions d'euros.
02:13Les crédits immobiliers repartent.
02:1612,8 milliards d'euros de prêts ont été souscrits en septembre, soit une hausse de 4% sur un an.
02:23Le taux moyen reste stable autour de 3% selon la Banque de France.
02:26Pour autant, l'activité des artisans du bâtiment poursuit son recul.
02:31Moins 3,5% au troisième trimestre.
02:34Même si ce repli ralentit, il persiste malgré la reprise du marché IMO.
02:38Pour la CAPEB, c'est l'instabilité politique qui gêne les chantiers.
02:43Air France KLM publie des résultats plutôt solides au troisième trimestre.
02:471,2 milliard d'euros de résultats opérationnels.
02:50Une marge stable à 13%.
02:51Mais Transavia, la filiale low cost, a connu un été plus compliqué que prévu.
02:57La compagnie a transporté plus de 8 millions de passagers.
03:00Un record, mais ses marges s'effritent.
03:02Le revenu moyen par siège a reculé de près de 3%.
03:05Tandis que les coûts ont grimpé de 2%.
03:07Le titre chute de près de 15%.
03:10Et puis Cyril Hanouna devient l'actionnaire unique de sa société H2O Productions.
03:16Il vient d'annoncer sur X qu'il rachetait 100% du capital détenu par le groupe Baniget appartenant à Stéphane Courby.
03:22Cyril Hanouna lui avait cédé le contrôle en 2012 avant de vendre toutes ses parts en 2015.
03:28L'animateur a signé cette année un contrat avec M6 après la fermeture de la chaîne C8 détenue par Canal+.
03:35À 18h02 sur BFM Business, les marchés.
03:38Les marchés avec Antoine Larigauderie. Bonsoir Antoine.
03:59Le CAC termine en baisse ce soir.
04:02Oui, baisse marquée pour un CAC 40 qui repasse sous les 8 000 points.
04:067 964 points, moins 1,36%.
04:10La tech a un petit peu surperformé l'ensemble du marché, enfin guerre plus, moins 1,04%.
04:15Surtout, la séance a été active. 3,7 milliards d'euros d'actions négociées sur le CAC 40.
04:21Et vous en avez parlé, il y a eu des sanctions massives sur un certain nombre d'entreprises
04:25qui ont déçu par leurs résultats ou leurs perspectives.
04:27Et c'est le cas de Legrand qui a perdu 12,2% à 129,25 euros.
04:32Une plus forte baisse du CAC 40, évidemment.
04:34Même chose pour l'opérateur satellite SES qui a perdu 17,5% à 5,30 euros.
04:38Air France-KLM, vous en parliez, qui a perdu quasiment 15% à 10,01 euros.
04:43A noter quand même quelques bonnes performances.
04:45Il y avait de bons résultats et notamment ceux d'ArcelorMittal qui ont été arbitrés positivement.
04:49Le titre termine plus forte hausse du CAC 40.
04:51Mais vous voyez, plus 2,4% à 33,28 euros.
04:53Il n'y avait pas de quoi compenser véritablement.
04:56On s'est replié aussi sur des valeurs sûres.
04:58Sur Engie qui a gagné 1,9% à 21,35 ou Orange.
05:01Plus 1,6% à 13,94.
05:04Mais le CAC 40 a perdu 1,4%.
05:067,964 en clôture a noté la forte baisse des prix du pétrole.
05:10Avec un Brent de Mer du Nord qui retombe sur les 63 dollars.
05:14Eh bien, c'est vers sanctionnant.
05:15Merci Antoine, merci Stéphanie.
05:17Vous, on vous retrouve à 19h pour votre grand journal de l'écho.
05:20Tout de suite, l'ancien ministre Stéphane Travers.
05:22Il est le nouveau président de la Commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale.
05:26Vous êtes bien dans le 18-19 avec mon premier invité, l'ancien ministre de l'Agriculture, Stéphane Travers.
05:39Bonsoir Stéphane Travers.
05:40Bonsoir Edwige Chevrillon.
05:41Merci d'être là parce que l'actualité est très chargée.
05:44Budget à l'Assemblée nationale, évidemment.
05:46Et puis aujourd'hui, il y avait le salon Made in France.
05:48Et puis, il y a tout ce débat autour des taxes, des nouvelles taxes.
05:53Il y a encore une nouvelle taxe qui vient d'être votée.
05:56Je vais d'abord commencer puisque vous êtes président de la Commission des affaires économiques.
05:59Maintenant, vous avez chipé ça il y a un mois tout juste à Aurélie Trouvé, à la députée LFI.
06:05Et vous, vous êtes modem.
06:06Vous allez voir pourquoi je le précise.
06:07Non, je suis EPR.
06:08EPR maintenant, Ensemble pour la République.
06:10C'est le bloc central.
06:11C'est le bloc central, mais c'est pour ça que vous allez voir ça.
06:14Pourquoi je vous dis ça ?
06:15C'est à propos d'Edouard Philippe qui propose un deal XXL
06:18aux entreprises.
06:20Sur Chine, est-ce qu'il faut croire aux promesses de la plateforme
06:25qui dit qu'on va respecter tous nos engagements ?
06:29En tous les cas, c'est son président, Donald Tank, qui s'y engage.
06:32Il faut croire ou pas ?
06:33Écoutez, en tous les cas, il va falloir réguler et adapter le cadre juridique
06:37que nous avons devant nous parce que ce qui se passe depuis quelques jours
06:41est forcément inacceptable.
06:43Regardez ce matin, nous avons des ministres qui sont allés à l'aéroport,
06:46qui ont fait un contrôle.
06:48Nous en avons vu les images et qui ont découvert en direct, devant des caméras,
06:53des colis qui ne sont pas conformes, qui ne respectent pas nos normes environnementales,
06:58nos normes sociales.
06:59Ce n'est pas une surprise, bien évidemment.
07:00Non, je veux dire, vous êtes des grands naïfs, par contre, je dis vous, c'est les politiques.
07:03Non, je n'ai pas naïfs, on sait très bien que, de toute façon, ce genre de colis circule
07:08depuis un certain nombre de temps dans l'ensemble du pays.
07:12Maintenant, c'est face à la désertification du retail habituel, du commerce d'habillement,
07:18des magasins d'habillement qui connaissent des difficultés parce que les plateformes ont pris la place.
07:22C'est comment nous réussissons à faire en sorte que ces plateformes puissent respecter nos normes,
07:27nos standards environnementaux, sociaux, et qu'on ne puisse plus se retrouver avec des produits
07:33qui inombrent le marché français.
07:35Et moi, ce qui m'a surpris...
07:36Pardonnez-moi, juste un point, parce que ce qui est quand même très grave,
07:39je suis d'accord sur le textile, c'est très grave,
07:40mais c'est les armes létales, c'est les poupées...
07:44Exactement, ce sont les poupées pédopornographiques, ce sont les armes létales.
07:48Et ce qui m'a surpris hier, c'est l'image où vous aviez des manifestants
07:51qui venaient manifester leur désapprobation avec l'arrivée de Shine au BHV du Marais,
07:57et dans le même temps, cette file immense de gens qui n'attendaient que ça,
08:01cette ouverture du corner Shine parce qu'ils proposent des produits qui ne sont pas chers.
08:07Donc, on a de la pédagogie à faire, on a un cadre juridique à travailler,
08:10le gouvernement a fait un certain nombre d'annonces,
08:13et j'espère que la discussion avec la plateforme va permettre d'aboutir à des résultats concrets.
08:19Vous allez l'auditionner, là ? Pourquoi vous ne l'avez pas convoqué, là, le président Donald Trump ?
08:22Alors, il a été convoqué par une commission d'enquête,
08:24puisque vous savez qu'il y a une commission qui traite sur les sujets de la fast fashion à l'Assemblée nationale,
08:29qui est pilotée par Anne-Cécile Violent.
08:32Il y avait eu une proposition de loi, d'ailleurs, qui avait été votée au Parlement.
08:35Oui, mais vous êtes le président de la commission des affaires économiques.
08:38Mais bien sûr.
08:39C'est quand même quelque chose.
08:40C'est important, et c'est un sujet auquel j'ai pensé,
08:45et c'est vrai qu'aujourd'hui, le rôle de la commission des affaires économiques,
08:50c'est de bondir aussi sur les sujets d'actualité pour demander des comptes à ces dirigeants,
08:56et de pouvoir le faire.
08:59Et je ne m'interdis pas de le faire véritablement,
09:01mais nous sommes dans une session budgétaire,
09:04nous avons des auditions qui sont déjà calées,
09:07des auditions de ministres à venir.
09:10Oui, mais du coup, ça va être dans très longtemps.
09:12Vous voyez ce que je veux dire ?
09:13Non, pas dans très longtemps.
09:13Typiquement, il faut de la réactivité, je ne vous demande pas d'être aussi rapide que nous,
09:17évidemment, mais enfin, quand même.
09:19Bien sûr, mais nous serons réactifs, et nous serons, bien évidemment,
09:23vous voyez, il y a 15 jours, après avoir obtenu le prix Nobel,
09:29j'avais demandé aussitôt à Philippe Ayon de venir devant les députés de la commission des affaires économiques.
09:35Il a dénoncé votre nullité, si je puis me permettre.
09:38Il a dénoncé la nullité de certains députés.
09:41Oui, certains, mais quand je dis vous, c'est un vous de politesse.
09:43C'est un vous global, oui, exactement.
09:45Mais il a pu être surpris d'un certain nombre d'interventions de députés
09:50qui étaient venues à la commission.
09:52On confirme.
09:53Mais voilà, on doit effectivement réagir à l'actualité.
09:57L'actualité est riche en ce moment, et sur ce sujet-là,
10:00oui, bien sûr, c'est quelque chose que nous ferons et que nous demanderons.
10:03Oui, parce que le Sénat est plus réactif.
10:05Enfin, le Sénat, on voit bien qu'ils sont très, très à l'affût.
10:07On l'a vu.
10:08Je vais recevoir le sénateur, le fameux sénateur Fabien Guéa.
10:11Fabien Guéa, oui.
10:12Oui, qui a fait le rapporteur de cette commission des affaires entreprises.
10:16Mais de la même manière, il y a des députés qui ont demandé
10:18à auditionner le patron de Shine France.
10:21Donald Tang, oui.
10:22Et Donald Tang, parce qu'il y a une commission sur la fast fashion qui est en cours.
10:29Mais l'essentiel, c'est que les parlementaires,
10:31quelle que soit d'ailleurs la commission,
10:33puissent faire leur travail dans ce domaine.
10:36Et que l'on régule le cadre juridique là-dessus.
10:38Je voulais dire, madame, c'était pour autre chose.
10:40On verra après.
10:41Ensemble pour la République, vous avez été le ministre d'Edouard Philippe.
10:45Oui, ministre de l'Agriculture, sous le gouvernement d'Edouard Philippe.
10:48Absolument.
10:49Vous avez vu ce qu'il a proposé là ?
10:51Vous avez vu, vous avez eu le temps de vous regarder ?
10:52Oui, j'ai vu, 250 milliards.
10:55Un deal, un short fiscal avec les entreprises.
10:5750 milliards, on vous supprime 50 milliards d'impôts.
11:02Puis de l'autre côté, on vous supprime des aides aux entreprises.
11:04C'est un peu du reste qu'avait proposé le MEDEF.
11:06Oui, mais je pense que là, on est sur un problème de temporalité.
11:09C'est là, véritablement, parce que c'est un débat qui pourra venir dans quelques mois à la présidentielle.
11:18Aujourd'hui, l'urgence, c'est de construire un budget.
11:20C'est de construire un budget pour assurer la stabilité.
11:23J'étais avec des chefs d'entreprise cet après-midi qui nous disent
11:27« Nous, on a besoin que vous puissiez avancer sur la construction de un budget
11:30qui permette aux entreprises d'assurer la compétitivité à travers l'innovation,
11:35facteur de croissance et création d'emplois. »
11:37C'est cela dont nous avons besoin.
11:39Parce que nous avons besoin de stabilité.
11:40Et cette stabilité, elle doit durer jusqu'en 2027.
11:43Et il viendra le temps.
11:44Et Edouard Philippe aura tous les moyens pour pouvoir le faire.
11:47Mais lui, il veut aller plus vite.
11:49Il veut aller plus vite.
11:50J'ai bien entendu qu'il souhaitait même devancer l'élection présidentielle.
11:56Moi, je ne partage pas, bien évidemment, ce point de vue
11:59parce que ça fragilise nos institutions, d'une part.
12:02Ça fragilise le mandat auquel lui-même concourt.
12:05Et je suis quelque part déçu qu'il y ait eu cette proposition.
12:10Ce dont nous avons besoin aujourd'hui...
12:11Et là, vous êtes déçu, vous lui dites « Tu te trompes de tempo ? »
12:15Oui, c'est un problème de temporalité, une fois de plus.
12:18Autant sur la volonté de faire en sorte que le président remette sa démission
12:23dans quelques mois sur un débat.
12:27C'est un débat qu'on peut lancer.
12:28On peut avoir le débat sur le deal fiscal avec les entreprises
12:31parce qu'on a besoin aujourd'hui...
12:34Et Julien Dive, mon collègue de LR, disait l'autre jour dans l'hémicycle
12:37« Ce ne sont pas les députés qui créent les emplois. »
12:39Il avait raison, ce sont les chefs d'entreprise.
12:40Et donc, on a besoin de donner un cadre fiscal, un cadre réglementaire aux entreprises.
12:44Là, vous avez un peu les deux échos.
12:46Vous avez des chefs d'entreprise qui disent
12:48« On n'en peut plus de cette instabilité politique »
12:50et puis surtout de toutes ces taxes, re-taxes.
12:52Il y en a encore une qui a été sortie aujourd'hui.
12:55Il faut que ça cesse.
12:56Donc, finalement, ils étaient...
12:57Même, je veux dire, des chefs d'entreprise,
12:59vous voyez, qui sont plutôt assez modérés,
13:02ils commencent à se dire
13:02« Est-ce que finalement, est-ce qu'il ne faut mieux pas que la page se tourne ? »
13:07Parce qu'il y a un tel délire fiscal
13:09que ça leur fait peur.
13:12Nous sommes dans la première phase d'examen du budget.
13:16C'est la première lecture à l'Assemblée nationale.
13:18En ce moment, c'est le PLFSS.
13:20Nous reprendrons la semaine prochaine la première partie du PLF.
13:24Il y a la lecture au Sénat.
13:25Il n'y a rien de définitif dans la copie qui est remise aujourd'hui
13:28et qui est présente à l'Assemblée nationale.
13:31Donc, bien évidemment, on assiste de temps en temps
13:33à une forme de concours lépine de la taxe,
13:36de la meilleure taxe, de la taxe qui a le meilleur rendement.
13:38Vous avez vu la taxe sur la CSG ?
13:40Sur la CSG, oui, je l'ai vu.
13:42Oui, sur le capital, qu'est-ce que vous en dites ?
13:44Maintenant, moi, je crois qu'on ne doit pas fragiliser
13:46la valeur du travail.
13:48Le travail doit payer.
13:49On ne doit pas fragiliser nos entreprises
13:51parce qu'aujourd'hui, elles sont en attente.
13:54Parce qu'on le voit bien,
13:56les crayons ont été baissés.
13:58On a moins d'investissements.
13:59On a moins d'activités.
14:01Et aujourd'hui, on a besoin, à l'horizon de 2027,
14:04avant d'avoir le grand débat autour de la présidentielle
14:07et de projeter la France sur les cinq prochaines années,
14:10de faire en sorte que, dans le temps qui nous reste,
14:13nous puissions offrir aux entreprises,
14:15mais aussi à nos concitoyens, aux Françaises et aux Français,
14:18et parmi eux, les plus fragiles aussi,
14:21des perspectives durables et d'apaisement.
14:23Un point, juste, hier, à BFM TV,
14:27on commentait l'interview de Jordan Bardella,
14:31qui lui dit, je veux faire un pacte de confiance
14:34avec les chefs d'entreprise.
14:35On voit bien qu'il y a beaucoup de chefs d'entreprise
14:37qui regardent de très très près, quand même,
14:39qui se tournent vers le Rassemblement national.
14:41Là, en tous les cas, tous les politiques,
14:42enfin, surtout à droite, j'ai envie de dire,
14:44font une espèce de danse de sept voiles
14:46vis-à-vis des chefs d'entreprise.
14:47Ça va être l'enjeu, un peu, de la future présidentielle ?
14:53L'enjeu, il est partout.
14:54L'enjeu, il est auprès de nos concitoyens les plus fragiles.
14:57L'enjeu, il est auprès de nos chefs d'entreprise,
14:59parce que ce sont eux qui ont la main
15:01sur la création des emplois.
15:03Et donc, il faut leur offrir un cadre juridique et réglementaire
15:06qui soit propice à ce que la compétitivité
15:09et la croissance soient là.
15:11Derrière, je dirais que je vois bien
15:14l'inversion complète des choix du Rassemblement national.
15:18Il y a encore quelques semaines,
15:20nous étions sur les choix autour de Marine Le Pen
15:23qui traitait à peine le sujet des entrepreneurs
15:25et des entreprises,
15:27avec la volonté de taxer un certain nombre de...
15:31Et maintenant, on a...
15:31En s'alliant parfois même avec la France insoumise
15:34à l'extrême gauche.
15:35Et aujourd'hui, revirement, c'est M. Bardella
15:37qui a repris le contrôle du mouvement
15:39avec une politique pro-business.
15:42Les chefs d'entreprise,
15:44et j'en ai rencontré beaucoup ce matin
15:45sur le stand du Medi-France,
15:47ne s'y trompent pas.
15:49Est-ce qu'ils ont le moral,
15:50chez l'entreprise du Medi-France ?
15:51Parce que quand on voit le problème de Chine,
15:54lorsqu'on voit le problème de la réindustrialisation,
15:57encore une taxe aussi qui a été adoptée.
16:01Alors après, ce n'est pas définitif,
16:02justement, sur l'alimentation transformée,
16:07sur les confiseries, sur les chocolats, sur tout ça.
16:09Alors, c'est difficile d'être français aujourd'hui ?
16:12C'est difficile.
16:12Moi, j'ai vu des chefs d'entreprise,
16:13et pour être vraiment très transparent,
16:15moi, j'ai vu un chef d'entreprise
16:16de la région Normandie ce matin
16:18qui me disait,
16:19moi, j'ai des opportunités de développement,
16:22et je ne sais pas si...
16:22Il me disait clairement,
16:23je ne sais pas si je vais les faire en France.
16:25Alors, je lui ai demandé de m'envoyer une petite note
16:27parce que moi, je veux en parler
16:28avec le ministre de l'Économie,
16:29je veux en parler avec la ministre du Budget
16:31parce qu'on a besoin d'accompagner
16:33ces entrepreneurs.
16:35Et pourquoi est-ce qu'il ferait le choix demain,
16:36moi, ça me désespère de voir des chefs d'entreprise
16:38qui ont réussi dans notre territoire
16:40et qui, demain, vont aller investir
16:43dans un autre pays que la France.
16:45Et donc, comment est-ce qu'on réagit ?
16:47On ne doit pas perdre de temps.
16:48Et donc, on doit leur offrir des perspectives.
16:50Et c'est tout l'enjeu de la bataille budgétaire
16:52qui est la nôtre.
16:54Trouver le chemin, le deal, le compromis nécessaire.
16:56L'inquiétude est grande, quand même.
16:58Oui, il y a de l'inquiétude.
16:59Il y a de l'inquiétude, mais j'essaye de cultiver
17:02en ce qui me concerne l'optimisme de la volonté
17:04et de faire en sorte qu'on puisse trouver
17:06les bons réglages et les bons compréhens
17:08qui nous permettront à la fois d'avoir un budget
17:10qui est votable et d'avoir un budget
17:12qui permette à la fois d'offrir des perspectives
17:15à nos entreprises, aux industriels
17:17et d'offrir des perspectives, de toute façon,
17:19à l'ensemble des Français.
17:20Vous avez vu Jordan Bardella
17:21qui donne un interview à The Economist ?
17:23C'est la liberté de la presse d'interviewer
17:27qui ils veulent.
17:28Je n'ai pas lu l'interview, mais...
17:31C'est quand même...
17:32Voilà.
17:35Elle est au bout de vos pensées ?
17:37Je sens que...
17:39Non, mais bon, voilà.
17:40Les bravos en tombent, visiblement.
17:43Stéphane Travers, on va revenir plus sur vos sujets.
17:46Maintenant, c'est un sujet.
17:47Ça va être votre sujet.
17:49Sur le Mercosur, les députés LR,
17:52cette fois-ci, parce qu'il faut dire
17:53que la droite, la gauche se déchaîne aussi,
17:54au point que certains disent
17:55le Premier ministre, c'est Olivier Faure.
17:57Mais à droite, c'est quand même compliqué
17:59de vous suivre.
18:00Alors, les députés LR, ils veulent un vote.
18:03Les députés républicains menés par Laurent Wauquiez,
18:06ils ont demandé au Premier ministre
18:07l'organisation de ce vote
18:09sur le traité Union européenne Mercosur
18:11qu'il conteste.
18:12On va en parler, parce qu'évidemment,
18:13il y a la COP30 qui a débuté au Brésil.
18:16C'est quoi votre position en tant que président
18:18de la Commission des Affaires économiques ?
18:19Nous, depuis le début,
18:21quand j'étais ministre de l'agriculture,
18:23encore maintenant,
18:24et avec le président de la République,
18:25vous ne nous avez jamais entendus
18:27sur autre chose que de dire
18:28que ce traité n'était pas bon
18:31pour notre agriculture
18:32parce qu'il ne respecte pas
18:33nos standards de production.
18:35Parce que c'est un risque
18:36pour nos filières.
18:37La filière volaille,
18:38la filière sucre-éthanol,
18:40la filière bovine.
18:42Alors, il y a des filières
18:43qui peuvent y trouver un intérêt
18:44à l'intérieur du Mercosur.
18:46Il y en a.
18:46une partie de la filière vitrine de l'école,
18:49la filière rovine,
18:51la filière de l'échalote.
18:52J'ai appris ça,
18:53qui commerce beaucoup
18:54avec les pays d'Amérique du Sud.
18:55Ça crée de nouveaux débouchés.
18:57Ça crée de nouveaux débouchés.
18:58Mais la balance fait qu'elle est
18:59totalement déséquilibrée.
19:01Et puis, nous l'avons toujours dit.
19:02Moi, quand je vois des articles
19:03qui disent que le président soutient
19:05le traité du Mercosur,
19:07je dis non.
19:08Nous avons la même position
19:09depuis 2017.
19:10Nous sommes cohérents.
19:11Oui, enfin,
19:11ces dernières interventions,
19:13vous pouvez laisser entendre
19:15que finalement,
19:16il y avait quand même
19:17un bon côté.
19:19Non, parce que,
19:19Mme Chevrillon,
19:20le traité a été validé
19:21par Mme von der Leyen.
19:24La France et ses alliés,
19:26nous n'avons pas réussi,
19:27il faut le dire,
19:27à avoir une minorité
19:29de blocage suffisant.
19:30J'avais un entretien
19:31la semaine dernière
19:32avec des députés
19:33de la Diète Polonaise,
19:34de la Commission agriculteur
19:35de la Diète Polonaise.
19:36Nous continuons ensemble
19:37avec les pays
19:38qui constituent
19:39cette task force
19:40de pouvoir trouver
19:42les éléments
19:43qui nous permettraient
19:43demain de reculer encore
19:45l'acceptation
19:46de ce traité.
19:48Bien évidemment,
19:49la France a obtenu,
19:50avec le travail
19:51de la ministre de l'Agriculture
19:52et du président de la République,
19:54l'arrivée de clauses miroirs,
19:56l'arrivée de clauses particulières.
19:59Mais il n'en demeure pas moins
20:01qu'entre la mise en œuvre
20:02de ces clauses,
20:04il va se passer du temps
20:06et que nous avons besoin encore,
20:08et avec le Parlement,
20:09avec les députés européens français
20:11et que tout le Parlement national
20:13se saisisse de cette question.
20:15Or, aujourd'hui,
20:15je ne pense pas
20:16que nous puissions aller au vote
20:17ou alors ce serait
20:18une proposition de résolution
20:20qui pourrait se faire
20:21à l'Assemblée nationale,
20:22mais le traité du Mercosur
20:24ne sera pas ratifié,
20:25malheureusement,
20:25par le Parlement national.
20:27D'accord,
20:27mais alors qu'il va se passer quoi ?
20:29Eh bien,
20:29c'est la Commission européenne,
20:31ce sont les parlementaires européens
20:33qui vont se prononcer là-dessus,
20:38dont Jordan Bardella,
20:39dont l'ensemble des députés
20:41des différentes familles politiques
20:43qui représentent la France
20:44au Parlement européen
20:46et les autres aussi,
20:47et nous verrons bien le vote.
20:48En tous les cas,
20:49on a un gros, gros travail
20:50de persuasion
20:51à faire sur ce sujet.
20:53J'ai juste un mot
20:55parce que je voudrais
20:56qu'on parle de la loi
20:57d'Escrozaille ensuite
20:58parce que vous avez déposé
20:59une PPL,
20:59un projet de loi,
21:02sur un point,
21:03sur la loi Duplomb.
21:05Oui.
21:06Est-ce qu'elle a disparu
21:07dans ce délire législatif ?
21:10Elle est là ?
21:11Elle n'est plus là ?
21:11Elle va s'appliquer ?
21:12Il y a des décrets ?
21:13Bon,
21:13la loi Duplomb,
21:14vous avez vu,
21:15elle a été adoptée
21:16à l'Assemblée nationale
21:17dans les éditions
21:17que vous savez.
21:19Il y a un certain nombre
21:20d'articles,
21:21notamment l'article
21:22qui concerne
21:22l'utilisation de l'acétamipride
21:23qui a été rejetée
21:26par le Conseil constitutionnel
21:27qui a donné
21:29un avis négatif
21:30sur cet article.
21:32Et d'ailleurs,
21:32pas plus tard qu'hier matin,
21:33en commission
21:34des affaires économiques,
21:36nous avons travaillé
21:37sur la pétition
21:37puisque vous savez
21:38qu'il y a eu une pétition
21:39de plus de 2 millions
21:39de signatures.
21:40Absolument.
21:41Nous avons traité
21:41avec deux rapporteurs
21:43qui étaient Aurélie Trouvé
21:44qui était contre,
21:46bien évidemment,
21:47la loi Duplomb
21:47et Mme Hélène Laporte
21:49du Rassemblement national
21:50qui était favorable
21:51à la loi Duplomb
21:53pour nous donner
21:55leur, je dirais,
21:56nous ont présenté
21:57leur rapport
21:57et ensuite,
21:58cette pétition
21:59va donner lieu
22:01à un rapport
22:02de la commission
22:03des affaires économiques
22:04et je sais
22:05qu'un certain nombre
22:07de...
22:07Oui, bien sûr.
22:08C'est vous qui l'incardez.
22:09On va donner lieu
22:09à un rapport
22:10et ensuite,
22:11nous verrons
22:12s'il doit y avoir
22:13un débat
22:14dans l'hémicycle
22:15qui sera organisé
22:16sur ce sujet
22:17mais ce sera un débat
22:17sans vote.
22:18J'ai saisi
22:20comme président
22:20de la commission
22:21des affaires économiques...
22:21Et vous,
22:22votre position,
22:22c'est quoi ?
22:22Je ne me souviens plus.
22:23Moi, je souhaite
22:24qu'il puisse y avoir
22:25un débat.
22:26C'est important
22:26parce qu'on ne peut pas
22:28traiter à la légère
22:292 millions de signatures
22:30et puis parce qu'on a besoin
22:31de revenir sur ce sujet,
22:33sur l'ensemble
22:34de la loi Duplomb
22:35et notamment sur la question
22:35de l'acétamipride
22:36avec des données
22:37qui soient objectivées
22:38parce que le débat
22:40a été...
22:40Si vous y arrivez,
22:41alors là...
22:41Mais ce sera difficile
22:43mais nous avons eu...
22:44Et je me souviens
22:45que quand nous avons eu
22:46le débat en commission
22:47sur la loi Duplomb,
22:48Duplomb-Menonville
22:49et hier matin
22:50en commission,
22:52les débats ont été
22:53respectueux
22:53et de qualité.
22:55Il n'y a pas de raison
22:55qu'on n'y arrive pas
22:56dans l'hémicycle.
22:56D'accord.
22:57Sur des données objectives.
22:58Oui, décidément,
22:59toutes ces lois
23:00dans lesquelles vous êtes
23:02partie prenante,
23:03Stéphane Travers,
23:04la loi d'Escrozaille.
23:05Oui.
23:05Alors, c'est le retour.
23:09Là, les négociations
23:10commerciales,
23:11elles vont repartir
23:11la semaine prochaine,
23:13je crois.
23:13Oui.
23:14Où est-ce que là aussi,
23:16où est-ce qu'on en est,
23:17ces fameuses lois,
23:18tant décriées par certains,
23:20ni par d'autres,
23:21ou au contraire portées au nu ?
23:23Et vous, vous avez déposé
23:24une PPL,
23:25une proposition de loi ?
23:26C'est sur un article
23:27de la loi d'Escrozaille,
23:29c'était l'article 9
23:29de la loi d'Escrozaille
23:30qui prévoit qu'en cas
23:31de désaccord
23:32entre le fournisseur
23:35et le distributeur,
23:36il puisse y avoir
23:37un refus de livrer
23:38les produits
23:40sur lesquels
23:41porte la négociation.
23:42C'est un article
23:43qui n'a pas été
23:44beaucoup utilisé,
23:45mais on va dire
23:46que c'est un outil
23:47de dissuasion.
23:48Parce que,
23:49moi, ce que je constate,
23:50c'est que sur les négociations
23:51commerciales,
23:52tout le monde
23:52est la main sur le cœur
23:53en disant,
23:54il doit y avoir
23:54le partage de la valeur,
23:55chacun doit contribuer
23:57à l'effort.
23:58Et à chaque fois,
23:59tout cela se termine
24:00en drame national
24:00au Salon de l'agriculture
24:02qui est une caisse
24:03de résonance énorme
24:04sur la question
24:04des négociations commerciales.
24:06Et à chaque fois,
24:06vous avez les distributeurs,
24:08les transformateurs,
24:08les agriculteurs
24:09qui nous disent
24:10que ces négociations
24:11commerciales
24:12se passent mal.
24:13On les voit là, oui.
24:13Demain, il va falloir trouver
24:15et il faudra revenir
24:16sur le métier.
24:17Moi, je fais partie
24:17de ceux qui considèrent
24:18que nous devrions
24:19refaire une session
24:20des états généraux
24:22de l'alimentation
24:23pour faire un point
24:237-8 ans après
24:25les premiers états généraux
24:26que j'avais menés
24:26pour faire un point
24:27pour savoir
24:28où on en est,
24:29comment est-ce qu'on avance,
24:30parce que dans les autres
24:32pays européens,
24:33ce n'est pas le psychodrame
24:34français que nous vivons.
24:35C'est la combienième loi ?
24:36Il y a deux lois
24:37Égalim
24:38et puis la loi
24:39d'Escrozaille
24:39qui a...
24:40Alors, il y avait
24:42l'option
24:43d'un Égalim 4.
24:45Moi, personnellement,
24:46je ne suis pas
24:46un partisan
24:47de l'Égalim 4.
24:48Moi, je considère
24:48que si on applique
24:49bien Égalim 1,
24:50Égalim 2
24:51et les éléments
24:52de la loi d'Escrozaille,
24:53on doit pouvoir y arriver.
24:54On doit pouvoir y arriver.
24:54Et on doit pouvoir y arriver
24:55avec tous les acteurs
24:56de la grande distribution.
24:57Ce ne sont pas des outils
24:58contre la distribution
24:59ou contre les transformateurs.
25:00Ce qui m'apporte,
25:01c'est le partage de la valeur
25:02et le fait que
25:03les négociations commerciales
25:04se fassent, je dirais,
25:06dans l'intérêt
25:06de chacune des parties.
25:08Merci beaucoup,
25:09Stéphane Travers.
25:09Merci, monsieur Voyant.
25:10Juste un point,
25:10parce que dans un instant,
25:11je reçois
25:12une économiste
25:12que vous connaissez forcément,
25:14c'est Gilles Raveau,
25:15économiste
25:15plutôt de gauche
25:18face à Jean-Marc Daniel.
25:19Lui, il sort un livre
25:21sur l'inflation,
25:22le grand scandale.
25:24Et il dit qu'en fait,
25:25les hyper-profits
25:26de l'industrie
25:27agroalimentaire,
25:29ils les dénoncent
25:30en disant qu'ils ont
25:30profité de l'inflation
25:32due au choc de l'Ukraine,
25:35au choc du Covid,
25:37etc.,
25:37en disant qu'ils auraient
25:38pu très bien
25:39faire baisser les prix.
25:40C'est ça, la concurrence,
25:40ils ne l'ont pas fait,
25:41ils en ont profité.
25:42Je ne sais pas.
25:43Moi, si je regarde
25:44les industriels,
25:46l'industrie agroalimentaire,
25:47on va dire,
25:48franco-française,
25:49moi, je crois
25:50qu'il y a eu aussi
25:51de la redistribution.
25:52Moi, vous savez,
25:53je suis dans un territoire
25:54où l'industrie agroalimentaire
25:55est très présente.
25:55On est à 4,5%
25:57de taux de chômage
25:58et je peux vous dire
25:58qu'aujourd'hui,
26:00pour avoir des salariés
26:02dans ces entreprises,
26:03il faut bien les payer
26:04et mieux les payer
26:05et tant mieux.
26:06Et je crois
26:07qu'il y a aussi
26:08une part de redistribution
26:09qui s'est faite
26:10mais c'est un débat
26:11que l'on peut avoir
26:12mais peut-être
26:13que certains...
26:13Nous, on leur a proposé
26:16à bien dresser
26:17mais je sais que là,
26:17vous devez retourner
26:18à l'Assemblée nationale.
26:19Merci beaucoup,
26:20en tous les cas,
26:20Stéphane Travers
26:21d'être venu ici,
26:23donc président
26:23de la commission
26:25des affaires économiques
26:26à l'Assemblée nationale
26:27dans un instant.
26:28C'est donc Giraveau
26:29face à Jean-Marc Daniel,
26:30économiste de droite
26:31face à un économiste de gauche.
26:32On va voir ce que ça va donner
26:33tout de suite.
26:33Le débat des experts,
26:44des économistes
26:45avec, j'ai envie de dire
26:47à droite, à gauche,
26:48on est un peu dans un ring,
26:49peut-être, on ne sait pas,
26:50avec l'économie au milieu.
26:51Gilles Rabault,
26:52que je salue d'abord.
26:53Bonsoir.
26:54Merci Gilles d'être là.
26:55Merci beaucoup.
26:55Mette de conférence
26:56à l'Institut de Crétude européenne
26:58de Paris 8 Saint-Denis.
27:01Et à ma gauche,
27:02oui, bizarrement,
27:03beaucoup à la main droite,
27:05Jean-Marc Daniel,
27:06qui est professeur
27:07émérite à l'ESCP,
27:08qui est évidemment
27:09le professeur
27:10de BFM Business.
27:12C'est ça.
27:12Gilles Rabault,
27:13il y a plein de raisons
27:14pour lesquelles
27:15je vous ai invité.
27:15D'abord,
27:16vous publiez un livre
27:16intéressant,
27:17j'en parlais à l'instant
27:18avec l'ancien ministre,
27:19Stéphane Travers,
27:20sur l'inflation,
27:21la grande arnaque.
27:22Vous dites,
27:23en fait,
27:25on aurait pu,
27:25il y a eu des chocs,
27:26on va rentrer dans l'état,
27:27il y a eu des chocs.
27:28Exactement.
27:29Et puis,
27:29finalement,
27:30ces chocs,
27:31ça a conduit
27:31à une grande inflation,
27:33mais on aurait pu
27:33la faire baisser,
27:35mais il y en a
27:35qui ont tiré parti,
27:37notamment l'industrie
27:39agroalimentaire,
27:40mais pas que.
27:42Je dis économiste de gauche,
27:43ça ne vous choque pas
27:43quand je dis économique de gauche ?
27:44Vous savez,
27:45rien ne me choque.
27:45Rien ne vous choque.
27:47Économiste de gauche,
27:47vous allez dire pourquoi
27:48je vous dis ça,
27:49c'est parce que vous êtes
27:49le seul,
27:50peut-être avec moi ici,
27:52qui a tenu tête
27:53à Gabriel Zuckman
27:54en disant,
27:54attendez,
27:54ces hypothèses
27:55sont fausses.
27:56Donc,
27:56son postulat de départ,
27:58c'est ce qu'on dit
27:59aux Etats-Unis,
28:00et on l'a moins dit
28:00en France,
28:01et puis le fait
28:01que ça vienne
28:02de son camp idéologique
28:04a eu plus de poids.
28:06Alors,
28:06en un mot,
28:06on ne va pas refaire
28:07l'énième débat
28:08à Sadak Zuckman,
28:09mais en un mot,
28:10qu'est-ce qui cloche
28:10à votre avis ?
28:12Moi,
28:12je suis extrêmement embêté
28:13par l'attitude
28:13de Gabriel Zuckman,
28:15que je n'ai jamais eu
28:15l'occasion de croiser
28:16personnellement,
28:17et qui,
28:18encore dans son dernier livre,
28:19qui draine les foules,
28:21présente...
28:21Moi maintenant.
28:23Là,
28:24je le suis sur les réseaux sociaux
28:25comme d'autres,
28:26il fait des réunions publiques,
28:27il y a des centaines de personnes,
28:29et il présente
28:29comme des faits
28:31des choses
28:32qui n'existent pas
28:34dans la réalité.
28:35Exemple.
28:37Eh bien,
28:37son histoire,
28:39selon laquelle
28:39la fameuse phrase
28:41qu'il a encore répétée
28:42à côté
28:43de Joseph Stiglitz,
28:45héros,
28:46vraiment l'économiste vivant
28:47que je vénère
28:48le plus parmi tous,
28:50avec Joseph Stiglitz
28:51à ses côtés
28:52qui a opiné du chef,
28:54c'était à l'Assemblée nationale
28:55il y a quelques semaines.
28:55J'ai Éric Coquerel,
28:56président de la Commission
28:57des Affaires et des Finances
28:58cette fois-ci,
28:59qui avait organisé ça.
28:59Et donc,
29:00Gabriel Zuckman
29:00a redit cette phrase
29:01invraisemblable
29:02de dire
29:03les milliardaires
29:04ont un taux d'imposition
29:05inférieur
29:06aux classes moyennes.
29:09Et ça n'est pas vrai
29:10puisque en France,
29:11les classes moyennes,
29:12si on parle
29:12des vraies classes moyennes,
29:14c'est-à-dire des gens
29:14qui sont à 1500 euros
29:16par mois,
29:17ils ont un taux d'imposition
29:18négatif
29:19parce qu'ils reçoivent plus
29:20et c'est très bien,
29:22je pense,
29:23en services publics,
29:24en allocations,
29:25en allocations familiales,
29:27en allocations chômage,
29:28en pensions de retraite,
29:30en aide pour les étudiants,
29:31en aide au logement.
29:32Quand on est
29:32en dessous du salaire médian
29:34ou au niveau du salaire médian
29:35en France,
29:36eh bien,
29:37on reçoit en gros
29:38autant que ce qu'on verse
29:40à l'État,
29:40à la Sécurité sociale,
29:41voire plus.
29:42Mais est-ce qu'il n'a pas raison
29:43sur les ultra-riches ?
29:45Si,
29:46il a raison sur les ultra-riches
29:47mais il ne le dit pas comme ça.
29:49Oui,
29:49vous avez raison.
29:50Sa phrase est fausse
29:50et même,
29:51donc la fameuse étude
29:53de l'Institut des politiques publiques
29:54qui cite,
29:55enfin,
29:56cette étude nous dit quand même
29:56que les gens
29:57qui sont dans le millième
29:58le mieux payé
30:00de France,
30:00donc il y a 30 millions
30:03de foyers fiscaux
30:03un peu plus,
30:04donc ça fait 30 000 personnes,
30:06l'étude de l'IPP
30:08nous dit
30:08le taux moyen
30:09de taxation
30:10de ces gens-là
30:11qui sont millionnaires,
30:11c'est 45%.
30:13Ça va,
30:14enfin moi je veux dire
30:15c'est vrai que
30:16je suis de gauche
30:17mais enfin,
30:18je me dis on vit dans un pays
30:19où les millionnaires
30:20sont taxés à 45%,
30:21dire qu'on a un paradis fiscal
30:22pour les riches
30:23si vous voulez,
30:25compliqué quand même.
30:27Un mot,
30:27un mot rapide,
30:28on ne va pas faire
30:29toutes les missions
30:29sur la taxe du ban.
30:30Parce qu'il me frappe
30:32indépendamment du fond,
30:34c'est sur la symbolique
30:35qu'il y a
30:35dans tous les débats
30:36qu'il y a en ce moment
30:37autour du budget
30:38et il y a en fait
30:39les éléments
30:40qui sont mis
30:40le plus en avant
30:41par nos politiques,
30:42c'est de vouloir
30:42taxer les riches
30:44et s'abattre
30:45sur les immigrés.
30:47Et ça me paraît
30:47d'autant plus paradoxal
30:48que ce sont les deux composantes
30:50qui sont les plus utiles
30:51en ce moment
30:51à notre économie.
30:52C'est-à-dire,
30:52on a besoin de travail
30:53et on va chercher ce travail
30:54au travers des immigrés,
30:56on a besoin d'épargne
30:57et on va chercher
30:57cette épargne
30:58chez les riches.
30:59Et donc il y a une espèce
31:00pour moi de...
31:00Il y a immigré-immigré,
31:01enfin...
31:02Oui, oui, absolument,
31:03immigré-immigré,
31:04non, je...
31:04Il y a riche-riche.
31:06Il y a riche-riche,
31:07globalement,
31:09je pense que la richesse,
31:10le saint mot de la richesse,
31:11c'est quand même un lieu
31:12où se constituent les parcs,
31:13où se préparent l'avenir.
31:14C'est ce que mettent en avant
31:15les gens qui critiquent
31:16la démarche de Zuckmann
31:16en disant,
31:17vous allez tuer la poule
31:18aux yeux d'or.
31:19C'est l'histoire de...
31:20Il ne faut pas s'abattre
31:22sur la vache
31:22si on veut continuer
31:23à avoir du lait.
31:24Donc c'est toute cette parabole
31:26et toute cette présentation.
31:27Et puis,
31:28sur le côté des immigrés,
31:29effectivement,
31:29il y a immigré-immigré,
31:30mais enfin,
31:30il y a quand même
31:31un besoin
31:32dans notre situation démographique
31:34de trouver du travail
31:35et de mettre le pays au travail.
31:36Et les immigrés
31:37constituent une des composantes
31:38de cette mise au travail.
31:39Donc je suis assez surpris
31:40du paradoxe
31:41qu'a pris le débat politique
31:43en ce sens
31:44qu'il s'acharne
31:44sur nos solutions
31:46en prétendant
31:46résoudre nos problèmes.
31:49Tiens,
31:49juste avant de parler
31:50de l'inflation,
31:51on voit bien,
31:53on va rester au niveau
31:54un peu des généralités,
31:55on ne va pas rentrer dans le dur.
31:56Mais est-ce qu'on peut dire
31:57que là,
31:57on arrive aux limites
31:58de l'État-providence ?
31:59Enfin, je veux dire,
32:00la fin de l'État-providence
32:01est un peu inévitable
32:02quand on voit
32:02toutes les taxes,
32:04difficultés sur le PLFSS,
32:05comment fait-on
32:06pour financer
32:07la suspension
32:08de la réforme des retraites ?
32:10Enfin,
32:10on voit qu'on est à bout.
32:12On est en surchauffe.
32:14Alors,
32:15moi j'aurais deux angles
32:16d'attaque très différents.
32:17Le premier,
32:18c'est que je ne supporte pas
32:20le manque de professionnalisme
32:21de nos élus.
32:22C'est-à-dire que moi,
32:23effectivement,
32:23j'ai eu beaucoup de chance
32:24dans la vie.
32:25J'ai rencontré,
32:25quand j'étais jeune,
32:26Bernard Maris,
32:27dont j'étais le collègue.
32:29J'ai été aussi formé
32:30par Christian Chavagneux.
32:31Et tous les deux,
32:32ils m'ont appris
32:32qu'il faut travailler.
32:34C'est-à-dire que l'économie,
32:34c'est compliqué,
32:35ça change tout le temps.
32:36Il faut travailler
32:37et s'informer.
32:38Et moi,
32:38ce qui me sidère,
32:39j'en ai rencontré
32:39quand même plusieurs,
32:40notamment députés de gauche,
32:42ils trouvent tout à fait normal
32:43de s'exprimer publiquement
32:44sur des sujets
32:45dont ils ne connaissent rien.
32:46Et ils n'ont pas la modestie
32:47ni la patience
32:48de lire la presse économique,
32:50de lire des livres,
32:51de s'informer,
32:52comme nous,
32:52on le fait quotidiennement.
32:53Et je trouve ça insupportable.
32:54Oui,
32:54alors si je peux me permettre,
32:55quand même,
32:55pardonnez-moi,
32:56les économistes,
32:57il y a économistes,
32:57alors vous,
32:58évidemment,
32:58vous êtes la crème de la crème,
33:00mais les économistes,
33:01un peu ce qu'on pourrait reprocher
33:02peut-être à Gabriel Zuckman,
33:04qui vivent en circuit fermé.
33:05Vous voyez ?
33:05Rien que la presse économique
33:07de qualité,
33:08y compris,
33:09pardon,
33:09mais internationale.
33:10On a combien de gens
33:11à l'Assemblée nationale
33:12qui,
33:12même de façon occasionnelle,
33:14consultent le Financial Times ?
33:16Vous savez,
33:16les journalistes anglo-saxons,
33:17pardon,
33:18mais enfin,
33:18ils sont d'un niveau hallucinant.
33:19Tu sais.
33:20Et nous,
33:20sur les réseaux sociaux,
33:21on les suit.
33:22Bon,
33:22voilà.
33:23Et par contre,
33:23le deuxième point,
33:24effectivement,
33:24qui m'empêche littéralement
33:27de dormir,
33:27c'est que je pense effectivement
33:29que notre chère sécurité sociale,
33:31donc je pense
33:32c'est une des plus grandes inventions
33:33de l'humanité,
33:33le principe d'une assurance
33:35comme ça,
33:35qui a des coûts de fonctionnement
33:36extrêmement faibles
33:37qui couvrent tout le monde,
33:38ne va pas,
33:40dont on célèbre les 80 ans,
33:41en catimini d'ailleurs,
33:42c'était les ordonnances de 45,
33:44c'était en octobre cette année,
33:46on en a moins parlé
33:46que les un an des JO,
33:48mais notre sécu,
33:50en France,
33:50est condamnée,
33:51mais pas du tout
33:51pour des raisons budgétaires,
33:53mais parce que la base
33:54productive de notre pays
33:56est en train
33:57d'être balayée
33:58par la concurrence,
33:59c'est-à-dire que
34:00il faut,
34:01et c'est drôle
34:02que c'est quelque chose
34:02vu comme un truc de droite,
34:04alors que non seulement
34:05ça n'est pas de droite,
34:05c'est la base
34:06de tous les auteurs économiques,
34:08quand vous le disiez
34:09Smith, Ricardo, Keynes,
34:10Schumpeter,
34:11ça ne parle qu'une chose,
34:12c'est la production,
34:14c'est la production.
34:15Et en France,
34:16on n'arrive plus à produire,
34:17pas parce que les jeunes
34:18ne veulent pas bosser,
34:19parce que nous sommes immergés
34:20dans les eaux glacées
34:21de l'Union Européenne,
34:23déjà,
34:23qui suffisent largement,
34:25et de la mondialisation,
34:26et on a face à nous
34:26des gens qui sont meilleurs,
34:28et qui sont moins chers.
34:30Et donc,
34:31on n'a aucune chance
34:32de s'en sortir
34:32dans la situation.
34:33À nous d'être meilleurs
34:34et d'être,
34:34non,
34:35d'être meilleurs
34:35et plus compétitifs.
34:36Oui,
34:37alors sur la sécurité sociale,
34:38juste,
34:39on fête les 40 ans.
34:39Sur l'État-providence,
34:40on fête les 30 ans aussi
34:43du plan JPR,
34:44c'était le 15 novembre 1995.
34:45Enfin,
34:46on fête.
34:46En fait,
34:47on commémore
34:47les 30 ans de ce...
34:49Ça dépend...
34:50Oui, c'est ça.
34:51Ça dépend d'où vous parlez.
34:52Je ne crois pas
34:52qu'il était positif
34:54puisqu'il s'agissait
34:55de détatiser
34:55la sécurité sociale.
34:57Et je pense que
34:57l'État-providence,
34:58d'abord,
34:58c'est une grande imposture.
35:00Ça commence par une imposture.
35:01C'est-à-dire,
35:01on nous parle d'Ambroise Croizat,
35:03il a été nommé ministre du Travail
35:05au mois de novembre
35:05et comme l'a rappelé Gilles,
35:07les ordonnances
35:07datent du mois d'octobre.
35:08Donc,
35:08ce n'est pas lui.
35:09Donc,
35:09d'emblée,
35:10on commence par nous raconter
35:11toute une histoire.
35:11Oui,
35:12sur le fond,
35:13là,
35:13vous nous faites votre prof.
35:14Non,
35:15mais si,
35:15c'est parce que derrière tout ça,
35:16je suis d'accord avec Jean-Marc.
35:17Derrière tout ça,
35:18il y a une mythologie
35:18de sécurité sociale.
35:20Or,
35:20cette mythologie
35:21a débouché
35:21sur une intervention
35:23de plus en plus croissante
35:24de l'État
35:25dont le plan Juppé
35:26est un des symboles.
35:27Il y a ce PLFSS.
35:29Oui,
35:29mais attendez,
35:29l'État-providence,
35:30ça veut dire qu'on est soigné
35:31gratuitement,
35:31tout le monde peut être soigné,
35:32qu'on a des médicaments.
35:35C'est ça,
35:35l'État-providence.
35:36Ce n'est pas
35:37que le plan Juppé.
35:38Il y a 3 300 milliards
35:39de dettes publiques.
35:40Une partie de cette dette publique
35:41est portée par la sécurité sociale.
35:43Une partie est due au fait
35:44qu'effectivement,
35:45l'État assume
35:46des responsabilités
35:47au sein de la sécurité sociale.
35:48Et donc,
35:49moi,
35:49je pense que la sécurité sociale...
35:50Est-ce que ça peut continuer ?
35:51Non.
35:52Je pense que la sécurité sociale,
35:53maintenant...
35:54La seule solution,
35:55c'est de mettre,
35:56quand on est dans une situation économique
35:58qui est en voie
35:59d'être une situation d'échec,
36:00la seule solution,
36:01c'est de mettre de la concurrence
36:02pour qu'il y ait
36:02une sorte de référentiel
36:03qui permette de réagir
36:05dans les situations dramatiques.
36:06C'est donc de mettre
36:07du privé dans le public.
36:08Donc,
36:08il faut absolument amorcer
36:09la privatisation
36:10de la sécurité sociale.
36:11C'est vrai que,
36:12moi,
36:12ce que j'ai observé...
36:13Si vous me dites oui,
36:14alors là,
36:14je me dis,
36:14mais oui,
36:15parce que j'ai le raveau.
36:16Je vous rassure.
36:17Ce que j'ai observé
36:18et qui est dans le livre,
36:20c'est effectivement l'inverse.
36:21Ça fait le lien.
36:22Et ça rejoint des travaux,
36:23justement,
36:24il y a un livre
36:25que j'avais beaucoup aimé,
36:25justement,
36:26de Joseph Stiglitz,
36:27qui s'appelait
36:27Pouvoir, Peuple et Profit,
36:29où il nous explique
36:29que l'économie américaine
36:31est de plus en plus concentrée.
36:33Et ça,
36:33c'est un résultat banal
36:34qui est connu
36:34de tous les économistes
36:35universitaires,
36:36c'est qu'on a des très grandes...
36:38Quand vous êtes aux Etats-Unis,
36:39quasiment plus de commerce indépendant.
36:40Vous avez des chaînes,
36:40même les pharmacies
36:41sont des chaînes.
36:41Les Wal-Mart, etc.
36:42Voilà, les Wal-Mart,
36:43même les CVS
36:44dans la pharmacie.
36:46Et puis, évidemment,
36:46tous les Amazon,
36:48Microsoft, etc.
36:49Et en fait,
36:51j'aime beaucoup,
36:52c'est un des points communs
36:52que j'ai avec Jean-Marc,
36:53la notion de concurrence.
36:54La notion de concurrence,
36:55c'est vraiment la première notion
36:57de notre discipline.
36:58Et la concurrence,
36:59en fait,
37:00elle est intéressante
37:01en termes de philosophie politique.
37:02C'est-à-dire que la concurrence,
37:03c'est de dire,
37:04c'est l'absence de domination,
37:06comme on l'appelle
37:06en économie théorique,
37:08l'absence de pouvoir de marché.
37:10La concurrence,
37:10c'est de dire,
37:11moi,
37:11bon, voilà,
37:12nous, avec Jean-Marc,
37:13nous écrivons tous les deux des livres,
37:15voilà,
37:15on se bat pour avoir des lecteurs,
37:17on est en concurrence
37:18et c'est que le meilleur gagne.
37:19Et en fait,
37:19ce que je montre,
37:20c'est que dans les secteurs essentiels
37:21de notre vie
37:22et une part énorme de notre budget,
37:24donc l'énergie et l'alimentation,
37:26eh bien,
37:27objectivement,
37:27on n'est plus en concurrence
37:29parce que si on était en concurrence,
37:31ça serait impossible aux entreprises
37:32d'augmenter leur marge
37:33comme elles l'ont fait
37:34en 2022 et en 2023.
37:36Justement,
37:36vous voyez,
37:36j'avais quand même bien amené votre livre,
37:38quand même,
37:38Jus Ravaud,
37:39sur la grande arnaque,
37:41enfin,
37:42ou le grand scandale,
37:43donc l'inflation,
37:43c'est publié aux éditions
37:44Les Echappés,
37:45et vous dites,
37:46effectivement,
37:47parce que vous vous rappelez
37:48les chiffres de l'inflation
37:49en 2022,
37:502023,
37:512024,
37:52puis 2025,
37:53bon,
37:54ça fléchit,
37:55et vous dites,
37:56en fait,
37:56ça aurait pu être bien moins pire
37:58si vous me permettez cette expression.
38:00C'est ça.
38:00Et vous dites,
38:00les faits sont là,
38:01oui,
38:01le quotidien est devenu plus dur
38:03pour une majorité d'entre nous,
38:05cette perte de qualité de vie
38:06était une partie inévitable
38:08en raison de la hausse des prix.
38:10Mais en fait,
38:10ce qui s'est passé,
38:12il s'est passé autre chose d'inédit,
38:13les profits des grandes entreprises
38:15ont augmenté.
38:17Comment était-ce possible
38:18la concurrence,
38:19n'empêche-t-il pas justement
38:20les entreprises
38:21de ne pas s'en mettre
38:22plein les poches ?
38:23Vous,
38:24vous dites,
38:24non,
38:24parce qu'en fait,
38:25la concurrence n'a pas joué.
38:27Ce n'est pas moi,
38:27et donc,
38:28il y a cette fameuse date
38:28de juin 2023,
38:30et vous avez
38:31le Fonds monétaire international
38:32qui publie un tweet
38:34disant,
38:35les augmentations de bénéfices
38:37des entreprises européennes,
38:39ce n'est pas qu'en France,
38:40sont la première explication
38:42de l'inflation en Europe
38:44ces deux dernières années.
38:45Vous êtes d'accord, Jean-Marc ?
38:46Alors,
38:46il y a eu une inflation
38:47qui était une inflation par les coûts,
38:48c'est évident,
38:49c'est-à-dire que d'ailleurs...
38:50Inflation par les coûts,
38:51on va essayer d'être très pédagogique,
38:52imaginez que je suis en CP,
38:54expliquez-moi.
38:55Voilà,
38:55c'est justement,
38:55il y a des gens
38:56qui sont en capacité
38:57d'augmenter leur prix,
38:58d'augmenter leur coût,
38:59parce qu'ils sont en situation
39:02plus ou moins de monopole
39:03ou d'oligopole.
39:04Et en face,
39:04vous avez...
39:05La grande distribution.
39:06Voilà.
39:06Non, non,
39:07en fait non,
39:07c'est plus l'industrie.
39:09C'est l'industrie.
39:10Non, non,
39:10c'est plus l'industrie.
39:11Et sinon,
39:12vous avez une inflation
39:13qu'on appelle une inflation
39:14par la demande,
39:14dans laquelle,
39:15comme il y a énormément
39:16de monnaies en circulation,
39:17les gens ont beaucoup
39:18de moyens de dépense
39:19et à ce moment-là,
39:19l'appareil productif
39:20n'est plus en capacité
39:21de répondre à cette demande.
39:23Les luttes contre l'inflation
39:24qui ont été menées
39:25dans les années 70
39:25et qui reposaient
39:26sur les banques centrales
39:27étaient sur une inflation
39:28par la demande.
39:28Oui, mais là,
39:292022-2023,
39:31là, Jean-Marc.
39:33Alors,
39:33cette inflation
39:33est une inflation
39:34par les coûts
39:35et donc la bonne réponse
39:36est effectivement
39:36la concurrence.
39:37Là où je suis surpris
39:38par rapport à ce que dit Gilles,
39:40c'est d'abord deux choses.
39:41D'abord que,
39:41sur le plan agroalimentaire,
39:43depuis 2023-2024,
39:45les prix ont commencé
39:46à baisser.
39:46Ils se sont même effondrés.
39:48Il y a des matières premières
39:49sur lesquelles
39:49le jus d'orange
39:50qui était devenu
39:51un des symboles
39:51de l'inflation,
39:52a baissé,
39:53le prix de la matière première
39:55a baissé de 66% à 9 ans.
39:57Le cacao aussi,
39:57on nous annonce
39:58que les fêtes de Noël
39:59vont être merveilleuses
40:00parce que le prix du cacao
40:01est en train de s'effondrer.
40:02La deuxième contradiction
40:03que je trouve dans son livre,
40:04c'est que la réponse
40:05qu'il fait,
40:06c'est de dire
40:07effectivement,
40:08on ne produit pas assez,
40:09notre appareil productif
40:10n'est pas effectivement
40:11dimensionné en capacité
40:12de répondre aux enjeux,
40:13donc il faut faire
40:14du protectionnisme.
40:15Quel est le plus surmoyen
40:16de générer des hausses de prix
40:17si ce n'est de faire
40:18du protectionnisme ?
40:19Quel est le plus surmoyen
40:20de lutter contre la concurrence
40:21si ce n'est de faire
40:22du protectionnisme ?
40:23Donc je dis,
40:24je suis d'accord
40:24pour la concurrence,
40:25je ne comprends pas
40:26que l'on puisse parler
40:26de protection ministre
40:27à partir de ce moment-là.
40:28J'ai le raveau,
40:29la parole est à la défense.
40:31C'est un excellent argument.
40:33Je rappelle que le livre,
40:34vraiment...
40:34Il a presque l'air d'accord.
40:36Alors là,
40:36les bras m'entendent.
40:37Non mais là,
40:39si vous voulez,
40:40j'essaye de chercher
40:41des solutions.
40:41Et effectivement,
40:42je montre par exemple
40:43qu'il y a ce fameux
40:45marché européen
40:45de l'électricité
40:46qui est un bijou
40:47intellectuel pour l'économiste
40:49puisque l'idée,
40:50c'était de dire,
40:51c'est quand même
40:51très très étonnant,
40:52il faut quand même
40:52expliquer aux gens
40:53ce marché européen
40:54de l'électricité.
40:54Qu'est-ce qui s'est passé ?
40:55Ça découle vraiment
40:57des manuels d'économie.
40:58Il y a différentes façons
40:58de produire de l'électricité
40:59et pour une fois,
41:01alors là vraiment,
41:01la réalité est bien faite,
41:02plus votre technologie
41:04est polluante,
41:04plus elle est coûteuse.
41:05Et donc,
41:06ils se sont dit,
41:06ce qu'on va faire,
41:07tenez-vous bien,
41:08on a créé un marché centralisé,
41:10quasiment soviétique,
41:12Jean-Marc,
41:12où on a dit,
41:13l'électricité en Europe,
41:14c'est le seul bien
41:15pour lequel il y a
41:16un marché européen
41:16centralisé avec un prix unique.
41:18Et on va dire,
41:19les Européens,
41:20les entreprises
41:20dans l'Union Européenne,
41:21les ménages,
41:22les communes,
41:23rappelez-vous,
41:23qui ont dû fermer les piscines
41:24parce que la facture d'électricité
41:26avait explosé,
41:27tout le monde...
41:28Là, on voit bien
41:28que le désastre industriel
41:30est dû notamment
41:31à l'explosion
41:31des coûts de l'électricité
41:33et de l'énergie.
41:34C'est ce qu'il me semble aussi,
41:35exactement.
41:36Et donc,
41:37vraiment,
41:37je ne me trompe pas
41:38en disant ça,
41:38mais je suis obligé moi-même
41:39de réfléchir avant de le dire
41:40tellement c'est dingue,
41:41on a prévu un mécanisme
41:43où on dit,
41:43on va vendre l'électricité
41:45au coût de production
41:46le plus élevé
41:47pour permettre
41:48aux technologies
41:50entre guillemets propres
41:51justement de faire des profits
41:52et donc d'investir
41:53et donc on aura en fait
41:54une redistribution
41:55des centrales à charbon
41:57vers les éoliennes
41:58et le nucléaire
41:59sans aucune,
42:00justement,
42:01subvention ou taxation.
42:02C'est-à-dire que
42:02le mécanisme du marché
42:04par lui-même
42:05va faire que,
42:06spontanément,
42:07en fait,
42:07il y aura une concurrence inégale
42:09au bénéfice
42:10des énergies propres.
42:11Et donc ça,
42:11c'est magnifique
42:12parce que là,
42:12on a tous les gains
42:13de bien-être
42:15sans attirer.
42:16Le seul petit problème
42:18qu'ils n'avaient pas prévu,
42:19c'est l'invasion russe
42:20de l'Ukraine
42:21en février 2022
42:22qui fait bondir
42:23le prix du gaz
42:23et donc là,
42:24vous avez sur le marché
42:25spot de l'électricité
42:26le kilowattheure
42:27qui est à 1 000 euros.
42:29Qui est à 1 000 euros.
42:30Et donc là,
42:31tout explose
42:31et ce qu'il y a de dingue
42:32et c'est là que
42:33la responsabilité
42:33des politiques est dingue,
42:35c'est qu'en France,
42:35le ministre de l'économie
42:36de l'époque
42:36aurait bien pu dire
42:37les amis,
42:38non,
42:39on produit notre électricité
42:40et vous savez quoi ?
42:41L'électricité produite en France,
42:42on va la vendre en France
42:44au prix de production
42:45et pas à ce prix
42:46complètement absurde.
42:47C'est ça,
42:47il y a des grands débats, oui.
42:49Là, je cite un rapport
42:49de la Cour des comptes,
42:50on a quand même,
42:51je finis juste là-dessus
42:52parce que c'est ma plus
42:52grande découverte
42:53quand j'ai écrit ce livre-là,
42:5440 milliards,
42:5640 milliards de marge
42:57sur la seule année 2023
42:59pour les producteurs
43:00et distributeurs d'électricité
43:01dont la plupart
43:02sont des gens
43:02qui ne font strictement rien.
43:04Ils ne produisent pas d'électricité,
43:06ils ne transportent pas d'électricité,
43:07ils sont dans des bureaux
43:08devant des ordi
43:08et ils essayent
43:09de convaincre des clients
43:10d'acheter leur excécité
43:11plutôt que celle du voisin.
43:13Oui, alors par rapport à ça,
43:14trois remarques.
43:15La première remarque,
43:15c'est un cas particulier.
43:16C'est un cas particulier,
43:18donc on va dépasser
43:19le cas particulier,
43:20mais c'est très intéressant.
43:21Le professionnisme plus général.
43:23La deuxième,
43:24Gilles,
43:25est un professionnisme plus général
43:26et qui est inflationniste.
43:27La deuxième remarque que je ferai,
43:28c'est que ce cas particulier
43:29a été en plus aggravé en France
43:31par le fait qu'au moment
43:32où est arrivée cette hausse
43:33du prix de l'énergie
43:33à l'extérieur,
43:34à l'intérieur,
43:35les centrales nucléaires
43:36étaient elles-mêmes
43:36pour des raisons techniques
43:37et non pas pour des raisons
43:38de décision de Bruxelles
43:40et de décision
43:41étaient elles-mêmes arrêtées
43:41et donc il y a eu
43:42même une menace de pénurie.
43:44Et le dernier élément
43:45que je mettrai en avant,
43:46c'est qu'effectivement,
43:47maintenant que le marché
43:48est retrouvé sa respiration,
43:50il y a un marché spot
43:51sur lequel il y a des jours
43:52où le prix de l'électricité
43:53est négatif.
43:53C'est-à-dire que le prix
43:54de l'électricité
43:55est plutôt en tendance
43:56en train de baisser
43:57en ce moment
43:57du fait de la concurrence.
43:59Le vrai problème, je pense,
44:00c'est qu'on va avoir besoin
44:01d'énormément d'électricité
44:03à cause de l'intelligence artificielle
44:07et donc il ne faut pas
44:08se faire d'illusions.
44:09De toute façon,
44:09il faut se préparer
44:10à une énergie chère
44:12et donc il faut faire en sorte
44:14qu'effectivement,
44:15on anticipe cette énergie chère
44:16et qu'un prix de l'électricité
44:18qui soit relativement élevé
44:19est plutôt une façon
44:20de préparer l'arrivée
44:22de cette énergie chère.
44:23Juste sur la question
44:24du protectionnisme,
44:25parce qu'on en parlait
44:25aussi avec Stéphane Travers,
44:27l'ex-ministre,
44:30la question,
44:32on parle du Mercosur,
44:34là il y a le Made in France
44:35et l'affaire Chine,
44:36on voit bien quand même
44:37que l'Europe,
44:38la France,
44:38elle se trouve confrontée
44:40quand même à des forces
44:41concurrentielles extrêmes,
44:44vous-même,
44:45vous l'avez souligné.
44:46Est-ce que,
44:47de toute manière,
44:48le protectionnisme,
44:49ça n'existe plus aujourd'hui ?
44:51Comment ça peut exister
44:53avec des smartphones
44:54où vous cliquez
44:55et ça déboule
44:57d'Islande et Tambouctou ?
44:59Alors soyons précis,
45:00en fait,
45:01le protectionnisme,
45:02on pourrait définir
45:02le protectionnisme
45:03comme toute mesure
45:04qui va avoir pour conséquence
45:05que vous,
45:06en tant que consommatrice,
45:07vous allez être incité
45:08à acheter quelque chose
45:09qui a été fait en France
45:10plutôt que quelque chose
45:11qui a été fait à l'étranger.
45:12Et il y a une grande variété
45:13de mesures
45:13que vous pouvez mettre en place.
45:14La mesure la plus évidente,
45:16c'est les droits de douane
45:16façon Trump.
45:17Mais, par exemple,
45:18s'il y a des aides à l'achat
45:21qui sont conditionnées
45:22au fait que le bien
45:23a été produit
45:23sur le territoire national,
45:24c'est évidemment
45:25du protectionnisme.
45:26Et ça marche.
45:26C'est ce qu'avait mis en place
45:27Joe Biden
45:28et qui a commencé
45:29à défoncer
45:30l'industrie automobile européenne
45:32puisque ça a réveillé,
45:34justement,
45:34ça a sauvé l'industrie
45:35de la voiture
45:37aux Etats-Unis.
45:38Autre exemple,
45:39les Etats-Unis,
45:40comme le sait très bien
45:41Jean-Marc,
45:41les Etats-Unis ont toujours
45:42été protectionnistes.
45:43Déjà,
45:43ils sont protégés
45:44par l'océan
45:45et la distance.
45:46Oui, c'est un marché
45:46aussi très grand.
45:47Mais il y a aussi
45:48une loi qui s'appelle
45:49le Buy American Act
45:50qui fait que
45:51dans les marchés publics,
45:52vous êtes obligés
45:53de mettre une dimension locale
45:54qui soutient l'emploi national.
45:55Là, aujourd'hui,
45:56on a le sommet des régions
45:57qui chougnent.
45:58L'Etat ne nous donne
45:59plus assez d'argent,
46:00etc.
46:00Il y a des projets
46:01énormes financés
46:02par la région.
46:02La région Grand Est,
46:03par exemple,
46:04a mis 4 milliards
46:04dans un centre Microsoft,
46:06machin.
46:06Bon.
46:07Les régions ne peuvent pas
46:09légalement,
46:09lorsqu'elles passent,
46:10vous voyez,
46:10des contrats mirifiques
46:11comme ça en milliards d'euros,
46:13légalement,
46:13elles ne peuvent pas mettre
46:14de contenu national.
46:16Même pas 1%,
46:17même pas 5%,
46:17même pas 10%.
46:18Eh bien,
46:19si on met ça en place...
46:20C'est l'Europe
46:20qui marche sur la tête.
46:21Voilà.
46:21Mais de toute façon,
46:23ce protectionnisme-là,
46:24même s'il est sous forme
46:25de subvention...
46:26C'est un bon argument.
46:27Même s'il est sous forme
46:27de subvention,
46:28c'est quand même les nationaux,
46:29c'est quand même les Français
46:30qui vont le payer.
46:31Ou bien ils paient les droits d'oie,
46:32donc ils le paient sous forme
46:33d'inflation.
46:33Ou bien ils paient les subventions,
46:35ils le paient sous forme d'impôts.
46:36Or, quand on regarde
46:37autour de nous,
46:37quand même,
46:38on est dans une situation
46:39où on défend le protectionnisme,
46:41nous, Français,
46:42alors que nous sommes européens,
46:43c'est-à-dire que nous sommes
46:44dans la zone qui dégage
46:45le plus d'excédents commerciaux
46:46à la surface de la planète.
46:48On n'est pas dans une situation
46:49d'être comme les États-Unis
46:50qui sont le principal déficit commercial
46:53à la surface de la planète.
46:54D'une certaine façon,
46:55on peut penser
46:55qu'il y a une réaction
46:57des autorités
46:57en disant qu'il faut faire quelque chose.
46:59Là, on dégage des excédents.
47:00Donc notre problème,
47:01c'est pourquoi est-ce
47:02qu'on n'est pas capable
47:03de faire ce que font
47:03les Allemands, les Italiens
47:04ou les Espagnols,
47:05c'est-à-dire dégager des excédents ?
47:07Pourquoi est-ce que les Espagnols,
47:08quand ils vont à Pékin,
47:09disent écoutez,
47:09nous, on n'est pas
47:10pour le protectionnisme,
47:11nous, on est pour le libre-échange
47:12parce que ça nous favorise.
47:14Pourquoi est-ce que nous,
47:15ça ne nous favorise pas ?
47:15Parce qu'on ne travaille pas assez.
47:18Alors, j'ai la réponse.
47:19Lui, là, c'est maraud,
47:20je comprenais,
47:21je fais un business.
47:23Moi, j'ai la réponse.
47:23Alors, c'est que je pense
47:24depuis longtemps,
47:26je faisais partie
47:26des économistes de gauche
47:27qui avaient appelé à voter non
47:28au traité constitutionnel de 2005
47:31avec quelques signatures
47:33de qualité à l'époque
47:33dans notre petit collectif
47:34de 12 économistes.
47:36Et dans l'Union européenne,
47:37en fait, il y a deux types
47:38de façons de gagner
47:39qu'on peut combiner.
47:40Soit la concurrence
47:41fiscale,
47:42c'est le modèle irlandais.
47:43Je vous donne juste un chiffre.
47:45Lorsque l'Irlande rentre
47:46dans la communauté économique
47:47européenne dans les années 70,
47:48elle a le PIB par habitant
47:50le plus bas de la CE.
47:52Vous savez aujourd'hui
47:52quel est le rapport
47:53du PIB par habitant irlandais
47:54par rapport au nôtre ?
47:56Où tu ?
47:56Deux fois plus élevé.
47:57Deux fois plus élevé.
47:59Les gens qui, comme moi,
48:00allaient en Irlande
48:00dans les années 80 ou 90,
48:02quand vous allez aujourd'hui,
48:03vous ne pouvez plus rien acheter,
48:04tout est trop cher
48:04et les gens sont riches.
48:06Deuxième façon,
48:07les aides européennes.
48:08C'est le modèle polonais
48:09où il y a aussi
48:10de la concurrence fiscale
48:11et sociale.
48:11C'est aussi l'Espagne
48:12et l'Italie.
48:12Le modèle italien,
48:13parce que quand même
48:14une grande partie
48:15de la croissance italienne,
48:16elle est faite,
48:16je parle sous vos contrôles,
48:17messieurs.
48:17C'est la principale explication
48:19de la croissance.
48:20Et alors, la France,
48:21dans tout ça,
48:22on a la fiscalité
48:22la plus élevée
48:23et nous,
48:24on ne reçoit rien
48:24de l'Union européenne
48:25puisqu'on est contributeurs nets.
48:27Comment est-ce que vous voulez
48:28qu'on soit...
48:28La France de l'incurité...
48:29Là, c'est drôle,
48:30c'est exactement ce qu'a dit
48:31hier Jordan Bardella
48:32où vous êtes venu
48:33au Rassemblement national.
48:34Tous les protectionnistes
48:35se retrouvent.
48:36Non, mais c'est intéressant.
48:38Tous les protectionnistes,
48:38absolument.
48:39Mais parce que,
48:40ça ne me gêne pas du tout
48:41de le dire,
48:41même si Jordan Bardella,
48:42je pense,
48:43aurait beaucoup de mal
48:43à comprendre
48:44ce qu'il y a dans mon livre.
48:46On s'en rend tous bien compte.
48:48C'est que, moi,
48:49j'ai le souci de mon pays.
48:51Et il y a une crise
48:53démocratique majeure
48:54qui s'explique aussi
48:56par notre incapacité économique.
48:58Je rappelle,
48:58comme je l'enseigne
48:59à mes étudiants
48:59depuis dix ans,
49:01l'élection de Donald Trump.
49:02Qu'est-ce qui se passe
49:02en 2016 ?
49:03Il est élu
49:04face à la concurrence chinoise
49:06pour sauver
49:07la classe ouvrière.
49:08Cette leçon
49:09aurait dû être écoutée
49:10par toutes les gauches
49:11social-démocrates.
49:12Elles ne l'ont pas fait.
49:13En 2016,
49:14le Brexit,
49:14c'est encore une fois
49:15les gens du peuple,
49:17les gens au plus bas salaire,
49:18les moins éduqués,
49:19qui rejettent
49:20la mondialisation,
49:21la concurrence étrangère,
49:23comme en 2005,
49:24les Français l'avaient fait.
49:25Tous ces signaux
49:25très très lourds
49:26ont été ignorés
49:27par la social-démocratie
49:29européenne,
49:30qui aujourd'hui
49:30nous fait des leçons de morale
49:31sur le racisme,
49:32etc.
49:32Oui, mais aussi peut-être
49:33parce que la gauche
49:34aurait dû...
49:35De remarques très rapides,
49:36la première remarque,
49:37c'est que cette classe ouvrière,
49:40c'est elle qui achète
49:41les produits chinois
49:41parce qu'elle veut
49:42du pouvoir d'achat
49:43et ça leur donne
49:43du pouvoir d'achat.
49:45Et le principal
49:45excédent commercial,
49:46c'est l'Allemagne
49:47qui est un contributeur net
49:48à l'Europe.
49:51Elle n'est pas...
49:51Elle a un excédent commercial
49:52parce qu'elle reçoit
49:52de l'argent de Bruxelles,
49:53elle donne de l'argent
49:54en plus à Bruxelles.
49:55Merci.
49:56Jean-Marc,
49:56le PIB allemand
49:57n'a pas augmenté
49:58depuis cinq ans.
49:59Merci beaucoup.
50:01Merci Jean-Marc,
50:02Daniel,
50:02d'être venu ici
50:03malgré vos horaires
50:04de matinale.
50:05Exactement.
50:06Merci beaucoup.
50:07Merci beaucoup à vous.
50:07C'est impressionnant.
50:08Inflation,
50:08la grande arnaque
50:09qui s'est publiée
50:10aux éditions.
50:11Les échappés.
50:12Je vous laisse vous échapper.
50:14Tout de suite,
50:14vous retrouvez Stéphanie Collot
50:15pour son journal de l'écho.
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À suivre
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